Les monnaies gauloises caractérisent une production monétaire spécifique aux peuples Celtes continentaux<ref>Sur l’origine et l’emploi des termes « Celtes » et « Gaulois », voir Venceslas Kruta, Les Celtes, P.U.F., 2002, Modèle:Pp..</ref> allant du {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IVe{{#if:| }} }} au Modèle:Lien siècle av JCModèle:Vérification siècle, et qui tend à disparaître avec l'établissement de l'Empire romain et dans les premières années du règne de Tibère.
Les Celtes continentaux, dont on ignore s'ils se nommaient en tant que nation unie et surtout sous quel nom, sont appelés par Jules César les peuples des Gaules, dont il distingue dans ses Commentaires sur la guerre des Gaules, plusieurs régions spécifiques : avant les vagues de conquêtes menées du temps de la République romaine, leurs territoires couvraient les actuelles Belgique, Luxembourg, France, Suisse, ainsi qu'une petite partie de terres situées en Allemagne et au nord de l'Italie.
Les monnaies produites par les peuples celtiques insulaires, comme les Brittons, bien que présentant parfois des similitudes pour certains types, appartiennent à un autre champ de la numismatique antique.
Chaque peuple gaulois — il en existait une soixantaine — était indépendant du point de vue du monnayage, certains plus productifs que d'autres, mais il y a tout lieu de supposer que les pièces en métaux précieux circulaient entre peuples voisins.
Rien n'interdit de penser qu'avant que ne se répande l'usage de la pièce de monnaie, ces peuples n'utilisaient pas d'autres formes d'objets pour leurs échanges : la problématique a été soulevée par La Tour et Blanchet, et ne semble pas tranchée.
Le principal problème qui se pose aux chercheurs est l'absence sur la grande majorité de ces monnaies d'inscriptions ou de caractères de type alphanumérique.
Les monnaies des divers peuples révèlent des styles et types très différents, des « plus rustiques » aux plus élaborés, selon Henri de La Tour qui dès 1892 publie un ouvrage à l'époque considéré comme assez complet sur cette question. L'ensemble de ces types de monnaie se rattache bien à une culture spécifique, l'art celte. Les représentations ornant ses monnaies comprennent des animaux, des formes anthropomorphiques stylisées, des figures géométriques. Les métaux employés sont l'or, l'argent, le cuivre, l'électrum, et un alliage appelé potin. La forme dominante est le coin circulaire, mais on trouve par exemple des « globules à la croix » ou billes moulées en or<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:PdfPhilip de Jersey, « Highlights from Le Catillon II: coins from beyond Armorica », Academia, 12 novembre 2017.</ref>, et d'autres artefacts comme de petites roues en bronze cerclée et évidée.
Certaines monnaies sont clairement inspirées des monnaies les plus répandues ou circulantes de l'Antiquité occidentale comme par exemple le statère d'or de Philippe II de Macédoine : les mercenaires gaulois en rapportaient avec eux et ils ont servi de source d'inspiration pendant des décennies. Les monnaies copiées ou inspirées de ces statères reprennent alors le profil de Philippe et le quadrige d'origine, dont la stylisation va évoluer au fil du temps. Les mentions originelles que comportaient ces monnaies gréco-macédoniennes, sans doute incomprises par les graveurs celtes, évoluent, se transforment parfois en motifs géométriques, et souvent, finissent par disparaître.
Parmi les productions les plus précoces et comportant des mentions alphabétiques, on distingue des monnaies d'argent de la moyenne vallée du Rhône : ces séries ont été étudiées par André Deroc<ref>André Deroc, « Les Monnaies gauloises d'argent dans la vallée du Rhône », Annales de l'Université de Besançon, 1973.</ref>, qui divise la production en quatre groupes, dont une grande partie est due à des frappes Allobroges :
monnaies gauloises au buste avec IALIKOVESI (Type I)
monnaies gauloises en argent, du type "monnaies au cavalier" (Type IV)
monnaies allobroges à l'hippocampe
monnaies allobroges au bouquetin
monnaies au cheval galopant Cavare (anépigraphes ou à légende IAZUS et VOL)
Les productions monétaires des Rèmes, constituent également une exception : peuple allié de Rome, et notablement latinisé, leurs monnaies comportent des inscriptions au revers en relation avec les motifs estampés, comme par exemple sur le statère de Vercingétorix.
Monnaies des Arvernes ( Région de Clermont-Ferrand)
La monnaie des Arvennes la plus connue est le statère en or à l'effigie et au nom de Vercingétorix, une trentaine d'exemplaires a été répertoriée à ce jour.
Les monnaies en bronze dites « à la gueule de loup », au revers desquelles se trouve un pégase, constitue l'une des productions bituriges les plus connues des spécialistes. Datée autour du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècleModèle:Av JCModèle:Vérification siècle, cette production est attestée sur les sites de Levroux et d'Argentomagus, et se distingue par l'originalité de son iconographie<ref>Les Dossiers d'archéologie n° 360, novembre-décembre 2013.</ref>.
Peuple de la région du Mans. Faisant partie du groupe Armorique, l'approvisionnement en or est assez abondant dans la région. Ils émettent des statères d'or alliés qui sont bien connus grâce à la découverte en 1997 du trésor des Sablons.
Un statère en or du même type que la majorité des monnaies découvertes aux Sablons.
Monnaie des Coriosolites ( Région de Corseuil dans les Cotes d'Armor)
Peuple qui résidait dans le secteur des actuels départements des Côtes-d'Armor et d'Ille-et-Vilaine. Ils ont fourni un grand nombre de monnaies et leur monnayage est bien connu.
Statère en or des Éburons. Triskele surmonté d'une croisette et au revers, cheval celtisé et roue de char, évocation de l’attelage figurant sur les monnaies de Philippe II de Macédoine.
Sur l'avers, on voit un œil triangulaire surmonté de trois globules.
Au revers, un cheval est orienté à gauche, surmonté d'un V perlé. Entre ses jambes se trouve un anneau pointé et perlé.
Quart de statère aux segments de cercle (LT.8030), cette monnaie ne contient pas de légende : **Sur l'avers se trouvent trois segments rectilignes surmontées de globules.
Sur le revers se trouve un cheval à droite une virgle partant de la tête. Entre ses jambes figure un astre.
Denier CALEDV (LT.7177) :
avers (CALEDV) : Buste de face et tête chevelue orientée à gauche, un torque au cou, entourée de grènetis
revers : Cheval à gauche surmontant une ligne et surmonté d'une esse bouletée. Un anneau pointé entre les pattes.
Denier ATEVLA/VLATOS (LT.7191):
avers (ATEVLA) : Buste ailé de face et tête chevelue tournée à gauche, un torque au cou, entourée de grènetis.
revers (VLATOS) : Taureau à droite sur une ligne d'exergue, relevant la tête. Surmonté d'une esse et un pentagramme entre les pattes. Un demi-cercle centré sous la ligne d’exergue, entourée de grènetis.
avers : Personnage courant vers la droite tenant un torque et une lance.
revers : Animal assimilé à un ours mangeant un serpent surmonté d'une fibule.
Potin au personnage courant et au cavalier (LT.8124 var), monnaie anépigraphe :
avers : Personnage courant vers la droite tenant un torque et une lance.
revers : Animal surmonté d'une fibule anthropomorphe.
Potin au personnage courant et à l'élan (LT.8124 var), monnaie anépigraphe :
avers : Personnage courant vers la droite tenant un torque et une lance.
revers : Animal assimilé à un élan, surmonté d'une fibule anthropomorphe.
Potin au bucrane (LT.8351), monnaie anépigraphe :
avers : Bucrane entre deux esses, surmonté d'un panache et globule entre les cornes.
revers : Animal assimilé à un ours ou éléphant attaquant un serpent.
Potin au personnage de face (Déesse aux nattes) (LT.8145), monnaie anépigraphe :
avers : Personnage avec des nattes, de face, assis en tailleur, un torque dans la main droite, une tresse dans la main gauche. (thème retrouvé dans la sépulture de Vix)
revers : Sanglier orienté à droite, un astre entre les pattes et au-dessus de la tête, surmonté d'une fibule.
Potin à l'ange (LT.8135), monnaie anépigraphe :
avers : Tête stylisée à gauche, coiffé de quatre grosses mèches.
revers : Personnage marchant à droite, armé d'une lance dans la main droite et d'un bouclier.
Philatélie
De 1964 à 1977, en France, une pièce de monnaie gauloise a servi pour illustrer une série de timbres pré-oblitérés.
Louis-Pol Delestrée et Marcel Tache, Nouvel atlas des monnaies gauloises, Tomes I à IV, Saint-Germain-en-Laye, Éditions Commios, 2002-2008 :
Tome I : De la Seine au Rhin : les monnayages du Nord de la Gaule
Tome II : De la Seine à la Loire moyenne
Tome III : La Celtique, du Jura et des Alpes à la façade atlantique
Tome IV : Suppléments aux tomes précédents
André Deroc, « Les Monnaies gauloises d'argent dans la vallée du Rhône », Annales de l'Université de Besançon, 1973.
Pierre-Marie Guihard, Monnaies gauloises et circulation monétaire dans l'actuelle Normandie, collection de la médiathèque de Bayeux (Calvados), 136 p. couleur, Modèle:Lien brisé, 2008 Modèle:ISBN
Lancelot Langyel, L'Art gaulois dans les médailles, Montrouge, Éditions Corvina, 1954.