Dumbo (film, 1941)
Modèle:Voir homonymes Modèle:Confusion Modèle:En-tête label Modèle:Infobox V3/Début Modèle:Infobox V3/Image Modèle:Infobox V3/Séparateur Modèle:Infobox V3/Tableau début Modèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixte Modèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixte Modèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixte Modèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixte Modèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixte Modèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixte Modèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixte Modèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixte Modèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixte Modèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixte Modèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixte Modèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixte Modèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixte Modèle:Infobox V3/Tableau fin {{#if: |Modèle:Infobox V3/Titre Bloc Modèle:Infobox V3/Navigateur |}} {{#if: |Modèle:Infobox V3/Titre Bloc Modèle:Infobox V3/Navigateur |}} Modèle:Infobox V3/Séparateur
Fichier:Information icon.svg Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution
Dumbo est le Modèle:5e long-métrage d'animation et le Modèle:4e « Classique d'animation » des studios Disney<ref group="n">Le Dragon récalcitrant, sorti quelques mois auparavant, n'est pas considéré comme un « Classique d'animation » en raison de la présence très importante de prises de vues réelles (voir Liste des longs métrages d'animation produits par les Studios Disney).</ref>, sorti aux États-Unis en octobre 1941. Il est basé sur l'histoire éponyme écrite par Helen Aberson et illustrée par Harold Pearl, parue en 1939.
La production de ce film avait pour but de compenser les faibles recettes de Pinocchio et Fantasia, tous deux sortis en 1940. Le scénario d'origine, proche d'une version du Vilain Petit Canard mais avec un pachyderme, a été développé par Joe Grant et Dick Huemer pour devenir un film de 64 minutes, soit l'un des longs métrages les plus courts des studios Disney. Malgré sa brièveté et les nombreuses économies réalisées durant sa production, le film est devenu l'un des films préférés du public grâce à son histoire simple mais émouvante.
Une nouvelle version en prise de vues réelles réalisée par Tim Burton est sortie au cinéma en mars 2019.
Synopsis
C'est la fin de l'hiver en 1941 et les cigognes livrent les nouveaux bébés aux pensionnaires du cirque alors installé dans son quartier d'hiver en Floride. Toutes les mamans reçoivent leur colis sauf une femelle éléphante d'Asie, madame Jumbo. Mais après le départ du cirque, une cigogne égarée lui apporte un éléphanteau qu'elle appellera « Jumbo Junior » qui, à la surprise générale, est affublé d'oreilles démesurées. Devenu l'objet des railleries de la troupe, il est aussitôt surnommé « Dumbo »<ref group="n">En anglais, « dumb » signifie « stupide ».</ref>.
Madame Jumbo tente de rester digne, entourant son bébé de tout son amour maternel. Pourtant, lorsqu'une bande de garnements se moque une fois de plus de Dumbo, sa mère vexée, n'en pouvant plus de la méchanceté permanente et gratuite dont son petit est la victime, attrape l'un d'eux avec sa trompe et lui donne une fessée. Elle payera cher son écart : Monsieur Loyal, après l'avoir fouettée, l'enchaîne au fond d'un sombre wagon à l'écart de la troupe du cirque. Considéré comme un paria par les autres membres de la troupe, Dumbo se retrouve désormais seul. Heureusement Timothée, une petite souris malicieuse, le console et décide d'en faire une vraie star.
Timothée tente de réaliser plusieurs numéros de cirque avec Dumbo mais tous échouent : alors que Dumbo doit s'élancer sur un tremplin pour atterrir au sommet d'une pyramide de pachydermes en équilibre sur un ballon, il se prend les pattes dans ses oreilles et percute la pyramide qui s'écroule, entraînant dans sa chute le chapiteau tout entier. Dans la ville suivante, la direction du cirque décide de faire de Dumbo un clown, à la grande honte des autres éléphants.
Le spectacle est tellement bien accueilli, avec douze rappels, que les clowns font la fête après le spectacle. Timothée profite de l'euphorie générale pour emmener Dumbo voir sa mère emprisonnée. Mais ils ne peuvent pas se voir, seules leurs trompes pouvant s'effleurer. Afin de réconforter Dumbo qui ne cesse de pleurer et de hoqueter, Timothée l'emmène boire dans une bassine dans laquelle l'un des clowns a par mégarde renversé une bouteille de champagne. L'alcool ne tarde pas à faire son effet et les deux amis ont alors des visions psychédéliques, dont une marche d'éléphants roses et nombre d'hallucinations improbables.
Le lendemain matin, les deux compagnons sont tirés de leur sommeil par une bande de corbeaux bavards et ironiques, qui s'étonnent de trouver un éléphant sur les plus hautes branches d'un arbre. L'étonnement passé, Timothée comprend que Dumbo est parvenu à voler jusque-là grâce à ses grandes oreilles. Il tente de le persuader de se servir de ce don, épaulé par le chef des corbeaux qui, après avoir été remis à sa place par Timothée, offre au jeune éléphant l'une de ses plumes en le persuadant que son pouvoir magique permet de voler. Le duo s'élance du sommet d'une falaise et l'incroyable arrive : Dumbo sait voler.
De retour au cirque, Dumbo est prêt pour son numéro de clown. Mais grâce à la plume, Timothée propose de transformer le numéro en un spectacle volant. Au moment où il va déployer ses oreilles, l'éléphanteau perd la plume et panique. Timothée lui avoue que ce n'était qu'un leurre et qu'il n'en a pas besoin ; il suffit qu'il ait confiance en lui. Sous les yeux des spectateurs médusés, l'éléphant s'élève tel un avion, aspergeant les clowns affolés. Le numéro d'éléphant volant emporte un vif succès. En compagnie de Timothée et de Madame Jumbo, enfin libre, Dumbo devient la nouvelle star du cirque.
Fiche technique
- Titre original : Dumbo
- Titre français : Dumbo, l'éléphant volant
- Réalisation : Ben Sharpsteen assisté de Norman Ferguson, Samuel Armstrong, Wilfred Jackson, Bill Roberts et Jack Kinney
- Scénario : Otto Englander (supervision), Joe Grant et Dick Huemer assistés d'Aurelius Battaglia, Bill Peet, Joe Rinaldi, Webb Smith et George Stallings d'après Helen Aberson
- Conception graphique :
- Conception des personnages : John P. Miller, Martin Provensen, John Walbridge, James Bodrero, Maurice Noble, Elmer Plummer
- Direction artistique : Herb Ryman, Ken O'Connor, Terrell Stapp, Don Da Gradi, Al Zinnen, Ernest Nordli, Dick Kelsey, Charles Payzant
- Décors : Claude Coats, Al Dempster, John Hench, Gerald Nevius, Ray Lockrem, Joe Stahley
- Animation :
- Supervision de l'animation : Ward Kimball, Vladimir "Bill" Tytla, Fred Moore, John Lounsbery, Art Babbitt et Wolfgang Reitherman
- Animateurs : Hugh Fraser, Howard Swift, Harvey Toombs, Don Towsley, Milt Neil, Les Clark, Hicks Lokey, Claude Smith, Berny Wolf, Ray Patterson, Jack Campbell, Grant Simmons, Walt Kelly, Josh Meador, Don Patterson, Bill Shull, Cy Young, Art Palmer, Karl Van Leuren (non crédité)<ref name="Age d'or p137"/>
- Son : Robert O. Cook (supervision)
- Effets spéciaux : Ub Iwerks
- Musique : Oliver Wallace
- Chansons : Ned Washington (paroles), Frank Churchill et Oliver Wallace (musique)
- Orchestrations : Edward H. Plumb
- Société de production : Walt Disney Pictures
- Société de distribution : RKO Pictures
- Pays d'origine : Modèle:Nobr
- Langue originale : anglais
- Budget : Modèle:Unité
- Format : Couleurs - 35 mm - 1,37:1 - Son mono (RCA Sound System)
- Durée : 64 minutes
- Dates de sortie :
Sauf mention contraire, les informations proviennent de Leonard Maltin<ref name="Disney Films 3rd ed p49">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Leonard Maltin, [[Référence:The Disney Films (Leonard Maltin)#3rd Edition|The Disney Films: Modèle:3rd Edition]], Modèle:P.</ref>, Pierre Lambert<ref name="Il était une fois Walt Disney p288">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Pierre Lambert, Il était une fois Walt Disney : Aux sources de l'art des studios, Modèle:P..</ref>,<ref name="Age d'or p281">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Pierre Lambert, Walt Disney, l'âge d'or, Modèle:P.</ref> et John Grant<ref name="Animated Characters 184">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} John Grant, The Encyclopedia of Walt Disney's Animated Characters, Modèle:P..</ref>
Distribution
Voix originales
- John McLeish : Narrateur
- Edward Brophy : Timothy Q. Mouse (Timothée)
- Sterling Holloway : Mr. Stork (la cigogne)
- Margaret Wright : Casey Junior
- Herman Bing : Ringmaster (M. Loyal)
- Verna Felton : Mrs. Jumbo / Matriarch (la matriarche)
- Noreen Gammill : Fidgity
- Dorothy Scott : Giddy
- Sarah Selby : Prissy
- Cliff Edwards : Jim alias Dandy Crow (Jim Corbeau)
- Billy Sheets : Joe / Clown
- Jim Carmichael : Crow (un corbeau)
- Hall Johnson : Crows (corbeaux)
- Billy Bletcher : Clown
- Eddie Holden : Clown
- Harold Manley : Boy (un garçon)
- Tony Neil : Boy (un garçon)
- Chuck Stubbs : Boy (un garçon)
- Betty Noyes : Singer Baby Mine (soliste)
- Hall Johnson Choir : Chorus (chœurs)
Voix françaises
Modèle:1er (1947)
- Camille Guérini : Timothée la souris
- Maurice Nasil : M. Cigogne
- Fernand Rauzena : M. Loyal
- Germaine Kerjean : la Matriarche (l'éléphante aux habits pourpres)
- Lita Recio : Fidgity (l'éléphante aux habits verts)
- Sandra Milowanoff : Giddy (l'éléphante aux habits bleus)
- Zappy Max : Jim Corbeau (chant) / le clown déguisé en éléphant
- Jo Charrier : le gros corbeau
- Coco Aslan : le corbeau diacre / le corbeau coiffé d'un chapeau de paille
- Roméo Carlès : le corbeau petit à grosses lunettes / un clown
- Georges Hubert : un clown
- Claude Péran : le crieur de journaux
- Daniel Gilbert : voix additionnelles
- Doublage français réalisé aux studios CTM de Gennevilliers pour la RKO (André Norévo) ; direction artistique : Daniel Gilbert ; dialogues et lyrics : André Rigaud
Modèle:2e (1980)
- Claude Piéplu : le narrateur
- Roger Carel : Timothée la souris
- Jacques Ferrière : M. Cigogne
- Jacques Dynam : M. Loyal
- Hélène David : Modèle:Mme Jumbo
- Claudine Meunier : Modèle:Mme Jumbo (chant)
- Paula Dehelly : la Matriarche
- Danielle Volle : Fidgity
- Jeanine Forney : Giddy
- Béatrice Delfe : Prissy
- Jacques Balutin : Jim Corbeau
- José Germain : Jim Corbeau (chant)
- Pierre Garin : le gros corbeau
- Michel Bedetti : le corbeau diacre
- Francis Lax : le corbeau coiffé d'un chapeau de paille/ Casey Jr.
- Serge Lhorca : le corbeau aux grosses lunettes roses / un clown
- Guy Piérauld : un clown
- Henry Djanik : un clown
- Jackie Berger : un petit garçon
- Georges Atlas : l'aboyeur
- Doublage français réalisé par la Société parisienne de sonorisation ; direction artistique : Jean-Pierre Dorat ; direction musicale : Jean Cussac ; dialogues et lyrics : Natacha Nahon
Source : Pierre Lambert<ref name="Age d'or p281"/>, Les Grands Classiques<ref name="lesgrandsclassiques">Modèle:Lien web.</ref> et Dans l'ombre des studios<ref name="danslombredesstudios">Modèle:Lien web.</ref>.
Distinctions
Récompenses
- Oscars 1942 : Meilleure partition pour un film musical pour Frank Churchill et Oliver Wallace
- Festival de Cannes 1947 : Grand Prix du dessin animé<ref>Modèle:Festival de Cannes</ref>
Nominations
- Oscars 1942 : Meilleure chanson originale pour Baby Mine
Sorties cinéma
Sauf mention contraire, les informations suivantes sont issues de l'Internet Movie Database<ref name="imdb release">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Wikidata}}/{{#if:releaseinfo|releaseinfo|reference}} {{#if:||Modèle:Titre sans précision}} sur l’Modèle:Lang</ref>.
Premières nationales
- États-Unis : 23 octobre 1941
- Brésil : 17 novembre 1941
- Argentine : 24 décembre 1941
- Royaume-Uni : 8 février 1942
- Canada : 31 mars 1942
- Australie : 14 avril 1942
- Mexique : 9 juillet 1942
- Portugal : 27 janvier 1944
- Espagne : 25 septembre 1944 (Madrid), 14 décembre 1944 (Barcelone)
- Suède : 16 septembre 1946
- Belgique, Pays-Bas : 25 avril 1947
- France : septembre 1947 (Festival de Cannes), 25 octobre 1947 (nationale)
- Norvège : 26 décembre 1947
- Danemark : 25 juin 1948
- Hong Kong : 19 août 1948
- Colombie : 16 septembre 1948
- Finlande : Modèle:Date-
- Italie : 2 octobre 1948
- Allemagne de l'Ouest : 8 avril 1952
- Autriche : 22 mai 1953
- Japon : 12 mars 1954
- Philippines : 28 septembre 1955 (Davao)
- Pologne : Modèle:Date-<ref>Modèle:Article</ref>
- Liban : 14 mai 1968
- Koweït : 14 octobre 1986
- Chine : 12 juillet 1989 (Pékin)
Ressorties principales
- États-Unis : 22 juin 1949, 24 décembre 1959, 11 octobre 1972, 26 mars 1976
- France : 3 octobre 1956
- Danemark : 26 décembre 1956
- Italie : 21 avril 1971
- Suède : 2 décembre 1972
- Japon : 23 mars 1974, 23 juillet 1983
- Allemagne de l'ouest : 18 juin 1976
- Finlande : 16 avril 1981, 13 avril 1990
- Australie : 6 mai 1983
- Espagne : 12 avril 1985
- Norvège : Modèle:Date-
Sorties vidéo
- Juin 1981 - VHS, LaserDisc et Betamax avec Modèle:1er
- 1984 - VHS et Betamax avec Modèle:1er
- 1985/1986 - VHS (Québec) avec format 4/3 et Modèle:1er
- 17 août 1987 - VHS avec Modèle:1er
- 1991 - VHS et Laserdisc avec Modèle:2e
- 12 juillet 1991 - VHS (Québec) avec Modèle:1er
- 28 octobre 1994 - VHS (Québec) dans la collection « Chefs-d'œuvre » avec Modèle:1er
- Modèle:3e 1997 - VHS avec Modèle:2e
- 2001 - DVD avec Modèle:2e
- 23 octobre 2001 - VHS et DVD (Québec) avec Modèle:2e
- 2002 - VHS et DVD, édition Modèle:60e avec Modèle:2e
- 6 juin 2006 - DVD, édition Big Top (Québec) avec Modèle:2e
- 17 février 2010 - Blu-Ray (Combo Blu-Ray + DVD), édition Modèle:70e avec Modèle:2e
Source : Les Grands Classiques de Walt Disney<ref>Modèle:Lien web</ref>
Origines et production
Besoin de films à budget réduit
En 1935, alors qu'ils n'avaient pas encore achevé leur premier long métrage, Blanche-Neige et les Sept Nains (1937), les studios Disney avaient déjà entamé d'autres productions, basées également sur des classiques de la littérature enfantine<ref name="Animated Characters 189"/> ; la première, Bambi, était basée sur le livre à succès Bambi, l'histoire d'une vie dans les bois de Felix Salten paru en 1923<ref name="Animated Characters 189">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} John Grant, The Encyclopedia of Walt Disney's Animated Characters, Modèle:P..</ref>. Mais en raison de problèmes de droits d'adaptation, ce projet a été devancé<ref name="Animated Characters 189"/> par un second, Pinocchio, une histoire à succès de l'écrivain italien Carlo Collodi publiée à la fin du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle dont l'adaptation cinématographique, Pinocchio, était sortie au début de l'année 1940, suivie par un autre projet débuté en 1937, le film musical Fantasia, sorti fin 1940.
Mais les budgets des trois premiers longs métrages de Disney dépassent leurs prévisions avant même leur sortie : celui de Pinocchio approche les 2,6 millions de USD<ref name="DisneyAtoZ 2nd p 437">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Dave Smith, Disney A to Z: The Updated Official Encyclopedia, Modèle:P..</ref>,<ref name="Animated Characters 158">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} John Grant, The Encyclopedia of Walt Disney's Animated Characters, Modèle:P..</ref>,<ref name="Art of Animation p83">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Bob Thomas, Disney's Art of Animation : From Mickey Mouse to Beauty and the Beast, Modèle:P.</ref>,<ref name="Disney and Europe p75">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Robin Allan, Walt Disney and Europe, Modèle:P..</ref> tandis que celui de Fantasia est estimé selon les auteurs à 2,2<ref name="Conversations p117">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Kathy Merlock Jackson, Walt Disney: Conversations, Modèle:P.</ref>, 2,25<ref name="Disney Films 3rd ed p45">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Leonard Maltin, [[Référence:The Disney Films (Leonard Maltin)#3rd Edition|The Disney Films: Modèle:3rd Edition]], Modèle:P.</ref>, 2,28<ref name="animated movie guide76">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Jerry Beck, The animated movie guide, Modèle:P..</ref>,<ref name="Disney and Europe p9">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Robin Allan, Walt Disney and Europe, Modèle:P. (note 9).</ref> ou 2,3 millions de USD<ref name="Animated Man p162">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Michael Barrier, The Animated Man: A Life of Walt Disney, Modèle:P..</ref>,<ref name="Hollywood Cartoons 279">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Michael Barrier, Hollywood Cartoons, Modèle:P..</ref>. Or malheureusement, Pinocchio et Fantasia ne réalisent pas les résultats escomptés, les revenus ne dépassant pas le million de dollars pour leur première exploitation. Les studios Disney lancent alors la production de deux nouveaux films dans le but d'obtenir quelques revenus afin de financer d'autres projets plus ambitieux<ref name="Disney Films 3rd ed p44">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Leonard Maltin, [[Référence:The Disney Films (Leonard Maltin)#3rd Edition|The Disney Films: Modèle:3rd Edition]], Modèle:P.</ref>,<ref name="Disney and Europe p175">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Robin Allan, Walt Disney and Europe, Modèle:P..</ref>.
Le premier est Le Dragon récalcitrant, mêlant documentaire en prise de vue réelle et animation, pour un budget réduit à Modèle:Unité<ref name="Disney Films 3rd ed p44"/>. Le second est Dumbo, qui est basé sur une œuvre encore plus récente que celle de Bambi. Afin de trouver des fonds pour produire ses films, Walt Disney doit néanmoins abandonner les droits de publication des musiques de Blanche-Neige et les Sept Nains, de Pinocchio et de Dumbo à l'éditeur Bourne Music Company, qui les détient encore aujourd'hui<ref name="Mouse Tracks 7">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Tim Hollis and Greg Ehrbar, Mouse Tracks: The Story of Walt Disney Records, Modèle:P..</ref>.
Source et scénario
L'histoire de Dumbo, écrite par Helen Aberson et illustrée par Harold Perl, a été publiée en 1939 par la société Roll-a-Book<ref group="n">Litt. « Enrouler un livre ».</ref>, spécialisée dans les livres animés et imagiers<ref name="Obituary">Nécrologie d'Helen Aberson Mayer sur The Independant</ref>. D'après Dick Huemer, interviewé par Joe Adamson à l'automne 1977 pour le magazine Funnyworld, « l'histoire aurait été présente sur ou dans un paquet de céréales sous la forme d'un comic strip »<ref name="Animated Characters 184"/>,<ref name="Mouse Under Glass p52">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} David Koenig, Mouse Under Glass, Modèle:P.</ref>. En croisant les informations<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Nécrologie d'Helen Aberson Mayer sur le New York Times.</ref>, on peut imaginer un petit parchemin déroulant fourni en cadeau dans une boite de céréales ou à construire à partir d'éléments imprimés sur la boîte. Toutefois aucun auteur ne précise le format exact de l'histoire. Mais elle a été lue par un membre du studio Disney et proposée comme base de scénario.
D'après Bob Thomas, Ward Kimball aurait proposé l'histoire à Walt Disney sur le parking du studio en racontant en trois minutes, ce qui prend souvent au moins une demi-heure<ref name="Art of Animation p92">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Bob Thomas, Disney's Art of Animation : From Mickey Mouse to Beauty and the Beast, Modèle:P.</ref>,<ref name="Age d'or p136">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Pierre Lambert, Walt Disney, l'âge d'or, Modèle:P.</ref> pour les autres longs métrages.
D'après Huemer, lui et Joe Grant auraient développé à partir de cette version comic strip une histoire plus longue reprenant les éléments de base, acceptée par Walt Disney<ref name="Animated Characters 184"/>. Walt aurait ensuite demandé les droits d'adaptation à Helen Aberson. Pour cela, il aurait fait venir l'auteur depuis Syracuse (État de New York)<ref name="Obituary"/> jusqu'en Californie. Durant la période 1938-1939, juste après la sortie de Blanche-Neige, les studios ont ainsi acheté des douzaines de droits d'adaptation<ref name="Animated Man p176">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Michael Barrier, The Animated Man: A Life of Walt Disney, Modèle:P..</ref>. John Canemaker précise que de nombreux projets n'ont été réalisés que des années plus tard, voire jamais, mais que les archives du service des maquettes - où travaillaient alors John Grant et Albert Hurter, dont Dumbo et Le Dragon récalcitrant sont les dernières participations<ref name="Before Animation Begins 23">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} John Canemaker, Before the Animation Begins, Modèle:P..</ref> - l'attestent par les nombreuses sculptures qui s'y trouvent archivées<ref name="Before Animation Begins 60">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} John Canemaker, Before the Animation Begins, Modèle:P..</ref>.
D'après David Koenig, Walt prévoyait au départ un court métrage mais Huemer et Grant avaient des plans plus ambitieux et ont fourni le scénario chapitre par chapitre<ref name="Mouse Under Glass p52"/>. Une fois arrivé à un quart du scénario final, Walt autorisa la production d'un long métrage<ref name="Mouse Under Glass p52"/>. Le projet s'appelait alors Dumbo in the Circus et s'apparentait plus à une variante du conte Le Vilain Petit Canard avec un éléphant qui trouve la rédemption en apprenant à voler<ref name="Art of Animation p92"/>.
Michael Barrier donne comme date de début du travail de découpage en chapitres de Grant et Huemer, le mois de janvier 1940, après la fin de leur travail de scénaristes sur Fantasia<ref name="Hollywood Cartoons 271">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Michael Barrier, Hollywood Cartoons, Modèle:P..</ref>,<ref name="Animated Man p176"/>. L'accord pour faire un long métrage serait daté de fin février 1940<ref name="Animated Man p176"/>.
Bill Peet, alors intervalliste et passionné de cirque, participa aussi au scénario en fournissant de nombreux gags<ref name="Age d'or p136"/>. À la suite d'une note interne demandant la participation de personnes expérimentées en cirque, de nombreux passionnés de la piste participèrent au film et profitèrent du Cole Brothers Circus pour réaliser des croquis<ref name="Age d'or p136"/>.
Personnages
Le film comprend deux personnages principaux : Dumbo et son ami Timothée. La plupart des autres personnages du film « ne servent que de décors ou de créateurs de situation pour les réactions de Dumbo et Timothée »<ref name="Animated Characters 187"/>, principalement comme embûches pour les deux héros.
Le film comprend quelques groupes d'humains (les clowns, les enfants) et deux groupes d'animaux, les éléphants et les oiseaux. En dehors de Timothée, les seuls personnages bienveillants sont Modèle:Mme Jumbo, la mère de Dumbo, et les corbeaux.
Dumbo
Modèle:Article détaillé Le personnage de Dumbo ne prononce pas un mot de tout le film, presque comme sa mère dont on n'entend la voix qu'au travers de la chanson Mon tout petit et au début du film, lorsqu'elle baptise son fils<ref name="Disney Films 3rd ed p51"/>,<ref name="lesgrandsclassiques"/>. Malgré une première indication sur son mutisme, Grant explique par la suite que la mère de Dumbo répond aux autres éléphants qui se moquent des oreilles de Dumbo, contredisant ses propos sur ce point<ref name="Animated Characters 187">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} John Grant, The Encyclopedia of Walt Disney's Animated Characters, Modèle:P..</ref>. Les personnages muets sont assez récurrents chez Disney tels, par exemple, Simplet dans Blanche-Neige et les Sept Nains (1937), le chat Gédéon et le poisson Cléo dans Pinocchio ou Mickey Mouse dans la séquence L'Apprenti sorcier de Fantasia. Grant note toutefois que, si les caractéristiques des personnages Disney passent souvent par la voix, ce qui est vrai ici pour Timothée et les « méchants éléphants » du début, le héros du film « ne prononce même pas une syllabe »<ref name="Animated Characters 185"/>. Pour Jeff Kurti, Dumbo est le seul personnage titre de Disney qui ne parle pas<ref name="Disney Dossiers 88">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Jeff Kurtti, Disney Dossiers : Files of Character from the Walt Disney Studios, Modèle:P..</ref>. À propos de son mutisme, Grant estime que « Dumbo est un bébé et les bébés ne parlent pas »<ref name="Animated Characters 185"/>, même s'il y a humanisation des personnages.
Bill Tytla a animé les séquences de Dumbo et sa mère « avec une émotion énorme et une sensibilité exacerbée »<ref name="MagicKingdom p93">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Steven Watts, The Magic Kingdom, Modèle:P.</ref>. Tytla se souvient, lors d'une interview avec John Canemaker, avoir eu la « chance de faire un personnage sans théâtralité. La plupart des expressions et manières viennent de mon propre fils [Peter]. Il n'y a rien de théâtral chez un enfant de deux ans »<ref name="Animated Characters 186">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} John Grant, The Encyclopedia of Walt Disney's Animated Characters, Modèle:P..</ref>.
La jeunesse de Dumbo en fait un personnage subissant principalement l'action<ref name="Animated Characters 186"/>, à l'instar de Mickey Mouse à la fin de sa carrière, de Blanche-Neige ou de Pinocchio<ref name="Animated Characters 161">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} John Grant, The Encyclopedia of Walt Disney's Animated Characters, Modèle:P..</ref>. Pour Mickey, Flora O'Brien déclare que la personnalité de Mickey change avec le temps pour s'assagir ; ses rôles comiques sont alors transférés à ses adjuvants<ref name="Goofy Good Sport p59">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Flora O'Brien, Walt Disney's Goofy : The Good Sport, Modèle:P.</ref>, Dingo, Pluto ou Donald, lui-même devenant presque un spectateur. Pour Pinocchio, Grant précise qu'à la fin du film il devient « acteur » en sauvant Geppetto<ref name="Animated Characters 161"/>. Il en va de même avec Dumbo qui réussit à voler<ref name="Animated Characters 186"/>.
Dumbo est surtout un animal né avec une différence, tout comme Le Vilain Petit Canard (1931) ou Lambert le lion peureux (1952) qui semblent être désavantagés mais « qui sont en réalité bien plus beaux ou plus forts que leurs congénères »<ref name="Animated Characters 186"/>.
La popularité de l'éléphanteau tient principalement au message d'espoir que semble délivrer l'histoire : « quand on fait de son mieux, on en retire quelque chose de bien à la fin »<ref name="Animated Characters 186"/>.
Timothée
Dans l'histoire originelle, le compagnon de Dumbo était un rouge-gorge<ref name="Age d'or p137">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Pierre Lambert, Walt Disney, l'âge d'or, Modèle:P.</ref> mais dans le film, Timothée devient une souris de plus dans l'univers Disney. Timothée sert à la fois de conscience et d'agent artistique<ref name="Disney Version 234">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Richard Schickel, The Disney Version, Modèle:P.</ref>. Il est aisé de tenter de comparer ce personnage avec Mickey Mouse. Grant avertit toutefois « que tout en Timothée est différent » de Mickey<ref name="Animated Characters 186"/>. Le premier élément est sa qualité de « petite aide » du personnage principal qui l'aide à atteindre son but<ref name="Animated Characters 186"/>, sorte de Jiminy Cricket mais en moins moralisateur.
Grant utilise la description de Michael Wilmington<ref name="Animated Characters 186"/>:
- « Timothée, un rongeur impétueux de Brooklyn dans un costume de défilé voyant rouge-et-or est une figure familière de Disney. Non seulement nous voyons des traces de Mickey dans son caractère (son côté indomptable et son optimisme inflexible) mais il est également un cousin distant de Jiminy Cricket de Pinocchio, Gus et Jaq de Cendrillon (1950) et même en prolongeant un peu de la Fée Clochette de Peter Pan (1953). »
Le personnage a été animé principalement par Fred Moore et Wolfgang Reitherman<ref name="Animated Man p177-178">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Michael Barrier, The Animated Man: A Life of Walt Disney, Modèle:Pp.177-178.</ref>. Barrier indique que Moore était à l'époque en train de sombrer dans l'alcoolisme<ref name="Animated Man p178">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Michael Barrier, The Animated Man: A Life of Walt Disney, Modèle:P..</ref>.
L'acteur Ed Brophy prête sa voix à Timothée<ref name="Animated Characters 186"/>,<ref name="Mouse Tracks 32">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Tim Hollis and Greg Ehrbar, Mouse Tracks : The Story of Walt Disney Records, Modèle:P.</ref> et aurait aussi servi de modèle<ref name="Disney Films 3rd ed p51">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Leonard Maltin, [[Référence:The Disney Films (Leonard Maltin)#3rd Edition|The Disney Films: Modèle:3rd Edition]], Modèle:P.</ref>. L'entrée en scène du personnage lui donne un bon fond et un charisme en partie fondé sur le mythe de la peur des éléphants envers les souris, ce qui sert ensuite de base à son amitié et à son rôle de mentor pour Dumbo<ref name="Animated Characters 186"/>. Timothée est avec Modèle:Mme Jumbo le seul personnage à éprouver un sentiment protecteur envers Dumbo<ref name="Disney Dossiers 72">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Jeff Kurtti, Disney Dossiers : Files of Character from the Walt Disney Studios, Modèle:P..</ref>. Dans la version originale, quand Timothée essaye de réconforter Dumbo, il lui dit « Lots of people with big ears are famous ! » ce qui est une blague inventée par Walt Disney qui avait lui-même de grandes oreilles<ref name="Disney Dossiers 72"/>, tout comme Clark Gable souvent caricaturé ainsi.
À la différence de Jiminy Cricket, Timothée ne recherche aucun honneur ou récompense<ref name="Animated Characters 186"/>. Il accepte même de travailler pour des cacahuètes, mais au sens propre<ref name="Disney Dossiers 72"/>. Dans un renversement des rôles, l'acteur qui avait prêté sa voix à Jiminy Crickett, Cliff Edwards, obtient dans Dumbo le rôle du cynique chef des corbeaux<ref name="Animated Characters 186"/>.
Les éléphantes
Modèle:Mme Jumbo, la mère de Dumbo est caractérisée par deux traits : le premier est celui de « la mère que chaque enfant craint de perdre », le second est la victime d'une injustice due à l'incompréhension ; ici, elle est emprisonnée et éloignée de son bébé par erreur par les employés du cirque<ref name="Animated Characters 187"/>.
Les autres éléphantes (car d'après Grant ce sont des femelles) se prénomment Matriarch, Prissy, Giggles et Catty<ref name="Animated Characters 187"/>. Au contraire de Dumbo et Modèle:Mme Jumbo, ce sont des bavardes impénitentes. Leur nom correspond à leur caractère ; même si la couleur de leurs tenues change durant le film, Grant les définit ainsi par leur couleur initiale<ref name="Animated Characters 187-188">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} John Grant, The Encyclopedia of Walt Disney's Animated Characters, Modèle:Pp.187-188.</ref> :
- Matriarch (de l'anglais « matriarche ») est la plus âgée, la plus grosse et avec la robe grise la plus sombre et apparait avec un chapeau rose-violet
- Prissy (de l'anglais « bégueule »), la plus guindée, portant des couleurs rouges
- Giggles (de l'anglais « celle qui ricane »), un portrait d'un « jolie enfant gâtée sans esprit », en tenue bleue
- Catty (de l'anglais « malveillante »), une « mégère au discours sournois », en tenue jaune
Pour Grant, le quatuor d'éléphantes est une caricature de « personnages que l'on a tous déjà rencontrés dans chaque rue et parfois par malheur les quatre à la fois »<ref name="Animated Characters 187"/>. Leur comportement obséquieux ne change que lorsque Modèle:Mme Jumbo objecte à leurs dérisions<ref name="Animated Characters 188">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} John Grant, The Encyclopedia of Walt Disney's Animated Characters, Modèle:P..</ref>.
Les oiseaux
La cigogne apportant Dumbo, baptisée Mr Stork (de l'anglais « cigogne »), a été animée par Art Babbitt<ref name="DisneyAtoZ 2nd p 40">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Dave Smith, Disney A to Z: The Updated Official Encyclopedia, Modèle:P.</ref>,<ref name="MagicKingdom p215">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Steven Watts, The Magic Kingdom, Modèle:P.</ref>. Ce personnage est une caricature du « bureaucrate incapable » qui oblige Modèle:Mme Jumbo à signer l'acte de livraison-naissance malgré ses nombreuses erreurs préalables<ref name="Animated Characters 187"/>. Sa voix est celle de Sterling Holloway, qui doublera plus tard Winnie l'ourson ou le Chat de Chester dans Alice au pays des merveilles<ref name="Animated Characters 187"/>,<ref name="Mouse Tracks 30">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Tim Hollis and Greg Ehrbar, Mouse Tracks : The Story of Walt Disney Records, Modèle:P.</ref>.
Une autre espèce d'oiseaux tient une place importante dans le film : ce sont les corbeaux, animés par Ward Kimball<ref name="Animated Characters 187"/>,<ref name="MagicKingdom p268">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Steven Watts, The Magic Kingdom, Modèle:P.</ref>. Le groupe est composé de cinq corbeaux dont le chef est nommé Jim « Dandy » Crow (le nom d'origine a été changé pour éviter une controverse)<ref name="Animated Characters 188"/>,<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>. Les autres sont appelés Fats Crow (« corbeau gras »), Glasses ou Specks Crow (« corbeau à lunettes »), Preacher ou Deacon Crow (« corbeau prêcheur »), Straw Hat ou Dopey Crow (« corbeau au canotier »)<ref name="Animated Characters 188"/>, selon leurs caractéristiques respectives. Ils possèdent des voix proches des Afro-Américains mais pour Grant, ils dépeignent des comportements de la classe moyenne blanche américaine. D'après Koenig, un script abandonné comprenait un hibou psychologue, Dr I. Hoot, que Dumbo serait allé consulter<ref name="Mouse Under Glass p53">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} David Koenig, Mouse Under Glass, Modèle:P.</ref>. Mindy Aloff indique que les mouvements des corbeaux ont été inspirés par les numéros d'improvisations de claquettes des Jackson Brothers<ref name="Hippo in a Tutu p12">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Mindy Aloff, Hippo in a Tutu, Disney Editions, New York, 2008, Modèle:P..</ref>, un duo de danseurs formé d'Eugene Jackson (1916–2001), ayant participé à la série Les Petites Canailles, et son demi-frère Freddy Baker (1919-1995)<ref name="Hippo in a tutu p144">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Mindy Aloff, Hippo in a Tutu, Modèle:P..</ref>. Toutefois, elle précise que la séquence filmée de référence était restée anonyme jusqu'aux années 1990<ref name="Hippo in a tutu p144"/>. Elle mentionne l'anecdote suivante :
- « Entre 1994 et 1996, l'auteur et spécialiste des claquettes Rusty Frank travaille au studio comme assistant au département caméra. Scott MacQueen, un collègue, lui présente un jour une bobine de film indiquant avoir servi de référence pour le film Dumbo et contenant un film avec deux danseurs de claquettes. Ils réalisent une copie et Frank part à la recherche de ces deux danseurs. Le danseur et chorégraphe Fayard Nicholas (des Nicholas Brothers) reconnaît les Jackson Brothers et parvient à les contacter. Le 21 novembre 1995, une limousine emmène Eugène Jackson et sa femme aux studios Disney pour voir le film réalisé vers 1935-1937. Ce soir-là, il se voit pour la première fois danser 60 ans plus tôt avec son frère, malheureusement mort quelques mois auparavant<ref group="n">Le Modèle:Date-, selon IMDB.</ref>. »
La chanson de cette séquence est interprétée par l'acteur Cliff Edwards sur un accompagnement et des arrangements du Hall Johnson Choir<ref name="DisneyRetouche"/>.
Autres personnages
L'humain le plus remarquable est Monsieur Loyal. Il porte une tenue rouge-et-or comme Timothée et n'est pas à proprement parler un « méchant ». Il « incarne l'image du directeur » et de la personne qui « simplement ne comprend pas ce qui se passe »<ref name="Animated Characters 187"/>. Un autre humain du cirque est le dresseur d'éléphant nommé Joe dont le rôle est réduit à la suite du raccourcissement du scénario, à son ombre se découpant sur la toile d'une tente<ref name="Animated Characters 188"/>. Les hommes sont aussi représentés par la bande de jeunes garnements qui martyrisent Dumbo, dont le chef est nommé Skinny (de l'anglais « maigre »)<ref name="Animated Characters 188"/>. C'est un garçon aux cheveux roux, avec des taches de rousseurs et de grandes oreilles<ref name="Animated Characters 188"/>.
Un personnage particulier, ni humain ni animal, a également un rôle important : la locomotive du train de cirque, baptisée Casey Junior. C'est l'une des rares machines à avoir une personnalité et aussi une voix, comme il est possible de le voir dans le film-documentaire Le Dragon récalcitrant sorti quelques mois avant Dumbo<ref name="Animated Characters 187"/>. Dans ce dernier, on assiste à une présentation des effets spéciaux sonores avec cette même locomotive tirant un train de fret<ref name="Animated Characters 181">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} John Grant, The Encyclopedia of Walt Disney's Animated Characters, Modèle:P..</ref>. Ward Kimball qui fut chargé de superviser l'animation de la locomotive, a également fait une ébauche conceptuelle sur un personnage supplémentaire qui serait le mécanicien du train, possédant les traits caricaturaux de Kimball lui-même<ref>Modèle:Lien web</ref>. Ce personnage n'a pas été retenu dans le film final, car l'idée était de démontrer que Casey Junior était une locomotive capable de se conduire toute seule.
Animation
Économies à tous les niveaux
L'animation du film n'était pas encore entamée en février 1940 mais lors d'une réunion de travail le 27 février, Walt Disney évoque ses doutes quant au « côté caricatural du film », principalement à cause des animateurs chargés du développement, Bill Tytla et Ferggy (Norman Fergusson)<ref name="Hollywood Cartoons 272">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Michael Barrier, Hollywood Cartoons, Modèle:P..</ref>. En mars 1940, Otto Englander prend la tête d'une équipe pour transformer l'histoire de Grant et Huemer en une série de sketches<ref name="Hollywood Cartoons 273">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Michael Barrier, Hollywood Cartoons, Modèle:P..</ref>. Mais en raison d'une réduction des coûts, à commencer par celui d'une sténographe, les comptes-rendus de la douzaine de réunions effectuées entre mai et décembre 1940 n'existent pas et n'offrent aucune information sur le développement de l'histoire de Dumbo<ref name="Hollywood Cartoons 273"/>,<ref name="Animated Man p177">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Michael Barrier, The Animated Man: A Life of Walt Disney, Modèle:P..</ref>. Lambert note aussi que les storyboards sont « plus enlevés et d'un format souvent plus petits », les « layouts des décors sont simplifiés », les « rendus d'ombre et de lumière moins élaborés » et le format de travail en 12 field (24,5x30 cm) au lieu de 16 field (30x39,5 cm)<ref name="Age d'or p136"/>.
La production du film en elle-même est courte comparée aux précédentes productions : Dumbo est réalisé en juste un an<ref name="Disney Way p150">Modèle:Ouvrage, Modèle:P.</ref>. Pierre Lambert indique que la pré-production a duré six mois, au lieu de deux ans en moyenne, et la production à peine plus d'une année<ref name="Age d'or p136"/>. Le film comprend plusieurs exemples de simplifications ou d'économies d'animation. Ainsi les ouvriers construisant le chapiteau, les musiciens et les employés du cirque n'ont pas de visage.
Franklin Thomas et Ollie Johnston explorent un exemple de simplification du scénario, dans la scène où Dumbo et Timothée boivent de l'alcool déversé par inadvertance par les clowns. Timothée tombe dans un bac contenant l'alcool et pour ne pas avoir à dessiner toutes les étapes de l'effet de cet alcool, il reste hors de vue du spectateur jusqu'à ce qu'il émerge du bac<ref name="Illusion of Life 371">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Frank Thomas et Ollie Johnston, Disney Animation : The Illusion of Life, Modèle:P.</ref>. Différents tests ont toutefois été réalisés par Fred Moore avant de prendre la décision de changer le scénario pour éviter de montrer cette évolution<ref name="Illusion of Life 372">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Frank Thomas et Ollie Johnston, Disney Animation : The Illusion of Life, Modèle:P.</ref>.
En avril 1941, afin d'assurer le financement des productions en cours, les studios Disney reçoivent une avance de Modèle:Unité de la part de RKO Pictures sur la distribution de Dumbo<ref name="Hollywood Cartoons 280">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Michael Barrier, Hollywood Cartoons, Modèle:P..</ref>.
Entre fin mai et septembre 1941, le studio subit deux événements importants mais qui ne semblent pas influencer directement la production du film. Christopher Finch évoque brièvement les faits dans Notre Ami Walt Disney<ref name="Notre ami Walt Disney 1re éd 1977 p 256">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Christopher Finch, Notre ami Walt Disney, Modèle:P..</ref>. Le 29 mai, trois jours après le licenciement d'Art Babbitt<ref>Biography of Bill Tytla par Eddie Bowers.</ref> débute la grève des studios Disney, 300 animateurs s'installent devant le studio et réclament une représentation syndicale et de meilleurs salaires. Modèle:Article détaillé
En raison de la grève, la production du film Bambi aurait été retardée de trois mois tandis que les syndicalistes quittaient le studio<ref name="Disney discourse 74">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Eric Loren Smoodin, Disney discourse, Modèle:P..</ref>. Le conflit à peine terminé, Walt Disney s'envole pour l'Amérique du Sud mi-août<ref name="DisneyAtoZ 2nd p 514">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Dave Smith, Disney A to Z: The Updated Official Encyclopedia, Modèle:P.</ref> pour une mission au caractère en partie diplomatique. Sébastien Roffat indique que de mai à septembre Walt Disney aurait été agent de renseignement ponctuel pour le FBI, dénonçant les grévistes communistes<ref name="Disney et France 56">Sébastien Roffat, Disney et la France, Modèle:P.</ref>, sans indiquer sa source.
À son retour, Disney achève la production de Dumbo dont la première a lieu le 23 octobre 1941 à New York<ref name="Animated Man p176"/>. Mais la situation financière du studio en novembre 1941, oblige le studio à réduire le nombre de ses employés à 530, licenciant près de 200 employés, soit moins de la moitié des employés présent début mai 1941<ref name="Animated Man p182">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Michael Barrier, The Animated Man: A Life of Walt Disney, Modèle:P..</ref>.
Le film aurait été bouclé dès l'automne 1941<ref name="Age d'or p137"/>. RKO aurait demandé à Disney d'allonger le film, ce qu'il refusa<ref name="Age d'or p137"/>,<ref name="Art of Animation p92"/>. Selon Bob Thomas et Pierre Lambert, ce refus a été motivé par deux raisons, la première « l'impossibilité d'étirer encore plus un scénario déjà très fragile », la seconde plus financière, car dix minutes de film supplémentaires auraient coûté un demi-million de dollars<ref name="Age d'or p137"/>,<ref name="Art of Animation p92"/>. Pour rappel, Walt pensait faire seulement un court métrage de 30 minutes selon Lambert<ref name="Age d'or p137"/>.
Une animation entre court et long métrage
Mark Langer déclare que le film comprend deux styles distinctifs d'animation : d'un côté, le style new-yorkais caractérisé par les Fleischer Studios, ici sous la forme du cauchemar des éléphants roses, et de l'autre le style moins « cartoon » de la côte ouest<ref name="Disney and Europe p178">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Robin Allan, Walt Disney and Europe, Modèle:P..</ref>, plus habituel des studios Disney. D'un avis assez proche, Lambert considère que le film possède dans son ensemble un « style très cartoon proche des courts métrages des années 1930 »<ref name="Age d'or p137"/>. Pour Barrier, le principal style artistique du film est la caricature<ref name="Animated Man p181">d{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Michael Barrier, The Animated Man: A Life of Walt Disney, Modèle:P..</ref>. John Hench récemment embauché par le studio travaille sur les décors<ref name="MagicKingdom p435">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Steven Watts, The Magic Kingdom, Modèle:P.</ref>.
À l'opposé, plus proche du long métrage, selon un critique cité par Leonard Maltin, le film fait un usage abondant des différents angles de caméra possibles, « plus que Citizen Kane (1941) »<ref name="Disney Films 3rd ed p52">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Leonard Maltin, [[Référence:The Disney Films (Leonard Maltin)#3rd Edition|The Disney Films: Modèle:3rd Edition]], Modèle:P.</ref>. Ainsi, la première apparition du personnage de Dumbo le présente depuis le dessous, le dessus ou le côté des éléphants présents, puis d'un côté du chapiteau et d'un autre, sans compter l'agitation qui gagne le cirque, la panique et la destruction du chapiteau, visibles eux aussi sous différents angles.
Koenig note quelques erreurs dans le film. Dans la scène de la pyramide des éléphants, Monsieur Loyal est entouré par huit éléphants adultes qui ne sont plus que sept lorsque la pyramide est achevée<ref name="Mouse Under Glass p54">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} David Koenig, Mouse Under Glass, Modèle:P.</ref>. De même, lorsque les cinq corbeaux chutent dans l'herbe, cinq sont visibles au sol alors que le chef survient peu après. Lorsqu'ils s'envolent à nouveau, le sixième à l'apparence proche du chef a disparu (ce fait aurait été relevé par Oliver Stone)<ref name="Mouse Under Glass p54"/>.
Mark I. Pinsky souligne que le film se déroule dans les quartiers d'hiver du cirque en Floride<ref name="Gospel Disney p40">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Mark I. Pinsky, The Gospel According to Disney, Modèle:P..</ref>, ce qui est visible durant la scène d'ouverture avec le « bombardement » de bébés. Cet élément est un fait véridique : de nombreux cirques américains au début du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle élisaient domicile en Floride durant les mois d'hiver, dont le célèbre Ringling Bros. and Barnum & Bailey Circus, installé à Sarasota en 1927<ref name="sarasotacircushistory">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} The Ringlings and Sarasota</ref>. John Ringling, l'un des cinq fondateurs, acheta une maison en 1912 dans cette ville avant d'en construire une plus à son image<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Ringling Museum History</ref>.
Musique
Modèle:Infobox Musique (œuvre)
La musique du film a été composée conjointement par Oliver Wallace et Frank Churchill, le premier ayant plus tôt travaillé sur les musiques des Mickey Mouse tandis que le second travaillait sur celles des Silly Symphonies.
Pour Dumbo, Wallace a composé les deux dernières chansons La Marche des éléphants (Modèle:Anglais) et Voir voler un éléphant (Modèle:Anglais) ainsi que la plupart des musiques additionnelles<ref name="cartoon music book p31">Modèle:Ouvrage, Modèle:P.</ref>.
Churchill a, lui, composé trois des principales chansons dont la berceuse Mon tout petit (Modèle:Anglais)<ref name="cartoon music book p31"/>.
Le film a gagné l'Oscar de la meilleure musique de film lors de la [[14e cérémonie des Oscars|Modèle:14e des Oscars]] (1942) et la chanson Mon tout petit (Modèle:Anglais) a été sélectionnée pour l'Oscar de la meilleure chanson originale.
- Voici le messager - Narrateur et chœur
- Le Train du bonheur (Casey Junior) - Chanteur
- La Livraison à Modèle:Mme Jumbo (Look Out for Mr Stork) - La Cigogne
- On doit dresser le chapiteau (Song of the Roustabouts) - Chœur
- Mon tout petit (Modèle:Anglais) - Modèle:Mme Jumbo
- La Marche des éléphants (Modèle:Anglais) - Chœur
- Voir voler un éléphant (Modèle:Anglais) - Les Corbeaux
Accueil
Lors de la première du film le Modèle:Date- au Broadway Theater de New York, Walt Disney a déclaré à propos de Dumbo<ref name="Animated Man p176"/> : « c'est la chose la plus spontanée que nous ayons jamais faite... Cela a commencé avec une petite idée et, alors que nous continuions à travailler dessus et à l'agrémenter, avant de nous en rendre compte, c'était un long métrage ».
Dans Disney Dossiers, Jeff Kurtti rapporte une anecdote sur le film : celui-ci devait faire la couverture du Time Magazine du Modèle:Date<ref name="Bambi 185">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Franklin Thomas & Ollie Johnston, Walt Disney's Bambi, Modèle:P.</ref> mais les priorités de la Seconde Guerre mondiale ont remplacé l'image de Dumbo par « le visage sévère du Général Douglas MacArthur »<ref name="Disney Dossiers 88"/>. Barrier évoque lui le début du mois de décembre : l'attaque de Pearl Harbor (7 décembre)<ref name="Animated Man p176"/> aurait repoussé la parution prévue au Modèle:Date<ref name="Animated Man p177"/>,<ref name="Bambi 185"/>. Selon Canemaker cet article de Time Magazine déclare que « la production du film s'est achevée sans Walt Disney », dépeint comme « un chef d'entreprise absent », ce qui l'aurait profondément affecté<ref name="Before Animation Begins 92">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} John Canemaker, Before the Animation Begins, Modèle:P..</ref>.
Un film court et économique à succès
Le coût de production de Dumbo est bien inférieur à ceux de Pinocchio et Fantasia. Selon les auteurs, il n'a coûté « que » Modèle:Unité (Barrier)<ref name="Animated Man p176"/>, Modèle:Unité (Thomas)<ref name="Art of Animation p92"/> ou Modèle:Unité (Grant et Smith)<ref name="Animated Characters 184"/>,<ref name="DisneyAtoZ 2nd p 173">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Dave Smith, Disney A to Z: The Updated Official Encyclopedia, Modèle:P.</ref>. D'après les souvenirs de Ward Kimball cité par Maltin, la somme est d'environ Modèle:Unité<ref name="Disney Films 3rd ed p50">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Leonard Maltin, [[Référence:The Disney Films (Leonard Maltin)#3rd Edition|The Disney Films: Modèle:3rd Edition]], Modèle:P.</ref>. Dave Smith associe ce faible coût au traitement rapide par le département animation en raison de l'histoire succincte et aux personnages « coupés ras » (clear cut)<ref name="DisneyAtoZ 2nd p 173"/>. Maltin cite Kimball qui évoque « un développement rapide sans erreur, sans scène réalisée puis coupée au montage comme dans Pinocchio, sans de nombreuses corrections ou modifications durant toute la production » et qu'avec « Dumbo, le dessin animé Disney atteint son zénith »<ref name="Disney Films 3rd ed p50"/>. Grant reprend cette citation et le contredit sur le fait d'atteindre un zénith mais accorde que « le film est l'un des meilleurs Disney de tous les temps, ce que confirme la connaissance du personnage par presque tous les enfants du monde occidental »<ref name="Animated Characters 185">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} John Grant, The Encyclopedia of Walt Disney's Animated Characters, Modèle:P..</ref>.
Avec seulement 64 minutes, Dumbo est le plus court des longs métrages d'animation de Disney<ref name="Disney Films 3rd ed p49"/>,<ref name="Age d'or p137"/> après Saludos Amigos. C'est aussi l'un des moins prétentieux mais il reste l'un des plus achevés graphiquement<ref name="Disney Films 3rd ed p49"/>. Le film rapporte lors de sa première exploitation Modèle:Unité<ref name="Animation et Propagande 259">Sébastien Roffat, Animation et Propagande, Modèle:P.</ref>.
Pour John Grant, le film Le Dragon récalcitrant est « pas cher et de piètre qualité » tandis que Dumbo est « pas cher mais brillant grâce à sa qualité artistique » mais il n'a pas « la richesse de Blanche-Neige, Pinocchio ou Bambi »<ref name="Animated Characters 185"/>. Il déclare que le film « est une charmante histoire et comme de nombreuses autres charmantes histoires, il est simple »<ref name="Animated Characters 185"/>. Lambert dit lui « charmant et merveilleusement animé »<ref name="Age d'or p137"/>.
Grant évoque la possibilité que le succès en termes de revenus viendrait du fait que « Walt, agacé par la grève des studios Disney entamée fin mai 1941 et donc dans les derniers mois de production de Dumbo, a été forcé de ne pas trop interférer dans la production et de ne pas demander à ses animateurs de refaire sans cesse les scènes qu'il n'appréciait pas »<ref name="Animated Characters 185"/>. Pour Michael Barrier, Dumbo a un avantage par rapport aux longs métrages précédents : il avait « besoin d'une animation moins élaborée des personnages et des effets »<ref name="Hollywood Cartoons 272"/>.
Michael Wilmington déclare que les clowns du films sont des « caricatures, méchantes, des animateurs du studios alors en grève réalisées par les non-grévistes - les briseurs de grève », ce que semble prouver la chanson entamée par les clowns We're gonna hit the big boss for a raise (« Nous allons réclamer au patron une augmentation » ou « On va taper le patron au portefeuille »), propos que contredit Art Babbitt<ref name="Animated Characters 185"/>, pourtant licencié le 26 mai 1941 pour ses activités syndicales, trois jours avant la grève<ref name="Bowers">Biographie de Bill Tytla par Eddie Bowers sur The Vladimir Tytla Page.</ref>.
Le film à travers les décennies
Le film était en compétition dans la catégorie « longs métrages » de la seconde édition du Festival de Cannes en 1947 et a obtenu un Grand Prix<ref>Palmarès du Festival de Cannes 1947 sur le site officiel.</ref>.
Le Modèle:Date, le film Pinocchio a été diffusé à la télévision dans l'émission Walt Disney Presents sur ABC<ref name="Disney Films 3rd ed p 357">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Leonard Maltin, [[Référence:The Disney Films (Leonard Maltin)#3rd Edition|The Disney Films : Modèle:3rd Edition]], Modèle:P..</ref>. Il ressort au cinéma à l'automne 1956 et a donné l'occasion à la toute nouvelle filiale Disneyland Records d'éditer des disques racontant l'histoire du film, rapidement suivis par ceux d'autres productions, dont Dumbo<ref name="Mouse Tracks 22">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Tim Hollis and Greg Ehrbar, Mouse Tracks : The Story of Walt Disney Records, Modèle:P.</ref>, ressorti au cinéma en 1959. Pour cette version, les voix des acteurs ont été réenregistrées, ce que confirme la voix un peu plus vieillie d'Edward Brophy, interprétant Timothée<ref name="Mouse Tracks 32"/>. Ces enregistrements ont été commercialisés aux États-Unis au prix de 1,98 USD au lieu des 4,98 USD habituels et sont devenus l'un des meilleurs succès du label, vendus sous le même format durant les deux décennies suivantes<ref name="Mouse Tracks 47">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Tim Hollis and Greg Ehrbar, Mouse Tracks : The Story of Walt Disney Records, Modèle:P.</ref>.
En 1963, Disney lance des versions comprenant un livre, contenant des décors à déplier, et un disque<ref name="Mouse Tracks 94">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Tim Hollis and Greg Ehrbar, Mouse Tracks: The Story of Walt Disney Records, Modèle:P.</ref> ; celle de Dumbo est publiée lors de la première vague cette même année<ref name="Mouse Tracks 70">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Tim Hollis and Greg Ehrbar, Mouse Tracks: The Story of Walt Disney Records, Modèle:P.</ref>. Dans les années 1960, les corbeaux du film ont été critiqués car ils seraient une caricature raciste de la population afro-américaine<ref name="Animation et Propagande 299">Sébastien Roffat, Animation et Propagande, Modèle:P.</ref>. Ces accusations ont été rejetées au fil des ans par des historiens, critiques, artistes, écrivains, universitaires, experts et autres personnalités au fil des ans (voir ci-dessous).
Dumbo est le premier long métrage d'animation de Disney à sortir en vidéo en juin 1981, mais en location seulement<ref name="DisneyAtoZ 2nd p 587">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Dave Smith, Disney A to Z: The Updated Official Encyclopedia, Modèle:P.</ref>. À cette occasion, un nouveau doublage français a été réalisé et édité en 1984<ref name="lesgrandsclassiques"/>. Le film a été à nouveau diffusé à la télévision dans Le Monde merveilleux de Disney le 17 septembre 1978, 18 novembre 1985, 14 septembre 1986 et 30 octobre 1988, les versions de 1985 et 1986 étant associée à Mickey et le Haricot magique et Lambert le lion peureux<ref name="DisneyTelevision27">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Bill Cotter, The Wonderful World of Disney Television - A Complete History, Modèle:P.</ref>.
Analyse
Steven Watts écrit que Blanche-Neige et les Sept Nains, Pinocchio, Fantasia, Dumbo et Bambi sont devenus un élément central et parfois adoré de l'héritage du studio en définissant un jalon créatif et en présentant une imbrication complexe d'éléments artistiques et de divertissements<ref name="MagicKingdom p83">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Steven Watts, The Magic Kingdom, Modèle:P.</ref>. Le film Dumbo n'est pas la première utilisation chez Disney d'un héros éléphant. Comme le fait remarquer John Canemaker<ref name="Before Animation Begins 99">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} John Canemaker, Before the Animation Begins, Modèle:P..</ref>, la Silly Symphony Elmer l'éléphant (1936) présente un pachyderme qui est la risée des animaux de la jungle à cause de ses oreilles mais surtout de sa trompe, jusqu'à ce que, à l'aide de celle-ci, il parvienne à sauver d'un incendie la jeune tigresse, dont il est amoureux, gagnant un baiser de la belle et le respect des autres animaux.
Pierre Lambert écrit que, malgré l'idée première de Walt Disney de réaliser un long métrage d'animation pour un budget réduit, il est peu intervenu personnellement dans la production de Dumbo pour d'autres raisons<ref name="Age d'or p136"/> que budgétaires. Toutefois pour Richard Shickel le film inaugure un principe repris plus tard dans Alice au pays des merveilles (1951) et Peter Pan (1953), celui d'un long métrage réalisé comme un court métrage<ref name="Disney Version 178">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Richard Schickel, The Disney Version, Modèle:P.</ref>. Après avoir accepté la production de Dumbo comme long métrage, Walt a dû faire face en effet, par ordre chronologique, à la grève des studios Disney (à partir de fin mai 1941<ref name="Bowers"/>), au voyage en Amérique Latine (à partir de mi-août 1941<ref name="DisneyAtoZ 2nd p 514"/>) et à l'entrée en guerre des États-Unis. On peut aussi parler de son implication dans la production de Bambi (1942) dont « il croyait davantage au succès » et « dont la réalisation était plus compliquée en raison de la difficulté à animer de façon réaliste des animaux »<ref name="Age d'or p136"/>.
Différentes lectures de l'œuvre
Pour Albert Hsu, Dumbo à l'instar de Bambi, mais à l'opposé de nombreuses productions Disney, ne possède pas de trame romantique<ref name="Hors-norme?">Modèle:Ouvrage, Modèle:P..</ref>, mettant en scène un couple prince-princesse ou d'autres variantes.
Par contre selon Michael Barrier, Dumbo possède des similitudes de thème avec certains des courts métrages réalisés plus tard par le studio, comme Lambert le lion peureux (1952) ou Goliath II (1960)<ref name="Animated Characters 184"/>. Comme ces derniers, Dumbo « touche une corde sensible » et « réussit plus efficacement que ces courts métrages dont la brièveté est le principal handicap »<ref name="Animated Characters 184"/>. Le film possède même un aspect mélancolique<ref name="lesgrandsclassiques"/> Barrier ajoute que le film évoque par sa clarté les courts métrages réalisés précédemment par Ben Sharpsteen<ref name="Animated Man p177"/> : Le Cirque de Mickey (1936), Le Déménagement de Mickey (1936), Mickey patine (1935).
Bob Thomas écrit que le film possède « une exubérance qui manque dans les précédents longs métrages d'animation » de Disney<ref name="Art of Animation p92"/>. En raison de sa localisation dans un cirque, le film présente « une explosion de couleurs sous la forme de grands flashs, une abondance de rouges, jaunes, verts qui auraient été trop choquants pour les yeux s'il n'y avait pas eu l'usage de contrastes »<ref name="Art of Animation p92"/>.
Douglas Brode voit une dimension homosexuelle du personnage<ref name="Multiculturalism & Mouse p252">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Douglas Brode, Multiculturalism and the Mouse : Race and Sex in Disney Entertainment, Modèle:P..</ref>, s'appuyant sur des éléments qu'il considère avoir un lien avec l'homosexualité : absence du père de Dumbo, entourage constitué d'éléphantes organisées en une structure matriarcale, numéro de clown où il est habillé en bébé qui le place dans le rôle très féminin de « fille à sauver d'un incendie »<ref name="Multiculturalism & Mouse p252"/>, soit de la classique « demoiselle en détresse » (« damsell in distress »).
Pour Steven Watts, le film est rapidement devenu célèbre pour son admirable simplicité et son grand cœur<ref name="MagicKingdom p68">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Steven Watts, The Magic Kingdom, Modèle:P.</ref>. Le film comporte la plupart des « valeurs sociales de Disney » et offre « une vision populiste », une « allégorie sociale et politique de l'Amérique à l'époque de la dépression »<ref name="MagicKingdom p90">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Steven Watts, The Magic Kingdom, Modèle:P.</ref>.
Mais Siegfried Kracauer écrit en décembre 1941, que le film Dumbo, comme les précédents longs métrages de Disney, emmène le monde du dessin animé dans une direction où les gags ne sont plus présents et où les éléments subversifs disparaissent, avec pour conséquence le conformisme<ref name="Hollywood flatlands 200">Modèle:Ouvrage, Modèle:P.</ref>. Cette critique semble vouloir contredire les avis des spécialistes de l'animation qui trouvent, eux, que le film possède un style plus proche des dessins animés de l'école new-yorkaise<ref name="Disney and Europe p178"/>, plus « cartoon »<ref name="Age d'or p137"/> ou caricaturale<ref name="Animated Man p181"/> (voir ci-dessus).
Ainsi la morale du film est, semble-t-il, que « Dumbo au lieu de voler avec sa mère vers un paradis inconnu, travaille pour un salaire de star dans le même cirque où sa mère était battue »<ref name="Hollywood flatlands 200"/>. Kracauer écrit même en 1942 que « Dumbo a trahi l'essence anarchique du dessin animé »<ref name="Hollywood flatlands 201">Esther Leslie, Hollywood Flatlands: Animation, Critical Theory and the Avant-garde, Modèle:P.</ref>.
Selon Pierre Lambert, « l'une des qualités principales de Dumbo réside dans l'équilibre entre émotion, humour et action », qui en font « un film accompli »<ref name="Age d'or p137"/>.
Amour maternel, optimisme social et religion
C'est justement sur l'émotion que plusieurs auteurs orientent l'étude de Dumbo : émotion à propos des sentiments maternels de Modèle:Mme Jumbo, émotion du jeune Dumbo, morale positive de l'histoire et même sa portée à l'époque. Après la jalousie de la marâtre dans Blanche-Neige puis l'amour paternel dans Pinocchio, Disney aborde dans Dumbo l'amour maternel<ref name="Gospel Disney p40"/>. Mark I. Pinsky note que le film comporte de nombreux messages d'amour et pas seulement maternel.
Pour Ollie Johnston et Frank Thomas, l'une des scènes les plus poignantes est celle animée par Bill Tytla où Dumbo rend visite à sa mère emprisonnée, les deux éléphants ne peuvent se voir mais peuvent se toucher avec leurs trompes<ref name="Illusion of Life 497">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Frank Thomas et Ollie Johnston, Disney Animation : The Illusion of Life, Modèle:P.</ref>. Cette scène comporte « tant d'amour dans chaque mouvement » et « les sentiments de l'artiste sont si authentiques que personne ne rit, personne ne s'interroge »<ref name="Illusion of Life 499">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Frank Thomas et Ollie Johnston, Disney Animation : The Illusion of Life, Modèle:P.</ref>.
D'autres images d'amour, de protection ou d'attention maternelle sont également présentes<ref name="Gospel Disney p41">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Mark I. Pinsky, The Gospel According to Disney, Modèle:P..</ref> : protection contre les médisances des quatre éléphantes, contre les humains, scène du bain, chanson baptisant Dumbo, etc. Un autre élément prouvant l'importance de l'amour maternel est l'emprisonnement de Modèle:Mme Jumbo qui serait dû à son cœur brisé, bien plus qu'à une folie destructrice<ref name="Gospel Disney p42">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Mark I. Pinsky, The Gospel According to Disney, Modèle:P..</ref> ou aux barreaux de sa cage.
Pinsky traite dans son ouvrage The Gospel According to Disney de la religion chez Disney. Citant l'animateur Mark Matheis, Pinsky fait un parallèle entre la scène où Skinny, doté à sa manière de grandes oreilles, persécute Dumbo et la Bible (plus précisément l'Évangile selon Jean 8:7<ref group="n">Modèle:Réf Bible</ref>) : « Que celui de vous qui est sans péché jette le premier la pierre contre elle. » Pinsky fait aussi un parallèle entre le film et les propos du télévangéliste américain Robert H. Schuller, qui déclarait que les Chrétiens « transforment vos cicatrices en étoiles » : Dumbo utilise sa différence pour sauver sa mère<ref name="Gospel Disney p42"/>. Avec l'aide de Timothée, il cherche à réussir un numéro de cirque et y arrive après plusieurs tentatives infructueuses<ref name="Gospel Disney p42"/>.
Un autre message à connotation religieuse est celui de l'universalité, présenté par la livraison des bébés par les cigognes avec le même respect pour les parents quelle que soit la nationalité, classe ou espèce ; un second message est que tous les bébés sont attendus, désirés et aimés de leur mère<ref name="Gospel Disney p40"/>. Malgré l'angoisse de Modèle:Mme Jumbo, la cigogne lit la note d'expédition « Direct depuis le ciel, haut par ici, voici un bébé pour vous à aimer ».
Pour Johnston et Thomas, les seuls vrais « méchant(e)s » du film sont les oreilles de Dumbo<ref name="Disney Villain 82">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Frank Thomas et Ollie Johnston, The Disney Villain, Modèle:P..</ref>. Monsieur Loyal est sans imagination et incapable de trouver un rôle dans ses numéros pour Dumbo, les clowns sont surtout préoccupés par leurs propres problèmes... Le héros du film est « une victime sans méchant clairement défini à combattre », « dans un monde pas vraiment hostile mais plutôt égoïste » où une grandeur d'âme aide à s'en sortir<ref name="Disney Villain 82"/>.
Steven Watts développe cette notion de message optimiste dans un monde difficile. Il considère que le film propose au public de l'époque « une foi optimiste dont le triomphe est attendu par le désavantagé persistant » et il cite un article du Evening Times de Minneapolis : « le film offre une vision réaliste de ce à quoi nous ressemblons réellement... le visage derrière le masque »<ref name="MagicKingdom p91">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Steven Watts, The Magic Kingdom, Modèle:P.</ref>. L'Evening Times conclut que la pensée finale de Dumbo est que « les gens sont essentiellement bons », que le film « prêche la sympathie et non la dérision pour les ratés de la Nature »<ref name="MagicKingdom p91"/>. Il va plus loin en écrivant que la vision sociale des Mickey Mouse, des Trois Petits Cochons et de Dumbo sont cathartiques pour le public de masse américain qui durant la Grande dépression souffrait de privations économique et sociale<ref name="MagicKingdom p100">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Steven Watts, The Magic Kingdom, Modèle:P.</ref>. Steven Watts rappelle que l'un des thèmes récurrents des longs métrages des années 1940, Pinocchio, Dumbo et Bambi est l'enfant orphelin ou isolé qui cherche la stabilité dans un milieu dangereux<ref name="MagicKingdom p326">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Steven Watts, The Magic Kingdom, Modèle:P.</ref>.
Controverse raciale
En restant dans l'optique contemporaine du film, il est nécessaire de rappeler, comme évoqué ci-dessus, que la scène des corbeaux a fait l'objet à partir des années 1960 de nombreuses controverses à connotation raciale à commencer par Richard Schickel en 1968. Schickel écrit que les corbeaux sont « clairement des caricatures de noirs<ref name="Disney Version 265">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Richard Schickel, The Disney Version, Modèle:P. : Modèle:Citation</ref>. » Cette scène serait « une caricature raciste de la population afro-américaine »<ref name="Animation et Propagande 299"/>, « un cas complexe de construction raciste »<ref name="MagicKingdom p279">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Steven Watts, The Magic Kingdom, Modèle:P.</ref>.
Le choix des corbeaux (« crow » en anglais) et leur représentation en personnages insoumis, bons vivants et moqueurs et empathiques, sympathiques et compatissants renvoient et s'oppose également au personnage fictif de Jim Crow, qui fut régulièrement mis en scène au long du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle pour moquer les manières supposées de la population noire et qui donna son nom aux lois Jim Crow organisant la ségrégation raciale dans le sud des États-Unis<ref name="DisneyRetouche">Modèle:Lien web.</ref>. Ils peuvent aussi évoquer la mouvance zoot. Richard Sickel affirme ainsi « qu'il y a des moments désagréables dans le film ; les corbeaux qui apprennent à voler à Dumbo sont des caricatures de nègres trop évidentes »<ref name="Animated Characters 188"/>. La version française reprend la version anglophone en utilisant des voix aux accents africains, sauf dans la chanson Voir voler un éléphant.
Mark Pinsky rappelle que les détracteurs de la thèse raciste, en particulier Leonard Maltin et Michael Wilmington du Chicago Tribune sont des auteurs blancs<ref name="Gospel Disney p43">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Mark I. Pinsky, The Gospel According to Disney, Modèle:P..</ref>. Alex Wainer cite lui aussi ces deux auteurs dans un article sur les stéréotypes raciaux chez Disney<ref name="Reversal of Roles">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lien web</ref>. Wainer considère que d'après les stéréotypes définis par Donald Bogle dans Toms, Coons, Mulattoes, Mammies and Bucks: An Interpretative History of Blacks in Films<ref>Modèle:Ouvrage, Modèle:Pp.3-18.</ref>, les corbeaux sont à rapprocher du type coon décrit ainsi<ref name="Reversal of Roles"/>,<ref>Modèle:Lien web</ref> Modèle:Citation Ils permettent par leur proximité de marginaliser les personnages de Timothé et Dumbo mais aussi de provoquer le sermon de la souris sur la déchéance et la situation de Dumbo<ref name="Reversal of Roles"/>.
Pour Maltin, la controverse est « injustifiée » : les « corbeaux sont noirs mais ce sont des personnages de couleur noire, pas des stéréotypes de noirs » (afro-américains), « sans dialogue dénigrant » ou évocation à l'Oncle Tom<ref name="Disney Films 3rd ed p52"/>. Ward Kimball a déclaré en 1986 dans une interview à Michael Barrier que cette personnification était « due à l'époque » et « sans méchanceté »<ref name="Gospel Disney p44">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Mark I. Pinsky, The Gospel According to Disney, Modèle:P..</ref>.
Pour Steven Watts, les corbeaux sont des caricatures afro-américaines mais après une entrée en matière où ils se moquent de Dumbo, ils deviennent par la suite sympathiques, presque amis avec lui et l'aident à apprendre à voler<ref name="MagicKingdom p90"/>. C'est même l'une de leurs plumes qui permet à l'éléphant de croire en la possibilité de voler<ref name="MagicKingdom p90"/>. John Canemaker précise que les chansons des corbeaux ont été interprétées par un chœur afro-américain, le Hall Johnson Choir<ref name="Gospel Disney p44"/>.
John Grant a déclaré que Modèle:Citation.
En 2017, Whoopi Goldberg a exprimé le souhait que les personnages corbeaux soient davantage commercialisés par Disney, "parce que ces corbeaux chantent la chanson du Dumbo que tout le monde se souvient." En 2019, Floyd Norman, le premier animateur afro-américain embauché à Walt Disney Productions dans les années 1950, a défendu les corbeaux dans un article intitulé Black Crows and Other PC Nonsense<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Les éléphants roses, une séquence à part
La séquence des éléphants roses est pour Maltin « d'une autre manière, un joyeux remue-ménage faisant tourner la tête », « l'une des meilleures choses jamais réalisées par le studio Disney... des années en avance sur son temps »<ref name="Disney Films 3rd ed p52"/>. La séquence a été dirigée par Norman Ferguson et animée par Karl Van Leuren et Hicks Lokey d'après une mise en scène de Ken O'Connor et sur une musique composée par Oliver Wallace<ref name="Age d'or p137"/>.
L'idée de base est simple. Dumbo boit une forte dose d'alcool et sous cet effet entre dans une « fantaisie surréaliste de dessins, espaces, couleurs, lumières et situations comiques »<ref name="Disney Films 3rd ed p52"/>. La séquence regroupe plusieurs scènes qui vont à l'encontre des standards de Disney, comme l'indique Mark Langer<ref name="Disney and Europe p178"/>.
Maurice Charney écrit que « toutes les règles usuelles du réalisme Disney sont balayées : les éléphants marchent sur le bord de l'écran, les visages se métamorphosent rapidement, et la couleur devient une source abstraite de plaisir visuel »<ref name="Charney">Modèle:Ouvrage, Modèle:P.</ref>. Johnston et Thomas indiquent que la scène « a fait appel à beaucoup plus d'inventivité de la part des animateurs » et que « peu importait si l'image était particulière ou impossible à l'écran ; elle devait simplement être convaincante et conserver la folie complète du rêve de l'éléphant »<ref name="Illusion of Life 522">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Frank Thomas et Ollie Johnston, Disney Animation : The Illusion of Life, Modèle:P.</ref>. Ils ajoutent que « au lieu de déplacer les éléphants en termes de personnalités convaincantes, l'emphase permettait aux animateurs de surprendre le public avec des actions qui vont au-delà de l'expérience de chacun »<ref name="Illusion of Life 522"/>.
La séquence de la Marche des éléphants est l'une des rares incursions du surréalisme dans la tradition réaliste de Disney »<ref name="Charney"/>. Jerry Beck la place en qualité juste après celle de Bumble Boogie dans Mélodie Cocktail (1948)<ref name="animated movie guide165">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Jerry Beck, The animated movie guide, Modèle:P..</ref>. D'autres tentatives d'abstraction visuelle ont toutefois existé chez Disney, principalement le tableau musical Toccata et Fugue en ré mineur de Fantasia, basé sur l'œuvre du réalisateur allemand Oskar Fischinger<ref name="Il était une fois Walt Disney p121">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Robin Allan, Il était une fois Walt Disney : Aux sources de l'art des studios, Modèle:P..</ref>. Robin Allan écrit que « les éléments surréalistes de cette séquence annoncent les liens que Disney nouera plus tard avec Salvador Dalí »<ref name="Il était une fois Walt Disney p121"/>. Pour Douglas Brode, cette séquence est à classer avec Alice au pays des merveilles (1951) parmi les bases de la mouvance hippie, comme prélude et peut-être même source d'inspiration du groupe Merry Pranksters<ref name="Brode Woodstock">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Douglas Brode, From Walt to Woodstock, Modèle:P.</ref>.
Plusieurs animateurs débutants ont travaillé sur le film mais ne sont crédités que post-mortem comme Milton Quon<ref name="THR">Modèle:Lien web</ref>. Plusieurs des artistes qui ont travaillé sur La Marche des éléphants étaient les plus jeunes des studios Disney et sont, après le film, partis travailler pour United Productions of America, le plus grand studio d'animation des années 1950<ref name="Illusion of Life 522"/>.
L'effet Dumbo
Le film Dumbo est aussi à l'origine d'un concept en psychologie énoncé par Ernesto Spinelli. Dans Practising Existential Psychotherapy: The Relational World, il évoque un « effet Dumbo » : l'accomplissement d'une chose est d'abord considérée comme infaisable mais, à la suite d'une auto-persuasion sous-tendue par un artefact qui disparaît par la suite (ici une plume magique), l'action persiste<ref name="Spinelli93">Modèle:Ouvrage, Modèle:P..</ref>.
Pour Spinelli, cet effet est une allégorie du travail et des éléments du travail des psychothérapeutes<ref name="Spinelli93"/>. Toutefois, il indique que la psychothérapie dans son ensemble ne doit pas être vue comme l'application d'un effet Dumbo mais que le praticien doit être convaincu des possibilités d'une « plume magique » pour établir un schéma rigide particulier dans un schéma qui ne le serait pas<ref name="Spinelli93"/>.
Adaptations et produits dérivés
Cinéma et télévision
- Le cauchemar de Winnie l'ourson dans Winnie l'ourson dans le vent (1968) avec les éfélants et les nouïfes est selon David Koenig un hommage et une reprise du concept<ref name="Mouse Under Glass p55">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} David Koenig, Mouse Under Glass, Modèle:P.</ref>.
- Une séquence du film apparaît dans 1941 (1979) de Steven Spielberg, dans lequel « un général se laisse émouvoir par les gambades en rose et bleu de l'éléphant »<ref name="Age d'or p137"/>. Freddy Buache associe à tort cette scène au film Sugarland Express (1974) dans son ouvrage Le Cinéma Américain II (1971-1983)<ref name="Cinéma Américain II">Modèle:Ouvrage, Modèle:P..</ref> ;
- Dumbo's Circus (1985-1988), série américaine avec des personnages costumés et dont la musique a été composée par le duo Willio & Phillio (Will Ryan et Phil Baron)<ref name="Mouse Tracks 163">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Tim Hollis and Greg Ehrbar, Mouse Tracks: The Story of Walt Disney Records, Modèle:P.</ref> ;
- Dans Qui veut la peau de Roger Rabbit (1988), Dumbo apparaît d'abord comme employé des studios Maroon Cartoon, où il est précisé « qu'il travaille pour des cacahuètes », avant de réapparaître dans la scène finale, Casey Junior apparaît la première fois qu'Eddie Valiant retourne dans Toontown et comme le confirment les bonus du DVD, les corbeaux musiciens derrière Jessica Rabbit lors de son spectacle sont ceux du film malgré leurs costumes de jazzman.
- Dans le film 1 001 Pattes (1998) de Pixar, le train des insectes du cirque s'appelle Casey Jr Cookies ;
- Dans le film Kuzco 2 : King Kronk (2005), la suite de Kuzco, l'empereur mégalo (2000), Kronk possède dans sa nouvelle maison un train miniature complet de Casey Junior, avec les wagons à l'échelle.
- Un film, adapté du dessin animé de 1941 et mêlant prises de vue réelles et images de synthèse, sortira en 2019. Colin Farrell, Michael Keaton, Danny DeVito et Eva Green seront crédités au générique, ainsi que le réalisateur Tim Burton<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Bandes dessinées
Poursuivant la tradition entamée avec Blanche-Neige, les studios Disney ont publié dans la presse l'histoire basée sur le film avant sa sortie officielle, sous la forme d'un livre de 39 pages de trois bandes par page illustré par Irving Tripp et nommé Dumbo l'éléphant volant (Dumbo of the Circus)<ref>Modèle:CodeINDUCKS.</ref>.
Une série de bandes dessinées centrée sur le personnage de Dumbo a été aussi publiée à partir de 1945 avec entre autres :
- Dumbo a des ennuis (octobre 1945), scénario et dessins de Carl Buettner, avec les Sept nains<ref>Modèle:CodeINDUCKS.</ref>
- The Circus Mystery (1947), scénario de Chase Craig, dessins de Ralph Heimdahl<ref>Modèle:CodeINDUCKS.</ref>
- Sky Voyage (juin 1949), dessins de Tony Strobl<ref>Modèle:CodeINDUCKS.</ref>
- Dumbo courrier aérien (juin 1949), dessins de Tony Strobl<ref>Modèle:CodeINDUCKS.</ref> avec l'avion Pedro (1942).
- Dumbo est musicien (juin 1949), dessins de Don Gunn<ref>Modèle:CodeINDUCKS.</ref> avec les personnages des Trois Petits Cochons (1933).
Parcs d'attractions
Dans les parcs Disney, Dumbo est présent sous la forme :
- d'une attraction intitulée Dumbo the Flying Elephant à Disneyland, au Magic Kingdom de Walt Disney World Resort, à Tokyo Disneyland, au Parc Disneyland de Disneyland Paris et à Hong Kong Disneyland.
- L'attraction de Disneyland a ouvert le Modèle:Date, un mois après le parc<ref name="DisneyAtoZ 2nd p 173"/>. Elle comprenait 10 éléphants et était située juste derrière le carrousel de Fantasyland. Elle a été reproduite au Magic Kingdom en 1971 et à Tokyo Disneyland en 1983<ref name="DisneyAtoZ 2nd p 173"/>. Lors de la rénovation du Fantasyland de Disneyland en 1983, l'attraction a été déplacée plus au nord<ref name="DisneyAtoZ 2nd p 173"/>. En 1991, une nouvelle version avec 16 éléphants a été développée pour Disneyland Paris ouvert en 1992<ref name="Magic Kingdom Imagineer's-Eye Tour 92">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} The Imagineers, The Magic Kingdom At Walt Disney World: An Imagineer's-Eye Tour, Modèle:P.</ref>. Cette version a été dupliquée au Magic Kingdom en 1993 et à Disneyland en 1994<ref name="DisneyAtoZ 2nd p 173"/>.
- d'une attraction intitulée Casey Jr Circus Train à Disneyland ou Casey Jr., le petit train du cirque au Parc Disneyland.
- La version de Disneyland a ouvert le Modèle:Date<ref name="DisneyAtoZ 2nd p 93">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Dave Smith, Disney A to Z: The Updated Official Encyclopedia, Modèle:P.</ref> et celle du Parc Disneyland en avril 1994<ref name="DisneyAtoZ 2nd p 435">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Dave Smith, Disney A to Z: The Updated Official Encyclopedia, Modèle:P.</ref>.
Dans les années 1970, un projet de zone baptisée Dumbo's Circus avait été conçu pour le parc Disneyland de Californie mais jamais construit<ref name="Mouse Under Glass p55"/>. Elle devait présenter un cirque avec Dumbo et des personnages comiques comme un numéro d'acrobate par Dingo, un ballet avec Hyacinthe Hippo de Fantasia<ref name="Mouse Under Glass p55"/>, etc.
-
Version originale du manège à Tokyo Disneyland.
Jeux vidéo
Dumbo apparaît aussi dans Kingdom Hearts ; quand Sora l'enfourche, il devient invincible et peut voler (Dumbo peut aussi lancer de l'eau sur ses ennemis).
Titre en différentes langues
Voici le nom complet du film dans différentes langues. La plupart des titres ont été renommés par la suite simplement Dumbo. Modèle:Début de colonnes
- Allemand : Dumbo, der fliegende Elefant
- Anglais : Dumbo, the Flying Elephant
- Chinois : 小飛象 (Xiǎo fēi Xiàng : « Le Petit Éléphant volant »)
- Danois : Dumbo, den Flyvende Elefant
- Espagnol : Dumbo, el Elefantito Volador
- Espéranto : Dumbo, la fluganta elefanto
- Finnois : Dumbo - Lentävä Elefantti
- Français : Dumbo, l'éléphant volant
- Géorgien: ამბო
- Grec : Ντάμπο το ελεφαντάκι (Dámbo to elefandáki)
- Hébreu : דמבו הפיל המעופף (Dambo Epyl emtsopan)
- Islandais : Dúmbó
- Italien : Dumbo, l'elefante volante
- Japonais : ダンボ (Danbo)
- Néerlandais : Dombo
- Norvégien : Dumbo, den Flyvende Elefanten
- Polonais : Dumbo
- Portugais : Dumbo
- Russe : Дамбо (Dambo)
- Serbe : Дамбо (Dambo)
- Suédois : Dumbo (réédité en Dumbo - den flygande elefanten)
Modèle:Fin de colonnes
Notes et références
- Notes
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- Références
Annexes
Bibliographie
Liens externes
- Dumbo sur Ultimate Disney
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