Richard III
Modèle:Titre mis en forme Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Personnalité politique
Modèle:Souverain-, né le Modèle:Date de naissance au château de Fotheringhay et mort le Modèle:Date de décès à la bataille de Bosworth, est le dernier roi d'Angleterre de la maison d'York, de 1483 à sa mort.
Membre de la maison d'York, Richard est le dernier fils de Richard Plantagenêt et le frère cadet du roi Modèle:Souverain2. Élevé au métier des armes par Richard Neville dans son jeune âge, il participe comme la plupart de ses contemporains à la guerre des Deux-Roses et se révèle, comme son professeur, un capitaine de grand talent. Il est le soutien le plus fidèle et le plus capable du règne d'Édouard, qui le titre duc de Gloucester en 1461.
Après avoir été nommé régent du royaume à la mort soudaine de son frère, Richard s'empare du trône au détriment de ses neveux Modèle:Souverain2 et Richard de Shrewsbury, qu'il fait déclarer illégitimes et enfermer à la tour de Londres. Durant son bref règne, marqué par plusieurs soulèvements, il gouverne avec énergie et compétence. Il trouve la mort à la bataille de Bosworth contre le dernier prétendant de la maison de Lancastre, Henri Tudor, qui lui succède sur le trône.
La postérité garde de Richard l'image d'un tyran machiavélique et monstrueux, coupable d'infanticide, en premier lieu à travers le portrait que dressent de lui les chroniqueurs et historiens de la période Tudor. La pièce [[Richard III (Shakespeare)|Modèle:Souverain-]], œuvre de jeunesse de William Shakespeare, contribue à ancrer cette image, avec un personnage-titre particulièrement complexe, qui a notamment été interprété au cinéma par Laurence Olivier, Ian McKellen et Al Pacino. Plusieurs associations se sont créées au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle pour honorer la mémoire de Richard et tenter de le réhabiliter.
Son squelette est redécouvert en Modèle:Date, à Leicester, sous un parking qui occupe l'emplacement d'un ancien prieuré franciscain. Identifié par des analyses ADN et grâce à d'autres preuves scientifiques, il est inhumé à nouveau lors d'une grande cérémonie à la cathédrale Saint-Martin le [[26 mars 2015|Modèle:Date-]].
Biographie
Jeunesse (1452-1469)
Richard naît le Modèle:Date au château de Fotheringhay, dans le Northamptonshire. Benjamin des enfants du duc d'York Richard Plantagenêt et de son épouse Cécile Neville, il a trois frères aînés, Édouard, Edmond et Georges, et trois sœurs aînées, Anne, Élisabeth et Marguerite. Il passe son enfance auprès de sa mère, à Fotheringhay et peut-être dans d'autres résidences de la famille, à Ludlow, Sandal ou Modèle:Lien<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Son père, le duc Richard, s'oppose à la reine Marguerite d'Anjou au sujet de la tutelle du roi Modèle:Souverain2, que ses fréquentes crises de démence empêchent de gouverner le royaume. Lord Protecteur en 1454, puis à nouveau entre 1455 et 1456, Richard est contraint de s'enfuir en Irlande après sa défaite à Ludford Bridge en Modèle:Date. Il est considéré comme un traître, et ses biens sont confisqués. La victoire de ses partisans à Northampton, en Modèle:Date, lui permet de rentrer en Angleterre en septembre. Il est à nouveau Lord Protecteur, héritier du trône grâce à l'Acte d'Accord, mais son triomphe est de courte durée : il est vaincu et tué à Wakefield en décembre, aux côtés de son fils Edmond. Cécile Neville décide alors d'envoyer ses deux fils les plus jeunes (Georges et Richard) en sécurité aux Pays-Bas, auprès du duc de Bourgogne Philippe le Bon, tandis que l'aîné Édouard, devenu chef de la maison d'York, reprend la tête de la révolte<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Georges et Richard ne passent que quelques mois à l'étranger : Édouard triomphe des Lancastriens à Towton en Modèle:Date, ce qui ouvre la voie à l'accession au trône de la maison d'York. Les jeunes princes assistent au couronnement d'Modèle:Souverain- le Modèle:Date. Georges reçoit le titre de duc de Clarence, et quelques mois plus tard, le Modèle:Date, le jeune Richard, âgé de neuf ans, est à son tour titré et devient duc de Gloucester<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
En 1465, Richard entre dans la maisonnée du puissant comte de Warwick Richard Neville (surnommé le « faiseur de rois »), neveu de sa mère, pour parfaire son éducation<ref name="m38">Modèle:Harvsp.</ref>. Warwick est alors considéré comme le stratège le plus habile d'Angleterre. Le jeune prince passe les trois années qui suivent dans le nord de l'Angleterre, notamment au château de Middleham, et fait la connaissance de sa future épouse Anne, la fille cadette du comte<ref name="m38"/>.
Au service de son frère (1469-1483)
En Modèle:Date, le comte de Warwick, qui avait été l'un des principaux appuis d'Modèle:Souverain- lors de sa conquête du trône, se retourne contre lui avec le soutien du duc de Clarence, le propre frère du roi. Warwick se considère en effet comme bafoué après avoir vu son projet d'alliance française rejeté par Modèle:Souverain- lorsque celui-ci épouse Élisabeth Woodville, issue d'une famille d'allégeance lancastrienne. Quant à Clarence, héritier présomptif d'Édouard tant que le roi n'a pas d'héritier mâle, tente de faire passer son frère aîné pour un enfant illégitime. Clarence vient d'épouser Isabelle Neville, la fille aînée de Warwick, ce qui placerait les descendants de celui-ci sur le trône. Le roi fait appel à Richard, qu'il nomme connétable du royaume en octobre, bien qu'il n'ait alors que dix-sept ans. Édouard le nomme également à plusieurs postes importants dans le pays de Galles, une région plutôt lancastrienne. Le nouveau connétable participe à l'écrasement des révoltes suscitées par Warwick et contribue, par son soutien militaire et politique, au rétablissement d'Édouard après sa capture à la bataille d'Edgecote Moor. Bien que pardonnés, Warwick et Clarence se révoltent à nouveau en Modèle:Date-. Battus à nouveau à Losecoat Field, ils quittent l'Angleterre pour se réfugier en France, où Warwick s'allie à son ancienne adversaire Marguerite d'Anjou pour rétablir Modèle:Souverain- sur le trône. Édouard est contraint de s'enfuir à la cour de Charles le Téméraire, son beau-frère ; Richard l'accompagne. Malgré son jeune âge, celui-ci joue un rôle déterminant dans la reconquête du royaume par Édouard en 1471 : il se distingue lors des batailles de Barnet le Modèle:Date, où il commande l'avant-garde, puis de Tewkesbury le Modèle:Date, où il commande l'aile gauche<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Après ces événements, Modèle:Souverain- octroie à Richard une partie des terres de Warwick, tué à Barnet, notamment les châteaux de Middleham, Penrith, Barnard et Sheriff Hutton, et le nomme Gardien des Marches de l'Ouest. Ce n'est que le premier d'une série d'offices auxquels est nommé Richard dans les années qui suivent : intendant du duché de Lancastre, shérif du Cumberland, gardien des forêts du Nord… Le duc de Gloucester se crée peu à peu un réseau d'influence dans le nord de l'Angleterre, reprenant en partie les anciennes relations de Warwick, mais il s'attire également l'inimitié de plusieurs personnages puissants de la région, notamment le comte de Northumberland Henry Percy, Lord Stanley et l'évêque de Durham Lawrence Booth. Il parvient à un compromis avec les deux premiers en 1474, et le troisième est nommé archevêque d'York en 1476, ce qui l'éloigne de Richard<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
En Modèle:Date, Richard épouse Anne Neville, la fille de Warwick. Alors âgée de seize ans, elle est déjà veuve du prince Édouard de Westminster, le fils d'Modèle:Souverain-, tué à Tewkesbury. Ses tuteurs, George de Clarence et sa femme Isabelle, fille aînée du comte de Warwick, se sont assuré sa garde et entendent empêcher Anne de se marier. D'après The Crowland Chronicle Continuations, ils auraient emmené leur pupille à Londres déguisée en fille de cuisine. Toutefois, Richard parvient à retrouver puis épouser l'héritière de Warwick. Ce mariage lui permet de se présenter comme le détenteur légitime des domaines de la famille Neville que lui a concédés le roi, et surtout d'hériter du réseau d'influence de celui qui avait été le noble le plus puissant du royaume, en cette époque de fin de la féodalité en Angleterre. À la suite de cette union, les relations entre Clarence et Gloucester dégénèrent presque en guerre ouverte, et ce n'est qu'en 1475 qu'un compromis proposé par Édouard deux ans plus tôt est finalement ratifié par le Parlement<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
En 1477, le duc de Clarence est arrêté et incarcéré à la tour de Londres : il aurait fomenté la mort du roi par sorcellerie. Jugé coupable par le Parlement, il est exécuté le Modèle:Date, par noyade dans un tonneau de malvoisie selon la légende. Bien que Shakespeare blâme Richard pour avoir brouillé ses deux frères aînés, rien ne permet d'affirmer qu'il ait joué un quelconque rôle dans cette affaire<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Richard et Anne passent le plus clair de leur temps dans le Nord, principalement à Barnard Castle, Sheriff Hutton et Middleham. C'est dans ce dernier château que naît leur seul enfant, Édouard, en 1473 ou 1474. Durant la seconde moitié des Modèle:Lnobr, le duc de Gloucester gouverne la région avec justice et compétence, ce qui lui attire la loyauté de la population, et finance plusieurs établissements religieux, notamment à Middleham où il fonde une collégiale en 1478<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Il joue également un rôle important dans les escarmouches contre l'Écosse qui marquent la fin du règne d'Édouard, notamment en s'emparant de la ville frontalière de Berwick-upon-Tweed en 1482<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
L'accession au pouvoir (1483)
Modèle:Souverain- meurt le Modèle:Date, à l'âge de Modèle:Nobr. Son fils aîné, également prénommé Édouard, n'est âgé que de douze ans et se trouve alors à Ludlow, dans le pays de Galles, auprès de son oncle maternel Lord Rivers. Son jeune âge rend la mise en place d'une régence obligatoire, mais sa nature est source de débats : les Woodville souhaitent que le jeune Édouard soit immédiatement couronné, même s'il ne gouvernera le royaume qu'en nom jusqu'à sa majorité, tandis que Lord Hastings, chambellan du roi défunt, propose de nommer le duc de Gloucester protecteur du royaume. Un compromis est trouvé : Édouard sera couronné le Modèle:Date, mais Richard présidera le conseil de minorité<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Celui-ci apprend la mort de son frère vers le Modèle:Date. Il prend le chemin de Londres et arrive à Northampton le Modèle:Date. Là, il retrouve le duc de Buckingham Henry Stafford, ainsi que Lord Rivers, qui se rend également à la capitale avec son pupille. Le lendemain matin, Rivers, Richard Grey (fils de la reine de son premier mariage) et d'autres membres importants de l'escorte d'Édouard sont mis aux arrêts par le duc de Buckingham. C'est ainsi que le jeune roi fait son entrée à Londres le Modèle:Date, flanqué des ducs de Gloucester et de Buckingham. Richard est officiellement nommé protecteur du royaume le Modèle:Date ou le Modèle:Date, tandis que le couronnement de son neveu, installé à la tour de Londres, est fixé au 22 juin. Buckingham est récompensé de sa collaboration par l'octroi de nombreuses charges au pays de Galles. Craignant pour sa sécurité, la reine-mère s'est quant à elle enfermée en l'abbaye de Westminster (un sanctuaire) avec ses autres enfants<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Le Modèle:Date, Richard fait arrêter lors d'un conseil de régence Lord Hastings, Lord Stanley, l'archevêque d'York Thomas Rotherham et l'évêque d'Ely John Morton, accusés de trahison. Hastings est aussitôt exécuté (payant sans doute sa fidélité au jeune roi), tandis que les trois autres sont envoyés en prison, puis finalement graciés. Richard fait encercler l'abbaye de Westminster et obtient le Modèle:Date, grâce à la médiation de l'archevêque de Cantorbéry Thomas Bourchier, que lui soit remis son autre neveu, Richard de Shrewsbury, envoyé rejoindre son frère à la tour. Le couronnement est à nouveau reporté. Les intentions de Richard ne font alors plus guère de doute, d'autant qu'il a fait lever des troupes sur ses terres pour renforcer sa position. Pour justifier cette appropriation de la couronne, l'évêque de Bath et Wells, Robert Stillington, affirme le Modèle:Date- qu'Édouard se serait engagé auprès d'Éléonore Talbot avant de contracter un mariage avec Élisabeth Woodville ; cet engagement, s'il est avéré, rend le roi coupable de bigamie, et invalide donc à la fois son mariage avec Élisabeth et les prétentions de ses descendants sur le trône. Plus aucun obstacle ne se dresse devant Richard, qui accepte la couronne le Modèle:Date et est couronné le Modèle:Date à Westminster<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Le sort de ses neveux n'est pas connu avec certitude, mais il est probable qu'ils aient été assassinés dès l'Modèle:Date-. Pour l'histoire traditionnelle et officielle, notamment reprise par Shakespeare, Richard est le principal bénéficiaire de leur disparition, ne pouvant guère se permettre de laisser survivre des rivaux potentiels ; sa réputation en est irrémédiablement ternie<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Toutefois les ricardiens soutiennent qu'Henri Tudor, futur Modèle:Souverain-, avait le même intérêt à se débarrasser des deux princes, surtout en faisant accuser Modèle:Souverain- pour fomenter une rébellion.
Roi d'Angleterre (1483-1485)
Peu après son couronnement, Modèle:Souverain- entreprend un voyage de plusieurs semaines dans son royaume qui le conduit jusqu'à York à la fin de l'été. C'est pour lui l'occasion de dispenser de nombreux privilèges aux villes traversées, et de se forger une réputation de souverain généreux et juste<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Cependant, l'Modèle:Date- est marqué par plusieurs soulèvements contre lui, et notamment celui du duc de Buckingham. Beaucoup parmi les révoltés sont d'anciens fidèles d'Modèle:Souverain-, choqués par le sort réservé à ses fils. Leur champion est Henri Tudor, le dernier représentant de la lignée de Lancastre, réfugié à la cour de Modèle:Souverain3. Au mois d'octobre, Buckingham prend les armes contre Richard, tandis qu'Henri se prépare à débarquer sur la côte sud du pays, mais la rébellion tourne court : le duc est capturé et exécuté le Modèle:Date, la flotte d'Henri est contrainte à faire demi-tour à cause d'un orage, et les autres meneurs s'enfuient de l'autre côté de la Manche.
Malgré la clémence dont fait preuve Richard dans la répression, cette rébellion témoigne de son impuissance à rallier autour de sa personne les partisans traditionnels de la maison d'York<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. La veuve d'Édouard décide elle-aussi de faire alliance avec la maison Tudor, en faisant jurer à Henri qu'il épousera Élisabeth d'York, la fille aînée du roi défunt, en cas de victoire. Richard, peu soutenu par la noblesse traditionnelle, est donc contraint de s'appuyer sur ses fidèles hommes du Nord pour gouverner, notamment les très impopulaires William Catesby, Richard Ratcliffe et Francis Lovell, stigmatisés dans le poème placardé sur les portes de la cathédrale Saint-Paul par William Collingbourne au mois de Modèle:Date :
L'unique Parlement du règne de Richard se réunit de Modèle:Date- à Modèle:Date-. Les réformes proposées par Richard, qui touchent principalement à la protection du commerce, à la suppression de taxes impopulaires et à la réforme de certains points de l'arsenal judiciaire, sont votées sans grande opposition. Le Parlement vote également le Titulus Regius, un statut confirmant l'illégitimité des neveux de Richard et sa position comme détenteur légitime du trône. Cependant, si même les détracteurs de Richard s'accordent à dire qu'il gouverne avec énergie et compétence, il ne parvient pas à remplir les caisses du royaume, vidées par les expéditions écossaises de la fin du règne d'Édouard<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Après quelques escarmouches, Richard signe une trêve avec le roi Modèle:Souverain3 en Modèle:Date-. En effet, le principal objet de sa politique étrangère est l'élimination de la menace posée par Henri Tudor. Ainsi, il relance les activités de piraterie anglaises dans la Manche au début de l'Modèle:Nobr, afin de contraindre le duc de Bretagne à lui livrer le prétendant lancastrien. Modèle:Souverain- accepte, mais Henri est prévenu et se réfugie en France en septembre, auprès de Pierre de Beaujeu et d'Anne de France, régents du royaume pour le jeune Modèle:Souverain2. De plus en plus de personnalités influentes désertent Richard et l'Angleterre pour le rejoindre<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Le prince de Galles, Édouard de Middleham, meurt en Modèle:Date- ou Modèle:Date-, à la grande douleur de ses parents. Sa mère Anne meurt à son tour le Modèle:Date. La succession de Richard est ainsi gravement compromise, d'autant que la rumeur court qu'il aurait fait empoisonner sa femme afin d'épouser sa nièce Élisabeth, au point qu'il doit nier publiquement avoir eu cette intention<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Selon la Chronique de Croyland, il a été pressé de le faire par les ennemis des Woodville, qui craignent de devoir bientôt rendre les terres qui leur ont été confisquées. Son fils illégitime, John de Gloucester, est nommé capitaine de Calais le Modèle:Date- de cette même année.
Bosworth (1485)
Après plusieurs mois de préparatifs, Henri Tudor débarque au pays de Galles le Modèle:Date. Richard apprend la nouvelle quatre jours plus tard, mobilise en hâte ses troupes et se porte à sa rencontre. Tudor, qui sait que Richard dispose de nombreux renforts à Nottingham et Leicester, le rejoint le plus rapidement possible avant qu'il réunisse toute son armée. Les deux armées se rencontrent le Modèle:Date dans le Leicestershire, au sud du village de Market Bosworth. En dépit de son importance, la bataille de Bosworth est mal documentée, mais toutes les sources s'accordent à souligner la bravoure de Richard sur le terrain. Au sein de la mêlée, il conduit une charge directe contre Henri afin de l'éliminer. L'événement crucial est la trahison de Lord Stanley, jusqu'alors resté en retrait. Pris entre deux feux, Richard et sa garde rapprochée sont tués, et ses hommes se dispersent.
Henri est proclamé roi le soir même sous le nom d'Modèle:Souverain- : c'est la fin de la guerre des Deux-Roses et le début de la période Tudor. L'acte Titulus regius est aussitôt abrogé, permettant d'unifier sur le trône les héritiers légitimes des maisons de Lancastre et d'York. Le corps de Richard, dénudé, est emporté à Leicester pour y être exposé à la vue de tous, avant d'être inhumé dans une chapelle franciscaine. Quelques années plus tard, vers 1494 ou 1495, Modèle:Souverain- lui fait ériger une tombe, probablement détruite durant la dissolution des monastères en 1538<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Réputation
Il laisse à la postérité l'image d'un homme méchant, d'un monstre assassin des « deux princes » (Édouard et Richard) et de tous ceux qu'il voyait comme ses ennemis. S'il était, en effet, un homme ambitieux, les meurtres qui lui ont été attribués le furent sans que les historiens puissent le prouver. La pièce [[Richard III (Shakespeare)|Modèle:Souverain-]] (1591 ou 1592), que Shakespeare lui a consacrée, a largement contribué à immortaliser cette funeste réputation, amplifiée par de nombreuses œuvres qui s'en inspirent. Cette déplorable renommée est considérée comme a priori infondée du point de vue des historiens d'aujourd'hui, les contemporains de Richard n'étant pas moins machiavéliques. Certains historiens, les ricardiens, tendent à faire droit à une réhabilitation, au moins partielle, de Modèle:Souverain- et à discerner une intrigue d'Henri Tudor destinée à noircir son prédécesseur<ref>Le roi Modèle:Souverain- réhabilité après cinq siècles d'infamies, Le Point, Modèle:Date-</ref>.
Découverte et réinhumation du corps de Modèle:Souverain-
Découverte des restes du roi
En Modèle:Date, grâce à la collecte de fonds impulsée par l'historienne et écrivaine Philippa Langley, des archéologues de l'université de Leicester entament des fouilles à la recherche des restes du roi sous un parc de stationnement de cette ville. Les historiens pensaient déjà que le roi avait été enterré à Leicester dans une chapelle qui fut démolie au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle<ref>« Sous un parking, les restes de Modèle:Souverain- », Le Figaro, Modèle:Date-.</ref>. Un squelette est mis au jour le Modèle:Date.
Des analyses anthropologiques menées d'une part par l'ostéologie (Modèle:Souverain- était réputé bossu, car souffrant depuis l'adolescence d'une scoliose, maladie qui laisse des traces sur la colonne vertébrale), d'autre part par des analyses ADN (l'ADN du squelette a été comparé avec celui de Michael Ipsen<ref>Modèle:Souverain-, la fin d'une énigme, documentaire, 2012.</ref>, ébéniste londonien, descendant en droite ligne d'Anne d'York, la sœur aînée de Richard<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « The Modèle:Souverain- Society ».</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « University of Leicester - First academic paper on the discovery of Modèle:Souverain- published.»</ref>), ont permis d'identifier formellement le squelette comme celui de Modèle:Souverain-<ref>« Le corps de Modèle:Souverain- identifié » Modèle:Lien archive, Sciences et avenir, Modèle:Date-.</ref>. L'annonce de ces résultats a été faite le Modèle:Date par le département d'archéologie de l'université<ref>« Le squelette de Modèle:Souverain- a été authentifié », Florentin Collomp, Le Figaro, Modèle:Date- ; Le squelette trouvé sous un parking est celui de… Modèle:Souverain-, La Libre, Modèle:Date-.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Les examens du squelette donnent plusieurs renseignements sur la personne et la mort de Richard. Sa scoliose avait considérablement déformé sa colonne vertébrale, donnant au roi une posture inhabituelle, non pas courbée, mais asymétrique, avec une épaule plus haute que l'autre<ref name="bbc040213">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Modèle:Souverain-: The twisted bones that reveal a king », BBC England, Modèle:Date-.</ref>. L'analyse de la mâchoire révèle que Richard avait perdu plusieurs molaires avant sa mort, probablement en raison de caries<ref name="bbc040213" />.
L'homme est mort de nombreuses blessures à la tête, mais aucune n'a été causée sur son visage même, ce qui permet aux scientifiques de reconstituer ce visage qu'aucun portrait contemporain n'a représenté<ref name="bbc040213" />. En revanche, l'homme a vraisemblablement été tué par le coup d'une hallebarde à l'arrière du crâne, près de l'attache de la colonne vertébrale, causant une large fracture. Un autre coup, porté celui-ci par une arme pointue au sommet du crâne, légèrement vers l'arrière, peut aussi être considéré comme mortel<ref name="bbc040213" />. Cinq autres blessures mineures ont aussi été relevées sur ce crâne.
Quelques jours après les analyses, une reconstitution du visage entreprise par des scientifiques de l'université de Dundee (Écosse) est présentée au public<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Face of Modèle:Souverain- revealed for first time », news.scotsman.com, Modèle:Date-.</ref>. Le Modèle:Date, la publication d'une étude réalisée par le Modèle:Dr Piers D Mitchell, du département d'archéologie et d'anthropologie de l'université de Cambridge, révèle que Modèle:Souverain- était atteint d'ascaridiose<ref>Modèle:Article.</ref>.
En Modèle:Date, la poursuite de l'examen de l'ADN de Modèle:Souverain- met en évidence une rupture dans la chaîne génétique de sa branche paternelle (lignée patrilinéaire, masculine, agnatique). En effet, le chromosome Y de son ADN (appartenant à l'haplogroupe G<ref name="nat1">Modèle:Article.</ref>,<ref name="eupg2">Modèle:Lien web.</ref>) n'est pas le même que celui de cinq membres actuels de la lignée des ducs de Beaufort, descendants en ligne agnatique (patrilinéaire, masculine) de Jean de Gand, frère aîné d'Edmond de Langley, lui-même réputé ancêtre en ligne agnatique de Modèle:Souverain-. Il y a donc eu un mâle illégitime parmi les descendants d'Modèle:Souverain2<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Seconde inhumation de Modèle:Souverain-
Le Modèle:Date, de nombreux habitants de Leicester, ainsi que de nombreuses personnes venues de toute l'Angleterre, suivent la procession qui mène son cercueil du champ de bataille de Bosworth jusqu'à la cathédrale de Leicester. Des milliers de personnes vont ensuite se recueillir devant le cercueil de Modèle:Souverain- exposé à la cathédrale de Leicester, avant son inhumation.
Le Modèle:Date, le cardinal Vincent Nichols, archevêque catholique de Westminster, célèbre sa messe de requiem au prieuré de la Sainte-Croix de Leicester, puis, le Modèle:Date, la cérémonie nationale est célébrée par l'archevêque de Canterbury, Justin Welby, primat de l'Église anglicane, en présence de descendants de Modèle:Souverain- Modèle:Incise et des membres de la famille royale. Selon le cardinal Vincent Nichols, Modèle:Citation
Radio Vatican conclut alors Modèle:Citation
Le Modèle:Date, les restes du roi sont inhumés dans la cathédrale Saint-Martin de Leicester<ref>Modèle:Article.</ref>.
Généalogie
Ascendance
Famille
Modèle:Boîte déroulante/début Modèle:Généalogie de la guerre des Deux-RosesModèle:Boîte déroulante/fin
Adaptations
Historiographie et postérité littéraire
Les premiers textes consacrés à Modèle:Souverain- sont de nature historique : ainsi du récit de voyage du noble silésien Nicolas von Popplau, qui raconte sa rencontre avec le souverain, puis de la Chronique de Croyland et des Crowland Chronicle Continuations, anonymes et quasi contemporaines de Richard. Les deux biographies écrites par Thomas More, au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, l'une en anglais, l'autre en latin, pour la rédaction desquelles il a recueilli le témoignage d'un évêque ayant vécu personnellement les événements relatés, constituent deux ouvrages relativement fiables. Toutefois, il convient de ne pas oublier que Thomas More ne peut véritablement critiquer Henry Richmond, devenu Modèle:Souverain2, car il vit et écrit sous le règne de la dynastie des Tudor (c'est un des proches conseillers du roi Modèle:Souverain2). De plus, les Tudor ont tenté de discréditer Modèle:Souverain- et d'assombrir sa réputation, afin d'asseoir leur propre légitimité. Modèle:Souverain- aurait pu être considéré comme un régicide : la meilleure tactique pour éviter ces reproches était de rejeter l'accusation sur Modèle:Souverain-. L'épitaphe de Modèle:Souverain-, commandée par Modèle:Souverain-, le désigne ainsi clairement comme l'assassin de ses neveux, Modèle:Souverain2 et Richard de Shrewsbury.
L'historiographie Tudor a servi de source à la tragédie de William Shakespeare, [[Richard III (Shakespeare)|Modèle:Souverain-]]. C'est par cette pièce que Modèle:Souverain-, un roi de la fin du Moyen Âge qui n'a pas régné deux ans, a acquis une grande part de sa notoriété : elle a aussi largement contribué à la diffusion de la légende noire du roi usurpateur, meurtrier, tyrannique et fou.
Toutes les œuvres ne donnent pas pour autant cette mauvaise image : La Flèche noire de Robert Louis Stevenson le présente comme contrefait mais vaillant et droit : c'est grâce à lui que le héros du roman obtient justice. Dans le roman policier La Fille du temps (The Daughter of Time) de Josephine Tey, à travers l'enquête historique menée par un détective cloué sur son lit d'hôpital, l'autrice s'inspire des thèses qui visent à réhabiliter Modèle:Souverain- et attribuer à Modèle:Souverain2 la responsabilité de l'exécution secrète des fils d'Modèle:Souverain-. Du point de vue des historiens, les travaux de Paul Murray Kendall dans les Modèle:Lnobr et la publication de sa biographie Modèle:Souverain-, ont permis de reconsidérer le règne.
La première biographie en français consacrée à Modèle:Souverain- est publiée par Aude Mairey, chercheuse au laboratoire de médiévistique occidentale de Paris, en 2011.
Représentations théâtrales
Depuis le Modèle:S mini jusqu'au début du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, la version la plus souvent mise en scène de Modèle:Souverain- était celle de Colley Cibber, qui avait redécoupé la pièce de Shakespeare en ajoutant des scènes à partir d'extraits d'autres pièces de Shakespeare, tronquant des passages et ôtant des personnages, comme la reine Marguerite. En 2005, Philippe Calvario monte au théâtre Nanterre-Amandiers la pièce en français avec Philippe Torreton dans le rôle-titre, divisant les critiques<ref>Modèle:Article</ref>,<ref>Modèle:Article</ref>. En 2015, Thomas Jolly entreprend la création de Modèle:Souverain-, qui clôt sa série shakespearienne. La pièce est jouée par sa troupe, la Piccola Familia.
Adaptations cinématographiques
Modèle:Souverain- est le héros souvent éponyme de nombreux films, dès les débuts du septième art, comme [[Richard III (film, 1908)|Modèle:Souverain- : a Shakespearian Tragedy]], de William Rainous, 1908, [[Richard III (film, 1911)|Modèle:Souverain-]], de William Benson, 1911 ou encore La Tour de Londres, de Rowland V. Lee, 1939. Laurence Olivier incarne le personnage principal dans le film de 1955, [[Richard III (film, 1955)|Modèle:Souverain-]], dont il est également le réalisateur. Plus récemment, Richard Loncraine a tourné en 1995 [[Richard III (film, 1995)|Modèle:Souverain-]] (joué par Ian McKellen), qui transpose l'action dans une Angleterre des années trente qui bascule dans le fascisme. Al Pacino a réalisé Looking for Richard, un documentaire sur la mise en scène de la pièce et sur la diffusion de l'œuvre de Shakespeare.
Il existe également un anime, Le Requiem du Roi des Roses, inspiré à la fois de faits historiques et des pièces de Shakespeare, ainsi qu'un manga du même nom.
Le film britannique The Lost King (2022) de Stephen Frears, s'inspire de la véritable histoire de Philippa Langley, interprétée par Sally Hawkins, lorsqu'elle se lance à la recherche des restes de Richard III, ici incarné par Harry Lloyd.
Œuvres picturales
Paul Delaroche a peint en 1831 Les Enfants d'Édouard, et John Everett Millais, Les Princes de la Tour en 1878. Les deux tableaux sont centrés sur les personnages des jeunes princes, Modèle:Refnec
Notes et références
Annexes
Bibliographie
Articles connexes
- Maison d'York
- Histoire de l'Angleterre
- Bataille de Bosworth
- Guerre des Deux-Roses
- [[Richard III (Shakespeare)|Modèle:Souverain- (Shakespeare)]]