Claus von Stauffenberg
Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Personnalité militaire
Le comte (Graf) Claus Philipp Maria Schenk von Stauffenberg est un officier de la Wehrmacht, né le Modèle:Date de naissance- à Jettingen-Scheppach et mort le Modèle:Date de décès- à Berlin. Il est l’une des figures centrales de la résistance militaire contre le nazisme.
Alors qu’il est chef d’état-major auprès du commandant de l’Armée de réserve et de l’intérieur (Ersatzheer), Stauffenberg participe à un complot contre Adolf Hitler, organisant personnellement l’attentat du Modèle:Date-, dans le cadre du coup d'État militaire avorté, connu aussi sous le nom d’opération Walkyrie.
Stauffenberg a tout d’abord montré sa sympathie pour différents aspects du national-socialisme, comme le nationalisme ou le révisionnisme concernant le traité de Versailles, jusqu’à ce que le caractère criminel du régime le pousse à la résistance à dater de Modèle:Date-Modèle:Référence nécessaire.
Jeunesse et formation
Claus von Stauffenberg est né au château de Jettingen à Jettingen-Scheppach en Souabe, entre Augsbourg et Ulm. Il vient au monde dans l’une des familles les plus anciennes et les plus distinguées de l'aristocratie catholique du Sud de l’Allemagne, la famille Schenk von Stauffenberg. Il est le troisième fils et le benjamin. Ses parents sont Alfred Schenk, comte von Stauffenberg (Modèle:Date--Modèle:Date-) et Caroline née von Üxküll-Gyllenband (Modèle:Date-–Modèle:Date-). Son père était le dernier « maréchal de la cour » (Oberhofmarschall) du royaume de Wurtemberg. Du côté de sa mère, Claus von Stauffenberg compte parmi ses ancêtres plusieurs Prussiens célèbres, dont le réformateur de l’armée prussienne August Neidhardt von Gneisenau. Son oncle Nikolaus von Üxküll-Gyllenband a influencé sa future participation à la résistance. Sa tante Modèle:Lien, qui était infirmière en chef à la Croix-Rouge allemande, était également une personnalité reconnue.
Claus von Stauffenberg passe son enfance essentiellement à Stuttgart et au château Lautlingen, la résidence d’été de la famille à Albstadt-Lautlingen (aujourd’hui musée) avec ses deux frères jumeaux aînés Berthold et Alexander. Claus von Stauffenberg a eu lui aussi un jumeau, Konrad Maria, mort à la naissance.
Après des études au Eberhard-Ludwigs-Gymnasium de Stuttgart, il devient membre de la ligue de jeunesse Bund Deutscher Neupfadfinder où il est influencé par le mysticisme du Reich (Reichsmystizismus). Par la suite, il fait partie avec ses frères du cercle d’amis de Stefan George et de son Opposition conservatrice. Ayant reçu une éducation choisie, il s’intéresse à la littérature, mais opte pour la carrière militaire, malgré une santé fragile : en Modèle:Date-, il s’enrôle dans le régiment familial à Bamberg en Bavière, le Reiter und Kavallerieregiment 17 (Modèle:17e de cavalerie et de cavaliers).
Parcours militaire
Après le baccalauréat (Abitur), Stauffenberg s’engage dans la Reichswehr le Modèle:Date-. Il commence son service au Modèle:17e de cavalerie de Bamberg où il est incorporé comme Fahnenjunker<ref group=alpha>Enseigne porte-drapeau ou aspirant officier.</ref>. Après un an de service, il est envoyé à l’école d’infanterie de Dresde où tous les aspirants officiers doivent suivre une formation d’un an. En Modèle:Date-, il est muté à l’école de cavalerie de Hanovre puis retourne à son régiment de Bamberg où il devient lieutenant le Modèle:Date- après être reçu à l’examen en sortant major de promotion.
Vers la fin de la république de Weimar, Stauffenberg, tout comme son frère Berthold, est proche des cercles de la révolution conservatrice. Même s’il montre du mépris pour le parti nazi qui monte, de nombreux points de cette pensée politique l’intéressent : Modèle:Citation<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}}Modèle:Citation Dans : Steven Krolak, Der Weg zum Neuen Reich. Die politischen Vorstellungen von Claus Stauffenberg. Ein Beitrag zur Geistesgeschichte des deutschen Widerstandes. Dans : Jürgen Schmädeke/Peter Steinbach (Éd.), Der Widerstand gegen den Nationalsozialismus. Die deutsche Gesellschaft und der Widerstand gegen Hitler, Piper Verlag, Munich, 1986, Modèle:P..</ref>.
Lors de l’élection présidentielle de 1932, Stauffenberg se prononce alors contre le président en exercice, le conservateur et monarchiste Paul von Hindenburg et pour Adolf Hitler dont il salue clairement la nomination au poste de chancelier du Reich le Modèle:Date-. Stauffenberg participe à la formation militaire des membres des SA et organise la remise de dépôts d’armes à la Reichswehr.
Le Modèle:Date-, il épouse à Bamberg, à l'âge de 25 ans, Elisabeth von Lerchenfeld, dite "Nina", âgée de 20 ans, avec qui il a cinq enfants :
- Berthold (*Bamberg, 3 juillet 1934),
- Heimeran (* Bamberg, 9 juillet 1936- 20 octobre 2020),
- Franz-Ludwig (*Bamberg, 4 mai 1938),
- Valerie (*Bamberg, 15 novembre 1940- Munich 4 juin 1966 d'une Leucémie
- Modèle:Lien( *Francfort-sur-Oder, 27 janvier 1945).
Sa femme Nina meurt le Modèle:Date- à l’âge de quatre-vingt-douze ans, à Kirchlauter, près de Bamberg.
Carrière sous le régime nazi
En Modèle:Date-, Stauffenberg est muté à l’école de cavalerie de Hanovre en tant que Bereiter-Offizier (officier qui s’occupe des chevaux). À Hanovre, il se qualifie grâce à ses études sur les armes modernes (chars blindés et troupes aéroportées). Par la suite, il s’intéresse toutefois à l’utilisation militaire du cheval. Le Modèle:Date-, il est envoyé à l’académie militaire de Berlin-Moabit pour y suivre une formation au sein de l’état-major général. Le Modèle:Date-, il est promu Rittmeister. En juin de l’année suivante, il sert comme deuxième officier d’état-major général à l’état-major de la {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }} division légère à Wuppertal sous les ordres du lieutenant-général Erich Hoepner avec lequel il prend part à l’occupation des Sudètes la même année.
Avec le début de la Seconde Guerre mondiale que Stauffenberg accueille comme une « rédemption », il est incorporé à la Ire{{#if:| }} division légère (plus tard {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | VIe{{#if:| }} }} division de blindés de la Wehrmacht) dans la campagne de Pologne en Modèle:Date-. De là-bas, il écrit à sa femme : Modèle:Citation<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}}Modèle:Citation Cité dans : Heinrich August Winkler, Der lange Weg nach Westen, volume 2 : Deutsche Geschichte vom „Dritten Reich“ bis zur Wiedervereinigung, Beck, 2000, Modèle:P..</ref>.
L’historien Heinrich August Winkler cite cette lettre afin de prouver qu’à cette époque, Stauffenberg souscrit à la politique raciale des nazis, pour ne pas dire qu’il la souhaite. Même l’historien israélien Saul Friedländer suppose que l’attitude de Stauffenberg envers les Juifs ne se distingue de l’antisémitisme nazi que graduellement, et non sur le principe<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Saul Friedländer, Das Dritte Reich und die Juden. Bd. 2: Die Jahre der Vernichtung 1933–1945, Bonn, 2006, Modèle:P. f.</ref>. Le biographe de Stauffenberg, Peter Hoffmann, réfute en revanche le terme d’antisémite pour Stauffenberg. Pour lui, la méthode d’interprétation de la lettre comme antisémite est insuffisante : Modèle:Citation<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}}Modèle:Citation Entretien avec le biographe de Stauffenberg, Peter Hoffmann (Magazine online Telepolis).</ref>.
Peter Yorck von Wartenburg, un parent éloigné, et Ulrich Wilhelm Schwerin von Schwanenfeld demandent à Stauffenberg de se faire nommer adjoint du commandant en chef de l’armée de terre Walther von Brauchitsch, pour pouvoir prendre part à une tentative de renversement. Stauffenberg refuse. En Modèle:Date-, il participe, en tant qu’officier d’état-major général, à la bataille de France. Le Modèle:Date-, il reçoit la croix de fer de première classe. Il est ensuite muté à la section d’organisation du commandement suprême de l’Armée de terre. En Modèle:Date-, Stauffenberg approuve le fait que Hitler réunisse dans ses mains le commandement suprême de l’armée de terre (après le limogeage de Brauchitsch, à la suite de l’échec de la bataille de Moscou) et celui de l'ensemble des forces arméesModèle:Note.
En tant que chef du Modèle:Nobr de la division d’organisation au sein du commandement suprême de l’Armée de terre, Stauffenberg fait partie des officiers importants qui ont consciemment travaillé à un changement de politique dans les territoires occupés. Il s’occupe de la question des volontaires dans la Légion de l'Est, en particulier lors des opérations militaires du Groupe A dans le Caucase. Il s’agit alors de rallier des prisonniers libérés et des déserteurs à la cause allemande. Sa division donne des directives, le Modèle:Date-, concernant le traitement des soldats du Turkestan et du Caucase, et commande, en Modèle:Date-, l’organisation et le déploiement des légions de l’Est.
À la mi-novembre Modèle:Date-, la {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Xe{{#if:| }} }} division de blindés prend encore part à l’occupation de la zone française jusque-là restée libre. Immédiatement après, la division est envoyée à Tunis. Entre-temps, Stauffenberg est incorporé à l’état-major de l’armée et est promu Oberstleutnant à l’état-major général le Modèle:Date-. En Modèle:Date-, il est muté en tant que premier officier d’état-major général à la {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Xe{{#if:| }} }} division de blindés, qui doit alors couvrir la retraite de l’armée du maréchal Rommel contre les Alliés qui viennent de débarquer en Afrique du Nord. Pendant une mission de reconnaissance, son véhicule est mitraillé par un chasseur-bombardier allié. Il est grièvement blessé. Il passe trois mois à l’hôpital, où il est opéré par le célèbre chirurgien Ferdinand Sauerbruch et perd son œil gauche, sa main droite, ainsi que l'annulaire et l'auriculaire de sa main gauche — il en plaisantera ultérieurement, prétendant qu’il ne se souvenait pas de ce qu’il faisait de ses dix doigts quand il les avait encore. Sa convalescence se déroule à Albstadt-Lautlingen.
Ses mutilations et ses blessures ne l’empêchent pas de se battre pour être de nouveau apte au service armé.
Son dernier grade dans l’armée est Oberst dans l’état-major général.
Éloignement idéologique par rapport à Hitler
Modèle:Article détaillé Il commence à prendre ses distances par rapport aux nazis et à leur chef. Modèle:Citation bloc
Stauffenberg est conscient que seule la Wehrmacht possède les moyens nécessaires au renversement, puisqu’elle est peu infiltrée par la Gestapo et par le Sicherheitsdienst. Comme beaucoup d’autres militaires, il se sent lié à Hitler par son serment de fidélité. Avec son frère Berthold et les membres du Cercle de Kreisau, il prend part à la rédaction des déclarations gouvernementales censées être prononcées après le renversement. Les conjurés visent la fin de la guerre et de la persécution des Juifs ainsi que le rétablissement d’un État de droit comme avant 1933. Ils ne parviennent pas à se mettre d’accord sur la forme que prendra le nouveau régime. Une grande partie des conjurés venant des cercles conservateurs de la bourgeoisie, de la noblesse et de l’armée, dont Stauffenberg, refusent la démocratie parlementaire. D’un autre côté, Stauffenberg exige la présence de sociaux-démocrates comme Julius Leber dans le futur gouvernement. Par l’intermédiaire de son cousin Peter Yorck von Wartenburg, Stauffenberg avait fait la connaissance de Leber et il s’était alors établi entre eux un rapport de confiance mutuelle<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Marion Yorck von Wartenburg, Die Stärke der Stille. Erinnerungen an ein Leben im Widerstand, Moers, 1998, Modèle:P..</ref>. Après l’arrestation de Leber au début de juillet 1944, Stauffenberg ne cesse de répéter à Adam von Trott zu Solz : Modèle:Citation. Aucun prix ne semblait trop élevé pour sauver Leber<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}}« Ich hole ihn heraus » Dans : Clarita von Trott zu Solz, Adam von Trott zu Solz. Eine Lebensbeschreibung, Berlin: Gedenkstätte Deutscher Widerstand, 1994, Modèle:P..</ref>. Il finit par penser que le plus important était la disparition du régime nazi.
D’après le conjuré Hans Bernd Gisevius, le cercle étroit formé autour de Stauffenberg visait à partir de 1944 une alliance avec les communistes<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Hans Bernd Gisevius, Bis zum bittern Ende, volume 2, Zurich: Fretz & Wasmuth, 1946, Modèle:P..</ref>. Julius Leber, le confident de Stauffenberg, avait été arrêté par la Gestapo en raison d’une rencontre avec les dirigeants du parti communiste allemand. Il était alors très proche de Fritz-Dietlof von der Schulenburg. En Modèle:Date, Stauffenberg formule avec son frère Berthold un serment qui essaie de traduire le consensus entre tous les participants au coup d’État. On peut y lire entre autres : Modèle:Citation<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}}Modèle:Citation Cité dans Eberhard Zeller, Geist der Freiheit. Der 20. Juli., Munich, 1963, Modèle:P. f.</ref>.
L’opération Walkyrie
Planification
Le fait de survivre à ses graves blessures renforce en Stauffenberg la conviction qu'il doit faire quelque chose pour préserver l'Allemagne de la catastrophe définitive. Bien qu'il ne puisse plus servir dans l'armée, il cherche à jouer encore un rôle. À Modèle:Nobr, il se manifeste une nouvelle fois à Berlin et y cherche des contacts parmi les adversaires d'Hitler réunis autour du général Friedrich Olbricht et du général de brigade Henning von Tresckow.
Avec Olbricht, Tresckow et le colonel Albrecht Mertz von Quirnheim, Stauffenberg travaille aux plans de l'opération Walkyrie. Officiellement, le plan doit servir à réprimer de possibles révoltes intérieures comme celle des nombreux travailleurs étrangers. Stauffenberg et Tresckow ajoutent des ordres supplémentaires au projet et font de l’opération Walkyrie un plan d’opération pour le coup d'État. Celui-ci prévoit d’accuser un groupe de fonctionnaires du parti de l’assassinat d’Hitler, afin de pouvoir par la suite procéder à l’arrestation des membres du Parti national-socialiste des travailleurs allemands, de la SS, du Sicherheitsdienst et de la Gestapo. Les commandants des différentes divisions militaires allemandes doivent recevoir les ordres correspondants après le déclenchement de l’opération et l’armée doit prendre en main les rênes du pouvoir. Stauffenberg devait recevoir le poste de secrétaire d’État au sein du ministère de la Défense du Reich.
Stauffenberg est nommé chef d’état-major au Bendlerblock à Berlin où il a alors accès à ce qui se dit au quartier général du Führer sur la situation. Il est sous les ordres d’Olbricht qui l’encourage à construire un réseau militaire d’opposition. Stauffenberg coordonne les plans d’attentat avec Carl Friedrich Goerdeler et le général de corps d’armée Ludwig Beck et reste en contact avec la résistance civile comme Julius Leber, Wilhelm Leuschner ou les membres du Cercle de Kreisau auquel appartient son cousin Peter Yorck von Wartenburg. Après l’arrestation de Helmuth James von Moltke en Modèle:Date-, le Cercle de Kreisau ne se réunit plus. La majorité des membres se met à la disposition de Stauffenberg, malgré les réticences de Moltke sur le fait de tuer Hitler.
Le Modèle:Date-, Stauffenberg devient chef de l’état-major (Chef des Stabes) auprès du commandant de l’Ersatzheer (l’armée de réserve), le général Friedrich Fromm et est promu au grade de colonel. Avec Olbricht et Mertz von Quirnheim, il est dans le centre de commandement de l’opération Walkyrie. Un des points délicats du plan est le fait qu’il doit exécuter l’attentat et mener le coup d’État de Berlin. Le Modèle:Date- à Obersalzberg et le Modèle:Date- au quartier général de la Wolfsschanze déjà, Stauffenberg essaie de tuer Adolf Hitler. Il stoppe les deux tentatives à cause de l’absence soit d’Heinrich Himmler et/ou d’Hermann Göring. L’attentat ne pouvait pas être repoussé une troisième fois.
Attentat et coup d’État avorté
L’ultime tentative débute par hasard le Modèle:Date- lorsque Stauffenberg est appelé à venir au quartier général du Führer pour parler de nouveaux déploiements de troupes. Le groupe de résistance a alors déjà détaillé les membres du nouveau gouvernement et il ne reste plus qu’à exécuter Hitler. Stauffenberg prend un avion à l'Modèle:Lien près de Berlin le Modèle:Date- à 7 heures avec Werner von Haeften pour se rendre à la Wolfsschanze (la « tanière du Loup ») près de Rastenburg en Prusse-Orientale.
L’entretien étant inopinément avancé d’une demi-heure en raison d’une visite prévue de Benito Mussolini, Stauffenberg n’arrive à amorcer qu’une seule des deux charges explosives, avec deux détonateurs chimiques-mécaniques britanniques, à l’aide d’une pince spécialement conçue pour lui (il ne lui reste que trois doigts à la main gauche). Il emporte donc la seconde charge, pour s’en débarrasser discrètement ensuite.
Ironiquement, des expériences ultérieures ont démontré que si Stauffenberg avait simplement mis aussi la seconde charge dans la sacoche jaune où a été placée la première, la première explosion aurait joué le rôle de détonateur de manière suffisamment efficace pour provoquer une explosion bien plus puissante qui, à en juger par les dégâts occasionnés sur des mannequins utilisés pour ces tests, aurait tué Hitler<ref>Dans : Discovery Channel, Unsolved History, épisode Killing Hitler</ref>. De plus, à cause de travaux dans le Führerbunker habituel, l’entretien a lieu dans un cabanon en bois<ref>. Une construction plus solide aurait certainement confiné le souffle de l’explosion à l’intérieur, en renforçant ainsi la dangerosité.</ref>. Stauffenberg pose la sacoche à portée létale d’Hitler, mais elle est déplacée par le colonel Heinz Brandt, qui ignore ce qu’elle contient, derrière un des pieds (en bois massif) de la table, ce qui allait protéger Hitler de l’essentiel des effets de l’explosion. Stauffenberg quitte la pièce sous le prétexte de devoir téléphoner. Si Rudolf-Christoph von Gersdorff avait tenté de faire exploser une bombe qu’il portait sur lui en se tenant le plus près possible d’Adolf Hitler, il aurait pu réussir. Stauffenberg ne pouvait se sacrifier, puisqu’il joue un rôle crucial dans le coup d’État qui doit suivre l’assassinat.
La charge explosive détone à Modèle:Heure dans la baraque où sont réunies vingt-quatre personnes. Mais Hitler et dix-neuf autres personnes présentes survivent à la détonation. D’un abri proche, Stauffenberg attend que l’explosion ravage l’intérieur du cabanon. Puis, convaincu que personne ne peut avoir survécu à une telle déflagration, Stauffenberg et son aide de camp, le lieutenant Werner von Haeften, quittent rapidement les lieux pour rejoindre Berlin à bord d’un Heinkel He 111. À Berlin, les conjurés et notamment Olbricht, qui dirige les opérations sur place, hésitent à mettre en place le plan du putsch car ils ne reçoivent aucune nouvelle claire de la mort d’Hitler. À Modèle:Heure, Stauffenberg, toujours persuadé de la mort d'Hitler, en informe Olbricht, depuis Rangsdorf, et part le voir au Bendlerblock. Ce n’est qu’à ce moment, plus de deux heures après l’attentat, donc tardivement, que l’opération Walkyrie est déclenchée. Georg et Philipp von Boeselager se tiennent prêts à marcher sur Berlin avec leurs régiments. Stauffenberg, Olbricht, Mertz von Quirnheim et Haeften sont arrêtés par Fromm qui les avait couverts jusqu’alors mais qui ne veut plus rien entendre d’une tentative de putsch, les informations restant floues.
Vers Modèle:Heure, le coup d’État semble avoir réussi. Dans certaines divisions militaires, les opérations se mettent en place. Tard dans la soirée, Hitler prend la parole à la radio. Les téléscripts contenant les indications des conjurés et arrivant dans les centres de commandement ne sont plus suivis. La plupart des officiers temporisent alors face aux informations contradictoires qui leur sont communiquées. Le coup d’État échoue. Stauffenberg et son aide de camp étant en fuite, l’ordre de les abattre est lancé par le quartier général du Führer, mais il arrive chez un membre de la conspiration, Friedrich Georgi, officier de l’état-major de l’Air, et n’est pas transmis.
Fin de la tentative de coup d’État
Vers Modèle:Heure, un groupe d’officiers restés fidèles au régime auquel appartient Otto-Ernst Remer arrête Stauffenberg et les conjurés. Appliquant les décisions d’une prétendue cour martiale<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> décidée et dirigée à la hâte par Fromm, dont le but aura été probablement d'effacer toutes traces de son implication dans le complot, ce dernier donne le soir même du Modèle:Date- l’ordre de fusiller Claus von Stauffenberg, Werner von Haeften, Albrecht Ritter Mertz von Quirnheim et Friedrich Olbricht<ref name="Winkler">Modèle:Ouvrage.</ref>. L’exécution a lieu peu avant Modèle:Heure du matin le Modèle:Date- dans la cour du Bendlerblock<ref name="Winkler"/>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Wolfgang Benz: Der militärische Widerstand – 20. Juli 1944. Informationen zur politischen Bildung (Heft 243), Bundeszentrale für politische Bildung.</ref>. Les derniers mots de Stauffenberg auraient été Modèle:Citation<ref>D’autres sources disent : Modèle:Citation, ou Modèle:Citation ou encore Modèle:Citation.</ref>. Le lendemain, les corps des fusillés sont inhumés avec leurs uniformes et médailles à l'ancien cimetière Saint-Matthieu. Hitler les fait exhumer et donne l’ordre de les brûler. Leurs cendres sont dispersées au-dessus d’un champ d’épandage de Berlin.
Conséquences pour les familles
Hitler a envisagé de faire assassiner les familles des conjurés et d’effacer leur nom de famille : Modèle:Citation<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}}Modèle:Citation (Le protocole consigne les applaudissements des auditeurs) Discours d’Himmler devant les Gauleiter à Posen le 3 août 1944. Imprimé dans : Vierteljahrshefte für Zeitgeschichte 1 (1953), H. 4, Modèle:P., ici : Modèle:P. (Dans le document pdf : Modèle:P.).</ref>. La vengeance envisagée dans les premiers temps est rejetée au profit d’une Sippenhaft. L’épouse de Stauffenberg, Nina von Stauffenberg alors enceinte, est déportée au camp de Ravensbrück, puis peu avant son accouchement dans un centre de maternité nazi à Francfort-sur-l'Oder où elle accouche du cinquième enfant de la famille, Konstanze, en Modèle:Date-<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Les enfants sont envoyés dans un orphelinat, une « institution spéciale », à Bad Sachsa. Là, ils côtoient ceux de Caesar von Hofacker, de Wessel Freytag von Loringhoven, de Henning von Tresckow, etc.
On projette de les faire adopter par des familles nazies. Ils perdent le nom de Stauffenberg et obtiennent le nouveau nom de Meister. Ils y restent jusqu’à la fin de la guerre et seront libérés par les troupes américaines le Modèle:Date-.
À la suite de l’attentat, le NSDAP se déchaîne contre la famille de Stauffenberg ; par exemple, après l’attentat, une militante du NSDAP de la région d’origine de la famille von Stauffenberg se lance dans des recherches généalogiques visant à démontrer la participation des ancêtres de Claus von Stauffenberg à la répression des mouvements de révolte du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, la guerre des Paysans allemands et les révoltes nobiliaires qui agitèrent le Saint-Empire romain germanique à cette même période<ref name="ds192">Modèle:Harvsp.</ref>.
L’épouse de Claus von Stauffenberg meurt en Modèle:Date-, à l’âge de 92 ans.
Hommages posthumes
De nos jours, Claus von Stauffenberg est célébré comme un héros et un symbole de la résistance allemande au régime nazi mais son personnage reste mal connu du grand public en général. Comme le ministère de la Guerre (Bendlerblock) est devenu un mémorial de cette résistance, le nom de la rue fut officiellement changé en Stauffenbergstraße et expose Modèle:Unité et documents présentant les diverses organisations. Dans la cour, une plaque commémorative représente, symboliquement, un jeune homme ayant les mains attachées.
- La caserne de la Bundeswehr située à Sigmaringen porte le nom de Stauffenberg depuis le Modèle:Date-. On y dévoile une pierre commémorative en Modèle:Date-.
- Le gymnasium d’Osnabrück porte le nom de Stauffenberg depuis Modèle:Date-.
- À Stuttgart, en Modèle:Date-, il est décidé que le vieux château abriterait un premier lieu de mémoire. L’aîné des enfants de Claus von Stauffenberg, Berthold Maria von Stauffenberg, devenu général dans la Bundeswehr participe à la cérémonie d’ouverture du mémorial.
- À l’occasion du centenaire de la naissance de Stauffenberg, un défilé militaire de la Modèle:10e blindée de la Bundeswehr a lieu à Jettingen-Scheppach<ref>Modèle:Lien archive.</ref>.
- Dans l’ancien château des Stauffenberg à Lautlingen a été ouvert un nouveau lieu de mémoire le Modèle:Date-.
- Le Modèle:Date-, un buste de Stauffenberg est dévoilé dans la Ruhmeshalle de Munich.
- (8171) Stauffenberg, astéroïde.
Annexes
Articles connexes
Bibliographie
- Peter Hoffmann, Claus Schenk Graf von Stauffenberg und seine Brüder, Stuttgart, 1992.
- Peter Hoffmann, Stauffenberg : une histoire de famille, 1905 - 1944, Presses de l'Université de Laval, Québec, traduit de l'anglais par Anne-Hélène Kerbiriou, 2010, 500 pages.
- Andrzej Brycht, Dancing au quartier général d’Hitler (roman), Paris, Gallimard, 1980 (Dancing w kwaterze Hitlera, 1966).
- Claus Schenk, Graf von Stauffenberg. La biographie, Paris, éd. Panthéon, 2007.
- Modèle:Ouvrage. Modèle:Plume
- Peter Steinbach, Claus von Stauffenberg, un témoin au cœur de l’incendie, éd. DRW, 2007.
- Jean-Louis Thiériot, Stauffenberg, Paris, éd. Perrin, 2009.
- Ian Kershaw, La Chance du diable : Le récit de l’opération Walkyrie, Paris, Flammarion, 2009.
- Rudolf-Christoph von Gersdorff, Tuer Hitler, Confession d’un officier antinazi, Tallandier, 2012 (préfacé, traduit et annoté par Jean-Louis Thiériot ).
- Jean-François Thull, Claus Schenk von Stauffenberg, le chevalier foudroyé, Nancy, Le Polémarque, 2015.
Filmographie
Cinéma
- 1951 : Le Renard du désert de Henry Hathaway avec Eduard Franz dans le rôle de Stauffenberg ;
- 1955 :
- C'est arrivé le 20 Juillet de Georg Wilhelm Pabst avec Bernhard Wicki dans le rôle de Stauffenberg ;
- Le 20 Juillet de Falk Harnack avec Wolfgang Preiss dans le rôle de Stauffenberg ;
- 1967 : La Nuit des généraux d'Anatole Litvak avec Gérard Buhr dans le rôle de Stauffenberg ;
- 1971 : Libération de Iouri Ozerov avec Alfred Struwe ;
- 2004 : L'attentat contre Hitler - 20 juillet 1944 de Hans-Erich Viet avec Harald Schrott dans le rôle de Stauffenberg ;
- 2008 : Walkyrie de Bryan Singer avec Tom Cruise dans le rôle de Stauffenberg.
Télévision
Téléfilm
- 1971 : Opération Walkyrie de Franz Peter Wirth, avec Joachim Hansen dans le rôle de Stauffenberg ;
- 2004 : Opération Walkyrie (Modèle:Lang) de Jo Baier avec Sebastian Koch<ref group="alpha">Ces deux acteurs, Koch et Tukur, se sont retrouvés en 2006 dans le film « oscarisé », La Vie des autres.</ref>.
Documentaire
Fiction
- 2003 : L’Attentat contre Hitler. 20 juillet 1944 (Modèle:Lang), Allemagne.
Historique
- 2008 : Modèle:Lien de Jean-Pierre Isbouts, États-Unis ;
- 2009 : Stauffenberg : la Véritable Histoire en deux parties d'Modèle:Lien, Allemagne, d’après un livre de Guido Knopp, Stauffenberg – Die wahre Geschichte, daté de Modèle:Date- ;
- 2018 : Robert Bernardis, l'adjudant de Stauffenberg de Martin Betz avec Andreas Kiendl dans le rôle de Stauffenberg.
Série
- 2019 : Charité d'Anno Saul avec Pierre Kiwitt dans le rôle de Stauffenberg<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Liens externes
- La République des lettres — Claus Schenk von Stauffenberg