Sigale
Modèle:Homophone Modèle:Infobox Commune de France
Sigale (ou, jadis, Sigalle ; en italien Cigala ou Cigalla et Sigala) est une commune française située dans le département des Alpes-Maritimes, en région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Ses habitants sont appelés les Sigalois.
Géographie
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Urbanisme
Typologie
Sigale est une commune rurale<ref group=Note>Selon le zonage publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le Modèle:Date- en comité interministériel des ruralités.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Nice, dont elle est une commune de la couronne<ref group=Note>La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.</ref>. Cette aire, qui regroupe Modèle:Unité, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de Modèle:Unité<ref name="AAV2020">Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="AAV20202b">Modèle:Lien web.</ref>.
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (83,4 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (83,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (32,9 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (26,7 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (23,8 %), prairies (16,7 %)<ref name="CLC">Modèle:Lien web</ref>.
L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)<ref group=Carte>Modèle:Lien web.</ref>.
Toponymie
Le nom du village est cité dans la première moitié du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, ainsi qu'un autre habitat dénommé Sigalon ; mais un nom identique y est signalé dès 1144<ref>Modèle:Lien web</ref>. Un ouvrage de la Société topographique mentionne en 1850 que le premier nom du village fut Alassia<ref>Modèle:Lien web</ref>. Comme d'autres villages de la vallée de l'Estéron, l'étymologie peut se rapporter à des origines celto-ligures : sig, montagne<ref>Modèle:Ouvrage</ref>; l'oronyme est peut-être même antérieur aux langues indo-européennes (*sik-, montagne, variation de *sek-, hauteur)<ref name=":0">Modèle:Ouvrage</ref>. Le suffixe (Alassia ?) rappelle l'étymologie celtique d'Alésia (« falaises » ?). L'allusion au « seigle » (latin présent dans les toponymes de Ségalar, Ségalas ou La Ségalassière<ref name=":0" />. La commune de Sigalens (Gironde) possède une toponymie proche) est fort improbable étant donné la position escarpée du village.
Histoire
Commune d'origine gréco-romaine, peut-être razziée par les Sarrasins entre le Modèle:S mini- et le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, puis inféodée aux comtes de Provence.
Moyen Âge
En 1331, le roi Robert d'Anjou, comte de Provence, n'ayant pas d'héritier mâle, veut faire reconnaître comme héritières légitimes ses petites-filles, Jeanne et Marie. Le sénéchal de Provence, Philippe de Sanguinet, demande donc à tous les prélats, nobles et communautés de venir prêter serment de fidélité. C'est ce que fait à Avignon, le Modèle:Date-, le syndic de Sigale Antoine Sigalon<ref>Léo Imbert, Notes sur Sigale au Moyen Âge, Modèle:P.79-90, Nice Historique, 1949, no 161 Texte</ref>
À la mort du roi Robert en 1343, c'est Jeanne d'Anjou qui monte sur le trône. La mort de son premier mari, André de Hongrie, en 1345, et son remariage avec Louis de Tarente, en 1348, vont entraîner une série de conflits exigeant des moyens financiers de plus en plus importants.
Le Modèle:Date-, Jeanne et Louis, reine et roi de Jérusalem, de Sicile, comtes de Provence et de Piémont, déclarent que la ville de Grasse, les castrums et localités dépendant de sa viguerie feront toujours partie de leur domaine, ne seront jamais aliénés et ils confirment leurs privilèges. Jacques Michaelis, procureur de Sigale en obtient copie le Modèle:Date-.
À l'été 1357 la Provence est mise à mal par les bandes de pillards d'Arnaud de Cervole, dit l'Archiprêtre. Elles sont suivies par celles du comte d'Armagnac venues les combattre, mais qui ne se comportent pas mieux. Si la région de l'Estéron ne semble pas avoir été touchée par ces bandes, elle a dû cependant payer les frais engagés pour les combattre.
Le Modèle:Date-, le notaire de Sigale, Raynaud Chabaud, se présente devant le vice-juge de la cour de Grasse pour protester contre les redevances supplémentaires qu'on a exigées de la population de la vallée de l'Estéron. En 1361 et 1364, les habitants de Sigale et de Roquesteron se plaignent des abus des gens du fisc.
Lors de la crise ouverte par la mort de la reine Jeanne Ire, la communauté de Roquemartine adhère à l’Union d'Aix (1382-1387), soutenant Charles de Duras contre [[Louis Ier d'Anjou|Louis {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }} d'Anjou]]. Elle fait même partie des plus fidèles et maintient son soutien même après la reddition d’Aix<ref>Geneviève Xhayet, « Partisans et adversaires de Louis d'Anjou pendant la guerre de l'Union d'Aix », Provence historique, Fédération historique de Provence, volume 40, Modèle:N°162, « Autour de la guerre de l'Union d'Aix », 1990, cartes Modèle:P.417-418 et Modèle:P.419.</ref>.
Sigale suit le reste de la Provence orientale. Suivant l'exemple de Nice, les procureurs de Sigale et Roquesteron se donnent le Modèle:Date- au comte de Savoie (dédition de Nice à la Savoie), qui confirme les privilèges, les franchises et les droits de la commune. En 1399, la brouille entre les Grimaldi de Beuil et le comte de Savoie va amener les premiers à s'emparer du château de Sigale et de Roquesteron. En 1400, le conflit s'apaise et les châteaux sont rendus au comte de Savoie.
Temps modernes
Administrée jusqu'en 1775 par trois consuls annuellement élus, un Conseil ordinaire (de douze membres), un bayle (c'est-à-dire un "bailli", juge de basse et moyenne justice, librement élu par le Conseil à partir de 1471), assisté d'un lieutenant-bayle, et par divers autres officiers municipaux (trésorier, regardateurs, pacificateurs, etc.). Des premières magistratures (consuls et bayle) émerge peu à peu une notabilité dont, à travers les délibérations communales et actes de justice, on peut suivre l'évolution entre le début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle et la première moitié du Modèle:S mini-. À partir de la réforme sarde de 1775, la charge de consul (syndic), d'une durée de six mois à un an, ne sera plus dévolue qu'à une seule personne, choisie par ordre d'ancienneté dans le Conseil; le premier magistrat sera assisté de deux conseillers, d'un secrétaire et d'un lieutenant-juge.
Pour renflouer les caisses de l’État et renouveler la noblesse nissarde, Victor-Amédée II réévalue les impôts municipaux des communes du Comté (inchangés depuis la Dédition) et va inféoder celles qui sont incapables de racheter leurs droits. Sigale est ainsi donnée en fief en 1651 au sénateur Jean-Baptiste Blancardi (d’une famille originaire de Sospel), puis érigée en comté en faveur du capitaine Annibal Lea en 1664. En 1722, c'est le chevalier Ottavio Maria Blancardi qui devient comte de Sigale. Après être revenu au domaine royal, le fief est enfin vendu en 1760 à Giuseppe Vittorio Martini Ballayra di Cocconato, censeur de l’Université de Turin (dont la famille laissera quelques traces, notamment architecturales, à Turin, sous le nom de Martini di Cigala, qu’elle porte toujours). Mais ces inféodations, purement nominales, ne changeront rien aux libertés, aux biens (moulins et domaines) et aux impôts de la commune, qui ne verse aucune redevance féodale (hormis celles dues au vicaire du village et à l'évêque de Glandèves). De même le château restera possession du pouvoir central et le bayle, malgré une tentative connue d'intervention du seigneur, continuera de rendre la justice au nom du souverain.
Poste avancé des États de Savoie-Piémont puis de Sardaigne face à la France, Sigale fut, entre le Modèle:S mini- et l'extrême fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, une petite place forte commandée par un capitaine-gouverneur. Du fait de sa position, elle fut plusieurs fois envahie par les Français. Outre les deux occupations qu'elle subit sous Louis XIV, la bourgade fut notamment mise à sac un jour et une nuit en 1793 par le Modèle:2e des Volontaires de Lozère<ref>J. Combet, La Révolution dans le Comté de Nice..., libr. F. Alcan, Paris, 1925, et D. Durandy, Mon Pays (cf. « Personnalités liées à la commune »).</ref>, lors de la conquête du comté par les troupes révolutionnaires françaises.
La bourgade, bien plus étendue qu'on ne le croirait aujourd'hui, était également le centre administratif et religieux de sa région, dite « Vallée de Sigale ». Elle était à l'origine dotée de deux châteaux (Sigalon, au nord, et Sigale sur l'actuel emplacement de la Tour de l'horloge), correspondant aux deux villages originels, d'un ouvrage fortifié et d'une enceinte dont les vestiges permettent de se représenter l'extension. Le château était confié par le pouvoir central à un "Capitaine". La commune se dota dès 1583 — c'est-à-dire après Peille et bien avant Nice — d'un système d'adduction d'eau couronné par une belle fontaine gothique, érigée par les consuls Anthoine Michaelis, Gabriel Orcel et Gabriel Thomel (voir "Monuments"), fontaine qui est aujourd'hui la plus ancienne du Comté avec celle de Peille. Elle possédait un mont granatique (prêt d'argent aux paysans pour l'achat de grains), un "Hôpital de charité" et une confrérie de Pénitents blancs. Au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, on dénombrait à Sigale plusieurs ecclésiastiques, deux ou trois notaires, un médecin ou un chirurgien (tous deux formés par la Faculté de Nice) et plusieurs artisans (forgeron, maçon, etc.). En 1701, le rapport statistique de l’intendant Mellarede dénombrait à Sigale 197 chefs de famille, soit près de mille habitants.
Contrairement à ce qu'on peut lire parfois, Sigale ne fut pas incorporée à la France lors du traité de Turin en 1760. La commune resta sarde jusqu'au rattachement définitif de 1860.
Héraldique
Politique et administration
Période | Identité | Qualité | ||
---|---|---|---|---|
Depuis le Modèle:Date-, Sigale fait partie de la communauté de communes des Alpes d'Azur. Elle était auparavant membre de la communauté de communes de la vallée de l'Estéron, jusqu'à la disparition de celle-ci lors de la mise en place du nouveau schéma départemental de coopération intercommunale.
Démographie
En 1701, la commune comptait de l'ordre de Modèle:Nombre et 450 en 1754.
Modèle:Population de France/section
Économie
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Lieux et monuments
- Église paroissiale Saint-Michel : bel édifice roman (Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle s., inscrit aux MH), auquel fut ajoutée une nef parallèle, achevée en 1520. Renferme notamment un Rosaire probablement dû à Giovanni Rocca (1650 ca), de beaux reliquaires baroques, une émouvante vierge en bois polychrome et une délicate statue en bois doré représentant la Vierge à l'Enfant (probablement milieu du {{#ifeq:s | s | Modèle:Siècle | XVIIIe{{#if:s| s }} }}). Le maître-autel a malheureusement été gâté par l'intervention d'un ancien maire. - Entre l'église paroissiale et le cimetière actuel s'élevait la chapelle des Pénitents, qui fut abattue vers 1900.
- Chapelle Notre-Dame-d'Entrevignes<ref>Modèle:Base Mérimée : Chapelle Notre-Dame d'Entrevignes</ref> (IMH), à quelques kilomètres avant l'entrée du village : a été reconstruite au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle et ornée de fresques de « primitifs niçois » (date ultime : 1536). On y distingue deux manières, dont l'une est de grande qualité et rappelle lointainement l'influence de Giotto, le tout revisité naturellement par la peinture piémontaise. Ces peintures murales sont les dernières de celles qu'on peut rattacher aux peintres primitifs niçois.
- La Fontaine municipale, érigée en 1583 (inscrite aux MH), et portant l'inscription : « Hic fons factus fuit regnante Carlo Emmanuele Duce Sabaudiae, Consulibus A[nthoine] Mica[e]lis, G[abriel] Orcel, Gabr[iel] Tomel. 1583 » (« Cette fontaine fut érigée en 1583 sous le règne de Charles-Emmanuel duc de Savoie par les Consuls Antoine Michaelis, Gabriel Orcel, Gabriel Tomel, en 1583 »). Une autre épigraphe, sous la précédente, rappelle que cette fontaine fut restaurée en 1811 par P. A. Dalmassy, maire et officier public de l'Empire français.
- À l'entrée même du village, jolie chapelle rustique, dite de Saint-Sébastien, qui abrite un tableau d'autel représentant le couronnement de la Vierge.
- Vestiges des remparts et du château haut, une porte gothique, restes de quelques façades anciennes dont une s'ornant d'une fenêtre à meneaux, etc. La tour de l'horloge, qui s'élève à l'emplacement du second château, date du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. Le mécanisme d'horlogerie est d'origine.
Personnalités liées à la commune
- Victor-Amédée II : le duc Victor-Amédée II de Savoie, inspectant les frontières du comté avec la France, fit halte à Sigale en 1689. Dom Jacques Faissole, alors vicaire de Saint-Michel, en a laissé un beau témoignage dans le registre paroissial<ref>Modèle:Citation.</ref>.
- Chanoine Edmond Chabot (Marseille, 1874-1962) : Sigalois par sa mère Rose Antoinette Orcel, professeur au Petit-Séminaire de Marseille, il fut nommé Maître de chapelle de la Cathédrale de la Major de Marseille et officier de l'Instruction publique. On redécouvre aujourd'hui son importante œuvre musicale, essentiellement consacrée à l'orgue<ref>Modèle:Lien web</ref>.
- Jean-Baptiste Dalmassy (1759-1828) : issu par J.-B. Dalmassy, son grand-père, d'une famille de notaires remontant au moins au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.
- Ernest Michel (Nice, 1837-1896) : voyageur et camérier secret du Pape Léon XIII. Né à Nice, mais Sigalois par son grand-père paternel Jean Baptiste Michel et par sa mère Virginie Seranon.
Notes et références
Notes
Cartes
Références
Voir aussi
Bibliographie
- Michel Orcel, Histoire et patrimoine de la seigneurie de Sigale, ARCADÈS AMBO, Nice, 2021.
- Imbert (Leo), Sigale au Moyen Âge, Modèle:P.79-90, "Nice Historique", année 1949, no 161 Texte.
- Michel Orcel, « De quelques recherches touchant à l'histoire et aux institutions de Sigale » in Nice Historique, n° L'Estéron, terre de frontières, Modèle:Date-.
- Michel Orcel, avec la coll. de M. Tanzi, Le Val de Sigale. Pays d'Esteron et de Chanan, ARCADÈS AMBO, Nice, 2015.
- Thévenon (Luc), « Églises romanes de la vallée de l'Estéron » et « Le Patrimoine religieux de la vallée de l'Estéron » in Nice Historique, n° cité ci-dessus.
- Barbès (R.), Inscription de l'église de Sigale, 06910 in http://www.archeo-alpi-maritimi.com
- Tanzi (Marc), Pays d'Esteron. Aux confins des terres niçoises (photos), ARCADES AMBO, Nice, 2015.
- Archives Départementales des Alpes-Maritimes (registres paroissiaux, délibérations communales, actes de justice, etc.).
- Archives familiales (Chatenoud, Michel, Dalmassy, Orcel).
Articles connexes
- Liste des communes des Alpes-Maritimes
- Liste des anciennes communes des Alpes-Maritimes
- Vallée de l'Estéron