Mesure (mathématiques)

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Modèle:Voir homonymes

Fichier:Measure illustration.png
De façon informelle, une mesure a la propriété d'être monotone : si l'ensemble E est un sous-ensemble de F, la mesure de E est inférieure ou égale à celle de F. De plus, on impose à la mesure de l'ensemble vide la valeur 0.

En mathématiques, une mesure positive (ou simplement mesure quand il n'y a pas de risque de confusion) est une fonction qui associe une grandeur numérique à certains sous-ensembles d'un ensemble donné. Il s'agit d'un important concept en analyse et en théorie des probabilités.

Intuitivement, la mesure d'un ensemble ou sous-ensemble est similaire à la notion de taille, ou de cardinal pour les ensembles discrets. Dans ce sens, la mesure est une généralisation des concepts de longueur, aire ou volume dans des espaces de dimension 1, 2 ou 3 respectivement.

L'étude des espaces munis de mesures est l'objet de la théorie de la mesure.

Définition

Modèle:Théorème

Terminologies connexes

  • Lorsqu'on dispose d'une mesure μ sur un espace mesurable <math>(X,\mathcal{A})</math>, on dit que le triplet <math>(X,\mathcal{A},\mu)</math> est un espace mesuré<ref>Modèle:Harvsp utilisent le terme Modèle:P. ou Modèle:P., entre autres.</ref> ;
  • Pour S ensemble mesurable (c'est-à-dire pour <math>S\in\mathcal{A}</math>), la valeur μ(S) est appelée la mesure de S<ref>Modèle:Ouvrage, Modèle:P..</ref> ;
  • Lorsque μ(X) est fini, on parle de mesure finie ou mesure bornée<ref name="BP61">Modèle:Ouvrage</ref> ;
  • Lorsque μ(X) = 1, on parle de mesure de probabilité. Le triplet <math>(X,\mathcal{A},\mu)</math> est alors appelé un espace probabilisé. Voir pour ce cadre l'article axiomes des probabilités<ref name="BP61" />.
  • Lorsqu'il existe un recouvrement dénombrable de X par des sous-ensembles de mesure finie, c'est-à-dire, plus formellement, lorsqu'il existe une suite <math>(E_n)_{n\in\N}</math> d'éléments de la tribu, tous de mesure finie, avec
<math>X=\bigcup_{n\in\N}E_n</math>,
on parle de mesure σ-finie<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Quitte à remplacer chaque <math>E_k</math> par <math>E_0\cup\ldots\cup E_k,</math> on peut supposer que la suite de sous-ensembles figurant dans la définition est croissante pour l'inclusion<ref>Ainsi par exemple Modèle:Harvsp, posent cette condition à première vue supplémentaire dans la définition de la σ-finitude.</ref>.

Propriétés

Les propriétés suivantes s'obtiennent sans mal à partir des axiomes précédents<ref>Modèle:Harvsp.</ref> :

  • Additivité : Si E1 et E2 sont deux ensembles mesurables disjoints, µ(E1E2) = µ(E1) + µ(E2).
  • Monotonie : Si E1 et E2 sont deux ensembles mesurables tels que E1 est un sous-ensemble de E2, alors μ(E1) ≤ μ(E2).
  • Continuité à gauche : Si E1, E2, E3, … sont des ensembles mesurables et si En est un sous-ensemble de En+1 pour tout n, alors la réunion E des ensembles En est mesurable et μ(E) = lim μ(En).
  • Continuité à droite : Si E1, E2, E3, … sont des ensembles mesurables et si, pour tout n, En+1 est un sous-ensemble de En, alors l'intersection E des ensembles En est mesurable ; de plus, si au moins l'un des ensembles En a une mesure finie, alors μ(E) = lim μ(En).

Exemples

Voici quelques exemples importants de mesure :

Généralisations

Il existe principalement trois manières, détaillées par la suite, de généraliser la notion de mesure. La première consiste à alléger la structure de tribu sur laquelle est définie la mesure, la seconde consiste à alléger l'hypothèse de σ-additivité et la troisième consiste à agrandir l'espace dans lequel la mesure prend ses valeurs.

  • Dans certains contextes, il est agréable de disposer d'une définition plus générale de mesure pour énoncer brièvement divers résultats. C'est le cas, par exemple, lorsque l'on cherche à construire une mesure, au sens classique, par extension d'une fonction σ-additivite définie sur un ensemble qui n'est pas une tribu. Selon les sources le mot « mesure » est employé pour des fonctions vérifiant la propriété de σ-additivité sur des algèbres d'ensembles, anneaux d'ensembles voire semi-anneaux d'ensembles qui sont plus généraux que les tribus. Plus précisément, on pourra utiliser la définition suivante<ref>La définition qui suit est celle donnée dans Modèle:Ouvrage, définition 3.3.1, Modèle:P.. D'autres auteurs parlent plutôt de « prémesure » dans ces contextes plus généraux, ainsi Modèle:Harvsp (lorsque la classe <math>\mathcal C</math> est un anneau d'ensembles).</ref> :

Modèle:Théorème

  • Les mesures simplement additives généralisent la notion de mesure dans le sens ou la σ-additivité est remplacée par l'additivité finie. De plus, il n'est plus nécessaire que l'ensemble de définition soit une tribu. Il est en général seulement supposé que cet ensemble soit un anneau d'ensemble. La densité asymptotique est un exemple de fonction vérifiant l'additivité finie. Il faut cependant faire attention car l'ensemble des parties d'entiers qui ont une densité asymptotique définie n'est pas stable par union finie, ce n'est donc pas un anneau d'ensembles.
  • Dans certains cas, il est utile d'avoir une « mesure » dont les valeurs ne sont pas restreintes aux réels positifs et à l'infini. Une fonction σ-additive définie sur une tribu qui prend des valeurs dans la droite réelle achevée, dans le plan complexe, dans un espace de Banach est appelée, respectivement, mesure signée, mesure complexe, mesure vectorielle. Un cas particulier important de mesures vectorielles étant les mesures spectrales qui sont utilisées notamment en analyse fonctionnelle dans le théorème spectral.

Notes et références

Modèle:Références

Articles connexes

Modèle:Portail