Égide

{{#ifeq:||Un article de Ziki, l'encyclopédie libre.|Une page de Ziki, l'encyclopédie libre.}}

Modèle:Voir homonymes

Fichier:Athena aigis Cdm Paris 254.jpg
Athéna portant l'égide frangée de serpents, hydrie attique à figures noires, v. 540 av. J.-C., Cabinet des médailles de la BNF.
Fichier:Monument aux Morts de Court-Saint-Étienne 19.JPG
La Victoire portant l'égide sur le monument aux Morts de Court-Saint-Étienne.
Fichier:Athena, musée d'Athène.jpg
représentation d'Athena maniant l'Egide. Musée de l'Acropole - Athènes

Dans la mythologie grecque, l’égide (en Modèle:Lang-grc / Modèle:Lang) est une arme merveilleuse détenue par Athéna, offensive autant que défensive, symbole de la puissance protectrice souveraine et qui fait d'Athéna une grande divinité protectrice des cités et des héros.

Mythe

Description

Il n'est pas facile de comprendre en quoi elle consiste exactement chez les poètes épiques. Son étymologie naturelle (aigís signifie également « peau de chèvre »<ref>Modèle:DicChan, s.v. Modèle:Grec ancien, p. 30b.</ref>) incline à faire penser qu'il s'agit d'un bouclier recouvert d'une peau de chèvre<ref>G. S. Kirk, The Iliad: a Commentary, Cambridge University Press, vol. 1, Modèle:P., note aux vers II, 446-451.</ref>. Elle est évoquée à plusieurs reprises dans l’Iliade, où l'épithète principale de Zeus est Modèle:Grec ancien / Modèle:Lang, qui signifie, dans le Grand Bailly<ref>Éd. 2015, p. 39.</ref>, « qui tient ou secoue l'égide » et que les philologues interprètent comme « Porte-Égide »<ref>Ken Dowden, Zeus, Routledge, 2006, Modèle:P..</ref>. On a pu suggérer qu’aigi- désignait à l'origine plutôt un oiseau, qui dans certaines traditions germaniques ou lituaniennes accompagne le dieu de la foudre<ref>M.L. West, The East Face of Helicon: West Asiatic Elements in Greek Poetry and Myth, Clarendon Press, 1997, Modèle:P..</ref>.

L'égide est l'œuvre d'Héphaïstos<ref>Modèle:Méta-modèle source (V, 308-310).</ref> — ou, chez Hésiode, de Métis, pour sa fille Athéna<ref>Fragment 343 MW, cité par Modèle:Gantz EGM, Modèle:P..</ref>. Au chant II (v. 446-449), Homère la décrit ainsi :

Modèle:Citation bloc Au chant V (v. 738-742), la représentation diffère sensiblement :

Modèle:Citation bloc

Les commentateurs tardifs y voient la peau de la chèvre Amalthée, nourrice de Zeus<ref>L'idée est d'abord suggérée dans l'épitomé des Katasterismoi (13), puis mentionnée explicitement chez Modèle:HygAst (II, 13, 4).</ref>. À la mort d'Amalthée, Zeus aurait en effet pris sa peau pour en revêtir son égide.

Euripide propose une étymologie curieuse : selon lui, l'égide est une cuirasse revêtue de la peau de la Gorgone tuée par Athéna pendant la Gigantomachie<ref>Modèle:EurIon (986-996).</ref>. L'égide porterait ce nom parce qu'Athéna se serait « ruée » (Modèle:Grec ancien, du verbe Modèle:Grec ancien / Modèle:Lang) au combat. Il semble cependant qu'il s'agisse davantage d'un jeu de mots que d'une véritable étymologie. Des traditions lient plus étroitement l'égide à Athéna : dans l'une, il s'agit de la peau du géant Pallas, vaincu lors de la Gigantomachie et écorché par Athéna<ref>Modèle:Méta-modèle source (I, 6, 1-2) et Modèle:Méta-modèle source (III, 23).</ref> ; dans l'autre, il s'agit toujours de la peau de Pallas, qui serait le père d'Athéna, et que celle-ci aurait tué et écorché<ref>Modèle:CléPro (II, 28, 2).</ref>.

Bien qu'il s'agisse dans les épopées du principal attribut de Zeus, celui-ci n'est que rarement représenté avec l'égide dans les œuvres d'art. À partir de l'époque classique, l'égide est considérée comme une sorte de cuirasse ornée d'une peau de chèvre et jetée sur les épaules d'Athéna, également appelée gorgonéion. Chez Eschyle<ref>Modèle:EscEum (403-404).</ref>, l'égide semble consister seulement en une peau de chèvre, puisqu'Athéna peut la tendre devant elle comme une voile, pour être portée par les vents. Dans un de ses ouvrages<ref>Modèle:Ouvrage</ref>, l'historienne Pauline Schmitt-Pantel la décrit comme « une tunique faite de la peau écaillée d’un dragon » « bordée d’une frange de serpents » et « sur laquelle est fixée la tête de la Gorgone Méduse ».

Théophraste parle d'un Aigis dans son Histoire des Plantes (III, IX 1-3), en parlant du sexe des arbres : "car c'est le pin femelle qui comporte ce que l'on appelle l'aigis, c'est-à-dire le cœur de l'arbre, la raison pour laquelle elle est moins résineuse, moins imbibé de poix, plus lisse et d'un grain plus droit. Cette aigis se trouve dans les plus gros arbres, quand, comme ils sont tombés, la partie extérieure blanche s'est décomposée ; quand celui-ci a été arraché et le noyau laissé, on le découpe à la hache ; et c'est d'une bonne couleur avec des fibres fines<ref>Modèle:Ouvrage</ref>."

Fonction

Fichier:Hope-Farnese Athena Louvre Ma331 n2.jpg
Athéna du type Hope-Farnèse portant l'égide, copie romaine d'un original du Modèle:Lien siècle av JCModèle:Vérification siècle, musée du Louvre.

En secouant l'égide, Zeus déclenche le tonnerre et les éclairs, semant ainsi la terreur parmi les mortels :

Modèle:Citation bloc

De même, l'égide présidera à la destruction de Troie :

Modèle:Citation bloc

Il la prête occasionnellement à Athéna<ref>Iliade (II, 446-449 ; XVIII, 204-208 ; XXI, 400-401) et Modèle:Méta-modèle source (XXII, 297).</ref> mais aussi à Apollon. Lorsqu'elle est armée de l'égide, Athéna s'emploie plutôt à encourager qu'à terrifier : ainsi, c'est l'égide à la main qu'elle incite au combat les Achéens rassemblés près des nefs<ref>Iliade (II, 446-454).</ref>, ou qu'elle donne courage à Héraclès alors qu'il va combattre Cycnos<ref>Modèle:Méta-modèle source (343-344).</ref>. Elle en couvre également Achille alors que celui-ci s'en va effrayer les Troyens et permettra aux Grecs de récupérer le corps de Patrocle<ref>Iliade (XVIII, 203-204).</ref>. Apollon s'en sert pour mettre en déroute les Achéens<ref>Iliade (XV, 229-230 et 318-322).</ref> et pour protéger le corps d'Hector<ref>Iliade (XXIV, 20).</ref>.

Le pseudo-Apollodore associe l'égide à la légende du Palladium. Alors que la jeune Athéna s'entraîne avec la naïade Pallas, Zeus interpose son égide pour protéger sa fille. Effrayée, Pallas ne peut détourner le coup d'Athéna, qui la tue. La déesse sculpte alors une statue de bois à son image et y fixe l'égide : c'est le Palladium<ref>Modèle:Méta-modèle source (III, 12, 3).</ref>.

Origine

Calvert Watkins<ref>Modèle:Article.</ref> soutient que l'égide grecque est un emprunt à la littérature hittite, dans laquelle il est souvent fait allusion à un sac en peau de mouton ou de chèvre qui contient des allégories du bien-être (voir Mythe de Télipinu).

L'Encyclopédie berbère considère qu'il est probable que le nom grec dérive de la racine pan-berbère Γ ϒ Δ (chèvre)<ref>G. Camps et S. Chaker, « Égide », in Encyclopédie berbère, 17 | Douiret – Eropaei [En ligne], mis en ligne le 01 juin 2011, consulté le 21 décembre 2016 [1]</ref>.

Modèle:...

Symbole

L'égide est restée, dans l’Antiquité, le symbole de l’invulnérabilité garantie par la protection des dieux. Les empereurs romains sont ainsi souvent représentés avec une amulette placée sur la poitrine, miniature du bouclier orné de la tête de Méduse.

De nos jours, dans le langage courant, l'égide désigne un soutien, une protection voire un rempart, notamment dans l'expression « sous l'égide de » . Modèle:Citation bloc

En histoire de l'art, on appelle « égide » un emblème composé de la tête et du collier d'une divinité, très courant en Égypte antique.

Dans l'United States Navy, les croiseurs de la classe Ticonderoga et les destroyers de la classe Arleigh Burke sont équipés d'un système de défense appelé Aegis (« Égide » en anglais).

En France, la médaille de la protection militaire du territoire comporte une agrafe « égide », destinée à récompenser les militaires qui participent de manière effective, sur le territoire national, à la protection des emprises militaires, des bâtiments publics de l’État, des organisations internationales et des missions diplomatiques et consulaires, depuis le Modèle:Date-<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Notes

Modèle:Références

Voir aussi

Modèle:Autres projets

Modèle:Palette Modèle:Portail