Ernest Lavisse

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Ernest Lavisse, né le Modèle:Date au Nouvion-en-Thiérache (Aisne) et mort le Modèle:Date à Paris, est un historien français, fondateur de l'histoire positiviste, et auteur de nombreux manuels scolaires, les « manuels Lavisse ».

Chantre du « roman national »<ref name="Nora">« Lavisse, instituteur national » comme le surnomme Pierre Nora dans Lieu de mémoire.</ref> au service de l'histoire et de son enseignement, il a contribué à répandre des images et une mythologie qui sont restées gravées dans la mémoire de générations d'écoliers. Ainsi la phrase inscrite dans le fameux petit manuel d'histoire et rapportée par Michel Vernus<ref>Préface de École et Instituteurs dans le Jura. Au temps de Jules Ferry Cabedita, coll. « Archives vivantes », Yen sur Morges (CH) 2002.</ref> : Modèle:Citation bloc

Promu pendant plus d'un demi-siècle conscience nationale des hussards noirs (les instituteurs de la Troisième République, selon Charles Péguy), il est enterré au Nouvion-en-Thiérache<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Biographie

Jeunesse

Ernest Lavisse naît le Modèle:Date- au Nouvion-en-Thiérache, une petite ville située dans le nord du département de l'Aisne, où ses parents tiennent une boutique dans la rue des PrischesModèle:Sfn. Son père, Louis-Valéry Lavisse (1816-1881), exerce d'abord la profession de clerc de notaire au Nouvion puis d'employé de commerce à Paris, avant d'ouvrir son magasin de nouveautés dans la maison apportée en dot par son épouse, Henriette Levent (1816-1868). Le grand-père et l'arrière-grand-père paternels d'Ernest Lavisse étaient marchands de fil et de dentelle, tandis que sa mère est issue d'une famille de cultivateurs et de brasseurs de la localité d'OisyModèle:Sfn. Dans sa petite enfance, Ernest partage la chambre de sa grand-mère paternelle, Julie Lebon, dont il dit qu'elle fut pour lui Modèle:CitationModèle:Sfn.

Pendant quatre années, de 1848 à 1852, Ernest Lavisse fréquente l'école primaire du Nouvion-en-Thiérache, puis il intègre le collège de Laon avec une bourse d'internat qu'il obtient par le biais d'un lointain cousin paternel, le député de l'Aisne et conseiller d'État Camille Godelle. Il y suit les classes de la Septième à la Cinquième, avant d'entre en octobre 1855 au lycée Charlemagne de Paris, où il noue des amitiés avec des élèves comme Henry Lemonnier, Albert Dumont, Albert Duruy et Paul Vidal de La BlacheModèle:Sfn. Son niveau étant jugé insuffisant, dans la mesure où il arrive d'un petit collège de province, Ernest Lavisse reste deux années dans la classe de Quatrième. Il obtient cependant d'excellents résultats tout au long de sa scolarité au lycée Charlemagne, et décroche chaque année des prix ou des accessits en langues anciennes au Concours général des lycées. Ces résultats lui valent la gratuité de la pension à l'Institution Barbet-Massin, où sont logés comme lui nombre de ses camaradesModèle:Sfn.

Sur les conseils de Camille Godelle, il choisit de s'orienter vers l'École normale supérieure plutôt que l'École militaire de Saint-Cyr. Après avoir obtenu son baccalauréat en classe de « Logique », il réussit le concours d'entrée à l'Modèle:Abréviation discrète qu'il intègre en 1862. Pendant ses deux dernières années au lycée, Ernest Lavisse participe à un groupe littéraire qui affiche des sympathies républicaines et abandonne la foi catholique, lui qui avait fait sa première communion à la cathédrale de Laon en 1855Modèle:Sfn. Il est reçu premier à l’agrégation d'histoire en 1865<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Un proche de Victor Duruy

Nommé professeur d'histoire au lycée impérial de Nancy (aujourd'hui Lycée Henri-Poincaré) en 1865, il est muté ensuite au lycée de Versailles (aujourd'hui Lycée Hoche) en 1866. Présenté au ministre de l'Instruction publique et historien Victor Duruy, Lavisse devient son secrétaire de cabinet de 1865 à 1868, puis est nommé répétiteur pour l'histoire Modèle:Incise du prince impérial Louis-Napoléon (1868) sur recommandation de Duruy et membre de son cabinet (directeur sans titre) en 1869<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

En décembre 1866, au Nouvion, il épouse Marie-Aline Longuet (1840-1915), fille de cultivateur. La défaite de 1870 touche au plus profond de lui-même ce protégé du régime.

Séjour en Allemagne

Décidé à œuvrer pour sa patrie vaincue, Lavisse, muni d’un modeste viatique, part étudier le fonctionnement du système universitaire de l’Allemagne victorieuse. Durant trois années, il étudie sur place l’histoire et les origines de la Prusse, thème qui restera sa spécialité. L’une de ses deux thèses, La Marche de Brandebourg sous la monarchie ascanienne préfigure ainsi ses œuvres futures les plus originales : Études sur l’histoire de Prusse (1879), Trois empereurs d’Allemagne, Guillaume {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }}, Frédéric III, Guillaume II (1888), et enfin deux ouvrages sur Frédéric le Grand en 1891 et 1893 : La Jeunesse du Grand Frédéric et Le Grand Frédéric avant l’avènement.

Carrière universitaire

De retour d’Allemagne en 1875, où il devient aussi cette année-là docteur ès lettres<ref name="+1">Modèle:Article.</ref>, Lavisse se rallie par degrés au régime républicain, jusqu’à y adhérer tout à fait lors de la crise du 16 mai 1877. Suppléant de Fustel de Coulanges à la Sorbonne en 1880 puis professeur adjoint en 1883, il succède à Henri Wallon à la chaire d’histoire moderne cinq ans plus tard.

En juin 1888, il participe en Italie aux grandes fêtes de Bologne, organisées pour les 800 ans de la plus ancienne université d'Europe. Il accompagne à cette occasion la délégation estudiantine parisienne, qui fonde à Bologne la Faluche.

Professeur talentueux, et orateur hors pair, capable de subjuguer par la force de son discours les auditoires les plus divers, Lavisse n’atteint pas cependant la dimension théorique d’un Leopold von Ranke.

Personnage phare de la Troisième République, troisième historien universitaire à devenir membre de l’Académie française en 1892<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, directeur de la Revue de Paris en 1894, instituteur national<ref name="Nora" />, assesseur du doyen de la Sorbonne de 1900 à 1904<ref name="+1" />, surtout lorsqu’il devient, en 1904, directeur de l’École normale supérieure, Lavisse mène durant toute sa carrière la régénération du système universitaire et scolaire du régime.

Membre de la Société de l'histoire de France, de la Société de l'histoire de Paris et de l'Île-de-France et du Comité des travaux historiques et scientifiques, il est élu membre de l'Académie française, au fauteuil Modèle:N°, en 1893.

Un conseiller ministériel

Conseiller de plusieurs ministres de l'Instruction publique, c'est à ce titre qu'il est à l'origine en 1886 du Diplôme d'études supérieures et est le promoteur en 1894 de la réforme de l'agrégation d'histoire<ref>Modèle:Article</ref>. Sa politique se révèle d’ailleurs plus patriotique que républicaine, comme les conservateurs s’en rendront compte très vite.

Ernest Lavisse, le général Pau et Louis-Émile Bertin sont, avant la guerre de 1914, les cofondateurs de La Ligue Française<ref>Numéros de La Ligue française disponibles dans Gallica, la bibliothèque numérique de la BnF</ref>. Ernest Lavisse, le général Paul Pau assument la fonction de présidents d'honneur de La Ligue Française sous la présidence de Louis-Émile Bertin. Fort de cette posture institutionnelle reconnue et incontestable, pendant la Première Guerre mondiale, il présida le Comité d'études, chargé par Aristide Briand en février 1917 de travailler à l'élaboration des buts de guerre de la France.

L'« instituteur national »

Fichier:Lavisse elementaire 021 charlemagne ecole.jpg
« Charlemagne cause avec un instituteur et des élèves » dans le Modèle:3e de Histoire de France, cours élémentaire, 1913.

Durant deux décennies, il dirige la publication des célèbres ouvrages collectifs qui portent son nom : Histoire de France illustrée depuis les origines jusqu’à la Révolution, 1900-1912, et L’Histoire contemporaine de la France, 1920-1922.

Ses ouvrages, parmi lesquels les nombreux « manuels Lavisse », accompagnent la formation de multiples générations de professeurs, d’instituteurs (les fameux hussards noirs) et d’élèves. Ils vont faire naître, phénomène nouveau, une véritable culture historique populaire en France. Toutefois, bon nombre de clichés y trouvent aussi leurs sources, Lavisse étant souvent plus soucieux d’une reconstruction systématique de l’Ancien Régime en fonction de l’avènement de la République, que d’une stricte recherche de la vérité historique.

Son manuel le Petit Lavisse pour les écoliers français, à l'instar du Tour de la France par deux enfants, est imprimé à plusieurs millions d'exemplaires, depuis 1884 (année de sa première édition) jusqu'aux années 1950. Il est destiné à inculquer le sentiment patriotique aux jeunes Français (avec ses valeurs de la République, de la colonisation conçue comme un devoir civilisateur), voire à leur donner un esprit revanchard ou belliciste à la suite de la défaite de 1870<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Lavisse a ainsi contribué à forger le mythe "nos ancêtres les Gaulois"<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Brillant pédagogue, ses compétences d'historien sont cependant contestées ; « Son œuvre ne paraît guère révéler en lui un tempérament d’érudit ni une bien vive préoccupation du travail critique », écrivait poliment Marc Bloch<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Distinctions

Honneurs académiques

Prix et récompenses

Décorations

Hommages

Publications principales

Modèle:Loupe

  • Étude sur l'une des origines de la monarchie prussienne ou la marche de Brandebourg sous la dynastie ascanienne (1875)
  • Étude sur l’histoire de la Prusse (1879), prix Thérouanne en 1880
  • Sully (1880)
  • Essai sur l'Allemagne impériale (1881)
  • Questions d'enseignement national (1885)
  • Trois Empereurs d’Allemagne (1888)
  • Études et étudiant (1889)
  • La Jeunesse du Grand Frédéric (1891)
  • Le Grand Frédéric avant l’avènement (1893)
  • Un ministre : Victor Duruy (1895)
  • Histoire de France depuis les origines jusqu’à la Révolution (1901)
  • Modèle:Ouvrage
  • Histoire de France contemporaine depuis la Révolution jusqu'à la paix de 1919 (1920-1922)
  • Modèle:Ouvrage

Notes et références

Modèle:Références

Voir aussi

Modèle:Autres projets

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

Modèle:Liens

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