Organisation spéciale (France)

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Modèle:Voir homonymes « Organisation spéciale » (OS) est une dénomination qui recouvre différentes structures clandestines au sein du Parti communiste français (PCF) au cours de la période 1940-1944. C'est la plus ancienne d'entre elles.

Elle fait d'abord partie des trois organisations armées communistes, indépendantes l'une de l'autre jusqu'en novembre 1941, avec les « Bataillons de la jeunesse » et les Modèle:Cita de la Main-d'œuvre immigrée (MOI)<ref>"Danielle Casanova. L'indomptable" par Pierre Durand aux Editions Messidor en 1990</ref>.

Par la suite, chacune des trois est intégrée aux Francs-tireurs et partisans (FTPF), mouvement de résistance intérieure française créé à la fin de 1941 et officiellement fondé en 1942 par la direction du Parti communiste français, chapeautés par un comité militaire dirigé par Charles Tillon et placés sous la direction du "Front national" fondé par le PCF par un appel publié le 15 mai 1941 dans son quotidien L'Humanité en vue d'un vaste rassemblement patriotique<ref>Modèle:Ouvrage</ref> ouvert aux non-communistes pour rallier les différentes composantes de la société française. Les FTP comportent alors une section FTP-MOI.

Contexte

En 1938, la Tchécoslovaquie est envahie par le Troisième Reich. La Pologne et la Roumanie refusent la proposition de Staline d'y envoyer des troupes. Le Modèle:Date-, elle est démembrée par les accords de Munich, signés par Édouard Daladier, pour la France, et Arthur Neville Chamberlain pour l'Angleterre. Onze mois après, ils déclarent au contraire la guerre le Modèle:Date- à l'Allemagne qui a envahi aussi la Pologne. La proposition de Staline d'envoyer des troupes aider la Tchécoslovaquie se heurte au refus de la Pologne du colonel Beck et de la Roumanie du roi Carol II.

Entre-temps, un « pacte germano-soviétique de non-agression » a été signé le Modèle:Date à Moscou entre Hitler et l'Union soviétique: Il prévoit, entre autres, la neutralité de l'un au cas où l'autre est attaqué. Le gouvernement Daladier interdit la presse communiste dès le Modèle:Date-<ref name="Smirnov1993">P. Smirnov, « Le Komintern et le Parti communiste français pendant la « drôle de guerre », 1939-1940. (D'après les archives du Komintern) », Traductrice : Marie Tournié, Revue des Études Slaves, année 1993, 65-4, pp. 671-690.</ref> puis dissout le Parti communiste le Modèle:Date- contre l'avis de Léon Blum, ce qui en fait un parti clandestin, divisé et désorienté pendant la drôle de guerre, une partie de la direction nationale se réfugiant à Bruxelles

Première période juin 1940 - juin 1941

Débuts

Les ouvrages consacrés à la Résistance par Roger Pannequin, Albert Ouzoulias, Auguste Lecoeur et Charles Tillon, témoins oculaires et chacun en charge d'un réseau de résistance important, citent de nombreux exemples de résistance dirigée contre l'appareil militaire allemand dès 1940. C'est aussi le cas de nombreux ouvrages d'universitaires consacrés à la Résistance communiste écrits postérieurement, notamment celui de Pierre Maury, publié aux éditions Le Temps des cerises<ref>Pierre Maury, La résistance communiste en France, 1940-1945 : Mémorial aux martyrs communistes, Pantin, le Temps des cerises, 2006, 567Modèle:Nb p. Modèle:ISBN.</ref>.

L'historien Alain Guérin a relaté les sabotages anti-allemands de lignes téléphoniques et voies ferrées dès 1940<ref>Alain Guérin, Chronique de la Résistance, éditions Omnibus, 2000 (également éditée en 1972-1976 par le Livre-Club Diderot).</ref>. En Modèle:Date-, la direction du PCF déploie les « groupes spéciaux » appellés aussi « groupes OS » avec des éléments aguerris chargés d'actions militaires : récupération d'armes, d'explosifs, sabotage des installations militaires allemandes, intimidation des traîtres, protection des militants qui prennent la parole sur les marchés, ou diffusent tracts, affiches, papillons, participent à des manifestations patriotiques.

Selon Franck Liaigre, la Modèle:Cita<ref name=liaigre/>: si de nombreux militants provinciaux sont entrés en résistance dès 1940 malgré les consignes attentistes du « Centre » parisien, Modèle:Cita<ref name="liaigre">"Au commencement de la lutte armée : l’Organisation spéciale (OS), été 1941-mars 1942" par Franck Liaigre, dans "Les FTP " en 2015 [1]</ref>, dans une région où les combats menés par l'armée allemandenn en mai 1940 ont laissé des armes munitions, tandis que les compagnies minières ont des stocks de dynamite. L'OSC est ainsi au départ un groupe spécifique à cette région<ref name="Edmond">"Les polonais et la Pologne dans la tourmente de la Deuxième Guerre mondiale" par Edmond Gogolewski, aux Editions Septentrion en 1996" [2]</ref>. Comme les dirigeants du PCF, ceux de la France libre avaient aussi Modèle:Cita, craignant qu'elle serve de Modèle:Cita, leur consigne étant de ne Modèle:Cita<ref name="Annie">"Le mouvement F.T. P.F. dans le Valenciennois" par Annie Defromont-Leschevin dans la Revue du Nord en 1969 [3] </ref>. Modèle:Cita<ref>"Ami, entends-tu...: La Résistance populaire dans le Nord-Pas-de-Calais" par Jacques Estager aux Editions Messidor [4]</ref>. Ils sont recherchés les premiers par la police, qui les a souvent fichés avant la guerre. La plus grande partie de la famille Olejniczak est par exemple victime d'une vague d’arrestations<ref name=lmphe/>, touchant aussi le frère de Paul Hencke. Ce dernier, élève-instituteur à Lourches, recruté début 1941 par Félicien Joly, pour le groupe OSC de Lourches-Escaudain<ref name=lmphe/>, mourut le 11 octobre 1941 avec Bena Olejniczak lors du sabotage de quatre cuves de benzol à l’usine Disticoke de Lourches<ref>"Eusebio Ferrari: À l'aube de la résistance armée" par André Pierrard et Michel Rousseau aux Editions Syros en 1980</ref>,<ref name="lmphe">Biographie Le Maitron de Paul Hencke [5] </ref>.

Les militants polonais de gauche, pour la plupart ouvriers<ref name=Edmond/>, furent les inspirateurs de cette résistance parmi les personnels miniers<ref name=Edmond/>.

Département du Nord

Martha Desrumeaux est chargée de ramener du matériel de propagande de Bruxelles, où la direction nationale du PCF s'est réfugiée, vers Lille et le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais<ref name="lmmd">Biographie Le Maitron de Martha Desrumaux [6]</ref>. Revenue à Lille, elle négocie la reparution légale du journal régional L'Enchaîné du Nord<ref name=lmmd/>. Les numéros publiés au tout début de l’occupation allemande sont sans dimension anti-allemande accentuée<ref name=lmmd/>. Fin mai 1940, elle réunit à Dechy, dans le Douaisis, une dizaine de mineurs, pour rédiger un cahier de revendications imprimé par un petit imprimeur<ref name=lmmd/>, démarche jugée trop peu clandestine par les communistes du département voisin du Pas-de-Calais, où la famille Camphin s'étonne qu'on lui demande de faire reparaitre publiquement<ref name=kaufali>Les résistants : de la guerre de l'ombre aux allées du pouvoir 1944-1989 aux Editions Fayard en 1989, par Rémi Kauffer et Roger Faligot</ref> leur journal clandestin, L'Enchainé du Pas-de-Calais, où les articles de René Camphin (« Défendons la terre française ! ») avaient pris Modèle:Cita malgré le pacte germano-soviétique<ref name="enchaine">« Les communistes du Nord et du Pas-de-Calais de l'agonie du Front Populaire à la guerre (1938-1939). Seconde partie : Forces et faiblesses du communisme du Nord à la veille de la guerre » par l'historien Yves Le Maner, dans la Revue du Nord en 1988 [7]</ref>. Leur leader Auguste Lecoeur rencontre Martha Desrumaux dans la clandestinité à Lille dans un climat de défiance<ref name=lmmd/>.

En Modèle:Date-, cette dernière opère un virage : aidée de Jules Domisse et de Germinal Martel, futurs fusillés, elle fonde les premiers groupes clandestins de lutte armée<ref name=lmmd/>, dits OS (organisation spéciale)<ref name=lmmd/>. Elle convoque 11 communistes à Lille le 6 juin pour une réunion qui décide ce créer « l'organisation spéciale de combat — secteur Nord - disposant de 28 bases d'action dans le Valenciennois et de 88 hommes<ref name="Annie" />. À partir du milieu de l'année 1940, les premiers « groupes francs » de 3 se mettent en place : ceux d'Edmond Devos à Valenciennes, relâché après trois mois de détention en décembre 1939<ref name="lmed">Biographie Le Maitron de Edmond Devos [8]</ref>, d'Eusebio Ferrari à Fenain, et de René Joly à Escaudain<ref name="Annie" />, qui tous trois se livreront à des vols d'explosifs. En septembre 1940, le département du Nord comptait ainsi déjà 3 groupes de combattants, à Denain, Valenciennes, et Douai<ref name=Edmond/>. La plupart sont très jeunes: à la Libération, la moitié des groupes OS du Nord étaient toujours composés de moins de 25 ans<ref name=Annie/>

À la mi-juillet 1940, avec l'aide de jeunes communistes, Martha Desrumaux saccage l’office de la propagande nazie et devient dans la foulée l'une des principales organisatrices de la Résistance<ref>"Panthéon : qui a peur de Martha Desrumaux ?" par Frantz Vaillant le 7 février 208 sur TV5 Monde [9] </ref> puis, en septembre 1940, la lutte contre l'occupant allemand devient plus manifeste dans les colonnes de son journal<ref name=lmmd/>. Elle sera arrêtée dès le 27 août 1941, à l’issue d’une opération conjointe de la police française et de la Feldgendarmerie<ref name=lmmd/>.

Département du Pas-de-Calais

Le mineur Charles Debarge, correspondant du journal communiste L'Enchainé du Pas-de-Calais à Courrières<ref name="maitron2">Modèle:Lien web.</ref>, collecte des armes abandonnées dès la débâcle du printemps 1940<ref name=wasselinstill>Lucien Wasselin, « Aragon et la grève des mineurs de mai-juin 1941 », dans Faites entrer l'Infini, juin 2011.</ref> et devient un pilier de la guérilla, menée par l'OS, avec de jeunes mineurs français et polonais<ref name=monde9062001>« Modèle:Nombre en grève contre l'occupant », sur Le Monde, 9 juin 2001.</ref>.

La collecte, depuis 1940, des armes confiées aux groupes de protection armés du PCF, a permis aux meneurs de la grève de la diffuser et l'étendre très rapidement à tout le Pas-de-CalaisModèle:Sfn, via l'envoi de 35 agents de liaison le 28 maiModèle:Sfn, lorsque pour la première fois ces groupes de protection armés du PCF sont autorisés à agirModèle:Sfn lors d'une réunion à laquelle participent à Lens Julien Hapiot, Nestor Calonne, Auguste Lecoeur et Maurice Deloison Modèle:Sfn, qui devra après la grève se cacher dans les Ardennes<ref>Biographie Le Maitron [10]</ref>.

Modèle:Cita depuis juin 1940<ref name="tillonftp">"Les F. T. P.: la guérilla en France" par Charles Tillon, Editions Julliard, en 1967 [11]</ref>, il a pris dès juin 1940 de constituer des dépôts d’armes en prévision des futurs combats<ref name=lmmd/>. C'est aussi le cas de Julien Hapiot, revenu des Brigades internationales et chargé de superviser l'Organisation spéciale dans le département à l'été 1940<ref name="grenay">« Julien Hapiot, l'historique », par Hervé Poly, www.hervepolypcf62.com, 8 août 2011</ref>, qui stocke dans des tranchées les munitions qui serviront à l'Attaque des véhicules allemands de Vimy en septembre 1940. Auguste Lecoeur, revenu aussi d'Espagne, récupère son ex-collègue André Lestienne, qui avait fondé le syndicat CGTU de la tréfilerie Gaillard-Stievenart à Lens, mais romptu avec le PCF en août 1939 en raison du Pacte germano-soviétique et lui demande de former le premier groupe OS du Pas-de-Calais en juillet 1940 pour assurer la sécurité des communistes clandestins<ref name="lmALestienne">Biographie Le Maitron de André Lestienne [12]</ref>. Ces groupes seront aussi appelés « TP » (travail particulier).

Au début, connaissant le risque de ces arrestations, l'OS agit de manière extrêmement cloisonnée, par souci essentiel de sécurité, et limite les recrutements: les candidats ne sont pas intégrés et laissés en réserve, par prudence. En juin 1941, elle ne comptait que 4 militants dans le Nord et 7 à 8 dans le Pas-de-calais, selon Sébastien Albertelli<ref name="Albertelli"> « Le sabotage devenait chaque jour plus nécessaire » : sabotage et Résistance (1940-1942)", par Sébastien Albertelli, dans "Histoire du sabotage", Place des éditeurs, en 2016 [13] </ref> mais selon d'autres sources, elle compte une trentaine de militants dès la fin 1940. Le 30 juin 1940<ref name="lmALefebvre">Biographie Le Maitron de André Lefèbvre par Christian Lescureux, auteur avec Claude Lecomte, journaliste à L'Humanité, de "Communistes en Pas-de-Calais", ouvrage retraçant les cinquante premières années de la fédération communiste. [14]</ref>. André Lefebvre tente de miner un pont puis en octobre 1940 collecte armes et munitions avec Charles Debarge, Marcel Delfly, Léon Brun et Alfred Delattre, diffuseur des journaux clandestins La vérité et La Vie ouvrière<ref name="lmade">Biographie Le Maitron de Alfred Delattre [15]</ref>, réunissant sept fusils, des milliers de cartouches, des grenades et des revolvers<ref name="lmalb">Biographie Le Maitron de Léon Brun [16]</ref>

Alfred Delattre et André Lefèbvre, repérés à Lille en train de bloquer des pylônes électriques<ref>Comité d’Histoire du Haut-Pays – [17]</ref> seront fusillés à la citadelle d'Arras dès le 8 septembre 1941<ref name=lmade/>,<ref name=lmALefebvre/>, Delfy et Debarge tués un peu plus tard et Léon Brun mourut d’épuisement le 26 mars 1945<ref name=lmalb/>.

L'OS travaille en lien avec les « groupes polonais du PCF ». Plusieurs d'entre eux ont opéré l'attaque des véhicules allemands de Vimy en septembre 1940, les incendiant sur la crête de Vimy, au Mémorial canadien de Vimy<ref name=Zamojski/>,<ref name=Partisans/>. Selon l'ancien résistant Auguste Lecœur, ils étaient commandés par un mineur de la fosse 4 de Lens, du nom de Zimzag, dit Maguette<ref name="Partisans">Auguste Lecœur, Le Partisan, en 1963 [18].</ref>. Charles Tillon, dans ses mémoires, a attribué la paternité de l'attaque à Julien Hapiot car il était réponsable-adjoint du PCF dans le département. Les Polonais ont en fait utilisé le matériel qu'il avait dissimulé dans les tranchées, selon les mémoires de Roger Pannequin<ref>"Ami si tu tombes (mémoires)" par Roger Pannequin, aux éditions du Sagittaire en 1976</ref>.

Szczepan Marcinkowsko "Remy", Wladyslaw Nikiel, Czarnecki, et Jôzef Krawetkowski avaient formé dès juillet 1940 le premier groupe dans l'est du département du Nord<ref name=Zamojski/>, d'autres suivant à Douai, Denain et dans le Pas-de-Calais<ref name="Zamojski">"La participation des polonais à la Résistance dans le Pas-de-Calais et le Nord (1940-1944)" par J. Zamojski dans la Revue du Nord en 1975 [19]</ref>. C'est ainsi que s'est constitué en juin 1940, juste avant la défaite française, à Lens, dans le Pas-de-Calais, le trio de tête des communistes polonais résistants du bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, avec Jan Rutkowski, dit « Szymon », Rudolf Larysz et Stefan Franciszczak<ref name="Gogolewski">"Les polonais et la Pologne dans la tourmente de la Deuxième Guerre mondiale" par Edmond Gogolewski, aux Editions Septentrion en 1996 [20]</ref>. Dans le Pas-de-Calais aussi, à l'automne 1940<ref name="HenrykCitko">"Presse de la résistance polonaise en France (XXe)", sur Patrimoines Partagés, par Henryk Citko, conservateur à la Bibliothèque Nationale de Pologne, en août 2017 </ref> est publié le premier numéro du journal clandestin en polonais, Nasz Głos (Notre voix)<ref name=presseclandestine/>, par des Groupes polonais du PCF, sous la rédaction du communiste Józef Spira<ref name=presseclandestine/>,<ref name=HenrykCitko/>, qui sera transféré en Pologne fin 1941-début 1942<ref name=presseclandestine/>. Les rapports de la police allemande, attentive à tout ce qui se passait dans la région stratégique du bassin minier du Nord-Pas-de-Calais<ref name="presseclandestine">"La presse clandestine polonaise en France pendant la Seconde guerre mondiale par Jan E.Zamojski J, Acta Poloniae Historica, 1987 [21]</ref>, firent immédiatement état de la diffusion de Nasz Głos parmi les Polonais locaux.

Parmi les combattants Polonais du "groupe Popov", Zenon Plentko, Withold Superniak et les frères Burczykowski, respectivement 21 et 23 ans<ref>"Les bataillons de la jeunesse" par Albert Ouzoulias, en 1967 [22]</ref> furent arrêtés et mis à mort<ref>"Les mineurs étrangers et la Résistance dans le Nord-Pas-de-Calais: Biographies" par Georges Sentis et l'Association Mai-juin 1941 en 1993 [23]</ref>.

L'OS se renforce du fait de la répression qui a frappé à la mi-juin 1941 la grève des mineurs du Nord-Pas-de-Calais (1941) et fait entrer dans la clandestinité les victimes. Les actes de sabotages dans la région se multiplient, selon les statistiques de l'Abewher allemande: ils passent de 5 en mai 1941 et 6 en juin à 27 en juillet 1941<ref name=thiery122/>, frappant des trains, mines et pylones à haute-tension<ref name=thiery122/>. Entre-temps, le 22 juin 1941, la guerre a commencé entre l'Union soviétique et l'Allemagne<ref name="thiery122">"La Répression allemande dans le Nord de la France 1940–1944" par Laurent Thiery aux Editions du Septentrion en 2013, page 122 [24] </ref>. L'Allemagne ne cherche plus alors à dissimuler à que le pacte germano-soviétique ne protégeit pas les soldats allemands des résistants communistes. L'Attaque de la poudrière de Beaumont-en-Artois, en septembre 1941, qui permet à l'OS de se procurer une demi-tonne de dynamite, enclenche un double mouvement d'aggravation de la répression et de multiplication des attentats d'ampleur.

Autres départements

Dès novembre 1941, l'OS comptera aussi 54 hommes en région parisienne<ref name=Albertelli/>.

Au plan local, les groupes (ou détachements) de l'OS seront homologués après-guerre au titre des Formations des régions militaires au cas par cas. Ces homologations reflètent l’implantation du Parti communiste, et surtout la diffusion progressive à d'autres régions de ce qui avait d'abord été créé spécifiquement pour le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, riche en production d'acier et de charbon, mais aussi proche de l'Angleterre.

Par exemple, le groupe de l’Organisation spéciale de Seine-Maritime est rattaché à l’État-Major FTPF pour la période du Modèle:Date- au Modèle:Date-), quatre semaines avant que débute la grande grève patriotique des cent mille mineurs du Nord-Pas-de-Calais de mai-juin 1941.

Reconnaissance officielle

Après la Libération, l'Organisation spéciale a été reconnue officiellement comme fonctionnant à partir d'Modèle:Date-, en tant qu'unité combattante par le ministère de la Guerre, dont l’activité est attestée d’Modèle:Date- à Modèle:Date-<ref>Bulletin officiel du ministère de la Guerre : édition méthodique- Unités Combattantes de la Résistance, Paris, Éditions Charles-Lavauzelle, 1958.</ref>.

Attitude allemande face à l'émergence de l'OSC

L'attitude allemande face à l'émergence de l'OSC reflète la crainte de la reconnaitre, dans une région stratégique pour la guerre car proche de l'Angleterre et riche en production de charbon, de textile et d'acier.

Le général Niehoff, à peine installé commandant supérieur pour le Nord et le Pas-de-Calais, fait apposer sur les murs le 11 juin 1940 un avis mettant en garde contre toute grève ou abandon de poste. Le 15 juillet 1940 , un autre avis menace de représailles Modèle:Cita<ref name=amirg77>"Ami si tu tombes", par Roger Pannequin, aux Editions du Sagittaire en 1976, page 77</ref>. Son rapport au commandement supérieur de la Wehrmacht note que Modèle:Cita et que Modèle:Cita ont été constatés<ref name=amirg77/>. Le mois suivant, la Feldgendarmerie fut informée le 16 août 1940 que Blanche Paugam avait été vue coupant un fil téléphonique à Boulogne-sur-Mer, et elle fut condamnée à mort<ref>Biographie Le Maitron de Blanche Paugam [25]</ref>,<ref name=amirg77/> le 17 septembre<ref name=rprp/>.

Les affiches allemandes ne parlent jamais, jusqu'en 1943 de terrorisme<ref name=rprp/> mais «d'éléments malveillants et irréfléchis » le 17 juin 1940<ref name=rprp/> et de «saboteurs irraisonnés » le 15 juillet 1940<ref name=rprp/> puis, d'«actes de nature à nuire à la sécurité de l'armée allemande » le 13 mars 1941<ref name="rprp">"Résistance et terrorisme" par Roger Pannequin dans la revue Raison présente en 1987 [26]</ref>.

Notant l'absence de toute trace d'une « organisation armée de résistance », « d'une unité combattante » dans les communiqués allemands ou la propagande nationale du PCF, l'historien Jean-Yves Boursier en a conclu que l'OSC n'existait pas avant l'attaque de l'URSS par l'Allemagne<ref name="Boursier" />, théorie peu étayée, brièvement évoquée dans le Dictionnaire historique de la Résistance par les historiens Roger Bourderon<ref>Roger Bourderon, article « Francs-tireurs et partisans français » dans le Dictionnaire historique de la Résistance, Robert Laffont, 2006, Modèle:P.188-190.</ref> et Serge Wolikow<ref>Serge Wolikow, article « Parti communiste français et Internationale communiste » dans le Dictionnaire historique de la Résistance, Robert Laffont, 2006, Modèle:P.205-206.</ref>.

Deuxième période : juin 1941 - début 1944

Le Modèle:Date-, le PCF prend l'initiative d'appeler à un vaste rassemblement de tous les Français « sauf les capitulards et les traîtres ». Ainsi naît le Front national de lutte pour la libération et l'indépendance de la France<ref name="Boursier">Jean-Yves Boursier, La politique du PCF, 1939-1945, L'Harmattan, 1992 Modèle:P.112-124.</ref>, dix jours avant que débute la grande grève patriotique des cent mille mineurs du Nord-Pas-de-Calais de mai-juin 1941, qui prive les Allemands de 93 000 tonnes de charbon<ref name="EtienneDejonghe">"Chronique de la grève des mineurs du Nord/Pas-de-Calais (27 mai - 6 juin 1941)" par Etienne Dejonghe, Maître de conférences à l'Université de Lille III et président du Conseil scientifique de l'Association "Mémoire de l'Occupation et de la Résistance en Zone interdite", dans la Revue du Nord en 1987 [27] </ref> pendant près de 2 semaines, et nécessite une protection physique des mineurs qui diffusent la grève d'un puits à l'autre.

Cette grève déclenche plus de 400 arrestations, des exécutions et la déportation de Modèle:Unité<ref name="cheminsdememoire">Modèle:Lien web</ref>. Après la grève, d'autres mineurs entrent dans la clandestinité relançant début juillet 1941, le groupe de l'OS pour le Nord animé par Eusebio Ferrari, Félicien Joly, et Jules Bridoux.

Fin juin 1941, deux semaines après la fin de la grève intervient un second événement important: la rupture du Pacte germano-soviétique par l'opération surprise menant à l'invasion de l'URSS par les troupes hitlériennes.

Un certain nombre de responsables recrutent des militants pour effectuer un travail anti-allemand. Beaucoup de ces nouvelles recrues sont de jeunes militants qui vont perpétrer les premiers attentats communistes contre les troupes allemandes, comme celui de Pierre Georges (« Colonel Fabien ») et Gilbert Brustlein au métro Barbès<ref name="Boursier" />, aidés par la chimiste et artificière France Bloch-Sérazin.

Jusqu'au début 1942, la police française enregistrera certains des militants communistes interpellés comme faisant partie de l'OS<ref>Jean-Marc Berlière et Franck Liaigre, Le sang des communistes, les bataillons de la jeunesse dans la lutte armée, Automne 1941, Fayard, 2004.</ref>.

En Modèle:Date-, le résistant Louis Cortot participe, avec son groupe (l'OS), au grenadage d’un convoi de Jeunesses hitlériennes à Trappes<ref>Louis Cortot, sur le site de l'Ordre de la Libération.</ref>.

FTPF et groupe Valmy

À partir du début de 1942, les communistes engagés dans la lutte armée contre l'occupant sont regroupés dans les Francs-tireurs et partisans (FTP ou FTPF) dont la responsabilité est confiée à Charles Tillon.

Les groupes de choc auquel on confie les missions autrefois attribuées à l'OS s'appellent souvent les « groupes Valmy<ref>Jean-Marc Berlière et Franck Liaigre, Liquider les traîtres, la face cachée du PCF, Robert Laffont, 2007.</ref> ».

Statut administratif après la Libération

Le bulletin officiel du ministère de la guerre reconnait l'OS comme unité combattante à dater d'Modèle:Date-, reconnaissance qui a souvent été citée par les historiens du PCF, tel Alain Guérin dans son ouvrage La Résistance, comme preuve de l'engagement résistant du PCF avant Modèle:Date-. De leur côté, Jean-Marc Berlière et Franck Liaigre affirment qu'on n'a jamais retrouvé la trace d'un acte anti-allemand effectué par des groupes de l'OS avant Modèle:Date-<ref>Jean-Marc Berlière et Franck Liaigre, L'affaire Guy Môcquet, enquête sur une mystification officielle, Larousse, 2009, Modèle:P.71-81.</ref>.

Références

Modèle:Références

Bibliographie

  • Modèle:Ouvrage
  • Modèle:Ouvrage, Modèle:Lire en ligne.
  • Jean-Yves Boursier, La politique du PCF, 1939-1945, L'Harmattan, 1992.
  • Alain Guérin, Chronique de la Résistance, éditions Omnibus, 2000 (également éditée en 1972-1976 par le Livre-Club Diderot).
  • Le groupe soleil dans la résistance* par René Coustellier Editions Fanlac Perigueux 1998

Voir aussi

Articles connexes

Organisations

Personnes

Evénements

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