Richard II

{{#ifeq:||Un article de Ziki, l'encyclopédie libre.|Une page de Ziki, l'encyclopédie libre.}}

Modèle:Titre mis en forme Modèle:En-tête label Modèle:Autre Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Personnalité politique

Richard II<ref>Généalogie de Richard II sur le site Medieval Lands.</ref> (Modèle:Date de naissance, Bordeaux<ref group=Note>Les sources citent souvent l'abbaye Saint-André comme lieu de naissance de Richard, mais certains considèrent qu'il est né au palais archiépiscopal (il se trouvait devant la mairie actuelle et derrière la cathédrale). Dans l'ouvrage Mémoire en images, éditions Alan Sutton, 2002, Jacques Clément et Patrice Gaudin précisent que Modèle:Nobr d'Angleterre est né à Lormont, commune proche de Bordeaux, au château de Lormont, dit « du Prince Noir ». Ainsi, de nombreuses incertitudes demeurent autour du lieu, voire de la date de naissance et de décès de Richard.</ref> – Modèle:Date de décès<ref group=Note>Il s'agit de la date retenue officiellement, mais une déclaration du roi de France Modèle:Nobr déplore sa mort le 26 janvier 1400, tandis que certains le pensent toujours en vie bien après cette date.</ref>, château de Pontefract, Angleterre) est le huitième roi d’Angleterre de la dynastie des Plantagenêt. Il règne de 1377 à sa destitution en 1399, dans une période de grande instabilité au sein de la guerre de Cent Ans. L’Europe est divisée par le Grand Schisme d'Occident et les grandes nations détournent à leur profit le financement des Modèle:Citation par les deux papes, soutenant ainsi leurs intérêts aux Pays-Bas, en Italie ou en Espagne. Le discrédit jeté sur la papauté permet aux prédicateurs lollards de diffuser les idées égalitaires et réformistes de John Wyclif à travers l’Angleterre. La bourgeoisie ou la paysannerie aisée n’hésitent pas à remettre en cause le pouvoir royal et à contester l’impôt au parlement et même dans la rue. L’influence de puissants princes comme Jean de Gand ou Philippe le Hardi essaye de contrebalancer celle des rois, ce qui conduit les royaumes de France et d’Angleterre vers la guerre civile.

Fils d’Édouard de Woodstock dit le « Prince Noir », Richard naît durant le règne de son grand-père [[Édouard III d'Angleterre|Modèle:Nobr]]. Il lui succède à sa mort en 1377, alors qu’il n’est âgé que de dix ans. Durant les cinq premières années de règne de Richard, le gouvernement est confié à une série de conseils. Le premier élément marquant du règne de Richard est la révolte des paysans de 1381, que le jeune roi gère assez bien en jouant un rôle majeur dans l’arrêt de la rébellion. Cependant, les années suivantes, la dépendance du roi vis-à-vis de quelques-uns de ses courtisans crée un mécontentement qui aboutit à la reprise en main du gouvernement par un groupe de nobles connus comme les « Lords Appellant ». Le roi reprend le contrôle en 1389 et il s’ensuit huit années de règne sans accrocs avec ses opposants. Mais il prend sa revanche en 1397 et beaucoup des Appellant sont exécutés ou exilés. Les deux années suivantes sont souvent qualifiées de « tyranniques » par les historiens. En 1399, après la mort de son oncle Jean de Gand, il déshérite le fils de ce dernier, Henri de Bolingbroke, qui avait été préalablement contraint à l’exil. En Modèle:Date-, Henri entre secrètement en Angleterre avec une petite armée, qui grandit rapidement en nombre, avec la volonté de s’arroger la couronne. Ne rencontrant qu’une faible résistance, il réussit à vaincre et à capturer Modèle:Nobr et parvient même à se faire couronner roi. Le Parlement reconnaît aussitôt son avènement, sous le nom d’Modèle:Nobr. Richard meurt en captivité l’année suivante, peut-être assassiné.

Richard était un homme de grande taille et intelligent. Bien qu’il ne fût probablement pas fou comme certains historiens l’ont parfois cru, il semble qu’il souffrait de troubles de la personnalité, particulièrement marqués à la fin de son règne. Moins enclin à la guerre que son père ou son grand-père, il cherche à mettre un terme à la guerre de Cent Ans qu’Modèle:Nobr avait entamée. Il cultive autour de lui une cour raffinée, qui privilégie les arts et la culture, contrastant fortement avec la cour fraternelle et militaire de son grand-père. Richard doit en grande partie sa réputation posthume à William Shakespeare qui, dans sa pièce [[Richard II (Shakespeare)|Modèle:Nobr]], décrit les mauvais jugements du roi et sa déposition par Henri de Bolingbroke comme causes de la guerre des Deux-Roses, laquelle marque plus tard le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. Les historiens contemporains contestent cette interprétation, sans toutefois ôter à Richard sa part de responsabilité dans sa propre destitution. La plupart des spécialistes s’accordent pour dire que même si ses manœuvres politiques n’étaient pas complètement irréalistes, la manière dont il les a menées n’était pas acceptable pour les autres responsables politiques, et que c’est ce qui l’a conduit à sa chute.

Enfance

Naissance

[[Fichier:Edward III Black Prince 14thc.jpg|vignette|gauche|upright|Le Prince Noir s’agenouillant devant son père [[Édouard III d'Angleterre|Modèle:Nobr]].]]

Richard est le fils d’Édouard de Woodstock, le Prince Noir, et de Jeanne de Kent. Édouard, prince de Galles et héritier du trône, s’est distingué comme chef militaire au début de la guerre de Cent Ans, notamment en remportant la bataille de Poitiers en 1356. Toutefois, il contracte la dysenterie en Espagne au cours d’une autre campagne en 1370. Il ne se rétablit jamais véritablement, et doit rentrer en Angleterre l’année suivante<ref>Modèle:Article.</ref>.

Jeanne de Kent avait fait l’objet d’une dispute entre Thomas Holland et William Montagu qui souhaitaient tous deux la prendre en mariage, et de laquelle Holland était sorti vainqueur. Moins d’un an après la mort de ce dernier en 1360, Jeanne épouse le prince Édouard. Ce mariage requiert l’approbation du pape, Jeanne et Édouard étant cousins, petits-enfants d’[[Édouard Ier d'Angleterre|Modèle:Nobr]]<ref>Modèle:Article.</ref>.

Richard naît vraisemblablement le Modèle:Date-<ref name="Tuck"/>,<ref>Modèle:Harvsp.</ref> à Bordeaux, en Aquitaine, alors principauté anglaise dont Édouard est prince depuis 1362. Selon des sources d’époque, trois rois : « le roi d’Espagne, le roi de Navarre et le roi du Portugal » sont présents à sa naissance<ref>Les archives de Navarre confirment la présence de Modèle:Nobr de Navarre et de Modèle:Nobr de Castille, liée à la négociation d'une alliance contre Modèle:Nobr de Trastamare Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="Tuck">Modèle:Harvsp.</ref>. Cette anecdote, associée au fait que sa naissance corresponde avec la fête de l’Épiphanie, sera reprise par la suite dans le diptyque de Wilton, dans lequel Richard est l’enfant Jésus auquel les trois rois rendent hommage<ref>Gillespie and Goodman (1998), Modèle:P..</ref>. Richard est baptisé trois jours plus tard, le Modèle:Date-, par l’archevêque de Bordeaux<ref name="Tuck"/>.

Une accession très précoce au trône

Richard reste à Bordeaux pendant quatre ans. Lorsque son frère aîné, Édouard d'Angoulême, meurt en 1370, le laissant héritier de son père, il est envoyé à Londres<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Le Prince Noir succombe finalement à sa longue maladie en 1376. Les membres de la Chambre des communes au Parlement craignent alors que l’oncle de Richard, Jean de Gand, veuille usurper le trône<ref group=Note>Le frère de Jean de Gand, Edmond de Langley, avait seulement un an de moins, mais il était considéré comme « limité », et n’intervint pas autant que Jean dans le gouvernement.</ref>. C’est pour cette raison que Richard est rapidement investi des titres de son père dont, notamment, celui de prince de Galles<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Le Modèle:Date- de l’année suivante, [[Édouard III d'Angleterre|Modèle:Nobr]] meurt à son tour, et Richard est couronné roi d’Angleterre le Modèle:Date- à l’âge de dix ans<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Encore une fois, la crainte de Jean de Gand et de ses ambitions sur le pouvoir orientent les responsables politiques dans leur décision, et l’idée d’une régence dirigée par l’oncle du roi est rejetée<ref group=Note>Les précédents du jeune [[Henri III d'Angleterre|Modèle:Nobr d'Angleterre]] dont Guillaume le Maréchal assura la régence en 1216 et de [[Louis IX de France|Modèle:Nobr de France]] dont la régence fut assurée par la reine douairière Blanche de Castille n’ont donc pas été suivis cette fois.</ref>,<ref>Modèle:Harvsp.</ref>,<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Plutôt que de laisser le jeune roi exercer ses pouvoirs, on choisit d’instaurer une série de « conseils continus » desquels Jean de Gand est exclu<ref name="Tuck"/>. Ce dernier garde, avec son frère cadet Thomas de Woodstock, comte de Buckingham, une grande influence informelle sur les décisions du gouvernement<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Mais ce sont les conseillers et amis du roi, et notamment Simon de Burley et Aubrey de Vere, qui gagnent petit à petit le contrôle des affaires royales en gérant les pétitions soumises au roi, et éveillent ainsi la méfiance des membres de la Chambre des communes. Celle-ci tente d’abord de rapprocher le conseil et la maison royale en nommant deux conseillers, Aubrey de Vere et Richard Rous, un chevalier du roi. Les conseils sont finalement évincés en Modèle:Date-<ref name="Tuck"/>.

Éducation

On a peu d'informations sur l'éducation de Richard. Parmi ses premiers mentors se trouvent des proches du Prince Noir, comme Simon de Burley ou Guichard d’Angle, qui sont tous deux nommés tuteurs de Richard, ainsi que Richard Abberbury, parfois décrit comme son « premier maître ». L’influence réelle de ces hommes sur le futur roi est difficile à juger et fait l’objet de diverses interprétations par les historiens<ref name="Tuck"/>. Pour l’historien Anthony Steel, le choix de proches du Prince Noir pour l’éducation de son fils vise à assurer que celui-ci sera « formé à l’image de son père »<ref>Steel Modèle:P..</ref>, sans réellement atteindre le but escompté. De son côté Modèle:Qui suggère que Simon de Burley aurait pu influencer la vision de la monarchie de Richard vers l’absolutisme en l’initiant aux écrits de Gilles de Rome.

L'alliance avortée avec la Navarre

Le roi [[Charles II de Navarre|Modèle:Nobr de Navarre]] était constamment à la recherche d'appuis contre le roi de France, qui cherchait par tous les moyens de s'emparer de ses possessions en Normandie et à Montpellier. Il avait pu par le passé bénéficier de l'appui d'Modèle:Nobr, mais les liens s'étaient distendus dans les dernières années d'Modèle:Nobr<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Au décès de ce dernier, Modèle:Nobr chercha à renouer les liens en proposant que Modèle:Nobr épouse l'une de ses filles, Blanche de Navarre, alors âgée de cinq ans<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Les négociations furent relativement avancées fin 1377, mais ce rapprochement anglo-navarrais conduisit le roi de France [[Charles V de France|Modèle:Nobr]] à intervenir au printemps 1378 pour s'emparer des possessions françaises du roi de Navarre<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Le mariage n'eut finalement pas lieu.

Reprise des hostilités avec la France

Fichier:Ofensivas Tovar-Vienne contra Inglaterra 01.jpg
Attaques de Jean de Vienne et l’amiral castillan Fernando Sánchez de Tovar contre l’Angleterre (13741380).

À la fin de son règne, le roi Modèle:Nobr a signé une trêve avec [[Charles V de France|Modèle:Nobr]], roi de France. Quand cette trêve arrive à son terme, Modèle:Nobr ne compte aucunement la renouveler, et le début de règne de Modèle:Nobr est donc marqué par la reprise des offensives des Français, qui ravagent les côtes de l’Angleterre (1377). L’Angleterre jouit toujours à l’époque de possessions sur le territoire français, notamment Calais et Bordeaux, et a signé un traité avec le duché de Bretagne lui permettant d’avoir des troupes dans les grands ports de Bretagne, parmi lesquels Brest<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Afin de financer la défense des positions anglaises sur le continent, mais également des opérations militaires en France et pour sécuriser les frontières écossaises, le gouvernement réclame régulièrement, au grand dam du Parlement, des fonds supplémentaires qui sont prélevés sous forme de taxes. Les expéditions se révèlent particulièrement infructueuses : l’armée anglaise, arrivée non sans difficulté en Bretagne au lendemain de la mort de Modèle:Nobr et voyant le duc de Bretagne se réconcilier avec la couronne de France et se soumettre au nouveau roi [[Charles VI de France|Modèle:Nobr]], est contrainte de rentrer en Angleterre<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Le fardeau de plus en plus important que constituent les trois poll taxes, levées entre 1377 et 1381 pour financer ces expéditions hasardeuses, contribue au mécontentement de la population<ref>Modèle:Harvsp.</ref> et au développement d’un fort ressentiment envers la classe dirigeante au sein de la société anglaise<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Adolescence

La révolte des paysans

Fichier:Death of Wat Tyler Froissart.jpg
Modèle:Nobr regardant la mort de Wat Tyler et s’adressant aux paysans à l’arrière-plan. Image tirée du manuscrit de Gruuthuse de Jean Froissart dans ses Chroniques (c. 1475).

Modèle:Article détaillé Bien que la poll tax de 1381 soit la cause directe de la révolte des paysans, ce conflit trouve sa véritable origine dans les tensions profondes qui existent à l’époque entre propriétaires et paysans. Ces tensions sont principalement liées aux conséquences démographiques de la peste qui a frappé le pays à plusieurs reprises<ref name="Tuck"/>. À cette époque de discrédit de l’Église du au Grand Schisme d'Occident, des prédicateurs lollards sillonnent les campagnes en diffusant les idées égalitaires de John Wyclif qui y trouvent un large écho. Ils sont les vecteurs de la contestation au même titre que les nombreux tisserands itinérants ruinés par la crise : leur action permet une propagation très rapide de la révolte. Étant donné que depuis [[Édouard II d'Angleterre|Modèle:Nobr]], la population est massivement entraînée au maniement de l’arc long, elle a les moyens d’entreprendre des actions militaires<ref name="Bongrain12">Gilles Bongrain, « Portrait de l’archer à l’époque d’Azincourt », Moyen Âge hors-série Modèle:N° juin-juillet-août 2007, éditions Heimdal, Modèle:P..</ref>.

La rébellion commence fin mai à Brentwood en Essex, puis dans le Kent. Le Modèle:Date-, des paysans s’attroupent à Blackheath près de Londres, menés par Wat Tyler, John Ball et Jack Straw. Ils finissent par entrer dans Londres, où certains habitants de la ville adhérent à leurs idées. L’hôtel de Savoie de Jean de Gand est réduit en cendres, et de nombreux juristes sont tués<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Les rebelles réclament la totale abolition de la servitude, ce qui serait une véritable révolution dans l’Angleterre médiévale<ref name="H231">Modèle:Harvsp.</ref>. Le roi se réfugie dans la tour de Londres avec ses conseillers. Ils s’accordent pour avouer l’incapacité du gouvernement à maîtriser la rébellion par la force, et s’apprêtent à négocier<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

On ne sait pas exactement à quel point Richard, âgé de seulement quatorze ans, s’est impliqué dans les délibérations, bien que certains historiens suggèrent qu’il y a contribué activement<ref name="Tuck"/>. Le roi tente de quitter la tour par le fleuve le Modèle:Date-, mais la foule présente à Greenwich rend impossible toute sortie de l’eau, et il doit retourner d’où il vient<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Le jour suivant, vendredi Modèle:Date-, il part à cheval et rencontre les rebelles à Mile End<ref>Modèle:Harvsp.</ref>,<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Le roi accepte alors toutes les demandes des rebelles, promettant de les affranchir et même de les amnistier s’ils acceptent de rentrer chez eux, mais cela ne fait que les enhardir et ils poursuivent leur campagne de pillages et de meurtres<ref>Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="herodote">Modèle:Lien web.</ref>. Profitant de l’absence du roi, des rebelles restés à Londres prennent d’assaut la tour de Londres et tuent le lord chancelier et archevêque de Cantorbéry Simon Sudbury et le lord trésorier Robert de Hales, ainsi que d’autres membres du gouvernement compromis<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Richard rencontre à nouveau Wat Tyler le lendemain à Smithfield, et répète que les souhaits des rebelles seront exaucés, mais le chef rebelle n’est pas convaincu de la sincérité du roi. Les hommes du roi demeurent récalcitrants à appliquer toutes les volontés des rebelles. Une altercation éclate et William Walworth, lord-maire de Londres, pousse Tyler de son cheval et le tue<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. La situation devient très tendue lorsque les rebelles réalisent ce qui s’est passé, mais le roi agit avec calme et, en disant « Je suis votre capitaine, suivez-moi ! », il écarte l’attroupement de la scène du crime<ref group=Note>Certains historiens pensent que l’incident conduisant à la mort de Wat Tyler avait été planifié à l’avance par le conseil, de manière à donner un terme à la rébellion.</ref>. Pendant ce temps, Walworth réunit une force pour encercler l’armée rebelle, mais le roi demande la clémence et permet aux rebelles de se disperser et de rentrer chez eux<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Le roi révoque rapidement la charte des libertés et, comme les manifestations se poursuivent dans d’autres parties du pays, il va personnellement dans l’Essex pour mettre fin à la rébellion. Le Modèle:Date-, il défait à Billericay les derniers rebelles au cours d’une brève escarmouche, mettant définitivement un terme à la révolte des paysans<ref name="H231"/>. Malgré son jeune âge, Richard montre beaucoup de courage et de détermination dans sa prise en main de la rébellion. Il est probable que ces événements ont alerté le roi vis-à-vis des dangers de la désobéissance et de la peur à l’endroit de l’autorité royale, inspirant ainsi son règne en monarque absolu, absolutisme qui entraînera sa chute<ref name="Tuck"/>.

Véritables débuts politiques

Ce n’est qu’avec la révolte des paysans que Richard commence à être mentionné significativement dans les annales<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Le Modèle:Date-<ref name="Tuck"/>, il se marie avec Anne de Bohême, fille de [[Charles IV du Saint-Empire|Modèle:Nobr]], roi de Bohême et empereur du Saint-Empire romain germanique, et d’Élisabeth de Poméranie<ref>Modèle:Harvsp.</ref>,<ref group=Note>Le mariage a été accepté le 2 mai 1381. Modèle:Harvsp.</ref>. Ce mariage a une signification diplomatique, puisqu’en ces temps où l’Europe est divisée par le grand schisme d’Occident, la Bohême et le Saint-Empire romain germanique sont des alliés potentiels pour l’Angleterre dans la guerre de Cent Ans face à la France<ref group=Note>L’Angleterre et le Saint-Empire romain germanique reconnaissent le pape [[Urbain VI|Modèle:Nobr]] à Rome tandis que les Français traitent avec [[Clément VII (antipape)|Modèle:Nobr]] à Avignon.</ref>. Toutefois, ce mariage n’est pas très populaire en Angleterre. Malgré les sommes importantes allouées au Saint-Empire, l’alliance politique ne permet aucune victoire militaire<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Anne meurt en 1394, sans laisser d’héritier à Richard<ref>Modèle:Harvsp</ref>.

Michael de la Pole est intervenu dans les négociations pour le mariage<ref name="Tuck"/> ; il a la confiance du roi et s’implique de plus en plus à la cour et au gouvernement au fur et à mesure que Richard devient en âge de gouverner. Ce fils de commerçants ambitieux<ref group="Note">On dit de lui au Parlement qu’il a été « élevé de petit propriétaire au rang de comte ».</ref> est fait lord chancelier par Richard en 1383, puis comte de Suffolk deux ans plus tard, ce qui contrarie la noblesse de l’époque<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Un autre proche du roi est Robert de Vere, comte d'Oxford, le neveu d'Aubrey de Vere. Il apparaît comme le favori du roi à ce moment, d'autant plus qu'il a épousé sa cousine, Philippa de Coucy, en 1376. Le lignage de De Vere, bien que très ancien, est relativement modeste au sein de la noblesse anglaise<ref>Modèle:Harvsp.</ref> et son amitié avec le roi n’est pas non plus appréciée par les autres nobles. Ce mécontentement est exacerbé par l’élévation de De Vere au nouveau rang de duc d'Irlande en 1386<ref>Modèle:Harvsp, 442–443.</ref>. Le chroniqueur Thomas Walsingham suggère que la relation entre le roi et De Vere était de nature homosexuelle<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Fichier:Grand schisme 1378-1417.svg
Carte historique du Grand Schisme d'Occident.Modèle:Légende/DébutModèle:LégendeModèle:LégendeModèle:LégendeModèle:Légende/Fin

Le conflit franco-anglais est encore vif : la flotte franco-castillane menace régulièrement les côtes anglaises. Jean de Gand y voit l’occasion de faire valoir ses prétentions royales en Espagne. Il compte sur l’aide du roi du Portugal pour monter une coalition anglo-arago-portugaise et mener une expédition en Castille. Il demande Modèle:Unité au parlement en soulignant que cela permettrait de mettre fin aux raids franco-castillans qui gênent le commerce en Manche<ref name="min 256">Georges Minois, La Guerre de Cent Ans, Perrin 2008, Modèle:P..</ref>. Pour faire bonne figure, il obtient d’Modèle:Nobr que cette expédition soit considérée comme une croisade contre le roi clémentiste de Castille. Le parlement refuse pour deux raisons : le départ de l’homme fort du pays juste après la révolte des paysans est jugé risqué et il semble plus judicieux d’investir dans une croisade en Flandres pour défendre les intérêts commerciaux anglais contre l’avancée française que représente le mariage de Philippe le Hardi avec Marie de Flandre : l’homme fort du royaume de France est l’héritier du comté et prend pied en Brabant<ref name="min 256"/>.

Tandis que la volonté de la cour est de négocier, Jean de Gand et Thomas de Woodstock font pression pour organiser une campagne à grande échelle pour protéger les possessions anglaises en France<ref name="Tuck"/>. Une occasion se présente avec les prémices d’une révolte dans les Flandres. L’éventualité du renversement du comte Louis de Male lors de la révolte est vue d’un bon œil en Angleterre, même si on tarde à intervenir. Il en est effet délicat pour le gouvernement anglais de soutenir une rébellion alors qu’il vient seulement de mettre un terme à celle qui touchait l’Angleterre. Le jeune [[Charles VI de France|Modèle:Nobr]] entre lui rapidement en guerre, envoyant ses troupes vers les Flandres : il écrase les rebelles à la bataille de Roosebeke mais ne s’éternise pas car il doit mettre au pas les villes rebelles françaises, à commencer par Paris, après l’exemple donné en Flandre<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Le Parlement, inquiet pour Calais, finit par donner son accord à cette expédition le Modèle:Date-. C’est en fait une croisade urbaniste qui est envoyée (le contrôle de Bruges est un enjeu économique majeur pour les deux papes car le produit de la fiscalité pontificale en Europe du Nord y transite<ref>Jean Favier, La Guerre de Cent Ans, Fayard, 1980, Modèle:P..</ref>) menée par Henri le Despenser, évêque de Norwich et financée à grand renforts d’indulgences<ref name="Tuck"/>. Les Anglais profitent du retrait de Modèle:Nobr pour prendre les villes de Bourbourg, Bergues et Gravelines<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. L’expédition tourne au fiasco quand les Français montent une contre-croisade clémentiste et rassemblent une armée à Arras. L’évêque de Norwich se replie piteusement. À son retour, on lui demande des comptes et une procédure d’impeachment (mise en cause) est intentée contre lui<ref name="min 258">Georges Minois, La Guerre de Cent Ans, Perrin 2008, Modèle:P..</ref>.

Devant cet échec sur le continent, Richard se retourne contre l’allié de la France, l’Écosse. En 1385, le roi lui-même mène une expédition punitive au nord, mais sans succès, et son armée revient sans même avoir engagé le combat avec les forces écossaises<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Cet échec porte atteinte à son crédit, d’autant que pendant ce temps, les Écossais suppléés par une force française menée par Jean de Vienne ravagent le Northumberland<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Au même moment, une simple émeute à Gand empêche l’invasion française au sud de l’Angleterre<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Les relations entre Richard et son oncle se détériorent rapidement au gré des déboires militaires. La victoire portugaise sur les castillans à Aljubarrota ouvre de nouvelles perspectives à Jean de Gand et donne au roi d’Angleterre l’occasion d’éloigner son puissant oncle. Le Modèle:Date-, Modèle:Nobr le reconnaît comme roi de Castille à charge pour lui de la conquérir<ref name="min 258"/>. Alors que des rumeurs de complot contre sa personne circulent, Jean de Gand quitte l’Angleterre le Modèle:Date- à la tête de Modèle:Unité<ref name="Tuck"/>. Avec son départ, Thomas de Woodstock, devenu duc de Gloucester, et Richard FitzAlan, Modèle:4e comte d'Arundel, deviennent les chefs non officiels des opposants au roi et à ses courtisans<ref name="Tuck"/>.

Intervention des Lords Appellant

Fichier:Robert de Vere fleeing Radcot Bridge.jpg
Robert de Vere s’échappant de la bataille de Radcot Bridge (Froissart).

En envoyant une expédition en Castille, l’Angleterre prend le risque de déclencher un conflit majeur avec la France. Modèle:Nobr ne manque pas cette occasion de préparer une forte armée, et la menace d’une invasion française prend de l’ampleur en 1386. Elle n’a finalement jamais lieu, sur conseil du duc de Berry, oncle du roi de France<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Au cours de la session parlementaire d’octobre de cette année, Michael de la Pole — en tant que lord chancelier — demande une taxation d’un niveau sans précédent pour assurer la défense du royaume<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Plutôt que de consentir à sa requête, le parlement demande la démission du chancelier comme condition nécessaire avant de répondre à une quelconque demande<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. On présume que cette assemblée, qui sera connue plus tard sous le nom d’« Admirable Parlement », travaillait avec le soutien de Woodstock et FitzAlan<ref name="Tuck"/>,<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Le roi rejette dans un premier temps cette demande<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Ce n’est que lorsqu’il est menacé de destitution qu’il est forcé d’accepter, laissant partir de la Pole<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Celui-ci est jugé et condamné pour divers chefs d’accusations, parmi lesquels des mauvaises utilisations de fonds ou des fraudes<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Une commission est chargée de revoir et contrôler les finances royales pour un an<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Richard est profondément perturbé par cet affront fait à son autorité royale. De février à Modèle:Date-, il se lance dans une grande campagne dans le pays pour rassembler des soutiens autour de lui<ref>Modèle:Harvsp</ref>. En établissant Robert de Vere juge de Chester, il pose les fondements d’un pouvoir militaire loyal dans le Cheshire<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Il assure également la légitimité du juge en chef Robert Tresilian, qui soutient le roi dans l’idée que le parlement a agi dans l’illégalité et avec traîtrise<ref>Modèle:Article</ref>.

À son retour à Londres, le roi se retrouve confronté à Woodstock, FitzAlan et Thomas de Beauchamp, Modèle:12e comte de Warwick, qui accusent de trahison<ref group=Note>Le mot appeal à l’origine des « Lords Appellant », désignait en loi médiévale une charge criminelle, souvent une trahison.</ref> de la Pole, de Vere, Tresilian et deux autres loyalistes : le maire de Londres Nicolas Brembre, et Alexandre Neville, l’archevêque de York<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Ils les accusent notamment d’avoir conseillé au roi de traiter avec la France, et de lui livrer Calais. Ces accusations ne semblent pas fondées, mais elles permettent aux opposants au roi de s’assurer le soutien du peuple, qui déjà n’apprécie guère certains des favoris du roi et est enclin à croire à ces accusations<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Richard cherche à gagner du temps dans les négociations, espérant une arrivée de De Vere en provenance du Cheshire avec des renforts militaires<ref name="S187">Modèle:Harvsp.</ref>. Les trois comtes unissent alors leurs forces avec Henri de Bolingbroke, comte de Northampton, fils de Jean de Gand et futur roi Modèle:Nobr, et Thomas de Mowbray, comte de Nottingham — ce groupe est connu sous le nom des « Lords Appellant ». Le Modèle:Date-, ils interceptent de Vere à la bataille de Radcot Bridge, et le contraignent à quitter le pays<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Richard n’a alors plus de recours possible et doit accepter les demandes de ses opposants. Brembre et Tresilian sont condamnés et exécutés, tandis que de Vere et de la Pole — qui a désormais lui aussi quitté le pays — sont condamnés à mort par contumace lors de l’« Impitoyable Parlement » de Modèle:Date-<ref group=Note>Neville, en tant qu’homme d’Église, est privé de ses biens temporels, également par contumace, Modèle:Harvsp</ref>. Mais les Appellant vont encore plus loin et des chevaliers de Richard sont également exécutés, parmi lesquels Burley<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Ils parviennent ainsi à briser intégralement le cercle de favoris autour du roi<ref name="Tuck"/>.

Restauration de l’autorité royale

Gestion du conflit avec la France

Richard rétablit petit à petit un semblant d’autorité royale les mois suivant l’impitoyable parlement, grâce à trois facteurs. Tout d’abord, la politique étrangère agressive menée par les « Lords Appellant » échoue. En effet, leurs efforts pour construire une large coalition contre la France ne mènent à rien et le Nord de l’Angleterre est victime d’une incursion écossaise qui aboutit à la défaite anglaise d'Otterburn<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Ensuite, Richard a maintenant Modèle:Unité passés et peut désormais réclamer avec confiance le droit de gouverner lui-même<ref name="S203-4">Modèle:Harvsp.</ref>. Enfin, Jean de Gand revient en Angleterre en 1389 et une fois son différend avec le roi réglé, le vieil homme d’État agit comme modérateur auprès des politiques anglais<ref>Harriss (2005), Modèle:P..</ref>. En France, le jeune Modèle:Nobr, qui lui aussi subissait la tutelle de ses oncles, vient de prendre le pouvoir. Richard s’en inspire et le Modèle:Date-, il renvoie ses tuteurs<ref name="autVI278">Françoise Autrand, Modèle:Nobr, Fayard, février 1986, Modèle:P..</ref>. Insistant sur le fait que ses déboires passés sont uniquement liés à de mauvais conseillers, il remplace les principaux membres du gouvernement. Il veille toutefois à choisir des hommes en qui ses ennemis ont une certaine confiance pour ne pas les inquiéter<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Il dessine une politique bien différente de celle des Appellant, cherchant à faire la paix et à se réconcilier avec la France, et promet que cela permettra d’alléger le fardeau des taxes qui pèsent sur le peuple anglais<ref name="S203-4"/>. Il gouverne paisiblement lors des huit années suivantes, s’étant réconcilié avec ses adversaires d’autrefois<ref name="Tuck"/>. Les événements montrent plus tard qu’il n’a toutefois pas oublié ce qu’il a subi auparavant, notamment l’exécution de Simon de Burley qu’il lui est difficile d’oublier<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Même si Modèle:Nobr et ses conseillers (les marmousets sont liés à l’entourage du pape d’Avignon<ref name="autVI193">Françoise Autrand, Modèle:Nobr, Fayard, février 1986, Modèle:P..</ref>) veulent aussi parvenir à la paix, des motifs de tension avec la France persistent. En 1390, Modèle:Nobr veut prendre le flambeau d’une croisade en Italie pour mettre fin au Grand Schisme en installant [[Clément VII (antipape)|Modèle:Nobr]] à Rome et pour prendre Naples pour son cousin [[Louis II d'Anjou|Modèle:Nobr d'Anjou]] en conflit avec les Angevins de Hongrie<ref name="autVI248">Françoise Autrand, Modèle:Nobr, Fayard, février 1986, Modèle:P..</ref>. D’une part, l’Angleterre est dans l’obédience du pape de Rome et d’autre part, cela ferait passer la Provence et le Sud de l’Italie sous contrôle des Valois. Le frère du roi de France, Louis d'Orléans, marié à Valentine Visconti, qui y voit l’occasion de se tailler dans les États papaux une principauté à la mesure de ses ambitions, négocie le soutien de son beau-père dans cette expédition. Modèle:Nobr y met le holà et fait dire que si l’armée française part en Italie, l’armée anglaise traversera la Manche<ref name="autVI262">Françoise Autrand, Modèle:Nobr, Fayard, février 1986, Modèle:P..</ref>. Ceci met fin au projet de Modèle:Nobr qui accepte, le Modèle:Date-, le principe d’une rencontre au sommet<ref name="autVI262"/>. Des hommes tels que Léon d'Arménie ou Philippe de Mézières jouent de leur influence des deux côtés de la Manche pour obtenir la paix et une croisade commune contre les Turcs. L’entrevue des représentants de Modèle:Nobr et de Léon d’Arménie, qui doivent sceller la réconciliation par une croisade, doit avoir lieu à Amiens au carême 1392. Le Modèle:Date-, Jean de Gand rencontre le roi de France et il demande de conserver Calais, le comté de Poitou et le duché de Guyenne (les Anglais ne contrôlent plus en Aquitaine que Bordeaux alors qu’ils avaient obtenu en 1360 le tiers du royaume de France) et que soit payée la rançon de Jean le Bon.

Une fois la stabilité politique rétablie, Richard commence à négocier une paix durable avec la France. Une proposition faite en 1393 offre à l’Angleterre la possession de l’Aquitaine. Toutefois, elle n’est pas entérinée car la condition suivant laquelle le roi d’Angleterre devait rendre hommage au roi de France était inacceptable pour le peuple anglais<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Les négociations pour la paix peuvent très bien prendre fin lorsque [[Charles VI de France|Modèle:Nobr]] présente ses premiers symptômes de folie, laissant le gouvernement français dans une situation inconfortable. Mais Richard décide finalement de ne pas tenter de profiter de ces évènements et signe une première trêve, qui devra être suivie d’autres négociations<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Tandis qu’il cherche à faire la paix avec la France, Richard a une approche très différente de la situation en Irlande. Les territoires sous domination anglaise en Irlande sont menacés, et les seigneurs anglo-irlandais demandent au roi d’intervenir<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. La trêve avec la France offre une très bonne occasion pour intervenir dans ce pays où la couronne anglaise n’a que très peu d’influence. Un premier départ est ajourné à cause de la mort de la reine Anne le Modèle:Date-. Cet événement touche profondément le roi<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Finalement, à l’automne 1394, Richard part pour l’Irlande, où il reste jusqu’en Modèle:Date-. Son armée, composée de Modèle:Unité, est alors la plus grande force à débarquer sur l’île<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. La campagne est fructueuse et de nombreux chefs de clans irlandais se soumettent à la souveraineté anglaise<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Cette opération est une des plus grandes réalisations du règne de Richard, et elle contribue à renforcer la popularité du roi en Angleterre, même si la consolidation de la position anglaise en Irlande est de courte durée<ref name="Tuck"/>. Dès son retour, Richard reprend les négociations avec la France. C’est finalement une trêve de Modèle:Unité qui est signée en 1396<ref>Modèle:Harvsp.</ref>,<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, les accords pour une éventuelle paix étant bloqués par les visions des deux pays sur la ville de Calais<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Ce traité comprend notamment le mariage de Richard avec Isabelle de Valois, fille de [[Charles VI de France|Modèle:Nobr de France]]. Certaines craintes entourent ce mariage, car la princesse n’a que six ans et ne peut donner naissance à un héritier avant de nombreuses années<ref group=Note>Elle ne donne en fait jamais d’héritier, car Richard meurt quatre ans plus tard, Modèle:Harvsp.</ref>.

Dernières années tyranniques

À la fin des années 1390 commence la période du règne de Modèle:Nobr que les historiens qualifient de « tyrannique »<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Après avoir tout au long de son règne récompensé ses ennemis, Richard réhabilite ceux qui l’avaient autrefois soutenu, notamment les juges qui avaient affirmé son droit de gouverner seul qui sont rappelés d’Irlande. La plupart des autres exilés sont morts en exil, notamment Robert de Vere dont Richard fait rapatrier le corps pour qu’il soit inhumé en Angleterre<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Le Parlement de 1397 s’ouvre sur la proposition du roi d’accompagner Modèle:Nobr dans sa campagne en Italie, afin de sceller l’amitié avec la France<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Les Communes, ne voyant pas d’un très bon œil cette campagne et les frais qui l’accompagnent, rédigent une pétition relevant notamment les fortes dépenses de la maison royale. Le roi, vexé par ce qu’il considère comme un affront à ses prérogatives, rejette le contenu de cette pétition, bafouant un des droits des Communes<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Le roi arrête Woodstock, FitzAlan et Beauchamp en Modèle:Date-. On connaît mal les raisons de ces arrestations : même si une chronique suggère qu’un complot était prévu contre le roi, aucun indice ne confirme cette hypothèse<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Il est plus probable que Richard, se sentant désormais assez fort, a décidé de se venger des événements de 1386-1388 et d’éliminer d’éventuels ennemis<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Lors de la session parlementaire de Modèle:Date-, FitzAlan est le premier à être mis à l’épreuve. Après une chaude querelle avec le roi, il est condamné et exécuté<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Quand vient le tour de Thomas Woodstock, le comte de Nottingham annonce la mort de celui-ci alors qu’il était son prisonnier à Calais. Il est probable que Richard a commandité le meurtre de Woodstock, évitant ainsi de devoir exécuter un prince de sang<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Thomas de Beauchamp est également condamné à mort, mais sa vie est finalement épargnée et il est emprisonné. Le frère de FitzAlan, Thomas Arundel, archevêque de Cantorbéry, est quant à lui exilé<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Les persécutions de Richard se portent ensuite sur la province. Tandis qu’il s’assure de nouveaux soutiens dans divers comtés, il s’en prend à différents membres des instances locales qui avaient été loyaux aux Appellant. Les amendes levées sur ces hommes amènent des revenus importants à la couronne, mais la légalité de ces procédures demeure incertaine pour les chroniqueurs<ref name="Tuck"/>.

Fichier:Johnofgaunt.jpg
Jean de Gand d'après un portrait de 1593. Au centre des politiques anglaises pendant plus de trente ans, sa mort en 1399 conduit à une insécurité.

Ces actions ont été rendues possibles par la collusion de Jean de Gand, mais également par le soutien de nombreux hommes qui doivent leur prééminence à Richard, et qui sont désobligeamment appelés « Duketti »<ref name="Saul (2005), p. 63.">Modèle:Harvsp.</ref>. Jean et Thomas Holland, le demi-frère et le neveu du roi, respectivement comtes de Huttingdon et de Kent, sont promus aux rangs de ducs d’Exeter et de Surrey. Parmi les autres loyalistes on compte Jean de Beaufort, comte de Somerset, Édouard d'York, comte de Rutland, John Montagu, comte de Salisbury, et Thomas le Despenser<ref group=Note>Beaufort est le plus âgé des enfants que Jean de Gand eut avec Katherine Swynford ; enfants illégitimes auxquels Richard donne une légitimité en 1390. Il est nommé marquis de Dorset ; marquis étant un titre relativement nouveau en Angleterre à cette époque. Rutland, héritier d’Edmond de Langley, est nommé duc d’Aumale. Montacute succède à son oncle William Montacute comme comte de Salisbury un peu plus tôt la même année. Despenser, arrière-petit-fils de Hugues le Despenser le jeune, favori d’[[Édouard II d'Angleterre|Modèle:Nobr d’Angleterre]] et exécuté pour trahison en 1326, se voit offrir le comté de Gloucester.</ref>. Le roi peut dès lors récompenser tous ces hommes avec les terres confisquées aux Appellant et leurs proches et avec les revenus correspondant à leurs nouveaux rangs<ref name="M483-4">Modèle:Harvsp.</ref>.

Mais une menace à l’autorité de Richard persiste avec la maison de Lancastre représentée par Jean de Gand et son fils Henri de Bollingbroke. Les Lancastre ne sont pas seulement la plus riche famille d’Angleterre, ils sont de lignée royale, et ainsi des candidats à la succession de Richard, qui n’a pas d’enfant<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Une querelle éclate dans le cercle très fermé de la cour en Modèle:Date- entre Henri et Thomas Mowbray — qui sont devenus respectivement duc de Hereford et duc de Norfolk<ref name="M483-4"/>. Selon Henri, Mowbray aurait déclaré qu’ils allaient tous deux pouvoir prétendre à la succession au trône, en tant qu’anciens « Lords Appellant ». Mowbray nie avoir tenu ces propos, qui sont assimilables à de la trahison<ref name="Saul (2005), p. 63."/>. Un comité parlementaire décide qu’ils doivent régler ce problème par un duel mais, au dernier moment, Richard choisit de les exiler, Thomas Mowbray à vie et Henri de Bollingbroke pour dix ans<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Le Modèle:Date-, Jean de Gand meurt. Plutôt que de faire d’Henri son héritier, Richard prolonge son exil indéfiniment et le déshérite<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Il se sent alors un peu plus en sécurité, Henri vivant désormais à Paris. Toutefois, il n’est pas complètement à l’abri, car les Français, qui s’intéressent à tout ce qui peut perturber Richard et sa politique de paix, n’ont pas accueilli Henri par hasard<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Richard quitte le pays en mai pour une nouvelle expédition en Irlande<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Destitution et mort

Fichier:Richard II arrest.jpg
Richard, arrêté par Henry Percy, comte de Northumberland (Froissart).

En Modèle:Date-, en France, Modèle:Noble prend le contrôle de la cour de Modèle:Noble, lequel est la proie de crises répétées de délire paranoïaque et schizophrène. La politique de « rapprochement » avec la couronne anglaise ne convient pas aux ambitions politiques de Louis. C’est pourquoi il juge opportun de laisser Henri de Bollingbroke retourner en Angleterre<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Avec un petit groupe de partisans, Henri débarque à Ravenspurn, dans le Yorkshire, à la fin du mois de Modèle:Date-<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Des hommes venus des quatre coins du pays s’allient bientôt à lui. Lorsqu’il rencontre Henry Percy, comte de Northumberland, qui a ses propres désaccords avec le roi, Bollingbroke précise bien que son seul objectif est de récupérer ses biens. Percy le prend au mot et décide de ne pas se mêler de cela<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. La plupart des chevaliers et hommes de confiance du roi l’ont suivi en Irlande, et Henri ne rencontre pas réellement de résistance lors de sa campagne vers le sud. Edmond de Langley, duc d'York, chargé de protéger le royaume en l’absence du roi, n’a guère d’autres solutions que de prendre le parti d’Henri<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Pendant ce temps, le retour d’Irlande de Richard est retardé et il ne débarque pas au pays de Galles avant le Modèle:Date-<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Il prend alors la direction de Conwy où il rencontre le comte de Northumberland le Modèle:Date- pour négocier<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Une semaine plus tard, Modèle:Nobr se rend à Henri au château de Flint contre la promesse d’avoir la vie sauve<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Les deux hommes rentrent alors à Londres, le roi prisonnier faisant toute la route derrière Henri. À son arrivée le Modèle:Date-, il est enfermé dans la tour de Londres<ref>Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="herodote"/>.

Henri est maintenant fermement résolu à monter sur le trône, mais il lui faut justifier cette action<ref name="Tuck"/>. Il est souvent dit que Richard, du fait de sa tyrannie et de sa mauvaise gouvernance, s’est rendu lui-même indigne d’être roi<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Toutefois, Henri n’est pas le mieux placé dans l’ordre de succession au trône ; l’héritier est en fait Edmund Mortimer, qui descend du second fils d’[[Édouard III d'Angleterre|Modèle:Nobr]], Lionel d'Anvers. Le père d’Henri, Jean de Gand, n’est que le troisième fils d’Modèle:Nobr<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Il règle ce problème en soulignant le fait qu’il descend d’une ligne directe « mâle » tandis que Mortimer est héritier par sa grand-mère<ref group=Note>Bien que la tradition soit de transmettre les comtés par lignée masculine, aucune tradition n’existe pour la succession au trône d’Angleterre. Un précédent existe un France où les prétentions pour le trône de France par le roi d’Angleterre ont été invalidées car passant par la lignée féminine, ce qui est à l’origine de la guerre de Cent Ans.</ref>. Officiellement, Richard accepte volontairement de laisser sa couronne à Henri le Modèle:Date-<ref>Modèle:Article.</ref>. Bien que cela soit peu probable, le Parlement réuni le Modèle:Date- accepte l'abdication de Richard. Henri est couronné Modèle:Nobr d’Angleterre le Modèle:Date-<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

La destinée exacte de Richard après sa destitution n’est pas très claire. Il reste dans la tour de Londres avant d’être emmené au château de Pontefract peu de temps avant la fin de la guerre<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Bien que le roi Henri lui ait, dans un premier temps, promis la vie, il change rapidement d’avis lorsque les comtes d’Huntingdon, Kent, Salisbury et Rutland, ainsi que Thomas le Despenser — tous déchus du rang que Richard leur avait offert — commencent à comploter pour assassiner le nouveau roi et restaurer Richard au pouvoir<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Bien qu’il l’ait anticipé, ce complot montre les risques qu’encourt Henri s’il laisse Richard en vie. Richard meurt en captivité aux alentours du Modèle:Date-, bien que de sérieux doutes planent quant à la date exacte et la cause réelle de sa mort<ref name="Tuck"/>. Le corps est emmené dans la cathédrale Saint-Paul le Modèle:Date-, avant d’être enterré dans l’église de Kings Langley le Modèle:Date-. Des rumeurs selon lesquelles Richard serait toujours en vie persistent un temps, mais ne gagnent jamais vraiment de crédit en Angleterre<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. En Écosse, un homme identifié comme Richard est logé dans le château de Stirling par le duc d’Albany Robert Stuart et se dit être un personnage important, responsable de plusieurs intrigues lollards et contre les Lancastre en Angleterre. Le gouvernement d’Modèle:Nobr dénonce une imposture, et plusieurs sources de part et d’autre de la frontière suggèrent que l’homme en question souffre de troubles mentaux. Il est même décrit par certains comme un mendiant au moment de sa mort en 1419. Il est toutefois enterré comme un roi dans le monastère dominicain de Stirling. Pendant ce temps, en 1413, [[Henri V d'Angleterre|Modèle:Nobr]] — dans l’optique d’expier la faute de son père et de faire taire les rumeurs sur Richard — décide de déplacer le corps de Richard vers sa dernière demeure à l’abbaye de Westminster. Là, Richard a lui-même préparé une tombe élaborée où se trouve déjà le corps de sa femme Anne<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

La personnalité de Modèle:Nobr

Caractère et image

Les historiens contemporains, même les moins favorables au roi, s’accordent pour dire que Richard est un « très beau roi », avec « une figure blanche, ronde et féminine ». Il manque d’ailleurs de virilité<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Il est grand et athlétique<ref group="Note">Quand sa tombe est ouverte en 1871, on s’aperçoit qu’il mesurait Modèle:Unité.</ref>,<ref>Modèle:Harvsp, citant John Gower et Historia vitæ et regni Ricardi Modèle:II.</ref> Il est intelligent et s’exprime bien, même s’il a tendance à bégayer quand quelque chose le tourmente<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Le portrait de l’abbaye de Westminster semble être une représentation honnête du roi, mais le Wilton Diptych le montre bien plus jeune qu’il ne l’est à l’époque de sa réalisation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Il est catholique et devient à la fin de son règne un opposant à l’hérésie lollarde<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Il se dévoue particulièrement au culte d’Édouard le Confesseur et, aux environs de 1395, ses armoiries se voient ajouter le blason d’Édouard le Confesseur<ref name="Tuck"/>. Il n’est pas un roi guerrier à l’image de son grand-père, mais apprécie néanmoins les tournois et les chasses<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Fichier:King Richard II from NPG (2).jpg
Portrait anonyme de Modèle:Nobr de la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.

La pièce [[Richard II (Shakespeare)|Modèle:Nobr]] de William Shakespeare contribue fortement à bâtir l’image de Richard auprès du grand public. Dans la pièce, Richard est un roi irresponsable, cruel et rancunier, qui n’accède à un semblant de splendeur qu’une fois destitué<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Il ne s’agit cependant que d’une fiction dans laquelle Shakespeare fait de nombreuses omissions et prend quelques libertés dans la rédaction de son œuvre. Il base sa pièce sur les travaux d’Édouard Hall et Samuel Daniel, qui s’inspirent eux-mêmes de chroniqueurs comme Thomas Walsingham<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Hall et Daniel sont des historiens de la dynastie des Tudor, hostiles à Richard<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. La vision des Tudor, renforcée par Shakespeare, voit une continuité dans les désordres civils s’étalant des mauvais choix de Richard jusqu’à l’accession au trône d’[[Henri VII d'Angleterre|Modèle:Nobr]] en 1485<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. L’idée suivant laquelle Richard tient une large part de responsabilité dans la guerre des Deux-Roses reste dominante jusqu’au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, mais est remise en cause au cours du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Les historiens modernes préfèrent étudier la guerre des Deux-Roses indépendamment du règne de Modèle:Nobr<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

L’équilibre mental de Richard est un sujet majeur de discussion depuis que les premiers historiens académiques se sont intéressés au sujet au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. Un des premiers historiens modernes à travailler sur la personnalité de Modèle:Nobr est l’évêque William Stubbs. Pour celui-ci, Richard souffre, à la fin de son règne, d’un certain déséquilibre mental<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Selon l’historien Anthony Steel, qui a écrit une biographie complète du roi, Richard souffre de schizophrénie<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Cette hypothèse est par la suite remise en cause par Vivian Hunter Galbraith pour qui aucune base historique ne valide un tel diagnostic<ref name="Galbraith">Modèle:Article.</ref>. Il est suivi par d’autres historiens, comme Anthony Goodman et Anthony Tuck<ref name="Tuck"/>. Nigel Saul, qui a écrit une biographie de Modèle:Nobr, concède que — même si ce n’est pas une base pour fonder un quelconque trouble mental — Modèle:Nobr montre à plusieurs reprises des signes de narcissisme<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Une des questions fondamentales concernant le règne de Richard est la raison de son échec final. Sa façon de régner marque les prémices de la monarchie absolue, et sert plus tard d’exemple à la dynastie des Tudor<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Plus récemment, on a rapproché le concept de la royauté de Richard à celui de ses prédécesseurs, considérant que c’est en restant dans le cadre de la monarchie traditionnelle qu’il a pu mettre en œuvre la plupart de ses réalisations<ref name="Tuck"/>,<ref name="W63">Modèle:Harvsp.</ref>. Toutefois, ses agissements sont trop extrêmes. Ainsi, alors que l’absence de guerre aurait dû provoquer une réduction des taxes, afin de maintenir Richard en bons termes avec le Parlement, ce ne fut jamais réellement le cas. En effet, l’opulence de la cour et la présence d’artistes autour du roi sont des sources de dépenses égales aux guerres, sans en apporter les mêmes profits<ref name="S439"/>. La confiance exclusive de Richard dans le comté du Cheshire diminue également le soutien dont il bénéficie dans le reste du pays<ref>Modèle:Harvsp, 444–445.</ref>. Ainsi, comme le conclut Simon Walker : « ce qu’il disait n’était, en termes contemporains, jamais injustifié ou inaccessible ; c’est la manière dont il cherchait à l’atteindre qui l’a trahi »<ref name="W63"/>.

La culture de la cour

Fichier:Wilton diptych.jpg
Le diptyque de Wilton : Richard vénérant la Vierge et l’Enfant, accompagné par ses saints-patrons : Edmond d'Est-Anglie, Édouard le Confesseur et Jean le Baptiste (de gauche à droite).

Dans les dernières années de son règne, et particulièrement après l’élimination des « Appellant » en 1397, Richard jouit d’un véritable monopole du pouvoir dans le pays, une situation peu commune dans l’Angleterre médiévale<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. À cette période, une culture de cour particulière émerge, plus poussée que ce que l’on a pu connaître auparavant. Alors que le roi est auparavant appelé simplement « your highness » (« votre grandeur »), on s’adresse maintenant à lui régulièrement comme « your royal majesty » (« votre majesté royale ») ou « your high majesty » (« votre haute majesté »). On dit parfois que, lors de festivals solennels, le roi s’assied sur son trône pendant des heures sans parler tandis que chaque personne qu’il regarde doit se mettre à genou devant lui<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Ce haut respect de la dignité et toute cette somptuosité sont importés des cours du continent ; non seulement les cours de France et de Bohême, d’où proviennent les deux femmes du roi, mais également de la cour du Prince Noir en Aquitaine<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

L’approche de la royauté de Richard prend racine dans sa forte croyance en la prérogative royale, inspirée dans son enfance par l’affront fait à son autorité une première fois par la révolte de paysans, puis par les « Lords Appellant »<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Richard rejette l’approche de la noblesse qu’avait son grand-père [[Édouard III d'Angleterre|Modèle:Nobr]]. La cour d’Édouard était une cour militaire, fondée sur l’interdépendance entre Édouard et ses capitaines militaires de confiance<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Du point de vue de Richard, cela donne trop de pouvoir aux nobles. Pour éviter d’avoir à dépendre de la noblesse dans le domaine militaire, il mène une politique de paix envers la France<ref name="S439">Modèle:Harvsp.</ref>. Dans le même temps, il développe sa propre garnison, plus grande que celle de n’importe quel roi d’Angleterre avant lui, et lui donne des livrées portant son écusson et son emblème, le cerf blanc<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, également portées par les anges dans le diptyque de Wilton. Il est ensuite libre de développer une atmosphère courtoise dans laquelle le roi est une figure distante et vénérée, et les arts et la culture ont une place centrale<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Le mécénat et les arts

Fichier:Westminster Hall edited.jpg
Le Westminster Hall au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.

Toujours en vue de consolider son autorité, Richard tente de cultiver son image. Comme aucun roi d’Angleterre avant lui, son portrait est peint sur de somptueux tableaux à sa gloire<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Deux de ces œuvres sont parvenues jusqu’à nous : le portrait du roi grandeur nature de l’abbaye de Westminster (1390) et le diptyque de Wilton (1394 – 99), une œuvre facilement transportable qui est vraisemblablement réalisée pour accompagner le roi lors de sa campagne en Irlande<ref>Alexander et Binski, Modèle:Pp.. Voir également Levey, Modèle:P..</ref>. Il s’agit d’un des rares exemples anglais d’art gothique, qui se développe à l’époque dans les cours du continent, notamment à Prague et Paris<ref>Levey, Modèle:P..</ref>. Les dépenses de Richard en joyaux et riches textiles dépassent de loin celles consacrées aux peintures mais, comme pour les enluminures, il paraît peu probable de retrouver de tels objets que l’on puisse clairement associer à Richard. Toutefois, on peut parler d’une couronne d’exception, « un des plus fins accomplissements de l’orfèvrerie gothique » qui aurait appartenu à la reine Anne<ref group=Note>Alexander and Binski, Modèle:Pp.. Elle est mentionnée dans la collection royale de 1399 et accompagne Blanche, la fille d’Modèle:Nobr, lors de son mariage en Bavière. Elle est toujours à Munich à l’heure actuelle. image Voir également Richard's Treasure roll, The Institute of Historical Research and Royal Holloway. Consulté le 12 octobre 2008.</ref>.

Parmi les plus grands projets architecturaux de Richard, on compte le Westminster Hall, qui est reconstruit en profondeur durant son règne<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, peut-être en réponse à la réalisation, en 1391, du magnifique hall du château de Kenilworth par Jean de Gand. Quinze statues de rois à taille humaine sont placées dans des niches creusées dans les murs, et la charpente réalisée par le charpentier du roi Hugh Herland, « la plus grande création de l’architecture médiévale en bois », permet de remplacer les trois ailes romanes par un vaste espace ouvert, avec un dais permettant à Richard de s’asseoir en solitaire<ref group=Note>Alexander and Binski, Modèle:Pp.. Seulement six des statues, bien dégradées, persistent aujourd’hui, et le dais a été remodelé, mais dans l’ensemble le hall demeure tel que Richard et son architecte Henri Yevele l’avaient laissé.</ref>.

La littérature est également très importante à la cour de Richard, car c’est à cette période que l’anglais devient une langue littéraire<ref name="Tuck"/>. Peu d’indices permettent de lier directement Richard à la poésie, mais c’est néanmoins au sein de sa cour que cet art devient florissant<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Le plus grand poète de l’époque, Geoffrey Chaucer, sert le roi comme diplomate, douanier et clerc au King’s Works alors qu’il écrit en parallèle la plupart de ses œuvres les plus connues<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Il est également au service de Jean de Gand et écrit Le Livre de la Duchesse, éloge de Blanche de Lancastre, la femme de Jean de Gand<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Le collègue et ami de Chaucer, John Gower, écrit ses Confessio Amantis sur demande de Richard, bien qu’il se querelle avec lui quelques années plus tard<ref>Modèle:Harvsp, 437.</ref>.

Ascendance

Modèle:Boîte déroulante/début

Modèle:Ancêtres-compact5

Modèle:Boîte déroulante/fin

Armoiries

Les armoiries de Modèle:Nobr connaissent trois évolutions. À l’origine, il porte une brisure des armes de son père.
Cela donne : écartelé en 1 et 4 d’azur semé de fleurs de lys d’or et en 2 et 3 de gueules aux trois léopards d’or armés et lampassés d'azur, à un lambel d’argent brochant sur le tout, le pendant central chargé d’une croix de gueules.

Quand son père meurt en 1376, il hérite de la principauté de Galles et du blason paternel. La croix disparait du pendant central.
Cela donne : écartelé en 1 et 4 d’azur semé de fleurs de lys d’or et en 2 et 3 de gueules aux trois léopards d’or armés et lampassés d'azur, à un lambel d’argent brochant sur le tout.

Quand son grand-père Modèle:Nobr meurt en 1377, il hérite du royaume d’Angleterre et du blason de ses rois. Le lambel d’argent disparaît. Les fleurs de lys sont plus petites et plus nombreuses.
Cela donne : écartelé en 1 et 4 d’azur semé de fleurs de lys d’or et en 2 et 3 de gueules aux trois léopards d’or armés et lampassés d'azur.

Peu après, il associe ses armes avec celles — mythiques — du roi Édouard le Confesseur. Une croix d’or s’ajoute.
Cela donne : parti en 1 d’azur, à la croix fleuronnée d’or, accompagnée de cinq merlettes du même, et en 2 écartelé en 1 et 4 d’azur semé de fleurs de lys d’or et en 2 et 3 de gueules aux trois léopards d’or armés et lampassés d'azur.

Bibliographie

Chroniques

Sources secondaires

Notes et références

Notes

Modèle:Références

Références

Modèle:Traduction/Référence Modèle:Références

Liens externes

Modèle:Liens

Modèle:Succession/Début Modèle:Succession/Ligne Modèle:Succession/Fin Modèle:Palette

Modèle:Portail Modèle:Méta bandeau{{#ifeq:|| {{#if:||}} |}}{{#if:||{{#switch:46985902

 |oldid=
 |XXXXXX=
 |XXXXXXX=
 |XXXXXXXX=
 |#default={{#if:46985902||}}
 }}

}}