Oxygène
Modèle:Confusion Modèle:2autres Modèle:Infobox Élément/Oxygène
L'oxygène est l'élément chimique de numéro atomique 8, de symbole O. C'est la tête de file du groupe des chalcogènes, souvent appelé groupe de l'oxygène. Découvert indépendamment en 1772 par le Suédois Carl Wilhelm Scheele à Uppsala, et en 1774 par Pierre Bayen à Châlons-en-Champagne ainsi que par le Britannique Joseph Priestley dans le Wiltshire, l'oxygène a été nommé ainsi en 1777 par le Français Antoine Lavoisier du grec ancien Modèle:Grec ancien (« aigu », c'est-à-dire ici « acide »), et Modèle:Grec ancien (« générateur »), car Lavoisier pensait à tort que oxydation et acidification étaient reliées<ref>Lavoisier A. (1789), Traité élémentaire de chimie, 1864, Modèle:P..</ref> : Modèle:Citation bloc Une molécule de formule chimique Modèle:O2, appelée communément « oxygène » mais « dioxygène » par les chimistes, est constituée de deux atomes d'oxygène reliés par liaison covalente : aux conditions normales de température et de pression, le dioxygène est un gaz, qui constitue 20,8 % du volume de l'atmosphère terrestre au niveau de la mer.
L'oxygène est un non-métal qui forme très facilement des composés, notamment des oxydes, avec pratiquement tous les autres éléments chimiques. Cette facilité se traduit par des énergies de formation élevées mais, cinétiquement, le dioxygène est souvent peu réactif à température ambiante. Ainsi un mélange de dioxygène et de dihydrogène, de fer ou de soufreModèle:Etc., n'évolue qu'extrêmement lentement.
C'est, en masse, le troisième élément le plus abondant de l'Univers après l'hydrogène et l'hélium, et le plus abondant des éléments de l'écorce terrestre ; l'oxygène constitue ainsi sur Terre<ref name="www.106.us"/> :
- 86 % de la masse des océans, sous la forme d'eau ;
- 46,4 % de la masse de l'écorce terrestre, en particulier sous forme d'oxydes et de silicates ;
- 23,1 % de la masse de l'air, sous forme de dioxygène ou d'ozone, soit Modèle:Unité, soit près de 21 % du volume total de l'atmosphère ;
- 62,5 % de la masse du corps humain ;
- jusqu'à 88 % de la masse de certains animaux marins.
La Terre était à l'origine dépourvue de dioxygène. Celui-ci s'est formé grâce à la photosynthèse réalisée par les végétaux, les algues et les cyanobactéries, ces dernières étant apparues il y a peut-être Modèle:Nobr d'années<ref name=XIONG />. Le dioxygène Modèle:O2 est toxique pour les organismes anaérobies, dont faisaient partie les premières formes de vie apparues sur Terre, mais est indispensable à la respiration des organismes aérobies, qui constituent la grande majorité des espèces vivantes actuelles. La respiration cellulaire est l'ensemble des voies métaboliques, telles que le cycle de Krebs et la chaîne respiratoire, alimentées par exemple par la glycolyse et la β-oxydation, par lesquelles une cellule produit de l'énergie sous forme d'ATP et du pouvoir réducteur sous forme de Modèle:Nobr et de [[Flavine adénine dinucléotide|Modèle:Fchim]].
En s'accumulant dans l'atmosphère terrestre, le dioxygène Modèle:O2 issu de la photosynthèse a formé une couche d'ozone à la base de la stratosphère sous l'effet du rayonnement solaire. L'ozone est un allotrope de l'oxygène de formule chimique Modèle:Fchim encore plus oxydant que le dioxygène Modèle:Incise mais qui a la particularité d'absorber les rayons ultraviolets du Soleil et donc de protéger la biosphère de ce rayonnement nocif : la couche d'ozone a constitué le bouclier qui a permis aux premières plantes terrestres de quitter les océans il y a près de Modèle:Nobr d'années.
La teneur en oxygène des océans chute significativement depuis plusieurs années. Cette désoxygénation de l’océan Modèle:Incise affecte la biodiversité marine. Les océans ont perdu Modèle:Nobr de tonnes d’oxygène au cours des cinquante dernières années<ref name=REPORTERRE2019 />.
Dans l'industrie, il a une énorme importance en tant qu'oxydant. Dans les centrales électriques, le combustible est brûlé soit avec de l'air, soit avec de l'oxygène pur (procédé oxy-fuel). L'oxy-craquage de fractions pétrolières lourdes produit des composés précieux<ref name=GUSEINOVA />. Par exemple, l'industrie chimique l'utilise pour la production d'acide acrylique<ref name=HAVECKER />, un monomère très important. L'oxydation catalytique hétérogène est prometteuse pour la production d'acide benzoïque<ref name=AMAKAWA />. C'est également une matière première prometteuse pour la synthèse électrochimique du peroxyde d'hydrogène<ref name=PERRY />. L'oxydation par l'air joue un rôle très important dans la conversion des gaz dangereux (CO, méthane) en Modèle:CO2 moins nocif<ref name=TODOROVA />,<ref name=MARTINEZ />.
Élément
Isotopes et origine stellaire
L'oxygène possède dix-sept isotopes dont le nombre de masse varie de 12 à 28. L'oxygène d'origine naturelle est composé de trois isotopes stables : l'Modèle:Lnobr 16O, l'Modèle:Lnobr 17O et l'Modèle:Lnobr 18O. On attribue en outre à l'oxygène une masse atomique standard de Modèle:Unité<ref name=LECOARER />.
La majorité de l'oxygène 16 est synthétisée à la fin du processus de fusion de l'hélium au sein d'étoiles massives mais une partie est aussi produite lors des réactions de fusion du néon<ref name=MEYER2005 />. L'Modèle:Nobr est principalement issu de la fusion de l'hydrogène en hélium au cours du cycle CNO. Il s'agit donc d'un isotope courant des zones de combustion de l'hydrogène des étoiles<ref name=MEYER2005 />. La majorité de l'Modèle:Nobr est produite quand l'Modèle:Lnobr 14N rendu abondant par le cycle CNO capture un noyau d'Modèle:Lnobr 4He. L'Modèle:Nobr est donc couramment présent dans les zones riches en hélium des étoiles massives évoluées<ref name=MEYER2005 />.
Quatorze radioisotopes ont été mis en évidence. Les plus stables sont l'oxygène 15 15O ayant la plus longue demi-vie (Modèle:Unité) et l'Modèle:Nobr 14O ayant une demi-vie de Modèle:Unité<ref name="EnvChem-Iso"/>. Tous les autres isotopes radioactifs ont des demi-vies inférieures à Modèle:Unité et la majorité d'entre eux a des demi-vies de moins de Modèle:Unité<ref name="EnvChem-Iso"/>. L'Modèle:Nobr 12O a la durée de vie la plus courte (Modèle:Unité)<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Le type de décroissance radioactive le plus répandu chez les isotopes plus légers que l'Modèle:Nobr est l'émission de positron<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref> produisant de l'azote. Le type de décroissance le plus courant pour les isotopes plus lourds que l'Modèle:Nobr est la radioactivité β donnant naissance à du fluor<ref name="EnvChem-Iso"/>.
Utilisation de l'oxygène 18
Modèle:Article détaillé L'oxygène 18 est un indicateur paléoclimatique utilisé pour connaître la température dans une région à une époque donnée : plus le rapport isotopique 18O/16O est élevé et plus la température correspondante est basse. Ce rapport peut être déterminé à partir de carottes de glace, ainsi que de l'aragonite ou de la calcite de certains fossiles.
Ce procédé est très utile pour confirmer ou infirmer une théorie sur les changements climatiques naturels terrestres comme les paramètres de Milanković.
Comme marqueur isotopique stable, il a été utilisé pour mesurer le flux unidirectionnel d'oxygène absorbé, pendant la photosynthèse, par le phénomène de photorespiration. Il a été montré que, avant l'augmentation de Modèle:CO2 de l'ère industrielle, la moitié de l'oxygène émis par les feuilles était réabsorbée. Cela réduisait le rendement de la photosynthèse de moitié (Gerbaud et André, 1979-1980)<ref>Gerbaud, A. et André, M., 1979, « Photosynthesis and photorespiration in whole plants of wheat », Plant Physiol., 64, 735-738.</ref>,<ref>Gerbaud, A. et André, M., 1980, « Effect of Modèle:CO2, Modèle:O2, and light on photosynthesis and photorespiration in wheat », Plant Physiol., 66, 1032-1036.</ref>.
Importance de la présence de l'oxygène
L'oxygène est l'élément chimique le plus abondant du point de vue de la masse dans la biosphère, l'air, l'eau et les roches terrestres. Il est aussi le troisième élément le plus abondant de l'univers après l'hydrogène et l'hélium<ref name=EMSLEY/> et représente environ 0,9 % de la masse du Soleil<ref name=COOK/>. Il constitue 49,2 % de la masse de la croûte terrestre<ref>Modèle:Lien archive.</ref> et est le principal constituant de nos océans 88,8 % de leur masse)<ref name=COOK/>. Le dioxygène est le second composant le plus important de l'atmosphère terrestre, représentant 20,8 % de son volume et 23,1 % de sa masse (soit quelque Modèle:Nb)<ref name=COOK/>,<ref name=EMSLEY/>,<ref group=alpha>Les chiffres ci-contre sont valables pour des altitudes allant jusqu'à Modèle:Unité au-dessus de la surface terrestre.</ref>. La Terre, en présentant un taux si important d'oxygène gazeux dans son atmosphère, constitue une exception au sein des planètes du système solaire : l'oxygène des planètes voisines Mars (qui ne représente que 0,1 % du volume de son atmosphère) et Vénus y a des concentrations bien plus faibles. Toutefois, le dioxygène entourant ces autres planètes est seulement produit par les rayons ultraviolets agissant sur les molécules contenant de l'oxygène comme le dioxyde de carbone.
La concentration importante et inhabituelle de dioxygène sur Terre est le résultat des cycles de l'oxygène. Ce cycle biogéochimique décrit les mouvements de cet élément entre ses trois principaux réservoirs sur Terre : l'atmosphère, la biosphère et la lithosphère. Le facteur principal de la réalisation de ces cycles est la photosynthèse qui est le principal responsable de la teneur actuelle en dioxygène sur Terre<ref name=MORLON />. Le dioxygène est indispensable à tout écosystème : les êtres vivants photosynthétiques dégagent du dioxygène dans l'atmosphère alors que la respiration et la décomposition des animaux et des plantes en consomme. Dans l'équilibre actuel, la production et la consommation se réalisent dans les mêmes proportions : chacun de ces transferts correspond à environ 1/2000 de la totalité de l'oxygène atmosphérique chaque année<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Enfin, l'oxygène est un composant essentiel des molécules qui se retrouvent dans tout être vivant : acides aminés, sucresModèle:Etc.<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
L'oxygène joue également un rôle important dans le milieu aquatique. L'augmentation de la solubilité du dioxygène à basses températures a un impact notable sur la vie dans les océans. Par exemple, la densité d'espèces vivantes est plus importante dans les eaux polaires en raison de la plus forte concentration du dioxygène<ref>H. W. Harvey, The Chemistry and Fertility of Sea Waters, 1955, citant C. J. J. Fox, On the coefficients of absorption of the atmospheric gases in distilled water and sea water, ICES Journal of Marine Science, Modèle:N°, 1907, Modèle:Doi. Harvey note cependant que d'après de récents articles de Nature, les valeurs semblent être trop élevées de 3 %.</ref>. Les eaux polluées contenant des nutriments pour les plantes comme des nitrates ou des phosphates peuvent stimuler la pousse d'algues par un processus appelé « eutrophisation » et la décomposition de ces organismes et d'autres biomatériaux peut réduire la quantité de dioxygène dans les eaux eutrophes. Les scientifiques évaluent cet aspect de la qualité de l'eau en mesurant la demande biologique en oxygène de l'eau ou la quantité d'oxygène nécessaire pour revenir à une concentration normale d'Modèle:O2<ref name=EMSLEY/>.
Corps simples
Allotropes
Modèle:Article détaillé L'allotrope ordinaire de l'oxygène sur Terre est nommé « dioxygène », de formule chimique Modèle:O2. Il présente une longueur de liaison de Modèle:Unité et une énergie de liaison de Modèle:Unité<ref name=CHUNG />. Il s'agit de la forme utilisée par les formes de vie les plus complexes, comme les animaux, lors de la respiration cellulaire et la forme qui constitue la majeure partie de l'atmosphère terrestre.
Le trioxygène O3, habituellement nommé « ozone », est un allotrope très réactif de l'oxygène qui est néfaste pour le tissu pulmonaire<ref name=STWERTKA />. L'ozone est un gaz métastable produit dans les hautes couches de l'atmosphère quand le dioxygène se combine à l'oxygène atomique provenant lui-même de la fragmentation du dioxygène par les rayons ultraviolets<ref name=MELLOR />. Comme l'ozone absorbe fortement dans le domaine des ultraviolets du spectre électromagnétique, la couche d'ozone contribue à la filtration des ultraviolets qui frappent la Terre<ref name=MELLOR />. Toutefois, près de la surface de la Terre, c'est un polluant produit par la décomposition lors de journées chaudes des oxydes d'azote issus de la combustion des carburants fossiles sous l'effet des rayons solaires ultraviolets<ref name=STWERTKA/>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Depuis les années 1970, la concentration d'ozone dans l'air au niveau du sol augmente du fait des activités humaines<ref name=HUET />.
La molécule métastable nommée « tétraoxygène » (O4) a été découverte en 2001<ref name=CACACE />,<ref name=BALL /> et était jusqu'alors supposée exister dans l'une des six phases de l'oxygène solide. Il est prouvé en 2006 que cette phase, obtenue en pressurisant du dioxygène à Modèle:Unité est en fait constituée d'un cluster rhomboédrique O8<ref name=LUNDEGAARD />. Ce cluster est potentiellement un comburant plus puissant que le dioxygène ou l'ozone et pourrait par conséquent être utilisé dans les propergols pour fusées<ref name=CACACE />,<ref name=BALL />. Une phase métallique, découverte en 1990, apparaît lorsque l'oxygène solide est soumis à une pression supérieure à Modèle:Unité et il a été montré en 1998 qu'à des températures très basses, cette phase devenait supraconductrice<ref name=SHIMIZU />.
Structure du dioxygène
Dans les conditions normales de température et de pression, l'oxygène est sous forme de gaz inodore et incolore, le dioxygène, de formule chimique Modèle:O2. Au sein de cette molécule, les deux atomes d'oxygène sont liés chimiquement l'un à l'autre dans un état triplet. Cette liaison, ayant un ordre de 2, est souvent représentée de manière simplifiée par une liaison double<ref>Modèle:Lien web.</ref> ou par l'association d'une liaison à deux électrons et de deux liaisons à trois électrons. L'état triplet de l'oxygène est l'état fondamental de la molécule de dioxygène<ref name=PAULING />. La configuration électronique de la molécule présente deux électrons non appariés occupant deux orbitales moléculaires dégénérées<ref group=alpha>L'orbitale est un concept issu de la mécanique quantique qui modélise l'électron comme une particule ondulatoire ayant une distribution spatiale autour d'un atome ou d'une molécule.</ref>. Ces orbitales sont dites « antiliantes » et font baisser l'ordre de liaison de trois à deux, si bien que la liaison du dioxygène est plus faible que la triple liaison du diazote pour lequel toutes les orbitales atomiques liantes sont remplies mais plusieurs orbitales antiliantes ne le sont pas<ref name=JOKUBOWSKI />.
Dans son état triplet normal, la molécule de dioxygène est paramagnétique, c'est-à-dire qu'elle acquiert une aimantation sous l'effet d'un champ magnétique. Cela est dû au moment magnétique de spin des électrons non appariés de la molécule ainsi qu'à l'interaction d'échange négative entre les molécules voisines de Modèle:O2<ref name=EMSLEY />. L'oxygène liquide peut être attiré par un aimant si bien que dans des expériences en laboratoire, de l'oxygène liquide peut être maintenu en équilibre contre son propre poids entre les deux pôles d'un aimant puissant<ref name=MADISON />,<ref group=alpha>Le paramagnétisme de l'oxygène est une propriété servant dans les analyseurs d'oxygène paramagnétiques qui déterminent la pureté de l'oxygène gazeux(Modèle:Lien web).</ref>.
L'oxygène singulet est le nom donné à plusieurs espèces excitées de la molécule de dioxygène dans laquelle tous les spins sont appariés. Dans la nature, il se forme communément à partir de l'eau, durant la photosynthèse, en utilisant l'énergie des rayons solaires<ref>Modèle:Article.</ref>. Il est également produit dans la troposphère grâce à la photolyse de l'ozone par des rayons lumineux de courte longueur d'onde<ref name="harisson">Modèle:Ouvrage.</ref> et par le système immunitaire comme une source d'oxygène actif<ref name="immune-ozone">Modèle:Article.</ref>. Les caroténoïdes des organismes photosynthétiques (mais aussi parfois des animaux) jouent un rôle majeur dans l'absorption d'énergie à partir de l'oxygène singulet et dans la conversion de celui-ci vers son état fondamental désexcité avant qu'il ne nuise aux tissus<ref>Modèle:Article.</ref>.
Propriétés physiques du dioxygène
Le dioxygène est plus soluble dans l'eau que ne l'est le diazote. L'eau en équilibre avec l'air contient approximativement une molécule de dioxygène dissous pour deux molécules de diazote, alors que dans l'atmosphère, le rapport est approximativement d'une molécule de dioxygène pour quatre de diazote. La solubilité du dioxygène dans l'eau dépend de la température : environ deux fois plus (Modèle:Unité) en est dissous à Modèle:Tmp qu'à Modèle:Tmp (Modèle:Unité)<ref name=EMSLEY/>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. À Modèle:Tmp et à une pression d'air valant Modèle:Nobr, l'eau douce contient environ Modèle:Unité d'oxygène par litre alors que l'eau de mer en contient environ Modèle:Unité<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. À Modèle:Tmp, la solubilité augmente à Modèle:Unité d'eau douce soit 50 % de plus qu'à Modèle:Tmp et à Modèle:Unité d'eau de mer, soit 45 % de plus.
Le dioxygène se condense à Modèle:Tmp et se solidifie à Modèle:Tmp<ref>Modèle:Chapitre.</ref>. Les phases liquide et solide du dioxygène sont toutes deux transparentes avec une légère coloration rappelant la couleur bleue du ciel causée par l'absorption dans le rouge<ref group=alpha>La couleur du ciel est due quant à elle à la diffusion Rayleigh de la lumière bleue.</ref>. L'oxygène liquide de haute pureté est habituellement obtenu par distillation fractionnée d'air liquide<ref>Modèle:Lien web.</ref>. L'oxygène liquide peut aussi être produit par condensation d'air en utilisant l'azote liquide comme liquide de refroidissement. C'est une substance extrêmement réactive qui doit rester éloignée de matériaux combustibles<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Bien que l'oxygène 17 soit stable, le dioxygène, composé essentiellement d'oxygène 16, présente une section efficace de capture des neutrons thermiques particulièrement basse : Modèle:Nobr (en moyenne pondérée sur les trois isotopes stables), ce qui permet son usage dans les réacteurs nucléaires en tant qu'oxyde dans le combustible, et dans l'eau en tant que réfrigérant et modérateur.
Néanmoins, l'activation de l'oxygène par les neutrons du cœur provoque la formation d'azote 16 émetteur d'une radiation gamma spécialement énergétique (Modèle:Unité), mais dont la période n'est que de Modèle:Unité, ce qui fait que ce rayonnement s'éteint rapidement après arrêt du réacteur.
Corps composés
L'oxygène est très électronégatif. Il forme facilement de nombreux composés ioniques avec les métaux (oxydes, hydroxydes). Il forme aussi des composés ionocovalents avec les non-métaux (exemples : le dioxyde de carbone, le trioxyde de soufre) et entre dans la composition de nombreuses classes de molécules organiques, par exemple, les alcools (R-OH), les carbonylés R-CHO ou R2CO et les acides carboxyliques (R-COOH).
Énergie de dissociation des molécules diatomiques O-X à Modèle:Tmp en kJ/mol (<math>D^{o}_{298}</math>)<ref name="HbkChmPhys90ed"/> : Modèle:Tableau périodique (valeurs)
Historique
Premières expériences
L'une des premières expériences connues concernant la relation entre la combustion et l'air est menée par Philon de Byzance, écrivain grec du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle Modèle:Av JCModèle:Vérification siècle Dans son ouvrage intitulé Pneumatiques, Philon observe qu'en faisant brûler une bougie dans un récipient renversé dont l'ouverture est plongée dans l'eau, cela provoque une élévation de l'eau dans le col du récipient contenant la bougie<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Philon émet une conjecture incorrecte, affirmant qu'une partie de l'air dans le récipient s'est transformée en l'un des quatre éléments, le feu, qui a pu s'échapper du récipient à cause de la porosité du verre. De nombreux siècles plus tard, Léonard de Vinci s'appuie sur le travail de Philon de Byzance et observe qu'une partie de l'air est consumée pendant la combustion et la respiration<ref name=COOK/>.
À la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, Robert Boyle prouve que l'air est nécessaire à la combustion. Le chimiste anglais John Mayow affine le travail de Boyle en montrant que la combustion a seulement besoin d'une partie de l'air qu'il nomme spiritus nitroaereus ou simplement nitroaereus<ref name="EB1911">Modèle:Chapitre.</ref>. Dans une expérience, il constate que lorsqu'il place une souris ou une bougie allumée dans un récipient fermé dont l'ouverture est plongée dans l'eau, le niveau de l'eau augmente dans le récipient et remplace un quatorzième du volume de l'air avant l'extinction des sujets<ref name="WoC">Modèle:Chapitre.</ref>. Dès lors, il conjecture que le nitroaereus est consommé aussi bien par la combustion que par la respiration.
Mayow observe que l'antimoine augmente en masse lorsqu'il est chauffé et en déduit que le nitroaereus doit y être associé<ref name="EB1911"/>. Il pense aussi que les poumons séparent le nitroaereus de l'air et le font passer dans le sang et que la chaleur animale et les mouvements musculaires résultent de la réaction du nitroaereus avec certaines substances du corps<ref name="EB1911"/>. Les comptes-rendus de ces expériences, d'autres expériences et des idées de Mayow sont publiées en 1668 dans Tractatus duo extrait de De respiratione<ref name="WoC"/>.
Phlogistique
Robert Hooke, Ole Borch, Mikhail Lomonosov et Pierre Bayen parviennent tous à produire de l'oxygène dans des expériences aux Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle et Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle mais aucun d'entre eux ne le reconnaît comme élément chimique<ref name=EMSLEY/>. Cela est probablement dû en partie à la théorie scientifique concernant la combustion et la corrosion et nommée « phlogisitique » qui était alors l'explication la plus répandue pour expliquer ces phénomènes<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Établie en 1667 par le chimiste allemand Johann Joachim Becher et modifiée par le chimiste Georg Ernst Stahl en 1731<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, la théorie du phlogistique affirme que tous les matériaux combustibles sont constitués de deux parties : une partie nommée « phlogiston » qui s'échappe lorsque la substance qui le contient brûle tandis que la partie déphlogistiquée constitue la vraie forme de la substance<ref name=COOK/>.
Les matériaux hautement combustibles qui laissent très peu de résidus comme le bois ou le charbon sont considérés comme contenant majoritairement du phlogiston alors que les substances non combustibles qui se corrodent comme le métal, en contiennent très peu. L'air ne joue aucun rôle dans la théorie du phlogistique, pas plus que les premières expériences menées à l'origine pour en tester l'idée. Au contraire, la théorie se base sur l'observation de ce qui se produit lorsqu'un objet brûle et sur le fait que la majorité des objets apparaît plus léger et semble avoir perdu quelque chose pendant le processus de combustion<ref name=COOK/>. Pour justifier le fait qu'un matériau comme du bois voit en fait sa masse augmenter en brûlant, Stahl affirme que le phlogiston a une masse négative<ref>Modèle:Lien web.</ref>. En effet, le fait que les métaux voient eux aussi leur masse augmenter en rouillant alors qu'ils sont supposés perdre du phlogiston est l'un des premiers indices infirmant la théorie du phlogistique.
Découverte
L'oxygène est découvert en premier par le chimiste suédois Carl Wilhelm Scheele. Il produit du dioxygène en chauffant de l'oxyde de mercure et divers nitrates vers 1772<ref name=COOK/>. Scheele nomme ce gaz Modèle:Citation étrangère (air de feu)<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> car c'est le seul comburant connu et écrit un compte-rendu de sa découverte dans un manuscrit qu'il intitule Traité chimique de l'air et du feu qu'il envoie à son éditeur en 1775 mais qui ne sera pas publié avant 1777<ref name=EMSLEY/>.
Dans le même temps, le Modèle:Date, une expérience conduit le pasteur britannique Joseph Priestley à faire converger les rayons du Soleil vers un tube en verre contenant de l'oxyde de mercure (HgO). Cela provoque la libération d'un gaz qu'il nomme Modèle:Citation<ref name=EMSLEY/>. Il constate que la flamme des bougies est plus brillante dans ce gaz et qu'une souris est plus active et vit plus longtemps en le respirant. Après avoir lui-même respiré le gaz il écrit : Modèle:Citation<ref name=EMSLEY/>. Priestley publie ses découvertes en 1775 dans un article intitulé An Account of Further Discoveries in Air inclus dans le second volume de son livre, Experiments and Observations on Different Kinds of Air<ref name=COOK/>,<ref name=PRIESTLEY />.
Le chimiste français Antoine Laurent Lavoisier déclare plus tard avoir découvert cette nouvelle substance indépendamment de Priestley. Toutefois, Priestley rend visite à Lavoisier en octobre 1774, lui parle de son expérience et de la façon dont il a libéré le gaz. Scheele envoie également une lettre à Lavoisier le Modèle:Date dans laquelle il décrit sa propre découverte de la substance jusqu'alors inconnue mais Lavoisier déclare ne jamais l'avoir reçue (une copie de la lettre est retrouvée dans les affaires de Scheele après sa mort)<ref name=EMSLEY/>.
Contribution de Lavoisier
Même si cela est contesté à son époque, la contribution de Lavoisier est incontestablement d'avoir réalisé les premières expériences quantitatives satisfaisantes sur l'oxydation et d'avoir donné la première explication correcte sur la façon dont se déroule une combustion<ref name=COOK/>. Ses expériences, toutes commencées en 1774, conduiront à discréditer la théorie du phlogistique et prouver que la substance découverte par Priestley et Scheele est un élément chimique<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Dans une expérience, Lavoisier observe qu'il n'y a généralement pas d'augmentation de masse quand l'étain et l'air sont chauffés dans une enceinte fermée<ref name=COOK/>. Il remarque que l'air ambiant s'engouffre dans l'enceinte lorsqu'il l'ouvre ce qui prouve qu'une partie de l'air emprisonné a été consommée. Il constate également que la masse de l'étain a augmenté et que cette augmentation correspond à la même masse d'air qui s'est engouffrée dans l'enceinte lors de son ouverture. D'autres expériences ainsi que celle-ci sont détaillées dans son livre Sur la combustion en général, publié en 1777<ref name=COOK/>. Dans cette œuvre, il prouve que l'air est un mélange de deux gaz : l'Modèle:Citation qui est essentiel à la respiration et la combustion et l'azote (du grec Modèle:Lang, Modèle:Citation) qui leur est inutile<ref name=COOK/>.
Lavoisier renomme l'Modèle:Citation en oxygène en 1777 à partir de la racine grecque Modèle:Lang (oxys) (acide, littéralement « âpre » d'après le goût des acides et Modèle:Lang (-genēs) (producteur, littéralement « qui engendre ») car il croit à tort que l'oxygène est un constituant de tous les acides<ref name=MELLOR />. Des chimistes, notamment Sir Humphry Davy en 1812, prouvent finalement que Lavoisier s'était trompé à cet égard (c'est en réalité l'hydrogène qui est à la base de la chimie des acides) mais le nom est resté.
{{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | XIXe{{#if:| }} }} siècle et après
La théorie atomique de John Dalton suppose que tous les éléments sont monoatomiques et que les atomes dans les corps composés sont dans des rapports simples. Par exemple, Dalton suppose que la formule chimique de l'eau est HO, donnant à l'oxygène une masse atomique huit fois supérieure à celle de l'hydrogène contrairement à la valeur actuelle qui vaut environ seize fois celle de l'hydrogène<ref>Modèle:Lien archive.</ref>. En 1805, Joseph Louis Gay-Lussac et Alexander von Humboldt montrent que l'eau est formée de deux volumes d'hydrogène et d'un volume d'oxygène et en 1811 Amedeo Avogadro parvient à interpréter correctement la composition de l'eau sur la base de ce qu'on appelle maintenant la loi d'Avogadro et l'hypothèse des molécules diatomiques élémentaires<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref group=alpha>Cependant, ces résultats sont la plupart du temps ignorés jusqu'en 1860. L'une des raisons de ce rejet repose sur la croyance que les atomes d'un élément ne peuvent pas avoir d'affinité chimique avec un autre atome du même élément. Par ailleurs, les exceptions apparentes à loi d'Avogadro qui ne sont expliquées que plus tard par le phénomène de dissociation des molécules constituent une autre raison.</ref>.
En Modèle:Date, Louis Paul Cailletet en France et Raoul Pictet en Suisse réussissent à produire, par deux procédés différents et indépendamment l'un de l'autre, les premières gouttes d'oxygène liquide<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Notes et références
Notes
Références
Voir aussi
Bibliographie
Articles connexes
- Antioxygène
- Oxygène 18
- Combustion
- Grande Oxydation
- Macro-élément
- Médecine hyperbare
- Oxyduc
- Oxygénothérapie normobare
- Réaction d'oxydoréduction
- Stades isotopiques de l'oxygène
Liens externes
- Modèle:Lien web, avec en sous-pages les données connues pour chaque isotope
Modèle:Tableau périodique (navigation) Modèle:Familles d'éléments chimiques (navigation) Modèle:Palette Modèle:Palette Éléments diatomiques Modèle:Portail