Tosiwo Nakayama

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Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Biographie2

Tosiwo Nakayama, né le Modèle:Date de naissance sur l'île de Piherarh dans l'atoll de Namonuito dans l'actuel État de Chuuk aux États fédérés de Micronésie), d'origine japonaise, et mort le Modèle:Date de décès à Honolulu à Hawaï aux États-Unis, est un homme d'État de l'Océanie, premier président des États fédérés de Micronésie, à compter du Modèle:Date jusqu'au Modèle:Date. Il était auparavant président du Congrès du Territoire sous tutelle des îles du Pacifique et auparavant sénateur dans ce même congrès (Modèle:Lang depuis Modèle:Date). L'indépendance des États fédérés est intervenue pendant sa présidence.

Enfance et éducation

Origines

Tosiwo Nakayama est né le Modèle:Date sur l'île de Piherarh dans l'atoll de Namonuito dans l'actuel État de Chuuk aux États fédérés de Micronésie<ref name=":37-39" group="H">Modèle:Harvsp.</ref>. Son père, né le 29 octobre 1898, a grandi dans la ville portuaire de Yokohama. Tout d'abord employé par une première compagnie japonaise à Guam, dans ce qui est alors le Mandat des îles du Pacifique, il devient commerçant en coprah pour la Nanyo Kohatsu Kabushiki Kaisha à Tonowas dans l'État de Chuuk à l'âge de dix-sept ans. Il se marie, dans le cadre d'un mariage arrangé, avec Rosania, née dans l'atoll de Namonuito, adoptée par la sœur de sa mère. Cette sœur est la femme sénior du clan Pike d'Onoun, dans l'atoll de Namonuito, pour lequel la charge de chef suit une filiation matrilinéaire<ref name=":37-39" group="H" />.

Formation

En 1937, son père est transféré à Lukunor où la famille tisse des relations qui se révèleront importantes dans la future carrière politique de Tosiwo Nakayama. Ce dernier devient un très bon ami de Raymond Setik<ref group="H">Modèle:Harvsp.</ref>. Trois ans plus tard, la famille revient à Tonowas, un important centre administratif et une base militaire, où le père assure la direction du magasin de sa compagnie. Leur vie y est confortable<ref group="H">Modèle:Harvsp.</ref>. En avril 1944, Tonowas est bombardée par les Américains. De nombreux Chuukois et Japonais, dont la famille Nakayama, se réfugient à Tol<ref group="H">Modèle:Harvsp.</ref>. Ils sont renvoyés à Tonowas après la capitulation des forces japonaises. De là, son père ainsi que l'ensemble des Japonais sont renvoyés de force au Japon par les Américains entre fin 1945 et fin 1946<ref group="H">Modèle:Harvsp.</ref>. Après être un temps revenus à Tol, où ils sont à butte à la montée d'un ressentiment anti-japonais, Rosania et ses six enfants parviennent à revenir à Onoun en 1947 grâce à l'assistance du chef de Tol<ref group="H">Modèle:Harvsp.</ref>.

La même année, bien qu'analphabète, il se porte volontaire lors du passage de recruteurs pour intégrer la Modèle:Langue à Weno, école établie par les nouvelles autorités du Territoire sous tutelle des îles du Pacifique. Il y retrouve Raymond Setik. Il y suit des cours d'anglais, de mathématiques, de géographie et de sciences sociales et pense devenir instituteur à Onoun comme il l'a promis au chef Raatior, son oncle<ref group="H">Modèle:Harvsp.</ref>. En 1948, Napoleon DeFang, un ami proche de sa famille, lui propose de travailler pour l'anthropologue Thomas Gladwin au Bureau des affaires insulaires, pour un salaire de 30 $ mensuel. Libéré de ses obligations par Raatior, il œuvre jusqu'en 1951. Malheureux de sa relation avec le scientifique, il démissionne pour étudier la navigation avec Raatior mais apprend sa mort arrivé à Onoun<ref group="H">Modèle:Harvsp.</ref>.

En 1951, avec l'appui de Napoleon DeFang et profitant d'un désistement, il intègre la Pacific Islands Central School où il excelle et se classe premier de sa promotion en 1953. Il vit durant cette période de petits boulots sur le campus<ref group="H">Modèle:Harvsp.</ref>. Il retourne ensuite au Bureau des affaires insulaires où il est en charge du recouvrement de taxes et impôts, de la dévolution des fonds perçus, et de l'aide à l'établissement de gouvernements et courts de justice municipaux<ref group="H">Modèle:Harvsp.</ref>.

Il obtient en 1955 une bourse d'études du Territoire sous tutelle des îles du Pacifique qui lui permet d'intégrer jusqu'en 1957 le campus Mānoa de l'Université d'Hawaï. Il y retrouve les paluans Alfonso Oiterong, Lazarus Salii, Thomas Remengesau, Kuniwo Nakamura, Roman Tmetuchl, les yapais Petrus Tun et John Mangefel, les chuukais Nick Bossy et Gideon Doone, les pohnpeiens Bailey Olter, Leo Falcam et Bethwel Henry. Les débuts sont difficiles. Son niveau d'anglais ne lui permet pas d'atteindre les honneurs<ref group="H">Modèle:Harvsp.</ref>.

Carrière dans l'administration américaine

À son retour en 1958 dans le district de Truk — renommé plus tard Chuuk —, il devient greffier principal, superviseur de l'éducation des adultes et, par la suite, conseiller politique et économique auprès de l'administrateur du district. L'année suivante, il est nommé assistant adjoint du district pour les affaires publiques. Il se met en congé de son poste avant 1968 afin de poursuivre ses études à l'Université d'Hawaï<ref name="mourns">Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="FSMPIO">Modèle:Lien web.</ref>.

Un promoteur et acteur de l'indépendance

Une ascension sans faille

Portrait d'un homme en costume
Tosiwo Nakayama, sénateur de l’État de Yap au Congrès de Micronésie

Après ses études, Tosiwo Nakayama rentre rapidement en politique. Employé de l'administration américaine, il est très rapidement convaincu que seuls les micronésiens sont capables de gouverner efficacement leurs îles. Il promeut donc l'autonomie, tant au niveau local qu'au niveau des territoires fiduciaires. Il affirme plus tard ne pas avoir eu de plan de carrière politique. En 1960-1961, il est représentant d'Onoun dans l'Assemblée législative du district de Truk et en est élu président. En Modèle:Date, Nakayama est nommé conseiller micronésien auprès de la délégation des États-Unis au Conseil de tutelle des Nations unies. Il est élu au Conseil de Micronésie en 1962 et 1963. En Modèle:Date, il entre au Congrès de Micronésie. Trois ans plus tard, il succède à Amata Kabua des îles Marshall, pour lequel il a pourtant voté, en tant que président de ce corps législatif et le reste jusqu'en 1979, date de la dissolution du Congrès. Il prend rarement la parole sur des questions clés touchant la politique ou la législation, se borne aux questions de procédure et laisse les discours plus publics aux autres. Il est membre de nombreux conseils et comités du district de Truk, notamment dans le domaine de l'éducation<ref name="hanlon" />,<ref name="mourns" />,<ref name="FSMPIO" />. En 1975, Tosiwo Nakayama est choisi comme président de la Convention constitutionnelle micronésienne qui se tient à Saipan dans les îles Mariannes du Nord<ref name="hanlon" />.

Les clefs d'une réussite

Dans les Modèle:Nobr, les délégués chuukois du Congrès de Micronésie, pointant le retard de leur district, sont très critiques envers l'administration américaine et, bien que très divisés politiquement, farouchement favorables à l'indépendance. Il apparaît plus tard que ce prétendu retard est le résultat de la corruption. Rejetant les critiques extérieures, Nakayama croit que les différences entre les Micronésiens sont exagérées par des étrangers dont les intérêts, les préjugés et les visions du monde sont servis par la présomption de divisions. Il imagine que la région de Micronésie n'est pas une construction coloniale mais culturelle : que l'indépendance amènerait, comme il aimait à le raconter, à la reconstitution par ceux qui croyaient en elle d'une divinité de l'océan autrefois démembrée<ref name="hanlon" />.

Tosiwo Nakayama a pu bâtir sa carrière politique en ayant réussi, tout d'abord, à dépasser les préjugés des habitants des îles Truk envers ceux des îles plus à l'ouest, d'où il est originaire. Il s'est pour cela appuyé sur un réseau de relations personnelles établi par son père du temps de l'occupation japonaise, qu'il a cultivé et renforcé, et qui s'est traduit par un soutien politique très important. La famille de son père comprend des membres depuis Namonuito jusqu'aux îles Yap. Ce lien avec Yap lui fournit un fort soutien à des moments critiques de sa carrière. Il est aussi par son père membre d'un groupe d'hommes nés de pères japonais et de mères chuukoises, avec lesquels il a su s'associer, qui joue un grand rôle pendant la période de l'administration américaine. Connus pour leur énergie, leur conduite, et leur capacité entrepreneuriale, ils sont souvent appelés à servir de représentants ou d'intermédiaires dans les questions de gouvernance ou d'économie avec le gouvernement du Territoire sous tutelle. Un autre atout décisif est son mariage en 1963 avec Mitre Haruo, membre du clan Sopwunipi qui domine l'île stratégique de Weno, très peuplée. Tosiwo Nakayama a su s'entourer de personnes partageant ses convictions : Andohn Amaraich, considéré par certains, plus que Nakayama, comme le visionnaire et l'architecte de ce qui est devenu les États fédérés de Micronésie ; Bethwel Henry, tacticien qui a négocié beaucoup de compromis qui ont rendu possible l'émergence du pays<ref name="hanlon" />.

Tosiwo Nakayama est adepte du consensus, des conversations privées et des petites réunions, calme même lorsqu'il est en colère. Avec beaucoup de sang-froid, il répond en 1975 à des menaces de mort proférées à son encontre par le député Kalisto Refalopei de la région de Faichuk en allant le rencontrer à Tol<ref name="hanlon" />. Son Modèle:Lang et sa diplomatie ont largement contribué à l'aboutissement des négociations politiques complexes et sensibles — notamment entre John Ngiraked des Palaos et Leo Falcam de Pohnpei — ayant permis l'élaboration d'un projet de constitution nationale pour les différents districts micronésiens recherchant l'autonomie politique<ref name="hanlon" />,<ref name="mourns" />,<ref name="FSMPIO" />. Il a également eu un rôle important dans le montage du Traité de libre-association, en contradiction avec son ambition première d'indépendance totale, car, ainsi qu'il l'explique quelques années plus tard, elle est à ce moment la meilleure chose qu'il peut obtenir. Tous les délégués de la convention de 1975 savent, cependant, que l'ensemble des districts micronésiens ne rejoindront pas les États fédérés de Micronésie en construction. En effet, les Îles Mariannes du Nord, les îles Marshalls et les Palaos entament rapidement des négociations séparées. Malgré cette division, une campagne de ratification de la constitution est enclenchée. Nakayama assure que les ressources des mers environnantes peuvent facilement fournir les revenus nécessaires pour soutenir un gouvernement unifié. Les États fédérés de Micronésie voient le jour en 1978 avec les districts de Chuuk, Kosrae, Pohnpei et Yap. Ces mêmes quatre États approuvent ensuite le projet de pacte de libre association lors d'un référendum en 1983<ref name="hanlon" />.

Premier président des États fédérés de Micronésie

Modèle:Média externe

En Modèle:Date, le Congrès de Micronésie est remplacé par le Congrès des États fédérés de Micronésie, agissant pour la première fois dans le cadre de la constitution nouvellement élaborée. Ses membres élisent à l'unanimité Tosiwo Nakayama comme premier président des États fédérés de Micronésie. Il prend ses fonctions le 15 du mois. Au cours de son premier mandat de quatre ans, Nakayama se concentre sur les questions de transition — les négociations avec le gouvernement du Territoire sous tutelle sont complexes —, la construction de la nation, le développement économique et la répartition du pouvoir et des responsabilités entre le gouvernement national et les quatre gouvernements des États<ref name="hanlon" />,<ref name="mourns" />,<ref name="FSMPIO" />,<ref name="encyclo">Modèle:Ouvrage.</ref>. Ce dernier thème est le sujet de débats intenses et de dures confrontations politiques. Le président a ainsi dû surmonter de fortes difficultés pour établir la capitale dans l'État de Pohnpei, lequel ne lui en a pas toujours été reconnaissant, et rassurer les petits États de Kosrae et Yap, inquiets de la domination possible de Chuuk, plus peuplé, et dont la population est mal vue par les autres peuples micronésiens<ref name="hanlon" />.

Tosiwo Nakayama est réélu en Modèle:Date et travaille jusqu'en Modèle:Date à établir la crédibilité régionale et internationale du pays. La constitution ne lui permet pas de faire un troisième mandat<ref name="hanlon" />,<ref name="mourns" />,<ref name="FSMPIO" />. Ses compétences de médiation sont parfois requises dans le règlement de crises personnelles et ethniques telles que le poignardage d'un Pohnpeien par des jeunes Chuukais en 1983 sur l'île de Pohnpei<ref name="hanlon" />. En 1986, il doit gérer une crise menaçant le très fragile équilibre des pouvoirs entre les quatre états existants : la région de Faichuk exprime en effet le souhait à l'autodétermination. Leo Falcam promet que le sang coulerait dans les rues de Pohnpei si cette région était reconnue comme un nouvel état des États fédérés de Micronésie<ref name="hanlon" />. En 1986, à la suite de la ratification du Traité de libre-association par le Congrès des États-Unis — son examen a duré sept ans —, les États fédérés de Micronésie deviennent indépendants<ref name="hanlon" />,<ref name="FSMPIO" />.

Une reconversion dans la finance

En Modèle:Date et jusqu'en Modèle:Date, Tosiwo Nakayama est vice-président aux affaires gouvernementales dans la succursale de Chuuk de la Banque de Guam<ref name="mourns" />,<ref name="FSMPIO" />.

Vie privée et état de santé

Tosiwo Nakayama se marie le Modèle:Date à Mitre Haruo, de Weno dans l'État de Chuuk. Ils ont ensemble dix enfants<ref name="FSMPIO" />.

À la fin des Modèle:Nobr, Tosiwo Nakayama part au Japon à la recherche de son père expulsé par les Américains après la fin de la Seconde Guerre Mondiale, et le ramène auprès de lui dans une maison familiale à Weno. À la mort du père, celui-ci est enterré à l'extérieur de cette maison dans une tombe entourée d'une modeste clôture en bois et couverte par un petit toit de tôle<ref name="hanlon" />.

La carrière politique de Nakayama est exempte de controverse ou de scandale mais il n'en a pas été de même des membres de sa famille. Au début des Modèle:Nobr, son beau-frère est destitué de son poste de gouverneur de l'État de Chuuk pour mauvaise utilisation des fonds publics. Plus tard, une de ses filles et son mari sont également inculpés pour détournement de fonds publics dans le cadre d'une enquête plus large sur la fraude et la corruption dans l'État de Chuuk menée par le bureau du procureur général<ref name="hanlon" />.

La santé de Tosiwo Nakayama décline à partir de 1992 avec un premier accident vasculaire cérébral dont il se rétablit bien. En 1998, il subit un quintuple pontage aorto-coronarien. Quelque temps plus tard, une chirurgie au laser sur un de ses yeux le laisse partiellement aveugle. Durant l'été 2005, un stimulateur cardiaque lui est implanté mais trois jours plus tard, il a un nouvel accident vasculaire cérébral qui le laisse paralysé et incapable de parler bien que complètement conscient<ref name="mourns" />. Il vit alors à Waipahu sur l'île de Oahu, dans l'État d'Hawaï, entouré de membres de sa famille élargie résidents sur l'île. L'universitaire David Hanlon, futur auteur d'une biographie du président, s'insurge contre le désintérêt des États-Unis vis-à-vis de la situation de l'ancien chef d'État. Il suggère que le malade subit le résultat d'une mauvaise considération des hawaïens envers les micronésiens perçus comme insignifiants historiquement et historiographiquement : Modèle:Citation<ref name="hanlon">Modèle:Chapitre.</ref>.

Le Congrès des États fédérés de Micronésie vote en 2006 une loi, promulguée en Modèle:Date par le président Joseph Urusemal, permettant l'allocation d'une aide financière pour couvrir les frais médicaux de l'ancien président. Il est admis au Modèle:Langue à Honolulu, à Hawaï, en Modèle:Date<ref name="mourns" />. Il y meurt le Modèle:Date à Modèle:Nombre<ref name="mourns" />,<ref name="FSMPIO" />,<ref name="NYtimes">Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="honolulu">Modèle:Lien web.</ref>.

Hommages

À sa mort, un communiqué gouvernemental loue sa profonde humilité, ainsi que son engagement et ses conseils dans le processus d'indépendance. Il y est décrit comme Modèle:Citation<ref name="FSMPIO" />. Tadao Sigrah, consul général des États fédérés de Micronésie à Honolulu et ancien membre du gouvernement du président Nakayama, le perçoit également comme l'un des Pères fondateurs et un vrai chef. Il déclare que les micronésiens le considèrent comme leur George Washington<ref name="honolulu" />,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Ieske Iehsi, membre du gouvernement qui amena à l'indépendance, très admiratif, dit de lui qu'il était un homme d’État comme il n'en a jamais vu, très humble et pourtant un grand chef. Il juge que l'homme était une institution en soi<ref name="mourns" />. Dans l'esprit des micronésiens, sa plus grande réussite a été sa détermination inébranlable à amener les États fédérés de Micronésie à l’auto-gouvernement en dépit de toutes les difficultés<ref name="mourns" />.

Une cérémonie d'hommage a lieu le Modèle:Date à la Cour suprême nationale de Chuuk au cours de laquelle est dévoilée un timbre à son effigie. Il est à nouveau fait mention de son apport important au processus d'indépendance et à la négociation d'un traité de libre-association avec les États-Unis<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Notes et références

Modèle:Références

  • Autres références

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Voir aussi

Bibliographie

Liens externes

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