Lamine Bey

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Modèle:Infobox Personnalité politique Lamine Bey, nom francisé de Mohamed el-Amine Bey (Modèle:Lang-ar), né le Modèle:Date de naissance<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> à Carthage (Tunisie) et mort le Modèle:Date de décès à Tunis (Tunisie)<ref name="introduction">Modèle:Ouvrage.</ref>, est le dernier bey de la dynastie des Husseinites qui a régné sur la Tunisie de 1705 à 1957.

Intronisé dans des conditions contestables à la suite de la destitution de son prédécesseur Moncef Bey par le général Henri Giraud en 1943, ce n'est qu'en 1948 que sa légitimité est reconnue par le peuple tunisien. Il se rapproche alors du mouvement nationaliste actif contre le protectorat français de Tunisie et en devient son représentant au plus haut niveau de l'État, n'hésitant pas à braver les résidents généraux qui se succèdent à Tunis.

Marginalisé par les représentants du Néo-Destour qui lui reprochent d'avoir accepté des réformes en 1954 alors que de nombreux militants nationalistes dont Habib Bourguiba sont toujours emprisonnés, il ne prend pas part aux négociations pour l'autonomie interne qu'il ratifie en 1955, ni à celles pour l'indépendance du pays obtenue en 1956. Après une phase d'hésitations où la mise en place d'une monarchie constitutionnelle est envisagée, le nouveau gouvernement tunisien décide d'instaurer la République le Modèle:Date. Lamine Bey est alors expulsé de son palais ainsi que toute sa famille. Leurs biens sont saisis et plusieurs membres incarcérés. Il finit sa vie dans un appartement exigu à Tunis.

Biographie

Intronisation contestée (1943)

Prince héritier de Moncef Bey

Le décès d'Ahmed II Bey le Modèle:Date marque le début de la vie publique du futur Lamine Bey. Conformément aux règles de succession, Moncef Bey devient le nouveau monarque et Lamine le prince héritier, ou Modèle:Citation. Ce dernier est officiellement investi le Modèle:Date par le souverain qui le décore du Nichân Ahd El-Amân tout en l'élevant à la dignité de général de division. Le coiffeur de la cour délimite ensuite, sur le visage du nouveau prince héritier, le collier de barbe qu'il doit porter<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Un mois plus tard, il a l'occasion de montrer sa fidélité à son souverain lorsqu'il est contacté par l'un des conseillers de la cour, le général M'hammed Belkhodja. Ce dernier, craignant pour son avenir politique, a en effet tenté de persuader le résident général Jean-Pierre Esteva de démettre Moncef Bey en le présentant comme un homme dangereux. Mais Lamine préfère prévenir le monarque du complot qui se trame. Belkhodja est expulsé du palais le Modèle:Date<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Destitution de Moncef Bey

Fichier:Moncef Bey - 2.jpg
Portrait de Moncef Bey.

Les évènements se précipitent à la fin de la campagne de Tunisie en Modèle:Date. Le général Alphonse Juin, commandant en chef des forces françaises en Afrique du Nord et résident général par intérim, arrive à Tunis avec des directives très claires qui lui ont été communiquées à Alger. Elles exigent la déposition de Moncef Bey Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Après enquête sur les agissements des deux princes pendant l'occupation allemande, Juin conclut qu'il n'y a rien à leur reprocher mais les ordres sont impératifs : Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Juin rend alors visite à Lamine dans sa villa de La Marsa pour s'assurer que celui-ci ne refuserait pas le trône proposé. Mais Lamine refuse de s'engager par respect pour le souverain. Il finit par céder, attiré par des avantages Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Moncef Bey, refusant d'abdiquer, est destitué par le général Giraud le Modèle:Date et envoyé à Laghouat dans le Sahara algérien où on espère que la chaleur viendra à bout de sa résistance<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Intronisation de Lamine Bey

Fichier:Beit Hikma Tunis.JPG
Vue de l'ancien palais de Carthage, résidence de Lamine Bey et de son père Habib Bey.

Lamine est intronisé le Modèle:Date au palais du Bardo par le général Juin qui le décore de la Légion d'honneur. Il reçoit alors les hommages des princes husseinites, des ministres et dignitaires de la cour, des membres du corps consulaire, des représentants des corps élus et des directeurs et chefs de service civils et militaires. À cette occasion, Lamine Bey remet en usage le baisemain que son prédécesseur avait abandonné. Le même jour, M'hamed Chenik présente la démission de son gouvernement qui avait été nommé par Moncef Bey. Il est remplacé par celui de Slaheddine Baccouche<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Comme il est de coutume depuis le début du protectorat (à l'exception du gouvernement Chenik nommé par Moncef Bey), le nouveau souverain n'a pas été consulté sur le choix de ces ministres.

Ce n'est que le Modèle:Date que Moncef Bey, affaibli par les conditions climatiques de sa nouvelle résidence, consent à signer son acte d'abdication, légitimant ainsi la désignation de son successeur<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Mais pour tous les Tunisiens, Lamine Bey est alors considéré comme un usurpateur.

Début de règne difficile (1943-1948)

En butte à l'hostilité des Tunisiens

Fichier:General de Gaulle, the Bey of Tunis and General Mast 8d32422v.jpg
Visite à Tunis du général de Gaulle reçu par Lamine Bey et le résident général Mast.

Face aux Modèle:Citation qui demandent le retour du bey déchu, Lamine adopte un profil bas, inquiet à l'idée que le gouvernement français cède à ce mouvement général dans tout le pays. Ses rares déplacements lui montrent que ses sujets n'éprouvent à son égard que de l'indifférence, voire de l'hostilité<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Pour remonter dans leur estime, il apporte son soutien aux professeurs zitouniens qui se mettent en grève en Modèle:Date. Profitant de ses bonnes disponibilités, certains nationalistes parviennent à le convaincre de la nécessité de nommer des ministres néo-destouriens. Mais le bruit se répand également qu'il veut abdiquer et laisser son trône à Moncef Bey. Sa subite popularité disparaît dès que ces informations sont démenties<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

La venue à Tunis du général De Gaulle le Modèle:Date à l'occasion du premier anniversaire de la libération de la ville fait espérer aux Tunisiens que l'ancien rival de Giraud va réparer l'injustice commise par celui qui a déposé Moncef Bey. Mais la cordialité qu'il affiche à l'égard de Lamine Bey ruine les espoirs des Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Le général offre même au souverain une croix de Lorraine en or lorsque celui-ci lui apprend qu'il écoutait en cachette les émissions de Radio Londres avant la victoire des alliés en 1943. Le bijou sera longtemps porté par le bey sur son uniforme à côté de ses décorations<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

L'hostilité vis-à-vis du monarque ne décroît pas pour autant. Il est même boycotté par les princes husseinites lorsqu'il se rend à la mosquée à l'occasion de l'Aïd es-Seghir<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Pour rehausser son prestige, il est invité à Paris où il assiste au défilé du 14 juillet 1945 aux côtés du chef de l'État. Son séjour se prolonge en Allemagne où il peut contempler la défaite de ceux qui avaient envahi la Tunisie trois ans auparavant<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Mais pour les Tunisiens, il reste le Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref> et les quelques signes qu'il tente d'envoyer à la population n'y changent rien. Ainsi, en Modèle:Date, alors que la capitale est paralysée par une grève générale dénonçant l'arrestation de plusieurs dirigeants nationalistes à l'issue du Modèle:Citation, il prétexte des ennuis de santé pour annuler la Modèle:Citation qui devait se tenir à l'occasion de l'Aïd el-Fitr<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Mais lorsqu'il parcourt les rues de Tunis en Modèle:Date à l'occasion du Mouled, il peut constater l'indifférence manifestée par les habitants<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Le jour anniversaire de son accession au trône est même l'occasion pour les commerçants de fermer leur boutique et d'accrocher en bonne place le portrait de son prédécesseur. On crache aussi sur sa voiture<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Dans ce climat de haine, sa santé se dégrade. En 1947, une radiographie décèle une lésion au poumon gauche. Cette nouvelle épreuve le rapproche du docteur Ben Salem, époux de sa fille, la princesse Zakia. Celui-ci devient son médecin puis son conseiller politique<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Gouvernement Kaak

Le Modèle:Date, le nouveau résident général Jean Mons arrive à Tunis. La situation politique qu'il y trouve n'a pas changé depuis la fin de la guerre : Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Mons propose alors au président du Conseil Paul Ramadier de remettre Moncef Bey sur le trône en reconnaissant qu'Modèle:Citation. Cependant, Ramadier refuse, inquiet des réactions des communautés françaises en Afrique du Nord<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Face aux attentes des Tunisiens, un nouveau grand vizir, Mustapha Kaak, est désigné par le résident général. Le Modèle:Date, la nomination est acceptée par Lamine Bey Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Pour la première fois, la parité est établie au gouvernement entre ministres tunisiens et français mais cela ne change rien à la mainmise de la résidence sur l'orientation politique du pays. Le rôle du souverain se limite à l'apposition de son sceau sur les textes de lois qu'on lui propose.

Décès de Moncef Bey

Moncef décède le Modèle:Date. La dépouille est ramenée à Tunis le Modèle:Date pour y être inhumée au milieu de milliers de Tunisiens venus lui rendre hommage. Toutefois, sa famille menace de boycotter la cérémonie si Lamine Bey y assiste. Ce dernier ne s'est d'ailleurs pas déplacé pour leur présenter ses condoléances<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Craignant pour sa sécurité, il demande à Mons de s'assurer que son palais est bien gardé<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Cette date est le tournant de son règne. L'hypothèque de son remplacement ayant été levée, il y gagne sa légitimité aux yeux de son peuple.

Rapprochement avec les nationalistes (1948-1950)

Rapprochement avec Salah Ben Youssef

Dans les jours qui suivent l'inhumation de Moncef Bey, les néo-destouriens se rapprochent du bey. Salah Ben Youssef rencontre le souverain à de multiples reprises pour l'encourager à refuser de sceller les textes de lois préparés par la résidence avec un début de succès puisque les retards de promulgation s'accumulent. Lamine Bey proteste même officiellement le Modèle:Date lorsqu'il apprend que des Français de Tunisie ont été élus au parlement français. Jean Mons est bien obligé de reconnaître que Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Le rapprochement est visible par tous le Modèle:Date lorsque l'anniversaire de l'intronisation du souverain est l'occasion d'une manifestation dirigée par Ben Youssef et le fils du souverain Chedly<ref name="jm249">Modèle:Harvsp.</ref>. Le Modèle:Date, malgré les protestations de Mons, le souverain reçoit même une délégation du Néo-Destour alors que le parti est toujours interdit depuis les événements du 9 avril 1938<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Toutes ces manœuvres portent leurs fruits : en Modèle:Date, pour la première fois, Lamine s'engage dans le combat politique en exprimant le vœu que Modèle:Citation permette une moisson Modèle:Citation pour satisfaire Modèle:Citation<ref name="jm249"/>. Les néo-destouriens sentent que le vent a tourné. En Modèle:Date, à son retour d'exil en Égypte, l'une des premières visites de Habib Bourguiba est pour le souverain à qui il déclare qu'il est revenu afin de poursuivre la lutte qu'il a toujours menée et défendre, par cela même, le trône et le peuple tunisien<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Soutien aux demandes de réformes du Néo-Destour

Ne voyant rien venir des réformes demandées, Lamine Bey envoie secrètement un émissaire auprès de Mons en Modèle:Date, demandant une réponse à Modèle:Citation. Il croit voir dans ces lenteurs un moyen dilatoire à Modèle:Citation. Le résident général en informe aussitôt le gouvernement français en précisant que, faute d'avancées, le bey envisage de ne pas sceller le décret fixant le budget de la Tunisie<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Après avoir reçu Bourguiba, le souverain revient à la charge en écrivant au président de la République française Vincent Auriol le Modèle:Date : Modèle:Début citation blocLes principes de l'évolution auxquels on est obligé de se soumettre et que l'on ne peut négliger sans susciter des difficultés que tout homme clairvoyant doit éviter et prévenir nous ont fait un devoir envers nos fidèles sujets de signaler à M. Mons et à vous-même notre pressant désir de voir se réaliser des réformes substantielles et nécessaires, afin de résoudre les problèmes divers […] politiques, économiques, sociaux et culturels […] existant dans notre cher Royaume. C'est que notre peuple qui subit les lois de l'évolution a atteint […] un niveau élevé sans compter qu'il a apporté au noble peuple français son concours au cours des deux grandes guerres pour la défense du droit […] Or, un long laps de temps s'est écoulé sans que nous ayons vu de résultats […] Par contre, le Tunisien commence à donner des signes d'impatience et nous redoutons que cette impatience s'aggrave et se transforme en désespoir dont nous voudrions éviter les conséquences<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.Modèle:Fin citation bloc

Le même jour, Bourguiba, qui est à Paris, expose les revendications nationalistes dans un programme en sept points reproduit dans la presse parisienne. Les Tunisiens ne s'y trompent pas, ils font un triomphe au souverain lorsque celui-ci se rend à Kairouan le Modèle:Date et à Sousse le Modèle:Date, premiers déplacements d'un bey dans l'intérieur du pays depuis 1881<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Toutes ces pressions conjointes portent leurs fruits. Un nouveau résident général, Louis Périllier, est nommé. Le Modèle:Date<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, à Thionville, Robert Schuman, ministre français des Affaires étrangères, déclare que Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Soutien du gouvernement Chenik (1950-1951)

Nomination du nouveau gouvernement

Modèle:Article connexe

Fichier:Ministére Chenik.jpg
Gouvernement Chenik.

Dès son premier entretien avec le nouveau résident général, Lamine Bey le prévient : Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. À la fin du discours officiel, il insiste même auprès de son directeur du protocole : Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Un nouveau gouvernement est désigné le Modèle:Date sous la direction de M'hamed Chenik. Contrairement aux craintes du résident général, la nomination de l'ancien grand vizir de Moncef Bey n'a fait l'objet d'aucune réserve de la part de Lamine Bey. Les deux hommes se sont rapprochés depuis le décès de Moncef malgré les très forts liens qui existaient entre l'ancien souverain et son grand vizir. Lamine a témoigné à plusieurs reprises de l'estime qu'il avait pour Chenik et celui-ci y a été sensible. Lui aussi a compris que sa nomination était un moyen de racheter l'injustice dont avait été victime l'ancien monarque<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. En le recevant au palais de Carthage, Lamine Bey tient à lui préciser ce qu'il attend de cette expérience : Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Contrairement aux gouvernements précédents, le résident général ne peut plus imposer les ministres tunisiens qu'il désire. La nomination d'Abdelkader Belkhodja est ainsi refusée par Chenik avec le soutien de Lamine Bey. Par contre, ce dernier impose la désignation de son gendre, Mohamed Ben Salem, au poste de ministre de la Santé. Mahmoud El Materi, qui avait été pressenti, doit s'incliner et accepter le poste de ministre de l'Intérieur<ref>Modèle:Harvsp.</ref>,<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Premières réformes

Au bout de cinq mois de négociations, une première série de réformes est validée par le bey le Modèle:Date. Bien que de portée limitée, elles sont accueillies avec satisfaction par la population tunisienne comme un gage pour l'avenir. Le souverain ne s'y trompe pas et remercie Périllier en le décorant de l'Ordre du Sang<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Cependant, à la fureur des ministres tunisiens, les négociations ne reprennent pas. En représailles, Chenik refuse de présenter le budget devant le Grand Conseil, ce qui bloque son examen et sa validation. Lamine Bey sert alors d'intermédiaire entre le résident général et le grand vizir pour trouver un terrain d'entente<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Discours du Trône

Le Modèle:Date, lors du discours du Trône, Lamine Bey apporte un soutien sans équivoque à son gouvernement et aux réformes réclamées : Modèle:Début citation blocNotre peuple a acquis le droit de respirer l'air de la liberté, d'étancher sa soif aux sources de la justice, de jouir de tous ses droits individuels et collectifs, de vivre dans la paix et la dignité dans le cadre de la souveraineté nationale intégrale […] Nous avons décidé de poursuivre une autre réforme qui comprendra en même temps que la réorganisation de l'exécutif, son mode d'établissement sur la base d'une représentation de toutes les classes de notre peuple dans des corps élus et leur consultation obligatoire afin que nos sujets agréent et acceptent les lois auxquelles ils sont soumis<ref>Modèle:Harvsp.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.Modèle:Fin citation bloc

Contrairement aux usages, le discours lu par Hamadi Badra n'a pas été transmis à l'avance à la résidence générale. C'est un tollé chez les représentants de la colonie française qui estiment que le prestige de la France a été bafoué. Le Modèle:Date, Périllier se rend en grand uniforme et accompagné d'un cortège militaire au palais beylical pour protester officiellement contre la non-communication du discours et demander le renvoi de Chenik et Ben Youssef<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Dès le lendemain, Lamine Bey lui répond indirectement en adressant un télégramme au président Vincent Auriol, protestant énergiquement contre la démarche et le ton du résident général et redisant sa confiance en son gouvernement<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Devant la résolution du bey, Périllier renonce à sa demande.

Note du 15 décembre 1951

Afin de débloquer la situation, les ministres tunisiens sont invités à Paris pour y présenter leurs revendications. Le Modèle:Date, M'hamed Chenik arrive dans la capitale française et remet officiellement à Robert Schuman un mémoire résumant l'essentiel des revendications tunisiennes concernant l'autonomie interne<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. La réponse ne sera remise que le Modèle:Date. C'est une fin de non-recevoir brutale qui rappelle Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

La délégation ministérielle rentre le Modèle:Date à Tunis, où elle est reçue au palais. Chenik y reçoit un accueil chaleureux et compréhensif de Lamine Bey qui le félicite et l'assure de sa confiance. Pour renouveler son soutien à son grand vizir, au moment où la presse du Rassemblement français de Tunisie réclame son départ, Lamine Bey lui rend personnellement visite à son domicile le Modèle:Date. Encouragé par cette démarche, Chenik rédige la réponse à la note du 15 décembre 1951 et l'envoie à Schuman le Modèle:Date en terminant par ces mots : Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Le Modèle:Date, on apprend le départ de Périllier, totalement désavoué par la note du Modèle:Date-.

Seul face à De Hautecloque (1952-1953)

Arrivée du nouveau résident général

Fichier:Ben Youssef ONU.jpg
Délégation tunisienne à l'ONU en 1952.

Le Modèle:Date, le nouveau résident général Jean de Hauteclocque arrive à Tunis à bord du croiseur Le Mercure<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Dès son arrivée, il demande que sa visite au bey se fasse en dehors de la présence des ministres tunisiens qu'il ne veut plus reconnaître. Lamine Bey refuse évidemment et marque sa réprobation ; l'audience a donc lieu en présence du gouvernement Chenik au complet<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Le résident général est de retour le surlendemain, ayant appris le dépôt d'une requête du gouvernement tunisien déposée auprès de l'Organisation des Nations unies (ONU). Il en exige le retrait, le rappel immédiat des deux ministres qui l'ont déposée et leur révocation<ref>Modèle:Harvsp.</ref> ; il n'obtient cependant satisfaction sur aucune de ses demandes.

Dépôt de plainte à l'ONU

Ce dépôt de plainte a été l'objet d'âpres discussions entre Chenik et Chedly Bey qui refuse que son père soit impliqué dans la démarche. Contacté directement, le souverain répond au grand vizir : Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. La plainte est donc signée par tous les ministres tunisiens sans être revêtue du sceau beylical. Craignant un futur désaveu de son souverain sous la pression du gouvernement français, Chenik force le barrage de Chedly Bey pour l'informer du prochain départ de Salah Ben Youssef et Hamadi Badra chargés de transmettre la requête tunisienne à l'ONU. Le monarque n'y pose aucune objection : Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Début des violences

L'interdiction du congrès du Néo-Destour et les arrestations innombrables déclenchent l'embrasement du pays. De Hauteclocque en est réduit à demander au bey le Modèle:Date de lancer un appel au calme, tout en renonçant à demander la démission du gouvernement Chenik. Lamine Bey refuse tant que Bourguiba et ses compagnons sont emprisonnés<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Même l'intervention du nouveau président du Conseil, Edgar Faure, reste sans effet et la réponse de Lamine est sans ambiguïté : Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Arrestation du gouvernement Chenik

Modèle:Article détaillé

Fichier:Gouvernement Chenik exil.jpg
Ministres du cabinet Chenik exilés en mars 1952 : de gauche à droite Mohamed Salah Mzali, M'hamed Chenik, Mahmoud El Materi et Mohamed Ben Salem.

Le Modèle:Date, après avoir demandé en vain à Lamine Bey de le rencontrer en tête-à-tête, De Hauteclocque se résigne à le voir en présence des ministres tunisiens. Il exige à nouveau la démission du gouvernement Chenik. Ce dernier réplique et le ton monte. En guise de réponse, Lamine Bey fait rédiger par son fils Chedly Bey et M'hamed Chenik un télégramme de protestation au président Vincent Auriol : Modèle:Début citation blocDepuis que notre dynastie est en rapport avec la République française et plus particulièrement depuis notre accession au trône tunisien, Nous nous sommes toujours plu à reconnaître la courtoisie dont le gouvernement français a eu le souci d'entourer ses interventions auprès de Nous dans les circonstances les plus diverses.

Le ton comminatoire employé par l'ambassadeur tranche avec les traditions de la France et nous autorise à douter qu'un tel comportement puisse être celui de la France vis-à-vis d'un monarque qui lui a donné en toutes circonstances la preuve d'une sincère amitié<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.Modèle:Fin citation bloc

Quelques heures plus tard, tous les ministres sont arrêtés et internés. C'est le coup de force du Modèle:Date. En réponse au télégramme de protestation du bey, Auriol lui envoie deux de ses collaborateurs les plus proches, Jacques Kosciusko-Morizet et Jean Forgeot. De Hauteclocque profite de l'occasion pour s'imposer lors de la visite, alors que Lamine Bey refuse de le recevoir depuis l'arrestation de ses ministres. Contrairement à ses attentes, Auriol ne désavoue pas le coup de force. Il lui reproche au contraire de n'avoir toujours pas lancé d'appel au calme ni fait rappeler Ben Youssef et Badra. Privé de tout soutien (même son fils Chedly a disparu), le vieil homme cède et signe le décret nommant Slaheddine Baccouche comme grand vizir le Modèle:Date<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Boycott du gouvernement Baccouche

Fichier:Sabotage train Tunisie.jpg
Train saboté par des militants nationalistes.

Dès le début, les conditions de la nomination du second gouvernement Baccouche lui retirent toute légitimité. Les manifestations se succèdent pour protester contre le coup de force. Désavoué et conspué par les manifestants, Baccouche propose sa démission au souverain dès le Modèle:Date : Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Lamine Bey précise même le Modèle:Date à Auriol qu'il n'a octroyé Modèle:Citation<ref name="LP163">Modèle:Harvsp.</ref>. On est loin de la confiance que le monarque avait toujours témoignée à M'hamed Chenik.

L'épreuve de force déclenchée par le résident général embrase la Tunisie : les manifestations et les sabotages se succèdent. Lamine Bey refuse tout appel au calme tant que les milliers de Tunisiens internés n'ont pas été libérés. Afin de faire pression sur lui, sa fille, la princesse Zakia, est arrêtée le Modèle:Date et accusée d'avoir monté une organisation de sabotage avec son amie Rafia Bornaz<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. On interdit même à son médecin, le docteur Mohamed Ben Salem, de lui rendre visite alors que son infection pulmonaire s'aggrave. Par défi, le souverain se rend lui-même au domicile de son gendre et de sa fille. En sortant, il donne un billet de mille francs à chacun des policiers qui gardent la maison : Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. À toutes ces pressions, Lamine Bey ne peut répondre que par le mépris qu'il éprouve pour son adversaire. Lorsque celui-ci déclare à des journalistes qui l'accueillent à son retour de France qu'il est Modèle:Citation, le souverain confie à Mzali avec un sourire moqueur : Modèle:Citation<ref name="Mzali 277">Modèle:Harvsp.</ref>.

Tentative d'empoisonnement

Le Modèle:Date, un individu nommé Mohamed Achouri, de l'entourage du futur prince héritier Essadok Bey, pris de remords, remet au médecin du palais, Abderrahmen Mami, le sachet de poison qu'il était chargé de donner à la cuisinière. Interrogé par les proches du bey, il met en cause le chef de cabinet de la résidence, Jacques Grellet, et un certain Jacobson. Malgré la plainte déposée au commissariat, Achouri disparaît et la plainte est enterrée<ref>Modèle:Harvsp.</ref>,<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, ce qui n'empêche pas le résident général d'insister pour que Lamine Bey assiste à ses côtés à la revue du 14 juillet. Devant son refus, il invite le bey du camp, Azzedine Bey, un Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Assemblée des Quarante

Fichier:Salah.farhat 40.jpg
Assemblée des Quarante autour de Lamine Bey.

Les ministres emprisonnés sont libérés peu à peu. Certains retournent auprès de Lamine Bey pour le soutenir. Décidé à boycotter Baccouche et son gouvernement qu'on lui a imposé, le souverain s'appuie de plus en plus sur son fils Chedly et s'entoure de conseillers en qui il a confiance, parmi lesquels Mzali, Farhat Hached, Hédi Nouira et Sadok Mokaddem<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. En l'absence d'un gouvernement de négociations tel que l'avait été le gouvernement Chenik, des réformes sont préparées à Paris et remises pour signature au bey le Modèle:Date. Malgré l'insistance de Jean de Hauteclocque, Lamine Bey refuse de signer et lui précise qu'il lui donnera sa réponse d'ici deux ou trois mois. Le Modèle:Date, il réunit quarante personnalités tunisiennes de toutes opinions politiques au palais de Carthage pour connaître leur avis sur le projet présenté<ref>Modèle:Harvsp.</ref>,<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Lamine Bey leur précise alors ce qu'il attend d'eux : Modèle:Début citation blocJe vous demande de bien réfléchir et de me répondre par écrit dans un bref délai. Je vous rappelle que Nous avons formulé dans Notre discours du Trône du Modèle:Date-, et dans le mémoire du gouvernement tunisien du Modèle:Date- de la même année, des propositions fondamentales. Jugez-vous que celles-ci y sont conformes<ref>Modèle:Harvsp.</ref> ?Modèle:Fin citation bloc

Au bout d'un mois de débats et de consultations auprès de diverses catégories sociales et politiques, l'assemblée des Quarante conclut au rejet des réformes jugées insuffisantes au regard des aspirations tunisiennes. D'après Ahmed Mestiri, c'est la Modèle:Citation du Néo-Destour qui a rédigé la minute de l'avant-projet de réponse aux réformes avant de le transmettre au comité de rédaction par le biais de Hached et Mokaddem<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Le Modèle:Date, le bey remet au résident général une lettre à l'attention de Vincent Auriol, lui annonçant son refus de signer le projet de réformes. À la réception de la réponse du président français, Lamine fait part de son découragement à Ben Salem : Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Assassinat de Farhat Hached

Fichier:Tableau farhat.jpg
Portrait de Farhat Hached.

Le résident général ne s'avoue pas vaincu. Malgré le rejet de ses propositions de réformes, il fait pression sur le bey pour que celui-ci les signe. Le Modèle:Date, le palais est encerclé par des troupes militaires, officiellement chargées de protéger le bey contre des manifestations éventuelles à l'occasion de la fête du Mouled<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. En l'absence de ses amis nationalistes emprisonnés ou exilés, seul Farhat Hached l'aide encore à résister en lui rendant visite tous les jours<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Le Modèle:Date, le leader syndicaliste est assassiné par la Main rouge. Le résident général fait éloigner les autres proches du monarque : Mohamed Salah Mzali est ainsi fermement prié de quitter Tunis pour Monastir. Quand il tente d'appeler son souverain, il se rend bien vite compte que le palais est isolé : toutes les liaisons téléphoniques ont été coupées<ref name="Mzali 277"/>. Privé de ses soutiens, affaibli par la sub-occlusion qui s'est déclenchée à l'annonce du meurtre de Hached, enfermé dans son palais encerclé par les soldats français<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, le vieil homme écrit une fois de plus au gouvernement français pour lui demander de relancer les négociations pour l'autonomie interne.

Ratification de la réformes des élections municipales

La réponse négative reçue le Modèle:Date vient à bout de sa résistance. Le même jour, il cède et signe deux décrets de réformes relatifs aux conseils de caïdats et aux municipalités<ref>Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="AO485">Modèle:Harvsp.</ref>. En apprenant la nouvelle depuis son exil sur l'île de La Galite, Bourguiba est conscient des pressions subies par le souverain : Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Mais ces réformes restent sans effet : les élections qui s'ensuivent en Modèle:Date sont un échec, les nationalistes lançant une campagne de terreur contre les candidats et les électeurs.

Le Modèle:Date, le prince héritier Azzedine Bey est assassiné à l'intérieur même de son palais ; on lui reproche d'affaiblir la position du bey en répondant favorablement aux sollicitations du résident général. Arrêté sur place, l'assassin est jugé par un tribunal militaire, condamné à la peine de mort le Modèle:Date et fusillé le Modèle:Date<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Le nouveau prince héritier est Essadok Bey, fils de Mustapha Bey, considéré comme peu favorable au Néo-Destour<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Le Modèle:Date, Jean de Hauteclocque est enfin rappelé à Paris.

Expérience Mzali (1953-1954)

Nouveau résident général

L'arrivée du nouveau résident général Pierre Voizard détend l'atmosphère. Dès son arrivée, Lamine Bey publie un appel au calme, alors qu'il avait toujours refusé cet appel à De Hautecloque : Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Des milliers de prisonniers sont libérés et la censure est allégée. Mais les instructions qu'a reçues Voizard du gouvernement français vont vite créer une équivoque qui relancera le pays dans le chaos. La politique de réformes doit se poursuivre avec le bey mais non avec le Néo-Destour qui est considéré comme l'ennemi de la France. Modèle:Citation, tel est le fondement de cette politique qui va conduire au désastre<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Mais le souverain n'est pas dupe de ces bonnes dispositions apparentes. Le Modèle:Date, il refuse de présider l'inauguration de la foire Tunis-Carthage tant que dureront les mesures de répression<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Les gestes d'apaisement se multiplient. Le Modèle:Date, plusieurs chefs nationalistes sont libérés et aussitôt reçus par le monarque. Malheureusement, Bourguiba manque à l'appel. Toujours interné sur l'île de La Galite, le gouvernement français refuse sa libération malgré les demandes de Voizard et les pressions des Tunisiens<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Nomination du gouvernement Mzali

Fichier:Ms mzali.jpg
Mohamed Salah Mzali.

Le Modèle:Date, Lamine Bey demande à Mzali de procéder à des consultations en vue de former un nouveau gouvernement. Le choix du grand vizir est logique. Dès le Modèle:Date, il avait été délégué par le souverain auprès du résident général pour discuter des réformes à apporter au mode de gouvernement<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Celles-ci sont importantes : large majorité de ministres tunisiens, nomination du grand vizir en tant que chef de gouvernement, suppression de l'assentiment résidentiel sur les actes gouvernementaux, rattachement des caïds au grand vizir et non plus à la résidence et création d'une assemblée tunisienne<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Lors de l'investiture du nouveau gouvernement, Lamine Bey déclare : Modèle:Citation<ref name="Périllier191">Modèle:Harvsp.</ref>.

Certains nationalistes, tel Hédi Nouira, veulent tenter l'expérience<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Mais le refus de la libération de Bourguiba déclenche la colère des Tunisiens et celle du leader nationaliste : Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Échec des réformes

Les attentats reprennent le Modèle:Date. La lettre adressée au président de la République française par le bey le Modèle:Date demandant l'amnistie des condamnés politiques et le transfert en France de Bourguiba ne change rien<ref name="Périllier191"/>. Le Modèle:Date, on apprend que Bourguiba, qui vient enfin d'être transféré en France, a renvoyé au bey la grande croix du Nichan Iftikhar qu'il avait reçue en 1950<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Le gouvernement démissionne le Modèle:Date sans aucun successeur. Amer, Lamine confie à Voizard : Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Négociations pour l'indépendance (1954-1956)

Autonomie interne

Fichier:Lamine Bey recevant Mendes France.jpg
Réception de Mendès France le 31 juillet 1954.

Le Modèle:Date, le nouveau président du Conseil Pierre Mendès France arrive à Tunis. À midi et demi, il est reçu par Lamine Bey au palais de Carthage, où il annonce que Modèle:Citation. C'est une divine surprise pour le souverain qui a été tenu à l'écart des négociations entre Mendès France et les néo-destouriens qui ont précédé le voyage. Dès la fin de la visite, il s'adresse à tous ses sujets : Modèle:Début citation blocUne phase nouvelle vient de s'ouvrir dans notre pays bien-aimé. Il nous est pénible d'évoquer les jours douloureux que la Tunisie tout entière a traversés […] Devant cette étape décisive de notre vie nationale, nous devons être à la hauteur de notre destin en offrant au monde le spectacle d'un peuple uni dans la marche sereine vers le progrès. Ce grand effort constructif auquel nous vous convions ne peut être fécond que dans l'ordre, la paix et la sécurité, auxquels ont droit tous les habitants de ce pays. Nous n'avons pas besoin d'insister sur notre volonté de condamner toutes les manifestations de la violence […] Nous ne doutons pas que cet appel sera entendu et profondément médité par tous et qu'il suscitera la reprise des activités normales du pays<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.Modèle:Fin citation bloc

Fichier:Bas-relief Lamine Bey 1954.jpg
Bas-relief de Lamine Bey réalisé par Brahim Konstantini en 1954.

Le rapport de forces a changé. C'est maintenant le Néo-Destour qui est l'unique interlocuteur du gouvernement français. L'échec de l'expérience Mzali a prouvé qu'il est inutile d'espérer faire évoluer les institutions politiques du pays en ne négociant qu'avec le bey. Le nouveau résident général Pierre Boyer de Latour du Moulin en est vite conscient. Dans sa relation des négociations sur les conventions, il se contente de noter qu'il faut Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Malgré les démarches répétées des proches du bey, la formation du gouvernement se fait sans consulter le palais. Pour retrouver un semblant d'influence, Lamine propose au gouvernement français dès le Modèle:Date Modèle:Citation tout en l'informant qu'il Modèle:Citation. Dans le même temps, des contacts sont pris avec Salah Ben Youssef réfugié à Genève<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Néanmoins, ces démarches n'aboutissent pas.

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Tahar Ben Ammar, Lamine Bey et Habib Bourguiba en 1955.

Après dix mois de négociations, les accords d'autonomie interne sont signés le Modèle:Date. Le retour de Bourguiba à Tunis le Modèle:Date, accueilli à sa descente du bateau par les trois fils du souverain<ref>Mohamed Sayah, vol. 2 « La victoire », Modèle:P..</ref>, est l'occasion d'une immense manifestation de joie de tous les Tunisiens. Après avoir traversé la capitale en liesse, le leader nationaliste rend visite au bey au palais de Carthage, oubliant qu'il lui avait renvoyé sa décoration beylicale quelques mois auparavant<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Il déclare alors : Modèle:Début citation blocLe peuple tunisien est très attaché à la formule beylicale qui, depuis deux siècles et demi, incarne sa personnalité politique. Il n'oublie pas qu'au lendemain de la première guerre mondiale ses princes ont largement aidé à la lutte de la nation pour sa liberté. Un bey régnant est mort en exil pour avoir manifesté une sympathie agissante à l'égard de l'idéal nationaliste à un moment où le mouvement populaire était pratiquement décapité. Le peuple tunisien n'oublie pas que le bey régnant a beaucoup souffert de la politique suivie par la France depuis le Modèle:Date- jusqu'au Modèle:Date-. Toutes ces péripéties, ces souffrances subies en commun ont créé une solidarité profonde entre la nation tunisienne et la famille régnante<ref>Modèle:Article.</ref>.Modèle:Fin citation bloc

Le Modèle:Date, Lamine Bey scelle les conventions au cours d'une cérémonie solennelle au palais de Carthage<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Le Modèle:Date, pour la première fois, le bey scelle des décrets non revêtus du visa résidentiel. Le Modèle:Date, le bey scelle le décret portant création d'une Assemblée constituante. L'élection est prévue pour le Modèle:Date. À l'occasion de la signature du décret, Ahmed Mestiri, directeur du cabinet du ministre de l'Intérieur, déclare : Modèle:Début citation blocL'Assemblée constituante aura à définir le régime de monarchie constitutionnelle qui doit être instauré dans ce pays<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.Modèle:Fin citation bloc

Affrontements entre bourguibistes et youséfistes

Fichier:Ben Youssef-Bourguiba.jpg
Arrivée de Salah Ben Youssef à Tunis le 13 septembre 1955.

Le retour d'exil de Salah Ben Youssef le Modèle:Date laisse croire à Lamine qu'il a l'occasion de retrouver l'influence politique qu'il a perdue. Il est proche du nationaliste qui fut l'un des rares à lui rendre visite après son intronisation contestée en 1943. Face à la dégradation de la situation qui voit Modèle:Citation et Modèle:Citation s'affronter violemment, le souverain tente vainement de s'ériger en arbitre. Ces derniers sont reçus à plusieurs reprises au palais pour y exposer leurs doléances. Démunis face aux forces de l'ordre qui obéissent au gouvernement nommé avec l'assentiment de Bourguiba, ils escomptent un soutien du monarque inquiet de l'évolution d'une situation politique qui l'a complètement marginalisé. Le Modèle:Date, celui-ci convoque le résident général Roger Seydoux — appelé désormais haut-commissaire de France en Tunisie — pour lui rappeler Modèle:Citation. Il réitère ses craintes quelques jours plus tard en rappelant au même interlocuteur qu'Modèle:Citation. Mais le gouvernement français a déjà fait son choix en transférant au gouvernement tunisien l'administration des forces de police. Lamine tente de s'y opposer en rappelant à Seydoux Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Ces démarches restent à nouveau sans effet ; il utilise alors le dernier moyen de pression qui lui reste en refusant de sceller les décrets organisant les prochaines élections ainsi que les nominations de nouveaux caïds, à la grande satisfaction de Ben Youssef qui exige un remaniement ministériel : Modèle:Citation. Mais le souverain comprend vite que sa position est intenable et scelle les décrets dès le lendemain<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Comprenant que la partie est perdue et pour éviter son arrestation, Ben Youssef s'enfuit de Tunisie le Modèle:Date. Malgré l'exil du leader, la répression s'abat sur ses partisans qui basculent dans la lutte armée. Pour les éradiquer, Bourguiba demande même l'appui des unités du [[8e régiment de tirailleurs tunisiens|Modèle:8e régiment de tirailleurs tunisiens]], toujours sous les ordres d'officiers français, avec l'appui de l'aviation et de l'artillerie. Ému par l'information, Lamine Bey proteste auprès de Seydoux début Modèle:Date : Modèle:Citation. Seydoux lui apprend alors que Bourguiba est à l'origine de la demande. Aussitôt informé de l'intervention du bey, ce dernier, fou de colère, se précipite au palais et accuse la famille beylicale de vouloir contrecarrer le transfert des forces tunisiennes au gouvernement<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Proclamation de l'indépendance

Toutefois, les évènements se précipitent avec l'annonce de la prochaine indépendance du Maroc. À l'issue d'un entretien entre le bey et Roger Seydoux, le grand vizir Tahar Ben Ammar communique que Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Le Modèle:Date, le protocole d'accord franco-tunisien sur l'indépendance de la Tunisie est signé par Ben Ammar et le ministre français des Affaires étrangères Christian Pineau. Le nouveau gouvernement tunisien dirigé par Bourguiba, considérant que l'indépendance de la Tunisie est reconnue par ce protocole, refuse d'engager les négociations qui y sont mentionnées. C'est pourquoi, contrairement aux conventions d'autonomie interne, le protocole d'indépendance ne sera ratifié, ni par Lamine Bey, ni par le parlement français<ref>Modèle:Article.</ref>.

Instauration de la République et emprisonnement (1956-1958)

Humiliations en chaînes

Fichier:Lamine Bey recevant Roger Seydoux en présence d'Habib Bourguiba.jpg
Lamine Bey recevant le premier ambassadeur de France après l'indépendance, en présence de Bourguiba en mars 1956.

L'Assemblée constituante tient sa première audience solennelle le Modèle:Date en présence de Lamine Bey portant l'uniforme de maréchal de l'armée ottomane mais les temps ont changé. Alors que le souverain s'attend à assister aux débats qui doivent aboutir à l'élection du président de l'assemblée, on lui fait comprendre que dans une monarchie parlementaire, seul le peuple dispose de la souveraineté nationale. Tahar Ben Ammar doit intervenir pour le persuader de quitter les lieux. Il s'exécute finalement en maugréant : Modèle:Citation

Fichier:BourguibaLamineBey.jpg
Lamine Bey et son Premier ministre Habib Bourguiba.

Ce n'est que le début d'une longue descente aux enfers. Dès le Modèle:Date, un décret supprime Modèle:Citation<ref>Modèle:Article.</ref>. Bien que directement concerné, Lamine Bey accepte d'apposer son sceau sur ce décret qui entraîne la fin des dotations versées aux princes et princesses de la famille beylicale ainsi que le rattachement à l'État du domaine de la Couronne. Le décret du Modèle:Date modifie les armoiries du royaume et supprime toute allusion à la dynastie husseinite<ref>Modèle:Article.</ref> ; celui du Modèle:Date prive le bey de l'exercice du pouvoir réglementaire qui est désormais transféré au Premier ministre<ref>Modèle:Article.</ref>.

Enfin, le chef du gouvernement oblige le bey à signer différents décrets annulant l'acquisition par le souverain de plusieurs propriétés suivi par leur affectation au domaine de l'État. La signature par le bey de ces derniers textes est accompagnée de commentaires de presse très sévères en ce qui concerne les conditions douteuses, sinon délictueuses de ces acquisitions. Toutes ces mesures, en abaissant le prestige du souverain, préparent l'opinion à une déchéance que tout le monde sent comme inéluctable<ref name="silvera">Modèle:Article.</ref>. Seule éclaircie au milieu de ces attaques, Lamine est le premier à être décoré le Modèle:Date du tout nouvel Ordre de l'Indépendance. Le même jour, Bourguiba reçoit le Nichan Iftikhar des mains du souverain<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

D'autres signes apparaissent néanmoins, démontrant le peu de respect qu'éprouve Bourguiba, nouveau chef du gouvernement, pour la famille beylicale. Ainsi, le Modèle:Date, au cours de la réception de l'Aïd, lorsque Bourguiba accompagné de ses ministres vient présenter ses vœux à la beya (épouse du bey), il refuse de s'avancer jusqu'au trône : Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. De même, lors d'une conférence tenue devant des étudiants en 1973, il raconte cette anecdote : Modèle:Début citation blocJe lui en fis voir [au bey] de toutes les couleurs. Une fois, la veille du 27 du mois de Ramadan, selon la tradition, je l'accompagnai à la mosquée Zitouna. Il s'appuyait sur une canne en ivoire finement ouvragée. À la fin de la cérémonie, le cortège prit le chemin du retour vers le Palais beylical de Carthage. Arrivés à destination, nous franchîmes les deux premières portes. Au moment où il allait passer la troisième, le bey me tendit sa canne, comme si je devais l'en débarrasser.

- Qu'est-ce à dire ? m'écriais-je.
- C'est ce que vous offre Son Altesse, s'empressa de répondre son fils M'hamed qui ne manquait ni de finesse, ni d'intelligence.

Cela changeait tout et j'acceptai le présent. Je n'arrive d'ailleurs plus à mettre la main dessus<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.Modèle:Fin citation bloc

Proclamation de la République et assignation à résidence

Fichier:Tunisie proclamation de la République.jpg
Proclamation de la République le 25 juillet 1957.

Le Modèle:Date, l'armée tunisienne remplace la garde beylicale qui assurait la sécurité du palais, si bien que le bey et son entourage ne sont plus libres de leurs mouvements. Le Modèle:Date, Salah Eddine Bey, le fils cadet, est arrêté sur la base d'un dossier de droit commun fabriqué par la police<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Tous ces évènements préfigurent la proclamation de la République le Modèle:Date lors d'une séance solennelle de l'assemblée, où un discours fleuve de Bourguiba condamne sans appel la monarchie, la famille husseinite et son dernier représentant, Lamine Bey<ref>Modèle:Lien brisé.</ref>. La séance est clôturée avec vote à main levée d'une résolution proclamant la république avec Bourguiba comme président.

Aussitôt une délégation dirigée par Ali Belhouane, vice-président de l'assemblée et comprenant le ministre de l'Intérieur Taïeb Mehiri et le ministre de la Justice Ahmed Mestiri, se rend au palais pour remettre au souverain le nouveau décret et lui demander de quitter les lieux avec son épouse, leurs trois fils, leurs sept filles et les enfants de ceux-ci. Modèle:Début citation blocNous pénétrons sans tarder dans la salle du Trône, sans nous faire annoncer puisque nous étions attendus ! Lamine Bey, vêtu d'une jebba et sans coiffure, debout, assez digne, nous avait reçus sans un mot. Belhouane clame de sa voix théâtrale As-Salamou Alaïkoum puis donne lecture de la résolution de l'Assemblée constituante. Un photographe qui nous accompagnait avait voulu opérer, aussitôt Lamine Bey est sorti de son silence : Modèle:Citation avec un geste de dénégation de sa main, dernier réflexe d'autorité. Nous n'avons pas voulu démentir et humilier davantage le vieil homme. Puis Ali Belhouane a tourné les talons après un geste de salut de la main, répétant de sa voix de stentor As-Salamou Alaïkoum. Alors que nous nous retirons, Driss Guiga, directeur de la police se présente et s'adresse au souverain déchu : Modèle:Citation Il lui notifie un arrêté d'éloignement du ministre de l'Intérieur. C'est alors que Lamine Bey réagit de nouveau en entendant prononcer le nom de son père : Allah Yarhamou (que Dieu ait son âme) l'avons-nous entendu dire distinctement, en quittant la salle. C'était terminé. L'action n'a pas duré trois minutes<ref>Modèle:Harvsp.</ref> !Modèle:Fin citation bloc

Lamine sort de son palais portant une simple jebba de lin blanc et des savates marocaines jaunes qu'il perd en chemin<ref name="amh261">Modèle:Harvsp.</ref>. Il est emmené au palais Hidaya de La Manouba, une vieille résidence beylicale délaissée sans eau ni électricité, où il est assigné à résidence en compagnie de plusieurs membres de sa famille : sa femme Lalla Jeneïna, ses fils les princes Chedly, M'hamed et Salah Eddine, la princesse Soufia, son gendre Mohamed Ben Salem et le bey du camp, le prince Hassine<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Le mobilier de leur nouvelle demeure est réduit à sa plus simple expression : dans chaque pièce, un matelas est posé sur le sol sans drap ni couvertures. Quant à la nourriture, elle n'est fournie que pendant les trois premières journées, à charge pour les assignés de se débrouiller par la suite.

Chedly et Ben Salem sont transférés dans la prison de Kairouan le Modèle:Date<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Hassine, M'hamed et la princesse Soufia sont libérés quelque temps plus tard. Le dernier fils, Salah Eddine, est transféré dans la prison civile de Tunis trois mois après son assignation à résidence<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Restés seuls dans ce palais en ruines, l'ancien couple beylical ne le quitte qu'en Modèle:Date, lorsque le gouverneur est alerté par un médecin italien de la dégradation de la santé de Lamine. Ils sont alors transférés dans une petite villa à La Soukra comportant deux pièces, une cuisine et une salle de bains. Une allocation mensuelle de 80 dinars leur est également attribuée, ce qui correspond à peu près aux émoluments d'un professeur d'enseignement secondaire. L'assignation à résidence n'est pas levée pour autant puisque même les sorties dans le jardin de la villa leur sont interdites et un policier reste en faction à l'intérieur même de la demeure. Cependant leur fille, la princesse Soufia, peut leur rendre visite à tout moment<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. On est alors en pleine polémique à la suite du procès de Tahar Ben Ammar qui vient de s'achever le Modèle:Date. Parmi les chefs d'accusation retenus puis abandonnés est citée la détention de bijoux ayant appartenu à la beya et qui sont toujours activement recherchés.

Deux ans plus tard, la recherche des bijoux est relancée et les époux beylicaux convoqués pour interrogatoire. Peut-être est-ce à cette époque que Salah Eddine, toujours incarcéré dans la prison civile de Tunis, est conduit à son père emprisonné dans le même bâtiment Modèle:Citation<ref name="nb113">Modèle:Ouvrage.</ref>. Convoquée à la direction de la sûreté nationale, l'épouse de Lamine est interrogée sans relâche pendant trois jours au point d'en perdre l'usage de la parole et de faire une crise d'apoplexie<ref name="bt33" >Modèle:Harvsp.</ref> comme en témoigne son fils Salah Eddine des années plus tard : Modèle:Citation<ref name="nb113"/>. Ramenée agonisante à La Soukra, elle décède deux jours plus tard ; elle est inhumée au cimetière Sidi Abdelaziz de La Marsa en présence de ses fils Salah Eddine et M'hamed. Lamine n'a pas été autorisé à quitter sa villa pour l'occasion. Le public est également tenu à l'écart par les policiers. Sidi Ali Ben Khodja, Cheikh El Islam, a tout de même été autorisé à entrer pour prononcer la prière pour les morts<ref name="bt33"/>.

Quelques jours plus tard, l'assignation à résidence est enfin levée. Lamine a l'autorisation de sortir dans le jardin et de se rendre sur la tombe de sa défunte épouse. Il quitte alors la villa de La Soukra pour emménager dans l'appartement d'un ami israélite, rue de Yougoslavie, qui avait déjà recueilli Ahmed El Kassar, le mari de la princesse Soufia, ainsi que la famille du prince Salah Eddine lorsque ceux-ci avaient été expulsés du palais. Lorsque son fils Chedly est libéré en 1961, il s'installe avec lui à Tunis, rue Fénelon dans le quartier Lafayette<ref name="bt33"/>, dans un appartement de deux pièces constamment surveillé par des policiers en civil. Il meurt le Modèle:Date ; il est inhumé au cimetière Sidi Abdelaziz auprès de son épouse, contrairement à la majorité des souverains qui sont enterrés au mausolée du Tourbet El Bey situé dans la médina de Tunis<ref name="genèse">Modèle:Lien brisé.</ref>. C'est le cheikh Mohamed Tahar Ben Achour qui récite la prière des morts sur sa dépouille. Un seul photographe, Victor Sebag, immortalise la cérémonie, ce qui lui vaut de passer la nuit au commissariat<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Vie privée

Marié à la princesse Jeneïna Beya en 1902<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, il a douze enfants soit trois garçons et neuf filles<ref name="royalark">Modèle:Lien web.</ref> :

Ascendance

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Notes et références

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Liens externes

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