La Boîte à musique

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Fichier:Information icon.svg Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Modèle:Infobox V3/Fin La Boîte à musique (titre original : Modèle:Langue), est le Modèle:10e long-métrage d'animation et le Modèle:8e « Classique d'animation » des studios Disney. Sorti en 1946, ce film est une compilation de dix courts métrages musicaux, chantés par des artistes de l'époque. C'est la troisième compilation de courts métrages d'animation produite par le studio durant les années 1940, après Saludos Amigos en 1942 et Les Trois Caballeros en 1944.

Alors que les deux compilations précédentes sont des mélanges d'animation et de prises de vue réelles, basées sur le thème du voyage en Amérique du Sud, La Boîte à Musique reprend le principe de Fantasia (1940) : une exploration musicale et graphique à travers des séquences réalisées uniquement en animation. Cependant, à la différence de Fantasia, les compositions musicales sont plus variées, comprenant, outre de la musique classique, de la musique populaire avec notamment du jazz et du swing. Par ailleurs, les séquences mettent en scène des histoires plus fortement liées à la culture américaine que Fantasia, exception faite du conte russe Pierre et le Loup.

L'accueil du film est assez mitigé. Cette troisième compilation renforce la dissociation entre les premiers longs métrages considérés par beaucoup comme des chefs-d'œuvre et une période artistiquement moins glorieuse pour le studio qui s'achèvera avec la sortie en 1950 de Cendrillon.

Synopsis

Le film se présente comme une séance dans une salle de spectacle. Il se compose de dix séquences appelées différemment lors de leurs rééditions en dehors du long métrage<ref name="Disney Films 3rd ed p 68-72">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Leonard Maltin, [[Référence:The Disney Films (Leonard Maltin)#3rd Edition|The Disney Films : Modèle:3rd Edition]], Modèle:P.</ref> :

  1. A Rustic Ballad : renommée The Martins and the Coys, d'après la chanson des King's Men
    Chanté par The King's Men, cette séquence raconte l'histoire de deux familles, les Coy et les Martin, qui s'opposent, s'affrontent et se tirent dessus en permanence. Après une fusillade particulièrement meurtrière, les deux seuls survivants, Henry Coy et Grace Martin, tombent amoureux l'un de l'autre... et se battent sauvagement une fois mariés.
  2. A Tome Poem : renommée Blue Bayou, chanson de Ken Darby
    Prévue à l'origine pour Fantasia (1940), cette séquence, chantée par Ken Darby Chorus, suit un oiseau majestueux qui se pose dans le marais pour s'envoler ensuite dans le clair de lune.
  3. A Jazz Interlude : renommée All the Cats Join In, d'après la chanson de Benny Goodman, et sous-titrée A Caricature
    Des adolescents, représentés dans le dessins animé, dansent au rythme de Benny Goodman et son orchestre.
  4. A Ballad in Blue : aussi appelée Ballad in Blue ou encore Without You, d'après la chanson d'Modèle:Lien
    Andy Russell chante Ballad in Blue. Des pétales de fleurs se muent en pleurs, une lumière révèle les paroles d'une chanson d'amour, une fenêtre peinte disparaît sous l'effet de la pluie…
  5. A Musical Recitation : renommée Casey at the Bat, d'après l'histoire originale appelée Casey au bâton
    Jerry Colonna raconte la triste histoire de Mighty Casey, un joueur de baseball, qui, perdant ses capacités, ne peut plus toucher une balle.
  6. Ballade Ballet : renommée Two Silhouettes, d'après la chanson de Dinah Shore<ref name="DisneyAtoZ p 578">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Dave Smith, Disney A to Z: The Updated Official Encyclopedia, Modèle:P.</ref>
    Dinah Shore chante pendant que deux silhouettes dansent sur le thème éternel de la rencontre tumultueuse d'un garçon et d'une fille.
  7. A Fairy Tale with Music : renommée Pierre et le Loup, d'après l'histoire originale
    Sterling Holloway narre une version revisitée du célèbre conte musical russe Pierre et le Loup.
  8. -titre inconnu- : renommée After You've Gone, d'après la chanson de Benny Goodman
    Des instruments personnifiés s'animent sur les chants du Benny Goodman Quartet.
  9. A Love Story : renommée Johnnie Fedora and Alice Bluebonnet, d'après la chanson des Andrews Sisters
    Les Andrews Sisters chantent l'histoire d'amour entre deux chapeaux, un Fedora et un chapeau de soleil pour femme.
  10. Opera Pathetique : renommée The Whale Who Wanted to Sing at the Met (La Baleine qui voulait chanter au Met), d'après la chanson de Nelson Eddy, puis Willie the Operatic Whale.
    Nelson Eddy chante le triste destin d'une baleine, chanteuse d'opéra, qui, le succès passé, s'enfuiera sous les coups de harpons d'hommes bien mal intentionnés.

Fiche technique

Sauf mention contraire, les informations proviennent de : Leonard Maltin<ref name="Disney Films 3rd ed p68">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Leonard Maltin, [[Référence:The Disney Films (Leonard Maltin)#3rd Edition|The Disney Films: Modèle:3rd Edition]], Modèle:P.</ref>, John Grant<ref name="Animated Characters 205">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} John Grant, The Encyclopedia of Walt Disney's Animated Characters, Modèle:P..</ref> et Jerry Beck<ref name="animated movie guide160">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Jerry Beck, The Animated Movie Guide, Modèle:P..</ref>

Distribution

Voix originales

Voix françaises

Modèle:1er doublage (1949)

Modèle:2e doublage (date inconnue)

  • Bernard Alane : narrateur (Pierre et le Loup)
  • Grazziella Madrigal : chanteuse (Johnnie Fedora et Alice Bluebonnet)
  • Kelly Marot : chanteuse (Blue Bayou et Deux silhouettes)
  • Daniel Beretta : chanteur (Blue Bayou et Si vous m'aimiez autant que je vous aime)
  • Jean-Claude Donda : narrateur (Casey au bâton)
  • Richard Darbois : narrateur (La Baleine qui voulait chanter au Met)

Distinctions

Sorties cinéma

Sauf mention contraire, les informations suivantes sont issues de l'Internet Movie Database<ref name="imdb release">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Wikidata}}/{{#if:releaseinfo|releaseinfo|reference}} {{#if:||Modèle:Titre sans précision}} sur l’Modèle:Lang</ref>. Modèle:Début de colonnes

Modèle:Fin de colonnes

Sorties vidéo

  • Années 1980 - VHS
  • 1991 - VHS, seulement la section Une Baleine à l'Opéra (The Whale Who Wanted to Sing at the Met)
  • 1992/1993 - VHS, seulement la section Pierre et le Loup (Peter and the Wolf)
  • 1993 - VHS Briseurs de cœurs, seulement la section L’histoire d’Alice et Johnny (Johnnie Fedora and Alice Bluebonnet)
  • Début 1994 - VHS (États-Unis et Québec) de Pierre et le Loup avec format 4/3
  • Modèle:Date- - VHS et DVD (États-Unis et Québec) avec format 4/3

Origine et production

Une compilation musicale

Fichier:Promotional still for Make Mine Music (1947) with Andy Russell, Walt Disney, and Dinah Shore (cropped).jpg
Photo promotionnelle du film avec Andy Russell, Walt Disney et Dinah Shore.

En 1941, le studio Disney tente de trouver de l'argent pour survivre. Les précédents longs métrages sortis en 1940, Pinocchio et Fantasia, n'ont pas réalisé les résultats escomptés : ils ne compensent même pas la moitié de leurs coûts de production. Un autre long métrage est alors en production depuis plusieurs années, Bambi, avec un budget aussi conséquent. Dans le but d'obtenir quelques revenus, le studio Disney lance deux films à petit budget avec l'espoir de lancer ensuite d'autres projets<ref name="Disney Films 3rd ed p44">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Leonard Maltin, [[Référence:The Disney Films (Leonard Maltin)#3rd Edition|The Disney Films: Modèle:3rd Edition]], Modèle:P.</ref>,<ref name="Disney and Europe p175">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Robin Allan, Walt Disney and Europe, Modèle:P..</ref>. Le premier projet est Le Dragon récalcitrant, mêlant documentaire en prise de vue réelle et animation, pour un budget réduit à Modèle:Unité<ref name="Disney Films 3rd ed p44"/> et le second est Dumbo, produit pour environ Modèle:Unité<ref name="Art of Animation p92">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Bob Thomas, Disney's Art of Animation : From Mickey Mouse to Beauty and the Beast, Modèle:P.</ref>,<ref name="Animated Characters 184">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} John Grant, The Encyclopedia of Walt Disney's Animated Characters, Modèle:P..</ref>,<ref name="DisneyAtoZ p 173">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Dave Smith, Disney A to Z: The Updated Official Encyclopedia, Modèle:P.</ref>. Ces deux films permettent, en raison de leurs coûts réduits, de faire quelques bénéfices et d'achever la production de Bambi.

Mais, fin Modèle:Date-, le studio Disney est engagé dans une grève, en raison de l'absence de syndicat. À cause de cela (et en raison des importants problèmes financiers sus-mentionnés), la production du film Bambi aurait été retardée de trois mois<ref name="Disney discourse 74">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Eric Loren Smoodin, Disney discourse, Modèle:P..</ref>. Près de la moitié des employés sont licenciés avant la fin de l'année, parmi lesquels une grande partie des grévistes. C'est à la faveur de ces événements que Walt Disney part en Amérique du Sud, à la fois dans un but diplomatique et pour trouver de nouvelles sources d'inspiration. Le premier film issu de ce voyage (qui sera suivi par d'autres séjours) est Saludos Amigos (1942) qui sort en Modèle:Date- aux États-Unis et génère environ Modèle:Unité de revenus, ce qui est modeste mais représente deux fois son coût de production, estimé à un peu moins de 300 000 USD<ref name="Hollywood Cartoons 369">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Michael Barrier, Hollywood Cartoons, Modèle:P..</ref>. Selon Grant, la raison de ce succès économique tiendrait dans le format, une compilation de courts métrages<ref name="Animated Characters 200">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} John Grant, The Encyclopedia of Walt Disney's Animated Characters, Modèle:P..</ref>. Cela conforte Disney dans l'idée de poursuivre le projet des compilations avec Les Trois Caballeros (1944). Une troisième compilation inspirée par l'Amérique latine et nommée Cuban Carnival était prévue, mais le coût des Trois Caballeros (près de deux millions de USD<ref name="Hollywood Cartoons 374">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Michael Barrier, Hollywood Cartoons, Modèle:P..</ref>) et son mauvais résultat<ref name="Animated Man p188">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Michael Barrier, The Animated Man: A Life of Walt Disney, Modèle:P..</ref>, stoppent le projet.

Toutefois, Walt avait en parallèle l'idée de poursuivre le concept de Fantasia, en associant des séquences animées et de la musique plus populaire<ref name="Disney Films 3rd ed p68"/>. C'est en 1944 qu'il lance un projet dans ce sens, d'abord avec tous les styles de musique (dont celle de Leopold Stokowski), puis, au fur et à mesure de l'avancement du projet, certaines pièces sont retirées et d'autres ajoutées, aboutissant à un film dont l'accent est beaucoup plus populaire que prévu initialement<ref name="Disney Films 3rd ed p68"/>. Ce projet est d'abord appelé Swing Street<ref name="Hollywood Cartoons 369"/> mais change de nom avant sa sortie annoncée en Modèle:Date-<ref name="Hollywood Cartoons 388">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Michael Barrier, Hollywood Cartoons, Modèle:P..</ref>.

Pour soutenir le film, Disney a engagé plusieurs musiciens et chanteurs en vogue à l'époque<ref name="Disney Films 3rd ed p68"/>.

Les séquences

Le film comporte dix séquences, ce que confirme l'affiche présente dans le film sur laquelle est inscrit Modèle:Citation étrangère (Une fantaisie musicale en dix parties)<ref name="Disney Films 3rd ed p68"/>. Chacune de ces parties débute par une évocation de la salle de spectacle dans laquelle est censée se dérouler la projection : un cadre imite un décor de théâtre ou de cinéma des années 1930 et une affiche annonce le titre de la séquence<ref name="Disney Films 3rd ed p68"/>.

La séquence The Martins and the Coys est une variante de la Modèle:Lien (affrontement entre les clans Hatfield et McCoy)<ref name="Multiculturalism & Mouse p125">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Douglas Brode, Multiculturalism and the Mouse, Modèle:P..</ref>. Toutefois ici la romance et l'attrait sexuel ont un effet curatif sur les deux clans, la faide s'arrêtant avec le mariage des deux amoureux<ref name="Multiculturalism & Mouse p125"/>. Les personnages principaux sont Henry Coy, un campagnard fort et musclé mais un peu bête, et Grace Martin, une jeune femme rousse aux formes généreuses<ref name="Animated Characters 206">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} John Grant, The Encyclopedia of Walt Disney's Animated Characters, Modèle:P..</ref>. Les deux membres des familles ennemies se retrouvent face à face avec l'intention de se tuer, mais l'amour triomphe<ref name="Animated Characters 206"/>, ils se marient et emménagent ensemble. Cependant, contrairement aux paroles de la chanson, le couple se dispute, perpétuant la faide, à la grande joie des fantômes des anciens des deux familles, pour une fois d'accord<ref name="Animated Characters 206"/>.

Blue Bayou est une séquence prévue à l'origine pour Fantasia (1940)<ref name="Hollywood Cartoons 388" />,<ref name="DisneyAtoZ p 106">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Dave Smith, Disney A to Z: The Updated Official Encyclopedia, Modèle:P.</ref>. Basée sur Clair de lune de Claude Debussy, elle contient un air chanté par le Ken Darby Chorus<ref name="DisneyAtoZ p 68">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Dave Smith, Disney A to Z: The Updated Official Encyclopedia, Modèle:P.</ref>. La séquence originale nommée Clair de lune a été éditée en bonus sur le DVD de Fantasia. L'orchestre de Benny Goodman était constitué ainsi<ref name="imdb bb">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Wikidata}}/{{#if:||reference}} {{#if:||Blue Bayou (1946)}} sur l’Modèle:Lang</ref> : Benny Goodman à la clarinette, Cozy Cole aux percussions, Sid Weiss à la contrebasse et Teddy Wilson au piano.

La séquence Modèle:Langue débute avec l'appel reçu par une jeune fille : c'est son petit ami qui l'invite à aller danser<ref name="Multiculturalism & Mouse p126">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Douglas Brode, Multiculturalism and the Mouse, Modèle:P..</ref>. Elle se prépare donc pour la soirée, se déshabille, passe sous la douche puis enfile des vêtements légers avant d'aller danser<ref name="Multiculturalism & Mouse p126"/>. Selon Brode cette succession d'actions présente pour la première fois au cinéma et de manière graphique l'anatomie d'une jeune fille<ref name="Multiculturalism & Mouse p126"/>. L'histoire a été écrite par Jack Kinney, Lance Nolley et Don DaGradi<ref name="Animated Man p149">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Michael Barrier, The Animated Man: A Life of Walt Disney, Modèle:P..</ref>. Grant indique que le film utilise la technique d'animation limitée<ref name="Animated Characters 205"/>. Griffin associe ici cette représentation à celle des affiches publicitaires et des productions cinématographiques faites pour « rappeler aux soldats américains sur les fronts éloignés pour quoi ils se battent<ref name="TinkerBelles&EvilQueens p39"/>. »

L'histoire de Casey at the Bat est basée sur le poème Casey au bâton d'Ernest Lawrence Thayer<ref name="imdb casey">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Wikidata}}/{{#if:||reference}} {{#if:||Casey at the Bat (1946)}} sur l’Modèle:Lang</ref>, narré par le chanteur Jerry Colonna<ref name="Disney Films 3rd ed p72">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Leonard Maltin, [[Référence:The Disney Films (Leonard Maltin)#3rd Edition|The Disney Films: Modèle:3rd Edition]], Modèle:P.</ref>. L'action se déroule en 1902 et concerne la petite équipe de baseball des Mudville Nine. Confrontée à son manque de talent<ref name="Animated Characters 206"/>, son seul espoir pour vaincre l'équipe adverse repose sur Casey, un homme au physique sportif qui garde toujours un œil sur la balle et l'autre sur les femmes du public<ref name="Animated Characters 207">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} John Grant, The Encyclopedia of Walt Disney's Animated Characters, Modèle:P..</ref>.

La séquence Two Silhouettes utilise le principe de combinaison d'animation et de prises de vue réelles de danseurs de ballet<ref name="Disney Films 3rd ed p72"/>. Cette technique, nommée pixilation, consiste à filmer des danseurs puis à décalquer leur silhouette. Elle a été employée en pré-production dans Blanche-Neige et les Sept Nains<ref name="Animated Characters 64">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} John Grant, The Encyclopedia of Walt Disney's Animated Characters, Modèle:P..</ref> et dans la Danse des heures de Fantasia<ref name="Disney Films 3rd ed p 43">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Leonard Maltin, [[Référence:The Disney Films (Leonard Maltin)#3rd Edition|The Disney Films: Modèle:3rd Edition]], Modèle:P.</ref>. Mais ici les silhouettes sont reprises directement dans le film et ne servent pas de base à une animation de personnages fictifs.

Le conte musical russe Pierre et le Loup (1936) de Sergueï Prokofiev a inspiré la séquence suivante, qui en reprend le titre, le compositeur et le studio ayant signé un accord dès Modèle:Date-<ref name="Hollywood Cartoons 388"/>. D'après Leonard Maltin ce film devait s'ajouter à ceux du projet Fantasia lors d'une éventuelle ressortie<ref name="Disney Films 3rd ed p 45">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Leonard Maltin, [[Référence:The Disney Films (Leonard Maltin)#3rd Edition|The Disney Films : Modèle:3rd Edition]], Modèle:P.</ref>, du moins dans le projet de compilation évolutive. Les studios Disney ajoutent de nombreux éléments au conte de Prokofiev, notamment trois animaux<ref name="DisneyAtoZ p 433">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Dave Smith, Disney A to Z: The Updated Official Encyclopedia, Modèle:P.</ref>,<ref name="Disney Films 3rd ed p 71">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Leonard Maltin, [[Référence:The Disney Films (Leonard Maltin)#3rd Edition|The Disney Films : Modèle:3rd Edition]], Modèle:P.</ref> : Sonia la cane, Sacha l'oiseau et Ivan le chat. L'équipe de Disney a aussi profondément réécrit l'histoire de Prokofiev qui se rapproche ainsi davantage des commentaires des documentaires animaliers True-Life Adventures, qui partagent d'ailleurs le même narrateur, Sterling Holloway<ref name="Animated Characters 207"/>. Selon Dick Huemer l'ordre d'apparition visuelle des personnages aurait été modifiée<ref name="Animated Characters 207"/>. Ainsi le loup n'apparaît pas quand le narrateur l'annonce mais plus tard<ref name="Animated Characters 207"/>. Le personnage du grand-père possède un visage proche de Dormeur de Blanche-Neige et les Sept Nains (1937)<ref name="Animated Characters 208">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} John Grant, The Encyclopedia of Walt Disney's Animated Characters, Modèle:P..</ref>. Autre originalité : le méchant loup est beaucoup plus effrayant que le Grand méchant Loup des Trois Petits Cochons (1933)<ref name="Animated Characters 208"/>.

L'histoire de Johnnie Fedora and Alice Bluebonnet a été imaginée en 1939 pour un court métrage par Joe Grant, du département des maquettes<ref name="Hollywood Cartoons 389">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Michael Barrier, Hollywood Cartoons, Modèle:P..</ref>. Un script de cinq pages daté du Modèle:Date- est présent dans les archives de production du film<ref name="Hollywood Cartoons 612">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Michael Barrier, Hollywood Cartoons, Modèle:P..</ref>. L'histoire narre une rencontre entre humains, mais du point de vue des chapeaux<ref name="Disney Films 3rd ed p72"/>. Alice est un chapeau de soleil pour femme bleu avec des roses sur son pourtour et un nœud à l'arrière, tandis que Johnnie est un fedora gris avec un bandeau brun<ref name="Animated Characters 209">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} John Grant, The Encyclopedia of Walt Disney's Animated Characters, Modèle:P..</ref>. Alors qu'ils sont tous les deux dans la vitrine d'un magasin, Alice est vendue, suivie peu de temps après par Johnnie<ref name="Animated Characters 209"/>. Ce dernier, posé sur la tête de son propriétaire, cherche durant plusieurs semaines Alice, qu'il finit par entrevoir au loin, juste avant que son propriétaire le retire. Plusieurs saisons s'écoulent quand il ressort enfin et tombe dans un égout<ref name="Animated Characters 209"/>. Un marchand de glaces le récupère et perce deux trous dans le chapeau pour le placer sur la tête d'un cheval<ref name="Animated Characters 208-209">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} John Grant, The Encyclopedia of Walt Disney's Animated Characters, Modèle:P..</ref>. Juste à côté, un autre cheval est orné d'un chapeau, qui n'est autre qu'Alice<ref name="Animated Characters 210">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} John Grant, The Encyclopedia of Walt Disney's Animated Characters, Modèle:P..</ref>. Techniquement, il a été difficile de conserver une constante dans la minimisation des visages des personnages, corollaire du concept de cette séquence<ref name="Disney Films 3rd ed p72"/>. Pour Beck, le style graphique rappelle celui « du Fleischer Studios qui copiait celui de Disney quelques années plus tôt<ref name="animated movie guide160"/>. »

Fichier:Metropolitan Opera House, a concert by pianist Josef Hofmann - NARA 541890 - Edit.jpg
Intérieur de la salle du Metropolitan Opera en 1937 (édifice détruit en 1967).

Le personnage de la baleine Willie de la séquence La Baleine qui voulait chanter au Met a été développé spécialement pour qu'il soit moins effrayant que les autres grands cétacés du cinéma tel que Moby Dick ou Monstro de Pinocchio (1940)<ref name="Walt to Woodstock199">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Douglas Brode, From Walt to Woodstock, Modèle:P.</ref>. Graphiquement proche de ce dernier, la baleine est d'une taille qui fait peur aux humains mais elle a un caractère plus sympathique que Monstro dans Pinocchio<ref name="Animated Characters 167">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} John Grant, The Encyclopedia of Walt Disney's Animated Characters, Modèle:P..</ref>. L'histoire débute avec des coupures de journaux indiquant qu'un marin a entendu une baleine chanter<ref name="Animated Characters 210"/>. L'un des rares humains pouvant confirmer cette histoire s'appelle Tetti Tatti, et ce dernier, présenté comme un impresario, part à la recherche de cet animal prodigieux<ref name="Animated Characters 210"/>. Une mouette nommée Whitey arrive alors et dépose un journal près d'une baleine<ref name="Animated Characters 210"/>. Elle s'appelle Willie et chante Shortnin' Bred, l'un des titres phares du narrateur de la séquence Nelson Eddy<ref name="Disney Films 3rd ed p72"/>. Willie, qui rêve d'une carrière de chanteur, prend Tetti Tatti, perché en haut du mât d'un navire, pour un impresario à la recherche de nouveaux talents<ref name="Animated Characters 210"/>. Après avoir enthousiasmé les marins du navire, qui s'apprêtaient à le harponner, en entonnant le « Largo al factotum » du Barbier de Séville, Willie s'imagine en chanteur d'opéra. L'apparition de Willie au Metropolitan Opera de New York comporte de nombreux gags<ref name="Disney Films 3rd ed p73">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Leonard Maltin, [[Référence:The Disney Films (Leonard Maltin)#3rd Edition|The Disney Films: Modèle:3rd Edition]], Modèle:P.</ref>. Dans son rêve, Willie incarne successivement Pagliacci, Tristan chantant avec Isolde dans un extrait de Tristan et Isolde et enfin Mefistofele<ref name="Animated Characters 211">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} John Grant, The Encyclopedia of Walt Disney's Animated Characters, Modèle:P..</ref>. Le rêve s'arrête alors brutalement, Tetti Tatti tuant Willie comme une vulgaire baleine<ref name="Animated Characters 211"/>, le prenant pour un monstre, image souvent associée aux cétacés<ref name="Walt to Woodstock199"/>, ce qui donne une fin abrupte et à l'opposé du message du film. L'intégralité des personnages ont été doublés par Nelson Eddy, soit plus de 512 personnages, ce qui inclut le chœur de 400 voix pour l'Ave Maria<ref name="Animated Characters 210"/>.

Bande originale

Sortie et accueil du film

Le film sort aux États-Unis à la fin du mois d'Modèle:Date-. Il est le premier long métrage de Disney depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, et pour cette raison, il est très attendu<ref name="Disney Films 3rd ed p73"/>. Les réactions sont cependant mitigées. Plusieurs critiques recommandent le film, comme le New York Post, qui voit en lui « un chef-d'œuvre en Technicolor », ou le Los Angeles Times, qui le présente comme « un délice pour une multitude de fans<ref name="Animated Characters 205"/>. » Certains estiment que même si ce n'est pas le meilleur Disney, ce n'est qu'une question de temps avant qu'il ne revienne rapidement au meilleur de sa forme<ref name="Disney Films 3rd ed p73"/>. Mais pour d'autres critiques, qualifiés par Maltin d'intellectuels, ce film marque une rupture, Walt Disney perdant sa place d'artiste chéri des années 1930<ref name="Disney Films 3rd ed p73"/>. Une partie du support promotionnel a été réalisé par Milton Quon alors responsable du service publicité<ref name="THR">Modèle:Lien web</ref>. Néanmoins, à l'instar de Saludos Amigos, le film génère un bénéfice pour le studio : pour un coût de production de 1,37 million d'USD, il en rapporte près de deux<ref name="Hollywood Cartoons 389"/>. Barrier ajoute que d'après le rapport annuel de Modèle:Date- La Boîte à musique et Mélodie du Sud ont généré ensemble un bénéfice de 1 million de dollars une fois retiré leurs coûts de production<ref name="Animated Man p205">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Michael Barrier, The Animated Man: A Life of Walt Disney, Modèle:P..</ref>.

Pour Grant, ce film marque un tournant dans l'histoire du studio<ref name="Animated Characters 205"/>. Après des débuts dans une extrême pauvreté, et après l'arrivée de la richesse avec les premiers longs métrages, le studio retrouve une période de disette au début des années 1940. Ces événements économiques et l'insistance de Roy Oliver Disney ont permis d'inculquer à Walt Disney un peu de bon sens financier<ref name="Animated Characters 205"/>. Mais selon certains la situation n'a pas beaucoup évolué, ce que confirme cet échange entre deux animateurs relevé par Grant : « Walt a enfin appris la valeur d'un dollar. - Oui il pense maintenant que cela vaut seulement un dollar cinquante<ref name="Animated Characters 205"/>. »

Le film n'a jamais été commercialisé par la suite dans son intégralité<ref name="Disney Films 3rd ed p73"/>. Quatre des séquences ont été associées à cinq autres issues de Mélodie cocktail et ont été diffusées sous le nom de Music Land en 1955<ref name="Disney Films 3rd ed p73"/>. La plupart des séquences du film ont été réutilisées soit dans des compilations sur supports vidéo, soit rediffusées seules à la télévision ou au cinéma<ref name="Disney Films 3rd ed p73"/>,<ref name="MagicKingdom p482">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Steven Watts, The Magic Kingdom, Modèle:P.</ref>. Les films suivants ont bénéficié d'une ressortie au cinéma indépendant du long métrage : The Martins and the Coys le Modèle:Date<ref name="DisneyAtoZ p 353">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Dave Smith, Disney A to Z: The Updated Official Encyclopedia, Modèle:P.</ref>, Casey at the Bat le Modèle:Date<ref name="imdb casey"/>,<ref name="DisneyAtoZ p 92">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Dave Smith, Disney A to Z: The Updated Official Encyclopedia, Modèle:P.</ref>, Pierre et le Loup le Modèle:Date<ref name="imdb peter">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Wikidata}}/{{#if:||reference}} {{#if:||Peter and the Wolf (1946)}} sur l’Modèle:Lang</ref>, After You've Gone en Finlande le Modèle:Date<ref name="imdb after">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Wikidata}}/{{#if:||reference}} {{#if:||After You've Gone (1946)}} sur l’Modèle:Lang</ref>, Johnnie Fedora and Alice Bluebonnet le Modèle:Date<ref name="DisneyAtoZ p 298">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Dave Smith, Disney A to Z: The Updated Official Encyclopedia, Modèle:P.</ref> et La Baleine qui voulait chanter au Met le Modèle:Date<ref name="DisneyAtoZ p 614">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Dave Smith, Disney A to Z: The Updated Official Encyclopedia, Modèle:P.</ref>. Selon Maltin, la séquence La Baleine qui voulait chanter au Met est celle qui a été la plus rediffusée à la télévision<ref name="Disney Films 3rd ed p73"/>. Quant à l'histoire de Casey at the Bat, elle a fait l'objet d'une suite, Casey Bats Again (1954), Casey se retrouvant coach d'une équipe formée de ses neuf filles<ref name="imdb cba">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Wikidata}}/{{#if:||reference}} {{#if:||Casey Bats Again (1954)}} sur l’Modèle:Lang</ref>.

Analyse

Jerry Beck commence son commentaire en rappelant que si beaucoup de films accusent leur âge, il y en a peu chez Disney, La boîte à musique faisant cependant partie de ce petit nombre<ref name="animated movie guide159">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Jerry Beck, The Animated Movie Guide, Modèle:P..</ref>. John Grant de son côté constate qu'il est (et a été) difficile pour les critiques du film de ne pas faire des comparaisons méprisantes avec les productions précédentes de Disney et principalement Fantasia<ref name="Animated Characters 205"/>. Il ajoute que malgré les nombreuses critiques, il est préférable de regarder ce film comme une compilation de dix courts métrages<ref name="Animated Characters 205"/> plutôt que comme un long métrage.

Une compilation musicale loin de Fantasia

La Boîte à musique est l'un des nombreux films produits durant les années 1940 par le studio Disney que Sébastien Roffat qualifie de « films composites<ref name="Animation et Propagande 260">Sébastien Roffat, Animation et Propagande, Modèle:P..</ref>, car constitués de plusieurs séquences<ref>En anglais, « segments ».</ref> indépendantes s'apparentant à des courts ou des moyens métrage, et généralement reliées entre elles par de brefs intermèdes. Steven Watts ajoute que des acteurs sont inclus dans les séquences de ces films suivant l'exemple de La Boîte à musique et inclut dans ce groupe Coquin de printemps (1947), Mélodie Cocktail (1948) et Le Crapaud et le Maître d'école (1949)<ref name="MagicKingdom p249">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Steven Watts, The Magic Kingdom, Modèle:P.</ref>. Pat Williams et Jim Denney décrivent le film comme un Fantasia ayant une ligne directrice plus forte et un panel musical plus large. En effet y sont représentés l'opéra, la musique classique instrumentale et la musique populaire<ref name="HowtoBeLikeWaltp157">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Pat Williams et Jim Denney, How to Be Like Walt, Modèle:P..</ref>. Mais comme le rappelle Grant, c'est une imitation à faible coût<ref name="Animated Characters 205"/>. Bob Thomas y voit un vaudeville de pop-music<ref name="Art of Animation p99">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Bob Thomas, Disney's Art of Animation, Modèle:P..</ref>.

Steven Watts détaille La Boîte à musique car il est le premier d'un groupe de films assemblant approximativement de courtes histoires ou scènes musicales selon le principe de la compilation<ref name="MagicKingdom p249"/>. Ben Sharpsteen les nomme spectacle de vaudeville car ces films tentent d'intéresser le public en combinant différents styles de musique<ref name="MagicKingdom p249"/>. La Boîte à musique est selon Watts un Fantasia du pauvre avec ses dix séquences alors de la musique populaire au style plus intellectuel en passant par les poèmes, la danse, le folklore et le classique<ref name="MagicKingdom p249"/>.

Brode considère La Boîte à musique (et aussi Mélodie Cocktail) comme une preuve que Disney n'a pas abandonné son rêve d'amener la musique (classique ou non) au plus large public possible, et ce malgré l'échec financier de Fantasia, ce film n'étant qu'une version moins démesurée<ref name="Multiculturalism & Mouse p16">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Douglas Brode, Multiculturalism and the Mouse, Modèle:P..</ref>, plus économique. Janet Wasko écrit que Mélodie cocktail et La Boîte à musique « sont des compilations d'extraits recyclés de courts métrages sortis précédemment<ref name="Disney discourse 11">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Janet Wasko, Understanding Disney, Modèle:P..</ref> » toutefois, bien que plusieurs séquences ont connu des ressorties, aucune n'a été édité avant la sortie de la compilation.

Pour Maltin, le film est une succession de bas et de hauts ; les bas étant essentiellement les tentatives de retravailler avec la musique classique, dans la continuité de Fantasia, les hauts étant plutôt l'utilisation de la musique populaire<ref name="Disney Films 3rd ed p72"/>. Bosley Crowther considère que le film est « aussi désordonné que l'œuvre d'un artiste peut l'être […], allant de la féerie Disney au fatras élaboré<ref name="MagicKingdom p250">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Steven Watts, The Magic Kingdom, Modèle:P.</ref>. » Nuançant ses propos, Maltin évoque par la suite le côté technique : selon lui, Blue Bayou est une agréable présentation des techniques d'effets d'animation, mais la séquence aurait été meilleure sous sa forme originale, le Clair de lune de Fantasia<ref name="Disney Films 3rd ed p72"/>. Pour Thomas, en dehors de Pierre et le Loup apprécié de Walt, le reste ne possédait pas de challenge pour ses animateurs<ref name="Art of Animation p99"/>.

Grant cite The New York Times, qui considère le film comme un mélange de vaudeville, de cirque et d'opéra, chaque genre étant brillamment représenté, mais Grant ajoute que pour d'autres critiques, ce pot-pourri est réservé aux rares personnes pouvant apprécier ces trois formes de spectacles<ref name="Animated Characters 205"/>. Selon lui, cette compilation regroupe des courts métrages qui pour certains touchent au sublime (La Baleine qui voulait chanter au Met), quand d'autres ne font que s'en approcher (All the Cats join in), tandis que le reste mérite simplement d'être qualifié de bon<ref name="Animated Characters 205"/>.

Une compilation Disney nostalgique mal agencée

Steven Watts indique que les commentaires sur La Boîte à musique sont un mélange des critiques sur les autres films de la période 1942-1950<ref name="MagicKingdom p250"/>. Les séquences « ne s'agencent pas avec harmonie » et intègrent « tout un tralala technique hétéroclite<ref name="MagicKingdom p250"/> », c'est-à-dire qu'elles comprennent des techniques d'animation variées, mais peu compatibles entre elles. Grant rappelle que la plupart des compilations réalisées à faible coût par Disney durant cette période ont été pour les critiques une « abrupte déception » et que « le public attendait le retour du bon vieux temps de Blanche-Neige et Pinocchio<ref name="Animated Characters 205"/>. »

Otis L. Guernsey du Herald Tribune écrit que « La Boîte à musique […] réchauffe la marmite sans mélanger les ingrédients d'un chef-d'œuvre… Et pour ceux qui n'insistent pas pour avoir l'expérience rare d'un chef-d'œuvre Disney, ils auront l'agréable expérience d'un Disney réchauffé dont l'humour, l'aspect artisanal et la fantaisie rendent la plupart des films avec acteurs pâles et ordinaires<ref name="Animated Characters 205"/>,<ref name="Disney Films 3rd ed p73"/> ». Hermine Rich Isaacs, du magazine Theatre Arts, compare la vision du film à la visite chez un ami que l'on admire, mais dont l'intérieur et la décoration de sa maison font s'évanouir les talents qu'on lui a prêtés<ref name="Disney Films 3rd ed p73"/>. James Algee, pourtant habitué à louer les productions Disney, décrit le film comme ayant seulement assez de charme, d'originalité, d'imagination et d'humour pour peut-être faire un bon moyen-métrage<ref name="Animated Characters 205"/>.

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Benny Goodman en 1943 dans Le Cabaret des étoiles

Beck ajoute que le film a plus de valeur pour l'historien de l'Amérique que pour le public<ref name="animated movie guide159"/>. Il rappelle que plusieurs séquences ont une histoire intéressante (comme les origines de Blue Bayou, prévu pour Fantasia<ref name="animated movie guide159"/>, ou comme Pierre et le Loup) mais que le principal sujet du film est la nostalgie, que ce soit à travers la musique de Benny Goodman dans un monde oscillant entre les années 1930 et 1950, l'évocation des années 1890 dans Casey at the Bat, ou encore les références à une histoire américaine plus ancienne encore avec The Martin and The Coys<ref name="animated movie guide160"/>, dont l'action se situe dans les années 1870 à 1890. En 1954, des extraits du film et deux chansons de Benny Goodman ont assemblé pour faire un court métrage intitulé Modèle:Langue<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Wikidata}}/{{#if:||reference}} {{#if:||Modèle:Titre sans précision}} sur l’Modèle:Lang</ref>.

Revue des séquences

La plupart des auteurs préfèrent étudier chaque séquence indépendamment, en faisant parfois l'impasse sur certaines. Grant, par exemple, justifie cela par le fait que son étude se base sur les personnages, et ne traite donc pas les séquences qui contiennent des personnages anonymes<ref name="Animated Characters 205"/>.

Pour Maltin, The Martins and the Coys est un solide classique de l'animation Disney tandis que Blue Bayou et Two Silhouettes sont « embarrassants<ref name="Disney Films 3rd ed p72"/> ». The Martins and the Coys et Casey at the Bat sont des séquences de folklore selon Steven Watts<ref name="MagicKingdom p249"/>. Brode associe la romance et l'affrontement des clans de The Martins and the Coys au Roméo et Juliette de William Shakespeare<ref name="Multiculturalism & Mouse p125"/>. Pour Two Silhouettes, Maltin rappelle que plusieurs critiques ont vu dans cette séquence l'apogée du film, malgré le fait que l'histoire ne va dans aucun sens et n'a aucun but (à l'image du court métrage Pas de deux de Norman McLaren en 1968<ref name="Disney Films 3rd ed p72"/>). Pour Maltin, l'interaction de l'animation et des silhouettes (pixilation) annulent les deux formes d'art<ref name="Disney Films 3rd ed p72"/>. Blue Bayou et Two Silhouettes sont pour Watts un format artistique assumé essayant sans succès d'évoquer la beauté avec des dessins attirants, de la musique gonflante et des représentations d'angelots, de flamands et de reflets dans l'eau<ref name="MagicKingdom p249"/>.

Maltin trouve la séquence Pierre et le Loup décevante, alors qu'il juge que son thème est le plus approprié pour recevoir un « traitement Disney<ref name="Disney Films 3rd ed p72"/> ». Watts classe cette séquence dans la musique classique<ref name="MagicKingdom p249"/>. Le problème provient de la mise en image du conte musical, alors qu'il est originellement prévu pour forcer les plus jeunes à utiliser leur imagination, ce qui est rendu impossible par le traitement visuel réalisé par Disney<ref name="Disney Films 3rd ed p72"/>,<ref name="Animated Characters 207"/>. De plus, les différences avec le conte de Prokofiev (chaque personnage a reçu un nom par exemple) amène Maltin au jugement suivant : l'animation est agréable mais le concept est un échec<ref name="Disney Films 3rd ed p72"/>.

Maltin et Beck considèrent que ne méritent de passer à la postérité que les deux musiques de Benny Goodman, qui ont bien inspiré l'équipe de Disney : All the Cats join in est une délicieuse évocation de l'insouciance américaine au début des années 1940 et After You've gone l'une des meilleures animations surréalistes de Disney<ref name="animated movie guide160"/>,<ref name="Disney Films 3rd ed p72"/>. Watts classe All the Cats join in et After You've gone à l'autre extrémité du spectre des séquences du film, du côté agréable<ref name="MagicKingdom p249"/>. Les deux séquences de Benny Goodman utilisent un rythme rapide, l'auto-dérision et des techniques surréalistes pour illustrer la culture des Bobby-soxers<ref name="MagicKingdom p249"/>. Brode voit dans la première ce que la morale des années 1940 désigne comme une mauvaise fille<ref name="Multiculturalism & Mouse p126"/>. Il ajoute que l'anatomie et les scènes dévêtues sont une première pour le cinéma d'Hollywood<ref name="Multiculturalism & Mouse p126"/>. Sean Griffin précise que la séquence aurait dû être modifiée à la demande de la Production Code Administration, qui jugeait la scène de la demoiselle nue sous la douche trop suggestive ; toutefois elle fut conservée grâce à un sceau d'approbation<ref name="TinkerBelles&EvilQueens p39">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Sean Griffin, Tinker Belles and Evil Queens, Modèle:P.</ref>. La présence de cette scène fit écrire par le Times la critique suivante<ref name="TinkerBelles&EvilQueens p39"/> : « Cette séquence est une version jukebox d'un enregistrement de Benny Goodman, dans lequel de jeunes orgiaques, férus de chocolat au malt, se déchaînent un peu partout [dans la ville]. » Brode considère All the Cats join in comme une définition avant l'heure du concept de culture jeune<ref name="Walt to Woodstock8">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Douglas Brode, From Walt to Woodstock, Modèle:P.</ref> des années 1950 autour du phénomène du rock 'n' roll.

À l'opposé, Casey at the bat est, selon Maltin, dans la même veine que les courts métrages classiques de Disney de l'époque, avec un rythme comique rapide, des directions simples<ref name="Disney Films 3rd ed p72"/>, que l'on pourrait rapprocher de l'animation limitée.

Dans La Baleine qui voulait chanter au Met, Walt Disney parvient à rendre l'opéra accessible au public moyen autrement qu'avec Fantasia, œuvre beaucoup plus imposante et ambitieuse<ref name="Walt to Woodstock199"/>. Il arrive aussi à minimiser l'aspect terrifiant donné jusqu'alors aux grands cétacés tel que Moby Dick ou Monstro de Pinocchio<ref name="Walt to Woodstock199"/>. Le commentaire du narrateur donne, selon Douglas Brode, à la fois dans l'éducation à la mort et dans l'activisme pour la défense des animaux<ref name="Walt to Woodstock199"/>. Pour Beck, cette séquence est la seule ayant un peu d'intemporalité<ref name="animated movie guide160"/>. Steven Watts place la séquence au sommet de la pyramide des séquences avec son style pictural dans la tradition Disney du modernisme sentimental<ref name="MagicKingdom p249"/>. C'est un conte fantastique hilarant au sujet d'un léviathan doué d'une voix d'opéra<ref name="MagicKingdom p249"/>. Grant fait un parallèle entre Willie l'énorme cétacé et Dumbo le pachyderme aux grandes oreilles. Mais à la différence du héros de Dumbo, Willie meurt et « pour une fois la féérie ne se termine pas par une fin heureuse<ref name="Animated Characters 211"/>. » Pour Grant cette mort est sans importance, le public jeune et moins jeune ne se le rappelant pas et associant Willie à un personnage divin qui réalise ses rêves au paradis<ref name="Animated Characters 211"/>.

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