Pomerium
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Dans la Rome antique, le Modèle:Lang (ou Modèle:Lang) est la limite sacrée qui sépare la ville (Modèle:Lang) de son territoire alentour (Modèle:Lang). La notion de Modèle:Lang ne s’applique qu’à Rome, aux villes anciennes du Latium et aux colonies romaines fondées rituellement.
Il forme une frontière à la fois juridique et religieuse : limite de l'autorité des tribuns de la plèbe et du pouvoir militaire (Modèle:Lang) ; interdiction pour l'armée de le franchir ; tenue des comices centuriates à l'extérieur du Modèle:Lang ; exclusion des sépultures et de certains lieux de culte de l’intérieur du Modèle:Lang.
Né sous la Royauté, le Modèle:Lang s'est agrandi à plusieurs reprises sous la République et l'Empire. Le nombre et l'importance de ces extensions sont toutefois mal connus et prêtent à discussion.
Étymologie
La définition du Modèle:Lang a donné autant de difficultés aux anciens qu'aux modernes<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Les Romains eux-mêmes avaient bien du mal à être d’accord sur la définition et l’étymologie du mot : Varron<ref group="A" name=VarronV143>Varron, Modèle:Lang, V, 143</ref> et Plutarque<ref group="A" name=PLUVPR114>Plutarque, Vies parallèles, Romulus, XI, 4</ref> expliquaient Modèle:Lang par Modèle:Lang, plaçant celui-ci à l’extérieur du mur d’enceinte ; d'autres auteurs<ref group="A" name=Grammaticus294>Festus Grammaticus, L, 294</ref>,<ref group="A">Lucain, La Pharsale, I, 594</ref> font dériver Modèle:Lang de Modèle:Lang et le placent à l'intérieur du mur ; tandis que Tite-Live<ref group="A" name=TiteLiveI44>Tite-Live, Modèle:Lang, I, 44</ref> propose comme synonyme Modèle:Lang, plaçant le Modèle:Lang de part et d'autre du mur d’enceinte.
La première étymologie (Modèle:Lang) est la plus généralement acceptée<ref>Modèle:Harvsp</ref> à la suite d’Aloïs Walde<ref>Modèle:Ouvrage</ref> qui fait dériver Modèle:Lang de Modèle:Lang. En accord avec la seconde (Modèle:Lang), Roland Kent<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Roland G. Kent, The Etymological Meaning of Pomerium, Transactions of the American Philological Association 44, 1913, 20</ref> place le Modèle:Lang comme un espace vide en dehors du mur d’enceinte. Le préfixe de ce mot est donc ambigu : il peut venir soit de Modèle:Lang, soit de Modèle:Lang et signifier derrière ou devant. Par ailleurs on voit mal comment Modèle:Lang aurait pu évoluer en Modèle:Lang avec un -e- long<ref>Modèle:Harvsp</ref>.
Une autre étymologie (*po + *smer) a été proposée par Roger Antaya<ref>Modèle:Harvsp</ref> qui fait remonter à un préfixe indo-européen *po-, de même racine que Modèle:Lang, Modèle:Lang (« poser, placer »), et à une racine indo-européenne *smer-, à rapprocher des mots grecs Modèle:Lang, Modèle:Lang (la « part »). Selon cette étymologie, le Modèle:Lang serait une limite, une ligne de démarcation, et non la bande de terre que décrivent certaines des sources anciennes. Cette étymologie permettrait à la fois de séparer le Modèle:Lang d’une origine étrusque (par son étymologie indo-européenne) et de ne pas lier étymologiquement la notion de Modèle:Lang à la notion de mur (Modèle:Lang)<ref name=ANTAYA8088>Modèle:Harvsp</ref>.
Définition
S’il est clair pour les anciens comme pour les modernes que le Modèle:Lang est la limite qui sépare le territoire antique de Rome (Modèle:Lang) et la ville (Modèle:Lang), la nature exacte de cette limite reste discutée et aucun auteur antique n'en donne une définition précise.
À Rome, comme en d'autres villes italiques, le mur d'enceinte est entouré de deux bandes de terrain, l'une extérieure, l'autre intérieure, chacune limitée par des cippes<ref group="A" name=VarronV143/>,<ref group="A" name=TiteLiveI44/>,<ref group="A" name=TaciteA1224>Tacite, Annales, XII, 24</ref>. Les modernes se sont demandé si le Modèle:Lang était la bande intérieure, la bande extérieure, les deux bandes, ou bien simplement la ligne entre les deux<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Varron<ref group="A" name=VarronV143/> définit le Modèle:Lang comme une ligne, et seule cette définition est considérée comme exacte<ref>Modèle:Harvsp</ref>,<ref name=Grimal46>Modèle:Harvsp</ref>. Après avoir rappelé le rite dit étrusque de la charrue, utilisé lors de la fondation des villes et des colonies, il précise que la ligne immédiatement au contact des mottes de terre toutes rejetées à l'intérieur, est le Modèle:Lang lui-même. Le témoignage de Varron est confirmé par Plutarque<ref group="A" name=PLUVPR114 /> et Tacite<ref group="A" name=TaciteA1224/>, ainsi que par les cippes de la colonie triumvirale de Capoue. La notion de Modèle:Lang ne s’applique qu’à Rome, aux villes anciennes du Latium et aux colonies romaines fondées rituellement<ref name=scheid55>Modèle:Harvsp</ref>.
D'après Pierre Grimal<ref name=Grimal46/>, se dégagent trois concepts distincts, qui se superposent, non sans quelque confusion dans la pratique : d'une part, le concept d’Modèle:Lang, essentiellement militaire, puis le concept d’Modèle:Lang, qui est religieux, et enfin celui d’agglomération qui est seulement un état de fait. L’enceinte servienne, dont nul ne saurait nier qu’elle soit une enceinte défensive, est indépendante du Modèle:Lang, puisque, jusqu'au temps de l’empereur Claude, l’Aventin, compris à l'intérieur de l'enceinte militaire, se trouve Modèle:Lang<ref group="A" name=GelleXIII14>Aulu-Gelle, Modèle:Lang, XIII, 14, [1]</ref>,<ref group="A" name=Grammaticus294/>. Plus tard, lorsque les colons romains s'installent en plaine, comme à Ostie, enceinte militaire et limite pomériale peuvent sans difficulté se confondre. Ainsi, dès l’origine, il semble bien que la notion de limite pomériale soit indépendante à la fois de celle d’enceinte fortifiée et aussi de celle d'agglomération. Le vocabulaire conserve les traces de cette conception : à la notion de ville défendue répond le terme d’Modèle:Lang tandis que celui d’Modèle:Lang répond à ce qu’est la ville « au regard des dieux »<ref name=GRIM5947>Modèle:Harvsp</ref>. Le texte de Varron<ref group="A" name=VarronV143/> ne lie pas non plus le mur réel et le tracé augural : au contraire, il les distingue en droit et les sépare en fait. La notion de Modèle:Lang ne coïncide donc nullement, ni en droit ni en fait, avec une enceinte fortifiée<ref name=GRIM5947 />.
En revanche, ce même texte de Varron lie indissolublement la notion de ville (Modèle:Lang) et celle de Modèle:Lang : pour avoir le titre d’Modèle:Lang, il faut qu'il y ait eu constitution d’un Modèle:Lang<ref name=Grimal46/>, car celui-ci répond essentiellement à l’impératif religieux de constituer la limite pour les auspices urbains, et de signifier et préserver l'intégrité du sol auspicialement privilégié de la ville<ref name=scheid55/>.
Fondation
On ne sait pas avec certitude qui a créé le Modèle:Lang et les textes anciens manquent de précision : bien que l'on considère que Romulus a inauguré le Modèle:Lang lorsqu’il a défini la future enceinte de Rome<ref group="A" name=TaciteA1224/>, Tite-Live ne parle du Modèle:Lang que pour signaler que Servius Tullius l’agrandit<ref group="A" name=TiteLiveI44/>,<ref>Modèle:Harvsp</ref>.
D’après la légende, lorsque Romulus trace le sillon de l'enceinte lors de la fondation de Rome en 753 Modèle:Av JC, il effectue cette opération de fondation en tant que Modèle:Lang (roi), étymologiquement « tireur de trait »<ref>Emile Benveniste, Le vocabulaire des institutions indo-européennes, T2 pouvoir, droit, religion, Les Éditions de Minuit, 1969, Modèle:ISBN, Modèle:P.</ref> (cette étymologie est importante, car elle vient renforcer la notion de Modèle:Lang en tant que ligne et non comme espace). Le caractère sacré du Modèle:Lang est très fort. Lorsque Rémus, par dérision, viole cette limite en sautant au-dessus du sillon, Romulus le tue, car l'acte est vu comme sacrilège. D'après Tacite<ref group="A" name=TaciteA1224/>, le Modèle:Lang de Romulus correspondrait au Palatin, et l'on a suggéré<ref name="CAHM7283">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Momigliano, Cambridge Ancient History 7.2. The Rise of Rome to 220 BC, Cambridge University Press, 1989, Modèle:ISBN, Modèle:P.</ref> qu'il pourrait coïncider avec l'itinéraire suivi lors des Lupercales (créées par Romulus) durant la course des Luperques autour de la colline.
Un texte de Varron<ref group="A" name=VarronV143/> décrit l'opération de fondation : Modèle:Citation bloc
Bien que Varron<ref group="A" name=VarronV143/> présente le rite de fondation comme étrusque, on ne voit pas ce qu'il aurait de spécifiquement étrusque<ref name=LIOU0046>Modèle:Harvsp</ref>,<ref>J. Le Gall, Rite de fondation, in La città etrusca e italica preromana, Bologne, 1970, Modèle:P.</ref>. L’étymologie de Modèle:Lang en tant que « tireur de traits » mise en parallèle avec celle proposée pour le Modèle:Lang par Roger Antaya<ref name=ANTAYA8088 /> vont, elles aussi, dans ce sens.
Sans le rite de la charrue, le Modèle:Lang perdrait sa valeur sacrale et ne serait plus qu'une ligne administrative. Ce cercle magique protège la ville contre les influences néfastes de l'extérieur, sauf à la hauteur des portes, là où la charrue a été soulevée<ref group="A">Plutarque, Questions romaines, XXVII</ref>, où la protection est assurée par Janus, dieu des passages<ref>Modèle:Article</ref>,<ref>Modèle:Harvsp</ref>.
Ceux qui souhaitent rattacher la création du Modèle:Lang à Romulus sont confortés dans leur conviction par le résultat des fouilles d’Andrea Carandini<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Andrea Carandini, Palatino. Campagne di scavo délie pendici settentrionali, in Bollettino di archeologia, 1-2, 1990, Modèle:P.</ref>. Cet archéologue a retrouvé au pied du Palatin les fondations de plusieurs fortifications, construites chaque fois sur les remblais de la précédente. La plus ancienne, atteignant le sol nu, a été datée des années 730-720 Modèle:Av JC ; presque contemporaine, donc, de la date traditionnelle à laquelle on place la fondation de Rome<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Si Rome a donc été constituée en cité bien avant la royauté étrusque, puisqu’elle avait un mur d’enceinte vers la fin du Modèle:Lien siècle av JCModèle:Vérification siècle, il n’est pas déraisonnable, dans ces conditions, de considérer que la fondation de Rome est antérieure à la Rome des Tarquins et de rendre le rite de fondation et le Modèle:Lang à Romulus<ref>Modèle:Harvsp</ref>,<ref name=Liou348>Modèle:Harvsp</ref>.
Limite religieuse et juridique
La séparation de l’urbs et de l’ager par le Modèle:Lang représente une dualité topographique qui affecte profondément à la fois la religion et le droit<ref name=Magdelain7711>Modèle:Harvsp</ref>, séparant les différents types d’activités humaines et les différents types de relations avec les dieux<ref>Modèle:Harvsp</ref> entre celles qui doivent avoir lieu à l’intérieur de l’Modèle:Lang et celles qui ne sont valables qu’au-delà du Modèle:Lang, et il n'y a aucune raison de douter que cette distinction ne remonte aux origines de la ville<ref name=CAHM7283 />. C'est à l'intérieur du Modèle:Lang qu'ont lieu les activités civiques : principaux cultes religieux, activités politiques et justice civile. Si on les tient pour complémentaires, on s'abstient d'établir une dépendance entre les deux aspects religieux et constitutionnel de la distinction de l’Modèle:Lang et de l’Modèle:Lang<ref name=Magdelain7711/>. Le Modèle:Lang offre une protection magique qui Modèle:Citation.
Inauguration du pomerium
La mise en place du Modèle:Lang est un acte religieux de la plus haute importance<ref name=LIOU0046 />.
L’Modèle:Lang et l’Modèle:Lang ont la même condition de Modèle:Lang<ref group="A">Cicéron, De legibus, II, 21</ref>. L'Modèle:Lang est la délimitation augurale par la parole ; la Modèle:Lang est l'élimination des esprits malfaisants qui l’habitent<ref name=Magdelain7713>Modèle:Harvsp</ref>. Mais l’Modèle:Lang n'est pas seulement un Modèle:Lang. À l'intérieur du Modèle:Lang, elle possède une qualité qui la distingue de l’Modèle:Lang qui l'entoure : elle est par surcroît un lieu inauguré<ref>Modèle:Harvsp</ref>. L'inauguration de l’Modèle:Lang, très fortement attestée, est placée par la légende romuléenne sous le signe miraculeux des douze vautours<ref>Modèle:Harvsp</ref> qui fait de l’Modèle:Lang, à l'intérieur du Modèle:Lang, une zone élue de Jupiter au sein de son territoire<ref name=Magdelain7724>Modèle:Harvsp</ref>. Inaugurer, c’est techniquement exécuter l’acte propre aux augures<ref name=Liou348/>. Il s’agit ici essentiellement de prendre les auspices, afin de s’assurer que l’ensemble pomérial soit accepté, que sa fonction soit reconnue par les dieux<ref name=Liou348/>. Le rite augural fait place nette pour permettre l'installation de l'homme dans l’Modèle:Lang à l'intérieur de limites précises<ref name=Magdelain7714>Modèle:Harvsp</ref>.
Ces deux zones ont donc des statuts différents : l’Modèle:Lang, s'il est comme l’Modèle:Lang un Modèle:Lang, n'est pas un Modèle:Lang, il n'a pas été inauguré comme elle. Il a été simplement délimité (Modèle:Lang) et débarrassé des esprits malfaisants (Modèle:Lang) qui l'habitaient. C'est tout ce qu'il a de commun avec l’Modèle:Lang. Elle seule a été dotée de la grâce particulière des auspices romuléens<ref>Modèle:Harvsp</ref>. L'inauguration confère au sol de l’Modèle:Lang auspicialement privilégié une valeur mystique qui exige une protection de sa pureté<ref name=Magdelain90155>Modèle:Harvsp</ref>. Par conséquent, le droit sacré prescrit des interdits écartant les souillures qui sont rejetées sur l’Modèle:Lang au-delà du périmètre pomérial<ref name=Magdelain7724/>.
Pomerium et Imperium
La ligne pomériale constitue la limite entre pouvoir civil (Modèle:Lang) à l’intérieur de la ville (Modèle:Lang) et plein pouvoir militaire (Modèle:Lang) à l'extérieur de Rome<ref name=scheid55/>,<ref name=ML165>Modèle:Harvsp</ref>. Si à la suite de Theodor Mommsen<ref>Theodor Mommsen, Römisches Staatsrecht, 1874-1887, Modèle:P. sq. Modèle:Lire en ligne</ref>, la division de la notion d’Modèle:Lang entre Modèle:Lang et Modèle:Lang est largement acceptée<ref>Modèle:Harvsp</ref>,<ref>Modèle:Harvsp</ref>,<ref>Modèle:Harvsp</ref>,<ref name=scheid55/>, la notion d’Modèle:Lang est parfois<ref name=DROGULA2007>Modèle:Harvsp</ref> réservée au seul pouvoir militaire tandis que le pouvoir civil est liée exclusivement à la notion de Modèle:Lang. Mais si le débat porte sur les termes du vocabulaire du droit romain, la réalité de la séparation des pouvoirs est, elle, bien attestée<ref name=DROGULA2007 />.
La différence de statut en droit sacré entre l'Modèle:Lang et l’Modèle:Lang a pour conséquence en droit public que la compétence urbaine d'abord du roi ensuite des magistrats supérieurs est purement civile, alors que le pouvoir militaire ne s'exerce qu'en dehors de la ville, une fois que le Modèle:Lang a été franchi<ref name=Magdelain90155 />. L’Modèle:Lang est le pouvoir militaire suprême, soigneusement limité par la limite sacrée du Modèle:Lang, à l’intérieur duquel il ne peut, sauf circonstances exceptionnelles, s’exercer. Le magistrat qui possède le pouvoir militaire a, par exemple, le droit total de vie ou de mort sur les citoyens romains en dehors du Modèle:Lang et, de fait, le droit est différent entre l'intérieur et l'extérieur du Modèle:Lang. C’est pourquoi<ref>Modèle:Harvsp</ref> le pouvoir des magistrats romains est limité : la puissance tribunitienne (Modèle:Lang) est restreinte à l’intérieur de Rome<ref group="A">Tite-Live, Modèle:Lang, III, 20, 6-7</ref>,<ref group="A" name=DION51196>Dion Cassius, Modèle:Lang, LI, 19, 6</ref> tandis que le magistrat investi de l’[[Proconsul (Rome antique)|Modèle:Lang proconsulaire]] (Modèle:Lang) n’a de pouvoir qu’à l’extérieur du Modèle:Lang<ref group="A">Dion Cassius, Modèle:Lang, LIII, 13, 3-4 ; LIII, 17, 4</ref>. L’Modèle:Lang, comme les autres affaires militaires, reste en dehors du Modèle:Lang<ref>Modèle:Harvsp</ref>,<ref name=BEARD9879>Modèle:Harvsp</ref>.
L’Modèle:Lang militaire n'est pas permanent<ref name=MAGD7726>Modèle:Harvsp</ref>. Il ne s'acquiert que par une cérémonie (vœux sur le capitole, prise d’auspice, tenue militaire) au départ du magistrat lorsqu’il franchit le Modèle:Lang. Le magistrat ne peut ensuite rentrer à l’intérieur du Modèle:Lang sans perdre automatiquement son Modèle:Lang<ref name=MAGD7726 />,<ref>Modèle:Harvsp</ref> (plusieurs exemples sont donnés par Dion Cassius durant la guerre civile<ref group="A">Dion Cassius, Modèle:Lang, XLI, 3 : « Après avoir pris ces résolutions, le sénat chargea, suivant l’usage, les consuls et les autres magistrats de veiller à la sûreté de Rome. Ensuite il se transporta auprès de Pompée, hors du Modèle:Lang » ; XLI, 16 : « César parut devant le sénat assemblé hors du Modèle:Lang par Antoine et par Longinus qui, chassés de ce corps, l’avaient convoqué dans cette circonstance » ; XXXIX, 63 : « Le peuple s’étant rassemblé hors du Modèle:Lang, attendu que Pompée, revêtu de la puissance proconsulaire, ne pouvait entrer dans Rome »</ref>). Il doit ensuite lorsqu’il ressort du Modèle:Lang célébrer de nouveau les rites nécessaires pour reprendre de manière légitime l’Modèle:Lang<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Les Romains accordent une si grande importance aux formalités nécessaires pour prendre l’Modèle:Lang en franchissant le Modèle:Lang que durant la guerre civile de César, en 49 Modèle:Av JC, les ennemis de César font attention à bien célébrer correctement les rites nécessaires bien qu'ils aient négligé d’obtenir une Modèle:Lang leur donnant le droit de prendre l’Modèle:Lang<ref group="A">Dion Cassius, Historia Romana, XLI, 43</ref>,<ref>Modèle:Harvsp</ref>.
Les seules exceptions à cette règle sont la cérémonie du triomphe et la magistrature extraordinaire de la dictature, le dictateur détenant les pleins pouvoirs à l’intérieur comme à l’extérieur de Rome<ref>Modèle:Harvsp</ref>.
Au début de la République, la compétence urbaine s'exerce à l'origine jusqu'à la limite du Modèle:Lang. Par suite de l'extension de la ville au-delà de son enceinte, cette compétence par commodité est étendue jusqu'à la première borne milliaire<ref name=Magdelain7711/>. L’importance du Modèle:Lang comme limite de l’Modèle:Lang disparaît avec la République. Lors du passage à l’Empire, Auguste n’a d’abord que certains des pouvoirs du tribun avant que rapidement, en 23 Modèle:Av JC, il ne reçoive la pleine puissance tribunitienne, alors que dans le même temps il exerce l’Modèle:Lang proconsulaire à partir de 19 Modèle:Av JC Le sénat lui accorde d’être tribun à vie ainsi que les pouvoirs proconsulaires permanents, de manière qu’il n’a ni à le déposer en entrant dans l’enceinte du Modèle:Lang, ni à le reprendre ensuite<ref group="A">Dion Cassius, Historia Romana, LIII, 32, 5</ref>. Rapidement la combinaison des pouvoirs civils et militaires aux mains d'Auguste<ref name=BEARD180>Modèle:Harvsp</ref> conduit à l'abandon des restrictions spatiales de l’Modèle:Lang liées au Modèle:Lang et après lui tous les empereurs obtiennent les mêmes pouvoirs sans aucune restriction<ref group="A" name=DION51196 />. Contrairement aux magistrats républicains, les empereurs exercent ensuite sans distinction leur autorité à la fois dans la sphère civile et dans la sphère militaire. De même, durant le Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, les comices centuriates perdent de leur importance lorsque le pouvoir se déplace vers le sénat et l’empereur<ref name=BEARD9879 />.
Auspices urbains et auspices militaires
La distinction entre pouvoir civil et pouvoir militaire se reflète dans le droit des auspices<ref name=Magdelain7713/>, l’Modèle:Lang des magistrats supérieurs étant, en effet, assorti du droit d’auspices.
Les deux pouvoirs civil et militaire correspondent à deux zones distinctes en droit sacré, l’Modèle:Lang et l’Modèle:Lang qui ont respectivement des auspices qui leur sont propres<ref name=Magdelain7713/>. Le Modèle:Lang définit la limite entre les auspices urbains (Modèle:Lang) et les auspices militaires (Modèle:Lang)<ref group="A" name=VarronV143/>,<ref group="A" name=GelleXIII14/>,<ref group="A">Maurus Servius Honoratus. Modèle:Lang, VI, 197</ref>. Aussi ces deux pouvoirs s'acquièrent-ils par des auspications différentes : le pouvoir civil par les auspices d'entrée en charge, le pouvoir militaire par les auspices de départ au Capitole<ref name=MAGD7725>Modèle:Harvsp</ref>.
Les pouvoirs Modèle:Lang et Modèle:Lang correspondent à des espaces qui ont des statuts religieux indépendants. Le droit constitutionnel et le droit sacré se rejoignent. La topographie constitutionnelle recouvre la topographie sacrale. La ligne de partage est elle-même religieuse, le Modèle:Lang<ref name=Magdelain7713/>.
Deux exemples montrent bien l’importance que les Romains accordent à la prise d’auspices et au rôle du Modèle:Lang (et aux rites religieux en général<ref>Sur l'importance accordée aux rites voir : Modèle:Harvsp</ref>) comme contrainte religieuse dans la vie politique et la légitimité des magistrats romains :
- le premier est raconté par Tite-Live<ref group="A">Tite-Live, Modèle:Lang, XLI, 10</ref> : en 177 Modèle:Av JC, le consul Caius Claudius part de Rome précipitamment pour se rendre dans sa province sans prendre le temps d’accomplir les rites nécessaires. À son arrivée, le proconsul et les soldats romains refusent alors de lui obéir tant qu’il n’a pas accompli les rites d’usages. Claudius est alors obligé de retourner à Rome et d’accomplir correctement les rites de départ ;
- l’autre exemple est donné par Cicéron<ref group="A">Cicéron, De Natura Deorum, II, 10-12</ref>,<ref group="A">Cicéron, Modèle:Lang, I, 17</ref> : en 162 Modèle:Av JC<ref>Modèle:Harvsp</ref> Tibérius Gracchus, sortant de Rome après une séance au Sénat, oublie en retraversant le Modèle:Lang de reprendre les auspices avant de mettre en route les opérations électorales ; il n’a plus les auspices urbains, qui s’arrêtent au Modèle:Lang ; il n’a pas les auspices militaires qui lui sont nécessaires pour présider cette assemblée. Lorsqu’il s’en rend compte quelque temps plus tard à la lecture des livres auguraux, il en avertit le collège des augures qui font un rapport au sénat et les consuls élus cette année-là démissionnent pour recommencer les élections<ref>Modèle:Harvsp</ref>.
Interdit funéraire
L'inauguration confère au sol de la ville une valeur mystique qui exige une protection de sa pureté. Celle-ci est assurée par l'interdit funéraire qui écarte de la ville les morts<ref name=Magdelain90155/>, sans qu'il y ait à distinguer l'incinération de l'inhumation<ref group="A">Modèle:Lang, X, 1 : Modèle:Lang</ref>,<ref group="A">Lex Ursonensis, 73-74</ref>,<ref group="A">Cicéron, De legibus, II, 23, 58</ref>, moyennant des exceptions théoriques<ref name=Magdelain7724/> difficiles à vérifier au profit des Vestales, des triomphateurs<ref group="A">Plutarque, Questions romaines, LXXIX</ref> et dans les temps les plus reculés de quelques grandes familles comme les Valerii<ref group="A">Plutarque, Vies parallèles, Publicola, XXIII, 5</ref>.
La règle elle-même est respectée tout au long de l’histoire de Rome, et les seules sépultures présentes dans l’enceinte du Modèle:Lang sont celles qui se trouvent en dehors avant un agrandissement, celles-ci n’étant dans ce cas pas déplacées. Si César réussit à faire voter en avance le privilège spécial d’avoir une tombe à l’intérieur du Modèle:Lang, ses cendres sont finalement enterrées dans son tombeau au Champ de Mars au côté de celles de sa fille Julia<ref name=BEARD180 />,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
L’interdit funéraire lié au Modèle:Lang n’est pas modifié par les empereurs. Il est au contraire réaffirmé en plusieurs occasions par Hadrien<ref group="A">Digesta Iustiniani, XLVII, 12, 5</ref>, Antonin<ref group="A">Historia Augusta, Vita Antoninus Pius, XII, 3</ref>, au temps des Sévères<ref group="A">Pauli Sententiae, I, XXI, 2-3</ref>, et Dioclétien<ref group="A">Codex Iustinianus, III, 44, 12</ref>. Cette interdiction persiste jusqu'à la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Les empereurs eux-mêmes respectent cet interdit<ref name=BEARD180 />, à l’exception de Trajan, dont les cendres sont amenées à Rome et conservées dans la colonne qui porte son nom<ref group="A">Eutrope, Breviarium historiae romanae, VIII, 2</ref>. Mais cette anomalie est expliquée et justifiée par un droit prétendument traditionnel de ceux qui célèbrent un triomphe d'être enterré dans la ville<ref name=BEARD180 />. Les catacombes chrétiennes suivent cette tradition et sont donc hors du Modèle:Lang<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
Guerre et triomphe
Le caractère sacré du Modèle:Lang en exclut la mort et tout ce qui rappelle la mort. Les cadavres et dépouilles en sont donc théoriquement bannis<ref name=Magdelain7724/>.
Les soldats en armes, n'y pénètrent pas, sans doute parce qu'ils sont souillés par la guerre, ou plutôt parce que le Modèle:Lang délimite une autre sphère d'existence civique<ref name=scheid55/>. À l’époque impériale, le camp de la garde prétorienne est situé juste en dehors du Modèle:Lang<ref name=BEARD180 />. Entrer dans la ville avec une armée sans la permission du sénat est donc un sacrilège<ref name=Liou350>Modèle:Harvsp</ref>. Lorsqu'en 82 Modèle:Av JC, Sylla pénètre dans Rome à la tête de ses troupes pour y réduire, dans la violence et le sang, les partisans de Marius<ref group="A">Lucain, La Pharsale, II, 67-233</ref>,<ref group="A">Appien, guerres civiles, I, 93</ref>, ce n'est pas le massacre en lui-même qui est considéré comme Modèle:Lang mais le franchissement du Modèle:Lang, interdit à l’armée<ref name=Liou350/>.
Pour la même raison, les comices centuriates, l'assemblée des citoyens mobilisables, ne se réunissent qu’à l’extérieur de Rome, sur le Champ de Mars<ref group="A">Aulu-Gelle, Modèle:Lang, XV, 27, 4-5</ref>, cette assemblée ayant depuis sa fondation un caractère militaire<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Par conséquent, il est Modèle:Lang que les comices centuriates se rassemblent à l'intérieur du Modèle:Lang, contrairement au comices curiates dont le rôle est purement civil<ref>Modèle:Harvsp</ref>.
En principe, l'état de paix est requis pour que les Modèle:Lang (les ambassadeurs étrangers) soient admis dans la ville<ref>André Magdelain, Recherches sur l'Imperium, la loi Curiate et les Auspices d'Investiture, Presses universitaires de France, 1968, Modèle:P.</ref>,<ref name=MAGD7725 />. Le tabou de la guerre s'étend aux ambassadeurs des peuples ennemis ; ils sont reçus, si le sénat leur accorde une audience, hors du Modèle:Lang, dans le temple de Bellona<ref>Modèle:Harvsp</ref>.
La cérémonie du triomphe est présentée dans les sources antiques comme un événement exceptionnel et spectaculaire (tel le triomphe de Paul-Emile<ref group="A">Plutarque, Vies parallèles, Paul-Emile, XXXII-XXXIV</ref>,<ref group="A">Tite-Live, Modèle:Lang, XXVI, 21 ; XXXIX, 6-7</ref>). En effet, il l'est, non seulement parce qu’il est lié à une expédition victorieuse d’un général romain, et que toute campagne victorieuse n'est pas forcément fêtée par un triomphe, mais aussi parce qu’il s’agit d’une exception à l’interdiction pour l’armée de pénétrer dans le Modèle:Lang, règle que les généraux romains respectent majoritairement<ref name=BEARDTRI07>Modèle:Ouvrage</ref>.
Un général romain victorieux qui désire célébrer un triomphe à son retour de campagne ne peut pas traverser le Modèle:Lang et entrer dans la ville. La demande de triomphe doit être faite lors d’une séance spéciale du sénat tenue hors du Modèle:Lang<ref name=DROGULA0743>Modèle:Harvsp</ref>. Le sénat n’a pas l’obligation d’accorder le droit au triomphe au magistrat victorieux, il s’agit d’une faveur exceptionnelle<ref name=Liou350/>, et tant que le triomphe n’a pas été accordé par le sénat, il doit camper avec son armée en dehors de Rome (Caius Pomptinus en est un exemple, lui qui devra attendre huit ans avant de pouvoir célébrer son triomphe<ref group="A">Dion Cassius, Historia Romana, XXIX, 65</ref>). Il ne peut pas pénétrer dans le Modèle:Lang sans perdre à la fois son Modèle:Lang et le droit au triomphe<ref group="A">Tite-Live, Modèle:Lang, XXIV, 7, 11 : XXIV, 9, 2</ref> (ce droit est lié à l’Modèle:Lang dont il est investi ; s’il perd son Modèle:Lang il perd les droits qui en découlent). Ce n’est que lorsque le triomphe a été accordé par le sénat, que le triomphateur peut pénétrer à l’intérieur du Modèle:Lang avec son armée non démobilisée<ref name=Liou350/> tout en conservant son Modèle:Lang<ref name=DROGULA0743/>. La cérémonie du triomphe doit faire passer le triomphateur avec son armée le long de la Via Sacra pour ensuite aller au Capitole rendre grâce à Jupiter<ref name=BEARDTRI07 />.
Caecilius Metellus Creticus et Quintus Marcius Rex ont tous les deux attendu durant des années<ref group="A">Salluste, Conjuration de Catilina, XXX</ref>,<ref>Gaston Boissier, La Conjuration de Catilina, Hachette, 1905, IV, 2</ref> juste à l'extérieur du Modèle:Lang avec leur armée, dans l’espoir que le triomphe leur soit accordé. Tandis que César abandonne en 60 Modèle:Av JC<ref group="A">Appien, Guerres civiles, II, 8</ref>,<ref group="A">Suétone, Vie des douze Césars, César, 18</ref> sa demande de triomphe pour pouvoir rentrer à Rome et annoncer sa candidature pour les élections consulaire de l’année.
Le triomphe apporte donc une dérogation exceptionnelle à l'interdit guerrier, mais le passage par la Modèle:Lang purifie les combattants, selon un rite semblable à celui du Modèle:Lang (« poutre de la sœur ») au profit d'Horace vainqueur et assassin<ref name=Magdelain7724/>.
Des divinités patronnant les activités de mort et de destruction, comme Mars<ref>Modèle:Harvsp</ref> qui est le dieu de la fureur guerrière, Bellona, déesse de la guerre<ref>Modèle:Harvsp</ref>, et Vulcain qui patronne le feu et l’incendie<ref>Modèle:Harvsp</ref>, ne peuvent pas recevoir de sanctuaire à l'intérieur du Modèle:Lang et ont leurs temples en dehors de la ville<ref name=scheid55/>. Mars, dieu de la guerre, a son autel in Campo et son temple dédié en 388 Modèle:Lang<ref name=Magdelain7724/>. Cela n'empêche pas que des lieux de culte appartenant à ces divinités, rattrapés par l'extension de la ville, subsistent à l'intérieur de cette limite : ainsi le Volcanal du Forum est maintenu à l'emplacement qu'il occupait à l'époque archaïque, mais lorsqu'on fonde un nouveau temple de Vulcain, c'est au Champ de Mars, à l'extérieur du Modèle:Lang<ref name=scheid55/>. Cependant, Auguste s'affranchit de cette règle et installe en 2 Modèle:Av JC le temple de Mars vengeur sur le nouveau forum, reflétant ainsi les profonds changements imprimés par l'ère augustéenne à la religion romaine<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} The Cambridge Ancient History, volume 10 : The Augustan Empire, 43 B.C–A.D. 69, Cambridge University Press, 1996, Modèle:ISBN, Modèle:P.</ref>.
Le pomerium et les dieux
Si d’après Vitruve<ref group="A">Vitruve, De architectura, I, 7 Modèle:Lire en ligne</ref> les temples de certains dieux romains (Vénus, Mars, Vulcain et Cérès) doivent être placés à l'extérieur du Modèle:Lang pour des raisons qui touchent à la nature de ces dieux, un aspect remarqué depuis longtemps concernant l’emplacement des temples de nombreuses divinités d'origine étrangère (comme Apollon, Hercule, Diane, Junon reine, Esculape) est leur installation en dehors du Modèle:Lang<ref name=scheid55/>. Il en a été déduit que pendant la période archaïque la zone intrapomériale était réservée aux dieux nationaux et que les divinités étrangères introduites à Rome recevaient un culte en dehors du périmètre sacré de la ville même lorsqu'elles ont été évoquées<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Cette règle pomériale qui reléguait les divinités étrangères hors du Modèle:Lang<ref>Modèle:Harvsp</ref> a été formulée pour la première fois par Julius Ambrosch en 1839, et reprise par Georg Wissowa<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Georg Wissowa Religion und Kultus der Römer, Munich, 1912</ref>.
La question de savoir si l'espace pomérial était réservé aux divinités strictement romaines est débattue et complexe. Bien que de nombreux cultes clairement étrangers fussent situés en dehors du Modèle:Lang, d'autres reçurent des temples à l’intérieur de la limite religieuse de la ville. Il suffit de considérer le fait que Castor fût installé en plein Forum, plus près de l'Modèle:Lang qu'aucun dieu national<ref>Modèle:Harvsp</ref> et Cybèle<ref>Modèle:Harvsp</ref> sur le Palatin pour saisir l’ambiguïté de la règle. Il s’agit dans les deux cas de dieux étrangers, venu pour le premier de la Grande-Grèce, pour l’autre d’Anatolie, qui furent installés à l’intérieur du Modèle:Lang durant la République. De même, les plus anciens rapports, politiques et religieux, de Rome avec ses voisins immédiats comme Tusculum, Lavinium, Tibur et quelques autres cités du Latium, ne se laissent pas déterminer, et l’on ne parvient pas à définir quels sont les liens particuliers qui lui permirent d'emprunter à ces villes des cultes aussitôt considérés comme nationaux et installés à l'intérieur du Modèle:Lang<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Il n’est pas immédiatement clair pourquoi un culte italique non-romain aurait été considéré suffisamment « natif » pour être placé à l’intérieur du Modèle:Lang alors que d’autres cultes italiques auraient été traités comme étrangers, et placés hors du Modèle:Lang<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Pour prendre en compte les exceptions apparentes, cette règle a dû être affinée au fur et à mesure, en soutenant, d’une manière ou d’une autre, que les Romains ne considéraient pas ces cultes comme étrangers<ref>Modèle:Harvsp</ref>. La règle est donc certainement beaucoup plus complexe que ne le pensait Georg Wissowa, et l'on ne peut pas affirmer que sous la République les divinités d'origine étrangère étaient systématiquement exclues du Modèle:Lang<ref name=scheid55/>.
Le problème fondamental repose précisément sur la définition du terme « culte étranger ». Aucune source romaine ne traite directement de ce point ou ne donne de critère pour y répondre. Ce silence peut être instructif, car il pourrait indiquer qu’il n’était pas aussi important pour les Romains que pour les modernes de classer les cultes comme d’origine romaine ou non. Ce qui importait premièrement aux Romains était de savoir si le culte était accepté ou non comme faisant partie de la religion officielle de Rome<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Une fois ce point établi, c'est plutôt la nature hostile des divinités qui doit être prise en compte : hostilité fonctionnelle, comme celle d'Apollon ou d'Hercule, ou comportement supposé hostile à l'égard des Romains, comme Isis<ref name=scheid55/>.
La plupart des spécialistes pensent que la règle existait durant la période républicaine, mais a été ensuite renforcée sous Auguste<ref name=BEARD180 />. Si Auguste lui-même était montré comme très attentif à la distinction entre cultes romains et étrangers, dans la pratique la règle est souvent contournée :
- si Auguste lui-même bannit les rites égyptiens de l’intérieur de Modèle:Lang<ref group="A">Dion Cassius, Historia Romana, XL, 47 ; LIII, 2</ref>, restaurant, ou peut-être inventant, la règle pomériale<ref name=BEARD180 />, les raisons en sont essentiellement politiques et liées au conflit avec Marc Antoine durant lequel Auguste emploie une forte propagande anti-égyptienne. Virgile<ref group="A">Virgile, Aenéide, VIII, 696-700</ref> décrit la bataille d'Actium comme une bataille entre les dieux romains Neptune, Vénus et Minerve contre Anubis et d’autres dieux égyptiens. Le bannissement du Modèle:Lang (justifié par l'argument religieux) et la destruction des temples d’Isis (tolérés jusqu'alors) sont alors expliqués politiquement puisqu'elle avait été la déesse tutélaire de l'Égypte, ennemie d'Auguste et des Romains<ref name="CAH10832">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} The Cambridge Ancient History, volume 10 : The Augustan Empire, 43 B.C–A.D. 69, Cambridge University Press, 1996, Modèle:ISBN, Modèle:P.</ref> ;
- au contraire, le rôle donné à Apollon après la victoire d'Auguste est un bon exemple de l'utilisation personnelle qu'Auguste fait de la règle. Tant qu'Apollon était considéré comme un dieu grec, son temple (temple d'Apollon Sosianus) était situé en dehors du Modèle:Lang, sur le Champ de Mars. Auguste, se considérant sous la protection d'Apollon, et considéré lui-même comme son fils, déplacera son culte à l’intérieur et lui consacrera un sanctuaire sur le mont Palatin (temple d'Apollon Palatin), plaçant celui qui était jusqu’à présent un dieu guérisseur secondaire à la plus haute place dans le panthéon romain<ref name=CAH10832 />.
Le pomerium, limite administrative
Sous l'Empire, la limite du pomerium prend un rôle administratif avec la création par Vespasien de taxes sur les marchandises entrant dans Rome, l'Modèle:Lang taxant les marchandises destinées à la vente dans la ville, et le Modèle:Lang frappant les marchandises non transportées en amphores. En raison des controverses avec les commerçants, des bornes indicatrices durent être placées sous Marc Aurèle et Commode<ref>Modèle:CIL</ref> pour rappeler la limite d'application de cette réglementation fiscale<ref>Sabine Lefebvre, L'Administration de l'Empire romain d'Auguste à Dioclétien, Armand Collin, coll. « Cursus Histoire », 2011, 222 p., Modèle:ISBN, Modèle:P.</ref>.
Histoire du Modèle:Lang
Le mur d'enceinte de la ville ne marque pas la limite du Modèle:Lang, pas plus que ni le Modèle:Lang, ni le mur d’enceinte ne marquent la limite de la ville habitée<ref name=Grimal46/>. Le Modèle:Lang est signalé par des cippes à chaque fois que le tracé change de direction. La distance précise entre chaque cippe est indiquée sur le cippe lui-même en pieds, et tous les cippes sont numérotés dans l’ordre dans lequel ils sont disposés le long de la ligne pomériale<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Le Modèle:Lang aurait été successivement agrandi trois fois avant la fin de la République, puis au moins deux fois durant l’Empire, seuls les agrandissements menés par Claude et Vespasien sont certains<ref name=FREZOULS8779 />.
Critère d’extension
L’extension du Modèle:Lang est présentée par Sénèque<ref group="A" name=SENBV138>Sénèque, De Brevitate vitae, XIII, 8</ref> comme un privilège accordé aux généraux qui ont étendu le territoire romain en Italie. Tacite<ref group="A" name=TACITE1223>Tacite, Annales, XII, 23</ref> confirme cette déclaration, mais en liant l’agrandissement du Modèle:Lang à celui du territoire de Rome sans le restreindre à l’Italie seule. Aulu-Gelle<ref group="A" name=GelleXIII14/> donne une version différente de ce droit : ceux qui ont augmenté la population de Rome en capturant des territoires ennemis ont le droit d’agrandir le Modèle:Lang. L’attention ne serait donc pas forcément portée sur le territoire mais sur le corps civique. L’extension du Modèle:Lang par Servius aurait été accomplie non en lien avec la célébration d’une conquête, mais en lien avec sa réforme censitaire et l’augmentation de la population romaine. La liaison entre augmentation de la population romaine et augmentation du Modèle:Lang serait corroborée par le fait que les extensions du Modèle:Lang faites par Claude, Vespasien et Titus ont été réalisées alors qu’ils exerçaient la censure<ref>Modèle:Harvsp</ref>.
Certains modernes<ref>Modèle:Harvsp</ref>,<ref>Modèle:Harvsp</ref> pensent toutefois que Claude ayant voulu par-là accentuer la grandeur de ses victoires, pourrait être à l'origine de ce critère.
Servius Tullius
D'après Tite-Live<ref group="A" name=TiteLiveI44/> et Denys d'Halicarnasse<ref group="A">Denys d'Halicarnasse, Antiquités romaines, IV, 13, 3</ref>, Servius Tullius, aurait agrandi le Modèle:Lang romuléen qui passait autour du Palatin et l’aurait fait coïncider, exception faite du Capitole et de l’Aventin, avec le mur d’enceinte qui lui est attribué en lui incorporant le Quirinal, le Viminal et peut-être l'Esquilin. Cependant ni Tite-Live ni Denys d'Halicarnasse ne donnent la justification par laquelle Servius Tullius aurait agrandi le Modèle:Lang.
Sylla
Le Modèle:Lang aurait été agrandi par Sylla<ref group="A">Tacite, Annales, XII, 23 et XII, 24</ref>,<ref group="A" name=GelleXIII14/>,<ref group="A">Dion Cassius, Historia Romana, XLIII, 50</ref>,<ref group="A" name=SENBV138 />, faisant revivre l’un des plus anciens rituels religieux qui n’avait pas été accompli depuis Servius Tullius.
La raison pour laquelle Sylla agrandit le Modèle:Lang n’est pas claire, et aucun auteur antique n'y fait référence. Il est probable que le recul de la frontière entre la Gaule cisalpine et l’Italie de l’Aesis au Rubicon fournit la justification nécessaire à Sylla pour accomplir le rite<ref>Modèle:Harvsp</ref>. On peut penser que Sylla a fait coïncider le Modèle:Lang avec le tracé de l'enceinte républicaine, sauf sur l'Aventin, qui est toujours maintenu extra pomerium pour des raisons apparemment religieuses<ref>Modèle:Harvsp</ref>.
Jules César
D’après Cicéron<ref group="A">Cicéron, ad Atticum, XIII, 20</ref>, Dion Cassius<ref group="A">Dion Cassius, Historia Romana, XLIII, 50, 1</ref> et Aulu-Gelle<ref group="A" name=GelleXIII14/>, Jules César a agrandi le Modèle:Lang en 45 Modèle:Av JC à un mille romain (Modèle:Unité) des anciennes murailles de la ville.
Cicéron, contemporain de César, témoigne que l’agrandissement du Modèle:Lang est certainement l’œuvre de César, qu’il soit réalisé de son vivant ou à titre posthume par ses exécuteurs testamentaires<ref>Modèle:Harvsp</ref>.
Auguste
Malgré des sources littéraires indiquant qu’Auguste aurait agrandi le Modèle:Lang en 8 Modèle:Av JC, il semble bien que cette extension n'a jamais eu lieu. Les indications contradictoires de Tacite<ref group="A" name=TACITE1223 />, de Dion Cassius<ref group="A">Dion Cassius, Modèle:Lang, LV, 6</ref> et de l’Histoire Auguste<ref group="A" name=HAaurelien21>Histoire Auguste, Vita Aureliani, XXI [2]</ref> sont en général expliquées par une confusion avec la création des Modèle:Lang<ref name=FREZOULS8779>Modèle:Harvsp</ref>.
On dispose en effet d'excellents arguments pour mettre en doute cette extension : en 70, la Modèle:Lang<ref group="A" name=CIL06930>Modèle:CIL</ref> dans laquelle Vespasien reçoit le droit d’agrandir le Modèle:Lang, ne mentionne comme précédent que le cas de Claude, sans aucune mention d'Auguste. De plus, les modifications du Modèle:Lang effectuées sous Claude et sous Vespasien sont indiscutables puisqu'on a retrouvé un certain nombre des cippes correspondants, alors qu'aucun cippe indiquant une extension sous Auguste n'a jamais été retrouvé<ref name=FREZOULS8779 />. Enfin, la valeur du témoignage de l’Histoire Auguste a été très nettement remise en cause<ref name=LABROUSSE3767>Modèle:Harvsp</ref>. Ces éléments orientent donc la plupart des modernes à penser qu’Auguste n’a certainement jamais étendu le Modèle:Lang<ref>Modèle:Harvsp</ref>,<ref name=FREZOULS8779 />.
Claude
En 49, Claude reçoit du Sénat le droit d'élargir le Modèle:Lang<ref group="A" name=TACITE1223 />, et la conquête de la Bretagne, réalisant l’Modèle:Lang, rend légitime l'exercice de ce droit. Au printemps de l'an 49 Claude reporte vers le sud la ligne pomériale<ref group="A" name=GelleXIII14/>, qui n'a pas bougé dans cette direction depuis Romulus<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Il inclut l'Aventin, la rive du Tibre avec le port de Rome, ses entrepôts et le Monte Testaccio<ref>Sabine Lefebvre, L'administration de l'Empire romain d'Auguste à Dioclétien, ouvrage précité, Modèle:P.</ref>. Cet élargissement est cité comme précédent dans la Modèle:Lang<ref group="A" name=CIL06930/> et est confirmé par les différents cippes pomériaux de Claude qui ont été retrouvés<ref group="A">Modèle:CIL = 31537</ref>,<ref group="A">Modèle:CIL - 37024</ref>,<ref>Notizie degli Scavi di Antichita, 1912, Modèle:P.</ref>,<ref>Notizie degli Scavi di Antichita, 1913, Modèle:P.</ref>.
Il s’agit, avec l’extension de Vespasien, de la seule extension indiscutable car mise hors de doute à la fois par les sources épigraphiques, littéraires et archéologiques<ref name=FREZOULS8779 />,<ref>Modèle:Harvsp</ref>.
Néron
D'après l'Histoire Auguste<ref group="A" name=HAaurelien21/>, Néron aurait agrandi le Modèle:Lang durant son règne après avoir soumis le Pont Polémoniaque et les Alpes cottiennes. Selon Ronald Syme, l'auteur de l'Histoire Auguste qui se base sur Aurelius Victor<ref group="A">Aurelius Victor, Modèle:Lang, V Néron</ref> aurait pris le verbe Modèle:Lang au sens propre (accroître [la ville de Rome]), tandis qu'Aurelius Victor l'employait au sens figuré (embellir la ville)<ref name=Syme>Modèle:Harvsp</ref>. Aucune autre source ne confirme cette extension, qui est donc considérée comme improbable<ref name=Simonelli158>Modèle:Harvsp</ref>,<ref name=ML168>Modèle:Harvsp</ref>.
Vespasien et Titus
Il s’agit de l’extension du Modèle:Lang qui est la mieux connue. La Modèle:Lang<ref group="A" name=CIL06930 /> y fait référence, et un certain nombre des cippes correspondants ont été retrouvés<ref group="A">Modèle:CIL a, b, c</ref>,<ref>Notizie degli Scavi di Antichita, 1933, Modèle:P.</ref>, dont un encore en place, en 1930, à l'emplacement de l'ancien Champ de Mars. Il porte les titulatures de Vespasien et de Titus, rappelant l'agrandissement du Modèle:Lang réalisé par ces deux empereurs dans les premiers mois de 75, à l'expiration de leur censure<ref name=LABROUSSE3767 />.
Vespasien et Titus doivent reporter le Modèle:Lang au-delà du Tibre, limite que lui a assigné Claude<ref>Modèle:Harvsp</ref>, lui incorporant essentiellement une partie du Champ de Mars, l'île Tibérine et une partie du Transtévère<ref name=FREZOULS8779 />.
Trajan
D'après l'Histoire Auguste<ref group="A" name=HAaurelien21/>, Trajan aurait agrandi le Modèle:Lang durant son règne. Aucune autre source ne confirme cependant cette extension, qui est donc considérée comme peu probable<ref name=Simonelli158/>,<ref name=ML168/>.
Hadrien
S’il n’a pas agrandi le Modèle:Lang, Hadrien a en revanche restauré en 121 le tracé qui lui avait été donné par Vespasien et Titus<ref name=ML168/>.
L’un des cippes retrouvés encore en place à Rome en 1930 au cœur même de l'ancien Champ de Mars mentionne la restauration du tracé dont fut chargé en 121, sous le règne d'Hadrien, le collège des augures. Les augures ne font, cette année-là, que restaurer par un nouveau bornage un tracé déjà existant. Les deux cippes retrouvés l'un et l'autre in situ (le premier datant d'Hadrien, l’autre de Vespasien) ont le même emplacement et le même numéro d'ordre : le tracé d'Hadrien est donc identique à celui de Vespasien, et toute idée d'un élargissement du Modèle:Lang entre leurs deux règnes se trouve par-là même exclue<ref name=LABROUSSE3767 />.
Commode
Souvent représenté en Hercule, Commode a essayé de s’identifier à la figure du fondateur de Rome<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. La représentation de Commode sur une monnaie en train de mener l’attelage de deux bœufs traçant un sillon avec la légende Modèle:Lang (à Hercule, fondateur de Rome)<ref>Monnaie C181 à C185, Henry Cohen, Description historique des monnaies frappées sous l'Empire Romain, Tome III, Paris, 1883, Modèle:P.</ref>, a amené certains modernes<ref>Modèle:Article</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage</ref> à interpréter cette scène comme le tracé du sillon du Modèle:Lang et à postuler l’existence d’un agrandissement du Modèle:Lang par Commode. L’interprétation de cette représentation numismatique a été fortement remise en cause<ref name=ML168/>,<ref>Modèle:Article</ref> et aucun élément épigraphique ou littéraire ne venant supporter cette extension, elle est considérée comme improbable<ref name=Simonelli158/>,<ref name=ML168/>,<ref>Modèle:Harvsp pense qu’il pourrait s’agir seulement d’une rénovation</ref>.
Aurélien
D’après l’Histoire Auguste<ref group="A" name=HAaurelien21/>, l'empereur Aurélien aurait repoussé les limites du Modèle:Lang en 273 en même temps qu’il faisait construire un nouveau mur autour de Rome. Pourtant aucun autre élément ne vient confirmer cette information. L’absence de Claude et de Vespasien et Titus dans le passage de la Modèle:Lang rend suspect tout le passage alors qu’il s’agit des deux seules extensions pomériales confirmées et par les sources littéraires et par les sources épigraphiques<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Pour Ronald Syme, l'Histoire Auguste extrapole sur l'agrandissement de l'enceinte indiqué par Aurelius Victor<ref group="A">Aurelius Victor, De Caesaribus, XXXV Aurélien, 7</ref>,<ref name=Syme/>. De plus Aurélien n’a pas agrandi le territoire de Rome, au contraire durant son règne, le territoire a même été réduit, comme en Dacie au nord du Danube<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Il est donc possible qu'il n'y ait pas eu d'agrandissement du Modèle:Lang sous Aurélien<ref name=Simonelli158/>,<ref name=ML168/>, soit qu’il n’a procédé qu’à une rénovation du Modèle:Lang<ref>Modèle:Harvsp</ref> soit que cette attribution n’a qu’un caractère laudatif qui aurait été reliée à la construction du mur défensif autour de Rome : le mur ayant une valeur militaire, et l’extension une valeur religieuse<ref>Modèle:Harvsp</ref>.
Notes et références
Références antiques
Références modernes
Bibliographie
Sources antiques
- Aulu-Gelle, Modèle:Lang, XIII, 14
- Dion Cassius, Modèle:Lang
- Tacite, Modèle:Lang, XII,
- Tite-Live, Modèle:Lang
- Varron, Modèle:Lang, V, 143
Ouvrages contemporains
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage
- Michel Labrousse, « Le pomerium de la Rome impériale. Notes de topographie romaine », Mélanges d'archéologie et d'histoire, 54, 1937, Modèle:P..
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Articles
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