Il expose ses théories sur la cybernétique dans son livre Cybernetics or Control and Communication in the Animal and the Machine<ref>Hermann & Cie Éditeurs, Paris, The Technology Press, Cambridge, Mass., John Wiley & Sons Inc., New York, 1948</ref>, parution qui bouscule durablement jusqu'au scandale, le monde des idées, traversant la pensée scientifique et philosophique de la deuxième moitié du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, dont il est à ce titre, un des grands penseurs<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Francis Heylighen, Modèle:Lien et Valentin Turchin, What are Cybernetics and Systems Science? (1999), sur le site de Modèle:Lien.</ref>.
Né de parents juifs non pratiquants, il adopte toute sa vie durant une posture agnostique, semblable à celle de son père<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Flo Conway, Modèle:Opcit, p. 329</ref>.
Enfant prodige, Norbert sait lire à un an et demi et est instruit à la maison. Son père y applique des méthodes d'éducation qu'il a lui-même inventées<ref name=":1">Modèle:Lien web</ref>, très critique à son égard<ref name=":0">Modèle:Article</ref>, lui imposant un travail acharné, le faisant lire la plus grande partie des livres de la bibliothèque de la maison, ce qui lui occasionne une sévère myopie au point d'être obligé d'arrêter de lire pendant six mois<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Il fait à sept ans un bref séjour à l'école avant de terminer ses études primaires à la maison, toujours sous la pression intellectuelle et la surveillance autoritaire de son père.
Âgé de sept ans en 1903, il intègre le lycée d'Ayer jusqu’à l'obtention de son diplôme d'études secondaires (équivalant au baccalauréat) en 1906.
Adolescence et études universitaires
En Modèle:Date-, à 11 ans, Norbert Wiener entre à l'université Tufts pour étudier les mathématiques. Il reçoit son diplôme en 1909 et intègre alors à Harvard où il étudie la zoologie. Mais en 1910, il s'inscrit à l'université Cornell pour commencer une licence en mathématiques. L'année suivante, il retourne à Harvard où il commence une thèse sur la logique mathématique. Il obtient son doctorat en 1912 à 18 ans, faisant de lui le plus jeune « PhD » de l’histoire d’Harvard<ref name="liberation">Modèle:Lien web</ref>. Un journal l'appelle « le garçon le plus remarquable du monde. »
Il fut brièvement journaliste pour le Boston Herald où il écrivit un reportage sur les mauvaises conditions de travail des ouvriers de Lawrence (Massachusetts), mais fut congédié après s'être montré réticent à écrire des articles favorables à un homme politique que les propriétaires du journal soutenaient<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Flo Conway, Modèle:Opcit, p. 45</ref>.
De 1946 à 1950, il participa aux fameuses rencontres interdisciplinaires dites conférences Macy et en 1947-1948, il formalisa le principe central de ces conférences sous le nom de cybernétique.
Durant le maccarthysme (1950-1954), le FBI de J. Edgar Hoover surveilla ce mathématicien qui avait déclaré « la cybernétique est une arme à double tranchant, tôt ou tard elle vous blessera profondément »<ref name="liberation" />.
La théorie de la cybernétique fut adoptée et répandue par de nombreux scientifiques dans le monde entier, la plupart groupés dans l'association internationale de cybernétique fondée par le professeur Georges R. Boulanger de l'université de Bruxelles.
Utopie de la communication
Après la guerre, selon Philippe Breton, traumatisé par l'implication des scientifiques dans les tragédies d'Hiroshima et Nagasaki d'une part, et par Auschwitz d'autre part, il se transforma en apôtre d'une nouvelle religion laïque : l'utopie de la communication ; il proposait une nouvelle vision du monde, dont l'information et la communication étaient les éléments fondamentaux<ref>Breton, Philippe, L'Utopie de la communication, Paris : La Découverte, 1995.</ref>. De fait, on lit dans des lettres de Wiener d'Modèle:Date- qu'il hésitait à abandonner la recherche scientifique, faute de pouvoir contrôler les usages qui en étaient faits.
Baptiste RappinModèle:Qui confirme les thèses de Philippe Breton et met en évidence les fondements théologiques de la cybernétique à partir d'une discussion de la légende juive du Golem et de la pensée du Maharal de Prague<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
En mars de la même année, il meurt à Stockholm en Suède et est inhumé au cimetière de Vittum Hill à Sandwich aux États-Unis<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Citations
« Le progrès implique non seulement de nouvelles possibilités pour l'avenir, mais également de nouvelles restrictions »<ref>Progress imposes not only new possibilities for the future but new restrictions. o The Human Use of Human Beings (1950)</ref>.
« Tout travail qui est en concurrence avec le travail d'esclave doit accepter les conditions économiques du travail d'esclave »<ref>Any labor which competes with slave labor must accept the economic conditions of slave labor. o The Human Use of Human Beings : Cybernetics and Society (1954)</ref>.
« Un physicien moderne étudie la physique quantique les lundis, mercredis et vendredis et médite sur la théorie de la relativité générale les mardis, jeudis et samedis. Le dimanche, il prie... pour que quelqu'un trouve la corrélation entre les deux »<ref>Modèle:Lien web</ref>.
traduit sous le titre La Cybernétique. Information et régulation dans le vivant et la machine, par R. Le Roux, R. Vallée et N. Vallée-Lévi, éd. Seuil, Coll. Sources du Savoir, 2014, Modèle:ISBN ;
traduit sous le titre Cybernétique et société. L'usage humain des êtres humains, en 1952 (rééd. 1971), Union générale d'éditions, coll. 10/18 ; nouvelle traduction par P-Y Mistoulon, éd. Seuil, Coll. Points, 2014 ;
« Speech, langage and learning », The Journal of the Acoustical Society of America nº22, 1950 - article dans lequel il ajoute le concept du feedback au schéma de base de Shannon.
Ex-Prodigy: My Childhood and Youth (1953) MIT Press
I am a Mathematician (1956)
Nonlinear Problems in Random Theory (1958)
Modèle:Lien: A Comment on Certain Points Where Cybernetics Impinges on Religion (1964).
traduit sous le titre God & Golem Inc. Sur quelques points de collision entre la cybernétique et la religion, trad. par Christophe Romana et Patricia Farazzi, Paris, éditions de l'éclat, 2001.
Collected works. With commentaries, édité par P. Masani, Cambridge (Mass.), The MIT Press, 1976-1985. 4 vv.
Invention - The Care and Feeding of Ideas Cambridge (Mass.), The MIT Press, 1993, ouvrage posthume avec une introduction de Steve Joshua Heims
{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Steve J. Heims, John von Neumann and Norbert Wiener. From Mathematics to the Technologies of Life and Death, Cambridge, Mass., MIT Press, 1980.
Michel Faucheux, Norbert Wiener, le Golem et la cybernétique. Éléments de fantastique technologique, Paris, Éditions du Sandre, 2008.
{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Pesi R. Masani, Norbert Wiener, 1894-1964, Basel - Boston - Berlin, Birkhäuser Verlag, 1990.
Flo Conway et Jim Siegelman, Héros pathétique de l'âge de l'information. En quête de Norbert Wiener, père de la cybernétique, Éditions Hermann, 2012
Baptiste Rappin, Au fondement du Management. Théologie de l'Organisation, Nice, Editions Ovadia, "Chemins de pensée", 2014.
Baptiste Rappin, Heidegger et la question du Management. Cybernétique, Information et Organisation à l'époque de la planétarisation, Nice, Editions Ovadia, "Chemins de pensée", 2015.