Affaire Romand
Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Affaire criminelle
L'affaire Romand est une affaire criminelle française. Elle implique Jean-Claude Romand, qui a menti à ses proches pendant dix-huit ans sur ses activités en se prétendant médecin et chercheur. Le Modèle:Date, alors qu'il est à court de ressources financières et que son épouse est sur le point de découvrir la vérité, il la tue, ainsi que ses enfants, avant d'aller assassiner ses parents. Condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, il est libéré sous conditions le Modèle:Date-, en situation de liberté conditionnelle, sous surveillance, à l'abbaye de Fontgombault (Indre), jusqu'à l'année 2022, où il quitte l'abbaye pour un village de la même région.
Biographie
Modèle:Infobox Criminel Fils unique d'Aimé Romand, un régisseur-forestier et fermier jurassien, et d'Anne-Marie, mère au foyer<ref name="francesoir">Modèle:Lien web.</ref>, Jean-Claude Romand naît le Modèle:Date à Lons-le-Saunier.
Élève studieux, il passe avec succès le baccalauréat en Modèle:Date- avec un an d'avance. Il entame l'année préparatoire au concours des Eaux et forêts dans le lycée du Parc à Lyon, mais abandonne à la suite d'un bizutage qu'il ne supporte pas. Il reprend l'année suivante, en 1972, des études de médecine, toujours à Lyon, mais ne dépasse pas le stade de la deuxième année. Il ne s’est pas présenté à l’examen pour des raisons inconnues, mais fait croire à ses proches qu'il réussit avec succès tous les ans. La supercherie fonctionne. Il continue d'assister aux cours les premières années, se montre pour les examens dans le hall d'entrée, n'entre pas, et à la sortie, et affirme avoir décroché le diplôme de médecine. En réalité, il se réinscrit douze fois (de 1975 à 1986) en seconde année de médecine et s'invente un cancer pour justifier qu'il n'est plus en cours<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, auprès de ses parents et sa femme. En 1980, il a épousé Florence Crolet, pharmacienne qui effectue des remplacements à l’officine locale. Ils ont une fille, Caroline, puis un fils, Antoine. Ils habitent route Bellevue, à Prévessin-Moëns dans l'Ain.
Plongée dans le mensonge
Sans travail, Romand berne sa famille et ses amis durant des années en se disant médecin et chercheur à l'INSERM puis à l'Organisation mondiale de la santé (OMS), à Genève<ref>Modèle:Article.</ref>. Exemple paroxystique de mythomanie, il parvient à donner le change en lisant des ouvrages spécialisés pendant ses heures de désœuvrement. Convié avec son épouse à un dîner chez un ami médecin, Romand se retrouve à discuter avec un autre convive, cardiologue de profession, sur des sujets médicaux assez spécialisés. À la fin de la soirée, après le départ du couple, le praticien aurait parlé de Jean-Claude Romand à son hôte en ces termes : Modèle:Citation
Il vit des sommes d'argent qu'il a escroquées au fil des ans dans son cercle de relations (parents, beaux-parents, maîtresse) sous prétexte de placements en Suisse Modèle:Incise et rembourse les uns avec les sommes empruntées aux autres, selon le principe dit de cavalerie<ref name="francesoir"/>. Alors qu'il prétendait assister à des congrès internationaux de médecine au Japon et aux États-Unis, il passe des journées entières sur des parkings d'autoroute, près du lac Léman.
Les faits et l'enquête
Le samedi Modèle:Date dans la chambre conjugale, Jean-Claude Romand tue son épouse Florence à l'aide d'un rouleau à pâtisserie, puis, dans leur chambre, Caroline, âgée de sept ans, et Antoine, cinq ans, par des balles de carabine .22 Long Rifle équipée d'un silencieux, tirées à l’arrière du crâne<ref name="lexpress">Modèle:Article</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref name="1.">Modèle:Ouvrage</ref>. Après la tuerie, il range la maison, relève le courrier, sort en ville acheter des journaux, puis regarde la télévision<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
Le jour même, après avoir déjeuné chez ses parents, dans leur maison de Clairvaux-les-Lacs dans le Jura, il les tue, ainsi que leur chien labrador, toujours avec sa carabine et de dos<ref name="1." />. Il reprend sa voiture pour aller à Paris et passer la soirée avec son ancienne maîtresse, Chantal Delalande ; il a promis de l'emmener dîner chez son prétendu ami Bernard Kouchner, près de la forêt de Fontainebleau. Il feint de ne pas retrouver le chemin, s'arrête dans une clairière de la forêt et tente de la tuer en l'aspergeant de gaz lacrymogène et en l'étranglant, mais devant ses supplications, il l'épargne et la ramène chez elle<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Enfin il rentre chez lui après lui avoir fait promettre de ne rien dire à personne, prétextant souffrir d'une tumeur cérébrale qui affecte son comportement<ref name="France Tv">Modèle:Lien web</ref>.
Dans la soirée de ce même samedi, vers 22 heures, il asperge d'essence le grenier, les lits de ses enfants et le corps de son épouse<ref>« Jean-Claude Romand fait le “docteur” en prison », article d'Isabelle Horlans publié le 25 janvier 2013 dans France-Soir.</ref>. Après s'être mis en pyjama et avoir avalé des barbituriques périmés depuis dix ans, il allume l'incendie à quatre heures du matin. Le feu éclate à l'heure où passent les éboueurs, ce qui permet aux pompiers de le sauver. Les pompiers retrouvent les corps des enfants et de leur mère à l'étage dans leurs chambres respectives, imbibés d'essence<ref>« Cinq vies rayées pour effacer une double vie », article de David Dufresne publié le 26 juin 1996 dans Libération.</ref>,<ref>L'affaire Jean-Claude Romand.</ref>.
Puis, dans la chambre du couple, Romand est retrouvé inconscient. Alors qu'il est transporté à l'hôpital de Genève, il est victime d'une erreur médicale et se retrouve plongé dans un coma profond<ref name="France Tv"/>. Les gendarmes découvrent dans sa BMW de location un message manuscrit : Modèle:Citation
L'enquête montre rapidement que Jean-Claude Romand n'est pas l'homme que décrivent ses proches.
Il semble qu'au moment des faits, ses proches étaient sur le point de découvrir la vérité à son sujet, sa femme ne comprenant pas qu'elle ne puisse pas l'appeler directement dans son bureau de l'OMS, et un ami ayant découvert que son nom ne figurait pas sur la liste des fonctionnaires de l'organisation. De plus, ses ressources se sont progressivement épuisées et son ancienne maîtresse, Chantal Delalande, dentiste divorcée qui a vendu son cabinet et lui a confié 900 000 francs français (200 000 euros de 2021), réclame son argent. Acculé, pris à son propre piège, il ne trouve pour seule échappatoire que l'assassinat<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Par ailleurs, quelques années auparavant, Jean-Claude Romand est le seul témoin de la mort de son beau-père, Pierre Crolet, le Modèle:Date-. Pierre Crolet fait une chute mortelle dans l'escalier de sa maison, quelques jours après avoir demandé le remboursement d'une partie de son placement financier. Lorsque les secouristes arrivent sur les lieux, ils affirmeront l'avoir entendu balbutier : « Jean-Claude m'a, Jean-Claude m'a.. », avant que ce dernier ne s'interpose pour poser un masque à oxygène sur le visage de son beau-père. Pierre Crolet décédera des suites de ses blessures quelques jours plus tard sans s'être réveillé. La justice s'en tenant à la thèse de l'accident, Romand n'est pas poursuivi<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Ce dernier prend en charge les funérailles de son beau-père et lance même une levée de fonds. Il détournera par la suite la totalité des dons<ref name="France Tv"/>. Jean-Claude Romand a toujours assuré qu'il n'était pas responsable de la mort de Pierre Crolet.
Procès et condamnation
À l'issue d'un procès à Bourg-en-Bresse où il reste quasi muet quant aux faits, et ne laisse pas comprendre ses motivations pour s'inventer de toutes pièces une autre vie, Jean-Claude Romand est condamné le Modèle:Date-<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une période de sûreté de vingt-deux ans. Il purge sa peine à la maison centrale de Saint-Maur, dans la banlieue de Châteauroux (Indre)<ref name="lexpress" />,<ref>« Jean-Claude Romand : il est libérable en 2015 » Article publié le 25 janvier 2013 dans Le Dauphiné libéré.</ref>. En détention, il soigne ses codétenus et restaure des documents pour l’Institut national de l'audiovisuel<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Libération
Libérable depuis Modèle:Date et après vingt-deux ans de prison, il demande sa remise en liberté conditionnelle en septembre 2018<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>. Cette première demande de remise en liberté est rejetée en Modèle:Date- car « les éléments du projet présenté et de sa personnalité ne permettent pas d'assurer un juste équilibre entre le respect des intérêts de la société, des droits des victimes et de la réinsertion du condamné »<ref>Modèle:Lien web</ref>. Finalement, le Modèle:Date-, la Cour d'appel de Bourges accepte la mise en liberté conditionnelle de Jean-Claude Romand<ref>Modèle:Lien web</ref>, qui a lieu le Modèle:Date-<ref>Modèle:Article</ref>.
Selon plusieurs visiteurs de prison catholiques, Jean-Claude Romand y aurait vécu une conversion religieuse<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Le Modèle:Date-, après 26 ans de détention, il obtient une liberté conditionnelle et est libérable avant le Modèle:Date- sous surveillance, avec obligation du port du bracelet électronique durant deux ans. Il a également l'interdiction de s'exprimer sur ses crimes. Une décision qui révolte son ancien beau-frère, Emmanuel Crolet : « Je suis abattu, aigri et en colère contre Jean-Claude Romand qui n'assume pas ses responsabilités. Pour lui c'est gagné, il n'aura jamais à s'expliquer pour ce geste »<ref>Modèle:Lien web</ref>. Cette libération est aussi soumise pour une durée de dix ans à des mesures d'assistance et de contrôle », selon le communiqué de Marie-Christine Tarrare, procureur général de Bourges. Il devra à l'issue de la période probatoire s'établir « en un lieu autorisé par l'autorité judiciaire », s'abstenir d'entrer en relation avec les victimes et les parties civiles et aura interdiction de se rendre dans les régions Île-de-France, Bourgogne-Franche-Comté et Auvergne-Rhône-Alpes<ref>Modèle:Lien web</ref>. Il est hébergé par les moines bénédictins de l’abbaye Notre-Dame de Fontgombault dans l’Indre, jusqu’en juin 2021, fin de sa période de probation<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Son travail de restauration de bandes pour l'INA lors de sa détention, lui permettrait une retraite de 833 euros mensuels<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Voir aussi
Bibliographie
Filmographie
- 2001 : L'Emploi du temps de Laurent Cantet, avec Aurélien Recoing, est une adaptation très libre du fait divers, dont il ne reprend que le thème de l'imposture, laissant de côté la dimension criminelle de l'affaire.
- 2002 : L'Adversaire de Nicole Garcia, avec Daniel Auteuil dans le rôle principal, est une adaptation assez fidèle du récit d'Emmanuel Carrère<ref>« Le romand de Daniel Auteuil », article d'Alain Grasset publié le 28 août 2002 dans Le Parisien.</ref>.
- 2002 : La vida de nadie (littéralement traduit par La Vie de personne), film espagnol d'Eduard Cortés, s'inspire également de l'histoire de Jean-Claude Romand.
Documentaires
- « Le roman d'un menteur » de Gilles Cayatte et Catherine Erhel, 1999, durée : 81 minutes, témoignages de personnes ayant connu et côtoyé Jean-Claude Romand.
- « Jean-Claude Romand, le menteur » dans Faites entrer l'accusé présenté par Christophe Hondelatte le Modèle:Date- sur France 2, durée 1 heure 20.
Séries télévisées
- Dans la série New York, section criminelle (Law and Order: Criminal Intent), l'épisode 1x16 (« Phantom » ou en français « L'homme qui n'existait plus ») s'inspire de ce fait divers en racontant l'histoire d'un homme mentant à tout son entourage en se disant expert en économie à l'ONU<ref>Phantom (L'Homme qui n'existait pas) sur lawandorder-fr.com</ref>.
Théâtre
- Le Signal du promeneur, pièce de théâtre montée en Modèle:Date- par le Raoul collectif<ref>Modèle:Lien web.</ref>, évoque, entre autres, l'histoire de Jean-Claude Romand<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
- 2016 : L'Adversaire de Frédéric Cherbœuf, adaptation du roman de Carrère.
Émission radiophonique
- « Jean-Claude Romand, serial menteur » le Modèle:Date- dans L'Heure du crime de Jacques Pradel sur RTL.
- Modèle:Lien web.
Musicographie
- La chanson Comme au cinéma, interprétée à la première personne par Erik Arnaud est inspirée de l'affaire Romand (sur son album de 2002 intitulé Comment je vis).
Notes et références
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Biographie de Jean-Claude Romand et description de l'affaire Romand sur un site consacré aux affaires criminelles.
- L'affaire Jean-Claude romand et les Psychiatres
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Biographie de Jean-Claude Romand sur un site anglophone consacré aux criminels.