Gobelin (folklore)
Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Créature Le gobelin est une créature légendaire, anthropomorphe et de petite taille, issue du folklore médiéval européen.
Les gobelins ont été ultérieurement popularisés en tant que peuple imaginaire malfaisant dans le roman Le Hobbit de J. R. R. Tolkien, principale source d'inspiration des représentations de ces créatures dans de nombreuses œuvres se rattachant au sous-genre médiéval-fantastique de la fantasy : jeux de rôle, littératures de l'imaginaire et jeux vidéo.
Étymologie
Le mot gobelin est attesté autour de 1195 dans Estoire de la guerre sainte d'Ambroise, trouvère normand, c'est-à-dire de manière précoce et isolée. Avant 1141, en latin médiéval sous la forme Modèle:Lang, nom vulgaire d'un démon qui hantait les environs d'Évreux en Normandie, chez Orderic Vital. Il apparaît sous la forme gobellin au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. Le terme remonterait au latin chrétien Modèle:Lang (Modèle:Citation), emprunt hypothétique au grec Modèle:Grec ancien (Modèle:Citation)<ref name="cnrtl">Site du CNRTL : étymologie de « gobelin ».</ref>.
Le mot français serait issu d'un croisement entre un mot latin *gobalus (terme non attesté) et le mot germanique Kobel, suivi du suffixe -in<ref>Albert Dauzat, Jean Dubois, Henri Mitterand, Nouveau dictionnaire étymologique et historique, Librairie Larousse 1974. p. 346.</ref>. L'allemand Modèle:Lang (Modèle:Citation), est basé sur la racine germanique kov- Modèle:Incise qui désigne à l'origine une cavité dans la terre<ref>Duden, Modèle:Lang, Band 7, Dudenverlag, p. 359 sous Kobel, koben, Kobold.</ref>.
Les radicaux gob- et kob- peuvent être rapprochés du terme dialectal normand gobe s'appliquant aux grottes creusées dans les falaises calcaires de la vallée de la Seine et du littoral cauchois, notamment à Dieppe, dont le dérivé gobier, Modèle:Citation. Les gobiers, habitants troglodytiques, étaient généralement indigents et mal considérés, d'où par extension le sens de Modèle:Citation pris par ce mot en patois cauchois<ref>Raymond Mensire, Le patois cauchois, Société Cauchoise de Presse et de Publicité, Yvetot, 1939 (Rééd. 1977), p. 91 - 92</ref>. L'anglais Modèle:Lang procède du français<ref>T. F. Hoad, Modèle:Lang, Oxford University Press, p. 196b.</ref>.
Folklore
Origine
Modèle:... Les gobelins sont à l'origine des créatures légendaires, issues du folklore européen et de la mythologie germanique, puis croisées avec la tradition des lutins et des génies qui prend racine dans différentes cultures (latine, grecque, celtique…). Le gobelin est souvent rattaché au kobold du folklore allemand et au hobgoblin du folklore anglais. Les attitudes, apparences et cultures dépend de la légende ou même le livre.
Il est toutefois présent dans de nombreuses régions, surtout en Normandie pour la France, peut-être à cause de l'influence norroise, sous le nom de goublin dans le Cotentin.
Description
Les descriptions de gobelins sont assez protéiformes. Albert Doppagne les rapproche des croquemitaines (sous le nom de boublin) et leur attribue pour habitat les grottes. Ce lien à la terre est également mis en avant par Karl Grün<ref>Karl Grün, Les esprits élémentaires, 1896</ref>. D'après Pierre Dubois, les gobelins mesurent de quarante à soixante centimètres de haut et sont plutôt laids. Leur tête aurait la forme d'un œuf, leurs oreilles sont grandes et pointues. Ils possèdent également des dents de lapin<ref name="Dubois28">Modèle:Harvsp</ref>. Ils peuvent être bénéfiques ou maléfiques dans les récits à leur sujet : Dom Lucae y voit très clairement un être démoniaque, tandis que Rossetti et Scheffel le comparent aux fées et aux anges<ref name="Dubois28"/>. Ils font également partie des rares créatures du petit peuple qui puissent être associées à la technologie moderne (avec les gremlins et les kobolds)<ref name="Dubois29">Modèle:Harvsp</ref>.
Dans la Manche, ils sont réputés pour hanter les marais de Carentan et les maisons. Hippolyte Sauvage, historien du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle originaire du Mortainais dans le département de la Manche, raconte dans ses légendes<ref>Légendes normandes recueillies dans l'arrondissement de Mortain</ref> que des gobelins vivraient à Mortain, non loin des cascades. On raconte également qu'un gobelin revêt l'aspect d'un chat à l'abbaye de Mortemer dans le Vexin normand, sous le nom de cat goublin.
Une chanson d'Alfred Rossel (originaire du Nord Cotentin) intitulée Les goublins, leur rend hommage. Elle se termine ainsi :
- Méfious des goublins, méfious des goublins
qui rôdent l'sai dans les q'mins - (Méfiez vous des gobelins qui rôdent le soir dans les chemins.)
Littérature
Les Misérables de Victor Hugo
Modèle:Section à sourcer Une référence aux gobelins apparaît dans Les Misérables de Victor Hugo, Modèle:4e, Modèle:Nobr, Modèle:Nobr : « Apparition au père Mabeuf ». Ce dernier ne lit alors plus que deux livres dont Sur les diables de Vauvert et les gobelins de la Bièvre de Mutor de la Rubaudière<ref>NB : pas de référence trouvée pour Mutor de la Rubaudière.</ref> lorsqu'il voit ce qu'il croit être un spectre, en réalité Éponine. Son allure (déguenillée et spectrale) lui inspire cette question : Modèle:Citation Éponine vient l'aider pour lui soutirer un renseignement et lui dit être le diable. Victor Hugo indique que son personnage est particulièrement intéressé par les gobelins puisque son jardin est un lieu que ces esprits auraient hanté. Pour information, on sait dans le roman que le père Mabeuf habite à ce moment-là dans une maison située dans le village d'Austerlitz. Ce village se situait alors dans une zone correspondant aujourd'hui à l'espace couvert par l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière et la gare d'Austerlitz (Modèle:13e de Paris). Le quartier voisin des Gobelins à Paris ne doit pas son nom aux créatures, mais à la famille de tapissiers qui s'y installa et dont c'était le patronyme<ref>Maurice Allem dans Les Misérables, édition de la Pléiade, Gallimard, 1951.</ref>. En revanche, tout indique que l'écrivain s'est inspiré de légendes normandes puisqu'à l'époque il vivait en exil dans l'île anglo-normande de Guernesey, en outre, le patronyme même de Mabeuf, et non pas Mabœuf, rappelle les noms de famille normands en -beuf, issus de toponymes en -beuf, tels que Marbeuf, Elbeuf ou Daubeuf.
J.R.R. Tolkien
Dans Bilbo le Hobbit, Modèle:Nobr a utilisé le mot Modèle:Citation pour désigner des créatures maléfiques vivant sous les monts Brumeux ; dans Le Seigneur des anneaux, il les rebaptisa orques afin de les distinguer des créatures légendaires. Par la suite, ces créatures tolkieniennes furent reprises dans les jeux de rôle, notamment dans Donjons et Dragons Modèle:Incise. Ils ont inspiré d'autres créatures, comme les gloks (giaks) de Loup Solitaire ou les chafouins de Rêve de Dragon.
Dans la trilogie cinématographique Le Seigneur des anneaux de Peter Jackson, les Snaga sont des créatures moins puissantes que les Uruk. Ils vivent généralement en groupe dans les cavernes. On les trouve en grand nombre dans la Moria. On apprend dans le premier film de la trilogie Le Seigneur des anneaux (La Communauté de l'anneau), que Saroumane a, par un odieux procédé, croisé des orques et des gobelins pour créer les terrifiants Uruk-haï ; à ne pas confondre avec les Uruks du Mordor.
J. K. Rowling
Dans la série de romans Harry Potter, les gobelins sont des créatures bipèdes et anthropomorphes. Intelligents, ils cultivent leur propre savoir magique, suscitant ainsi l'animosité des sorciers humains qui les considèrent comme des êtres serviles, à l'instar des elfes de maison, soi-disant indignes de porter une baguette magique. Toutefois, contrairement aux elfes, les gobelins se sont rebellés à plusieurs reprises au fil des siècles pour revendiquer leurs droits<ref>Modèle:Chapitre.</ref>. Ils dirigent notamment Gringotts, la banque attitrée des sorciers<ref>Modèle:Chapitre.</ref>.
Joseph Delaney
Dans la série L'Épouvanteur, les gobelins tranchent avec leur acception dans la culture moderne. Ce sont des créatures invisibles, se déplaçant le long de routes magiques, les leys. Il en existe plusieurs catégories, plus ou moins dangereuses, comme les lanceurs de pierre, les esprits frappeurs ou, les plus dangereux, les éventreurs.
Cependant, certains peuvent se montrer plus amicaux. Ainsi, John Gregory, l'épouvanteur, a réussi à en domestiquer un, qui s'occupe de sa maison d'été, en faisant la cuisine, et défendant la maison contre les intrus<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
Jeux de rôle
Donjons et Dragons
Dans le jeu de rôle Donjons et Dragons, les gobelins sont de petites créatures humanoïdes d'environ Modèle:Unité. La couleur de leur peau varie du jaune au vert en restant toujours dans les teintes ternes et fades, et leurs yeux vont du rouge au jaune citron. Leur espérance de vie ne dépasse généralement pas cinquante ans. Nyctalopes, ils vivent dans des cavernes sous terre mais ne détestent pas la lumière du jour pour autant. En fait, certains habitent près des plaines chaudes où ils patrouillent pour s'assurer que personne n'entre dans leurs souterrains. Ils ont une organisation tribale, et détestent les nains et les gnomes. Ils domestiquent les Wargs (loups géants) qui leur servent de monture de guerre.
En raison de leur faiblesse, les gobelins sont souvent considérés comme des proies faciles par les personnages joueurs dans D&D. Ce trait est caricaturé dans la bande dessinée Les aventures de Kroc le Bô de Chevalier et Ségur.
Warhammer
Voir Warhammer.
Palladium
Les gobelins sont des descendants d'un peuple féerique qui a perdu ses pouvoirs, à l'exception des gobelins cobbleurs (cobblers). Ce sont des humanoïdes de petite taille et chétifs (environ Modèle:Unité pour Modèle:Unité) avec des membres grêles, une poitrine large, un cou épais et de grandes oreilles pointues. Ils ont des cheveux bruns ou roux et des yeux sombres. Ils vivent en moyenne 80 ans et certains atteignent 150 ans. Ils peuvent voir dans le noir jusqu'à Modèle:Unité et ne sont pas gênés par la lumière du jour.
Ils sont ennemis des humains, des kobolds, des nains, des gnomes, des changelins et des peuples féeriques, et apprécient la compagnie des hobgobelins (cf infra), des orques, des trolls et des ogres.
Ils vivent en tribus de quelques centaines d'individus dans des tunnels peu profonds (moins d'une trentaine de mètres) et relativement courts (s'étendant dans un rayon de l'ordre du kilomètre). De nombreuses tribus ont déserté les tunnels pour vivre dans les ruines des cités détruites ou bien dans des huttes. Leurs relations sont basées sur la loi du plus fort.
Initialement un peuple de mineurs, ils se tournent vers des activités de vol et de pillage. Nombre d'entre eux ont été enrôlés par des brigands, des sorciers, des prêtres maléfiques ou des démons pour former une armée.
Warcraft
Bande dessinée
Dans les comics Spider-Man, l'un des principaux ennemis du super-héros arachnéen se nomme Norman Osborn, industriel victime d'une expérience scientifique<ref>Modèle:Chapitre.</ref>,<ref>Francis Berthelot, Philippe Clermont, Patrick Absalon (dir.), Colloque de Cerisy 2006 : science-fiction et imaginaires contemporains, Bragelonne, 2007, p. 413.</ref>. En tant que « super-vilain », il adopte le pseudonyme Modèle:Lang en référence à la créature légendaire inspiratrice de son costume. Or Modèle:Citation, observe Jérôme Dorvidal dans le Dictionnaire des mythes du fantastique<ref>Modèle:Chapitre.</ref>.
Culture populaire
- Dans le jeu de cartes à collectionner Magic : l'assemblée, des créatures de type gobelin apparaissent régulièrement. Bien que souvent décrits comme de petits hommes verts, leur aspect peut varier en fonction des plans (mondes) visités. Ils ont déjà été aperçus avec une carapace, ou une pilosité faciale exacerbée.
Notes et références
Annexes
Articles connexes
Bibliographie
- Paul Sébillot, Le Folklore de France, 1904
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage
- William Shakespeare, Le Songe d'une nuit d'été
- Amélie Bosquet, Légendes de Normandie, Ouest-France, 2004
- Françoise Morvan, Vie et mœurs des lutins bretons, Babel-Actes Sud
- Françoise Morvan, Lutins et lutines, Librio.