Vaslav Nijinski

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Modèle:Redirect Modèle:Infobox Musique classique (personnalité)

Vaslav Nijinski (Modèle:En russe ; en Modèle:Lang-pl), aussi retranscrit Vaclav Nijinsky ou Vatslav Nizhinski, né à Kiev probablement le Modèle:Date de naissance<ref>Un certificat de naissance délivré à Varsovie (où il a été baptisé) indique le Modèle:Date-, d'autres sources le Modèle:Date, d'autres encore le Modèle:Date-. Quoi qu'il en soit, c'est bien le Modèle:Date- qu'a été célébré le centenaire de sa naissance.</ref> et mort le Modèle:Date- à Londres, est un danseur et chorégraphe russe d'origine polonaise.

Il est le danseur-étoile des Ballets russes et marque de son interprétation les créations de Schéhérazade, du Spectre de la rose, de Petrouchka et de L'Après-midi d'un faune.

Vaslav Nijinski est aussi l'auteur d'un système de notation de la danse qu'il invente pour son usage personnel. Grâce aux recherches de spécialistes, il a été possible de reconstituer fidèlement certaines de ses chorégraphies, dont L'Après-midi d'un faune et une partie du Sacre du printemps.

Biographie

Famille et enfance

Vaslav Nijinski est le fils des danseurs polonais Tomasz Niżyński et Eleonora Bereda, et le frère de la danseuse Bronislava Nijinska. À partir de 1900, il fréquente l'académie de danse impériale de Saint-Pétersbourg et devient connu pour son exceptionnelle virtuosité et pour ses sauts. L'impresario Serge de Diaghilev, issu de la haute bourgeoisie de Saint-Pétersbourg qu'il rencontre en 1908, et dont il sera l'amant jusqu'en 1913, le révèle comme le plus grand danseur de son époque.

Ballets russes

Serge de Diaghilev est responsable du choix de la troupe de danseurs du théâtre Mariinsky pour les représentations des Ballets russes à Paris et à Londres. Il entre en conflit avec la direction du Mariinsky lorsqu’il veut engager Nijinski pour la tournée. En effet, après le scandale provoqué par la mise en scène de Diaghilev pour le ballet Giselle, où Nijinski danse devant les membres de la Maison impériale Romanov sans porter les hauts-de-chausses obligatoires à l’époque, dans son interprétation du personnage d'Albrecht (avec Tamara Karsavina dans celui de Giselle), Nijinski a été immédiatement licencié, son justaucorps court et son maillot moulant étant considérés indécents.

Les Ballets russes connaissent un immense succès à l’époque, en raison de la mode de l’orientalisme alors très en vogue dans la société parisienne et londonienne. Le talent de Diaghilev, les musiques et chorégraphies modernes, avec des costumes très travaillés, et des décors de grande qualité (Cocteau, Bakst, Benois et Picasso), donnent à la compagnie une dimension avant-gardiste et font des Ballets russes l'une des compagnies les plus influentes du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. Diaghilev abandonne rapidement le répertoire classique pour commander de nouveaux ballets, créés autour des œuvres de Debussy, Ravel, Strauss, ou encore de Falla.

Vaslav Nijinski danse pour les premières des Ballets russes suivants : Modèle:Colonnes

Pièces orientales

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Nijinski, l’esclave doré dans Shéhérazade.

La première saison des Ballets russes est consacrée aux pièces orientales, particulièrement appréciées par le public parisien d'alors. Les ballets lyriques orientaux Shéhérazade, Daphnis et Chloé et Le Dieu bleu sont des pièces divertissantes et oniriques, qui correspondent au profil androgyne et félin de Nijinski (particulièrement dans son rôle d'esclave dans Shéhérazade).

Les pièces orientales atteignent le sommet de leur gloire avec le ballet Shéhérazade. Ida Rubinstein dans le rôle de Zobéide, et Nijinski dans le rôle de l’esclave, dansent sur scène avec un art relevant presque de la pantomime. Mais plus que les idées chorégraphiques, c’est la mise en scène et les costumes de Léon Bakst qui marquent profondément les esprits. Après l'échec public du ballet Le Dieu bleu, Diaghilev se sépare peu à peu de son chorégraphe Fokine.

À travers le répertoire de ballet de Fokine, c’est également la première fois qu’un danseur est au centre de l’attention et de la renommée d’un ballet. Le public attendant tout particulièrement les sauts athlétiques de Nijinski, ainsi que la qualité de son interprétation lyrique d’acteur. La scénographie et les costumes sont également très appréciés.

Avec L'Oiseau de feu, Igor Stravinsky, qui deviendra rapidement un collaborateur très important pour les partitions de ballet de la compagnie, propose pour la première fois une de ses œuvres. Au départ, c'est Tamara Karsavina, la partenaire principale de Nijinski, qui interprète le rôle de l’oiseau de feu. Après le départ de Fokine des Ballets russes en 1912, le poste de chorégraphe est repris par Nijinski, qui a déjà contribué aux idées chorégraphiques dans les ballets Shéhérazade, L'Oiseau de feu et Petrouchka.

Le Spectre de la rose

Avec Le Spectre de la rose (inspiré du poème homonyme de Théophile Gautier) apparaît de façon claire le virage chorégraphique du travail de Fokine. La nouvelle chorégraphie de Fokine, pour le couple Karsavina-Nijinski, introduit une véritable révolution dans la danse en couple puisqu'elle libère le danseur masculin de son rôle classique, en lui donnant un rôle androgyne ; cette chorégraphie permet au danseur masculin d’avoir autant d'importance que la ballerine, ce qui n'est pas le cas dans les ballets classiques<ref>Ballets russes, Palais Garnier.</ref>.

Le ballet, qui se déroule dans les songes d'une femme, dans lesquels il n'y a pas de hiérarchisation des sexes, font du Spectre de la rose un nouveau concept en soi, qui dépasse la tradition classique du ballet, en répondant pourtant toujours aux canons du ballet romantique, à travers les mouvements et l’utilisation de l’espace.

Pièces russes

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Stravinsky et Nijinski (en costume de Petrouchka), 1911.

Avec Stravinsky, c’est la première fois que l’on redécouvre un compositeur exceptionnel pour les pièces de ballet depuis longtemps. Le travail réalisé autour de la pièce Petrouchka laisse déjà apparaître une rupture de style importante, à travers l’écriture caractéristique de Stravinsky et les innovations chorégraphiques de Nijinski.

La relation entre les trois personnages de Petrouchka, de la ballerine et du magicien appartient au mouvement moderne. Lors de la première de Petrouchka en 1911, l’interprétation dramaturgique de Nijinski fut acclamée. Sarah Bernhardt dit à propos de Nijinski : « J'ai peur, j'ai peur, car je vois l'acteur le plus grand du monde »Modèle:Refnec. Tamara Karsavina était la partenaire de Nijinski dans Petrouchka, le magicien était interprété par le professeur de ballet de Nijinski, Enrico Cecchetti.

Révolution chorégraphique et musicale

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Léon Bakst, Nijinski dans “L'Après-midi d'un faune.

Vaslav Nijinski opère une rupture avec le passé en 1912, avec L'Après-midi d'un faune, d'après le Prélude à l'Après-midi d'un faune de Claude Debussy. Très bon danseur classique, réputé entre autres pour ses bonds magnifiques, il crée cette pièce avec un seul petit bond, des déplacements latéraux, corps cassé, sans repères, dans un mouvement unique, sans thèmes ni accents marquant le tempo. Pour la première fois, Diaghilev confia le travail chorégraphique entièrement à Nijinski, en l'assurant de son soutien total. L’absence d’expérience de Nijinski en tant que chorégraphe se fit particulièrement ressentir lorsqu’il fallut transmettre de nouvelles idées à l’ensemble du ballet, tout particulièrement pour les mouvements tout à fait novateurs de L'Après-midi d'un faune, qui étaient saccadés et très différents des mouvements de ballets classiques.

Lors de la première de L'Après-midi d'un faune, il y eut de fortes polémiques, du fait de la chorégraphie révolutionnaire de Nijinski (un orgasme est évoqué à la fin de la pièce), mais également des réactions calculées de Diaghilev concernant les sous-entendus sexuelsModèle:Refnec. Le critique Gaston Calmette écrivit dans Le Figaro du Modèle:Date- : Modèle:Cita

Auguste Rodin contredit cette position dans un article ouvert dans Le Matin : Modèle:Cita

Après que Diaghilev eut fêté son succès inattendu avec le Faune, il demanda à Stravinsky, qui avait déjà écrit la musique de Petrouchka et de L'Oiseau de feu, de composer une pièce moderne sur le thème de la Russie préhistorique. Il composa alors Le Sacre du printemps, dont le ballet fut une œuvre tout à fait remarquable. Avec Le Sacre du printemps, Nijinski décortique les positions classiques : les danseurs ont les pieds rentrés et les genoux pliés. Le moderne s'impose en pleine tradition du ballet russe.

La chorégraphie de Nijinski pour Le Sacre du printemps surprit le public parisien au théâtre des Champs-Élysées à tel point que, durant la première représentation, un fort tumulte régna, accompagné de cris et d'altercations<ref>larussiedaujourdhui.fr.</ref>. La pièce ne put être poursuivie qu’après l’intervention de la police.

Les réactions du public créèrent un tel scandale que les danseurs ne pouvaient plus suivre la musique de Stravinsky et devaient se fier aux instructions que Nijinski leur donnait depuis les coulisses.

Stravinsky décrit la représentation dans sa biographie : Modèle:Cita

Le compositeur restera très critique vis-à-vis du travail chorégraphique de Nijinski et écrit dans ses chroniques : Modèle:Cita

Seul Diaghilev mesura le triomphe qu’il avait alors remporté, bien conscient qu’une telle réaction du public attirerait sur la troupe toute l’attention de la société parisienne. Stravinsky ne se réconcilia que des années plus tard avec sa pièce et le public.

Mise à pied puis retour dans les Ballets russes

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Tombe de Vaslav Nijinski, Paris, cimetière de Montmartre (Modèle:22e).

Lors d’une tournée en Amérique du Sud en 1913, à laquelle Diaghilev, souffrant d’un fort mal de mer, ne put prendre part, Nijinski tomba amoureux de la danseuse hongroise Romola de Pulszky et l’épousa la même année à Buenos Aires. En chemin, à Vienne, son épouse Romola donne naissance en juillet 1914 à une fille, Kyra (+1998) — qui, en 1936, deviendra la première épouse du musicien Igor Markevitch. Dans un élan de jalousie, Diaghilev, qui reçut un choc en lisant le télégramme annonçant le mariage, congédia Nijinski sans préavis<ref>Reçu pour les derniers spectacles donnés avec les Ballets russes en Amérique du Sud, sur le site de la Bibliothèque du Congrès.</ref>.

Durant la Première Guerre mondiale, Nijinski, en tant que citoyen russe, fut fait prisonnier en Hongrie. C’est seulement en 1916 que Diaghilev se donna la peine de proposer à nouveau un rôle à Nijinski. Lors de la tournée des Ballets russes en Amérique du Nord durant l’année 1916, Nijinski eut l’opportunité de créer une chorégraphie pour la partition de Richard Strauss Till l'Espiègle. Durant la tournée, à partir de 1917, les signes d’une maladie mentale ou trouble neurologique se firent de plus en plus évidents chez Nijinski. Il considérait Diaghilev, qu’il ne devait plus jamais revoir en bonne santé, comme son pire ennemi. Malgré tout, le Till l'Espiègle de Nijinski put être terminé et fut représenté pour la première fois à New York. Durant la tournée, la compagnie se rendit également à Los Angeles, où Nijinski rencontra Charlie Chaplin. Cette rencontre inspira l’acteur, notamment dans son film Une idylle aux champsModèle:Refnec.

Nijinsky souffrait entre autres d'hallucinations, et, en Modèle:Date-, le psychiatre de Zurich Eugen Bleuler lui diagnostique une schizophrénie<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref name=":0">Modèle:Ouvrage.</ref>. Sa femme le fait soigner en Suisse, sans succès. Durant son séjour à la villa Guardamunt à Saint-Moritz, Nijinski écrivit entre janvier et mars 1919 trois Cahiers exposant sa détresse psychologique<ref>Modèle:Article.</ref>. Cette année est le moment de bascule entre sa carrière de chorégraphe-danseur et la décompensation progressive de sa schizophrénie catatonique<ref name=":0" />. Le reste de sa vie sera constitué de séjours d'hôpitaux en cliniques. Il meurt à Londres le Modèle:Date- et est enterré à Paris au cimetière de Montmartre (Modèle:22e).

Œuvres chorégraphiques

Hommages

Fichier:Nijinsky by Jerszow. Grand Theatre, Warsaw.jpg
Sculpture de Vaslav et Bronislava Nijinska, Grand Théâtre de Varsovie.

Notes et références

Modèle:Références

Annexes

Bibliographie

Journal

Principales biographies de Nijinski

  • Romola Nijinski, Nijinski, 1934.
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Anatole Bourman, Tragedy of Nijinsky, Greenwood Press, 1936.
  • Françoise Reiss, La Vie de Nijinsky, éditions d'Histoire de l'art, 1957.
  • Anna-Maria Turri, Nijinsky : l'invention de la danse, Le Félin, 1988.
  • Peter Oswald, Vaslav Nijinski, un saut dans la folie, Passage des Marais, 1993.
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Richard Buckle, Nijinsky, London, Phoenix Giant, 1998.
  • Guillaume de Sardes, Nijinsky : sa vie, son geste, sa pensée, Paris, Hermann, 2006.
  • Catalogue de l’exposition Nijinsky (1889-1950) au musée d'Orsay (Modèle:Date- - Modèle:Date-).

Liens externes

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