Lionel Terray
Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Biographie2
Lionel Terray est un alpiniste français né le Modèle:Date de naissance à Grenoble et mort le Modèle:Date de décès aux arêtes du Gerbier dans le massif du Vercors. Il constitue, avec Louis Lachenal, l'une des meilleures cordées françaises de l'après-guerre, réalisant notamment la première répétition de la face nord de l'Eiger en 1947. Il participe en 1950 à l'expédition française à l'Annapurna, première conquête d'un sommet de plus de Modèle:Unité. Il mène par la suite de nombreuses expéditions dans le monde, réussissant notamment les premières ascensions du Fitz Roy en Patagonie, ainsi que du Makalu et du Jannu dans l'Himalaya.
Il est aussi l'auteur d'un des plus célèbres ouvrages de récits d'alpinisme : Les Conquérants de l'inutile.
Biographie
Jeunesse
Lionel Terray naît le Modèle:Date- à Grenoble, dans le quartier Saint Laurent. Originaire d'une famille aisée<ref name="jeunesse et montagne">Modèle:Harvsp</ref> qui aurait aimé le voir progresser dans d'autres professions que celle de guide de haute montagneModèle:Refnec.
Ses débuts en montagne sont très précoces : à trois ans et demi, il chausse les skis pour la première fois<ref name="terray1">L. Terray admet cependant Modèle:Citation Les Conquérants de l'inutile. Coll. 1000 soleils. Modèle:P.</ref>. À Modèle:Unité, il se blesse en escaladant des rochers dans le parc de la maison de ses parents<ref name="jeunesse et montagne"/>.
Il passera toute son enfance et son adolescence à braver les interdits parentaux et ceux du collège pour aller grimper en montagne. À Modèle:Unité, il réalise ses premières ascensions — faciles — à proximité de Grenoble. Il découvre Chamonix à l'âge de Modèle:Unité où son père est envoyé à la suite d'une maladie. Il gravit le Belvédère, traverse la Mer de Glace, le glacier des Bossons, puis monte au refuge du Couvercle. L'un de ses cousins, officier à l'École militaire de haute montagne, le conduit à l'aiguillette d'Argentière, sur la face Sud-est du Brévent, aux Grands Charmoz et à la Petite Aiguille Verte<ref name="jeunesse et montagne"/>.
Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate, il est à Chamonix. Il effectue, à l'été 1940, une course sur l'arête sud du Moine, qui va sceller sa passion pour l'alpinisme. Au cours de l'hiver 1940-1941, il remporte de nombreux succès en ski alpin. Il se classe deuxième au combiné descente-slalom et troisième au combiné quatre épreuves au championnat de France cette année-là<ref name="jeunesse et montagne"/>.
Dans les années 1940, il s'installe comme agriculteur dans la vallée de Chamonix<ref name="jeunesse et montagne" />.
Carrière d'alpiniste
En Modèle:Date-, il entre à Jeunesse et Montagne, une formation militaire dans laquelle il rencontre Gaston Rébuffat<ref name="jeunesse et montagne"/>.
Il se marie en 1942 avec Marianne (une institutrice de Saint-Gervais-les-Bains), et complète l'hiver les revenus de la ferme avec les gains des saisons de ski.
Il participe à la guerre avec la fameuse Compagnie Stéphane<ref name="jeunesse et montagne" /> de novembre 1943 à août 1944 sous les ordres de Germain Navizet, chef de groupe. Cette unité de haute montagne est encadrée par les meilleurs alpinistes et skieurs de l'époque, dont Lionel Terray, et les anciens chefs de l'organisation Jeunesse et Montagne<ref>Jean-Michel Diebolt, Lionel Terray et la Compagnie Stéphane, 15 août 2009.</ref>.
En 1945, l'alpinisme devient toute sa vie. Il est instructeur à l'École de Haute Montagne puis, l'hiver, moniteur de ski<ref name="jeunesse et montagne" /> et, par la suite, guide, un choix profondément réfléchi afin de garder son indépendance et de ne point être sous le diktat de chefs... enfin libre.
À cette époque, Lionel réalise ses premières courses avec Louis Lachenal<ref name="jeunesse et montagne" />, c'est le début de grandes épopées sur les plus grandes faces des Alpes et notamment les faces nord des Grandes Jorasses et de l'Eiger<ref name="jeunesse et montagne" />.
En 1946, Lionel Terray devient instructeur de ski à l'ENSA. Puis, il quitte la France pour le Québec, prenant alors la casquette d'entraîneur de l'équipe nationale de ski.
Il revient en France en 1949 et s'installe finalement comme guide indépendant<ref name="jeunesse et montagne" />.
En 1950, il participe à la célèbre expédition française à l'Annapurna<ref name="jeunesse et montagne" />, aux côtés de Maurice Herzog, Louis Lachenal, Gaston Rébuffat, Marcel Ichac (cinéaste), Jean Couzy, Marcel Schatz, Jacques Oudot (médecin), Francis de Noyelle (diplomate), Adjiba (Sherpa).
En février 1952, il réalise, avec Guido Magnone, la première ascension du Fitz Roy, montagne considérée encore aujourd'hui comme une des plus difficiles au monde. Le Modèle:Date- de la même année, dans la cordillère Blanche, il réalise la première ascension Nevado Pongos (Modèle:Unité) et celle du Huantsan (Modèle:Unité), par sa face Nord, en compagnie des alpinistes néerlandais de l'Université d'Amsterdam, Cees Egeler et Tom De Booy<ref name="jeunesse et montagne" />,<ref>Modèle:Harvsp</ref>.
En 1954, Terray participe à une expédition de reconnaissance au Makalu (Modèle:Unité) en compagnie de Jean Couzy. Le Modèle:Date-, ils réalisent la première ascension du Kangchungtse (Modèle:Unité) et, huit jours plus tard, le Modèle:Date- celle du Chomo Lonzo (Modèle:Unité). Le Modèle:Date-, il prend part à une expédition française dirigée par Jean Franco. Le 15 mai, avec Jean Couzy, ils atteignent le sommet du Makalu, cinquième plus haut huit mille. Le chef de l'expédition Jean Franco atteint le sommet le lendemain, le 16 mai<ref>Modèle:Harvsp</ref>.
En 1956, Terray retourne au Pérou et effectue la première ascension du Chacraraju (Modèle:Unité) - considéré comme le sommet le plus difficile des Andes péruviennes, à tel point que les grimpeurs autrichiens et américains avaient précédemment renoncé à le gravir. Ces expéditions rivales avaient dit que son ascension était « une impossibilité ou un suicide »<ref name="jeunesse et montagne" />. Immédiatement après la conquête du Chacraraju, il réalise l'ascension très technique du Taulliraju. Avant cela, entre les mois de mai et de juin, il avait gravi les sommets de la Modèle:Lien (Modèle:Unité), du Modèle:Lien (Modèle:Unité) et la deuxième ascension du Salcantay (Modèle:Unité) empruntant une nouvelle route le long de la face nord<ref name="jeunesse et montagne" />. Revenu en France, il prend part à la tentative de sauvetage de Vincendon et Henry sur le mont Blanc.
Au mois d'août 1957, Terray est l'un des principaux protagonistes des opérations de sauvetage qui se déroulent sur la face nord de l'Eiger pour secourir les grimpeurs italiens Claudio Corti et Stefano Longhi. Les événements sont retranscrits dans le livre de Jack Olsen Modèle:Langue (« escalade vers l'enfer »), dans lequel l'auteur souligne l'expérience et le courage de Terray. Durant l'été 1958, il tourne dans le film de Marcel Ichac Les Étoiles de midi. Sorti l'année suivante, le film obtient le grand prix du cinéma français.
En 1959, dans le cadre de l'expédition française dans l'Himalaya, Terray tente l'ascension du Jannu (Modèle:Unité), mais il est contraint de s'arrêter environ Modèle:Unité en dessous du sommet.
En juillet 1961, Gallimard publie son premier livre, Les Conquérants de l'inutile, qui figure dans la liste des 100 plus grands livres d'aventures de tous les temps selon la National Geographic Society<ref>Modèle:Lien web</ref>.
En avril 1962, Terray retourne dans l'Himalaya et gravit le sommet de Jannu, qui n'avait pas été conquis jusque-là. La même année, il gravit le Chacraraju Est (Pérou) et le Nilgiri (Modèle:Unité) dans le massif de l'Annapurna (Népal).
En 1964, Lionel Terray mène une expédition française composée de huit personnes et fait une ascension du mont Huntington (Modèle:Unité), prévue de longue date, dans le Nord-Ouest de l'Alaska. L'escalade est compliquée par des conditions météorologiques extrêmes et des avalanches fréquentes. Pendant la montée, Terray fait une chute et se blesse au coude et à la main droite. Il est contraint de redescendre au camp de base. Il atteint néanmoins le sommet le Modèle:Date-.
Décès
Peu de temps avant son décès, un reportage spécial de l'émission Les Coulisses de l'exploit fut consacré à son ascension du mont Huntington, en Alaska, film dont il est le narrateur principal.
Le Modèle:Date-, avec son ami Marc Martinetti, Lionel Terray fait une chute mortelle à la fissure en Arc de Cercle<ref>Gerbier : Fissure en Arc de Cercle, camptocamp.org</ref>, aux Arêtes du Gerbier, dans le Vercors. Sa tombe se trouve à Chamonix.
Modèle:Citation C'est ainsi qu'il conclut Les Conquérants de l'inutile.
Aujourd'hui, un collège est nommé en son honneur, à Meylan en Isère et un autre à Aumetz en Moselle, ainsi qu'un certain nombre de gymnases à travers la France. Plusieurs rues portent également son nom (notamment à Seyssins, Voiron, Oullins, Bron, Mions, Rueil-Malmaison, etc.). Un refuge, siège du ski-club de la vallée de Wesserling, a été achevé l'année de son décès à Kruth en Alsace, et a été baptisé de son nom.
Ascensions marquantes
- 1942 :
- première du versant nord-est du col du Caïman,
- première de la face ouest de l'aiguille Purtcheller ;
- 1944 :
- première de l'éperon est-nord-est du Pain de sucre,
- premières en face nord de l'aiguille des Pélerins ; et nord du col de Peuterey avec Maurice Herzog ;
- 1946 :
- quatrième ascension de l'éperon nord des Droites, avec Louis Lachenal, en huit heures, alors que le meilleur temps réalisé auparavant était de 18 heures,
- quatrième ascension de l'éperon Walker en face nord des Grandes Jorasses en Modèle:Unité avec une variante importante dans le haut, due à une erreur provoquée par le brouillard ;
- 1947 :
- troisième de la face nord du Nant blanc à l'Aiguille Verte,
- Deuxième ascension de la face nord de l'Eiger avec Lachenal ;
- Modèle:Date : Lionel Terray participe avec son ami Louis Lachenal à l'expédition française à l'Annapurna. Ce dernier et Maurice Herzog seront les premiers à vaincre un [[Sommets de plus de huit mille mètres|sommet de Modèle:Unité]]. Mais le rôle primordial joué par Lionel Terray dans cette expédition fait de lui un exemple ;
- 1952 : Terray réalise avec Guido Magnone la première ascension du Fitz-Roy. Ascension de l'Aconcagua ;
- 1954 : lors d'une reconnaissance pour le Makalu, réussite au Chomo Lonzo ;
- 1955 : succès au Makalu avec Jean Couzy. Les deux jours suivants, la première au sommet verra l'ensemble des membres de l'expédition parvenir sur la cime. Esprit d'équipe ;
- 1956 : au Pérou, ascension du Nevado Chacraraju Modèle:Unité et du Taullijaru Modèle:Unité ;
- 1959 : expédition au Jannu Modèle:Unité, arrêt à Modèle:Unité. En 1962, sous la direction de Terray, réussite ;
- 1964 : expédition dans la chaîne d'Alaska au mont Huntington (Modèle:Unité).
Décorations
- Modèle:Déco Officier de la Légion d'honneur (30 décembre 1963)
- Modèle:Déco Croix de guerre 1939-1945 (étoile de vermeil)
- Modèle:Déco Médaille d'honneur pour acte de courage et de dévouement, or
- sans cadre Médaille d'or de l'éducation physique (6 aout 1952)
Ouvrages et films
- Hommes et cimes de Pérou (1956), avec Tom De Booy.
- Les Conquérants de l'inutile (1961) ; son ami Marcel Ichac (compagnon à l'Annapurna notamment) en a tiré un film : Le Conquérant de l'inutile (1967).
- Bataille pour le Jannu, coécrit avec Jean Franco en 1965.
- Lionel Terray a également réalisé des films de montagne, dont Du Fitz-Roy à l'Aconcagua (1952), film de l'expédition française aux Andes de Patagonie (1951-1952, 35 minutes) — images de Georges Strouvé à qui l'on doit également les images des Étoiles de midi —, Cordée de secours (filmé par Lionel Terray) et En haute montagne. Dans Les Étoiles de midi (1958), de Marcel Ichac, il incarne le personnage du guide.
Notes et références
Voir aussi
Sources et bibliographie
Documentaires
- La Voie Terray documentaire de Gilles Chappaz, 2007 (trailer sur TVmountain), co-produit par la ville de Grenoble et Seven Doc.
- Lionel Terray, archive INA, Modèle:Date-