Qumrân
Modèle:Autre Modèle:Infobox Site archéologique
Qumrân (en hébreu קומראן et en arabe Khirbet Qumran خربة قمران : « ruines de Qumrân ») est un site archéologique en Cisjordanie en surplomb de la rive ouest de la mer Morte, à la limite historique de la Judée, de l'Idumée et de la Pérée et sur le territoire de la province romaine de Judée au moment où le site a été attaqué et détruit par les Romains (vers 68-70). L'implantation a eu lieu pendant l'époque hellénistique et pourrait avoir été construite durant le règne de Jean Hyrcan, (134-104 avant notre ère) ou un peu plus tard, et a été occupée la plupart du temps jusqu'à ce qu'elle soit détruite par les Romains Modèle:Nobr.
L'établissement a été construit sur les ruines d'un fortin israélite de l'âge du fer. Le site est surtout connu comme étant le plus proche des grottes dans lesquelles les Manuscrits de la mer Morte ont été cachés dans des grottes situées sur des falaises abruptes et désertiques ou en dessous, dans la terrasse marneuse. Dans le « modèle standard » au sujet de la « secte de Qumrân », le site aurait été un centre essénien dès la création de ce mouvement dans la première partie du Modèle:Lien siècle av JCModèle:Vérification siècle où auraient été écrits les Manuscrits de la mer Morte retrouvés dans onze grottes à proximité. Toutefois l'archéologie ne confirme pas cette thèse, car tout porte à croire que Qumrân a eu une destination militaire, pendant la période hasmonéenne, jusqu'à ce qu'il la perde après un tremblement de terre au Modèle:Lien siècle av JCModèle:Vérification siècle Modèle:Incise qui a affaibli son mur principal. Certains défenseurs de la thèse qui veut que cela ait été un centre essénien estiment désormais que l'occupation essénienne a eu lieu à partir de ce moment<ref>Modèle:Harvsp ; Robert R. Cargill, The Fortress at Qumran: A History of Interpretation, 2009</ref>.
Pourtant, aucun lien n'a pu être établi entre les manuscrits et les ruines de Qumrân si ce n'est la proximité des grottes où ils ont été cachés. Les plus de Modèle:Unité différentes montrent de plus que les manuscrits n'ont pas été copiés sur place. D'autre part, il ne semble pas que le site soit celui dont parle Pline l'Ancien dans une description idéalisée, car il insiste pour dire que les « esséniens » qu'il décrit n'ont pas de femmes, or dans le cimetière d'environ Modèle:Unité un tiers des quelques tombes explorées étaient occupées par des femmes et les manuscrits donnent des règles spécifiques concernant le mariage.
Pour certains chercheurs<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, comme Norman Golb, André Paul, Michaël Wise, Bruno Bioul, les manuscrits, malgré leur proximité géographique avec le site, n'auraient pas de lien avec lui et pourraient provenir de diverses bibliothèques y compris éventuellement celle du Temple. Une partie d'entre eux estiment que les manuscrits accompagnés des objets de grande valeur inventoriés sur le rouleau de cuivre ont été cachés là lors de la Grande révolte qui débute en 66, par un des groupes de révoltés. Le contenu de la centaine de manuscrits que l'on dit « sectaires » étaient très anti-romains, ceux qui contrôlaient le site à l'arrivée des Romains ayant résisté<ref name="Golb_7">Modèle:Harvsp.</ref>, comme en témoigne l'archéologie<ref>Dans le compte rendu des recherches archéologiques de l'équipe qui travailla de 1953 à 1956 sur le site, on lit : Les bâtiments Modèle:Citation dont Modèle:Citation, des flèches en fer et l'incendie des toitures. Modèle:Citation Dans son rapport archéologique, Roland de Vaux indique que la tour Modèle:Citation Pour Norman Golb, Modèle:Citation (Modèle:Harvsp). À ces éléments Franck M. Cross qui avait participé aux fouilles ajouta lors de la publication de son livre un point que Norman Golb estime crucial et dont il s'étonne que R. de Vaux ne l'ait pas mentionné. Cross indique que Modèle:Citation
Norman Golb remarque que Modèle:Citation était une technique classique de la poliorcétique que les stratèges romains utilisaient pour prendre des fortifications ennemies qui ne pouvaient pas être prises autrement. Ces galeries étaient soutenues par des poutres en bois qui étaient mises à feu quand les troupes avaient fini de creuser (Modèle:Harvsp). Selon Roland de Vaux, la prise du site par les Romains aurait eu lieu en 68. Compte tenu de l'incertitude sur le déploiement des forces romaines, les historiens préfèrent retenir la fourchette de 68-70, au plus tard quelques mois après la chute de Jérusalem (août 70). (Modèle:Harvsp)</ref> et le seul autre endroit où l'on a trouvé des copies de manuscrits « sectaires » est la forteresse de Massada contrôlée pendant toute la révolte par des Sicaires ou des Zélotes. D'autres pensent qu'on ne peut rejeter le lien entre le site archéologique et les grottes, de par leur proximité et les signes d'une vie spirituelle intense dans ces bâtiments<ref name=EV/>.
De 1951 à 1956, les fouilles furent dirigées par Roland de Vaux<ref>Modèle:Article</ref>. Le site de Qumran est aujourd'hui sous l'administration des Parcs nationaux israéliens<ref>Modèle:Lien web</ref>. Il est situé à proximité du kiboutz Modèle:Lien.
Identification
Le site est visité dès le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle par des explorateurs dont Félicien de Saulcy qui avait proposé d'identifier les ruines à Gomorrhe (ʿămōrâh en hébreu). En 1947, la découverte de manuscrits anciens par des bédouins, dans des grottes situées à proximité, relance l'intérêt pour le site. Qumrân est le nom du site en arabe moderne. Son nom originel n'est pas connu. Les ruines que l'on voit sur le site ont été construites sur une forteresse datant de l'Âge de fer ({{#switch: e
| e | er | = Modèle:-s mini{{#ifeq: -|-| – | - }}Modèle:-s mini siècle Modèle:Av JC
| Modèle:-s mini{{#ifeq: e|-| – | e }}Modèle:-s mini siècleVII Modèle:Av JC
}})<ref name="JB Humbert p131" />,<ref name="APaul p66">Modèle:Harvsp.</ref>. Certains historiens pensent que le site correspond à Sokoka ou Ir hammelah, l'une des villes du désert mentionnée dans le livre de Josué (15,61)<ref>Dans le désert: Beth ha-Araba, Middïn, Sekhakha</ref>. Après les découvertes des manuscrits, le professeur Eleazar Sukenik proposa d'y voir Sokoka<ref>Le texte hébreu massorétique donne sĕkākâh là où le texte grec de la Septante transcrit Sokhokha selon la leçon du Codex Alexandrinus (le Codex Vaticanus donne « Aikhioza »)</ref>(sĕkākâh)<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. D'autres estiment qu'il s'agit plutôt de la « Ville du Sel » (Ir hammelah)<ref>Modèle:Article</ref>,<ref>Modèle:Chapitre</ref>.
L'identification de la nature du site à partir de l'époque hasmonéenne, époque où le site a été reconstruit après une période d'abandon, pose beaucoup plus de questions.
« Modèle standard » et critiques
Étant donné la très large diffusion que connaît la thèse qui fait de Qumrân, les ruines d'un centre essénien Modèle:Incise où cette communauté retirée du monde, à l'image d'une communauté monacale, aurait édité les manuscrits de la mer Morte<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, il est difficile de ne pas commencer par cet exposé.
Pour Roland de Vaux, membre de l'École biblique et archéologique de Jérusalem, Qumrân abritait une "communauté" d'ascètes qui s'adonnaient à des bains rituels fréquents, à la prière et aux repas en commun, à l'étude des livres saints et à l'écriture. En bon religieux, De Vaux identifia même un scriptorium – ce qui relève de l'équipement monastique médiéval<ref name="APaul p.20">André Paul, Qumrân et les esseniens - L'éclatement d'un dogme, Paris, Cerf, 2008, Modèle:P..</ref>. » Dans cette optique Qumran aurait été le lieu d'exil du Maître de Justice fondateur de la « secte » où il serait venu se réfugier avec ses partisans à partir de la première moitié du Modèle:Lien siècle av JCModèle:Vérification siècle et le serait resté jusqu'à ce que le site soit pris par les Romains au cours de la Grande révolte juive de 66-74. Cette vision, relayée avec brio et érudition par André Dupont-Sommer est appelée « modèle standard », notamment par les chercheurs qui contestent sa validité<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref name="APaul p.20" />,<ref name="Wise p.27-28">Modèle:Harvsp.</ref>. Elle a eu un immense succès et n'a commencé à être sérieusement contestée que dans les années 1990, lorsqu'à la suite de diverses actions des chercheurs spécialistes du sujet, ceux-ci sont enfin parvenus à accéder aux textes de l'ensemble des manuscrits.
Toutefois, malgré les efforts déployés dans ce but, aucun lien n'a pu être établi entre Khirbet Qumrân et les écrits retrouvés dans les grottes. Aucun des manuscrits ne fait référence à Qumrân, ni à d'autres endroits proches tels qu'Ein Gedi ou Massada<ref name="Golb_63">Modèle:Harvsp.</ref>. Pas un seul fragment de manuscrits n'a été retrouvé dans les ruines, alors que dans celles de Massada, où pourtant personne n'a imaginé que des dizaines, voire des centaines, de scribes aient opéré, on en a retrouvé dix-sept<ref name="Wise_p46">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="Golb_168">Modèle:Harvsp.</ref>. Qumrân et Massada sont pourtant des sites soumis aux mêmes conditions climatiques<ref name="Golb_168"/>. Le modèle standard est aussi remis en cause à partir du contenu des manuscrits dits « sectaires ». Depuis les années 1990 plusieurs équipes d'archéologues ont travaillé sur le site et les données recueillies ne confirment pas la thèse standard. Certains de ces archéologues ont tenté de rendre compatibles leurs observations avec la thèse de l'établissement essénien, alors que d'autres ont totalement ou partiellement remis en cause cette thèse.
Qumran, lieu de pèlerinage
Pour Étienne Nodet qui publie son ouvrage La porte du ciel en 2016 , Qumran était Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage</ref> pour lui, le site de Qumran Modèle:Citation ne pouvait permettre l'établissement d'une communauté permanente.
Les données de l'archéologie
Le site comprend les ruines de Qumrân, un cimetière (constitué de sépultures de type Qumrân, se signalant en surface par un tumulus et en profondeur par une fosse de deux mètres de profondeur, sans aucun ornement funéraire<ref>Modèle:Article</ref> et les grottes où ont été retrouvés les manuscrits. Roland de Vaux Modèle:Citation<ref name="Wise_p.33">Modèle:Harvsp.</ref> avec la construction d'une forteresse datant de l'Âge de fer<ref name="JB Humbert p131">Jean-Baptiste Humbert, Khirbet Qumrân un site énigmatique, in Aux origines du christianisme, Pierre Geoltrain (Dir.), Paris, Gallimard et Le Monde de la Bible, 2000, Modèle:P..</ref>,<ref name="APaul p66"/>. Après une longue interruption, deux autres périodes d'occupation débutent en [[-135|135 Modèle:Av JC]]<ref name="Wise_p.33"/> avec un belle demeure hellénistique selon Jean Baptiste Humbert<ref name=":0">Modèle:Ouvrage</ref>, ou une construction fortifiée quasi carrée avec en surplus des nouveaux aménagements hydrauliques. Après une nouvelle période d'interruption liée semble-t-il à des destructions sur le site, celui-ci connaît une grande extension avec de nouveaux aménagements hydrauliques sous le règne d'Hérode le Grand. Cette troisième période se termine vers 70 pendant la Grande révolte juive<ref name="Wise_p.33"/>, par la prise du site par les forces romaines, après un siège<ref name="Wise_p.33"/>. La quatrième période est l'occupation du site par les forces romaines pendant quelques années après cette bataille<ref name="Wise_p.33"/>. Quel que soit le modèle retenu, seules les deux périodes situées entre [[-135|135 Modèle:Av JC]] et [[70|70 {{#if:|{{#ifeq:|l|{{#if:|[[| apr. J.-C.]]|apr. J.-C.}}| Modèle:Abréviation discrète}}|Modèle:Abréviation discrète}}]] importent pour les manuscrits de la mer Morte<ref name="Wise_p.33"/>.
Les ruines de Qumrân
L'analyse des restes bâtis du bâtiment central de Khirbet Qumrân construit dans les dernières décennies du Modèle:Lien siècle av JCModèle:Vérification siècle, révèle qu'il s'agissait bien de constructions fortifiées<ref name="APaul p66"/> avec une tour<ref>Voir à ce sujet Modèle:Harvsp ; Modèle:Harvsp ; Modèle:Harvsp ; Jean-Baptiste Humbert, Khirbet Qumrân un site énigmatique, in Aux origines du christianisme, Pierre Geoltrain (Dir.), Paris, Gallimard et Le Monde de la Bible, 2000, Modèle:P..</ref>. Il s'agit donc d'un bâtiment militaire hasmonéen, alors que selon le « modèle standard » les hasmonéens étaient les pires ennemis des esséniens ayant écrit les manuscrits<ref name="Wise_p.36">Modèle:Harvsp.</ref>. Les archéologues Modèle:Lien et Yitzak Magen Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Ce bâtiment militaire ayant été construit sur un site stratégique<ref name="APaul p63">Modèle:Harvsp.</ref> dominant la côte, sur un promontoire dont la valeur militaire est évidente<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, Modèle:Citation<ref name="APaul p66" />, là où Modèle:Citation<ref name="APaul p66"/>. Sur ce même site avait été construite une forteresse datant de l'Âge de fer ({{#switch: e
| e | er | = Modèle:-s mini{{#ifeq: -|-| – | - }}Modèle:-s mini siècle Modèle:Av JC
| Modèle:-s mini{{#ifeq: e|-| – | e }}Modèle:-s mini siècleVII Modèle:Av JC
}})<ref name="JB Humbert p131"/>,<ref name="APaul p66" />, dont les infra-structures ont été utilisées pour construire le fortin hasmonéen. Pour plusieurs critiques<ref>Notamment Norman Golb, André Paul, Michael Wise, Martin Abegg, Edward Cook.</ref>, cet élément s'ajoutant à de nombreux autres rend très peu probable la thèse du « modèle standard ».
Au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle Modèle:Av JCModèle:Vérification siècle, après un événement qui a ébranlé son mur d'enceinte et laissé les traces d'un grand incendie, la destination du site pourrait avoir changé. Cet événement est soit l'attaque d'une armée ennemie, soit selon Roland de Vaux le tremblement de terre de -31 dont parle Flavius Josèphe. Une période où il est inoccupé suit ces destructions. Dans cette période hérodienne, le site connaît une extension à l'extérieur du quasi carré que formait l'enceinte centrale fortifiée<ref name="APaul p66"/>. Des bassins pour le stockage de l'eau, déjà nombreux, sont ajoutés et un système hydraulique complexe, comportant un aqueduc, est construit<ref name="APaul p66-67">Modèle:Harvsp.</ref>. L'alimentation en eau dépendait aussi d'un tunnel creusé dans le roc<ref>Michael Baigent, Richard Leigh, The Dead Sea Scrolls Deception, Arrow Books, 2006, Modèle:P..</ref>. Les archéologues Drori et Magen estiment que cet Modèle:Citation<ref name="Wise_p.36"/>. Il est toutefois possible que Qumrân ne soit plus Modèle:Citation Les archéologues ont notamment mis au jour plusieurs équipements, comme Modèle:Citation, un atelier de potier produisant un grand nombre d'objets<ref name="APaul p68">Modèle:Harvsp.</ref>. Il y a aussi Modèle:Citation pouvant avoir servi au Modèle:Citation<ref name="APaul p67"/>, notamment récoltés à Aïn Feshka, situé à Modèle:Unité et relié par un mur au site de Qumrân<ref name="APaul p67"/>.
Numismatique et archéologie
Après une série de rapports préliminaires, les résultats des fouilles archéologiques effectuées sous la conduite de Roland de Vaux de 1951 à 1956 ont commencé d'être publiés par l’École biblique et archéologique française de Jérusalem sous la direction de Jean-Baptiste Humbert<ref name=":0" />,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. La première liste provisoire des pièces de bronze de Qumran reconstituée à partir du journal de fouilles de Roland de Vaux n'a été publiée qu'en 1994, 23 ans après sa mort et 33 ans après le rapport préliminaire de fouilles. Une publication au sujet d'un premier lot de pièces en argent était toutefois intervenue en 1980<ref>M. Sharabani, Monnaies de Qumrân au Musée Rockefeller de Jérusalem, Revue Biblique 87, Modèle:P..</ref> et une publication complète est intervenue en 2005<ref name="Lönnqvist">K. Lönnqvist et M. Lönnqvist, The Numismatic Chronology of Qumran: Fact and Fiction, The Numismatic Chronicle 166, 2006, Londres : The Royal Numismatic Society, Modèle:P..</ref>. Il faut noter qu'il a été retrouvé un nombre étonnamment élevé de pièces de monnaie sur le site (De Vaux avait trouvé 569 pièces d'argent et 681 pièces de bronze). La grande quantité de pièces de monnaie trouvées à Qumran suggère selon les principes numismatiques de la perte et de la survie des monnaies antiques, que des millions de pièces doivent avoir circulé à Qumran<ref name="Lönnqvist"/>,<ref name="Leonard">Robert D. Leonard, Numismatic Evidence for the Dating of Qumran, The Qumran Chronicle 7:3/4, 1997, Modèle:P..</ref>. Le flux de trésorerie est grand à Qumrân au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, ce qui confirme l'activité quasi industrielle du site durant cette période déduite des autres observations archéologiques.
Pendant la révolte
Certaines des monnaies de bronze identifiées à Qumrân datent des deuxième et troisième années de la Grande révolte juive qui a débuté en 66<ref name="Lönnqvist"/>,<ref name="Leonard"/>. Cela indique que les Romains ne se sont pas emparés du site avant cette date. Toutefois selon les informations fournies par Flavius Josèphe, il est vraisemblable que ce site n'est tombé aux mains des Romains qu'après la chute de Jérusalem<ref name="Golb_8">Modèle:Harvsp.</ref> (août 70).
Ceux qui contrôlaient le site à l'arrivée des Romains ont résisté<ref name="Golb_7" />, comme en témoigne l'archéologie. Dans le compte-rendu des recherches archéologiques de l'équipe qui travailla de 1953 à 1956 sur le site, on lit: Les bâtiments Modèle:Citation dont Modèle:Citation, des flèches en fer et l'incendie des toitures. Modèle:Citation. Dans son rapport archéologique, Roland de Vaux indique que la tour Modèle:Citation. Pour Norman Golb, ainsi que pour Wise, Abbeg, Cook, Modèle:Citation<ref name="Golb_7"/>,<ref>Voir aussi Modèle:Harvsp.</ref>. À ces éléments Franck M. Cross qui avait participé aux fouilles ajouta lors de la publication de son livre un point que Norman Golb estime crucial et dont il s'étonne que De Vaux ne l'ait pas mentionné. Cross indique que Modèle:Citation<ref>Franck M. Cross, cité par Modèle:Harvsp.</ref>. Golb remarque que Modèle:Citation<ref name="Golb_7"/> était une technique classique de la poliorcétique que les stratèges romains utilisaient pour prendre des fortifications ennemies qui ne pouvaient pas être prises autrement<ref name="Golb_7"/>,<ref name="Wise_p.33"/>. Ces galeries étaient soutenues par des poutres en bois qui étaient mises à feu quand les troupes avaient fini de creuser<ref name="Golb_7"/>. Selon Roland de Vaux, la prise du site par les Romains aurait eu lieu en 68. Compte tenu de l'incertitude sur le déploiement des forces romaines, les historiens préfèrent retenir la fourchette de 68-70, au plus tard quelques mois après la chute de Jérusalem<ref name="Golb_8"/> (août 70). Ils remarquent aussi que le seul autre endroit où l'on a trouvé des copies de manuscrits « sectaires » est la forteresse de Massada contrôlée pendant toute la révolte par des Sicaires et/ou des Zélotes.
Les manuscrits de la mer Morte
En 1948, avant même la découverte des premières grottes à manuscrits, le professeur Eleazar Sukenik a été le premier à proposer d'identifier les auteurs des sept premiers rouleaux (achetés à des bédouins) avec les Esséniens mentionnés dans la littérature ancienne<ref>André Paul, Qumrân et les esseniens - L'éclatement d'un dogme, Paris, Cerf, 2008, Modèle:Pp..</ref>. Après la découverte aux alentours de Khirbet Qumran des cinq premières grottes (sur 11), le père Roland de Vaux attribua en 1952 ces écrits aux habitants du site, qu'il voyait comme une communauté retirée, avec un scriptorium où auraient été édités les manuscrits de la mer Morte<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Cette vision, relayée avec brio et érudition par André Dupont-Sommer, a eu un immense succès et n'a commencé à être sérieusement contestée que dans les années 1990, lorsque diverses actions des spécialistes du sujet leur ont enfin permis d'accéder aux textes de l'ensemble des manuscrits. Depuis, aucun lien n'a pu être établi entre le site de Qumrân et les manuscrits. Aujourd'hui, la majeure partie des chercheurs s'interrogent sur la nature de ce lien, voire sur son existence, à part la proximité de certaines grottes<ref>Modèle:Citation André Paul, Qumrân et les esséniens - L'éclatement d'un dogme, Paris, Cerf, 2008, Modèle:P..</ref>.
Avec la découverte des Manuscrits de la mer Morte en 1947-1956 dans onze grottes situées aux alentours des ruines, près de 900 manuscrits ont été reconstitués à partir de plusieurs dizaines de milliers de fragments. La plupart ont été écrits sur parchemin et une centaine sur papyrus<ref name="APaul_26">André Paul, Qumrân et les esseniens - L'éclatement d'un dogme, Paris, Cerf, 2008, Modèle:P..</ref>. Un peu moins de 15 % sont écrits en araméen, la langue courante du pays depuis l'occupation perse<ref name="APaul_26"/>. L'immense majorité est en hébreu, la langue littéraire et doctrinale que l'on disait « sainte »<ref>C'est ce qui est exprimé dans le Livre des Jubilés dès le Modèle:Lien siècle av JCModèle:Vérification siècle et que l'on trouve aussi dans un des Manuscrits de la mer Morte, quasi contemporain et retrouvé dans la grotte no 4 (4QExposition sur les Patriarches ou 4Q464). cf. André Paul, op. cit., Modèle:P..</ref>. Certains des manuscrits sont en grec, l'idiome de la diaspora hellénique. Certains des textes hébraïques ont une écriture cryptée<ref name="APaul_26"/> qui a été décodée<ref>Michael Wise, Martin Abegg, Edward Cook, Les Manuscrits de la mer Morte, Paris, éd. Perrin, 2003, Modèle:P..</ref>,<ref>Modèle:Citation. Il s'agissait en fait Modèle:Citation Modèle:Citation Modèle:Cf. Michael Wise, Martin Abegg, Edward Cook, op. cit., Modèle:P.</ref>. À l'exception d'une douzaine, les 900 rouleaux (ou fragments de rouleaux) ont été copiés par des scribes différents<ref>Michael Wise, Martin Abegg, Edward Cook, Les Manuscrits de la mer Morte, Paris, éd. Perrin, 2003, Modèle:P.34-35.</ref>.
Interprétation
Le site archéologique n'avait guère retenu l'attention des archéologues jusqu'à la découverte des manuscrits<ref name=EV>Modèle:Harvsp</ref>. Les premières conclusions du père Roland de Vaux liant ce site et la production des manuscrits ont progressivement été mises en doute par le développement des connaissances archéologiques. Aujourd'hui, une majorité d'archéologues rejette la thèse essénienne mais ne parvient à aucun consensus : certains y voient un établissement militaire, d'autre un établissement portuaire Modèle:Incise, commercial ou agraire. Le site ne peut cependant pas être séparé des grottes : les jarres cylindriques à couvercles restent une exclusivité de Qumran<ref name=EV/> ; l'exceptionnel nombre de graffitis révèle un milieu intellectuel sur le site comme dans les grottes<ref name=EV/> ; l'étude des tissus enveloppant les manuscrits montre qu'ils ont été tissés et teints sur place<ref name=EV/>. Les monnaies retrouvées sur place indiquent une origine datant du roi hasmonéen Alexandre Jannée (-103 - -76)<ref name =EV/>. Il semble que le site ait été occupé par deux groupes différents, dont le premier serait un groupe aristocratique ou militaire et le second se serait installé à l'époque d'Hérode Ier le Grand. Quelques vestiges archéologiques montreraient une pratique religieuse stricte par ce second groupe : bains rituels (mikveh), erouv, vaisselle rituelle<ref name=EV/>. Modèle:Citation<ref name=EV/>.
Galerie
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Arrivée sur le site
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Reconstitution du site
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Citerne de l'âge du fer (locus 110)
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Entrée du bâtiment principal (locus 12 et 13)
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Miqveh sud (locus 56 et 58)
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Grande salle (locus 77)
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Quart sud-ouest du bâtiment principal (locus 1, 2 et 4)
Notes et références
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- La plus sensationnelle des découvertes. Les manuscrits de Qumrân En ce temps-là, la Bible No 15 pages III-II.
- Fiche pédagogique éditée par la BNF à l'occasion de l'exposition Qumrân. Le secret des manuscrits de la mer Morte : Modèle:Lien web
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Rethinking the “Qumran Community”: Recent Approaches, by C.D. Elledge & Olivia Yeo, American Schools of Oriental Research, 13 décembre 2013.
Bibliographie
- Jean-Baptiste Humbert, Alain Chambon, Jolanta Mlynarczyk, Khirbet Qumrân et Aïn Feshkha, Fouilles du P. Roland de Vaux, vol. IIIa, L'archéologie de Qumrân, Reconsidération de l'interprétation; Corpus of the Lamps, Novum Testamentum et Orbis Antiquus, Series Archaeologica 5a, Vandenhoeck & Ruprecht, Göttingen, 2016, 536 p. Modèle:ISBN
- Jean-Baptiste Humbert et Jan Gunneweg, Khirbet Qumrân et Aïn Feshkha, Études d’anthropologie, de physique et de chimie, Studies of Anthropologie, Physics and Chemistry, Vol II, Academic Press Fribourg, Vandenhoeck & Ruprecht, Göttingen, 2003, 483 p. Modèle:ISBN
- Jean-Baptiste Humbert et Alain Chambon, Fouilles de Khirbet Qumrân et de Aïn Feshkha, Album de photographies, Répertoire du fonds photographiques, Synthèse des notes de chantier du Père Roland de Vaux, op, Novum Testamentum et Orbis Antiquus, Series Archaeologica I, Editions Universitaires Fribourg, Suisse, Vandenhoeck & Ruprecht, Göttingen, 1994 Modèle:ISBN
- Roland de Vaux, Die Ausgrabungen von Qumran und En Feschcha, Die Grabungstagebücher, Deutsche Übersetzung und Informationaufbereitung durch Ferdinand Rohrhirch und Bettina Hormeir, Novum Testamentum et Orbis Antiquus, Series Archaeologica 1A, Univertitätsverlag Freiburg Schweiz, Vandenhoeck & Ruprecht, Göttingen, 1996, 230 p. Modèle:ISBN
- Jean-Baptiste Humbert et Alain Chambon, The Excavations of Khirbet Qumran and Ain Feshkha : Synthesis of Roland de Vaux's Field Notes, Novum Testamentum et Orbis Antiquus, Series Archaeologica 1B, University Press Fribourg Switzerland, Vandenhoeck & Ruprecht, Göttingen, 2003, 109 p. Modèle:ISBN
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- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}}La Biblioteca di Qumran primo volume, Torah-Genesi, edizione italiana a cura di Giovanni Ibba, EDB, 2013
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