René Just Haüy

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Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Biographie2 L'abbé René Just Haüy (Haüy se prononce \a.y.i\, « A-U-I »), né le Modèle:Date- à Saint-Just-en-Chaussée dans l'Oise et mort le Modèle:Date- (et non le 3 juin car il fut enterré ce jour<ref>Registre journalier des inhumations au cimetière du Père-Lachaise, vue 27/31.</ref>,<ref name="Lacroix44" />) à Paris, est un minéralogiste français, fondateur, avec Jean-Baptiste Romé de L'Isle, de la cristallographie géométrique et de la gemmologie.

Biographie

Famille et formation

Fils d'un tisserand, il est le frère de Valentin Haüy, qui consacre sa vie aux aveugles et crée la première école pour aveugles.

Formé par les prémontrés, il est tonsuré en 1762, reçoit les ordres mineurs en 1765, est nommé sous-diacre (1767) puis diacre (1769), avant d'être ordonné prêtre en 1770<ref name="Burke">Modèle:Ouvrage.</ref>.

Carrière scientifique

Il devient régent au collège du Cardinal Lemoine où il se lie d'amitié avec Charles Lhomond. Ce dernier lui ayant fait découvrir la botanique, ils fréquentent le Jardin des plantes, où Haüy suit les cours du naturaliste Daubenton. Haüy se consacre dès lors à la science et, après avoir communiqué à Daubenton certaines de ses découvertes sur la forme cristalline des minéraux, il est admis, presque à l'unanimité, à l'Académie des sciences comme associé-botaniste en 1783<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Les démonstrations qu'il donne dans son très humble logis du collège sont suivies avec un grand intérêt par Pierre-Simon de Laplace, Joseph-Louis Lagrange, Antoine Lavoisier, Claude Louis Berthollet et Antoine François, comte de Fourcroy. Il compte parmi ses élèves Étienne Geoffroy Saint-Hilaire<ref name="Lacroix44" />.

Incarcéré pendant la Révolution française

Après vingt ans d'enseignement, il prend sa retraite. Durant la Révolution, il refuse de prêter serment de fidélité à la Constitution civile du clergé. Privé de sa faible pension, il est arrêté comme prêtre réfractaire en Modèle:Date-. Grâce à l'action énergique de son élève, Étienne Geoffroy Saint-Hilaire, et des scientifiques de l'Académie comme du Jardin des plantes, il sort de prison — encore que R. J. Haüy refuse de la quitter sous prétexte que d'autres prêtres y demeurent prisonniers<ref name="Lacroix44">Modèle:Article</ref>. Quelques jours plus tard, ceux-ci sont massacrés. Il sollicite Jean-Lambert Tallien pour qu'il intervienne en faveur de l'abbé Lhomond incarcéré pour la même raison que lui. Lhomond est sauvé<ref>Cf. l’introduction de Jacques Gaillard à Modèle:Ouvrage.</ref>.

Il prend en outre, sans succès (ni suite fâcheuse désormais) la défense d'Antoine Lavoisier<ref name="Lacroix44"/>.

Carrière dans l'enseignement supérieur

La Convention puis le Directoire lui confient différentes charges. Haüy devient notamment membre de la commission des poids et mesures (1793), puis professeur de physique à l'École normale de l'an III (1794), enfin conservateur des collections et professeur de cristallographie à l'École des mines<ref name="Lacroix44"/> (1795). Il entre à l'Institut de France la même année. Il enseigne la minéralogie au Muséum national d'histoire naturelle à partir de 1800, en remplacement de Déodat Gratet de Dolomieu, d'abord temporairement puis, à la mort de ce dernier, définitivement<ref name="Lacroix44"/>. En 1802, il obtient le titre de chanoine honoraire de Notre-Dame de Paris puis, en 1808, devient enseignant à l'École normale supérieure. On crée pour lui la chaire de minéralogie (1809) à la faculté des sciences de Paris<ref name="Lacroix44"/>, mais son adjoint Alexandre Brongniart assure la plupart des cours à ce poste.

Démis de ses fonctions sous la Restauration

À la Restauration, la « mansuétude » révolutionnaire (Prêtre réfractaire, il est sorti des geôles révolutionnaires juste avant l'exécution de ses codétenus, il n'a pas été inquiété pour sa prise de position en défendant Lavoisier…) le rend suspect. Il est privé de la plupart de ses moyens d'existence<ref name="Lacroix44" />.

Il meurt le Modèle:1er juin 1822, devenu impotent par suite d'une chute dans sa chambre qui lui a rompu le col du fémur<ref name="Lacroix44"/>. Il est inhumé le 3 juin 1822, en compagnie de son frère Valentin Haüy, au cimetière du Père-Lachaise à Paris<ref name="SouvNapl">Modèle:Article ; au cimetière du Père-Lachaise, la tombe comportait seulement le nom de Valentin Haüy. À la fin des années 1990, la municipalité de Saint-Just-en-Chaussée a fait poser une plaque en marbre indiquant Valentin et René-Juste Haüy. </ref>.

Travaux

En 1781, il découvre la régularité des cristaux, notamment la structure Modèle:Page h' des "molécules constituantes" des spaths calcaires<ref name="1784struc_crystaux">Modèle:Harvsp.</ref>.

En 1793 il détermine, en collaboration avec Antoine Lavoisier, la valeur de la nouvelle unité de masse, connue ensuite sous le nom de kilogramme<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, pour la Commission des poids et mesures de l'Académie des sciences<ref name="1793poids">Modèle:Harvsp.</ref>.

Fichier:Hauy Molécule intégrante.jpg
Cristal cubique et molécules intégrantes

Haüy montre que la forme des cristaux résulte de l'empilement de petits volumes de matière qu'il nomme molécules intégrantes<ref name="1792_struc_cryst">Modèle:Harvsp.</ref>, et dont son élève Gabriel Delafosse<ref>Modèle:Article.</ref> déduit la notion de maille en 1840<ref name="Lacroix44" />. Grâce à ces travaux, Haüy parvient à définir l'espèce minérale en premier sur une dioptase des steppes kirghizes <ref name="1792_struc_cryst"/> encore conservée au MNHN<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Haüy décrit et forge les noms d'un nombre considérables de roches communes dont sa collection possède donc les "types" : pegmatite (au masculin), diorite (au masculin), éclogite, psammite, phtanite, dolérite, trachyte... même s'il possède une vision très minéralogique de la pétrographie.

Partant du principe découvert en 1817 avec le spath d'Islande<ref name="Becquerel">Modèle:Ouvrage</ref>, que tous les minéraux peuvent acquérir la propriété électrique et afin d'établir des critères de détermination de chacun d'entre eux, et d'autres données<ref name="1784feldspath">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="1788spath">Modèle:Ouvrage</ref>, Haüy se penche sur la nature de l'électricité et sa quantité, développées par plusieurs moyens : la pression, en comprimant le minéral entre deux doigts ; le frottement (phénomène de triboélectricité) et la chaleur (phénomène de pyroélectricité).

La même année, il est le premier à publier un traité scientifique sur les pierres précieuses débarrassé des légendes autour des gemmes inventées par les négociants et joailliers au fil du temps mais reprenant plutôt les propriétés géologiques, minéralogiques, cristallographiques, physico-chimiques (dont la couleur, la biréfringence, le magnétisme et l'électricité) de nombreuses gemmes y compris celles peu employées encore aujourd'hui comme la lazulite ou la lépidolite.

Il propose Modèle:Incise de renommer la kyanite sous le nom plus générique de disthène car cette dernière peut être d'un autre couleur que bleue, tels le vert, l'orange voir incolore ou noire<ref name="Lacroix44" />,<ref name="1788spath" />. Pourtant, la iolite de Werner (étymologie grecque ancien : pierre violette) sera bien renommée en dichroïte puis cordiérite à cause de son trichroïsme ; tout comme la "yanolite" (étymologie latine : pierre violette) de Delaméthérie devint "axinite" (maintenant un groupe de minéraux dont l'axinite-Fe) pour des raisons similaires de couleurs car ces minéraux peuvent adopter d'autres couleurs que le violet. Ces modifications furent approuvées à contrario du disthène qui reste, entre autres, dans le monde anglo-saxon, kyanite (= pierre bleu cyan), même quand elle est orange.

Pour ses recherches, R.J. Haüy imagine et décrit de petits appareils qu'il nomme électroscopes, permettant de définir l'électricité créée, vitrée ou résineuse, selon l'acception de l'époque<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> (établie par Dufay et Nollet<ref name="Borvon">Modèle:Ouvrage</ref>).

Haüy enrichit considérablement les collections du Muséum national (français) d'histoire naturelle grâce à des dons, des échanges et des achats dont un échange important de minéraux contre des gemmes et une pépite d'or (notamment) avec un marchand autrichien de Vienne, dit "M. Weiss" (qui n'est pas Christian Samuel Weiss de Berlin).

Haüy gardait les plus beaux specimens d'une espèce particulière pour le Muséum en gardait les morceaux inférieurs pour sa collection de travail<ref name="Lacroix44" />. Ce corpus personnel de minéraux Modèle:Incise le suivit quand il fut nommé à l'École des mines puis au Muséum où elle fut installée au second étage de l'hôtel de Magny<ref name="Lacroix44" />. Il voulait la léguer au Muséum<ref name="Lacroix44" /> mais ses neveux-héritiers (Vuillemot) la vendent ( malgré une contre-offre du Muséum) en 1823<ref>Modèle:Lien web</ref> au duc de Buckingham. Mais elle sera rachetée aux héritiers du duc par Armand Dufrénoy qui représentait le Muséum lors de la vente aux enchères de 1848 à Stowe House<ref name=":0">Modèle:Lien web</ref>. Ses principaux échantillons sont maintenant visibles en ligne<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Espèces minérales décrites

Fichier:R. J. Haüy, pearwood crystal model, collection Teylers Museum, Haarlem (the Netherlands).jpg
Modèle cristallographique en bois de poirier par R. J. Haüy : Quartz hyalin rhombifère. Collection Musée Teyler (Haarlem), Pays-Bas.

Modèle:Refnec

Fichier:Hauy--brongniart--1791--observations sur differentes varietes du sulfate baritique-pl.1.png
Observations sur différentes variétés du sulfate Baritique (Spath pesant) (1793)<ref name="1793brongn">Modèle:Harvsp.</ref>

Liste partielle des publications

Fichier:Hauy--lavoisier--1791--mesurer le poids d'un pied cube d'eau--measuring water weight.png
Moyens pour mesurer le poids d'un pied cube d'eau (1793)<ref name="1793Lavois-eau">Modèle:Harvsp.</ref>
Fichier:R. J. Haüy, Traité de Minéralogy (1801), collection Teylers Museum, Haarlem (The Netherlands)..jpg
Traité de Minéralogie, t. 5 (1801)<ref name="1823atlas_mineral">Modèle:Harvsp.</ref>

Il écrit de nombreux articles pour divers journaux scientifiques. Il publie notamment dans le Journal de physique et les Annales du Muséum d'Histoire naturelle.

Fichier:René Just Haüy at MNHN.jpg
Statue de l'abbé René Just Haüy, par I.H. Brion. Cette statue est située dans la galerie de Minéralogie et de Géologie au Jardin des plantes, siège du Muséum national d'histoire naturelle à Paris.

Hommages

Notes et références

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Annexes

Bibliographie

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Articles connexes

Liens externes

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