August Strindberg

{{#ifeq:||Un article de Ziki, l'encyclopédie libre.|Une page de Ziki, l'encyclopédie libre.}}
  1. redirect Modèle:Voir homonymes

Modèle:Infobox Écrivain

Fichier:Strindberg eldh.png
August Strindberg sculpté par Carl Eldh (Stockholm).

Johan August Strindberg, né le Modèle:Date de naissance à Stockholm et mort le Modèle:Date de décès dans la même ville, est un écrivain, dramaturge et peintre suédois. Il fait partie des auteurs suédois les plus importants et est un des pères du théâtre moderne. Ses œuvres se classent parmi deux courants littéraires majeurs, le naturalisme et l'expressionnisme.

Biographie

Fichier:August Strindberg, 1849-1912 (Sofie Holten) - Nationalmuseum - 19311.tif
Portrait d'August Strindberg par Modèle:Lien, 1885, Nationalmuseum.
Fichier:August Strindberg by Edvard Munch.jpg
Portrait d'August Strindberg par Edvard Munch,1892, Moderna Museet Stockholm, Suède.

Enfance

August Strindberg est le quatrième des huit enfants de Carl Oscar Strindberg, agent d'un armateur, et de son épouse, née Ulrika Eleonora (Nora) Norling, ancienne domestique de la maison paternelle. August Strindberg est marqué par une enfance instable qui oscille entre négligence et ferveur religieuse, et par les déménagements fréquents (dix fois jusqu'à l'âge de vingt ans). Il commence l'école dans un établissement dont la sévérité le hantera longtemps, puis poursuit ses études à partir de 1861 dans un lycée privé (Stockholms Lyceum) d'esprit libéral. Il est particulièrement doué en français et en sciences naturelles. Sa mère meurt de tuberculose en 1862 et son père, avec lequel il entretient des relations difficiles, se remarie avec la gouvernante des enfants, Emma Charlotta Peterson dont il a un fils, Emil. L'adolescent se réfugie dans le piétisme. En 1867 il commence des études de médecine à l'université d'Uppsala, mais rentre à Stockholm l'année suivante pour gagner sa vie comme précepteur.

Écrivain

En 1869 il décide de devenir auteur dramatique et renonce à devenir médecin ; il travaille comme assistant dans un atelier de chimie à l'université de Lund au sud-ouest de la Suède. En 1872, Strindberg s'établit à Stockholm, il y devient journaliste et fait aussi de la peinture jusqu'en 1874<ref>Modèle:Lien web.</ref>. En décembre 1874, nommé assistant à la Bibliothèque royale, il garde ce poste jusqu'en 1882<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Ses premières pièces sont écrites dans le style naturaliste, comme Maître Olof en 1872 qui le fait connaître.

En 1877 il épouse Siri von Essen (1850-1912), rencontrée en 1875, qui lui donne deux filles Karin et Greta. En 1879, son roman de critique sociale La Chambre rouge (Röda rummet) le rend célèbre. Ses pièces sont souvent comparés avec celles du dramaturge norvégien Henrik Ibsen. L'œuvre phare de cette époque est Mademoiselle Julie (Fröken Julie) (1888).

Strindberg est à l'époque admiré par la classe ouvrière<ref>"En janvier 1912, une procession aux flambeaux, menée par des membres de la commune des travailleurs de Stockholm, célébra le soixante-troisième anniversaire d'August Strindberg" voir Raymond Williams "La politique de l'avant-garde" in Culture et matérialisme Les Prairies Ordinaires, 2009, Paris</ref>. Il est lui-même tenté par le socialisme, voire l'anarchisme - sa fille Karin épousera un chef bolchévik, Vladimir Mikhaïlovitch Smirnov - et ses idées politiques le rendront très populaire dans les « pays socialistes », notamment en Union soviétique ou à Cuba. Toutefois, à la fin des années 1880, il renie le socialisme et découvre Nietzsche avec qui il correspond jusque pendant la folie de ce dernier. Nietzsche lui propose de traduire Ecce Homo, mais, manquant d'argent, Strindberg demande une rétribution que Nietzsche, également impécunieux, ne peut financer. Strindberg s'éloigne ensuite de la pensée de Nietzsche et se tourne vers le mysticisme qu'il considère comme découlant de la synthèse des sciences et des arts<ref> Modèle:PDF Daniel S. Larangé, « Du naturalisme piétiste à l'expressionnisme mystique d'August Strindberg », in: Lublin Studies in Modern Languages and Literature, no 38, 1, 2014, 25 p. </ref>.

En 1883, Strindberg part en France avec sa famille puis, l'année suivante, en Suisse à Lausanne, où naît son fils Hans. La parution de la première partie de Mariés en 1884 lui vaut un procès, et il doit revenir en Suède, cet incident le laisse très amer. En 1887 il repart vivre au Danemark dans des conditions difficiles qui le poussent à revenir en 1889 à Stockholm. Strinberg divorce de Siri en 1891<ref>Modèle:Lien web.</ref>. En septembre 1892, Strindberg part à Berlin, il y rencontre une jeune journaliste autrichienne Frida Uhl (1872-1943) et le peintre norvégien Edvard Munch auprès de qui il se remet à la peinture<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Il épouse Frida en mai 1893 en Suède à Helgoland, ils font un voyage de noces en Angleterre puis vivent ensemble au château de Dornach (propriété des grands-parents de la jeune femme) pendant le reste de l'année. Kirstin leur fille nait au début de 1894.

Alchimiste à Paris

À l'automne 1894 il s'installe seul à Paris, Frida repart en Autriche, leur fille étant très malade, Strindberg ne les reverra plus. Pendant trois ans Strindberg arrête sa production littéraire et se consacre à des recherches occultistes et surtout alchimiques. Il séjourne à Versailles pendant l'automne 1894 et au Petit-Quevilly en 1895, où il travaille à l'usine Maletra<ref>Modèle:Article.</ref>. Il se lie à Gérard Encausse dit Papus et surtout à l'alchimiste François Jollivet-Castelot avec qui il échangera plusieurs lettres même longtemps après son retour en Suède<ref>Modèle:Lien web.</ref> ; il donne des articles pour leur périodiques, comme L'Initiation et L'Hyperchimie, et tient un journal (Le Journal occulte) de ses expériences<ref>Introduction de Torsten Eklund à l'édition d'Inferno, Mercure de France, 1966</ref>.
Il se remet aussi à la peinture et à la photographie qui lui semble "la technique idéale pour s’approcher du mystère". En 1894, il crée des « célestographies » en exposant la nuit, "des plaques photosensibles (sans appareil) à la lumière des étoiles"<ref>Modèle:Lien web.</ref>. En février 1896 il s'installe rue d'Assas à l'hôtel Orfila auquel il manque de mettre le feu avec les expériences menées dans sa chambre. Il retrouve Munch venu lui aussi à Paris.
Il se lie aussi à Péladan, qui pour lui “se présente comme un orage, une révélation de l’homme supérieur, der übermensh de Nietzsche” ; leur longue amitié spirituelle, datant du Modèle:1er mai 1897, leur admiration mutuelle dureront environ quinze ans. En 1911, Strindberg préface la version allemande du Panthée de Péladan<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

En 1897 il repart en Suède à Lund où il restera vivre jusqu'en 1899. Il se met à l'écriture d' Inferno, entre le 3 mai et le 25 juin 1897, à partir de ses notes prises à Paris, il y fait en français le récit halluciné de ces trois années parisiennes. Il divorce d'avec Frida Uhl en 1897. Jusqu'en 1905, il reste en communication avec l'essayiste danois occultiste Carl William Hansen<Ref name = "welblund"> Welblund, Aage: Den sidste Guldmager og Kabbalist, social-démocrates, 19 mai 1946 (article de journal), et Pedersen, Bjarne Salling + Madsen, Peder Byberg: Den Hellige Soen, 2006.</ref>. Renouant avec le christianisme, comme Péladan, il abandonne petit à petit ses préoccupations occultisantes comme il l'exprime dans son drame allégorique Le Chemin de Damas en trois parties écrites de 1899 à 1904.

Retour au théâtre

Il rompt avec le naturalisme et se met à produire un travail influencé par le symbolisme. Il est considéré comme l'un des pionniers de l'expressionnisme européen moderne. La Danse de mort (Dödsdansen, 1900-1901) et La Sonate des Spectres (Spöksonaten, 1907) sont des pièces connues de cette époque. En 1906 alors qu'il est en train d'écrire Le Bouc émissaire<ref>Traduction : Elena Balzamo, éditions Viviane Hamy, Domaine Etranger, 1997-2009, 173 p. Modèle:ISBN</ref>, il affirme : Modèle:Citation.

Vie privée

Il a été marié à trois reprises, mais son caractère hypersensible, voire névrosé a conduit chacune de ses unions au divorce. Il s'est marié une première fois avec l'actrice Siri von Essen (1850-1912) en 1877, elle-même divorcée du baron Carl Gustaf von Wrangel. Deux filles, Karin (1880) et Greta (1881), et un fils, Hans (1884) sont nés de cette union. Les époux se séparent en 1891. Il fait la connaissance en 1893 de la jeune journaliste Frida Uhl (1872-1943), âgée de vingt ans, qu'il épouse quelques mois plus tard. Elle lui donne une fille, Kerstin, en 1894. Leur divorce a lieu en 1897, à cause de la liaison que Frida Strindberg entretient avec Frank Wedekind. Strindberg traverse une grave crise psychique. Son troisième mariage a lieu en 1901 avec la jeune artiste Harriet Bosse (1878-1961) dont il a fait la connaissance quelques mois auparavant, alors qu'elle jouait Puck dans Le Songe d'une nuit d'été.

Ses relations avec les femmes sont orageuses et ses mots et ses actes ont souvent été vus comme misogynes autant par ses contemporains que par les lecteurs d'aujourd'hui. Cependant, beaucoup reconnaissent qu'il avait une rare connaissance de l'hypocrisie des attentes de sa société à l'égard des sexes, du comportement sexuel et de la moralité. Le mariage et la famille sont sous tension à l'époque de Strindberg, alors que la Suède s'industrialise et s'urbanise rapidement. Les questions de la prostitution et de la moralité sont alors fortement débattues parmi les écrivains et les politiciens. Ses premiers écrits traitent souvent du rôle traditionnel donné aux sexes par la société, qu'il qualifie d'injuste.

Fichier:The Town, 1903.jpg
La Ville, toile de Strindberg (1903).
Fichier:Strindberg grav 2017.jpg
Tombe de Strindberg.

Strindberg, mort d'un cancer en 1912, à l'âge de Modèle:Nobr, est enterré au cimetière du Nord de Stockholm, où sa sépulture est marquée selon son souhait de l'épitaphe O Crux ave spes unica.

Postérité

Le cinéaste Ingmar Bergman s'est beaucoup inspiré de Strindberg dans ses films et scénarios et l'a également mis en scène au théâtre<ref>Modèle:Lien web</ref>.

En 2016 le Musée cantonal des beaux-arts de Lausanne réunit une septantaine de ses œuvres pour l'exposition August Strindberg, De la mer au cosmos. Peintures et photographies<ref>sous la direction de Camille Lévêque-Claudet, MCBA – Les Editions Noir sur Blanc, 226 pages, www.mcba.ch.</ref>.

Œuvre littéraire et dramaturgique

Romans

  • 1879 : Le Cabinet rouge (Modèle:Lang).
  • 1882 : Le Nouveau royaume (Det nya riket).
  • 1887 : Les gens de Hemsö (Hemsöborna).
  • 1889 : Tschandala: histoire du XVIIe siècle (Tschandala: berättelse från 1600-talet).
  • 1890 : Au bord de la vaste mer (I havsbandet).
  • 1904 : Chambres gothiques (Götiska rummen).
  • 1907 : Les drapeaux noirs (Svarta fanor), écrit en 1904.
Fichier:August Strindberg (1899) painted by Carl Larsson.JPG
August Strindberg vu par Carl Larsson (1899)

Œuvres autobiographiques

  • 1886 : Le Fils de la servante (Tjänstekvinnans son).
  • 1886 : Fermentation (Jäsningstiden).
  • 1886 : Dans la chambre rouge.
  • 1886 : L'Écrivain (Författaren), publié en 1909.
  • 1886 : Lui et elle (Han och hon).
  • 1887 : Le Plaidoyer d'un fou (En dåres försvarstal).
  • 1896 : Journal occulte (Ockulta dagboken).
  • 1897 : Inferno (Inferno).
  • 1897 : Légendes (Legender).
  • 1898 : L'Abbaye (Klostret).
  • 1903 : Seul (Ensam).

Théâtre

Adaptations

Au théâtre

Toutes les pièces d'August Strindberg ont été données en alternance d'octobre 2009 à février 2010 lors d'une saison Modèle:Citation organisée à Paris au Théâtre du Nord-Ouest. Trente-quatre pièces étaient mises en scène et vingt-et-une données en lecture publique. Près de trois cents comédiens ont participé à ce festival Strindberg.

Au cinéma

À la télévision

Traductions récentes

Œuvre picturale

Citations

Modèle:Pertinence section Modèle:Citation bloc

Notes et références

Modèle:Références

Annexes

Bibliographie

[[Fichier:Plaque August Strindberg, 62 rue d'Assas, Paris 6.jpg|thumb|right|Plaque 62 rue d'Assas ([[6e arrondissement de Paris|Modèle:6e arrondissement de Paris]]), où il vécut en 1896.]]

  • Elena Balzamo (dir.), Cahier Strindberg, L'Herne, Cahiers de l'Herne, Modèle:N°, Paris, 2000, 476 p. Modèle:ISBN.
  • Modèle:Ouvrage.
  • Clément Chéroux, L'Expérience photographique d'August Strindberg, Arles, Actes Sud, 1994 Modèle:ISBN.
  • Fabrizio Frigerio, « Les origines de l'engagement politique d'August Strindberg (1884-1886) », Cadmos, Genève, 1979, n. 6, Modèle:P..
  • Daniel S. Larangé, « Du naturalisme piétiste à l’expressionnisme mystique d'August Strindberg », Lublin Studies in Modern Languages and Literature, vol. 38, no 1, 2014 (lire en ligne).
  • Anatoly Livry, « August Strindberg : de Rhadamanthe à Busiris et l'Etna de Zarathoustra », Nietzscheforschung, Berlin, Akademie Verlag, 2011, Modèle:P..
  • Michael Meyer, August Strindberg, coll. Biographies, Gallimard, Paris, 1993, 848 p. Modèle:ISBN.
  • Pascale Roger, La cruauté et le théâtre de Strindberg , coll. « Univers théâtral », L'Harmattan, Paris, 2004, 278 p.
  • Jean-Pierre Sarrazac, Strindberg, L'Impersonnel, Paris, L'Arche, 2018 Modèle:ISBN.
  • August Strindberg et Ola Hansson, Paria, coll. Autodafé, Stalker, Paris, 2007 Modèle:ISBN.
  • Le Plaidoyer d'un fou (Modèle:3e & Modèle:4e), coll. Autodafé, Stalker, Paris, 2006 Modèle:ISBN.

Articles connexes

Liens externes

Modèle:Autres projets Modèle:Liens

Modèle:Palette Modèle:Portail