René Caillié

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René Caillié<ref>Le nom retenu par les Français est « René Caillié ». Ce nom est depuis le Moyen Âge courant dans l'ouest de la France sous les graphies : Cailler, Cailhé, Caillé, Caillet ; en revanche, la graphie Caillié est unique. En fait, René est inscrit sur son registre de naissance en tant que Caillié, alors que ses frères et sœurs furent notés Caillé ou Caillet. Il signe « Caillé » jusqu'en 1816. De retour de son voyage, il est connu comme Auguste Caillé. Puis comme René Caillié. Bien que plus tard il signe des deux manières</ref>, né le Modèle:Date à Mauzé-sur-le-Mignon<ref name="Legeay">Né le 29 brumaire an VIII selon Modèle:Article</ref> (Deux-Sèvres) et mort le Modèle:Date à La Gripperie-Saint-Symphorien (Charente-Maritime), est un explorateur français, connu comme le premier Occidental à revenir de la ville de Tombouctou, dans l'actuel Mali<ref>Alexander Gordon Laing, explorateur écossais, avait atteint la ville le 18 août 1826 avant de décéder le 28 septembre 1826, assassiné par des touaregs.</ref>.

Biographie

L'enfance et la jeunesse

René Caillié naît dans les Deux-Sèvres le Modèle:Date à Mauzé-sur-le-Mignon<ref group=Q>Modèle:P.</ref>. C'est un homme du peuple, fils d'un ouvrier-boulanger. Son père, François, est condamné à 12 ans de bagne pour un petit vol quatre mois avant sa naissance. Certains biographes<ref>Notamment Lamandé et Nanteuil (cf. bibliographie).</ref>, défenseurs de l'explorateur, clamèrent l'innocence de ce père, ce qui n'a pas été avéré. En revanche, la plupart des biographes<ref>Tels Quella-Villéger ou Pineau.</ref> posent la volonté de redorer le blason familial comme l'un des motifs du voyage de Caillié. Il ne connaît pourtant pas son père qui meurt à 46 ans au bagne de Rochefort en 1808. À onze ans, il devient orphelin car sa mère, Élizabeth née Lépine, meurt en 1811, âgée de 38 ans. René et sa sœur Céleste, alors âgée de 18 ans, furent recueillis par leur grand-mère maternelle<ref group=Q>Modèle:P.</ref>. Fasciné par la lecture de Robinson Crusoé de Daniel Defoe<ref>Modèle:Ouvrage</ref>, il quitte Mauzé à l'âge de seize ans, à pied, pour la ville de Rochefort, distante de Modèle:Unité, avec Modèle:Unité en poche reçus de sa grand-mère<ref group=Q>Modèle:P.</ref>.

Ses premiers voyages

Fichier:Timbuktu Caille House Street Scene.jpg
La maison Caillié à Tombouctou, où l'explorateur fut hébergé.

Désirant parcourir des terres inconnues, il embarque comme membre d’équipage de La Loire, un des quatre navires de l'escadre de la frégate de La Méduse partie pour reprendre possession, selon les termes des Traités de Paris de 1814 et 1815<ref group=Q>Modèle:P.</ref>, de la colonie française de Saint-Louis du Sénégal alors aux mains des Britanniques. L'escadre quitte son mouillage près de l'Île d'Aix au nord de l’embouchure de la Charente le Modèle:Date<ref group=Q>Modèle:P.</ref>. La Méduse part en tête et échoue sur le Banc d’Arguin au large de la côte de la Mauritanie actuelle<ref group="Q" name="ref_auto_1">Modèle:P.</ref>. Quelques survivants sont recueillis par les autres navires. Ce naufrage marqua les esprits et inspira la célèbre œuvre de Théodore Géricault, Le Radeau de La Méduse<ref group=Q>Modèle:P.</ref>. Quand les trois bateaux restants arrivent à Saint-Louis, il s’avère que le gouverneur britannique n'est pas prêt à leur remettre la colonie. Ils poursuivent donc leur route vers le sud et mouillent au large de l'île de Gorée, près de Dakar.

Caillié passe quelques mois à Dakar, qui n'est alors qu'un village, avant de retourner par la mer à Saint-Louis<ref group="Q" name="ref_auto_1" />. Là, il apprend qu'une expédition anglaise, menée par le Major William Gray, s’apprête à quitter la Gambie pour explorer l'intérieur du continent. Caillié s'élance le long de la côte avec deux compagnons pour offrir ses services, pensant faire les Modèle:Unité à pied, mais la chaleur et le manque d’eau sont trop épuisants. Il abandonne son idée et s’embarque plutôt sur un navire de commerce pour une traversée gratuite de l'Atlantique jusqu'en Guadeloupe<ref group=Q>Modèle:P.</ref>. Sur l'île, il trouve du travail pour six mois, et lit le récit de l'exploration du Moyen Niger par Mungo Park dans ce qui est aujourd’hui le Mali<ref>Voyage à Tombouctou, René Caillié, Volume 1, p. 5</ref>. Celui-ci avait été le premier Européen à atteindre le fleuve Niger et à visiter les villes de Ségou, Sansanding et Bamako. Un récit de son premier voyage (1795-97) avait été publié en français en 1799. Park se lança dans une seconde expédition en 1805, mais il mourut noyé lors de la descente de rapides sur le Niger près de Bussa, dans le Nigeria actuel. Un récit du second voyage avait été publié en anglais en 1815. Caillié rentre en France, puis repart pour le Sénégal en 1817 où il suit une mission à la recherche d'un prisonnier anglais, ce qui lui permet d'apprendre la culture africaine et la vie du désert. Atteint par la fièvre, en 1820, il rentre à nouveau en France dans un état de santé déplorable et part aux Antilles jusqu'en 1824 puis rentre à Lorient quelque temps et part à Bordeaux comme employé de maison.

Périple à Tombouctou

Fichier:Rene Caillie in arab clothing 1830.jpg
René Caillié en habit arabe<ref>Voyage à Tombouctou, René Caillié, Volume 1, vis à vis de la p. 74.</ref>.

En 1824, il retourne à Podor au Sénégal qui est alors un comptoir défendu par un fort construit en 1744 par Pierre Barthélémy et Modèle:Ref nec. Cette fois René Caillié envisage d’atteindre Tombouctou. La Société de géographie de Paris offrait alors une récompense de Modèle:Unité au premier Européen à revenir de Tombouctou, que l’on imaginait être une ville aussi fastueuse et merveilleuse qu'à l'époque de Kanga Moussa.

Caillié s’installe chez les Maures braknas, au nord du fleuve Sénégal, dans l'actuelle Mauritanie, d'août 1824 à mai 1825, pour apprendre la langue arabe et la religion musulmane. Comme l'a fait Jean Louis Burckhardt (1784-1817) juste avant lui au Levant, il s'invente une nouvelle identité de musulman, qu'il endossera durant son voyage pour éviter de se faire tuer. Il présente son projet de périple à Tombouctou au gouverneur du Sénégal, mais ne reçoit aucun encouragement. Après avoir appris l'existence du prix offert par la Société de géographie au premier Européen qui pénètrerait dans la ville de Tombouctou rendue mythique par les récits des voyageurs arabes du Moyen Âge tels Ibn Battûta et interdite aux chrétiens, il décide de partir seul, par ses propres moyens, sans aide financière, sans escorte militaire, se faisant passer pour un humble lettré musulman. Il va en Sierra Leone où les Britanniques le nomment administrateur d’une plantation d’indigo, ce qui lui permet de gagner 80 livres sterling.


Parti de Boké sur le Rio Nunez en Guinée, le Modèle:Date-, il se dirige vers l’est le long du massif de Fouta-Djalon, passe les sources du Sénégal et franchit le cours supérieur du Niger à Kurussa. Toujours vers l’est, il atteint Tiémé dans l'actuelle Côte d'Ivoire, où il est ensuite retenu cinq mois Modèle:Incise (Modèle:Date- - Modèle:Date-)<ref group=Q>Modèle:P.</ref>. Il reprend alors son voyage vers le nord-est et atteint la ville de Djenné où il reste du 11 au Modèle:Date-. Il prend ensuite un bateau pour Tombouctou qu’il atteint le Modèle:Date et est déçu de trouver une cité tombant quelque peu en ruine<ref name="post">Postface d'Abdallahi, J.-D. Dabitch et Ch. Pendanx.</ref>,<ref>Voyage à Tombouctou, René Caillié, Volume 1</ref>. Le Modèle:Date-, il se joint à une caravane traversant le Sahara pour aller au Maroc et atteint Fès le Modèle:Date-. C'est finalement cette ville qu'il qualifie de Modèle:Citation<ref>Voyage à Tombouctou, René Caillié.</ref>. De Tanger il s’embarque finalement pour la France.

Son retour en Europe

Fichier:Fortier 380 Timbuktu Rene Caille House.jpg
Carte postale d'Edmond Fortier montrant la maison où René Caillié a vécu à Tombouctou telle qu'elle était visible en 1905–06.

Son retour en France en 1830, à travers le désert du Sahara puis le Maroc, est un véritable calvaire. René Caillié ne fut pas le premier Européen à entrer dans Tombouctou. Avant lui, Paul Imbert, poitevin comme lui, y pénétra en tant qu'esclave du pacha Ammar el Feta, à l'époque du sultanat de Zaidan el-Nasir, dans la première moitié du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle. Juste avant Caillié, un officier britannique, le major Alexander Gordon Laing, atteignit Tombouctou en Modèle:Date-, mais fut tué au moment de quitter la ville. Caillié est donc celui qui remplit la condition de revenir de Tombouctou et il reçoit de la Société de géographie le prix de Modèle:Unité-or, ainsi que le Grand Prix des explorations et voyages de découvertes<ref>Page du site officiel de la Société de géographie consacrée au prix</ref>, partagé symboliquement avec le major Alexander Gordon Laing. Son exploit vaut aussi à René Caillié la Légion d'honneur et une pension.

Il publie en 1830 son Journal d'un voyage à Temboctou et à Jenné, dans l'Afrique centrale, précédé d'observations faites chez les Maures Braknas, les Nalous et autres peuples ; pendant les années 1824, 1825, 1826, 1827, 1828 (Paris, Imprimerie Royale, 1830), avec le concours d'Edme François Jomard, qui lui assurera une grande renommée<ref>Voyage à Tombouctou, René Caillié, Chapitre 27</ref>. Les Anglais ont contesté la véracité de ses écrits et de son voyage. Les attaques de ses détracteurs lui sont très pénibles, il clôt ainsi son journal : « Quoi qu'il en soit, j'avouerai que ces injustes attaques me furent plus sensibles que les maux, les fatigues et les privations que j'avais éprouvés dans l'intérieur de l'Afrique »<ref>Voyage à Tombouctou, René Caillié, explicit.</ref>. Ses écrits sur Tombouctou seront confirmés par le voyageur allemand Heinrich Barth en 1858<ref>Heinrich Barth, fut le deuxième Européen à revenir de Tombouctou</ref>, encore que ce dernier soit très critique vis-à-vis de la qualité des observations de Caillié.

Caillié écrit à son arrivée en France « Ceux qui ont été longtemps absents de leur pays, et qui ont pu craindre de ne jamais y rentrer, ceux-là peuvent se faire une idée de ce que j'éprouvai en revoyant cette chère patrie ! »<ref>Extrait de Voyage à Tombouctou (cf. bibliographie)</ref>. Le public l'oublie vite<ref name="post" /> et, alors qu'il est devenu maire de Champagne, il semble s'ennuyer sur son domaine de La Baderre (devenu l'Abadaire) sur la commune de La Gripperie-Saint-Symphorien<ref>En réalité, si ses terres s'étendaient principalement sur la commune de Champagne, son manoir se trouvait sur la commune de La Gripperie-Saint-Symphorien (alors Saint-Symphorien-du-Bois)</ref>. Il rêve de partir une nouvelle fois en Afrique<ref name="post" />. Il meurt sur ses terres le Modèle:Date<ref group=Q>Modèle:P.</ref>, usé par son périple, des suites d'une maladie contractée en Afrique (sans doute d'une maladie du sang apportée par le paludisme) et est enterré dans la commune voisine de Pont-l'Abbé-d'Arnoult.

Legs

Fichier:René Caillié-Alexandre Oliva01.jpg
Buste de René Caillié par Alexandre Oliva, (musée Bernard-d'Agesci à Niort).

Le voyage de René Caillié a été interprété de différentes façons. Jules Verne le qualifie du Modèle:Citation<ref>Dans Cinq semaines en ballon (1867), le personnage du docteur Ferguson -en survolant Tombouctou- s'exprime ainsi : Modèle:Citation.</ref> Il est admiré comme ouvreur de l'empire colonial français africain à la fin du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle et au début du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle ; ainsi, en 1885, ses biographes E. Goepp et E. Cordier écrivent ceci :

Modèle:Citation<ref>René Caillié, collection Les grands hommes de la France, Goepp-Cordier, 1885 - Chapitre premier.</ref>

Il a été plus récemment considéré comme le premier « africaniste » : respectueux des hommes et civilisations qu'il a rencontrés, il dénonce l'esclavage et la condition des femmes<ref>Sur les traces de René Caillié, chapitre 1, Jean-Marc Pineau.</ref>.

Son récit de voyage (voir bibliographie), constitue une peinture minutieuse Modèle:Citation<ref>Selon la formulation d'Ali Oul-Sidi, chef de la mission culturelle de Tombouctou.</ref> : de la géographie des pays traversés, de leur faune et de leur flore, des mœurs de leurs populations, etc.

Sa ville natale, Mauzé-sur-le-Mignon, organise chaque année la Fête à Caillié et le Festival de l'Aventure individuelle où est décerné le prix René Caillié des écrits de voyages<ref>Site de la mairie de Mauzé-sur-le-mignon</ref> ainsi qu'une bourse de l'aventure. Quoiqu'il ne soit plus très connu en France ailleurs que dans sa région natale, l'explorateur reste connu et étudié dans trois des pays qu'il a traversés : la Guinée, la Côte d'Ivoire et le Mali<ref>Sur les traces de René Caillié, Jean Marc Pineau, Chapitre 1</ref>.

En 1982, une expédition de la Société de Géographie (Paris), à l’initiative d’Alain Kerjean, reconstitua le voyage de Caillié des côtes de la Guinée jusqu’à Tombouctou<ref> La piste interdite de Tombouctou » Alain Kerjean - Editions Flammarion 1983</ref>.

Citations

  • « Les intérêts de la science ne sont ni Anglais, ni Français, ni Chinois : les découvertes utiles appartiennent au monde »<ref>Le Moniteur, 6 mai 1830</ref>. En effet, la découverte de l'intérieur des terres en Afrique fit l'objet d'une concurrence et de querelles entre la France et l'Angleterre.
  • « C'est un rêve, n'est-ce pas, mes aventures ? »<ref>Propos attribué à l'explorateur par son ami Valère Corbinaud</ref>.

Bibliographie

De René Caillié

  • Journal d'un voyage à Temboctou et à Jenné, dans l'Afrique centrale, précédé d'observations faites chez les Maures Braknas, les Nalous et autres peuples ; pendant les années 1824, 1825, 1826, 1827, 1828 : par René Caillié. Avec une carte itinéraire, et des remarques géographiques, par M. Jomard, membre de l'institut. Imprimé à Paris en mars 1830, par l'imprimerie royale. Tome 1, Tome 2, Tome 3, (Tome 4), Tome 5 (annexes), (Atlas)

Une réédition en fac-similé a été réalisée par les éditions Anthropos en 1965.

À propos de René Caillié

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}} (J. Dhombres, dir.), Les éditions de l’Actualité Poitou-Charentes (Poitiers) : 44-57, 1995 Modèle:ISBN

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Notes et références

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Source

Liens externes

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