Rudolf Noureev
Modèle:Infobox Musique classique (personnalité)
Rudolf Khametovitch Noureev<ref group="n">{{#ifeq:1|0|rʊˈdolʲf xɐˈmʲetəvʲɪt͡ɕ nʊˈrʲe(j)ɪf|[[Alphabet phonétique international|Modèle:Nobr]]}} ; parfois transcrit Noureïev ({{#ifeq:1|0|nɔ'riev|[[Alphabet phonétique international|Modèle:Nobr]]}}).</ref> (Modèle:En russe ; en Modèle:Lang-tt ; en Modèle:Lang-ba) est un danseur classique, chorégraphe et directeur de ballet russe d'origine tatare né le Modèle:Date de naissance- à Irkoutsk (Sibérie, Union soviétique) et mort le Modèle:Date de décès- à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine, France).
Doué d'une technique exemplaire, Rudolf Noureev est considéré comme l'un des plus grands danseurs classiques<ref name=Noureevalapointe/>,<ref name="Rudolf Noureev_au_travail_à_la_barre_sur_ina_fr">« Rudolf Noureev au travail à la barre »], 21 décembre 1970, sur le site de l'INA.</ref>,<ref name="articlephilippenoisette_2013_03_01">Philippe Noisette, « Que reste-t-il de Noureev ? », Les Échos, Modèle:1er mars 2013.</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Lord of the dance - Rudolf Nureyev at the National Film Theatre, London, 1-31 January 2003, , The Independent, 26 décembre 2002.</ref> et l'un des plus grands chorégraphes<ref group="n">De façon générale, les œuvres de Rudolf Noureev sont les ballets les plus représentés.</ref> de son temps et surnommé le « seigneur de la danse »<ref name=Noureevalapointe/>,<ref name=Noureev/>.
Rudolf Noureev fut l'un des meilleurs interprètes du répertoire classique, mais exprima aussi son talent dans la danse contemporaine et fut l'un des premiers danseurs à s'intéresser de nouveau au répertoire baroque<ref>Influence chorégraphique de Rudolf Noureev sur le site de la fondation Noureev.</ref>,<ref>Tancrède ballet chorégraphié par Noureev sur le site de la fondation Noureev.</ref>. Sa notoriété, due non seulement à son talent mais aussi au déroulement extraordinaire de sa vie, dépassa le monde de la danse<ref name="noureevlesimagesdunevie">« Rudolf Noureev, les images d'une vie » sur le site de la fondation Noureev.</ref>.
Il marqua l'histoire du ballet en formant deux couples mythiques :
- l'un avec Margot Fonteyn, sa partenaire au Royal Ballet. Ensemble, ils forment un des couples les plus « mythiques » de l'histoire du ballet<ref>« Rudolf Noureev et Margot Fonteyn, un accord parfait » sur le site de la fondation Noureev.</ref>,<ref name=documentaireromeoetjuliette>[vidéo] POB 1999 Roméo et Juliette par Manuel Legris et Elisabeth Maurin sur YouTube.</ref>,<ref>Biographie de Rudolf Noureev.</ref> ;
- l'autre avec Sylvie Guillem du ballet de l'Opéra de Paris dans les années 1980. Selon Pierre Lacotte, sur scène « ces deux sont une personne »<ref name=profilcultureshow/>. Rudolf Noureev et Sylvie Guillem ont encore dansé ensemble même après que Sylvie Guillem avait quitté le ballet de l'Opéra de Paris pour rejoindre le Royal Ballet et même lorsque Rudolf Noureev est devenu fragile en raison du stade avancé du sida qu'il avait contracté en 1984<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Judith Mackrell, « You had to respect his passion », theguardian.com, 3 avril 2003.</ref>.
Rudolf Noureev fut directeur du Ballet de l'Opéra de Paris de 1983 à 1989, également maître de ballet et chorégraphe en chef jusqu'à 1992. En tant que chorégraphe, il revisita tous les grands ballets classiques, donnant une place très importante aux hommes<ref name=rencontremanuellegris/> jusqu'alors souvent cantonnés à n'être que les faire-valoir des ballerines, en introduisant des variations pour hommes, notamment pour le Lac des Cygnes.
Noureev a ainsi renouvelé tout le répertoire de Marius Petipa qui n'apparaissait pas à Paris jusque-là<ref name=Noureevalapointe/>,<ref name=ArianeDollfus_Noureevlinsoumis/>. Les années de Rudolf Noureev à l'Opéra de Paris sont considérées comme un « âge d'or » pour le ballet<ref name=articlephilippenoisette_2013_03_01/>,<ref name="ArianeDollfus_Noureevlinsoumis">Ariane Dollfus: « Noureev l'insoumis ».</ref>,<ref name=veroniquedalmaz_sur_noureev_2016/> et ses chorégraphies y sont régulièrement reprises<ref name="veroniquedalmaz_sur_noureev_2016" />,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Biographie
Modèle:Méta bandeau d'avertissement{{#ifeq:
| | {{#if: | |[[{{#ifexist:Catégorie:Article à recycler{{#if:biographie|/biographie}}|Catégorie:Article à recycler{{#if:biographie|/biographie}}|Catégorie:Article à recycler}}|Rudolf Noureev]]{{#if: juin 2019||}} }}
}}
Origines
La famille Noureev est donc originaire d'Oufa. Elle est issue d'un milieu paysan bachkir et tatar de culture musulmane. Le grand-père de Rudolf Noureev avait pour nom de famille Fasli. Mais une erreur d'enregistrement à la mairie fit du patronyme « Noureev » le nom de famille. Khamet Noureev signifie littéralement « Khamet fils de Nour » signifiant « la lumière » en arabe<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Rudolf Noureev est le fils de Farida, née à Kazan, Tatarstan, et Khamet Noureev, né près d'Oufa, en Bachkirie. Il est le benjamin d'une fratrie après trois sœurs : l'aînée, Rosa, a dix ans de plus que lui, Lilia, cinq ans de plus, est sourde, et Razida, qui a trois ans de plus<ref name="nou">« Jeunesse en Russie de Rudolf Noureev » sur le site de la fondation Noureev.</ref>.
Dans son autobiographie, Rudolf Noureev raconte sa naissance le Modèle:Date- entre le lac Baïkal et Irkoutsk, en Siberie, dans un wagon de train de troisième classe au cours d'un voyage en direction de Vladivostok, alors en Union soviétique. Farida rejoignait son mari en Transsibérien. Khamet Noureev venait d'obtenir un logement de fonction à Vladivostok où il avait été affecté en tant que « politrouk », instructeur politique, au sein de l'Armée rouge<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Rudolf Noureev dit ne garder aucun souvenir de son père dans son enfance. En effet, ce dernier est mobilisé au moment de l'invasion de l'URSS par l'Allemagne, en 1941, lorsque Noureev n'a que trois ans. Il ne le revoit pas avant 1946. Cela explique en partie leur relation père-fils relativement conflictuelle<ref name="nou" />.
Les débuts à Oufa
En 1941, la famille est évacuée de Moscou et trouve refuge à Oufa, où Rudolf Noureev grandit. La famille partage son isba avec trois autres familles<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Les conditions de vie sont précaires : l'habitation est sans eau ni électricité. Le climat y est très rude, froid et sec, la nourriture, rare et composée essentiellement de pommes de terre bouillies.
À l'école, les autres enfants se moquent de Rudolf Noureev car il n'a pas de chaussures et porte le manteau de l'une de ses sœurs<ref name="nou" />.
Oufa possède un théâtre de bon niveau. Dès son plus jeune âge, Rudolf Noureev est passionné de musique. Il a une révélation au soir du Nouvel An 1945 : il assiste à un ballet patriotique intitulé Le Chant des cigognes avec la danseuse étoile Zaïtouna Nazretdinova. Il a trouvé sa vocation et commence la danse la même année, à l'âge de sept ans<ref name="rencontremanuellegris" />.
Il commence à danser des danses folkloriques à l'école dans des groupes amateurs et avec les Pionniers. Puis on le recommande à Anna Oudeltsova qui, au bout de dix-huit mois, l'oriente vers Elena Vaïtovitch<ref name="nou" />. Toutes deux lui font comprendre que la danse n'est pas seulement une affaire de technique. Voyant son potentiel, elles lui suggèrent de continuer sa formation à l'Institut chorégraphique d'État de Léningrad, considérée par elles comme la meilleure école au monde<ref name="nou" />.
En 1953, à l'âge de Modèle:Nobr, Rudolf Noureev commence à faire de la figuration dans les spectacles du théâtre de la ville. Il est un peu payé, ce qui lui permet de faire ses classes avec la compagnie. Progressant assez vite, il intègre la troupe de ballet. La compagnie est invitée pour une tournée de dix jours à Moscou. Noureev peut faire partie du voyage, remplaçant au pied levé un danseur blessé dans un solo de danse de caractère. Il n’en connaissait pas les pas, n’eut pas le temps de répéter et ce fut pour lui la première occasion de puiser dans sa mémoire où tout ce qu’il voyait était enregistré instantanément. Il se blesse durant une représentation.
Offre de l'école du Bolchoï de Moscou
Rudolf Noureev se remet pour passer une audition à l'école de danse du Bolchoï de Moscou où il est accepté, mais il n'y entre pas, refusant aussi de rejoindre la troupe à Oufa qui lui offre un contrat à plein temps.
De Oufa à Léningrad
Rudolf Noureev préfère passer l'audition pour intégrer l'Institut chorégraphique d'État de Léningrad. Après avoir suivi onze ans de cours de danse, notamment en danse folklorique, à Oufa. Il y entre en sixième de huit divisions, en 1955 à l'âge de Modèle:Nobr<ref>« Noureev au Kirov » sur le site officiel.</ref>. Il y est accepté avec le commentaire suivant : « Soit vous serez un danseur extraordinaire, soit le modèle des ratés, et plus probablement le modèle des ratés ».
Il passe trois années à l'Académie liée au ballet du Kirov de Léningrad. En deuxième année, il est promu en huitième division, la classe terminale. En troisième année, Rudolf Noureev redouble la classe terminale. Il garde sa spontanéité et son acharnement au travail.
Diplômé de l'Académie, Rudolf Noureev intègre le ballet du Kirov en 1958 ; il y passe Modèle:Nobr. Il en devient vite soliste et interprète les premiers rôles dans Le Corsaire, Don Quichotte, Le Lac des cygnes et La Belle au bois dormant.
Sa « défection », passage à l'Ouest à l'aéroport de Paris-Le Bourget
L’Europe découvre Noureev un soir de mai 1961 lors d'une tournée du Kirov à Paris.
Noureev ulcère les autorités soviétiques par ses frasques, ses heures passées au Louvre, à Montmartre et en écumant les nuits parisiennes après les représentations en compagnie des danseuses et danseurs de l’Opéra de Paris, Claire Motte, Claude Bessy, Jean-Pierre Bonnefous et le chorégraphe Pierre Lacotte, ainsi que Clara Saint, amie commune d’origine chilienne et belle-fille d'André Malraux. Noureev est sommé de rentrer à Moscou - alors que le ballet part pour Londres.
Le Modèle:Date-, à l'aéroport du Bourget, Noureev fausse compagnie à ses gardes du KGB avec l’aide de Clara Saint. Elle alerte les inspecteurs en service présents et leur dit : « Il y a un danseur russe en bas qui veut rester en France »<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « 1961: Russian dancer in freedom dash » sur le site de la BBC.</ref>,<ref name="inoubliableRudolfNoureev">« Vingt ans après, inoubliable Rudolf Noureev », Culturebox, 3 janvier 2013.</ref>,<ref> Modèle:Article.</ref>. Ils se rendent à proximité de Noureev, ce qui lui permet de se précipiter vers eux en demandant l'asile politique<ref>Clara Saint, proche d’André Malraux, est fiancée à son fils jusqu’à la mort prématurée de celui-ci dans un accident de voiture.</ref>.
À la suite de sa défection, Noureev est engagé pour jouer avec Nina Vyroubova dans La Belle au bois dormant<ref name="Guardian">« Nina Vyroubova ». The Guardian. Mary Clarke (12 juillet 2007).</ref>. Ils se brouillent durant cinq ans après qu'il eut ajouté quelques mesures au dernier solo de Vyroubova<ref name="Telegraph">"Nina Vyroubova". The Telegraph. 18 July 2007.</ref>.
Rencontre avec Erik Bruhn
Rudolf Noureev accompagne Maria Tallchief à Copenhague où il fait la connaissance du danseur danois Erik Bruhn, qu'il admirait beaucoup pour l'avoir vu dans un film d'amateur. Ils entretiennent une relation amoureuse qui ne cesse qu'à la mort de Bruhn en 1986<ref> « 1961 : Rudolf Noureev passe à l'Ouest » sur le site de la fondation Noureev.</ref>. Noureev, parlant peu anglais, rencontre à Copenhague une compatriote, Vera Volkova, qui lui donne ses premières leçons de danse à l'extérieur de l'URSS. Ils restent amis toute leur vie<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Débuts aux États-Unis
Noureev fait ses débuts américains avec Sonia Arova en collaboration avec le Chicago Opera Ballet de Ruth Page en 1962. Ensemble, ils ont interprété le grand pas de deux de Don Quichotte à New York<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}}Michelle Potter Rudolf Nureyev 1938 - 1993 - sur Dance Heritage Coalition sur www.danceheritage.org.</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Rudolf Nureyev, Charismatic Dance Who Gave Fire to Ballet's Image, Dies at 54 - Section des arts du New York Times, 7 janvier 1993 - sur www.nytimes.com.</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Ruth Page: Early Architect of the American Ballet pour Joellen A. Meglin sur Dance Heritage Coalition sur www.danceheritage.org.</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} The Ruth Page Collection 1918-70 at the New York Public Library Archives.</ref>. Plus tôt en 1962, Noureev a fait ses débuts à la télévision en Amérique en dansant le pas de deux de "Flower Festival in Genzano" d'Auguste Bournonville avec Maria Tallchief pour le spectacle Bell Telephone Hour<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Michelle Potter Rudolf Nureyev 1938 - 1993 - sur Dance Heritage Coalition sur www.danceheritage.org.</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}}Rudolf Nureyev Charismatic Dancer Who Gave Fire to Ballet's Image Dies at 54, The New York Times - Section des Arts, 7 janvier 1993, sur www.nytimes.com.</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Maria Tallchief , a Dazzling Ballerina and Muse for Balanchine Dies at 88 The New York Times - Danse Section, 12 avril 2013 sur www.nytimes.com.</ref>.
Danseur au Royal Ballet de Londres
À partir de 1962, Rudolf Noureev danse pendant plusieurs années au Royal Ballet, Covent Garden, à Londres.
Étoile du Royal Ballet, Margot Fonteyn alors âgée de Modèle:Nobr, devient sa partenaire. Tous les deux forment le couple le plus célèbre de l'univers de la danse classique. Ils entretiennent des relations amicales étroites pendant les trente années qui suivent.
Margot Fonteyn et Rudolf Noureev interprètent pour la première fois ensemble Giselle le Modèle:Date-. Lorsque le rideau tombe ce soir-là, le public est tellement stupéfait qu’il y a un silence de quelques instants avant que les applaudissements retentissent, suivis de 23 rappels<ref>« Rudolf Noureev et le Royal Ballet » sur le site de la fondation Noureev.</ref>.
Sur la scène de l'Opéra de Vienne
En 1964, Rudolf Noureev crée sa première chorégraphie du Lac des cygnes pour l'Opéra d'État de Vienne.
Dans ce ballet il interprète le rôle du prince aux côtés de Margot Fonteyn qui interprète Odette et Odile.
À la fin d'une représentation, on compte 89 levées de rideau, événement unique dans l'histoire du ballet<ref> {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Schwanensee in neuer Ausstattung ab Sonntag an der Staatsoper » (annonce du Lac des cygnes à l'Opéra de Vienne), 15 mars 2014.</ref>.
Style
Modèle:Citation, explique Mathias Heymann, danseur étoile à l’Opéra de Paris. Sur scène, Rudolf Noureev jaillit, comme monté sur ressorts<ref name="veroniquedalmaz_sur_noureev_2016">"La Bayadère" à Bastille : un concentré de l'art de Rudolf Noureev , article de Véronique Dalmaz du 2 décembre 2016 sur le site culturebox, France Info.</ref>.
Pour Brigitte Lefèvre, directrice du ballet de l'Opéra national de Paris de 1995 à 2014, Noureev avait Modèle:Citation bloc.
Acteur
Outre le ballet, il fut également engagé comme acteur. En 1969/1970, le projet "Nijinski" [1] a été lancé sur un scénario d'Edward Albee. Noureev devait jouer Vaslav Nijinsky, Claude Jade sa femme Romola de Pulszky et Paul Scofield pour Serge de Diaghilev. Le réalisateur était Tony Richardson, mais le producteur Albert Broccoli a ensuite mis en veilleuse le projet, qui portait principalement sur l'homosexualité de Nijinski. (Noureev, The Life, Julie Kavanagh) (Edward Albee : A Singular Journey : A Biography, 2013)[2] En 1976, il joue Rudolph Valentino dans le film de Ken Russell Valentino, et en 1982, il partage l'affiche avec Nastassja Kinski dans le thriller Surexposé.
La superstar du ballet
Il est le monstre sacré qui déplace les foules à la manière d'une rock star, personnage au destin rocambolesque<ref name=inoubliableRudolfNoureev/>.
Rudolf Noureev se produit sur la scène de toutes les grandes compagnies internationales. Il touche Modèle:Nombre de dollars par an, le plus gros cachet qu'un danseur a jamais reçu<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Ballet Salaries: Can Do Better, article du 7 décembre 2014, tutu-mania.com.</ref>.
Le Modèle:Date-, après une représentation au Royal Ballet de San Francisco, Margot Fonteyn et Rudolf Noureev sont invités par de jeunes « hippies » à se joindre à eux pour fêter le Summer of Love, avec son lot de LSD et de marijuana. Arrêtés dans le quartier « hippie » de Haight-Ashbury par la police qui les soupçonne de consommation de drogues, ils ne sont pas poursuivis en justice<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
En 1977, on lui propose le poste du directeur du Royal Ballet. Rudolf Noureev refuse, préférant encore poursuivre sa carrière de danseur étoile<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Rudolf Nureyev Biography, A&E Television Networks.</ref>.
Directeur du ballet de l'Opéra de Paris
Dans les années 1980, Rudolf Noureev danse régulièrement à l'Opéra de Paris.
Il est nommé directeur du ballet de l'Opéra national de Paris à compter du Modèle:Date- par Jack Lang, alors ministre de la Culture.
Ses premières années en tant que directeur soulèvent des critiques jusqu'au sein de l'Opéra<ref group="n">En 1986, il entre d'ailleurs violemment en conflit avec Maurice Béjart, alors chorégraphe invité : le 24 mars, à l'issue de la création de son ballet Arépo, Maurice Béjart nomme Manuel Legris et Éric Vu-An danseurs étoiles. Rudolf Noureev contraint Maurice Béjart à faire marche arrière (voir « La Guerre des étoiles », Le Nouvel Observateur, mars 1986).</ref>.
Rudolf Noureev rend le ballet de l'Opéra de Paris plus attractif et connu internationalement<ref name=Noureevalapointe/>.
Il fait entrer un grand nombre de chorégraphes à l'Opéra de Paris comme William Forsythe et Maguy Marin.
Rudolf Noureev occupe le poste du directeur jusqu'en 1989.
Rétrospectivement, dans une interview, Sylvie Guillem répond à David Lister, journaliste et cofondateur du journal The Independent<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}}Sylvie Guillem: The most exciting dancer in the world is back at Sadler’s Wells – and she’s got scores to settle, article par David Lister, 10 mai 2013, The Independent.</ref>,<ref>David Lister, profile, The Independent.</ref> : « Ah oui », répond-elle, « l'enterrement où tous les gens qui ont cherché à le congédier pendant des années disaient à quel point c'était un grand homme. »
Chorégraphe
Également chorégraphe, admirateur de l'école française et inconditionnel de Bournonville et de Petipa, Rudolf Noureev remonte en Europe de nombreux ballets d'après Petipa.
Ces grands ballets étaient pour la plupart alors inconnus des Occidentaux.
Il fait découvrir au public parisien l'acte III de La Bayadère en 1961, puis remonte ses propres versions d'après Petipa.
C'est à Vienne que Rudolf Noureev monte son premier Le Lac des cygnes (1964) et son premier Don Quichotte.
Plus tard, il y revient pour monter La Belle au bois dormant (1966), Casse-Noisette et Raymonda.
En 1982, Rudolf Noureev devient citoyen autrichien et est nommé membre honoraire de l’Opéra de Vienne<ref name="01FR1U">Retour triomphal du Ballet de Vienne à Paris, article par Delphine Goater, 8 juillet 2013, ResMusica.</ref>.
Il apparaît en 1977 sous la direction de Ken Russell dans le rôle principal dans Valentino, qui reçoit un accueil mitigé de la critique et du public malgré quelques scènes remarquables, notamment celle du tango de Valentino et Nijinski joué par Anthony Dowell<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Janet Maslin, Vital Nureyev Upstages Valentino, The New York Times 6 octobre 1977.</ref>.
Après de nombreuses demandes, il obtient finalement de Gorbatchev, à la fin de 1989, un visa de quarante-huit heures à Léningrad pour voir sa mère. Il revient pour la première fois à Saint-Pétersbourg, en citant les vers de Ossip Mandelstam : Modèle:Citation<ref>Modèle:PDF Brochure du festival Saint-Maur en toutes libertés (novembre 2011), Histoire et Liberté hors série, juin 2012, Modèle:P..</ref>, pour rendre visite à sa mère mourante. Il rapporte de ce voyage la photocopie de la partition complète de La Bayadère de Minkus avec l'intention de le remonter avec les notes originales de Petipa<ref>Hommage à Rudolf Noureev (17 mars 1938 - 6 janvier 1993), culturekiosque.com.</ref>.
Luttant contre la maladie, Rudolf Noureev remonte l'intégralité du ballet La Bayadère dans sa version de 1877 en Modèle:Date-.
Influences artistiques
Rudolf Noureev fait se rencontrer l'école russe très technique et le style français à l'élégance racée<ref name=articlephilippenoisette_2013_03_01/>.
Il a avant tout respecté l'école française de danse et su y apporter de la théâtralité<ref name=ArianeDollfus_Noureevlinsoumis/>.
Pour Mathias Heymann, danseur étoile de l'Opéra de Paris, Rudolf Noureev est le modèle<ref name=PatriciaBoccadoro_2009/>.
Au surplus, Rudolf Noureev a bouleversé la perception de la danse classique masculine, attachant beaucoup d'importance à la chorégraphie des danseurs<ref name="rencontremanuellegris">« Rencontre avec le danseur étoile : Manuel Legris », France Inter, 12 juillet 2013.</ref>,<ref name="biographietheatrecapitol">« Rudolf Noureev, danseur et chorégraphe », theatreducapitole.fr, 6 novembre 2013.</ref>.
L'esprit de Rudolf Noureev
« Le désir de "jusqu’au-boutisme" de Rudolf, appliqué à sa propre personne, jusqu’aux limites les plus dangereuses, valait aussi pour les danseurs qu’il faisait travailler<ref>« Repousser les limites du possible » par les étoiles de l'Opéra de Paris sur le site de la fondation Noureev.</ref>. » Patrice Bart.
Manuel Legris, qui est nommé étoile du ballet de l'Opéra de Paris par Rudolf Noureev le décrit ainsi : « Rudolf Noureev était un TGV. Après s'être fait huer, il a enfoncé son béret et retravaillé<ref>Frederick Wiseman, La Danse, le ballet de l'Opéra de Paris, documentaire, 2009.</ref>. »
« Il attendait toujours beaucoup d'un danseur et de sa vie artistique. Rudolf Noureev travaillait tous les jours. Il était là, à l'Opéra, de dix heures du matin à sept heures du soir. [...] Il laisse derrière lui l'image d'un danseur d'exception, exigeant et charismatique<ref name=rencontremanuellegris/>. »
Ses nombreuses chorégraphies de ballets classiques sont aujourd'hui largement reconnues. L'Opéra national de Paris organise chaque année plusieurs représentations de ses ballets.
Les successeurs de Rudolf Noureev à la direction du Ballet l'Opéra de Paris, Patrick Dupond et Brigitte Lefèvre, ont souvent témoigné de l'héritage et de l'empreinte indélébile laissée par Rudolf Noureev à l'Opéra de Paris<ref name="dansesaveclaplume"/>,<ref>« Rudolf Noureev, portrait », 19 décembre 2008, sur le site de la fondation Noureev.</ref>.
Alors qu'il est directeur du Ballet de l'Opéra de Paris, Rudolf Noureev nomme cinq danseuses et danseurs étoiles, parfois appelés des « bébés » Noureev<ref name=articlephilippenoisette_2013_03_01/> parce que, tout comme leur maître, ils ont une grande carrière :
Rudolf Noureev fait vivre la tradition du ballet français.
Nathalie Aubin, sujet à l'époque, note : « À l’Opéra de Paris, c’est Patrice Bart qui incarne le plus parfaitement la descendance de Noureev »<ref name="citationaubin">Nathalie Aubin, « Mes années Nouréev », 26 février 2004.</ref>.
Le bilan de l'époque Noureev ressort lorsque Benjamin Millepied prend les rênes du Ballet de l'Opéra national de Paris en Modèle:Date-<ref group="n">Il faut ajouter que dans sa carrière, Brigitte Lefèvre n'a pas eu la chance de faire la connaissance de Rudolf Noureev en personne, malheureusement. Nathalie Aubin note : « à l’Opéra de Paris, c’est Patrice Bart qui incarne le plus parfaitement la descendance de Noureev. […] Les autres ne l’ont peut-être pas assez connu. ».</ref>.
Modèle:Citation<ref name="articlemillepied">« Benjamin Millepied, le pari de Stéphane Lissner », Paris Match, 26 janvier 2013.</ref>
En 2013, inspiré par Rudoph Noureev, Pascal Crantelle, directeur artistique et metteur et scène de la compagnie Alexander Thaliway, écrit et crée Comment j'ai croisé Rudolf Noureev dans l'ascenseur ?, un spectacle théâtral et chorégraphique au théâtre du Marais à Paris<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Caractère
Rudolf Noureev dit de lui, qu'il est direct et franc<ref name=rencontremanuellegris/>,<ref group="n"> Dans l'émission Rencontre avec le danseur étoile : Manuel Legris du 12 juillet 2013 sur France Inter, un bref enregistrement d'archives de Rudolf Noureev parlant de sa formation à Saint-Pétersbourg en français est diffusé.</ref>. Il a une vigilance extrême. Cela a pour conséquence qu'il est critique envers lui-même jusqu'au bout ce qui ressort de son commentaire sur la vidéo « Rudolf Noureev au travail à la barre » : « On dit que je suis le plus grand danseur du monde. - C'est vrai... C'est pas vrai. C'est vrai et c'est pas vrai. Je m'entraîne, ça, c'est vrai. Je m'entraîne chaque jour. Je suis un élève comme les autres. Exact, discipliné, obéissant, ni blanc ni noir<ref name="Rudolf Noureev_au_travail_à_la_barre_sur_ina_fr"/>. »
Manuel Legris décrit Rudolf Noureev comme « très généreux avec des yeux qui brillaient »<ref name=rencontremanuellegris/>.
Côté mythique
Rudolf Noureev devient une figure mythique. Brigitte Lefèvre, directrice du Ballet de l'Opéra de Paris de 1995 à 2014, décrit cet aspect de Rudolf Noureev de la façon suivante : « Lorsque le ballet s'est produit dans les années 1980 aux États-Unis, cela s'est fait sur la notoriété de Rudolf. Les gens ne connaissaient pas ou mal notre troupe. Je trouve formidable que Rudolf Noureev ait pu avoir ce côté mythique. Les gens sont persuadés de l'avoir vu danser... même si ce n'est pas le cas<ref name=articlephilippenoisette_2013_03_01/>. »
Rudolf Noureev demeure synonyme de grands ballets aux difficultés techniques redoutables pour les étoiles<ref name=articlephilippenoisette_2013_03_01/>.
L'ère de Noureev
Rudolf Noureev est considéré comme monstre sacré, qui a laissé au Ballet de l’Opéra de Paris un répertoire classique exceptionnel<ref>« À l'Opéra, la fin de l'ère Noureev », 9 mars 2013, à l'occasion du hommage à Rudolf Noureev au Palais Garnier.</ref>.
Intransigeant et passionné, il redonne au Ballet de l'Opéra de Paris sa première place internationale, organisant après plus de trente ans d'absence, trois tournées consécutives aux États-Unis. Il ramène la Compagnie à son plus haut niveau artistique et donne sa chance aux danseurs les plus jeunes sans toujours respecter la tradition des échelons. Il marque profondément toute une génération de danseurs demandant un total engagement de leur part et repoussant sans cesse les limites du possible.
« Rudolf Noureev a fait exploser en moi l’amour de la danse, il m’a donné le ballet pour passion<ref name=citationaubin/>. »
« C’était la découverte absolument magique d’un nouveau monde. Mais en même temps, si nous faisions mal notre travail de danseur, les oreilles nous sifflaient ! Noureev avait sacrifié sa vie à la danse, et il réclamait de nous la même chose. Mais nous étions prêts à nous donner à fond pour ne pas le décevoir. C’était un très grand Monsieur<ref name=citationaubin/>. »
Culture de ballet
Pour Rudolf Noureev, la star de la compagnie, c'est le corps de ballet. C'est comme ça que fonctionne Rudolf Noureev<ref name="dansesaveclaplume">Rencontre avec Patrice Bart et Brigitte Lefèvre à l'Opéra de Paris, 29 mars 2011.</ref>.
Patrice Bart devient le bras droit de Rudolf Noureev<ref name=citationaubin/>.
Dans les années de Rudolf Noureev en tant que directeur du ballet, Il est le cœur et Patrice Bart l'âme du Ballet de l'Opéra national de Paris<ref name=citationaubin/>,<ref name="dansesaveclaplume"/>.
Présence lors des répétitions
Rudolf Noureev repousse sans cesse les limites du possible. Il est toujours très exigeant, mais exigeant envers lui-même déjà<ref name=rencontremanuellegris/>,<ref name=biographietheatrecapitol/>.
Ce fait, Manuel Legris l'éprouve avec sa partenaire Élisabeth Maurin. Le couple interprète Roméo et Juliette à l'Opéra de Paris à l'âge de 17 ans. L'impression de Rudolf Noureev est très forte.
Les deux jeunes danseurs interprètent les rôles Roméo et Juliette pour la première fois.
Manuel Legris se souvient de Rudolf Noureev, décrivant les circonstances de ces répétitions.
« Pour la scène du balcon, il était pratiquement avec nous, avec moi et Élisabeth sur scène. J'avais été très impressionné qu'il voulut être là, participer, car il était souvent présent en coulisse, mais du fait de ce théâtre, de son ouverture sur la scène et la conception du décor, j'ai eu la sensation qu'il était là avec nous sur scène. C'était très impressionnant »<ref name=documentaireromeoetjuliette/>.
Héritage
Après sa mission en tant que maître de ballet à l'époque de Rudolf Noureev, Patrice Bart reste gardien du temple<ref>Nathalie Aubin note : « À l’Opéra de Paris, c’est Patrice Bart qui incarne le plus parfaitement la descendance de Noureev. Il est en quelque sorte le gardien du Temple ».</ref>. En 1990, il devient maître de ballet associé à la direction du ballet de l'Opéra de Paris et exerce sa fonction jusqu'à sa retraite, le Modèle:Date-.
Manuel Legris poursuit le style de Noureev jusqu'à aujourd'hui.
Inspiré par Rudolf Noureev, Manuel Legris fait une grande carrière de danseur étoile. Directeur du ballet de l'Opéra de Vienne depuis le Modèle:Date-, Manuel Legris suit les pas de son ancien Maître et suit les répétitions du ballet de l'Opéra de Vienne.
Rudolf Noureev déclenche la carrière de Sylvie Guillem en la nommant étoile alors qu'elle a seulement Modèle:Nobr, ce qui fut un évènement sans précédent. Il préférerait lui éviter cette phase, dans laquelle une grande danseuse est considérée comme étoile sans être nommé étoile si bien que la danseuse doit attendre et souffrir parce qu'elle veut danser maintenant au moment où ses ailes sont grandes<ref name="profilcultureshow">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Sylvie Guillem:Force of Nature », Modèle:Lien, BBC Two, 9 octobre 2013.</ref>.
Le sida
En 1984, alors que Rudolf Noureev perd beaucoup de poids et qu'il est victime d'une fièvre persistante, il effectue des examens médicaux et découvre qu'il est atteint du VIH (SIDA).
En 1988, lors de la représentation de La Sylphide de Bournonville Flemming Flindt à La Scala, les premières voix critiques, les doutes et les ragots autour de la forme de plus en plus décevante du danseur se font entendre.
Pendant de nombreuses années, il nie le fait ; lorsque, vers 1990, il devient malade de façon évidente, il combat courageusement sa maladie sans cesser de danser. Il essaie plusieurs traitements expérimentaux qui ne ralentissent pas la dégénérescence inéluctable de son corps. Il apparaît amaigri et a de plus en plus de mal à se déplacer.
Il doit cependant affronter la réalité. À cette époque, son courage suscite l'admiration de beaucoup de ses détracteurs. Sa déchéance physique le fait souffrir, mais il continue à se battre en se montrant en public. Au cours de sa dernière apparition publique, le Modèle:Date-, pour la première de sa production de La Bayadère au palais Garnier d'après Marius Petipa, le public lui fait une ovation debout.
Rudolf Noureev meurt dans une clinique de Levallois-Perret trois mois plus tard, le Modèle:Date-, à l'âge de Modèle:Nobr. Il est enterré au cimetière russe de Sainte-Geneviève-des-Bois, dans l'Essonne. Entièrement revêtu de mosaïque, son tombeau se présente sous la forme d'un kilim (somptueux tapis qui retombe de chaque côté de la pierre en plis chatoyants) recouvrant les malles de l'errance. Il est l'œuvre d'Ezio Frigerio, décorateur qui a souvent collaboré avec Noureev<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Il s'agit d'une des rares tombes non orthodoxes du cimetière russe.
[[Fichier:Rudolf Nureyev plaque, 23 Quai Voltaire, Paris March 2009.jpg|vignette|Plaque au 23 quai Voltaire ([[7e arrondissement de Paris|Modèle:7e arrondissement de Paris]]).]] Les biens et la collection d'art de l'appartement de Noureev, 23 quai Voltaire à Paris (où une plaque lui rend hommage), sont dispersés lors d'une vente aux enchères historique. Sa villa de Capri est léguée à sa sœur après un long procès.
Épilogue
Le Modèle:Date- à l'occasion de la mort de Rudolf Noureev, la présentatrice du journal télévisé de France 3, Christine Ockrent, fait l'annonce<ref name="Noureev">Noureev extrait de l'émission « Le soir » du 6 janvier 1993 sur France 3 à l'occasion de la mort de Rudolf Noureev, site de l'Institut national de l'audiovisuel.</ref> :
- « Du fauve, il avait le regard brûlant et les mouvements aussi. Puissant et frémissant, le prince tatar, le seigneur de la danse, qui a fui les communistes, Rudolf Noureev est mort à Paris. Il n'avait que Modèle:Nobr. »
Au cours de la même émission Pierre Bergé, directeur de l'Opéra national de Paris à l'époque, remarque<ref name=Noureev/> :
- « Il était danseur comme les autres. C'est formidable d'avoir 19 sur 20. C'est très rare d'avoir 20 sur 20. Mais, d'avoir 21 sur 20, c'est encore beaucoup plus rare. Et ça, c'était le cas de Noureev. »
Et la voix-off du reportage (X. Bodin-Hullin) ajoute :
- « Rudolf Noureev est le seigneur de la danse, un danseur inclassable »<ref name=Noureev/>.
Hommages et distinctions
Rudolf Noureev est fait chevalier de la Légion d'honneur en 1988.
Le Modèle:Date-, le ministre de la Culture de l'époque, Jack Lang, lui remet la plus haute récompense culturelle, le faisant commandeur des Arts et des Lettres.
L'école nationale chorégraphique d'Oufa (Bachkirie) porte son nom depuis 1997. Son nom est également donné au festival annuel de ballet classique de l'opéra d'Oufa, ainsi que celui de Kazan. Une salle de répétition de l'académie Vaganova est baptisée de son nom.
En 2003, à l'occasion des dix ans de sa disparition, une voie du 17e arrondissement de Paris prend le nom de rue Rudolf Noureev.
À l'Opéra national de Paris, une soirée de danse « Hommage à Rudolf Noureev » a lieu tous les dix ans. Elles se sont déroulées les Modèle:Date-<ref name=hommage2003>Hommage à Rudolf Noureev 2003, note sur le site memopera.fr de l'Opéra national de Paris.</ref> et Modèle:Date-<ref>Tribute to Rudolf Nureyev - Ballet de l'Opéra de Paris (2012-2013 season), Hommage à Rudolf Noureev, Brigitte Lefèvre dit que cet évèmenent aura lieu le 6 mars 2013, parce que Rudolf Nureyev est né en mars, Opéra national de Paris (1 min 39).</ref>. L'hommage de 2003 a débuté par le défilé du Ballet de l'Opéra de Paris, puis par un film présenté par la Cinémathèque de la danse en collaboration avec l'Institut national de l'audiovisuel<ref name=hommage2003/>.
À la suite de l'exposition qui lui avait été consacrée en 2009 au CNCS<ref> Modèle:Lien web </ref>, une exposition permanente de son œuvre est organisée au rez de chaussée du Quartier Villars grâce à la donation de sa fondation dans le cadre du Centre national du costume de scène à Moulin où sont présentés outres ses costumes, de nombreux objets personnels et des documents, dont un film retraçant sa carrière <ref>Modèle:Lien web</ref>.
Chronologie
- Modèle:Date- : son père l'enregistre le Modèle:Date- à la mairie de Razdolnaïa, la ville la plus proche de son camp militaire. Aucun témoin ne peut donner précisément son heure de naissance, la nuit tombe très tôt en Sibérie à cette période de l'année. Pendant seize mois, il vivra sur la base d'artillerie de Razdolnaïa.
- Modèle:Date- : ses sœurs, sa mère et lui prennent le Transsibérien (quatorze jours de voyage) pour gagner Moscou, où Hamet est muté.
- Jusqu'en 1945 : son père sert sur le second front en Ukraine avec le grade de lieutenant de l'Armée rouge.
- Modèle:Date- : ses sœurs, sa mère et lui quittent Moscou, à la suite des premiers bombardements. Ils arrivent à Tchichouana et vivent dans une pièce de Modèle:Unité avec un vieux couple de près de quatre-vingts ans.
- Printemps 1942 : ils emménagent à Oufa, chez un oncle de son père qui a gardé le nom de Fasli. Ils habitent à l'angle des rues Sverdlova et Zentsova avec une autre famille, dans un appartement de Modèle:Unité. Son père est promu capitaine, mais envoie de rares missives aux siens.
- 1945 : à Modèle:Nobr, Rudolf entre à la « grande école », située d'abord rue Sverdlova puis Modèle:Refnec. La danse entre pour la première fois dans sa vie : les cours de chant et danse sur les chants folkloriques bachkirs sont obligatoires.
- Modèle:Date- : la compagnie de danse d'Oufa, accompagnée de danseurs réfugiés du Bolchoï et du Mariinsky, donnent une représentation à l'Opéra d'Oufa. Rudolf est sous le choc en voyant le premier ballet, Le Chant des cigognes, avec la danseuse étoile bachkire formée à Léningrad, Zaïtouna Nazretdinova, dans une chorégraphie de Nina Anissimova. Il décide de devenir danseur.
- Modèle:Date- : Son père rentre pour la première fois à la maison. Il revoit sa famille qu'il n'avait plus vue depuis plus de six ans. Il va perturber entièrement la routine installée depuis lors. Il va vouloir « viriliser » les activités de son fils unique, le privant de danse et l'initiant vainement à la pêche.
- 1946 : la famille déménage au Modèle:N° de la rue Zentov. Rudolf participe au spectacle de danse des Jeunes Guides. Il veut apprendre le piano, son père le lui interdit.
- 1949 : Oudeltsova, ancienne danseuse des Ballets russes de Diaghilev, devient son professeur de danse privé. Il prend des cours deux fois par semaine gratuitement. Il y reste dix-huit mois, le temps d'apprendre les bases de la danse classique. On lui conseille de prendre des cours avec Elena Konstantinovna Vaïtovitch, maîtresse de ballet à l'Opéra d'Oufa, mais son père refuse. Rudolf finit par suivre des cours avec elle, en cachette.
- À Modèle:Nobr on lui offre un premier rôle de figurant pour l'Opéra d'Oufa (10 roubles par soirée). Il quitte l'école traditionnelle pour l'école de la Jeunesse Ouvrière.
- Vers 1954 : Rudolf finit par économiser suffisamment pour se rendre à Moscou, mais il dort dans la rue. Après une courte escapade, il retourne à Oufa. Victor Kranstovitch Parinas, professeur à l'Opéra de la ville, propose de l'engager définitivement dans son corps de ballet.
- Modèle:Date- : il reçoit une convocation pour passer l'examen d'entrée à l'école de ballet de Léningrad. À la même époque, il participe à une tournée organisée par l'Opéra d'Oufa allant jusqu'à Moscou. Modèle:Pas clair. À la suite d'une audition avec Asaf Masserer, l'un des plus grands danseurs soviétiques et figure légendaire du Bolchoï, il est admis à ce théâtre. Malheureusement, l'école n'a pas d'internat, il doit donc y renoncer : sans bourse et sans l'aide de sa famille, c'est impossible.
- 1955-1958 : études à l’école Vaganova de Léningrad, avec le maître Alexandre Pouchkine.
- 1959-1961 : admis dans le corps de ballet du Mariinsky, il en devient vite soliste (Le Corsaire, Don Quichotte, Le Lac des cygnes, La Belle au bois dormant).
- Modèle:Date- : en tournée en France avec le Mariinsky Ballet (La Bayadère), insoumis, il demande l’asile politique à l’aérodrome du Bourget. Il est engagé dans les Ballets du Marquis de Cuevas.
- 1962 : débuts au Covent Garden de Londres (Giselle avec Margot Fonteyn). Interprète exceptionnel des créations de Frederick Ashton, Rudi van Dantzig, Roland Petit, Maurice Béjart, George Balanchine, Glen Tetley, Martha Graham et Murray Louis. Il remonte et adapte les ballets de Marius Petipa. Il publie son autobiographie à Londres, puis à New York, fait ses débuts américains avec le Chicago Opera Ballet de Ruth Page à la Brooklyn Academy of Music.
- 1963 : il danse dans Marguerite et Armand avec Margot Fonteyn au Royal Opera House de Londres.
- 1982 : Rudolf Noureev devient citoyen autrichien et est nommé membre honoraire de l'Opéra de Vienne<ref name="01FR1U" />.
- Modèle:Date- : nommé directeur de la Danse à l’Opéra de Paris par Jack Lang. Il donne une énergie nouvelle au corps de ballet et porte le prestige de l'Opéra de Paris à l'international en maintenant la compagnie à son plus haut niveau. Il invite les chorégraphes étrangers et agrandit le répertoire.
- Modèle:Date- : il revient sur la scène du Mariinsky de Saint-Pétersbourg après Modèle:Nobr d’exil. Il quitte son poste de directeur de la danse, mais en reste le chorégraphe principal.
- Modèle:Date- : il meurt à l'âge de Modèle:Nobr à l'hôpital Notre-Dame-du-Perpétuel-Secours de Levallois-Perret, rue de Villiers, et suivant sa volonté est enterré à la nécropole russe de Sainte-Geneviève-des-Bois dans l'Essonne.
Chorégraphies
- 1974 : La Bayadère - Acte III
- 1979 : Manfred
- 1981 : Don Quichotte
- 1983 : Raymonda
- 1984 : Le Lac des cygnes
- 1984 : Roméo et Juliette
- 1984 : La Tempête
- 1984 : Bach suite, avec Francine Lancelot
- 1985 : Casse-noisette
- 1985 : Washington Square
- 1986 : Cendrillon
- 1989 : La Belle au bois dormant
- 1992 : La Bayadère (version intégrale)
Filmographie
- Rudolf Noureev, en répétition du "Lac des cygnes" avec Claire Motte et Noëlla Pontois, film de Claude Fléouter, Modèle:Date-, 10 min 15 s, site INA.
- Rudolf Noureev au travail à la barre, ORTF, Modèle:Date-, 4 min 13 s, ces images sont celles que l'on découvre au début du film Un danseur : Rudolf Noureev par Pierre Jourdan.
- Un danseur : Rudolf Noureev avec Margot Fonteyn et Carla Fracci, un film par Pierre Jourdan, accompagnées d'un texte de Jean Cau dit en voix off par Laurent Terzieff, 1970<ref name="eclairagederenesirvin">Rudolf Noureev au travail à la barre, éclairage du film Rudolf Noureev : un danseur, écrit par René Sirvin, site fresques.ina.fr.</ref>,<ref>Le film « Un danseur : Rudolf Noureev » est tourné par le réalisateur français Pierre Jourdan en français déjà en 1970. Voir l'article Philippe Théaudière, qui était le cameramann sur ce film.en 1972 le EMI a acheté, modifié (bréf, mutilé) et distribué ce film en anglais sous le titre « I am a dancer ». Selon René Sirvin les scènes les plus belles, vues au Rudolf Noureev au travail à la barre, furent définitivement supprimées. Ce qu'il y a de drôle (pour ne pas dire fou), c'est qu'on a doublé et redistribué le film anglais mutilé en France en DVD en 2013 sous le titre « Un danseur : Rudolf Noureev » se rapportant au film « I am a dancer » comme l'original.</ref>.
- Rudolf Noureev et Paolo Bortoluzzi, dans 24 heures sur la Deux, Modèle:Date-, 5 min 58 s, site INA ; les deux danseurs répétant le ballet dirigés par Maurice Bejart avec une interview de Rudolf Noureev.
- I am a dancer avec Rudolf Nureyev, un film par Pierre Jourdan, 1 h 32 min {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}}<ref>I'm a dancer, fiche du film, site IMDB.</ref> ; c'est le film Rudolf Noureev : un danseur acheté et modifié par EMI, 1972<ref name=eclairagederenesirvin/>
- Rudolf Nureyev, documentaire de Patricia Foy, avec Margot Fonteyn, Sylvie Guillem et Roland Petit, 1993, 90 min {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}}<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Rudolf Nureyev Biography » sur le site de la fondation Noureev.</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Susan King, « Patricia Foy: Keeping Step with Nureyev », Los Angeles Times, 2 mai 1993.</ref>
- Nureyev: From Russia With Love (2007), by John Bridcut.
- Rudolf Nureyev - Dance To Freedom (2015), Richard Curson Smith.
- Rudolf Nureev. The Island of his Dream (2016) (Russian: Рудольф Нуреев. Остров его мечты, Rudolf Nureyev. Ostrov ego mechty) by Evgeniya Tirdatova.
- Nureyev (2018), by Jacqui Morris and David Morris.
- Noureev, film biopic de Ralph Fiennes sorti en 2018 avec Oleg Ivenko dans le rôle-titre.
Notes et références
Notes
Références
Voir aussi
Bibliographie
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Nureyev : An Autobiography, Londres, Hodder & Stoughton, 1962, New York, Dutton, 1963. Avec une introduction d'Alexander Bland.
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Olga Maynard, Nureyev : the Man and the Myth, Dana Publishing, 1973.
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} John Percival, Nureyev : Aspects ot the Dancer, Putnam's sons, 1975.
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Jurgen Vollmer et John Devere, Nureyev in Paris, Modernismo Publications, 1975.
- Alexander Bland, Noureïev, Julliard, 1976, et Portrait d'un film : Noureïev-Valentino, Ed du Chêne, 1977.
- Mario Bois, Noureïev, Ed. Plume, 1993.
- Howard Brown, Noureïev, Phaidon (diff. Flammarion), 1993.
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Peter Watson, Nureyev : A Biography, Hodder & Stoughton, 1994.
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Otis Stuart, Perpetual Motion : The Public and Private Lifes of Rudolph Nureyev, Simon & Schuster, 1995.
- Peter Watson, Noureïev, Éditions Modèle:N°, 1995.
- Roland Petit, Temps liés avec Noureïev, Grasset, 1998.
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Diane Solway, Nureyev, his Life, Quill, 1998.
- Vladimir Fedorovski, L'Histoire secrète des Ballets russes : de Diaghilev à Picasso, de Cocteau à Stravinsky et Noureïev, éd. du Rocher, 2002.
- Bertrand Meyer-Stabley, Noureev, Payot, 2002 (Modèle:1re éd.)
- Josseline Le Bourhis et Laurent Croizier, Rudolf Noureïev, Opéra national de Bordeaux/William Blake & co, 2003.
- Carolyn Soutar, Noureïev intime, Carnot, 2004.
- Ariane Dollfus, Noureïev l'insoumis, Flammarion, 2007.
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Julie Kavanagh, Rudolph Nureyev, Pantheon Books, Reed Elsevier, 2007.
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Rudi van Dantzig, Remembering Nureyev, University Press of Florida, 2008.
- Autres
- Modèle:Ouvrage.
- Marie Bertherat, Rendez-vous à la datcha, évoque le début de la carrière du danseur.
- Philippe Grimbert , Rudik, l'autre Noureev, Paris, Plon, 2015.
- Françoise Dargent, Le Choix de Rudi, Hachette, 2015.
Articles connexes
Liens externes
Modèle:Autres projets Modèle:Liens
- Rudolf Noureev, rétrospective, 1 min 47 s.
- Modèle:Lien web.
- Modèle:Ouvrage.
- [vidéo] « Rudolf Noureev au travail à la barre », Modèle:Date-, sur le site de l'INA.
- Modèle:Lien web.
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