Pascal Paoli

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Modèle:Sources à lier Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Personnalité militaire Pascal Paoli (en corse et en italien, Pasquale Paoli<ref group="n">Ou Pasquale de' Paoli ou Pasquale Paoli.</ref>) (Morosaglia, Modèle:Date de naissance<ref name="PP">« Pascal Paoli, père de la Patrie corse - Esprit des Lumières ».</ref>,<ref name="M">« Le Musée de Morosaglia » Modèle:Pdf.</ref> – Londres, Modèle:Date de décès) est un homme politique, philosophe et général corse.

La guerre d'indépendance de la Corse (1729-1743) et la République corse (1755-1769) fondent une large partie de l'identité corse d'aujourd'hui. Pascal Paoli est l'une des figures les plus représentatives de cette période.

Contraint de suivre son père Giacinto en exil à l'âge de 15 ans, il part pour Naples avec lui (1739). Il retourne en Corse vers 1753 et prend la tête de l'insurrection. La République corse est proclamée en novembre 1755 et il en devient le général<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Les armées du roi de France finissent par prendre l'île après l'ultime bataille en 1769 et il part alors en exil en Angleterre. Séduit par la Révolution française, il se rallie à la France et revient en Corse en 1790 où il devient président du conseil général. Mais il se brouille avec Convention en 1793 et crée un éphémère Royaume de Corse qui transforme l'île en dominion britannique. Mal récompensé par l'Angleterre, il doit retourner à Londres où il finit sa vie en exil.

Sa personnalité et son action intéressent bien au-delà des seuls Corses ou des historiens. Son fort attachement à son île natale et à sa culture font de lui une figure inscrite dans son temps et un homme des Lumières qui a tissé des relations d'amitié ou épistolaires à travers toute l'Europe. Personnalité complexe, Pascal Paoli fut successivement général de l'insurrection corse, chef de la République Corse indépendante, exilé, dirigeant de l'Île pour la Monarchie puis pour la République française, et finalement sujet britannique.

Biographie

Filippu Antone Pasquale, fils de Giacinto Paoli et de Dionisia Valentini, naît dans le hameau dit « a Stretta » du village de Morosaglia, dans une Corse alors sous domination génoise. Dans ses jeunes années, il étudie au couvent des observantins de Rostino.

Action politique et exil napolitain de son père

Sa mère corse, Dionisia Valentini, avait été initialement mariée à un cousin Valentini. Compromis dans une rixe, Giacinto s'était exilé hors de Corse. En 1710, après sept ans d’absence, Giacinto a réussi à faire casser le mariage et a ainsi pu épouser la future mère de Pascal, qui n’avait pas eu d’enfants<ref>Michel Vergé-Franceschi, « Pascal Paoli, un Corse des Lumières », Cahiers de la Méditerranée, lire en ligne.</ref>.

La tentative d'arrestation de Giacinto Paoli le Modèle:Date-, marque le départ de la seconde insurrection contre la république de Gênes. Les 26 et Modèle:Date-, il est d'abord élu général de la nation, titre qu'il partage à partir du Modèle:Date- suivant avec Luigi Giafferi, principal dirigeant de la première insurrection et revenu de son exil. En Modèle:Date-, il participe à la fondation du royaume indépendant de Corse et à l'élection de Théodore de Neuhoff au titre de roi des Corses. Après le départ de Théodore, Giacinto Paoli assure la régence du royaume aux côtés de Luigi Giafferi et de Luca d'Ornano.

Bien qu'il ait pris ses distances avec Théodore et se soit déclaré opposé à son retour auprès du comte de Boissieux, commandant du corps expéditionnaire français venu remettre la Corse sous l'autorité de Gênes, Giacinto Paoli finit par rejoindre le mouvement qui s'oppose aux troupes françaises auxquelles il tente de résister aux côtés de Luigi Giafferi.

La campagne menée par le marquis de Maillebois, successeur du comte de Boissieux, défait les troupes du royaume indépendant de Corse dans le Nord de la Corse. Les chefs acceptent de mettre bas les armes et de quitter la Corse. Le Modèle:Date-, Giacinto Paoli s'embarque à la Padullela pour Porto Longone, d'où il regagne Naples dont le roi lui accorde non seulement l'exil mais encore le titre et la pension de général de brigade. Il emmène avec lui le plus jeune de ses fils, Pascal, âgé de Modèle:Nobr.

Jeunesse cosmopolite et études

Fichier:Portrait de Pasquale Paoli par Joseph Chabord (1820).jpg
Portrait du général Paoli en 1820. Peinture par Joseph Chabord.

Par l'intermédiaire de Neuhoff, les Paoli seront mis en relation avec les franc-maçons<ref name="Franceschi">Michel Vergé-Franceschi, op. cit.</ref>. C'est aussi en Italie, et plus particulièrement à Naples, que Paoli recevra une partie de sa formation.

Il est élève à l'Académie royale d'artillerie de Naples et devient cadet dans les troupes corses du royaume de Naples. C'est au sein du Real Corsica commandé par le colonel Simone de Fabiani que naquit la profonde inimitié qu'entretinrent les Paoli et les Fabiani au cours du reste du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref>Cette inimitié prit fin par une alliance, à Monticello, entre Leonetti, neveu du général de la nation corse, et Felicina de Fabiani.</ref>. Il commence par la suite une carrière dans le régiment Real Farnese et porte un regard attentif dans le même temps sur les événements qui se déroulent en Corse et la révolte d'une partie de la paysannerie appuyée sur les notables contre le pouvoir génois.

Durant cette période, il suit l'enseignement d'Antonio Genovesi, titulaire de la première chaire européenne d'économie politique, qui, humaniste, place au premier plan de la légitimité du pouvoir l'intérêt du peuple et prône la séparation du spirituel et du temporel. En économie, Antonio Genovesi insiste sur le commerce international comme source de richesse et valorise en particulier le travail, conceptions qui seront plus tard appliquées par Paoli.

Le jeune Paoli est aussi un grand lecteur de Montesquieu, dont il se fait expédier De l'esprit des lois par son père, et des penseurs libéraux britanniques de l'époque. Il fait également preuve de curiosité scientifique.

Le généralat

Fichier:Antoine de Marcenay de Ghuy - Le Général Paoli.jpg
Le général Paoli. Gravure par Antoine de Marcenay de Ghuy.

Lors de la consulte qui se réunit au couvent Saint-François de Caccia le Modèle:Date, il est appelé par les principaux chefs corses révoltés contre Gênes.

La guerre que la république de Gênes continuait de mener contre la Corse était à son apogée, et les représentants de la nation allaient délibérer sur les chefs qu'ils devaient nommer pour guider le pays dans cette lutte. Paoli se rendit à l'Assemblée comme député de Morosaglia pour prendre la tête de l'insurrection pour l'indépendance de la Corse. Il y fut élu ce même Modèle:Date- général en chef de la Nation corse. Mariu Emanuellu Matra, à la tête d'un parti important dans les pieve de Fiumorbu, Castellu, Rogna, Alisgiani, Serra et Verde, qui aspirait également au généralat, s'y oppose et propose sa candidature. Au cours d'une consulte qui se tient au couvent Saint-Antoine de Casabianca les 13, 14 et 15 juillet suivants, l'élection de Paoli est confirmée le 14. Le lendemain de son élection, il est proclamé général en chef de la nation et général du « royaume de Corse ». Paoli reçoit la nouvelle chez lui à Morosaglia, où il avait préféré demeurer, s'abstenant de participer à la consulte pour laisser aux députés la liberté de parlementer hors de sa présence.

Écarté par la consulte, Mariu Emanuellu Matra se fait proclamer général à Alisgiani le Modèle:Date. Avec un corps de partisans, il marche contre Paoli.

Le Modèle:Date, accompagné de peu de troupes, il est surpris dans le Bozio par Matra. Il se réfugie dans le couvent d'Alandu. Le Modèle:Date, alors que les hommes de Matra forcent l'entrée du couvent, Clemente Paoli arrive au secours de son frère et oblige les assaillants à se retirer. Mariu Emanuellu Matra est tué<ref name="A.D. Monti ADECEC 1979">Antoine Dominique Monti, La grande révolte des Corses contre Gênes 1729-1769, ADECEC, 1979.</ref>.

En même temps, Paoli met en œuvre un plan réfléchi de modernisation de l'île en lui donnant une constitution (constitution corse)<ref group="n">La constitution de la Corse est écrite, autour du Général, par des juristes insulaires. Un projet de constitution, dû à Rousseau, ne fut finalement pas retenu, parce que paraissant trop loin des réalités insulaires de l'époque.</ref>, adoptée en 1755 au couvent de Caccia et retouchée à plusieurs reprises par la suite. Synthèse de traditions institutionnelles locales et des différents statuts que Gênes a appliqués à la Corse, l'acte constitutionnel y affirme la souveraineté populaire dans le préambule et reconnaît le droit de vote aux personnes de plus de 25 ans<ref name="Di Pasquale">Jean-Claude Di Pasquale, Les Fils de la liberté : les fils de Pasquale Paoli, Édilivre, 2007, 426 pages, Modèle:P., Modèle:ISBN.</ref>, dont les femmes (veuves ou célibataires)<ref>Lucien Felli, « La renaissance du Paolisme ». M. Bartoli, Pasquale Paoli, père de la patrie corse, Albatros, 1974, Modèle:P. : « Il est un point où le caractère précurseur des institutions paolines est particulièrement accusé, c'est celui du suffrage en ce qu'il était entendu de manière très large. Il prévoyait en effet le vote des femmes qui, à l'époque, ne votaient pas en France. »</ref>, chargées d'élire, au niveau des consultes communales, les délégués de la Diète, qui détient le pouvoir législatif et élit elle-même un conseil d'État présidé par le général en chef, et un syndic chargé de veiller au bon fonctionnement de l'administration et de contrôler les magistrats<ref name="Di Pasquale"/>. Cette constitution est la première constitution au monde à accorder le droit de vote aux femmes<ref>Modèle:Article</ref>.

Il s'agit d'une « démocratie de notables » pour Pierre Antonetti, d'une « dictature de salut public tempérée par l'influence des notables » pour Fernand Ettori, de l'œuvre « d'un homme d'action plus que d'un législateur » pour Francis Pomponi : le vote est en fait réservé aux seuls chefs de famille dans les communautés villageoises ; le suffrage universel est remplacé en 1764 par le suffrage indirect ; la souveraineté populaire est contrebalancée par les prérogatives de Paoli, qui peut convoquer aux séances de la Diète des personnes non élues et réunir des consultes particuliers ; l'institution du généralat à vie restreint le système démocratique ; la Diète n'est réunie qu'une à deux fois par an pour des durées très courtes (deux à trois jours) ; au sein de cette Diète siègent, à côté des élus, des membres de droit: ecclésiastiques, anciens magistrats, frères et fils de ceux qui sont « morts pour la patrie » et « patriotes zélés et éclairés » ; un droit de veto suspensif est reconnu en 1764 au conseil d'État sur les décisions de la Diète ; les principali dominent la vie publique et concentrent la réalité du pouvoir (podestats, pères du commun, conseillers d'État, juges, etc.). Par ailleurs, en raison des importants pouvoirs détenus par le conseil d'État et Paoli en matière de justice, la séparation entre exécutif et judiciaire laisse la place à une confusion<ref name="Di Pasquale"/>.

Toutefois la Corse apparaît alors, aux yeux des philosophes, notamment Rousseau et Voltaire<ref group="n">Jean-Jacques Rousseau, Du contrat social, 1762, chapitre 10 livre II : Modèle:Citation</ref>, comme le premier État démocratique de l'Europe des Lumières et Paoli comme un « despote éclairé ». Le philosophe milanais Giuseppe Gorani, l’un des plus chauds partisans de la liberté en Italie, vient collaborer avec lui à la cause de l’indépendance<ref name=trec>Modèle:Lien web.</ref>.

Sur le plan économique, Paoli introduit dès 1756 la pomme de terre en Corse, fonde L'Île-Rousse (1758-1765) dans le but de concurrencer les présides génois d’Algajola et de Calvi, et fait battre monnaie à l’effigie de la nation corse à Murato (1762).

Une « imprimerie nationale » est créée à Campoloro où sont publiés les Ragguagli dell’Isola di Corsica, sorte de Modèle:Page h. Il crée une marine de guerre et fait de Corte la capitale de la Nation corse où siège le gouvernement. Il bat une monnaie saine, et interdit la vendetta.

Annonce du suprême Conseil général du royaume de Corse, aux très affectionnés peuples de la Nation.

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Négociations entre Gênes et la France, la guerre de Corse

Fichier:Pasquale Paoli.jpg
Portrait de Paoli par Edward Joy Morris, 1855.

Le royaume de France, désirant, pour des raisons stratégiques renforcer sa position en Méditerranée, trouve l’opportunité politique de s’implanter en Corse lorsque la république de Gênes, chassée de Corse et criblée de dettes, s'adresse à Louis XV.

Aux termes du traité de Versailles, signé le Modèle:Date, la France prête deux millions de livres à Gênes, qui donne en garantie la Corse, sur laquelle le doge n'exerce plus qu'une autorité nominale.

Ayant eu connaissance du traité de Versailles, Paoli réunit une consulte le Modèle:Date- à Corte, à l'occasion de laquelle il déclare : Modèle:Citation

Bien décidés à défendre leur indépendance, les forces paolistes remportent plusieurs victoires face aux troupes françaises, la plus célèbre étant celle de Borgo le Modèle:Date-, où le corps français (Modèle:Unité) doit battre en retraite devant les Modèle:Unité de Paoli. Cependant, fortes de quelque Modèle:Nombre, les troupes de Modèle:Louis XV remportent une victoire décisive le Modèle:Date- à Ponte Novu.

Les troupes corses mises en déroute, Paoli, contraint à l’exil, quitte la Corse. Il est successivement reçu par le grand-duc de Toscane, par l'Empereur, le stathouder des Pays-Bas, avant d'être reçu et accueilli par le roi de Grande-Bretagne le Modèle:Date-.

Discours du général Paoli 1768

Modèle:Trop de citations Modèle:Citation bloc

Premier exil et retour en Corse

Paoli part en exil avec 500 ou 600 de ses partisans. Embarqué à destination de la Grande-Bretagne, il se fait acclamer à son passage par ses admirateurs d'Italie et de Grande-Bretagne, en passant par l'Autriche ou encore les Pays-Bas. Son combat est en effet devenu célèbre à travers l'Europe grâce au récit de voyage du Britannique James Boswell, An account of Corsica: the journal of a tour to that island and memoirs of Pascal Paoli (1768).

Après un exil de vingt ans, il se rallie à la Révolution française (voir décret de novembre 1789). Rappelé en 1790 dans sa patrie, son voyage de Paris en Corse est une véritable marche triomphale ; il est accueilli en particulier par Lafayette. Il est reçu le Modèle:Date par l'Assemblée nationale puis, le 26, par le club des Jacobins alors présidé par Robespierre, qui l'admet à l'unanimité en son sein<ref>Gérard Walter, Maximilien de Robespierre, Gallimard, 1989, Modèle:P.142-143.</ref>. Louis XVI le nomme commandant de l'île. Il débarque le Modèle:Date à Macinaggio pour son retour en Corse, où il est accueilli triomphalement par la population. Le Modèle:Date, il est promu au grade de lieutenant général.

Cependant, les relations entre Paoli et la Convention se ternissent, notamment à la suite de l'échec de l'expédition de Sardaigne et les manigances de Pozzo di Borgo, homme lige de Paoli<ref>Max Gallo, Napoléon, Modèle:T. : Le Chant de départ, Robert Laffont, 1997.</ref>. Il contrôle de plus en plus le directoire de Corse et met des hommes qui lui sont proches.

Fichier:Paoli.png
Portrait de Pascal Paoli par Richard Cosway.

La légende actuelle décrit Paoli comme hostile à la France, ce qui est désormais contredit Modèle:Refnec. Paoli était opposé au royaume de France qui ne respectait pas les libertés de ses sujets. De 1790 à 1793, il trouve que les droits accordés au peuple par la Révolution française ressemblent grandement à ses principes, mais il trouve que la Révolution se dévoie et prend un tournant extrême. La loge des francs-maçons de Bastia est dévastée. Il écrira alors : Modèle:Citation. Alors, il va songer à faire sortir la Corse de cette folie meurtrière en regardant discretement du côté d’une monarchie parlementaire, l’Angleterre, où il compte des amis francs-maçons. À la suite de la défection de Dumouriez, la Convention ordonne le Modèle:Date l'arrestation de Paoli, dont le pouvoir était contesté et les tractations avec l'Angleterre suspectées, et le déclare « traître à la République française. »

En réponse, Paoli enclenche une épuration des opposants à son autorité (notamment la famille Bonaparte) et prend le contrôle d'une grande partie de l'île. Une Consulte générale se réunit à Corte le Modèle:Date, de l'aspect démocratique de laquelle on peut douter (des partisans de Paoli ont empêché les opposants de venir voter). Entièrement entre ses mains, celle-ci l'élève au rang de Babbu di a Patria (« Père de la Patrie »), et ses représentants jurent fidélité au roi de Grande-Bretagne et à la constitution que ce prince a offerte, qui établit un Parlement et un vice-roi. Le rapprochement avec la Grande-Bretagne s'accélère pour chasser les partisans de la Terreur en Corse et fonder un royaume anglo-corse. Paoli s'adresse officiellement à la Grande-Bretagne dont le gouvernement, saisissant avec empressement une semblable occasion d'augmenter ses possessions, envoie aussitôt dans la Méditerranée une flotte sous le commandement de l'amiral Hood, avec ordre de s'emparer de la Corse. Les forces françaises qui se trouvent dans l'île sont en trop petit nombre et trop désorganisées par les purges révolutionnaires pour pouvoir résister longtemps. Les villes maritimes ont beaucoup à souffrir. Calvi surtout se fait remarquer par sa résistance à l'occupation anglaise et est entièrement ruinée. Paoli use de tout son pouvoir pour imposer le passage de l'île sous domination britannique. L'ambition personnelle le motive également.

Le Royaume anglo-corse et le second exil

Fichier:Buste Pasquale Paoli.jpg
Cénotaphe de Pascal Paoli
à l'abbaye de Westminster.

Écarté par les Britanniques du titre de vice-roi, Paoli, mécontent de leur conduite, se retire à Monticello. Toutefois, ses ennemis jugeant plus prudent de se débarrasser d'hommes dont l'influence est encore assez grande pour faire perdre aux Britanniques tout ce qu'il leur a donné, le vice-roi, Sir Gilbert Elliot, demande à son gouvernement de le rappeler en Grande-Bretagne.

Il quitte la Corse avec regret, mais résigné, et retourne à Londres pour un exil définitif, où il meurt le Modèle:Date, à l'âge de 81 ans. Il avait écrit qu'il voulait faire venir en France les petits-enfants de ses sœurs, élevés en Toscane : Modèle:Citation

Cet homme dont la vie privée est mal connue laisse, par son testament, une somme importante pour fonder à Corte une université, et à Morosaglia une École primaire supérieure.

Le mythe de Paoli, Babbu di a Patria (« Père de la Patrie »), est encore très vivant et présent dans l'île, dans une bonne frange de la population. Son corps a initialement reposé au cimetière de St Pancras Old Church à Londres, jusqu'au transfert de ses cendres dans son village natal de Morosaglia, à l'initiative de Tito Franceschini-Pietri, son lointain neveu, secrétaire particulier de Napoléon III. Un buste a été placé dans l'abbaye de Westminster.

Élection posthume

En mars 1838 deux candidats aux élections législatives de Corse, Joseph Antoine Limperani et Xavier de Casabianca, sont en concurrence. Leurs électeurs sont peu nombreux car le suffrage est alors censitaire, se sont trouvés à égalité avec le même nombre de suffrages. Pour gagner du temps attendant quelques élécteurs retardataires ils font voter tous deux au Modèle:2e tour pour Pascal Paoli, mort en 1807. Le défunt est élu ce qui laisse du temps pour de nouvelles élections. Mais le geste avait aussi un caractère car l'ensemble de la classe politique corse était indigné par la non création d'une Université à Corte malgré le legs du Général.

À Paris l'artifice a fait scandale, la Chambre des députés s'estime bafouée, le gouvernement s'émeut, la presse se déchaine contre les mœurs électorales insulaires. Néanmoins en Modèle:Date-, après invalidation du scrutin, Limperani est élu et l'affaire est oubliée<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Hommages divers

Fichier:Corsica Pasquale Paoli Tomba Morosaglia.jpg
Pierre tombale de Pascal Paoli dans la chapelle érigée au sein de sa maison natale. L'inscription est en italien, langue officielle de la Corse indépendante et toujours en usage dans les actes d'État-Civil en Corse jusqu'en 1859.

Dans l'imaginaire collectif il est le compère de Grossu Minutu et l'ami de Zampaglinu.

L'université de Corse, qu'il avait fondée sous le généralat en 1765, fermée par l'armée de Louis XV en 1769 et rouverte en 1981, porte son nom. Il y avait eu au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle une école Paoli à Corte, fondée et financée par son héritage.

Aux États-Unis, les Fils de la Liberté se disaient inspirés par Paoli et son combat contre le despotisme. Ebenezer McIntosh, l'un des chefs des Fils de la Liberté, baptisa son fils Paschal Paoli McIntosh en son honneur. En 1768, le rédacteur en chef du New York Journal décrivit Paoli comme Modèle:Citation.

Aujourd'hui, pas moins de cinq communes américaines portent le nom de « Paoli ». Notamment en Pennsylvanie, où la ville doit son nom à la « General Paoli's Tavern », un point de rencontre des Fils de la Liberté, dans l'Indiana, le Wisconsin, l'Oklahoma et le Colorado.

C'est ainsi que, lors de la guerre d'indépendance des États-Unis, une bataille a opposé l'armée continentale des insurgents aux troupes britanniques à Paoli (Pennsylvanie) en septembre 1777<ref>Thomas J. McGuire, Battle of Paoli, Stackpole Books, 2006, 270 pages, Modèle:ISBN. Ce fut une victoire britannique</ref>. Aujourd'hui la ville a Modèle:Nombre.

Le Modèle:Date, dans le cadre des commémorations du bicentenaire de la mort de Paoli, le cinéaste Magà Ettori organise au Sénat, sous l'égide du Ministère de la Culture et de la Communication, un colloque intitulé « Paoli, un homme des lumières ».

Enfin, en 2003, un des plus imposants navires mixtes de la SNCM a été baptisé du nom de Pascal Paoli.

En 2005 le groupe corse L'Arcusgi a créé la chanson L'arcusgi di Pasquale.

En 2016, le groupe Voce Ventu créé la chanson O Generale.

Notes et références

Notes

Modèle:Références

Références

<references />

Source partielle

Modèle:Mullié

Voir aussi

Modèle:Autres projets

Bibliographie

  • Petru Antoni, Par forza o par amore ! « Da a Pax Romana à Ponte Novu », Éditions Albiana/CCU, Collection Arcubalenu, Modèle:Date-, 236 pages, Modèle:ISBN.
  • Petru Antoni, Corse De la Pax Romana à Pascal Paoli, Paris, L'Harmattan 2009, 252 pages, collection Roman historique. Préface de Jacques Thiers (traduction française de Par Forza o par Amore) Modèle:ISBN.
  • Daniel Arnaud, La Corse et l'idée républicaine, Paris, L'Harmattan, 2006.
  • Marie-Thérèse Avon-Soletti, La Corse de Pascal Paoli: Essai sur la Constitution de la Corse, 2 vol., Marge, 1999, 1200 pages Modèle:ISBN.
  • M. Bartoli, Pasquale Paoli, Corse des Lumières, DCL Éditions, 1999 (dernière édition).
  • Francis Beretti, Pascal Paoli et l'image de la Corse au dix-huitième siècle: le témoignage des voyageurs britanniques, Voltaire Foundation at the Taylor Institution, 1988, 393. Modèle:ISBN.
  • Madeleine & Jean-Yves Coppolani, Essai de présentation de pensée politique de Pascal Paoli à l'époque de la révolution française, travaux et recherches de la faculté de droit et des sciences économiques de l'université de Nice, Faculté de droit et des sciences économiques, 1978.
  • Pasquale Constanzo, Costituzione della Corsica 1755. Testo a fronte, Macerata, Liberlibri, coll. Il monitore Costituzionale 7, 2008.
  • Matthieu Fontana, La constitution du généralat de Pascal Paoli en Corse, 1755-1769, Bonvalot-Jouve éditeur, Paris, 1907 (lire en ligne)
  • Eugène F.-X. Gherardi, Pasquale Paoli : Portraits. Évocations littéraires et représentations historiques ({{#switch: e
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   Modèle:S mini-{{#ifeq: -|-| – | - }}Modèle:S mini- siècle
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   Modèle:S mini-{{#ifeq: e|-| – | e }}Modèle:S mini- siècleXIX

}}s), Ajaccio, Albiana, 2007.

  • Antoine-Marie Graziani, Pascal Paoli, Père de la patrie corse, Tallandier, Paris, 2002.
  • Jean-Baptiste Marchini, Pasquale Paoli, correspondance (1755-1769), la Corse : État, nation, histoire, Serre, 1985.
  • Georges Oberti, Pasquale de Paoli, Éditions Pasquale de Paoli, 1990.
  • Pascal Paoli, Pascal Paoli à Maria Cosway: lettres et documents, 1782-1803, présentation de Francis Beretti, Voltaire Foundation, 2003, 248Modèle:Nb p.
  • Francis Pallenti, Pascal Paoli, ou, La leçon d'un « citoyen du ciel », Albiana, 2004, 106Modèle:Nb p., Modèle:ISBN.
  • Michel Vergé-Franceschi, Paoli, un Corse des Lumières, Fayard, Paris, 2005.
  • Paul-Michel Villa, L'Autre vie de Pascal Paoli, Alain Piazzola, Ajaccio, 1999.
  • Michel Vincentelli, Un Agent secret de la république de Gênes: Pasquale Paoli, Pensée universelle, 1976, 245Modèle:Nb p.
  • François Quastana, Victor Monnier (éd.), Paoli, la Révolution Corse et les Lumières, Actes du colloque international organisé à Genève, le Modèle:Date-, Ajaccio, Alain Piazzola, Genève, Schulthess, 2008.
  • René Santoni, L’Œuvre posthume de Pascal Paoli, Paris, éditions René Santoni, 2013.
  • Michel Vergé-Franceschi, Paoli, un Corse des Lumières, Librairie Arthème Fayard, Paris, 2005 Modèle:ISBN
  • Michel Vergé-Franceschi, Paoli, un Corse des Lumières, dans Cahiers de la Méditerranée, 2006, Modèle:N° (lire en ligne)

Romans

  • Marie-Paule Dolovici, Pasquale Paoli et la fille de l'aube, Editions Le Bord de l'eau, 2017. Ouvrage de fiction sur la vie amoureuse de Paoli.
  • Francesco Domenico Guerrazzi, Pascal Paoli ou la Défaite de Ponte Novu, Editions Albiana, 2012. Histoire romancée de toute cette période.

Biographie en bande dessinée

Filmographie

  • 2008 : Et maintenant monsieur Paoli ? de Magà Ettori – France 3 Corse (avec Jean-Francois Rémi, Lionel Tavera, Jean-Michel Ropers, Jean-François Peronne, Philippe Ambrosini).
  • 2015 : Le moyen-métrage Les Exilés de Rinatu Frassati raconte l'histoire d'un jeune soldat français qui part à la rencontre de Paoli pour lui remettre une mysterieuse lettre.

Pièce de théâtre

  • 2007 : L'Héritage de Pasquale Paoli, pièce de Magà Ettori, est interprété à l'occasion du bicentenaire de la mort de Paoli, par Jean-François Remy (Comédie-Française). Reportage France 3.

Comédie musicale

  • 2008 : La Révolution corse de Magà Ettori (avant-première nationale au Casino de Paris). Livret et mise en scène de Magà Ettori - Musique de Patrice Bernardini – Interprètes : Patrice Bernardini, Jacky Micaelli, Antoine Ciosi, Voce Isulane, Maryse Nicolaï, Michèle Sammarcelli, Évelyne Ferri, Mathieu Maestrini, Larenza Ceccaldi, Tony Sampieri. – TF1 Journal de 13h.

Articles connexes

Liens externes

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