Madeleine Albright
Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Personnalité politique Madeleine Korbel Albright (prononcé en anglais : Modèle:MSAPI)<ref>Prononciation de « Madeleine Albright » en anglais américain retranscrite selon la norme API. Écouter sur Forvo.</ref>, née Marie Jana Korbelová le Modèle:Date de naissance à Prague (Tchécoslovaquie) et morte le Modèle:Date de décès à Washington DC (États-Unis), est une diplomate, femme politique et femme d'affaires américaine. Membre du Parti démocrate, elle est ambassadrice américaine auprès des Nations unies de 1993 à 1997 puis secrétaire d'État des États-Unis entre 1997 et 2001 dans l'administration du président Bill Clinton.
Biographie
Enfance
Marie Jana Korbelová est née de parents juifs, convertis au catholicisme pour échapper aux persécutions antisémites. Son père, Josef Korbel, était un diplomate tchèque. Marie Jana changea de nom pour celui de « Madeleine » lors de son inscription à l'Institut pour jeunes filles Préalpina de Chexbres en Suisse, ce prénom étant une adaptation française de « Madlenka », le surnom tchèque que lui donnait sa grand-mère. En 1939, la famille Korbel s'enfuit à Londres<ref name="lepoint">Modèle:Lien web.</ref> après l'annexion de la Bohême et de la Moravie par l'Allemagne nazie. Trois de ses grands-parents meurent en déportation dans les camps d'Auschwitz et de Theresienstadt<ref name="lefigaro202203253">Modèle:Lien web.</ref>. Après la Seconde Guerre mondiale, la famille s'installa à Belgrade, où Josef Korbel était devenu ambassadeur de Tchécoslovaquie en Yougoslavie.
En 1948, après la prise de pouvoir par les communistes à Prague, la famille s'exila aux États-Unis<ref>Madeleine Albright, interviewée par Olivier Royant et Régis Le Sommier, « Migrants, chance et menace pour l'Europe », Paris Match, semaine du 28 juin au 4 juillet 2018, Modèle:P..</ref>, où Josef devint professeur en relations internationales à l'université de Denver ; il aura ainsi Condoleezza Rice comme étudiante.
C'est seulement en 1997 que Madeleine Albright aurait découvert ses origines juives et l'extermination d'une grande partie de sa famille durant la Shoah. Son histoire familiale, liée aux totalitarismes nazi et communiste, marquera son action politique et son obsession du « syndrome de Munich »<ref name="Le Monde">Modèle:Lien web.</ref>.
Études scolaires
Après sa scolarité en Suisse, Madeleine Korbel sort diplômée en science politique du Wellesley College dans le Massachusetts<ref name="Le Monde"/>. Elle acquiert la citoyenneté américaine en 1957<ref name="lepoint" />.
Elle poursuit ses études, apprend le russe et obtient une maîtrise et un doctorat en droit public de l'université Columbia. Elle soutient une thèse consacrée à la presse durant le Printemps de Prague, sous la direction de Zbigniew Brzeziński<ref name="Le Monde"/>. Elle parle couramment l'anglais, le français, le tchèque, le yiddish et le russe, tout en ayant des connaissances en allemand, polonais et serbo-croate.
Début de la carrière professionnelle et politique
De 1976 à 1978, elle est l'assistante parlementaire du sénateur démocrate Edmund Muskie. De 1978 à 1981, elle travaille à la Maison-Blanche dans l'équipe de Jimmy Carter, aux côtés de Zbigniew Brzeziński<ref name="Le Monde"/>, et est nommée au Conseil de sécurité nationale ; c'est à ce poste qu'elle formule la politique étrangère du président CarterModèle:Refnec.
Après la fin de la présidence Carter en 1981, elle travaille pour le Modèle:Langue à la Smithsonian Institution, où elle écrit des articles sur le rôle de la presse dans les changements politiques intervenus en Pologne au début des années 1980. Elle travaille également pour le Center for Strategic and International Studies comme spécialiste de l'URSS et de l'Europe de l'Est. Elle cofonde également un centre de réflexion, le Centre pour la politique nationale (Center for National Policy), dont elle assumera la présidence. En 1982, elle est nommée professeur d'affaires internationales à l'université de Georgetown<ref name="lefigaro202203253" />.
En 1984, Madeleine Albright est conseillère en politique internationale de la candidate démocrate à la vice-présidence Geraldine Ferraro puis en 1988 du candidat démocrate à la présidence Michael Dukakis ; durant sa campagne, elle rencontre l'ambitieux gouverneur de l'Arkansas Bill Clinton. À partir de 1993, date du retour des démocrates au pouvoir, elle revient au gouvernement et entre dans l'administration Clinton<ref name="Le Monde"/>.
Ambassadrice aux Nations unies
Le Modèle:Date, elle est nommée ambassadrice américaine aux Nations unies par le président Bill Clinton (avec rang au cabinet présidentiel)<ref name="lefigaro202203253" />. À ce poste, il lui est reproché d'avoir tardé à intervenir lors du génocide des Tutsi au Rwanda en 1994<ref name="lefigaro202203253" />. En effet, elle décide d'appliquer strictement la politique de non intervention décidée par Bill Clinton, et fait ainsi retirer la majorité des troupes de l'ONU du Rwanda dans les premiers jours du génocide<ref name="lefigaro202203253" />. Elle décrira plus tard cette décision comme son Modèle:Citation<ref name="lefigaro202203253" />.
Secrétaire d'État
Elle est nommée secrétaire d'État par le président Bill Clinton le Modèle:Date. Après avoir été confirmée dans cette fonction par un vote unanime du Sénat, elle est investie comme la Modèle:64e secrétaire d'État le Modèle:Date.
Le Modèle:Date-, les Talibans prennent Kaboul, renversant l'État islamique d'Afghanistan. La secrétaire d'État Madeleine Albright déclare alors que Modèle:Citation<ref>In Le Grand Jeu, Modèle:Opcit, Modèle:P.162.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Fort de son soutien politique, les fondamentalistes s'emparent dès lors du pouvoir à Kaboul.
Célébrée comme la première femme secrétaire d'État et comme la femme ayant accédé à cette date au plus haut rang politique de l'histoire des États-Unis, Madeleine Albright se fait l'avocate de la démocratie, des droits de l'homme<ref name="cnn">Modèle:Lien web.</ref>, tout en faisant la promotion de l'approche américaine sur le travail, le commerce et l'environnementModèle:Refnec. Elle considère les États-Unis comme Modèle:Citation et est favorable à ce que la diplomatie américaine soit appuyée par la force militaire et économique, notamment via les embargos, afin de défendre les valeurs démocratiques dans le monde<ref name="lefigaro202203253" />. Au cours des années qui suivent la fin de la guerre froide, elle invente le terme de Modèle:Citation, partisane d'un élargissement de l'OTAN dans les anciens pays du bloc soviétique en Europe centrale, malgré les mises en garde d'autres spécialistes de l'URSS comme George Kennan<ref name="lefigaro202203253" />. Hantée par son échec à empêcher le génocide rwandais et les massacres en Bosnie, elle fait du renversement du président serbe Slobodan Milošević sa priorité, afin d'empêcher ce qui est présenté à l'époque comme un génocide (des Modèle:Citation) contre les musulmans ethniques<ref name="cnn" />, en apportant des fonds considérables aux organisations d'opposition<ref name="lefigaro202203253" />,<ref name="lemondediplo20191201">Modèle:Lien web.</ref>. Son action est primordiale en Bosnie-Herzégovine et plus particulièrement lors de la guerre du Kosovo à l'encontre de la Serbie, poussant le président américain Bill Clinton et l'OTAN à l'intervention militaire<ref name="lefigaro202203253" />. Elle essuie par la suite de nombreuses critiques à Washington pour cet Modèle:Citation sans mandat de l'ONU, en particulier le bombardement de Belgrade (une première en Europe depuis 1945<ref>Modèle:Lien web</ref>), qui dégrade les relations entre la Russie et l'OTAN<ref name="lefigaro202203253" />.
En 2000, elle renouvelle sa promotion de la démocratie, appelant à la création d'une « communauté de démocraties ». Néanmoins, ses détracteurs l'accusent de crimes de guerre et de crime contre l'Humanité à cause de son soutien aux sanctions internationales contre l'Irak ayant provoqué la mort de Modèle:Unité irakiens. Interrogée sur ce dernier fait par une journaliste, elle déclarera que c'était une « décision difficile » mais qu'en définitive cela « en valait la peine »<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>"Punishing Saddam", CBS News, 12 mai 1996</ref>, propos qu'elle regrettera mais qui terniront son image<ref name="Le Monde"/>. Il est apparu rétrospectivement que les chiffres de la mortalité infantile avaient été sciemment gonflés par le régime de Saddam Hussein « afin de tromper la communauté internationale »<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref>.
En 2000, elle est le plus haut responsable américain en fonction à se rendre en Corée du Nord depuis la fondation du régime<ref>« Parler ou pas avec Pyongyang, question sensible pour l'administration Trump », lepoint.fr, 2 octobre 2017.</ref>.
Activités après 2001
Après la fin du mandat de Bill Clinton en Modèle:Date-, Madeleine Albright est approchée par le président tchèque Václav Havel pour prendre sa succession à la présidence de la République tchèque, proposition qu'elle déclinaModèle:Référence nécessaire.
En 2001, elle crée l'Albright Group<ref name="lepoint" />, un cabinet de conseil en stratégie internationale basé à Washington, D.C. Elle compte Coca-Cola, Merck, Dubai Ports World et Marsh & McLennan Companies parmi ses clients.
En 2003, elle accepte une place au Conseil des directeurs du New York Stock Exchange. En 2005, elle décide de ne pas solliciter un second mandat, à la suite des conséquences du scandale Grasso, dans lequel le président du Conseil des directeurs de la NYSE, Dick Grasso, avait perçu pour son départ une indemnité de Modèle:Nombre de dollars, avec une gouvernance faible du Conseil dans lequel Albright siégeait.
Professeur à l'université de Georgetown, elle participe en Modèle:Date- à une réunion à la Maison-Blanche de tous les anciens secrétaires d'État et secrétaires à la Défense pour discuter de la politique étrangère avec les membres de l'administration de George W. Bush.
Elle préside le National Democratic Institute for International Affairs ainsi que la fondation Truman, qui accorde des bourses. Elle soutient Hillary Clinton lors des primaires présidentielles du Parti démocrate en 2008. Durant la période de transition, le président élu Barack Obama la charge de le représenter à l'étranger.
Madeleine Albright copréside le groupe de travail chargé d'élaborer le nouveau concept stratégique de l'Alliance atlantique.
Lors d'une interview le Modèle:Date-, elle estime que la guerre d'Irak menée par les États-Unis entre 2003 et 2011 était Modèle:Citation, ajoutant que Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Elle est la première haute responsable américaine à avoir rencontré Vladimir Poutine lorsqu'il devient président de la Russie au début des années 2000<ref name="lefigaro202203253" />. Dans l'une de ses dernières publications, elle écrit dans une tribune du New York Times le Modèle:Date-, la veille du début de la guerre, que l'invasion de l'Ukraine par la Russie serait une Modèle:Citation de la Russie<ref name="lefigaro202203253" />,<ref>Modèle:Article.</ref>.
En 2012, la compagnie d'investissement de Madeleine Albright, « Albright Capital Management », est donnée comme favorite pour racheter PTK, les télécoms locales du Kosovo, ancienne province serbe épurée ethniquement et déclarée indépendante en 2008 par les États-Unis, qui vont être privatisés<ref>[1]</ref>.
Vie privée
En 1959, Madeleine Albright se marie avec Joseph Medill Patterson Albright, un journaliste de Chicago, neveu d'Modèle:Lien, fondatrice du Newsday, elle-même fille du magnat de la presse Joseph Medill Patterson. Le couple a trois filles dont des jumelles, mais divorce en 1982<ref name="Le Monde"/>. Madeleine Albright a un frère qui s'appelle John.
Mort
Madeleine Albright meurt des suites d'un cancer le Modèle:Date- à Washington à l'âge de Modèle:Unité<ref name="Le Monde"/>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Controverses et prises de position
Sanctions contre l’Irak
Le Modèle:Date, alors qu’elle est ambassadrice des États-Unis auprès des Nations unies, Madeleine Albright accorde une interview à l'émission de CBS Sixty Minutes. Lors de l’interview, la journaliste Lesley Stahl lui pose une question à propos des sanctions contre l'Irak : Modèle:Citation. En réponse Madeleine Albright affirme : Modèle:Citation (Modèle:Citation étrangère)<ref name="lefigaro202203253" />,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Elle dira ensuite qu'il Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Elle critiquera par la suite l’interview de Stahl comme « revenant à de la propagande irakienne », affirmant que la question était tendancieuse. Elle écrira : Modèle:Citation. Elle a regretté de s’être montrée « cruelle de sang-froid », mais maintiendra tout son soutien aux principes des sanctions commerciales internationales<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
En 2017, des chercheurs de la London School of Economics concluent que le bilan de Modèle:Nombre enfants morts donné par l'Unicef était basé sur des données fausses fournies par le régime de Saddam Hussein et que Modèle:Citation<ref>Olivier Bories, Modèle:Nb morts à cause de l'embargo : Saddam Hussein avait menti, Le Point, 7 août 2017.</ref>.
« Nation indispensable »
Alors qu’elle était secrétaire d'État, Madeleine Albright s’est mise à utiliser fréquemment l'expression « La nation indispensable » en parlant des États-Unis d’Amérique. Notablement en février 1998, lorsque, défendant la politique de diplomatie coercitive contre l'Irak, elle déclare : Modèle:Citation<ref name="lefigaro202203253" />,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Hostilité aux Serbes
Fin Modèle:Date-, lors de la signature d'un livre dans la librairie de Prague Palác Knih Luxor, Madeleine Albright, recevant la visite d'un groupe de militants de l'organisation tchèque « Přátelé Srbů na Kosovu », qui avaient apporté des photos de guerre, dont certaines montraient des victimes serbes de la guerre du Kosovo de 1999, est filmée leur disant : « Sortez, Serbes dégoûtants ! »<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Fausse citation sur la Sibérie
Dans les cercles du pouvoir russe des années 2000 et 2010 circule une fausse citation attribuée à Madeleine Albright. Cette dernière aurait dit qu'il est injuste que la Sibérie appartienne avec toutes ses richesses à un seul pays. Albright nie avoir jamais tenu ou pensé de tels propos et leur origine exacte n'est pas connue. D'après le général du Service fédéral de protection de Russie, Boris Ratnikov, les agents secrets russes ont appréhendé cette information en lisant les pensées de Madeleine Albright, lors d'« une séance de connexion au subconscient de la secrétaire d'État » effectuée « environ deux semaines avant le début des bombardements de la Yougoslavie par l'aviation américaine »<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Ouvrages
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage.
- Dieu, l'Amérique et le monde, essai paru en 2006 aux États-Unis et en 2008 en France (avec une préface d'Hubert Védrine), aux éditions Salvator, traduction de Monique Briend-Walker.
Hommage
- Elle est inscrite au National Women's Hall of Fame.
Distinctions
- Docteur honoris causa en droit de l'université de Miami, 12 mai 2006<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} U Miami - Commencement, sur commencement.miami.edu (consulté le 8 janvier 2022)</ref>
Dans la fiction
Elle apparaît dans l'épisode 7 de la saison 6 de la série Gilmore Girls, titré Modèle:Nombre et le monde à conquérir (Modèle:Langue), dans son propre rôle.
Elle fait également une apparition, toujours dans son propre rôle, dans l'épisode 8 de la saison 7 de la série Parks and Recreation, Modèle:Langue.
Elle fait de même une apparition dans le deuxième épisode de la seconde saison de la série Madam Secretary, titré À son corps défendant (Modèle:Langue), jouant son propre rôle d'ancienne secrétaire d'État des États-Unis, ainsi que dans le premier épisode de la cinquième saison titré Modèle:Langue, aux côtés de Colin Powell et Hillary Clinton.