Noyer commun

{{#ifeq:||Un article de Ziki, l'encyclopédie libre.|Une page de Ziki, l'encyclopédie libre.}}

Modèle:Sous-titre/Taxon Modèle:Voir homonymes Modèle:Taxobox début Modèle:Taxobox Modèle:Taxobox Modèle:Taxobox Modèle:Taxobox Modèle:Taxobox Modèle:Taxobox taxon Modèle:Taxobox phylogénie bandeau Modèle:Taxobox Modèle:Taxobox

Modèle:Infobox V3/Titre Bloc

{{#ifeq: LC |DD||[[Image:Status iucn{{#ifeq: LC |CD|2.3|3.1}} {{#ifeq: LC |jamais|blank| LC }}-fr.svg|alt=( LC )|link=|244px]]
}} LC {{#if: | }} : {{#ifeq: LC |CR|
| }}Modèle:UICN LC{{#if: |
}}

{{#ifeq:0|0|[[Catégorie:Statut UICN Modèle:UICN LC]]|}}

Modèle:Infobox V3/Fin

Le noyer commun ou noyer (Juglans regia L.), est un arbre assez commun, originaire d'Eurasie, cultivé pour son bois recherché en ébénisterie et ses fruits, les noix, riches en huile.

C'est le seul représentant en France de la famille des Juglandacées. Il est parfois appelé calottier, écalonnier, gojeutier ou noyer royal<ref name=tilo/>.

Étymologie

Mattioli dans ses Commentaires de la matière médicale de Dioscoride<ref>Modèle:Ouvrage</ref> (1544) nomme le noyer commun en latin Nux Juglans, le décrit, l’illustre et donne une traduction de Dioscoride. Le terme sera conservé jusqu’à Carl Linné qui le baptise Juglans regia dans Species plantarum<ref>Modèle:Lien web</ref> en 1753. L’étymologie traditionnellement retenue<ref name=tilo>Modèle:Lien web</ref> depuis Pline (HN<ref>Modèle:Ouvrage</ref>, XV, 91) est : de Jovis « Jupiter », glans « gland » on construit Juglans « gland de Jupiter » car en comparaison au gland du chêne, consommé par les paysans, la noix est d’une richesse nutritive incomparable.

L'épithète spécifique regia « royal » vient du latin regius, -a < rex, regis « le roi ».

Description

Les noyers sont des arbres pouvant atteindre la taille de Modèle:Unité, s’ils poussent en solitaire alors qu’ils peuvent atteindre Modèle:Unité en peuplement<ref name=barengo/>. La croissance en hauteur se termine au bout de Modèle:Unité. Ce sont des arbres caducifoliés, de pleine lumière, pouvant atteindre Modèle:Unité en Europe occidentale et centrale<ref group=n> on parle parfois d’une longévité de Modèle:Unité (en Ouzbékistan, Mapelli et al, 2014), mais cela ne vaut guère en Europe occidentale et centrale</ref>.

Leur écorce est gris-clair, mince et lisse pour les jeunes, parcourue de profondes fissures avec les années. Leurs feuilles, caduques, alternes, assez grandes, sont composées, imparipennées (à 5-9 folioles ovales aigües, la terminale la plus grande) et penninerves. Elles dégagent une odeur aromatique lorsqu’on les frotte.

Les fleurs mâles (à Modèle:Unité de cette espèce monoïque sont regroupées en chatons pendants, verdâtres, au sommet de rameaux de l’année précédente. Les chatons éclosent peu avant ou en même temps que le débourrement des feuilles entre avril et mai (ou juin suivant la région). Les fleurs femelles (comportant deux carpelles soudés entre eux avec 1 style court et 2 stigmates) qui apparaissent plus tard sont généralement disposées par paires à l'extrémité des rameaux de l’année. Les fleurs ne comportent pas de pétale. La pollinisation se fait par le vent. Comme le décalage entre les périodes de floraison mâle et femelle diminue avec l’âge de l’arbre, la probabilité d’autopollinisation augmente avec le temps<ref name=barengo>Modèle:Lien web</ref>. La période de l’émission du pollen et la période de floraison femelle ne se chevauchent que très peu de temps et il suffit de conditions climatiques défavorables pour que l’autopollinisation ne soit pas suffisante<ref name=gallica>Modèle:Lien web</ref>.

Les fruits sont des drupes vertes, formées d’un brou charnu, contenant une coquille (noyau) à deux valves ligneuses, à l'intérieur de laquelle se trouve une amande réticulée, formée de deux cotylédons oléagineux. Dans la langue commune, le terme noix peut, suivant le contexte, désigner :

  1. le fruit entier tel que porté par l'arbre,
  2. le fruit débarrassé de son écale verte,
  3. les cerneaux comestibles.

Les fruits sont mûrs à l'automne, en septembre-octobre. C'est le risque de gelée printanière qui fixe la limite nord de leur aire d'extension. Les noix sont souvent disséminées par les corneilles, écureuils et geais. Les noyers poussant en forêt ne fructifient pratiquement pas<ref name=barengo/>.

Distribution

Fichier:Juglans regia range.svg
Distribution de Juglans regia.

Actuellement, l’aire naturelle du noyer commun s’étend de la Chine (Shandong, monts Qinling et Baishan, Sichuan, Yunnan, Xinjiang) à l’Europe occidentale, en passant à travers l’Asie centrale (Kirghizstan, Ouzbékistan, Turkménistan), le Népal, le nord du Pakistan et de l’Iran, le Caucase, la Turquie orientale et les Balkans.

Il est cultivé sur une zone plus large, englobant son aire naturelle en Europe, en Chine, en Asie centrale, dans le nord du Moyen-Orient, etc, et plus récemment en Afrique du Nord, Californie, Chili et Nouvelle-Zélande.

En France, il est cultivé sur presque tout le territoire<ref name=girard>Modèle:Lien web</ref> et est parfois subspontané<ref group=n>plante qui après avoir été introduite dans une région, s’y développe comme une plante spontanée</ref> sur les sols profonds, limoneux-argileux, meubles et bien drainés<ref group=n>par exemple, dans le bocage Brionnais (Saône-et-Loire, Bourgogne) ou en bordure des champs en Limagne (Auvergne)</ref> mais n’a pas de biotope primaire. Il est toutefois plus rare dans les zones soumises au climat océanique et en Corse. Il est essentiellement présent à l’étage collinéen, jusqu’à 700-Modèle:Unité d’altitude<ref>Modèle:Lien web</ref>. La culture du noyer a été promue en Europe par les Romains et plus tard par Charlemagne.

Histoire démographique des populations de noyers

La confusion a longtemps persisté sur la localisation précise de l'origine du noyer commun en raison de découvertes archéologiques de vestiges de noix s’étendant sur une zone traversant toute l’Eurasie,de l’Himalaya jusqu’à l’Italie et la Suisse, en passant par la Perse et la Turquie<ref name=sat>Modèle:Ouvrage</ref>.

Cependant de nouvelles sources de données, issues du développement de marqueurs moléculaires de l’ADN par microsatellites (SSR) des Juglans spp., l’accès à des populations de noyers en Asie dans des zones reculées et non cultivées ainsi que les récoltes abondantes de pollen fossile en Europe, fournissent de nouveaux moyens d’élucider la riche interaction entre l’homme et la nature qui a façonné l’évolution des noyers en Eurasie durant les Modèle:Unité années (de l’Holocène)<ref name=pollegioni>Modèle:Article</ref>.

En Asie

En Asie, le noyer commun survécut au Dernier maximum glaciaire dans des refuges isolés, situés entre la Chine et l’Asie centrale et le Caucase (regroupés en Modèle:Unité, voir fig. 2). Toutefois des études génétiques combinées avec des données historiques et linguistiques ont montré que ce qui apparaissait comme des populations indigènes de noyers étaient en fait en partie le résultat de l’action de l’homme. Les grandes forêts « naturelles » de noyers dans les portions reculées du Ferghana ou la « plus grande forêt de noyers du monde<ref>Modèle:Lien web</ref> » des monts Chatkal du Kirghizstan se sont révélées à l’analyse ne pas avoir plus de Modèle:Unité et même pour la plupart de Modèle:Unité d’âge<ref>Modèle:Article</ref>. Le commerce des noix le long de « corridors verts » comme la Route de la soie et la Route royale perse, ont permis de surmonter les barrières géographiques et explique bien l’origine de certaines forêts.

Fichier:Walnut LGM china.png
fig. 1, Carte de distribution du noyer commun en Chine durant le Dernier max glaciaire (d’après Feng<ref name=feng/>, 2018)

En Chine même, Feng Xiaojia et al <ref name=feng>Modèle:Article</ref> (2018) ont étudié la structure génétique de Modèle:Unité de noyers sur le territoire chinois, en utilisant Modèle:Unité microsatellites. Durant le dernier interglaciaire, la distribution du noyer commun se rétrécit considérablement à une barre oblique coupant le territoire chinois actuel<ref group=n>le terme de zhongguo 中国 « Chine » qui actuellement, est universellement utilisé pour référer rétrospectivement à l'entité politique, géographique et culturelle qui perdure depuis Modèle:Unité dans la région du Fleuve jaune n'est que d'un usage récent. Car l'empire chinois n'a pas toujours été unifié, et quand il l'était, il occupait des territoires différents avec des dénominations différentes</ref> en deux, allant de Pékin au Nord-Est au Yunnan au Sud-Ouest, correspondant aux trois centres de diversité actuelle :

  1. des parties du Yunnan (Chine du Sud-Ouest),
  2. les monts Qinling et Bashan (Chine du Centre),
  3. Shandong, Pékin, Massif du Changbai (Chine du Nord-Est).

Le noyer commun se serait ensuite répandu à partir de ces habitats isolés ayant servi de refuge pour résister aux rigueurs climatiques. Ces données contredisent les textes historiques qui indiquent « Zhang Qian ramena d’Occident des graines de noix hutao<ref group=n>张骞使西域还,乃得胡桃种, le terme de hutao 胡桃 étym. « pêcher barbare » désignant la noix commune, indique clairement une origine d’ethnie non Han. À partir de ce texte, écrit quatre siècles après le voyage de Zhang Qian (de -139 à -126), toutes les sources historiques répéteront toujours la citation du Bowuzhi : « Zhang Qian ramena de l’ouest des noix (hutao) ». Mais aucune source textuelle de l’époque des Han occidentaux ne rapporte ce fait, ni le Shiji 史记 (-109, -91) de Sima Qian, ni les Hanshu 汉书, ni le Shennong bencao jing la plus ancienne pharmacopée chinoise, répertoriant les plantes médicinales, ne le mentionnent</ref> (« pêcher barbare ») » (Bowu zhi 博物志 de Zhang Hua 张华, dynastie Jin de l'Ouest). Une analyse historiographique des sources textuelles primaires a montré que le transport le long de la Route de la soie par Zhang Qian (vers -139 à -126) ne peut être établi (Shao Wenli<ref>Modèle:Article</ref>, 2016). Même s’il ne fait aucun doute que les noix communes ont été transportées par la Route de la soie, leur introduction récente dans le territoire « chinois » (au sens ancien de la dynastie Han et encore plus au sens actuel) n’est pas cohérent avec les analyses génétiques<ref name=feng/> qui attestent la présence de refuges glaciaires de noyers communs dans les monts Qinling (près de la capitale Chang'an (Xi’an), au Sud), dans le Shandong et la région de Pékin, parties intégrantes du territoire de la dynastie Han<ref group=n>peut-être pour comprendre cette énigme, faut-il se souvenir de la remarque de Le Moulec Modèle:Cita (compte-rendu du Modèle:7e Symposium International de la Noix en Chine)</ref>.

En Europe

En Europe, l’étude des dépôts de pollen fossile de Juglans regia ont montré que des populations de noyers poussaient au sud de l’Espagne, en Italie, France, Suisse, Bulgarie, Grèce, Albanie et Turquie durant le Pléistocène supérieur (période précédant l’Holocène, commençant il y a Modèle:Unité et allant jusqu’à il y a Modèle:Unité). Puis au début de l’Holocène (il y a Modèle:Unité), beaucoup d’auteurs ont pensé que le noyer commun avait complètement disparu d’Europe avant d’être réintroduit à partir de la Turquie du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle avant l’ère commune puis par une seconde vague au quatrième millénaireModèle:Pas clair.

Cette analyse est maintenant contestée par des analyses palynologiques qui indiquent que le noyer commun aurait survécu durant les périodes interglaciaires froides et sèches dans des refuges situés en Europe du Sud et dans les Balkans<ref name=pollegioni/>. Des fossiles de coquilles de noix ont été trouvés dans le nord-est de l’Italie (Modèle:Unité), en Suisse (Modèle:Unité-Modèle:Unité) et en Slovénie (Modèle:Unité-Modèle:Unité). En supposant que les noix ont été récoltées (voire cultivées) du Néolithique à l’âge du bronze, on ne peut exclure que des populations locales de noyers n’aient été protégées par des humains, durant les oscillations climatiques mondiales.

En intégrant l’analyse des pollens fossiles, les données culturelles et historiques avec la génétique des populations et l’analyse bayésienne approximative, Pollegioni et al.<ref name=pollegioni/> ont détecté une forte diversité génétique dans les Balkans (Grèce, Roumanie et Moldavie) semblable à celle trouvée dans d’autres centres d’origine comme le Caucase (Géorgie, Turquie orientale), le nord Pamir (Tadjikistan) et les crêtes de Modèle:Lien, du nord Gissar et une partie des Tian Shan (Ouzbékistan oriental, Xinjiang en Chine). Ils ont aussi montré que l’empreinte longitudinale de la diversité génétique des noix pourrait résulter d’une dérive génétique due à une dispersion sur une longue distance. Ils ont trouvé une perte de la richesse allélique et de l’hétérozygotie en allant de l’Est de l’Europe vers l’Ouest.

Fichier:Spatial genetic structure of walnuts population.png
fig. 2, Structure des populations de 91 populations de noyers communs (Pollegioni<ref name=pollegioni/>, 2017). L’analyse de la structure génétique des populations corrobore la théorie d’une évolution séparée du noyer en quatre groupes principaux : trois centrés sur l’Asie (cluster 1 bleu, 2 noir, 3 vert), un localisé en Europe (cluster 4, en rouge). CN=Chine, UZ=Ouzbékistan, KG=Kirghizstan, TR=Turquie

Comme c’est le cas pour beaucoup de plantes de l’hémisphère nord, les refuges glaciaires sont des réservoirs de haute diversité génétique qui ont servi de source pour une recolonisation postglaciaire des zones libérées des glaces. Le noyer commun a persisté au-delà du Dernier maximum glaciaire (DMG) dans des poches favorables sur le Plateau anatolien, les Balkans et le sud-ouest de l’Europe. Toutefois la détection de quelques grains de pollen de noyer après le DMG au début de l’Holocène suggère une diffusion du noyer à des latitudes assez hautes (>46 ° N) comme observé dans la Tchéquie du nord (10 546 AP, Dolskym), dans l’Autriche occidentale (Modèle:Unité Seefelder See; Modèle:Unité, Fuchsschwanzmoos), dans l’Allemagne du Sud (Modèle:Unité, Feuenried), la Suisse méridionale (Modèle:Unité, Lac du Mont d'Orge Sion), la France du Centre (Modèle:Unité, Tourbières des Granges des Chavants; Modèle:Unité, Marais du Grand Chaumet; Modèle:Unité Tourbière de Roussy; Modèle:Unité, Tourbière de Parcay-sur-Vienne).

Les noyers des Balkans (Grèce, Roumanie, Moldavie), génétiquement distincts des autres lignées européennes, manifestent un mélange des groupes 1 (Trans-Caucase, Iran) et 4 (Italie, France, Espagne), qui pourrait refléter un contact possible entre l’Europe et l’Asie, remontant au début de la période Pléniglaciaire, il y a Modèle:Unité à Modèle:Unité, antérieure au DMG. La séparation génétique de l’Europe occidentale des Balkans, aurait eu lieu entre il y a Modèle:Unité et Modèle:Unité (Dryas - début de l’Holocène).

Utilisations

Les noyers sont largement cultivés en Europe pour leurs fruits et leur bois.

Le bois<ref>Modèle:Ouvrage</ref>

Le noyer produit un bois franc à mi-lourd : Modèle:Nb à 12 % d'humidité ou de type feuillu mais relativement mou (son résultat au test de dureté Janka est de Modèle:Unité<ref>Modèle:Lien web</ref>). Le retrait volumique est assez faible : 12% à 14%. Le rapport entre les rétractabilités radiales et tangentielles est inférieur à 1,4, plus réduit que la plupart des autres essences, ce qui explique sa faible tendance à la fente en grume et sa bonne stabilité en service. Sa durabilité naturelle est moyenne, il est sujet aux attaques cryptogamiques, de lyctus et de vrillette. Le bois présente un beau poli et se cintre facilement (rayon de courbure minimal égal à 10-11 fois l'épaisseur du bois)

Il est veiné et coloré, de couleur rouge Modèle:Refnec. Très réputé en ameublement et placage, il est également recherché en sculpture pour le contraste entre son aubier gris clair et son cœur brun foncé, ce dernier a néanmoins une teinte assez variable allant d'un blanc-grisâtre à un brun-gris à nuance beige ou violacée, suivant la provenance. Le bois présente chez les arbres âgés ou près du cœur des veines sombres dont le dessin est indépendant du fil dû aux cernes, elles résulteraient d'une modification physiologique entraînant une concentration localisée en tanins.

Le bois est assez homogène, les vaisseaux sont néanmoins plus gros dans le bois initial que dans le bois final, la décroissance en diamètre des vaisseaux est régulière si bien qu'on ne peut tracer de limite entre le bois initial et le bois final. Dans le duramen les vaisseaux sont obstrués par des thylles. Les rayons ligneux ne sont pas distincts sans loupe en coupe transversale, ils dessinent une fine maillure sur quartier.

La souche et les racines donnant au tranchage des plaquages dits de "ronce de noyer."

Le bois de noyer est sans conteste le premier des bois indigènes d'ébénisterie, par la beauté de son veinage, sa stabilité et sa facilité d'usinage et polissage. Il est aussi utilisé en tournerie, coutellerie et sculpture sur bois, par exemple pour les crosses de fusils. Les sabots et galoches de bonne qualité étaient également fabriqués à partir de grosses branches de noyer taillées vertes.

Fichier:Noix-noyer.jpg
Noyer émergeant de la noix

Les fruits

Le jeune noyer met environ dix ans avant de fructifier.

Dans les noix, ce sont principalement les amandes, appelées cerneaux, qui sont consommées fraîches ou en tant que fruit sec. Elles sont aussi triturées pour obtenir une huile alimentaire, l'huile de noix.

Vue d'une coque fermée et d'une coque ouverte, où l'on distingue les cerneaux. Photo sur fond blanc.
Coque et cerneaux de noix.

En Europe occidentale, on trouve depuis l’Antiquité, des recettes de vin de noix pour conserver les noix vertes<ref name=leplongeon>Modèle:Ouvrage</ref> : Modèle:Cita (Pisanelli, Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle)

Au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, on retrouve l’écho de cette longue tradition chez Maria Treben. Les noix sont ramassées très jeunes (avant le 21 juin), quand il est encore aisé de percer la chair<ref name="trbnNoyer">Maria Treben, La Santé à la Pharmacie du Bon Dieu - conseils et pratique des simples (des plantes médicinales). Éditeur W. Ennsthaler, Autriche, 112 p., Modèle:ISBN. Première édition : 1983. Noyer : pp. 37-38.</ref>. Elle en donne la recette médicinale, et recommande cette eau-de-vie de noix pour purifier estomac, foie et sang<ref name="trbnNoyer"/>.

Le brou

La chair qui entoure le noyau est utilisée en décoction pour obtenir une teinture en menuiserie appelé brou de noix. C'est lui-même qui teinte les doigts du ramasseur de noix.

Feuilles

Composition phénolique

Le principal constituant phénolique de la feuille est la juglone (5-hydroxy-1,4-naphtoquinone) qui existe dans la plante fraîche (feuille et brou) sous forme de glucoside (2 % dans le brou et 0,6 % dans les feuilles) mais aussi sous forme libre, notamment dans la cire épicuticulaire<ref name=brun>Modèle:Bruneton</ref>. La juglone est accompagnée d’autres naphtoquinone et de dérivés réduits. La teneur en juglone est d’abord forte dans les jeunes feuilles puis devient très faible dans les feuilles âgées ou sèches.

Les autres composés phénoliques susceptibles d’avoir des propriétés médicinales sont les tanins ellagiques<ref name=brun/> (pédunculagine, tellimagrandines et glansrines de la noix).

Les feuilles renferment également une faible quantité d’huile essentielle, de l’acide ascorbique, des acides-phénols comme les acides caféyl- et p-coumaroylquiniques et des flavonoïdes (hétérosides de quercétol).

La juglone est antibactérienne et les ellagitanins sont antioxydants.

Emplois pharmacologiques

En France, la Note explicative de l’Agence du médicament (1998) admet qu’il est possible de revendiquer, pour la feuille de noyer, les indications thérapeutiques suivantes<ref name=brun/> : traditionnellement utilisée dans les manifestations subjectives de l’insuffisance veineuse telles que les jambes lourdes, dans la symptomatologie hémorroïdaire ; dans le traitement symptomatique des diarrhées légères.

Emplois médicinaux traditionnels

Par ses feuilles et son brou, le noyer est un remède majeur de la pharmacopée populaire européenne, note Pierre Lieutaghi <ref>Modèle:Ouvrage</ref> dans son enquête ethnobotanique en haute Provence. Les infusions de feuilles sont utilisées en cas de saignement de nez. En dépuratif dans la furonculose, on boit la décoction des feuilles à raison d’un bol par jour, à jeun. Pour la circulation et la tension, on boit l’infusion ou la décoction des feuilles.

Maria Treben recommande des lavages ou bains de décoctions de feuilles en usage externe pour les maladies rachitiques et scrofuleuses, caries et gonflements des os, et ongles suppurants des doigts et orteils, exanthèmes purulents, stomatites nécrosante, acné, pertes blanches, transpiration des pieds, et engelures (décoction forte). Des rinçages de bouche avec cette décoction aideraient contre les pharyngites et gingivites. Elle recommande également cette décoction en lavages contre les teignes du cuir chevelu, gales, et croûtes de lait ; une décoction forte lutterait contre les poux<ref name="trbnNoyer"/>.

En usage interne les feuilles sont employées sous forme de tisane pour les troubles de l'appareil digestif, la constipation, l'anorexie, la dépuration, le diabète et la jaunisse<ref name="trbnNoyer"/>.

Culture

Fichier:Noyer centenaire en automne.JPG
Noyer centenaire;
Fichier:Noyers Aubas (3).JPG
Une noyeraie dans le Périgord.
Fichier:Juglans regia autumn 2009.jpg
Noyer en automne.
Fichier:Mongenet guillaume hibou petit duc en noyer.jpg
Sculpture en bois de noyer.

Le noyer est une espèce thermophile, préférant les climats doux voire chauds durant la saison de végétation, avec un air sec de type continental<ref name=girard/>. Il est cultivé pour sa ressource oléagineuse (noix récoltées en octobre-novembre) et son bois dur, en particulier pour l'ameublement.

Le noyer commun peut pousser jusqu'à 800-Modèle:Unité d'altitude en zone tempérée<ref group=n> jusqu'à Modèle:Unité au Tibet, 1000-2000 m au Kirghizstan et 1200 m dans les Alpes</ref>, mais il lui faut un emplacement à l'abri des vents forts. Il est rustique jusqu'à Modèle:Tmp, à condition que le froid s’installe progressivement<ref name=girard/>. Il tolère les sols légèrement acides à calcaires (pH entre 6 et 7,5) alors que le noyer noir nécessite des terrains frais et légèrement acides. C’est un arbre de pleine lumière supportant mal les conditions forestières. Après une certaine tolérance à l’ombrage dans son jeune âge, il développe une forte exigence en lumière à l’âge adulte : le houppier doit être dégagé<ref name=barengo/>.

Il donne de bons résultats sur les sols argilo-calcaires, sous réserve qu’ils soient suffisamment profonds et bien alimentés en eau.

Le noyer est un arbre facile d'entretien, mais il a besoin d'un sol riche. Il faut surtout veiller à ce qu'il ait assez d'eau au mois de juin, car s'il en manque, les noix seront petites. C'est aussi le moment où se prépare l'induction florale (les futures fleurs de l'année suivante). Une sécheresse à ce moment précis compromet donc aussi la récolte de l'année suivante. Très sensible à l’asphyxie racinaire, il ne supporte pas l’engorgement aqueux, même temporaire, sur au moins Modèle:Unité.

Il existe des variétés protandre (Franquette, Parisienne) et d'autres protogynes (Ronde de Montignac, Meylanaise). Certaines variétés peuvent être autofertiles mais la pollinisation se fera bien mieux avec deux ou trois arbres de catégories d'hermaphrodisme successif différentes et plantées proches l'une de l'autre.

Le noyer n'apprécie pas la taille. On se contentera donc de tailler les bois morts à la fin de l'automne si on veut éviter les écoulements de sève.

Les feuilles de noyer produisent du juglon qui après lessivage par les pluies, par un phénomène d'allélopathie, empêche les autres plantes de pousser autour du noyer. Toutes les plantes ne sont pas affectées négativement par la juglone. Myosotis, Pachysandra terminalis, Barbe de bouc (Aruncus sylvester), alchémille, hosta, heuchère, bugle rampante (Ajuga reptans) et la majorité des bulbes peuvent constituer un joli décor au pied de cet arbre.

Une étude américaine<ref>Paschke M. W., Dawson J. O. et David M. B. - Univ. Illinois, dep. Forestry, Urbana IL 61801.</ref> indique que les vergers de noyers où sont aussi plantés des Elaeagnus umbellata ou des aulnes glutineux (Alnus glutinosa) ont une production de noix augmentée de 20 %. Cela est dû à l'azote apporté dans le sol par ces espèces.

Multiplication

Le noyer se multiplie par semis de noix fraîches qu'on peut semer en place à Modèle:Nobr de profondeur dès la récolte après les avoir débarrassées de leur brou. Pour les protéger des prédateurs (rongeurs, écureuils, etc.), on peut aussi les placer dans un sac de congélation avec du sable humide à 10 % et conserver ce sac au réfrigérateur à Modèle:Tmp pendant Modèle:Nobr puis semer au tout début du printemps.

Les arbres cultivés sont des arbres greffés qui commencent à produire vers 5 à Modèle:Nobr. Ils sont en pleine production au bout de Modèle:Nobr et peuvent produire jusqu'à Modèle:Nobr. Le noyer noir est parfois utilisé comme porte-greffe pour les variétés de noyers communs, car il résiste au pourridié en particulier dans les terrains humides.

Maladies et ravageurs

Fichier:Gnomonia leptostyla on Juglans regia Buccaneer (1).jpg
Anthracnose du noyer

L’anthracnose du noyer (Gnomonia leptostyla) est le pathogène foliaire le plus commun. On le reconnait par des taches brunes sur les feuilles. Il se développe lors des printemps frais et humides.

Le Phytopte du Noyer, Aceria erinea, est un Acarien qui provoque une galle sur les feuilles du Noyer.

Variétés

Voir Principales variétés de noix communes.

Pour les noyers dont la noix est destinée à la consommation alimentaire, il existe en France deux appellations contrôlées AOC : Noix de Grenoble et Noix du Périgord. On y cultive essentiellement deux variétés : la Franquette et la Parisienne. Il y a de nombreuses autres variétés plus connues localement comme en Périgord : la Ronde de Montignac, la Corne du Périgord. En Isère, la Mayette ou la Meylanaise.

Certaines variétés sont des variétés à bois pour lesquelles une croissance plus rapide est recherchée. Il existe également des variétés recherchées seulement pour l'ornement.

Appellation, histoire et folklore

Modèle:Article connexe

Le gauguier est le nom en moyen-français du noyer au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle. Cette appellation vernaculaire provient de la gauge ou grosse noix. L'étymon latin est ici gallica, la noix.

L'alliance de la vigne et du noyer est une constante culturelle en Alsace, depuis la civilisation gallo-romaine implantant la vigne. L'arboriculture traditionnelle pouvait associer au noyer le châtaignier calcifuge, mais aussi et surtout les autres arbres fruitiers thermophiles : la pêche de vigne, le néflier, le cormier (sorbier domestique), l'amandier. C'est l'association du vin et de la noix qui a fondé la fête du vin.

On disait au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle : Modèle:Cita (Folklore de France<ref name=folk>Modèle:Ouvrage</ref>).

Une croyance alsacienne maintient qu'une Modèle:Cita. Les noms alsaciens du noyer sont Nussbaum ou Wallnuss. Le noyer magique de la Saint-Jean aurait, en plusieurs provinces françaises, la particularité d'émettre ses feuilles et quasiment ses fruits tous d'un coup le jour de la Saint-Jean (le 24 juin), d'où son nom.

Le noyer a hérité d’une mauvaise réputation venant de l’Antiquité gréco-romaine. Ainsi Modèle:Cita (Folklore de France<ref name=folk/>).

Par contre, il est bénéfique dans d’autres régions. Modèle:Cita (Folklore de France<ref name="folk" />).

Classification

Autres espèces du genre Juglans : Modèle:Colonnes

Galerie

Notes

Modèle:Références

Références

Modèle:Références

Modèle:Autres projets

Liens externes

Modèle:Portail]

ast:Nuez bn:আখরোট io:Nuco la:Iuglans nv:Haʼałtsédii sh:Orah sk:Orech (rod) ta:அக்ரூட்