Ségeste
Ségeste ou Égeste (Segesta en italien ; Seggesta en sicilien) est une ancienne cité élyme, aujourd'hui un important site archéologique, situé à l'ouest de la Sicile, en Italie, près du fleuve Crimisos. Il se trouve sur le mont Bàrbaro, sur la commune de Calatafimi-Segesta, à une dizaine de kilomètres de Alcamo et de Castellammare del Golfo.
Histoire
Originellement Égeste (grec ancien Modèle:Grec ancien, puis Modèle:Grec ancien ; Modèle:Latin est l’appellation romaine tardive qui se substitue à Modèle:Latin)<ref>Chronologie Sicile - Le cœur de l'Occident grec sur Clio.fr</ref>, Ségeste fut fondée par le peuple des Élymes dont les origines sont discutées.
Selon la mythologie grecque<ref name=WhatheletDict>Modèle:Ouvrage Aperçu</ref>, Laomédon, roi de Troie, pour se venger de Phoinodamas qui avait convaincu de sacrifier la fille du roi plutôt que l'une des siennes pour apaiser le courroux des dieux, exile les trois sœurs qui échouent en Sicile. L'une d'elles, nommée aussi en latin Aegesta, s'unit au dieu-fleuve local Crimissos qui a pris la forme d'un chien ou bien d'un ours, et enfante Aceste. Ce mythe pourrait être l'adaptation du culte autochtone d'une Grande Mère. Aceste érige et nomme en l'hommage de sa mère la ville de Ségeste, ainsi que les villes d'Entella et d'Éryx selon le nom des sœurs de sa mère<ref name=Tzetzes952953>Scholie de Tzétzès à propos de Lycophron, 952/953. Voir Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref name=ServI550>Servius, Commentaires sur l'Énéide de Virgile (In Vergilii Aeneidem commentarii) latin sur le site anglophone Perseus I, 550.</ref>,<ref name=ServV30>Servius, Commentaires sur l'Énéide de Virgile (In Vergilii Aeneidem commentarii) latin sur le site anglophone Perseus V, 30.</ref>.
Selon Denys d'Halicarnasse et Virgile, c'est Énée, de passage en Sicile durant son périple qui fonde la cité, dont Aceste accepte d’être le roi <ref>{{#ifeq: |compact||Denys d'Halicarnasse, }}Antiquités romaines{{#if: |. « {{{référence}}} »}} {{#ifeq: |compact||Modèle:Détail des éditions}} {{#if:||Modèle:Lire en ligne}}, I,52.2-4.</ref>,<ref>Virgile, Énéide, Chant V.</ref>.
L'historien grec Thucydide nous apprend par la suite que la partie occidentale de la Sicile, alors considérée comme le territoire des Sicanes, est peuplée par des Troyens fuyant la prise de leur ville après la guerre de Troie qui se fondent avec les autochtones et forment alors le peuple des Élymes<ref name=ThuVI2>Modèle:Méta-modèle source, VI, 2.</ref>.
En conflit constant avec sa voisine grecque Sélinonte<ref name=leveque>Pierre Lévêque, « Les villes élymes et puniques de l’Ouest », La Sicile, Presses Universitaires de France, 1989, pp. 101-120.</ref>, dont elle reçoit cependant un apport culturel grec par le biais de relations commerciales<ref name=geniere>Juliette de La Genière, « Réflexions sur Sélinonte et l'Ouest sicilien. », Comptes-rendus des séances de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, Modèle:121e, N. 2, 1977. p. 251-252.</ref>, la capitale des Élymes est alliée à Athènes dès -453 et lui réclame assistance en -415 contre son ennemi héréditaire coalisé avec Syracuse<ref name=leveque/>. Ainsi Thucydide écrit Modèle:Citation. »<ref name=leveque/> L'expédition de Sicile, rassemblant une flotte de 134 navires et de plus de 50000 combattants, conduit à un désastre face aux spartiates et aux syracusains<ref name=leveque/>.
Face aux nouvelles attaques de Sélinonte, la cité élyme s'allie, en 409 Modèle:Av JC, avec les Carthaginois, avec lesquels elle a également des relations commerciales et qui détruisent la cité ennemie. En 341 av. J.-C, c'est à proximité d'Égeste que Timoléon bat les Carthaginois lors de la bataille du fleuve Crimisos. Quoique désormais allié de Syracuse, Agathoclès accuse la cité en 307 de conspiration et livre ses habitants aux pires tortures : membres disloqués par une roue, projection par catapultes, supplices semblables au taureau d'airain, talons serrés avec des tenailles pour les femmes qui n'ont pas les seins coupés, avortements par forcés sous le poids de briques amoncelées… La cité détruite prend le nom de Dicaiopolis et accueille des transfuges<ref name=leveque/>.
Elle subit encore les attaques carthaginoise lors de la première guerre punique, puis prospère sous la puissance romaine<ref name=leveque/>.
Ségeste fut détruite par les Vandales au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle puis les Arabes. Elle ne renaît plus.
Archéologie
Temple
Le temple de Ségeste (ou temple de Héra) est un temple dorique, construit à partir de -425 en calcaire local, sur une colline, à l'extérieur de la ville antique. Son architecture est typique de la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle Modèle:Av JCModèle:Vérification siècle Il présente 6 colonnes en façade et 14 de côté, et mesure 23 × 58 m<ref name=leveque/>. Le soubassement est à trois degrés.
Si certains ont pensé que l'absence d'aménagement intérieur ou de couverture de la cella pouvait s'expliquer par le manque de nécessité des Élymes d'un naos pour pratiquer leurs cultes et leurs sacrifices , il y a bien des indices pour supposer que le temple n'a jamais été achevé, probablement à cause des guerres : les colonnes n'ont jamais été cannelées et les blocs du soubassement ont encore leurs tenons de bardage non ravalés<ref name=leveque/>.
Le temple de Ségeste n'a pas été détruit par les Vandales étant donné qu'il n'avait pas été dédié à un dieu grec.
Sanctuaire de Mango
Découvert en 1952 au pied du Monte Barbaro, un sanctuaire trouve ses origines au VIe siècle. Il est ceint par un mur qui attesterait de la présence d'artisans grecs pour sa construction<ref name=geniere/> quoique l'absence d'ex-voto fait dire à Pierre Levêque que les rites pratiqués demeurent élymes<ref name=leveque/>.
Deux secteurs d’habitat archaïque ont également été mis au jour près du théâtre : au sud, des maisons de bois et de pisé à partir de la fin du VIIe siècle, au sud-ouest, des bâtiments du VIe . Le sommet du mont était consacré au culte d'une divinité féminine, sans doute Aphrodite<ref name=leveque/>.
Théâtre
Le théâtre hellénistique de 63 mètres de diamètre, proche de celui de Syracuse, est daté du milieu du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle Modèle:Av JCModèle:Vérification siècle<ref name=leveque/>. Il est construit au flanc du Monte Barbaro, à 440 m d'altitude, dominant le site du temple et la plaine jusqu'au golfe de Castellamare<ref name=leveque/>. Les gradins sont séparés en deux niveaux verticaux par un diazoma, et horizontalement en sept sections par les escaliers de travertin<ref name=leveque/>, pouvant accueillir 4 000 spectateurs.
Contrairement aux parodoi, la partie haute des gradins est mal conservée, ainsi que la scène avec ses deux avancées flanquant le logeion, laquelle, d'après les fouilles, devait comporter des colonnades et des pilastres.
Notes et références
Annexes
Bibliographie
- Modèle:Article
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Chapitre
- Juliette de La Genière, Ségeste et l'hellénisme, Rome, École Française de Rome, 1978.
- Michel Lejeune, La langue élyme d'après les graffites de Ségeste. Paris, C. Klincksieck, 1969.
- Jacques Ignace Hittorff ; Ludwig Zanth, Architecture antique de la Sicile : Recueil des monuments de Ségeste et de Sélinonte, Paris, Impr. de E. Donnaud, 1870.
- Georges-Gustave Toudouze ; Maurice Leloir, La Grèce au visage d'énigme, de Pœstum à Mycènes, d'Agrigente à Troie, de Ségeste à Knossos, Paris, Berger-Levrault, 1923.