Semaine sanglante

{{#ifeq:||Un article de Ziki, l'encyclopédie libre.|Une page de Ziki, l'encyclopédie libre.}}
(Redirigé depuis Semaine Sanglante)

Modèle:Voir homonymes Modèle:Confusion Modèle:Infobox Conflit militaire

La semaine sanglante, du dimanche Modèle:Date au dimanche suivant, Modèle:Date, désigne la période la plus meurtrière de la guerre civile de 1871 et l'épisode final de la Commune de Paris, au cours de laquelle l'insurrection est écrasée et ses membres exécutés en masse. Elle s'inscrit dans le cadre de la campagne de 1871 à l'intérieur menée par le gouvernement de Versailles contre les communes insurrectionnelles établies ou en projet que connaissent plusieurs grandes villes françaises. Celles-là refusent la capitulation française face à Bismarck et prônent alors une république française basée sur la démocratie directe plutôt que sur la démocratie représentative.

La semaine sanglante constitue un des épisodes de guerre civile majeurs de l'histoire de France dont le souvenir est encore vivace un siècle et demi plus tard et s'inscrit dans la culture du mouvement ouvrier international, de la gauche française, du mouvement anarchiste et plus largement chez les partisans de la démocratie directe.

Origines

Modèle:Article détaillé

Forces en présence

Modèle:Article détaillé

Du côté du gouvernement, Modèle:NbModèle:Sfn à Modèle:NbModèle:Sfn hommes de l'armée de Versailles prennent part à l'offensive.

Côté communard, la Garde nationale estime disposer de Modèle:Nb en armes, dont Modèle:Nb dans les compagnies de combat, Modèle:Nb en garnison dans les forts au sud et plusieurs milliers de réservistes dans les casernesModèle:Sfn. Cependant pour l'historien Robert Tombs : Modèle:CitationModèle:Sfn. Si la garde nationale compte dans ses rangs des soldats compétents, expérimentés et déterminés, d'autres font preuve de tiédeur, n'étant Modèle:CitationModèle:Sfn. Elle souffre également d'indiscipline, avec notamment quelques cas spectaculaires d'ivrognerieModèle:Sfn. L'état-major se rend aussi compte que de nombreux bataillons exagèrent leurs effectifs, parfois pour percevoir des soldes, des équipements ou des rations supplémentaires, dont les surplus sont revendusModèle:Sfn. D'après le communard Gaston Da Costa, la Commune ne pouvait compter que sur Modèle:Nb actifs, ce qui semble assez crédible pour Robert Tombs : Modèle:CitationModèle:Sfn.

Déroulement

Dimanche Modèle:Date-

Fichier:21-22 de mai de 1871.jpg

Ce dimanche après-midi, les troupes versaillaises du général Douay pilonnent et assiègent le saillant que forme le rempart du Point-du-Jour. C'est alors qu'un piqueur des Ponts et Chaussées, Jules Ducatel, monte sur le bastion 64, entre la porte d'Auteuil barricadée et la porte de Saint-Cloud, pour les avertir que ce point n'est plus gardé et que la voie est libre.

Les Versaillais occupent les fortifications d'où ils échangent quelques coups de feu, puis le terrain jusqu'à la ligne de chemin de fer de petite ceinture. Le Conseil de la Commune, qui est en train de juger Cluseret, n'envoie aucun renfort, malgré la demande qu'avait formulée Dombrowski qui commande le secteur.

Selon Émile Zola, alors chroniqueur parlementaire, des groupes se forment sur les grandes voies et une partie de la population salue les libérateurs, notamment sur les grands boulevards où de nombreux Parisiens hostiles à la Commune laissent éclater leur joieModèle:Sfn.

Le Comité de salut public dépêche un observateur qui est fait prisonnier par les Versaillais, qui occupent Auteuil et Passy. Ils fouillent systématiquement les maisons<ref name="Pvr">Modèle:Ouvrage.</ref>, procèdent sur dénonciation<ref name="DFC">Modèle:Ouvrage.</ref> à des arrestations et commencent à fusiller les Gardes nationaux du secteur<ref name="MVSs">Modèle:Ouvrage.</ref> conduits au cimetière de Longchamp, à la lisière du bois de Boulogne dominant l'hippodrome. Femmes, enfants, malades, vieillards sont assassinés dans les hôpitaux<ref name="HCF">Modèle:Ouvrage.</ref>.

Au même moment se déroule la dernière réunion du Conseil de la Commune. En fin de soirée, un concert a lieu au Louvre au bénéfice des « veuves et orphelins ».

Lundi Modèle:Date-

Fichier:22 de mai de 1871.jpg

Au matin, les Versaillais occupent les [[15e arrondissement de Paris|Modèle:15e]] et [[16e arrondissement de Paris|Modèle:16e]], les portes d'Auteuil, de Passy, de Sèvres et de Versailles.

Ils installent de l'artillerie sur la colline de Chaillot et à l'Étoile. Le reste de Paris apprend enfin la nouvelle par une affiche signée de Charles Delescluze, délégué à La Guerre. À la suite de cette proclamation, une grande partie des combattants de la Commune se replient alors dans leur quartier pour le défendre, abandonnant toute lutte coordonnée. Des barricades sont édifiées au square Saint-Jacques, dans les rues Auber, de Châteaudun, du Faubourg Montmartre, de Notre-Dame de Lorette, à la Trinité, à La Chapelle, à la Bastille, aux Buttes Chaumont, au boulevard Saint-Michel, au Panthéon

Des combats ont lieu place de Clichy et aux Batignolles. Les Allemands autorisent les Versaillais à traverser la zone neutre au nord de Paris, ce qui leur permet de prendre les Batignolles à revers.

En fin de journée, les Versaillais occupent l'Élysée, la gare Saint-Lazare, l'École militaire, où sont stationnés les canons de la Commune.

Leur progression est lente, dans ces quartiers qui leur sont acquis, car Modèle:Refnec, en particulier dans la caserne de la rue de Babylone.

Mardi Modèle:Date-

Fichier:23 mai de 1871.jpg

Le Comité de salut public et le Comité central de la Garde nationale Modèle:Refnec. Les hostilités cessent aux Batignolles malgré les efforts des troupes commandées par Benoît Malon et la butte Montmartre tombe pratiquement sans combat du fait de la désorganisation. Selon Lissagaray, quarante-deux hommes, trois femmes et quatre enfants ramassés au hasard sont conduits au no 6 de la rue des Rosiers, contraints de fléchir les genoux, tête nue, devant le mur au pied duquel les généraux ont été exécutés le 18 mars, puis ils sont fusillés. Dombrowski est tué rue Myrha. La résistance persiste à la Butte-aux-Cailles (avec Walery Wroblewski), au Panthéon (avec Lisbonne), dans les rues de l'Université, Saint-Dominique, Vavin, de Rennes et à la gare de l'Est. Les Versaillais occupent l'Opéra, le faubourg Montmartre et la Concorde, ils atteignent l'Observatoire et procèdent à des exécutions massives à Montmartre, au parc Monceau et à la Madeleine. C’est le début des grands incendies qui vont ravager de nombreux monuments parisiens. Modèle:Article détaillé

Mercredi Modèle:Date-

Fichier:24 de mai de 1871.jpg

Les incendies du 23 se poursuivent, y compris des immeubles d'habitation rue de Lille, Saint-Sulpice et du Bac. Les dirigeants communards évacuent et font incendier volontairement l'hôtel de ville, la préfecture de police et le palais de justice. Les Versaillais occupent la Banque de France, le Palais-Royal, le Louvre, la rue d'Assas et Notre-Dame des Champs. Le Quartier latin est attaqué ; il est occupé le soir et ses défenseurs (près de 700) sont exécutés rue Saint-Jacques. La poudrière du Luxembourg saute. À Modèle:Heure, le docteur Faneau, à la tête de l'ambulance établie au séminaire Saint-Sulpice, est passé par les armes avec Modèle:Nb blessés.

À la prison de la Roquette, les communards exécutent l'archevêque de Paris Georges Darboy et cinq autres otages (dont le président Bonjean qui s'était illustré lors de la [[Journées de Juin|répression anti-populaire de Modèle:Date-]]). La mort de l'archevêque, qui avait tenté de faciliter l'échange d'Auguste Blanqui contre des prisonniers fédérés, ôte le dernier espoir d'arrêter l'effusion de sang. Les communards ne tiennent plus que les Modèle:9e, Modèle:12e, Modèle:19e et Modèle:20e, plus quelques îlots dans les Modèle:3e, Modèle:5e et Modèle:13e (bataille de la Butte-aux-Cailles).

Jeudi Modèle:Date-

Fichier:25 de mai de 1871.jpg
Fichier:Ernest Eugène Appert, Massacre des dominicains d'Arcueil, route d'Italie no. 38, le 25 mai 1871, à 4 heures et demie.jpg
Exécution des dominicains d'Arcueil. Photomontage d'Ernest Eugène Appert issu de sa série les Crimes de la Commune.

Combats acharnés à la Butte-aux-Cailles, où résiste Wroblewski, et place du Château d'Eau, où Charles Delescluze, délégué à la Guerre de la Commune, est tué.

Les cinq dominicains d'Arcueil et neuf de leurs employés sont soupçonnés de travailler pour « Versailles » et d'avoir mis le feu au siège de l'état-major du Modèle:101e proche de leur école. Le Modèle:Date-, ils sont arrêtés, incarcérés au fort de Bicêtre, puis transférés le Modèle:Date- lors de l'évacuation vers Paris et abattus le même jour après une certaine confusion dans la prison du secteur, 38 avenue d'Italie.

Vendredi Modèle:Date-

Fichier:26 de mai de 1871.jpg
Fichier:Ernest Eugène Appert, Exécution des otages, prison de la Roquette, le 24 mai 1871.jpg
Exécution des otages, prison de la Roquette. Photomontage d'Eugène Appert, Crimes de la Commune.

Épisode de la « villa des Otages », rue Haxo : cinquante personnes détenues à la prison de la Roquette (onze prêtres Modèle:Incise, trente-six gardes ou gendarmes versaillais et quatre civils travaillant ou manipulés par la police) ont été transférées de la prison de la Roquette à la limite des fortifications, au 85 rue Haxo<ref>Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, Éditions de Minuit, 1963 et rééd.</ref>. À cet endroit, ces personnes ont été fusillées par un peloton d'exécution, avec l'approbation de la population présente. D'après le livre de souvenirs de Maxime Vuillaume, Mes Cahiers Rouges au temps de la Commune, une autre personne est décédée à cet endroit (la plaque commémorative mentionne d'ailleurs cinquante-deux victimes). Ultérieurement, l'église Notre-Dame-des-Otages a été construite à cet emplacement au 85 de la rue Haxo.

Le député de la Seine Jean-Baptiste Millière, homonyme d'un colonel de la garde nationale de Paris, est arrêté par les Versaillais et exécuté sommairement sur les marches du Panthéon.

Le faubourg Saint-Antoine est contrôlé par les Versaillais.

Les émigrés polonais Adolf Rozwadowski et Michał Szweycer sont exécutés pour avoir hébergé des communards ; l'exécution est qualifiée de Modèle:Citation par Ladislas Mickiewicz.

Les communards ne tiennent plus qu'un « quadrilatère » : canal de l'Ourcq, bassin de la Villette, canal Saint-Martin, boulevard Richard-Lenoir, rue du Faubourg-Saint-Antoine et porte de Vincennes.

Samedi Modèle:Date-

Fichier:27 de mai de 1871.jpg

Au cimetière du Père-Lachaise, on combat à l'arme blanche entre les tombes. Modèle:Nb sont fusillés au mur des Fédérés.

C'est le lieu habituel de la commémoration de la Commune. Pendant la nuit, les artilleurs versaillais tirent pour tenter d'incendier Belleville.

Dimanche Modèle:Date-

Fichier:28 de mai de 1871.jpg

Les combats se poursuivent dans Belleville.

En début d'après-midi, les Versaillais prennent la dernière barricade des communards, dont l'emplacement reste incertain. Elle est commémorée par une plaque rue de la Fontaine-au-Roi dans le Modèle:11e mais, dans ses mémoires, Gaston Da Costa précise que la dernière barricade à tomber est, non loin de là, celle du faubourg du Temple, à la limite entre le Modèle:10e et le Modèle:11e<ref>Gaston Da Costa, Mémoires d'un Communard, Modèle:P..</ref>.

Une plaque commémorative des derniers combats a été posée le Modèle:Date- sur l'immeuble du 17, rue de la Fontaine-au-Roi, dans le [[11e arrondissement de Paris|Modèle:11e]].

Un bas-relief et une autre plaque commémorative des derniers combats de la Commune se trouvent également à la jonction des rues de la Ferme-de-Savy et Jouye-Rouve, dans une entrée du parc de Belleville.

Une plaque, visible au 1 bis rue de la Solidarité dans le [[19e arrondissement de Paris|Modèle:19e]] et signalée par L'Aurore du Modèle:Date-, rend hommage à celles et ceux qui sont morts au combat dans le quartier des Carrières d'Amérique ou qui y ont ensuite été exécutés sommairement, ainsi qu'à celles et ceux dont les corps y ont plus tard été jetés.

Mort d'Eugène Varlin, membre de l'Internationale, fusillé à Montmartre, au même endroit que les généraux Lecomte et Thomas fusillés le Modèle:Date-.

Lundi Modèle:Date-

Le fort de Vincennes encerclé par les Allemands se rend. Les neuf officiers de la garnison sont fusillés dans les fossés près de l'endroit où fut exécuté le duc d'Enghien, prince de Bourbon, capturé outre-Rhin (affaire du duc d'Enghien).

L'un d'eux, le colonel Delorme, se tourna vers le Versaillais qui commandait et lui dit : Modèle:Citation.

Bilan humain

Bilans de la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle

La répression de l'insurrection parisienne du Modèle:Date- a été particulièrement bien organisée par le gouvernement de Thiers. L'état de siège a été décrété et Paris divisé en quatre secteurs militaires. Si les soldats de première ligne sont chargés de faire le coup de feu contre les communards, les soldats de la deuxième ligne sont chargés de traquer ceux qui ne se rendent pas. Ils peuvent perquisitionner dans les maisons, les parcs et même les catacombes. Les « brassardiers », Parisiens partisans du gouvernement de Versailles munis d'un brassard, qui connaissent bien leurs quartiers, les aident. On assiste alors à de nombreuses dénonciations, près de Modèle:Nb, dont seulement cinq pour cent sont signées.

Fichier:Disderi 2.jpg
Cadavres de communards, photographie attribuée à Disdéri.

Des cours prévôtales, qui sont chargées de donner un semblant de légitimité aux exécutions sommaires, sont installées à l'École polytechnique, à la gare du Nord, à la gare de l'Est, au Châtelet et au Luxembourg. Des pelotons d'exécution fonctionnent, avec le système des « fournées », square Montholon, au parc Monceau, à l'École militaire, au cimetière du Montparnasse et en particulier à la caserne Lobau. En 1897, un charnier de huit cents communards est découvert dans le quartier de Charonne. Pour gagner du temps, on se servait de mitrailleuses<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

La plupart des prisonniers sont acheminés vers Versailles pour être internés au camp de Satory. Durant le voyage, il y a des exécutions : le Modèle:Date-, le journaliste du Times raconte que, devant lui, le général de Galliffet fait abattre Modèle:Nb et Modèle:Nb. Selon Lissagaray, durant le trajet, les prisonniers sont injuriés et battus par des habitants des environs, sans que les soldats escorteurs n'interviennent<ref>Modèle:Harvsp : Modèle:Citation</ref>.

Le bilan officiel, rapporté par le général Appert devant l'Assemblée nationale en 1875, fait état de Modèle:Nb, dont Modèle:Nb et Modèle:Nb, on en relâche près de Modèle:Nb qui avaient été arrêtés par erreur. Au camp de Satory, le calvaire continue : aucune hygiène, peu de soins pour les blessés, les épidémies se développent. On abat Modèle:Nb pour tentative de fuite dans la nuit du Modèle:Date- au Modèle:Date-.

Des prisonniers fédérés furent transférés dans les pontons et ports de l'ouest de la France ; à Brest, Lorient, Cherbourg et Rochefort. Ces transferts eurent lieu dans des wagons à bestiaux dans des conditions sanitaires volontairement déplorables. Environ Modèle:Nb y furent détenus pendant plusieurs mois, au moins Modèle:Nb y moururentModèle:Sfn.

En face, l'armée versaillaise dénombre officiellement Modèle:Nb, Modèle:Nb et Modèle:Nb pour l'ensemble des combats livrés contre les communardsModèle:Sfn,<ref>Modèle:Nb selon Modèle:Article.</ref>. Selon Robert Tombs, pour la période spécifique de la semaine sanglante, le bilan est d'environ quatre cents soldats et officiers tués et trois mille blessés, dont mille sérieusement, soit environ cinq cents morts ou blessés par jourModèle:Sfn. Neuf cents barricades ont été emportées mais seules une centaine étaient sérieusement défenduesModèle:Sfn.

Environ Modèle:NbModèle:Sfn,Modèle:Sfn ont également été fusillés par les communards, principalement le Modèle:Date-Modèle:Sfn.

Le bilan humain des victimes communardes fait quant à lui l'objet de débats et de controverses<ref name="FC010321">Modèle:Lien web.</ref>. En 1876, le journaliste socialiste Prosper-Olivier Lissagaray, ancien communard, rapporte que le conseil municipal de la ville de Paris paye l'inhumation de Modèle:Nb. En prenant en compte les tués hors de Paris, il estime à probablement vingt mille le nombre des fusillés de la semaine sanglanteModèle:Sfn, sans compter trois mille fédérés tués ou blessés au combatModèle:Sfn,<ref name="FC010321"/>. En 1880, le journaliste et homme politique Camille Pelletan, membre du Parti radical-socialiste, élève le nombre des victimes à trente mille<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref name="FC010321"/>. Ce nombre est ensuite abondamment repris par les différents auteurs du {{#ifeq:s | s | Modèle:Siècle | XIXe{{#if:s| s }} }} et du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref name="FC010321"/>. En 2021, l'historien Éric Fournier indique cependant que ce bilan a un double niveau de lecture, car Camille Pelletan cherche ainsi à présenter la semaine sanglante comme plus meurtrière encore que la Terreur de 1792-1794 et ainsi réhabiliter les débuts de la Première République<ref name="FC010321"/>.

Bilans début Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle

En 2009, l'historien Jacques Rougerie estime que probablement trois à quatre mille fédérés sont morts au combatModèle:Sfn. Le nombre total des victimes de la semaine sanglante ne peut être connu avec précision, mais il est d'Modèle:CitationModèle:Sfn. Les principaux généraux versaillais responsables des tueries sont Ernest Courtot de Cissey, Joseph Vinoy et Gaston de Galliffet, couverts, « bon gré mal gré » par Adolphe Thiers et Patrice de Mac MahonModèle:Sfn,Modèle:Sfn. En revanche les opérations conduites par le général Justin Clinchant se font presque sans massacresModèle:Sfn.

Le bilan est cependant progressivement revu à la baisse par l'historien britannique Robert Tombs. En 1994, il estime le nombre de victimes de la semaine sanglante à dix mille<ref name="Tombs1994"/>. Tout en insistant sur la difficulté de déterminer un tel bilan, il souligne alors que ce nombre plus faible que des estimations Modèle:Citation invalide la thèse selon laquelle les exécutions auraient été dues au déchainement spontanée et indistinct de soldats versaillais hors de contrôle<ref name="Tombs1994"/>. Un chiffre de cet ordre serait plus cohérent au contraire avec la thèse qu'il développe selon laquelle la semaine sanglante aurait eu le caractère d'une Modèle:Citation<ref name="Tombs1994"/>. Les exécutions auraient ainsi été conduites selon des critères issus de la représentation qu'avaient les chefs militaires versaillais de la figure de la Modèle:Citation qu'ils considéraient comme constituant la Commune<ref name="Tombs1994"/>. Auraient ainsi été ciblés les prisonniers porteurs des traits caractéristiques des classes populaires en tant que perçues comme des Modèle:Citation sauvages, du monde criminel ou encore des étrangers<ref name="Tombs1994"/>. Il conclut ainsi Modèle:Citation, ont été Modèle:Citation<ref name="Tombs1994">Modèle:Article</ref>. En 2012, Robert Tombs revoit son estimation à la baisse et donne comme fourchette Modèle:Nb au combat ou exécutés sommairement, Modèle:Nb après les combats et Modèle:Nb des suites de leurs blessures<ref name="TombsCambridge"/>. En 2014, Robert Tombs écrit alors que : Modèle:CitationModèle:Sfn. En effectuant de nouvelles recherches et en se fondant notamment sur les rapports des services de voirie sur le nombre de corps trouvés et enterrés à Paris, Robert Tombs arrive à la conclusion que probablement Modèle:Nb ont été tuées lors de la semaine sanglanteModèle:Sfn,<ref name="TombsCambridge">H-France Salon, How bloody was la "Semaine Sanglante"? A revision. Robert Tombs, St John’s College, Cambridge.</ref>,<ref>H-France Salon, Commentaire de Quentin Deluermoz, Université Paris 13/Nord.</ref>, dont environ Modèle:Nb après les combatsModèle:Sfn.

Selon l'historien Quentin Deluermoz, qui cite en exemple la Terreur, la guerre de Vendée, la bataille de Montréjeau, la Révolution de Juillet et les Journées de Juin, Modèle:Citation des victimes de la semaine sanglante Modèle:Citation<ref name="FC010321"/>.

En 2021, l'écrivaine et mathématicienne Michèle Audin publie La Semaine sanglante : Mai 1871 légendes et comptes dans lequel elle présente et analyse les documents qu'elle a pu consulter pour établir un bilan de la semaine sanglante dont un certain nombre n'a jamais été pris en compte dans les évaluations précédentes : les registres des cimetières, les dépôts d'archives (dont les comptes d'une entreprise de pompes funèbres), la presse, les correspondances privées, les rapports officiels. Elle compare les chiffres avancés par ses prédécesseurs (Lissagaray, Pelletan, Du Camp et, plus récemment, Tombs, qu'elle remet en cause)<ref name="CE240221"/>. Elle estime qu'arrêter le décompte des morts de la semaine sanglante au Modèle:Date- ne prend pas en compte les exécutions qui se poursuivent jusqu'à mi-juin<ref name="CE240221"/>. Elle soulève également les difficultés liées aux nombreuses exhumations-réinhumations des mois qui suivent la Commune, aux dénombrements parfois très vagues qui peuvent dans certains cas donner un ordre de grandeur plus qu'un chiffre réel<ref name="CE240221"/>. Elle interroge les silences des documents administratifs : le registre du Père-Lachaise est interrompu pendant plus de 15 jours, passant sous silence la période la plus trouble, certains actes de décès comportent des incohérences manifestes (dates, causes)<ref name="CE240221"/>. Elle tente d'éviter les doubles comptages. Elle ajoute également au décompte les morts enterrés à la va-vite sous les pavés et qui ne seront exhumés qu'au fur-et-à-mesure des travaux de voirie jusqu'en 1920<ref name="CE240221"/>. Avec beaucoup de précautions, elle arrive au total de Modèle:Citation<ref name="CE240221">Modèle:Article.</ref>.

En 2021, l'historien Jacques Rougerie révise son bilan. Il considère que Robert Tombs néglige les inhumations sauvages, mais que le bilan de près de Modèle:Nb donné par Camille Pelletan est Modèle:CitationModèle:Sfn. Jacques Rougerie conclut qu'un bilan de Modèle:Nb semble le plus plausible et Modèle:CitationModèle:Sfn.

Notes et références

Modèle:Références

Voir aussi

Modèle:Autres projets

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

Modèle:Liens

Modèle:Palette Modèle:Portail