Téléphone rouge

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Fichier:Jimmy Carter Library and Museum 99.JPG
indicationDeLangue}} « The red phone that was NOT on the Hotline », sur electrospaces.blogspot.nl, 30 août 2013.</ref>.

Le téléphone rouge (officiellement, en anglais : Modèle:Langue<ref name="NYT0988"/> et de façon moins formelle « Modèle:Langue » ; en russe : Modèle:Langue, « Goriatchaïa linia Vachington-Moskva ») est une ligne de communication directe établie le Modèle:Date entre les États-Unis et l’Union soviétique à la suite d'un accord signé entre les deux pays et entré en vigueur le Modèle:Date-.

Cette dénomination de « téléphone rouge » est en réalité un raccourci lexical repris et popularisé par les médias occidentaux, la ligne étant au départ une ligne de téléscripteur, sa supposée couleur rouge symbolisant simplement le fait qu’il s’agissait d’une ligne d’urgence. Cette ligne de communication, reliant la Maison-Blanche au Kremlin, permet par la suite de désamorcer des situations conflictuelles mettant aux prises les deux blocs que sont l'URSS (devenue en Modèle:Date- la fédération de Russie) et les États-Unis d'Amérique lors de la guerre froide.

Si un « téléphone rouge » est souvent présenté comme un dispositif permettant de prévenir les crises et l'escalade, sa mise en place peut être faite dans un but essentiellement psychologique et politique : rassurer les populations contre le risque de guerre accidentelle, montrer une amélioration des relations entre deux États et pour ceux-ci, en faire une question de prestige, la ligne de communication directe démontrant l'importance de son pays par rapport aux autresModèle:Sfn.

Par la suite, d'autres lignes de communications ont été installées dans divers pays : liaisons Inde-Pakistan (2004 et 2011), liaisons Chine-États-Unis (2007 et 2015) et liaison Corée du Nord-Corée du Sud (2018).

Liaison États-Unis-Russie

Historique

L'idée d'un lien de communication direct entre les dirigeants des deux superpuissances est attribuée à Thomas Schelling qui, en Modèle:Date-, travaille sur le projet Modèle:Traduction du département de la Défense des États-Unis, mais Schelling pense plutôt que l'idée s'est peu à peu répandue dans le gouvernement grâce au roman populaire 120 minutes pour sauver le monde de Peter George, sorti en Modèle:Date- (et qui inspirera le film de Stanley Kubrick sorti en 1964, Docteur Folamour ou : comment j'ai appris à ne plus m'en faire et à aimer la bombe).

Le Modèle:Date-, Jess Gorkin du magazine Parade, enthousiasme ses lecteurs après avoir publié une lettre ouverte sur ce sujet au président américain Dwight D. Eisenhower et au dirigeant soviétique Nikita Khrouchtchev, parvenant même à interpeller ce dernier lors de sa visite aux États-Unis<ref name="NYT0988">Modèle:Lien web.</ref>. Évoquant un « téléphone blanc », Khrouchtchev est d'ailleurs favorable à l'idée d'un lien direct et en fait ouvertement la promotion lors d'une discussion avec le ministre japonais de la Pêche en Modèle:Date-, quelques mois avant la crise des missiles de CubaModèle:Sfn.

Par la suite, l'idée d'un « téléphone rouge » entre les deux pays végète mais, après la crise des missiles de Cuba en Modèle:Date- qui mène le monde au bord d'une possible guerre mondiale, la proposition est officiellement envisagée. Durant cette crise, les communications entre Khrouchtchev et le président Kennedy mettent plus de six heures à arriver au destinataire par voie diplomatique, illustrant ainsi la question finale de la lettre ouverte de Gorkin publiée deux ans plus tôt : Modèle:Traduction<ref name="NYT0988" />.

Le Modèle:Date-, le « protocole d'accord entre les États-Unis d'Amérique et l'Union des républiques socialistes soviétiques concernant l'établissement d'une liaison de communication directe » est signé à Genève<ref name="stategov">Modèle:Lien web.</ref>. Cette entente initiale est renouvelée et mise à jour au fil des décennies par des accords subséquents : le Modèle:Date-, le Modèle:Date-, le Modèle:Date-, le Modèle:Date-, le Modèle:Date- et le Modèle:Date-Modèle:Sfn.

Réalisation de la liaison

Fichier:Hotlineroom.jpg
Salle avec l’équipement hotline dans l'aile Est de la Maison-Blanche, avec deux téléimprimeurs occidentaux et deux en cyrillique (en clair), ainsi que quatre machines de chiffrement ETCRRM II (en noir).
Fichier:50 лет на прямой связи.jpg
Badge russe intitulé « 50 ans en contact direct », créé en Modèle:Date- à l'occasion du Modèle:50e de la création de la ligne directe reliant Moscou et Washington.

Première génération

La première génération du système de liaison par communication directe entre les deux pays ne transmet pas la voix, car on estime que les communications verbales spontanées peuvent mener à de mauvaises interprétations<ref name="libe0813">Modèle:Lien web.</ref>. Il transmet des messages à la vitesse de Modèle:Unité ou 66 mots par minuteModèle:Sfn via une ligne télégraphique duplex. La ligne suit le trajet WashingtonLondresCopenhagueStockholmHelsinkiMoscou<ref name="libe0813" />. Au départ, la liaison Washington – Londres transite par le câble TAT-1, le premier câble téléphonique transatlantique<ref name="libe0813" />. Il existe aussi une liaison radio secondaire, Washington – Tanger – Moscou, utilisée pour les communications de service et la coordination des opérations entre les deux points terminaux, mais aussi comme liaison alternative en cas de coupure de la liaison filaire<ref name="stategov" />.

Le chef d'État émetteur formule son message dans sa propre langue, puis celui-ci est traduit par le destinataire avant d'être transmis au chef d'État concerné, avec le message original<ref name="NYT0988" />.

Aux États-Unis, le terminal est situé au Modèle:Lien au Pentagone. Selon Léonid Brejnev, le terminal soviétique est géré par des civils au quartier général du parti communiste<ref name="NYT0988" />.

Seconde génération

En Modèle:Date-, alors que de nouvelles technologies sont désormais disponibles, les deux camps décident d'améliorer le système car l'URSS craint qu'une guerre nucléaire puisse être déclenchée sur un malentendu causé délibérément par la ChineModèle:Sfn.

La première ligne télégraphique est complétée par deux liaisons radio par satellite, l'une composée de satellites américains Intelsat et l'autre de satellites soviétiques [[Molniya (satellite)|Modèle:Nobr]]<ref name="nsdd186">Modèle:Ouvrage.</ref>. La mise à niveau du système dure de Modèle:Date- à Modèle:Date- et, à cette occasion, la liaison radio Washington – Tanger – Moscou est fermée.

Plusieurs terminaux sont ajoutés des deux côtés ; les Américains en installent deux supplémentaires, dont un situé à la Maison-Blanche qui a la capacité de neutraliser et de verrouiller les deux autres<ref name="nsdd186"/>.

Troisième génération

Le système est modernisé en Modèle:Date-. L’Union soviétique utilise alors des satellites géostationnaires de type Gorizont de la flotte Modèle:Lien pour remplacer les satellites Modèle:Nobr<ref name="nsdd186" />. Par ailleurs, des fonctionnalités de fax à haute vitesse sont ajoutées. Ceci permet aux chefs d'État des deux pays d'échanger rapidement des documents et autres données à la vitesse de Modèle:Unité<ref name="nsdd186"/>.

Quatrième génération

Le Modèle:Date-, une liaison par fibre optique est mise en service, permettant ainsi des transmissions vocales et l'échange de messages par courriel<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Sécurité des communications

La ligne de communication est sécurisée grâce au principe du masque jetable, à l'aide de machines de chiffrement dites Modèle:Langue (ETCRRM) fabriquées en Norvège<ref name="etcrrm">Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Les Soviétiques fournissent leurs clés de chiffrement à l'ambassade des États-Unis à Moscou et les Américains à l'ambassade de l'URSS à Washington<ref name="stategov" />. Les clés sont changées à chaque communication et détruites lorsque celle-ci est terminée.

La technique du masque jetable est utilisée pour plusieurs raisons : c’est le seul chiffrement qui est théoriquement inviolable si plusieurs conditions sont respectées<ref name="etcrrm" /> et les valises diplomatiques sont une solution pratique pour un échange sécurisé des clés aléatoires. De plus, le principe de masque jetable était souvent utilisé par l’URSS et ses agents<ref name="etcrrm" />. Le masque jetable, système très simple et connu depuis Modèle:Date-, évitait d’avoir à divulguer le fonctionnement d’un algorithme secret de chiffrement à une tierce partie<ref name="etcrrm" />. Les États ont toujours jalousement gardé secrets les rouages de leurs algorithmes, même si cette pratique est potentiellement risquée (principe de Kerckhoffs).

Anecdotes

Le Modèle:Date-, afin de tester la liaison les États-Unis envoient un premier message qui contient toutes les lettres de l'alphabet latin : Modèle:Traduction<ref name="libe0813" />. Les soviétiques envoient une description poétique du soleil couchant sur Moscou ; dès lors, la liaison est testée toutes les heures par l'expédition d'un message quelconque, pourvu qu'il ne contienne pas d'insinuations risquant un incident diplomatique. Moscou envoie des passages littéraires et Washington des extraits de l'Encyclopædia BritannicaModèle:Sfn. Les Soviétiques émettent aux heures impaires, les Américains aux heures paires ; les deux côtés échangeant des vœux pour le nouvel an ainsi que tous les Modèle:Date-<ref name="NYT0988" />.

Le câble fut sectionné par un agriculteur finlandais labourant son champ, un chalutier de pêche ou encore par un bulldozer à CopenhagueModèle:Sfn.

Durant les négociations des traités Salt sur la limitation des armements stratégiques (Salt II), le président Jimmy Carter envoie des messages personnels à Léonid Brejnev mais reçoit en réponse des messages qui semblent provenir d'une obscure bureaucratie plutôt que du dirigeant soviétique en personne. Le président américain utilise alors le « téléphone rouge » pour se faire entendre mais, la ligne ne devant être utilisée que dans un contexte de crise, les Soviétiques répondent « s'il vous plaît, ne faites plus jamais ça ! »<ref name="NYT0988" />.

Durant les essais de la liaison de seconde génération, les échanges (par un canal de service) entre les techniciens des deux pays, habituellement polis et sobres, prennent à partir de la fin de Modèle:Date-, une tournure plus joviale qu'à l'accoutumée : les Soviétiques débutent souvent les essais par « bonjour chers estimés collègues » et félicitent les Américains lors des jours de fêtes comme le [[Jour de l'Indépendance (États-Unis)|Modèle:Date-]], ces derniers félicitant leurs homologues russes à l'occasion de dates d'anniversaire comme par exemple celle du lancement de SpoutnikModèle:Sfn.

Liaisons Inde-Pakistan

En Modèle:Date-, l'Inde et le Pakistan reprennent le principe du « téléphone rouge » en mettant en place une liaison directe entre leurs ministères des Affaires étrangères respectifs, en vue d'éviter un conflit. Ces deux pays, dotés chacun de la puissance nucléaire sont en état de tension sur le Cachemire depuis les années 1940<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

En Modèle:Date-, les deux pays mettent en place une autre liaison directe, cette fois entre les ministères de l'Intérieur, dans le but de « contrer les menaces terroristes »<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Liaisons Chine-Russie

Une ligne téléphonique est mise en place entre la Chine et l'URSS dans le cadre du pacte sino-soviétique, mais alors que le conflit entre les deux pays est sur le point de dégénérer, Alexis Kossyguine tente de joindre directement Mao Zedong le Modèle:Date-, sans succès : l'opérateur chinois refuse de transférer l'appel, qualifiant Kossyguine d'Modèle:Citation. Peu après, les autorités chinoises déclarent qu'étant donné l'état de leur relation, Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Le Modèle:Date-, une liaison directe est ouverte entre le président russe et chinois, suivi en Modèle:Date- par un lien téléphonique entre les ministères de la Défense des deux États dans le but de « renforcer leur coopération bilatérale »<ref name="armscontrol">Modèle:Lien web.</ref>.

Liaisons Chine-États-Unis

Lors d'une réunion secrète tenue en Modèle:Date- à Pékin, Henry Kissinger alors secrétaire d'État, propose au Premier ministre chinois Zhou Enlai la mise en place d'une ligne directe entre leurs deux pays, mais la Chine refuseModèle:Sfn.

Dans les années Modèle:Date-, en échange d'un vote d'abstention lors d'une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies sur l'Irak, les États-Unis s'engagent à aider la Chine qui cherche à améliorer son image et ses relations après la répression sanglante des manifestations de la place Tian'anmenModèle:Sfn. Dans ce contexte, des discussions s'ouvrent pour l'établissement d'une ligne directe entre les deux États. Après un report dû à l'annonce de la réouverture de la liaison entre la Chine et la Russie, les discussions reprennent et en Modèle:Date- un accord portant sur la création d'une ligne directe de communication est signé entre Madeleine Albright et Tang Jiaxuan, contribuant ainsi à élever la Chine au rang de superpuissanceModèle:Sfn.

Le Modèle:Date-, la Chine et les États-Unis conviennent de l’installation d’un « téléphone rouge » commun entre les autorités militaires, à l’occasion de la visite en Chine du secrétaire à la Défense américain, Robert Gates<ref name="wash1">Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="cd1">Modèle:Lien web.</ref>.

Une autre ligne est installée en Modèle:Date- pour échanger des informations sur leurs activités dans l'espace, et ainsi éviter les malentendus qui pourraient déboucher sur une crise<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Liaisons Corée du Nord-Corée du Sud

Une ligne téléphonique est ouverte en Modèle:Date- à Panmunjeom afin de permettre les communications de la Croix-Rouge de part et d'autre de la zone démilitarisée<ref name="armscontrol" />. Le Modèle:Date-, les deux pays annoncent leur intention d'ouvrir plusieurs autres lignes ; ainsi, un total de trente-trois liens de communications sont mis en service : cinq pour les communications quotidiennes, vingt et un pour les négociations inter coréennes, deux pour le trafic aérien, deux pour les questions maritimes et trois concernent la coopération économique<ref name="bbc0318">Modèle:Lien web.</ref>.

La ligne de Panmunjeom est testée quotidiennement en semaine mais au gré des tensions entre les deux pays, la Corée du Nord cesse parfois de répondre aux appels. Ainsi, le Modèle:Date-, elle répond finalement aux appels du Sud après presque deux ans de silence<ref name="bbc0318" />.

Le Modèle:Date-, la Corée du Nord et la Corée du Sud décident l’installation d’un « téléphone rouge » commun. Cette ligne relie la Maison bleue, la présidence sud-coréenne à Séoul et le bureau à Pyongyang de la Commission nord-coréenne des Affaires d'État, présidée par le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Autres liaisons

Plusieurs liaisons entre des capitales européennes et Moscou sont établies, plus pour des questions liées au prestige, à la politique ou à la diplomatie que pour répondre à un impératif de sécurité. Ainsi, en Modèle:Date-, la France et l'URSS décident d'installer une liaison Télex entre le palais de l'Élysée et le Kremlin ; liaison qui est améliorée à la fin des années Modèle:Date- grâce au télécopieur haute vitesse, une technologie également utilisée pour le lien direct mis en service entre Bonn et Moscou en Modèle:Date-. La ligne entre les autorités britanniques et russes, que les premiers souhaitent depuis Modèle:Date- est enfin réalisée en Modèle:Date-Modèle:Sfn.

En Modèle:Date-, un téléphone rouge (littéralement) fabriqué par Siemens et utilisé par Adolf Hitler pour envoyer ses ordres à la Wehrmacht est saisi dans le bunker du dictateur par les troupes soviétiques qui en font cadeau à un officier britannique. L'appareil est vendu aux enchères en Modèle:Date- pour la somme de Modèle:Monnaie<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Dans la salle des séances du Parlement de Galice, le siège du président du gouvernement, au premier rang de l'hémicycle, est équipé d'un téléphone rouge. Utilisé par Fernando González Laxe, Manuel Fraga, Emilio Pérez Touriño et Alberto Núñez Feijóo, il est tombé en désuétude avec l'usage du smartphone et des applications de messagerie instantanée<ref>Modèle:Article.</ref>.

Dans la culture populaire

Littérature

Cinéma et télévison

  • Dans le film Forrest Gump (1994) de Robert Zemeckis, pendant une invitation à la Maison-Blanche sous la présidence de John F. Kennedy, le personnage de Forrest Gump découvre le téléphone rouge dans les toilettes, à coté d'une photographie de l'actrice Marilyn Monroe.
  • Dans la série télévisée d'animation Les Supers Nanas, la ligne directe (hotline) qui relie le domicile des Supers Nanas au bureau du maire de Metropolis n'est pas sans rappeler le téléphone rouge, présent pour désamorcer les crises qui menacent la ville.

Jeu vidéo

  • Dans le jeu vidéo Call of Duty: Black Ops, dans la map « Five » du mode « Zombies », qui prend place dans un Pentagone post-apocalyptique, il est possible d'interagir avec des téléphones rouges.

Notes et références

Modèle:Traduction/Référence Modèle:Références

Annexes

Bibliographie

Accord du Modèle:Date-.
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Articles connexes

Liens externes

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