Édouard de Woodstock
Modèle:Voir homonymes Modèle:Sources à lier Modèle:Infobox Rôle monarchique Édouard de Woodstock, dit le Modèle:Citation<ref>Son surnom de Prince Noir Modèle:Incise serait dû à la couleur de son armure, mais il n'était pas utilisé par ses contemporains et n'apparaît pour la première fois qu'en 1568 dans la Chronicle of England de Richard Grafton. Pour certains de ses détracteurs, il devait ce surnom moins à la couleur de la housse qui recouvrait son armure et qui le rendait reconnaissable durant les batailles qu'à sa supposée « noirceur d'âme ».</ref> (Modèle:Lang-en), né le Modèle:Date de naissance- à Woodstock et décédé le Modèle:Date de décès- à Westminster, prince de Galles, comte de Chester, duc de Cornouailles et prince d'Aquitaine, est le fils aîné d'Modèle:Noble et de Philippa de Hainaut.
Biographie
Édouard, fils aîné de la reine d'Angleterre Philippa de Hainaut et du roi Modèle:Noble, naît au palais de Woodstock, près d'Oxford, le Modèle:Date-. Durant son enfance, ses loisirs sont les jeux de la balle et d'argent, la chasse au faucon et les récitals de ménestrels. Ses précepteurs sont Walter Burley et le chevalier de Hainaut Wauthier ou Walter de Masny. Il est « gardien du royaume » lors de sa huitième année, alors que son père est en Flandre afin de contracter des alliances contre le royaume de France.
Déjà habitué et formé aux tournois, Édouard de Woodstock débarque le Modèle:Date- à Saint-Vaast-la-Hougue, guerroie en Normandie aux côtés de son père, et connaît sa première grande bataille à Crécy en 1346 où il commande l'aile droite de l'armée anglaise à l'aide du comte de Warwick. Modèle:Refnec.
À la suite d'une révolte sévèrement matée dans son comté de Chester, il est nommé lieutenant de Gascogne. Mandaté par son père, il arrive à Bordeaux le Modèle:Date- pour protéger les possessions anglo-aquitaines contre les Français. Deux semaines plus tard, il mène une campagne à travers le Sud-Ouest, maraudant à travers les comtés de Juillac, d'Armagnac et d'Astarac. En Languedoc, nombre de villes et de villages sont la proie de la soldatesque, de véritables actes de terreur étant menés à Montgiscard, à Carcassonne et Narbonne. Le but n'est pas de soumettre à la couronne anglaise les terres conquises, mais de les piller pour affaiblir et ruiner le camp français. Il détruit Castelnaudary le Modèle:Date-. Il écrit à son père le jour de Noël, pour l'informer de son succès.
Au printemps de 1356, sa réputation de stratège et la crainte qu'il inspire lui permettent de lever une armée disparate composée surtout d'Anglais, de Gallois, et de Gascons. Cette campagne de 1356 le conduit à travers le Poitou en passant par Bourges qu'il ne parvient pas à enlever, prenant Vierzon.
Ralentie par son considérable butin et fatiguée par les combats, sa troupe se replie vers Bordeaux et, à Maupertuis, près de Poitiers, Édouard et ses hommes infligent une sévère défaite aux Français qui les poursuivent. C'est lors de cette bataille de Poitiers, le Modèle:Date-, qu'Édouard capture le roi Modèle:Noble, ouvrant la voie à une demande de rançon. Cette année-là, il mène ses troupes au pillage de Trappes (déjà fortement ravagée par Modèle:Noble).
En 1360, le traité de Brétigny accorde au roi Modèle:Noble des terres en plus de son duché d'Aquitaine « traditionnel » qui s'étend approximativement de Saintes à Bayonne, en passant par sa capitale, Bordeaux : le Quercy, le Périgord, l'Angoumois, le nord de la Saintonge, le Limousin, le Rouergue, la Bigorre, le comté d'Armagnac, l'Agenais et le Poitou. Ces territoires Modèle:Incise constituent une principauté (1362) qu'il gouverne sur place jusqu'au début de 1371. Édouard est nommé prince d'Aquitaine par son père le Modèle:Date-, et le reste jusqu'à son abdication le Modèle:Date-.
Il se marie le Modèle:Date- en Angleterre à Windsor avec sa cousine Jeanne de Kent. Modèle:Refnec. Les taxes qu'il impose sur le territoire de sa principauté pour les financer étant considérables, une partie de la noblesse et de la bourgeoisie commencent à montrer des signes de mécontentement ; l'un des plus puissants seigneurs de la région, le comte d'Armagnac, fidèle à la maison capétienne, prend la tête d'une révolte contre l'héritier anglais.
Le contexte des « chevauchées »
Les chroniqueurs du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle blâment souvent le prince pour le sac de Limoges (Modèle:Date-). Selon Froissart, Modèle:Unité furent tuées ce jour-là. Cependant, le chroniqueur local de l'abbaye Saint-Martial ne mentionne que Modèle:Nobr, combattants inclus<ref>Modèle:Article.</ref>. La ville de Limoges était divisée en deux entités distinctes : la « Cité » et le « Château ». Le Prince Noir n'attaque que la « Cité » dominée par l'évêque Jean de Cros, qui l'avait trahi, et non le « Château » qui lui reste fidèle jusqu'en 1372.
Toutefois, depuis son arrivée en Aquitaine en 1355, jusqu'à son retour définitif en 1371 pour cause de maladie, il organise durant seize années une interminable suite de chevauchées marquées par des pillages, des destructions, des ravages et des incendies, tant contre ses adversaires en dehors de ses provinces que contre ceux qui contestent son autorité en ses terres.
Modèle:Article détaillé La chevauchée de la première année, organisée depuis Bordeaux, se déroule entre Modèle:Date- et Modèle:Date-, visant essentiellement le Languedoc jusqu'à Narbonne et aux abords de Béziers en passant par Carcassonne. Les archives ont permis de reconstituer le détail des dévastations qui sont rapportées par plusieurs chroniqueurs médiévaux comme Geoffroy le Baker ou Froissart, parfois jour après jour en décrivant les incendies et les pillages Modèle:Incise. L'expédition ravage d'abord l'Armagnac, détruit Mirande, Simorre, (Lombez semble épargnée) et Saint-Lys le Modèle:Date-. Le Modèle:Date-, le prince traverse à gué la Garonne et l'Ariège vers Portet<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> et couche à Falgarde. Le lendemain, après l'incendie de Castanet, il s'élance sur le « chemin du roi » et détruit tous les villages du Nord-Lauragais : Baziège, Villefranche, Avignonet-Lauragais, Castelnaudary.
À Carcassonne, la ville haute (cité) demeure inviolée, mais la ville basse disparaît en grande partie dans les flammes. À Narbonne, les faubourgs ou barris, dépourvus de défenses sont détruits tandis que la cité et le bourg fortifiés résistent ; hors des murs, apparemment épargnés par l'ennemi, ne s'élèvent plus que quelques hôpitaux, églises et couvents, notamment ceux des quatre principaux ordres mendiants (franciscains, dominicains, augustins et carmes). Revenant sur ses pas, passant par Auterive, qu'il épargne, Édouard prend le chemin de Gascogne, incendie Miremont, traverse la Garonne à Noé, détruit Carbonne, Gimont et gagne ses terres bordelaises sans difficulté.
Le Prince Noir, relate Froissart, ne peut pénétrer dans Montgiscard à cause de l'incendie, et on prit deux « exploratores » qui révélèrent que le comte d'Armagnac était bien à Toulouse avec ses hommes d'armes. L'armée du roi de France, trop lente pour s'interposer, se contente de descendre pour la défense de Toulouse qui n'est jamais attaquée. À la fin de cette première chevauchée, les bandes armées anglo-aquitaines repartent avec de lourds chariots de butin, laissant derrière elles les ruines fumantes de plus de Modèle:Nobr et villages. Lors du trajet retour, par une route méridionale, Limoux est détruit ainsi que Fanjeaux (le monastère de Prouille est néanmoins épargné)<ref>Jean Odol, Couleurs du Lauragais, Modèle:N°, Modèle:Date-.</ref>.
Modèle:Article détaillé L'année suivante une seconde expédition du Prince noir commence le Modèle:Date- par le départ des troupes anglaises de Bordeaux qui dévastent une grande partie du Bergeracois, du Périgord, du Nontronnais, du Confolentais, du Nord-Ouest du Limousin, de la Marche, du Boischaut, de la Champagne berrichonne, du Berry, de la Sologne, du sud de la Touraine, du Poitou et se termine par la bataille de Poitiers le Modèle:Date-.
Prises de possessions en Aquitaine
Signataire du traité de Libourne, le Prince Noir aide également le roi de Castille détrôné Pierre le Cruel en Espagne où il bat à nouveau les Français, menés par Bertrand du Guesclin et son cousin Olivier de Mauny (finalement vainqueur de cette guerre de succession), à Nájera en 1367. Cette expédition est encore un succès militaire, mais le refus de Pierre le Cruel de payer les frais de l'expédition met le prince dans de terribles difficultés financières. Il ne peut récupérer de cette expédition qu'une énorme spinelle rouge (qu'on croyait à l'époque être un rubis) qui rejoint les joyaux de la Couronne britannique et est désormais connue comme le Rubis du Prince Noir<ref name=hug>Modèle:Lien web.</ref>.
À son retour en Aquitaine, il convoque les trois états de sa principauté à Angoulême — ville dans laquelle il séjourne avec plusieurs de ses proches à diverses reprises entre 1363 et 1371 et où il tient une cour brillante, parallèle à celle de Bordeaux<ref>Jean Froissart, Chroniques, Modèle:Vol., J. A. Buchon éd., 1824, Modèle:P..</ref>. Ceux-ci acceptent la levée d'un fouage (taxe levée sur chaque foyer) pour restaurer les finances du prince (Modèle:Date-). Mais le comte d'Armagnac Modèle:Jean Ier s'y oppose fermement. Il cherche le soutien du roi de France Modèle:Noble qui s'empresse d'accepter son appel contre le prince, le Modèle:Date-. Personne n'est dupe de la manœuvre : en acceptant cet appel, Modèle:Charles V signifie implicitement qu'il se considère comme suzerain du prince d'Aquitaine, ce qui remet en cause les clauses du traité de paix de Brétigny-Calais. Le comte d'Armagnac entraîne à ses côtés son parent, le seigneur Arnaut d'Albret, et il appuie les offensives militaires de Louis, duc d'Anjou, lieutenant du roi Modèle:Charles V en Languedoc.
Les terres de la principauté d'Aquitaine cédées au traité de Brétigny-Calais sont systématiquement reconquises par les Français, dirigés par le duc d'Anjou, entre 1369 et 1372, à la suite de l'appel du comte d'Armagnac. Modèle:Refnec.
Retour définitif en Angleterre et mort
Édouard semble avoir contracté la dysenterie pendant son expédition espagnole, ce qui limite ses capacités physiques. Il met Limoges à sac le Modèle:Date-. Malade et exténué, il retourne définitivement en Angleterre en Modèle:Date-, laissant son frère Jean de Gand, duc de Lancastre, responsable de l'Aquitaine<ref>Georges Minois, La Guerre de Cent ans, Perrin 2008, Modèle:P..</ref>.
Il amène avec lui son jeune fils, né en 1367 au palais archiépiscopal de Bordeaux, le futur Modèle:Noble (1377-1399).
Parmi ses compagnons de lutte et ses hauts officiers se trouvent John Chandos<ref>Mort le Modèle:Date- à Morthemer, Poitou.</ref>, lieutenant d'Modèle:Noble- chargé de prendre possession des terres cédées au traité de Brétigny-Calais (1361-1362), puis connétable d'Aquitaine (1363-1370) ; Thomas Felton, sénéchal de la principauté d'Aquitaine (1363-1377) ; les Gascons Johan de Greilly, captal de Buch<ref>Mort le Modèle:Date-, prisonnier du roi de France à Paris.</ref>, connétable d'Aquitaine de 1370 à sa capture par les Français en 1372, et Bernard de Brocas, connétable de Bordeaux (1330-Modèle:Date-), dont le gisant est visible dans l'abbaye de Westminster (St Edmund's Chapel) ; le Saintongeais Guichard d'Angle<ref>Mort en 1380 à Londres.</ref>, l'un des deux maréchaux d'Aquitaine (1363-1372), tuteur du futur roi Modèle:Richard II, nommé comte de Huntingdon (1377-1380) ou encore les grands seigneurs poitevins Modèle:Guillaume VII Larchevêque, seigneur de Parthenay et Louis d'Harcourt, vicomte de Châtellerault, forcés de se soumettre en Modèle:Date- au roi de France après le siège de Thouars.
Le prince meurt d'hydropisie<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> en 1376, un an avant son père Modèle:Noble, et est enterré dans la cathédrale de Canterbury en Angleterre où l'on peut encore voir son gisant en bronze, avec camail lacé sur les bords du casque, brassières en plaques de métal, gants à broches de fer, surcot portant les armes d'Angleterre et de France<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Modèle:Refnec.
Ascendance
Dans la culture
- Série romanesque La lumière et la boue de Michel Peyramaure :
- Modèle:Nobr : Quand surgira l'étoile absinthe ;
- Modèle:Nobr : L'empire des fous ;
- Modèle:Nobr : Les roses de fer.
- Confessions du Prince Noir de Fabrice Hurlin (France-Empire 2005).
- L'anneau du Prince Noir d'Évelyne Brisou-Pellen.
Notes et références
Voir aussi
Bibliographie
- Léon Babinet, « Seconde note sur un point de l'itinéraire du prince de Galles avant la bataille de Poitiers. Réponse à la seconde note de M. Ch. de Grandmaison : sur un point de l'itinéraire du prince Noir avant la bataille de Poitiers », Bulletin de la Société des antiquaires de l'Ouest, 1896.
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- Charles de Grandmaison, « Séjour du Prince Noir à Montlouis, près Tours, avant la bataille de Poitiers : saint Martin et saint Gatien protègent Tours contre les Anglais », Bulletin de la Société des antiquaires de l'Ouest, 1898.
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