Amadou Hampâté Bâ

{{#ifeq:||Un article de Ziki, l'encyclopédie libre.|Une page de Ziki, l'encyclopédie libre.}}

Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Biographie2

Amadou Hampâté Bâ, né en 1900 ou 1901 à Bandiagara, au Mali, et mort le Modèle:Date de décès à Abidjan, en Côte d’Ivoire, est un écrivain et ethnologue malien, défenseur de la tradition orale, notamment peule. Le Modèle:Date-, il lance lors de l'assemblée générale de l'UNESCO son appel : Modèle:Citation Cette formule devient proverbiale. Membre du Conseil exécutif de l'UNESCO de 1962 à 1970, il est aussi appelé le « Sage d'Afrique » et le « Sage de Marcory »<ref>Raymond Borremans, Le grand dictionnaire encyclopédique de la Côte d'Ivoire, Tome 3 : E-F-G-H, Abidjan, NEA, 1987, 269 p. Modèle:ISBN, p. 207</ref>.

Biographie

Origines, enfance et jeunesse

Amadou Hampâté Bâ est né en 1900 ou 1901 à Bandiagara<ref name=":0">Modèle:Lien web</ref>, chef-lieu du pays Dogon et ancienne capitale de l’Empire toucouleur. Fils de Hampâté Bâ et de Kadidja Pâté Poullo Diallo<ref>Modèle:Lien web</ref>, il est descendant d’une famille peule noble. Après la mort de son père, il est adopté par le second époux de sa mère, Tidjani Amadou Ali Thiam, de l’ethnie toucouleur. Il fréquente d’abord l’école coranique de Tierno Bokar, un dignitaire de la confrérie tidjaniyya<ref name=":0" />, avant d’être réquisitionné d’office pour l’école française à Bandiagara puis à Djenné. En 1915, il se sauve pour rejoindre sa mère à Kati où il reprendra ses études. Il manquera d'être mobilisé par l'armée Française à Mopti, en 1916, pour partir au front en Europe, comme il n'arrivait pas à prouver la date de sa naissance. Finalement, il ne sera pas recruté, les Français estimant qu'il avait sans doute 15 ans, un âge trop jeune pour combattre. Plus tard, Hampâté Bâ évoquera les Africains entrainés dans la guerre, par les Européens, dans ses écrits, où il dénoncera la guerre dans toutes ses formes.

En 1921, il refuse d’entrer à l’École normale de Gorée. À titre de punition, le gouverneur l’affecte à Ouagadougou, en qualité d’Modèle:Citation. De 1922 à 1932, il occupe plusieurs postes dans l’administration coloniale en Haute-Volta (actuel Burkina Faso) puis jusqu’en 1942 à Bamako. En 1933, il obtient un congé de six mois qu’il passe auprès de Tierno Bokar, son maître spirituel.

Carrière

En 1942, il est affecté à l’Institut français d'Afrique noire (IFAN)<ref name=":0" /> de Dakar grâce à la bienveillance de son directeur, le professeur Théodore Monod. Il y effectue des enquêtes ethnologiques et recueille les traditions orales. Il se consacrera notamment à une recherche de quinze ans qui le mènera à rédiger l’Empire peul du Macina. En 1951, il obtient une bourse de l’UNESCO lui permettant de se rendre à Paris et de rencontrer les milieux africanistes, notamment Marcel Griaule.

En 1960, à l’indépendance du Mali, il fonde l’Institut des sciences humaines à Bamako et représente son pays à la Conférence générale de l’UNESCO. En 1962, il est élu membre du Conseil exécutif de l’UNESCO. En 1966, il participe à l’élaboration d’un système unifié pour la transcription des langues africaines. En 1968, il est nommé ambassadeur du Mali en Côte d'Ivoire<ref name=":2">Modèle:Lien web</ref>. En 1970, son mandat à l’UNESCO prend fin. Ahmadou Hampaté Bâ et son disciple Alfa Ibrahima Sow seront récompensés en 1975 par l'Académie française en reconnaissance des services rendus au dehors à la langue française (Médaille d'argent du Prix de la Langue Française)<ref name=":3">Modèle:Lien web.</ref>.

Dernières années

Amadou Hampâté Bâ se consacre alors entièrement à son travail de recherche et d’écriture. Les dernières années de sa vie, il les passera à Abidjan en Côte d'Ivoire à classer ses archives accumulées durant sa vie sur les traditions orales d’Afrique de l'Ouest ainsi qu’à la rédaction de ses mémoires, Amkoullel l’enfant peul et Oui mon commandant !, qui seront publiés en France en 1991. Il meurt à Abidjan<ref name=":2" /> en mai 1991. La publication, la révision et la conservation de ses écrits ont reçu l’aide de Hélène Heckmann, devenue sa femme en 1969.

Défenseur du patrimoine africain

Un engagement personnel

Passionné par le patrimoine culturel africain<ref name=":2" />, Ahmadou Hampaté Bâ le recueille, le transcrit et le traduit dès son plus jeune âge pour le sauvegarder, et rassemble de précieuses archives<ref name=":0" /> en français, pular, adjami, bambara, arabe<ref name=":1">Modèle:Article</ref> qui alimentent son œuvre. Il collecte, transcrit, commente et publie ainsi de nombreuses traditions orales peules<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Il accorde une grande importance aux valeurs de solidarité et de responsabilité présentes dans les civilisations africaines traditionnelles, et au rapport au monde naturel et à la spiritualité<ref>Modèle:Article</ref>. Il affirme "On se condamne à ne rien comprendre à l’Afrique traditionnelle si on l’envisage à partir d’un point de vue profane"<ref>Modèle:Lien web</ref>. Dans sa première recherche à l'IFAN "l'Empire peul du Macina"<ref>Modèle:Ouvrage</ref>, Ahmadou Hampaté Bâ explique comment la tradition orale, analysée avec méthode, peut être considérée comme une archive fiable<ref name=":1" />. Pour lui, « C’est notre devoir, à nous qui avons hérité d’une tradition orale, que d’essayer d’en transmettre ce que nous pouvons avant que le temps et l’oubli ne la fassent disparaître de la mémoire des hommes »<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Interpellation à l'UNESCO

Lors de la onzième conférence générale de l'Unesco Amadou Hampâte Bâ prononce un discours<ref>Modèle:Lien web</ref> le Modèle:Date où il demande Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web</ref>. Il a cette métaphore : Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Le « vieillard-bibliothèque »

En 1962, au Conseil exécutif de l'Unesco où il a été récemment élu, il répond au sénateur américain Modèle:Lien qui traite les Africains d'ingrats, analphabètes et ignorants : Modèle:Citation<ref>Amadou Touré et Ntji Idriss Mariko (dir.), Amadou Hampâté Bâ, homme de science et de sagesse : mélanges pour le centième anniversaire de la naissance d'Hampâté Bâ, Nouvelles éd. maliennes, Bamako ; Karthala, Paris, 2005, p. 57 Modèle:ISBN</ref>. Dans la pure tradition orale, la formule est abondamment reprise et déclinée en de multiples variantes, telles que « Chaque fois qu'un vieillard meurt, c'est toute une bibliothèque qui brûle »<ref name="AMA55-56">Amadou Touré et Ntji Idriss Mariko (dir.), Amadou Hampâté Bâ, homme de science et de sagesse, op. cit., Modèle:P.</ref>. L'auteur fait lui-même une mise au point lors du Festival mondial des arts nègres de Dakar en 1966 et reformule ainsi sa pensée : « En Afrique, chaque fois qu'un vieillard traditionaliste meurt, c'est une bibliothèque inexploitée qui brûle »<ref name="AMA55-56" />.

Sa déclaration – « véritable fleur de l'oralité » – a pris le rang de proverbe africain<ref name="AMA55-56"/> et Hampâté Bâ incarne désormais le « vieillard-bibliothèque »<ref>I. Berelkowitch, « Le Vieillard bibliothèque », Télérama, 27 novembre 1991 ; J. Ficatier, « Hampaté Bâ, vieillard-bibliothèque », La Croix, 16 septembre 1991</ref>.

Distinction et postérité

En 1975, l'Académie française décerne à Ahmadou Hampaté Bâ la médaille d'argent du prix de la langue française pour ses services rendus à la langue française au dehors<ref name=":3" />.

En 1974, le Grand prix littéraire d'Afrique noire lui est octroyé pour L'Étrange Destin de Wangrin<ref>Modèle:Article</ref>.

Une Fondation Ahmadou Hampaté Bâ<ref>Modèle:Lien web</ref>, créée par la fille cadette d' Amadou Hampaté Bâ Roukiatou Hampâté Bâ et soutenue par les autorités ivoiriennes, a été créée<ref name=":2" /> en 2002 à Abidjan, avec pour vocation, notamment, de préserver le riche patrimoine que constituent les manuscrits, y compris non publiés, les recherches et les archives d'Ahmadou Hampaté Bâ<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Une pièce de théâtre a été consacrée à l'héritage d'Ahmadou Hampaté Bâ<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref> et à Dakar, une université porte son nom.

Dans le Modèle:10e arrondissement de Paris, le square Amadou-Hampâté-Bâ lui rend hommage.

Œuvres

  • L'Empire peul du Macina (1955, nouvelle édition en 1984)
  • Vie et enseignement de Tierno Bokar, le sage de Bandiagara (1957, réécrit en 1980), adapté au théâtre par Peter Brook en 2003.
  • Kaïdara, récit initiatique peul (1969)
  • Aspect de la civilisation africaine (1972)
  • L'Étrange Destin de Wangrin (1973) – Grand prix littéraire d'Afrique noire 1974<ref>Grand prix littéraire de l'Afrique noire. Liste des lauréats, Modèle:Lire en ligne, consulté le 14 avril 2016</ref>.
  • L’Éclat de la grande étoile (1974)
  • Jésus vu par un musulman (1976)
  • Petit Bodiel (conte peul) et version en prose de Kaïdara (1976)
  • Njeddo Dewal mère de la calamité (1985, conte fantastique et initiatique peul)
  • Ce que vaut la poussière, contes et récits du Mali (1987)
  • Amkoullel l’enfant peul (Mémoires I, 1991) – Grand prix littéraire d'Afrique noire 1991 (Traduit en anglais et présenté par Jeanne Garane avec préface de Ralph Austen, sous le titre, Amkoullel, The Fula Boy, Durham and London: Duke University Press, 2021)
  • Oui mon commandant ! (Mémoires II, 1994) publié à titre posthume<ref>Modèle:Lien web</ref>
  • Il n' y a pas de petite querelle (2000)
  • Ravins érotiques (2001), dix textes dont un d'Amadou Hampâté Bâ, vingt-cinq gravures de Michel Moskovtchenko, édition de 30 exemplaires numérotés, U.R.D.L.A., Villeurballe
  • Mémoires (2012)
  • Coépouse bossue... ou méchanceté punie (2015)
  • La Révolte des bovidés (2015)

Notes et références

Modèle:Références

Annexes

Bibliographie

  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Moradewun Adejunmobi, « Disruption of orality in the writings of Hampaté Bâ », in Research in African literatures (Bloomington, In.), 31 (3) automne 2000, p. 27-36
  • Kusum Aggarwal Tara, Hampâté Bâ et le savoir : de la recherche africaniste à l'exercice de la fonction auctoriale, Université de Paris 4, 1997, 493 p. (thèse)
  • Diané Assi, Amadou Hampâté Bâ, écrivain du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle ou l'étrange destin de la tradition africaine, Université de Rennes 2, 1988 (thèse)
  • Émile Balinga, Amadou Hampâté Bâ, l'homme et l'œuvre : oralité et création littéraire, Université de Paris 4, 1988, 494 p. (thèse)
  • Jean Christi Casu, Le Concept de religion progressive dans la foi mondiale Baha'ie et dans les œuvres d'Amadou Hampâté Bâ, Université de Paris 12, 1986 (thèse de Modèle:3e)
  • Muriel Devey, Hampaté Bâ : l'homme de la tradition, LivreSud, Sénégal, 1993, 191 p. Modèle:ISBN
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Diélika Diallo, « Hampaté Bâ : the great conciliator », Courrier de l'UNESCO, Modèle:Date-, p. 13
  • James Emejulu, Pour une lecture du roman ouest-africain. Analyses sémiotiques du roman d'Amadou Hampâté Bâ, Université de Paris 10, 1980 (thèse de Modèle:3e)
  • (en) Jeanne Garane, "What is New About Amadou Hampâté Bâ? Translation, Interpreting, and Literary History," in Francophone Cultures and Geographies of Identity. Eds. H. Adlai Murdoch and Zsuszanna Faygal. Cambridge: Cambridge Scholars Press, 2013. 164-189.
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Kenneth W. Harrow, « Under the cover of the way : a feminist reading of Hampaté Bâ », in Research in African literatures (Bloomington, In.), 31 (3) automne 2000, p. 18-26
  • Hélène Heckmann, « Amadou Hampâté Bâ et la récolte des traditions orales », in Journal des africanistes (Paris), 63 (2), 1993, p. 53-56, Modèle:Lire en ligne
  • Hélène Heckmann, « Amadou Hampâté Bâ, sa vie, son œuvre, bibliographie, actions spécifiques. Propos d’A. H. Bâ : Récolte de traditions orales, Genèse d’un livre (Wangrin). Textes d’A. H. Bâ : Lettre à la jeunesse, En Afrique, Réponse à ma mère, A l’école du caméléon », (1975, 1976, 1985), 40 p. Modèle:Lire en ligne
  • Jean-Pierre Lauby (dir.), À l'école d'Amadou Hampâté Bâ. Textes inédits, autres écrits moins connus et lettres, rassemblés par Frère Jean-Pierre Lauby, 2012, 188 p. Modèle:Lire en ligne
  • Vittorio Morabito, « Hélène Heckmann au service d’un sage », in Amadou Hampâté Bâ homme de science et de sagesse, Nouvelles éditions maliens – Karthala, Bamako – Paris, 2005, p. 285 - 297
  • Emmanuelle Saucourt, Amadou Hampâté Bâ : ethnologue ou silatigi ? : travail sur un corpus écrit de contes initiatiques peuls, Université de Lyon 2, 2004, 421 p. (thèse)
  • Christiane Seydou, « L'Œuvre littéraire de Amadou Hampâté Bâ », in Journal des africanistes (Paris), 63 (2), 1993, p. 57-60
  • Jean-Louis Triaud, « D’un maître à l’autre : l’histoire d’un transfert Amadou Hampaté Bâ entre Tierno Bokar et Théodore Monod (1938-1954) », Sociétés politiques comparées, no 20, Modèle:Date-, Modèle:P., Modèle:Lire en ligne

Liens externes

Modèle:Autres projets

Modèle:Portail