René Fonck
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René Fonck, né à Saulcy-sur-Meurthe (Vosges) le Modèle:Date de naissance et mort dans le [[8e arrondissement de Paris|Modèle:8e de Paris]] le Modèle:Date de décès, est un aviateur et homme politique français.
Pilote de chasse pendant la Première Guerre mondiale, il est surnommé l'« as des as » français et alliés, avec Modèle:Nobr officiellement homologuées, selon le système français d'homologation de victoires aériennes, plus strict que le système allemand car nécessitant deux témoins oculaires étrangers à l'escadrille victorieuse.
Avec 27 citations sur sa Croix de guerre 14-18 (26 palmes et 1 étoile de bronze), il est le soldat français le plus décoré de la Première Guerre mondiale.
Il est député des Vosges de 1919 à 1924, siégeant au centre droit, sur les bancs du groupe GRD.
Resté fidèle en 1940 au maréchal Pétain, il est brièvement interné à la Libération mais aucune charge n'est finalement retenue contre lui.
Biographie
Jeunesse et formation
Fils d'un sagard, ouvrier des scieries vosgiennes (originaire de Ranrupt), René Fonck est dans sa jeunesse apprenti-mécanicien. Appelé sous les drapeaux le Modèle:Date, il est versé au [[11e régiment du génie|Modèle:11e du génie]] d'Épinal, où il fait ses classes. Fasciné depuis longtemps par les exploits des aviateurs, il réussit à se faire affecter dans l'aéronautique au début de l'année 1915. Il est élève pilote à l'école Caudron du Crotoy. Il entame enfin sa carrière d'aviateur en tant que pilote d'une escadrille d'observation, la C 47, basée près de chez lui à Corcieux<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Première Guerre mondiale
En tant que pilote d'observation, le Modèle:Date, aux commandes d'un Caudron G4, il force un avion de reconnaissance Rumpler C.I allemand à atterrir derrière les lignes alliées<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Il obtient plus tard une seconde victoire sur son Caudron d'observation, et après ce nouvel exploit est muté dans la chasse à l'escadrille N 103, une escadrille du groupe de combat no 12, unité d'élite de la chasse française surnommée « Groupe des cigognes ».
Il va s'y révéler un chasseur d'un talent exceptionnel, combinant plusieurs qualités : une vue perçante lui permettant de voir sa cible de loin, une résistance naturelle à la haute altitude (hypoxie) et un talent de tir sans égal lui permettant de maîtriser la déflexion. Sa tactique favorite consiste à repérer un ennemi et à s’approcher par l’arrière et en dessous pour l'abattre d'une courte rafale correctement ajustée. Il est toujours suivi de deux à quatre équipiers qui couvrent ses arrières.
Il arriva qu'il abatte plusieurs avions en une journée, jusqu'à six le Modèle:Date, puis à nouveau le Modèle:Date. Selon les dires de l'aviateur Maurice Boyau, lui aussi as de la grande guerre avec 35 victoires dans les communiqués, Fonck ne sera pourtant jamais touché par le feu adverse : Modèle:Citation bloc
Meilleur pilote de la SPA 103, Fonck dispose d'une grande autonomie et se voit doté des meilleurs appareils. Volant sur SPAD VII à son arrivée à la fin du mois d'Modèle:Date, il reçoit le premier SPAD XIII de l'unité au mois de Modèle:Date, puis se voit mettre à disposition deux SPAD XII-canon en Modèle:Date, et à partir de Modèle:Date le premier SPAD S.XVII de présérie équipé d'un moteur de 300 ch.
René Fonck termine la guerre avec tous les honneurs, arborant une croix de guerre 1914-1918 enrichie de 25 palmes et d'une étoile<ref group=N>Un document de la hiérarchie de l'armée de l'air datant de 1959, contenu dans son dossier individuel (Cote 1P 6679/3), l'explique clairement : Modèle:Citation</ref>.
Afin d'obtenir confirmation pour une victoire aérienne, il fallait pour un aviateur français avoir le témoignage de trois personnes indépendantes (à l'exclusion des membres de sa propre escadrille), le type d'appareil ennemi ainsi que le lieu, la date et l'heure du combat. Aussi, un pilote victorieux ne recevait pas automatiquement confirmation pour sa victoire, et le fait que les combats avaient le plus souvent lieu au-delà du front allemand rendait la présence de témoins éventuels encore plus improbable. Alors que toutes les victoires déclarées avaient une existence officielle, seules celles pouvant soutenir la procédure de confirmation faisaient l'objet d'une inscription dans les communiqués militaires, les autres étant considérées comme « probables derrière les lignes allemandes<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} F. W. Bailey, C. Cony, The French Air Service War Chronology, 1914-1918 : Day-To-Day Claims and Losses by French Fighter, Bomber, and Two-Seat Pilots on the Western Front, Grub Street, Londres, 2002.</ref> ». Ce mode de fonctionnement sévère donna lieu parfois à une grande disparité entre le nombre de victoires inscrites aux communiqués et le nombre de victoires déclarées par les combattants. René Fonck reçut confirmation pour 75 de ses victoires déclarées, ce qui fut plus qu'aucun autre pilote de chasse français et alliés (bien que toute comparaison entre les palmarès soit douteuse, puisque résultant de procédures d'homologation différentes). Le nombre de ses victoires probables, selon le journal de marche de l'escadrille SPA 103, est de 32 et non 52 comme Fonck l'affirma dans ses mémoiresModèle:Refsou.
La dernière citation de Fonck qui lui attribue le grade de commandeur de la légion d'honneur le 16 juin 1920, précise : Modèle:Citation À ces 75 victoires officielles, le journal de marche de l'escadrille SPA 103 permet de recenser 30 autres victoires non confirmées, plus deux autres non confirmées obtenues à l'escadrille C 47, soit un total de 32 victoires non confirmées<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lang Londres, 1922.</ref>. Il n'a jamais pu obtenir les 52 victoires non confirmées qu'il indique dans ses mémoires : le tableau figurant en fin d'ouvrage contient en effet plusieurs contradictions avec le journal de marche de la SPA 103, mais aussi les carnets de comptabilité de campagne de l'escadrille qui précisent que l'as est en permission à plusieurs dates où ses mémoires revendiquent des victoires non homologuéesModèle:Refsou.
Ce total de 75 victoires officielles fait de lui l'as des as de l'aviation française, mais aussi alliée. Il n'est dépassé que par l'Allemand Manfred von Richthofen, qui s'est vu reconnaître 80 victoires (système de comptage allemand).
Terminant la guerre avec le grade de lieutenant, René Fonck est le porte-drapeau de l'aviation française lors du défilé de la victoire le Modèle:Date<ref name=":1">Modèle:Harvsp.</ref>.
Député des Vosges
Sur demande du président du Conseil, Georges Clemenceau, qui cherche à faire élire dans sa coalition du Bloc national des héros de guerre, René Fonck se présente aux élections législatives de 1919 dans les Vosges. Élu, il représente son département comme député au sein de la « Chambre bleu-horizon », sous les couleurs de la Gauche républicaine démocratique (centre droit), de 1919 à 1924<ref name=":0" />. Il siège à la commission de l'armée et à celle des comptes définitifs<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Aux élections législatives de 1924, il se présente comme en 1919 en deuxième position sur la liste d'union républicaine conduite par Constant Verlot, mais celle-ci n'obtient qu'un élu et René Fonck perd son siège à la Chambre. Par la suite, aux élections législatives de 1932 et à une élection partielle en 1933, il tente sans succès de retrouver un mandat de député.
Il publie ses mémoires, intitulés Mes Combats (1920), et ses vues sur l'aviation militaire et civile sont synthétisées dans l'ouvrage L'Aviation et la sécurité française (1924)<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Missions aériennes
Élu Président de la Ligue aéronautique de France peu après la guerre, René Fonck intervient à de nombreuses reprises dans les médias et lors de conférences pour soutenir les investissements dans l'aéronautique en plein essor. Il use parfois de la fiction, comme en 1924, lorsqu'il imagine le voyage transatlantique d'une Parisienne de Paris à New York à la Société de Géographie<ref>Modèle:Chapitre.</ref>.
Envoyé officiellement en mission sur plusieurs continents (Afrique du Nord, Amérique latine, Europe centrale, États-Unis), il rejoint en 1925 un projet américain de traversée de l'Atlantique en avion. Faisant équipe avec l'ingénieur Igor Sikorsky, il prend les commandes d'un bimoteur, le Modèle:Lien, pour lequel il a demandé nombre d'améliorations, dont la principale est l'ajout d'un moteur. Après divers entraînements, l'équipage Fonck-Curtin-Clavier-Islamoff fait péniblement décoller le trimoteur le 21 septembre 1926. Un mauvais largage du train annexe, un terrain inégal, une charge exceptionnelle de carburant et l'avion s'écrase au décollage tuant deux membres de l'équipage (l'opérateur radio Charles Clavier et le mécanicien Jacob Islamoff). Avant qu'il ne puisse retenter la traversée sur un autre avion, le Sikorsky S-37, Lindbergh avait réalisé l'exploit en mai 1927, et remporté le prix Orteig, doté d'une récompense de Modèle:Unité<ref name=":0">Modèle:Harvsp.</ref>.
L'état-major de l'armée de l'air fait appel à ses compétences en 1935 pour rédiger une étude de l'état de l'aviation de chasse, des méthodes d'apprentissage et des améliorations qu'il envisagerait d'y apporter. À cette occasion, le commandant Fonck met sur pied son concept d'« avion cavalier », aéronef rapide et bien armé, destiné à l'assaut terrestre.
Sous l'Occupation
Colonel d'aviation et ancien combattant, l'as des as, entre « sans fonction officielle » au service du gouvernement du maréchal Pétain. Fonck se montre ainsi fidèle à la figure historique du « Vainqueur de Verdun », dont il se souvient qu'il était favorable au développement de l'aviation militaire. Pierre Laval aurait annoncé aux Allemands que le colonel Fonck avait rassemblé « une escadrille de 200 pilotes », se tenant prête à attaquer la Grande-BretagneModèle:Refnec : aucune archive, notamment allemande, ne confirme cette déclaration.
De fait très opposé à Pierre Laval, il reste « les yeux et les oreilles » de Pétain chez les Allemands, auprès desquels il a gardé ses entrées. Finalement désavoué par le Maréchal, il prend peu à peu ses distances avec Vichy. Toutefois, le Modèle:Date, le magazine américain Life publie une liste noire de « collaborateurs » condamnés par la Résistance à être exécutés, ou jugés après la libération du pays : le nom de René Fonck y figure, en compagnie de 38 autres<ref>« Black list », Life, Modèle:Date, Modèle:Page Modèle:Lire en ligne.</ref>. Certains lui reprochent également d'avoir signé, en 1941, la préface d'un livre intitulé Le Sabotage de notre aviation, cause principale de notre défaite, dans lequel André Maroselli dénonce les atermoiements politiques et les choix critiquables qui ont conduit à la défaite. Fonck déclare dans cette préface, saluant la mémoire des aviateurs français tués durant la bataille de France : Modèle:Citation
Devenu également suspect aux yeux des Allemands par ses interventions au profit de Résistants et son opposition à Laval, Fonck est arrêté à la Libération, en Modèle:Date, interné à la Santé et libéré à la fin de l'année, aucune charge n'étant retenue à son encontre. Il a également bénéficié d'un « certificat de participation » à la Résistance, signé le Modèle:Date par le commandant Sautereau, chef du réseau Rafale, avec la mention Modèle:Citation
Mort
Retiré de toute vie publique après la Libération, il se consacre à la gestion d'une entreprise industrielle dans les Vosges<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Marié à Irène Brillant, sociétaire de la Comédie-Française, il est père de deux enfants, Edmond et Anne-Marie.
Le Modèle:Date, à 59 ans, il meurt subitement d'un accident vasculaire cérébral<ref>René Fonck, de la lumière à l'ombre par David Méchin, paru dans Le Fana de l'aviation Modèle:N° d'avril 2013.</ref>, à son domicile parisien de la rue du Cirque.
Sa mort ne donne lieu qu'à des hommages discrets, tant de la part des autorités civiles et militaires que des médias. Le gouvernement Mayer était tombé le 21 mai et le gouvernement Laniel n'était pas encore formé, ce qui contribua sans doute à empêcher que fût prise aucune décision quant à une cérémonie d'ampleur. Au lendemain de son décès, Le Figaro ne consacre à sa disparition qu'un entrefilet, tandis que sa une fait honneur à Edmund Hillary et Tensing Norgay, qui venaient de vaincre l'Everest<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Des obsèques religieuses sont organisées aux Invalides, auxquelles assistent le général Léchères, chef d’état-major de l’armée de l’Air, le général d’Harcourt, André Maroselli et Pierre-Étienne Flandin<ref name=":0" />. René Fonck est inhumé le lendemain, le Modèle:Date, dans le cimetière communal de Saulcy-sur-Meurthe<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, sa commune natale. Un détachement de cinquante soldats en armes de la base aérienne 121 rend les honneurs et des avions venus de Nancy font un passage pour lui rendre hommage<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Postérité
À plusieurs reprises, il a été proposé par les élèves officiers de l'École de l'air pour devenir le parrain de leur promotion. Cependant, le commandement de l'armée de l'air a toujours écarté ces propositions. En 2007, l'un de ses arrière-petits-neveux, Mickael Fonck, est pilote de chasse dans l'Armée de l'air française<ref>Modèle:Article.</ref>.
La municipalité de Paris a créé une avenue René-Fonck en 1956. Mais l'ambiguïté du personnage durant l'occupation et son indéfectible attachement au maréchal Pétain font que c'est une petite avenue à l'écart des grands axes de la capitale.
Le musée Pierre-Noël de Saint-Dié-des-Vosges consacre une vitrine à l'activité de René Fonck dans l'aviation militaire de 1915 à 1918.
L'aérodrome situé à Remomeix a été rebaptisé en son hommage le Modèle:Date, devenant ainsi l'aérodrome René-Fonck<ref name=":0" />.
Dans la zone aéroportuaire de l'aéroport de Nantes, une rue porte son nom (à Saint Aignan de Grandlieu).
Grades
Décorations
René Fonck a officiellement obtenu 25 palmes et une étoile de vermeil sur sa Croix de guerre 14-18, bien qu’il se soit affiché après-guerre avec une Croix de guerre de 28 palmes et une étoile de vermeil, s’attribuant deux palmes supplémentaires pour ses nominations au grades d'officier puis de commandeur de la Légion d'honneur, bien que ces dernières, survenues après la guerre, ne donnent pas droit règlementairement à une palme supplémentaire<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Fichier:Legion Honneur GO ribbon.svg Fichier:Medaille militaire ribbon.svg Fichier:CroixdeGuerreFR-SilverPalm.png Fichier:BEL Croix de Guerre WW1 ribbon.svg Fichier:UK Distinguished Conduct Medal ribbon.svg Fichier:Military Cross ribbon.png Fichier:UK Military Medal ribbon.svg<ref name="Memo">Modèle:Lien web.</ref>
Intitulés des décorations françaises
- Grand officier de la Légion d'honneur le 12 juillet 1936 (chevalier le Modèle:Date<ref name=Memo/>, officier le 12 mai 1918 et commandeur le 17 mars 1921<ref>Modèle:Article.</ref>)
- Médaille militaire, en 1916
- Croix de guerre 1914-1918 à 26 palmes (citation à l'ordre de l'armée) et une étoile de bronze (citation à l'ordre de l'aéronautique)
Intitulés des décorations étrangères
- Croix de guerre (Belgique)
- Distinguished Conduct Medal (Royaume-Uni)
- Croix militaire (Royaume-Uni)
- Médaille militaire (Royaume-Uni)
Anecdote
René Fonck volait après la guerre sur des appareils immatriculés F-ONCK. D'autres « as » pouvaient disposer d'une immatriculation personnalisée (qui, après guerre, leur servit notamment dans des meetings aériens, avec si possible un appareil similaire à celui de leur gloire militaire), mais la sienne correspondait exactement à son nom<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Publications
- Mes combats, Paris, Flammarion, 1920, 252 p. (lire en ligne).
- L'Aviation et la sécurité française, Paris, Éd. Bossard, 1924, 317 p.
Notes et références
Notes
Références
Voir aussi
Sources et bibliographie
Ouvrages
Articles & chapitres d'ouvrages
- Modèle:Chapitre.
- Modèle:Article.
- David Méchin, « René Fonck, de la lumière à l'ombre », dans Le Fana de l'Aviation n°518 à 521 (janvier à avril 2013).
- Georges Poull, « René Fonck », dans Modèle:Ouvrage.
- Jean-Claude Fombaron (dir.), René Bastien, Yann Prouillet, « La guerre aérienne dans les Vosges. 1914-1919 », Mémoire des Vosges H.S.C., édité par la Société philomatique vosgienne, [hors série Modèle:N°, septembre 2009], 68 p. Annexe spécifique : « Anecdotes sur Fonck ».
- Fabienne Henryot, 2004, Intégration et valorisation d'un fonds d'archives photographiques : le fonds René Fonck au Conservatoire Régional de l'Image Nancy-Lorraine, sous la direction de Serge Necker. ENSSIB.
Articles connexes
Liens externes
Modèle:Autres projets Modèle:Liens
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Tableau de chasse détaillé