Claude-Marius Vaïsse

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Modèle:En-tête label Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Personnalité politique

Claude-Marius Vaïsse, né à Marseille le Modèle:Date de naissance et mort à Lyon le Modèle:Date de décès, est un fonctionnaire et homme politique français.

Ministre de l'Intérieur pendant onze semaines dans l'éphémère petit ministère en 1851, les travaux de rénovation urbaine de Lyon, qu'il mène en tant que préfet du Rhône sous le Second Empire font connaître à la ville des transformations semblables à celles de Paris à la même époque, et lui valent le surnom d'« Haussmann lyonnais ».

En poste à Lyon de Modèle:Date- jusqu'à sa mort, il conduit notamment la rénovation du centre-ville avec le percement de la rue Impériale (actuelle rue de la République) et de la rue de l'Impératrice (actuelle rue Édouard-Herriot). Il fait également créer le Parc de la Tête d'or.

Biographie

Jean Claude Marius Magdeleine Vaïsse nait à Marseille le Modèle:Nobr de l'an VII du calendrier républicain alors en vigueur (Modèle:Date- du calendrier grégorien)<ref name="DhL 1340">Modèle:Harvsp.</ref>. Issu d'une famille de négociants originaire du Rouergue<ref name="ed13">Modèle:Ouvrage.</ref>, il part faire des études de droit à Paris, puis revient dans sa ville natale pour y acheter une charge d'avoué<ref name="DhL 1340"/>. Il la revend en 1830 pour entrer dans l'administration<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Il commence sa carrière de fonctionnaire comme secrétaire général des Bouches-du-Rhône, puis est nommé successivement à divers postes de l'administration : secrétaire du gouvernement à Alger le Modèle:Date-, sous-préfet de l'Aisne à Saint-Quentin le Modèle:Date-, préfet des Pyrénées-Orientales le Modèle:Date-, directeur général des affaires civiles en Algérie le Modèle:Date-, préfet du Doubs le Modèle:Date-, puis préfet du Nord le Modèle:Date- de la même année<ref name="prefet">Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref name="DhL 1340"/>.

Le Modèle:Date-, il est appelé par Louis-Napoléon Bonaparte pour faire partie de ce que l'on appelle le petit ministère en tant que ministre de l'Intérieur. Il est remplacé à son poste de préfet le Modèle:Date-, et son gouvernement démissionne le Modèle:Date-. En juillet, il est élu député du Nord à l’Assemblée législative où il ne reste que quelques mois, l'assemblée étant dissoute après le coup d'État du 2 décembre 1851<ref name="DhL 1341">Modèle:Harvsp.</ref>. Vaïsse est ensuite nommé au Conseil d'État le Modèle:Date-<ref name="dicoCE">Modèle:Ouvrage.</ref>, puis inspecteur des préfectures<ref name="tulard">Modèle:Ouvrage.</ref>.

Le Modèle:Date-, par décret impérial, il est nommé à la tête de l’administration du département du Rhône, avec des pouvoirs très larges qui lui donnent les prérogatives de préfet du Rhône aussi bien que celles de maire de Lyon. Il engage une politique volontariste d'urbanisation de la ville sur le même modèle que celle menée par le Baron Haussmann à Paris, avec l'aide de Gustave Bonnet, Tony Desjardins et René Dardel<ref name="archives">Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="DhL 1341"/>.

Le Modèle:Date-, Bonaparte, devenu l'empereur Napoléon III, le nomme sénateur. Vaïsse, occupé à Lyon, ne siège que rarement au Sénat<ref name="tulard" />.

Par un décret du Modèle:Date-, il est nommé grand-croix de la légion d'Honneur<ref>Modèle:Base Léonore.</ref>, la dignité la plus élevée de cet ordre.

Le Modèle:Date-<ref>Archives municipales de Lyon, Modèle:1er arrondissement, année 1864, acte de décès no 781, cote 2E536</ref>, alors qu'il reçoit l'adjoint au maire de Brignais dans son bureau de l'hôtel de ville, Vaïsse perd brutalement connaissance et s'effondre face contre terre. Un médecin arrive rapidement mais ne peut que constater le décès, qu'il attribue à une apoplexie foudroyante, nom qui était donné à l'époque aux symptômes de l'accident vasculaire cérébral. Après des funérailles à la cathédrale Saint-Jean, son corps est transporté vers sa ville natale de Marseille où il est enterré au cimetière Saint-Pierre<ref name="pj31081864">Modèle:Article.</ref>,<ref name="pj02091864">Modèle:Article.</ref>,<ref name="tombes">Modèle:Ouvrage.</ref>.

Vaïsse à Lyon

Photographie ancienne en noir et blanc montrant le palais de la Bourse en construction.
Le palais de la Bourse en cours de construction pendant le percement de la rue Impériale.

Nommé à Lyon en même temps qu'Haussmann l'est à Paris, Vaïsse y applique une politique vouée à assurer à la fois la tranquillité publique et l'épanouissement du commerce et de l'économie en général. Il ne rencontre sur place aucune résistance importante, les élites municipales ne s'opposant en rien à son action ; même l'archevêque de Bonald, lorsque l'empereur se lance dans une politique italienne incompatible avec les intérêts temporels de la papauté, reste très modéré. Ce calme permet à Vaïsse de se consacrer pleinement à son œuvre de rénovation urbaine<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. La seule ombre au tableau de l'action politique de Vaïsse est son échec pour contrer l'essor des sentiments républicains dans la population, ainsi que l'attestent les élections de 1863 et 1869<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Nomination

Le Modèle:Date-, Victor de Persigny convoque à Paris Georges Eugène Haussmann, alors préfet de la Gironde. L'empereur Napoléon III souhaite confier à Haussmann un poste de préfet du Rhône avec des pouvoirs très étendus, qui incluent ceux de maire de Lyon et de directeur de la police pour le Rhône. Haussmann, qui préfère rester en Gironde, refuse. Modèle:Nobr prend acte de son choix, ce qui ne l'empêche pas de lui proposer quelques mois plus tard le poste de préfet de la Seine, cette fois avec succès. Vaïsse, qui était auparavant devenu le familier de Persigny<ref name="A1D64S">Modèle:Harvsp.</ref>, est soutenu par celui-ci auprès de l'empereur qui, le Modèle:Date-, le nomme au poste initialement destiné à Haussmann<ref name="carmona">Modèle:Ouvrage.</ref>. Persigny note dans ses mémoires qu'avant de convaincre Vaïsse d'accepter Lyon, il avait pensé à lui pour le poste de préfet de la Seine, mais ajoute qu'il se félicitait de lui avoir préféré Haussmann pour ce poste, car Modèle:Citation<ref name="REN">Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref name="persigny">Modèle:Ouvrage.</ref>.

Lyon avant Vaïsse

Au milieu du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, le centre de la presqu'île de Lyon, entre les Terreaux et Bellecour, est en grande partie constitué d'habitations vétustes et insalubres, dans des rues sombres, sales et étroites héritées d'un tissu urbain médiéval<ref>Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="bertin">Modèle:Article.</ref>. La situation est telle que l'historien Jean-Baptiste Monfalcon<ref>fiche de Monfalcon sur le site de la Databnf.</ref> relève qu'à certains endroits, le terrain nu vaut plus que s'il était bâti<ref name="monfalcon">Modèle:Ouvrage.</ref>.

Les transformations urbaines ont commencé avant l'arrivée de Vaïsse : le percement de la rue Centrale (actuelles rue de Brest et rue Paul Chenavard) dans les Modèle:Nobr préfigure les changements qui sont apportés par la création de la rue Impériale. Le décret du Modèle:Date- rattache les faubourgs de Vaise, La Croix-Rousse et La Guillotière à Lyon désormais divisée en cinq arrondissements, et transfère les pouvoirs des maires de ces quatre communes au préfet<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Les réalisations de l'ère Vaïsse

Vaïsse, assisté des architectes René Dardel puis Gustave Bonnet, entreprend des grands travaux avec des moyens financiers et une liberté d'action dont ne disposaient pas ses prédécesseurs. Ces travaux ont des buts autant d'urbanisme que de sécurité : le maréchal de Castellane, gouverneur militaire de la ville qui a en mémoire les révoltes des canuts de 1831 et 1834, demande explicitement que les nouvelles rues percées permettent de faciliter l'intervention de la cavalerie en cas d'émeute<ref name="DhL 1341"/>. En tant qu'architecte de la ville de Lyon, Dardel est incontournable dans un premier temps mais son caractère autoritaire et son manque de concertation lassent vite le préfet. Après de nombreux accrochages, il est remplacé par Tony Desjardins en Modèle:Date-<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Pour compléter son équipe, il nomme Gustave Bonnet ingénieur en chef de la voirie. Ce dernier est considéré par Dominique Bertin comme le véritable chef d'orchestre de la mutation du centre de Lyon<ref>Modèle:Harvsp.</ref>,<ref>Dominique Bertin, Les Transformations de Lyon sous le préfet Vaisse : étude de la régénération du centre de la presqu'île (1853-1864), Lille 3 : ANRT, 1995.</ref>.

Le premier et le plus significatif de ces grands travaux a été le percement de la rue Impériale, actuelle rue de la République, avec la construction du palais de la Bourse et du Commerce sur son chemin. La réalisation du chantier nécessite d’abattre Modèle:Nobr anciennes. Le percement de la rue de l'Impératrice, actuelle rue Édouard-Herriot, complète la rénovation du centre quelques années plus tard. Ce quartier devient en une décennie un espace bourgeois avec des immeubles monumentaux<ref name="DhL 1341"/>.

Au bout des deux rues nouvellement percées, l'hôtel de ville est restauré à grands frais par Tony Desjardins<ref name="A1D64S" />. Vaïsse s'y installe avec ses services, l'ancienne préfecture (au sud de la place des Jacobins) n'offrant pas de bâtiment fonctionnel<ref name="curtet"/>.

En dehors du centre-ville, le parc de la Tête d'or est créé à l'emplacement d'un bois racheté aux Hospices civils de Lyon, concrétisant ainsi un ancien projet de parc urbain<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Vaïsse le décrit comme Modèle:Citation<ref name="lyon">Modèle:Ouvrage.</ref>.

Des quais sont créés au bord du Rhône et de la Saône, pour prévenir les inondations catastrophiques comme celle de 1856<ref name="carmona"/>. Sur la colline de la Croix-Rousse, l'hôpital éponyme est construit, et à l'endroit des anciens remparts, le vaste boulevard de la Croix-Rousse est aménagé<ref name="DhL 1341"/>.

Les péages des ponts sont rachetés par la ville et supprimés le Modèle:Date- sur le Rhône et en 1865 sur la Saône<ref name="curtet">Modèle:Ouvrage.</ref>.

Sous l'impulsion de Vaïsse, le réseau ferroviaire de la ville est également rénové, avec l'établissement des nouvelles gares de Perrache et des Brotteaux<ref name="brotteaux" group="notes">Il ne s'agit pas de l'édifice actuel, qui date du début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, mais d'une première gare construite en bois pour pouvoir être démontée rapidement en cas de conflit. Voir Modèle:Ouvrage.</ref> pour les voyageurs, et de Perrache, de Vaise et de la Guillotière pour les marchandises<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Postérité

D'après Émile Ollivier, Vaïsse a été aussi efficace qu'Haussmann dans la conduite de la rénovation urbaine, avec Modèle:Citation à celles du préfet de la Seine<ref name="carmona" />. Persigny écrit dans ses mémoires que le préfet du Rhône Modèle:Citation et qu'à la suite de son action, Modèle:Citation<ref name="persigny"/>.

Cependant, après sa disparition, l'époque plus libérale ne tient pas à honorer la mémoire de Vaïsse, qui incarne l'autoritarisme du Second Empire, et à qui on reproche des travaux qui ont coûté cher et rejeté les classes populaires vers les anciens faubourgs<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. De plus, la presse s'interroge sur l'origine de sa fortune, notamment le journal satirique La Marionnette, ce qui donne lieu à plusieurs procès entre l'éditeur du journal et les héritiers de Vaïsse<ref name="labaume" group="notes">Voir la lettre ouverte de Labaume, l'éditeur, au Garde des Sceaux : Modèle:Article.</ref>. Il est révélé que le préfet était intéressé pour un seizième dans une charge d'agent de change, ce qui expliquait son enrichissement, et qu'il était « marié sans l'être » à la veuve du général Damrémont, tué en 1837 lors du siège de Constantine : pour permettre à la veuve de continuer à toucher sa pension, ils s'étaient mariés religieusement en Allemagne, ce qui fait que l'union n'avait pas de valeur légale en France<ref name="giri">Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref name="journaldelain">Modèle:Article.</ref>.

Une statue de trois mètres de haut est commandée par le successeur de Vaïsse Henri Chevreau et réalisée par Guillaume Bonnet<ref name="Vachet">Modèle:Chapitre</ref>, mais devant l'opinion publique défavorable, elle n'est pas installée à son emplacement prévu sur la place de l'Impératrice (actuelle place des Jacobins)<ref name="giri"/>. Elle reste entreposée pendant plusieurs décennies par les services municipaux. En 1890, Louis Lortet souhaite récupérer le métal pour ériger une statue à Claude Bernard. Les héritiers de Vaïsse l'apprennent et rachètent la statue pour Modèle:Nombre. Cependant, devant la taille du monument, ils renoncent à la récupérer, et la statue reste entreposée à Lyon. Ils finissent par la vendre à une entreprise de robinetterie pour être fondue en 1902. Dans le parc de la Tête d'or, près du vélodrome, un simple buste orne le socle monumental qui devait accueillir la statue<ref name="guichet">Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="bertinarchives">Modèle:Lien web.</ref>.

Une petite rue porte son nom dans le sixième arrondissement de Lyon, entre l'avenue Foch et la place d'Helvétie. Près de cette rue se trouvait l'ancien pont Saint-Clair qui porta le nom de pont Vaïsse de 1932 jusqu'à sa démolition en 1958 pour permettre la construction du pont de Lattre-de-Tassigny. Une plaque marque l'emplacement de l'ancien pont Vaïsse, avec un portrait du sénateur en médaillon<ref name="archives"/>. L'actuelle avenue de Grande-Bretagne fut rebaptisée avenue Vaïsse en 1865, mais perdit ce nom avec la chute du Second Empire<ref name="saintolive">Modèle:Ouvrage.</ref>.

Une variété de poire, la poire Sénateur Vaïsse, est créée en 1861 par un horticulteur lyonnais et lui est dédiée<ref name="Gallica">Modèle:Ouvrage.</ref>.

Le sculpteur François-Felix Roubaud a également créé un modèle en plâtre patiné à l'effigie du sénateur en 1865. Ce plâtre intitulé Sénateur Vaïsse se trouve aujourd'hui au musée des Beaux-Arts de Lyon <ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Notes et sources

Notes

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Bibliographie

Références

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Voir aussi

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Articles connexes

Liens externes

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