Guy Patin
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Guy ou Gui Patin (lui-même signait toujours Guy), né le Modèle:Date de naissance à La Place près de Hodenc-en-Bray dans le Beauvaisis et mort le Modèle:Date de décès à Paris, est un médecin et un épistolier français.
Biographie
Famille et études
D'une famille de Beauvais, Guy Patin est le fils de François Patin, sieur des Préaux, avocat et intendant de Gaspard d'Auxy-Monceaux, et de Claire Manessier. L'éducation de Guy Patin fut commencée par son père, qui lui faisait lire, « encore tout petit » les Vies parallèles de Plutarque ; il fit ses petites classes à Beauvais, puis dès l'âge de neuf ans, on l'envoya étudier à Paris au collège de Boncourt<ref>Modèle:Lien web</ref>. Brouillé avec sa famille pour son refus d’entrer dans la carrière ecclésiastique, il se livra à l’étude de la médecine et, comme il était dépourvu de ressources, il se fit correcteur d’imprimerie (aux dires de Théophraste Renaudot<ref>Modèle:Lien web</ref> et de Pierre Bayle<ref name=voirBayle>« Patin (Guy) », dans Dictionnaire historique et critique, Modèle:Vol., 1820, Modèle:P..</ref>).
Médecin de la Faculté de Paris 1
En 1627, il prit le grade de docteur régent<ref>C'est-à-dire Professeur public des arts ou des sciences, qui tient une classe dans un collège (qui régente), ou qui enseigne dans une faculté (docteur régent). https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?gloss=85 Cosnulté le 5 septembre 2023</ref> de la Faculté de médecine de Paris première présidence de thèse le Modèle:Date-) ; il en fut élu doyen le Modèle:Date-<ref>Modèle:Lien web</ref>, renouvelé pour une année (comme c'était la coutume) le Modèle:Date-. Le Modèle:Date-, il fut nommé professeur d'anatomie, botanique et pharmacie du Collège Royal de France<ref>Alfred Soman, Élisabeth Labrousse « La querelle de l'antimoine : Guy Patin sur la sellette » Histoire, économie et société 1986;5(5-1):31-45.</ref>, en survivance de son maître Jean Riolan ; il y prononça sa leçon inaugurale le Modèle:Date-<ref>Modèle:Lien web</ref> ; il prit complète possession et jouissance de sa chaire après la mort de Riolan, le Modèle:Date-. Guy Patin n’a guère brillé comme scientifique ; il a même sans doute servi de modèle à Molière pour le personnage de Thomas Diafoirus de son Malade Imaginaire<ref>Modèle:Lien web</ref>. Dans sa correspondance (française et latine) comme dans ses thèses (toujours en latin), Patin se montre opposé ou au mieux indifférent aux nouveautés physiologiques (circulation du sang, de la lymphe) ou thérapeutiques (antimoine, quinquina)<ref>Guy Patin : Une lettre du 4 octobre 1658 à Hugues de Salins [référence 307 sur le Modèle:Pdf].</ref> de son temps. Il s'opposa ainsi à Jean Chartier<ref>Modèle:Ouvrage</ref> sur l'antimoine, et à William Harvey sur la circulation du sang.
Ses maîtres à penser étaient Hippocrate et Galien, et leur kyrielle de disciples dogmatiques. Comme celle des médecins orthodoxes de son temps, la méthode médicale de Patin reposait sur l'observation du cours de la maladie (crudité, coction, crise), et sur la restauration du bon équilibre des humeurs par la saignée vigoureuse et la purge modérée. Modèle:Début citationles Pharmaciens de vos quartiers mentent aussi impudemment que les nostres, afin de debiter leurs drogues. Voici la vérité du vin emetique, afin qu'ils n'en facent acroire à personne.<ref>Guy Patin, lettre à Hugues de Salins, Modèle:1er et 4 octobre 1658.</ref>Modèle:Fin citation
Homme de lettres
Comme médecin, Patin fit beaucoup de vacarme par ses vives polémiques en faveur des anciens contre les partisans des découvertes modernes, mais aussi en faveur de la Faculté de Paris contre l'Université de Montpellier ; on accourait pourtant en foule à ses leçons publiques, surtout pour ses bons mots et ses traits satiriques. Vigneul-Marville a dit (mais Patin ne l'a jamais lui-même confirmé) que quand ils le recevaient à dîner, de grands seigneurs (comme Guillaume de Lamoignon, premier président du Parlement de Paris) plaçaient un louis d’or sous son assiette, en reconnaissance du plaisir que leur causait sa verve sarcastique<ref name=":0">Modèle:Ouvrage</ref>. Elle se retrouve entière dans ses Lettres, qu’il ne destinait pas à la publicité (« Mais dites-moi tout de bon, n’avez-vous point de honte de garder ces misérables paperasses ? Je vous conseille, et me croirez si me voulez obliger, d’en faire un beau sacrifice à Vulcain, cela ne mérite ni d’être gardé, ni d’être montré »)<ref>Modèle:Lien web</ref>, et qui font encore aujourd'hui vivre son nom.
Guy Patin fut un épistolier prolifique et parfois redoutable. Sa correspondance, commencée en 1630 et poursuivie jusqu'à sa mort, est double : française (plus d'un millier de lettres principalement écrites à deux médecins de Lyon, André Falconet et Charles Spon, à un médecin de Troyes, Claude Belin, et à un autre de Beaune, Jean-Baptiste de Salins) et latine (quelque 450 lettres écrites à plus de 60 savants d'Europe). Il y conte par le menu quantité de choses sur la médecine et les autres sciences, la religion, la politique, l'Histoire ou les faits divers de son époque. Sa bibliomanie (mot dont Vigneul-Marville lui attribue la paternité<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>) y est omniprésente : obsédé par le rêve humaniste d'avoir lu tous les livres imprimés, il possédait l'une des plus riches bibliothèques privées de Paris. Saillies et bons mots abondent dans ses lettres, avec des hardiesses de toutes sortes, une malveillance visible, beaucoup de passion, de la crudité et quelquefois de la grossièreté. Son style libre, plaisant, léger et humoristique l'a fait considérer comme un libertin érudit (mais sans la moindre incursion apparente dans le libertinage des mœurs). Lues avec tout le recul critique nécessaire, ces lettres sont une ressource de choix pour les historiens de la médecine et du premier Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.
Sous bien des égards, Guy Patin est à considérer comme un esprit du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle égaré dans le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. Pour la religion, il était catholique, mais avec une profonde aversion pour Rome, son pape, ses moines et ses jésuites ; ce qui créait en lui une forte attirance pour le jansénisme et même le calvinisme. Il faut cependant se garder de vouloir pénétrer l'âme et les sentiments d'un homme dont une insigne particularité était d'être caméléon : il écrivait ce qu'il savait plaire à son correspondant, en se gardant soigneusement de le froisser en quelque façon. Joint à ses sarcasmes, ce trait ne rend guère le personnage attachant, mais ce qu'il raconte dans ses lettres est presque toujours intéressant, curieux ou plaisant.
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Or, suivant la remarque de Bayle, ses lettres, écrites pour l’intimité, montrent l’homme tout entier et au naturel. Familières, sans prétention, souvent enjouées, elles ont le laisser-aller d’une conversation et l’agrément d’une confidence. Les incorrections n’y manquent pas, et la phrase française y est fréquemment coupée par des passages en latin, langue que l’auteur affectionnait et écrivait avec élégance.
Vingt ans après la mort de Guy Patin, on publia ses Lettres choisies, depuis 1645 jusqu’en 1672 (Cologne, 1692, 3 vol. in-12). On imprima ensuite un Nouveau recueil de Lettres choisies (1695, 2 vol. in-12 ; puis Nouvelles lettres de feu M. Gui Patin, tirées du cabinet de Charles Spon (1718, 2 vol. in-12). Réveillé-Parise en a donné une nouvelle édition, comprenant tous les recueils précédents Paris. 1846, 3 vol. in-8°). En Modèle:Date-, la Bibliothèque interuniversitaire de Santé a mis en ligne une édition électronique complète et commentée de la Correspondance française de Guy Patin par Loïc Capron, professeur de médecine de l'Université Paris-Descartes ; une édition des lettres latines est en cours de rédaction. Treize Lettres latines de Guy Patin ont été insérées dans les Clarorum virorum epistolæ (1702, in-8°). Hormis ses thèses, dont plusieurs eurent un grand retentissement dans toute l'Europe, Guy Patin a signé peu de livres, mais mis la main à l'édition de plusieurs ouvrages médicaux rédigés par des auteurs qu'il admirait : Jean Riolan, bien sûr, mais aussi Daniel Sennert ou Caspar Hofmann. Bayle a publié un Patiniana (1703, in-12) et Laurent Bordelon l’Esprit de Guy Patin (1709, in-12)<ref>L'esprit de Guy Patin (1709)</ref>.
Dans une publication<ref>Modèle:Lien web</ref> de 2022, le professeur d'histoire de la philosophie Gianluca Mori attribue la paternité du Theophrastus Redivivus à Guy Patin.
Ses correspondants
On connaît 1511 lettres écrites par Guy Patin, auxquelles il faut ajouter 98 lettres qui lui ont été envoyées. Ces lettres sont inégalement réparties entre 117 correspondants français et étrangers<ref name="capron">Modèle:Lien web</ref>. La majorité de la correspondance retrouvée est adressée à ces trois correspondants français : André Falconet, Charles Spon et Claude Belin. En effet, sur la totalité de la correspondance retrouvée, 955 lettres ont été adressées à ou reçues de ces trois derniers (soit 59,4% de la correspondance retrouvée). Les trois hommes sont médecins, deux d'entre eux exerçaient à Lyon (Charles Spon et Falconet), le dernier, Claude Belin était troyen. Le début de la rédaction de sa correspondance coïncide avec le lancement de sa carrière de médecine de la Faculté de médecine de Paris. Le reste de la correspondance ne permet de connaître l'assiduité des échanges et l'ampleur des relations que Guy Patin entretenait avec les autres correspondants. En effet, nombreuses sont les lettres uniques. Pierre Gassendi, Antoine Blampignon, Monseigneur François du Bosquet, Ismaël Boulliau, Willem Canter, Charles Challine, Michael Heinrich Horn, Hendrick Vander Linden, Bernhard von Mallinckrodt et Otto Sperling n'ont reçu qu'une lettre de Guy Patin entre 1630 et 1672<ref name="capron" />.
Famille et descendance
Du mariage de Guy Patin avec Jeanne de Janson en 1628, naquirent dix enfants (dont cinq passèrent le bas âge)<ref>Modèle:Lien web</ref>. Deux de ses fils, Robert (né en 1639) et Charles Patin (1633), furent comme lui docteurs régents de la Faculté de médecine de Paris. Ils firent la fierté de leur père, mais causèrent aussi la misère et l'immense détresse qui noircirent la fin de sa vie : Robert (mort en 1670) engagea des procès contre Guy Patin, provoquant sa ruine, et l'obligeant à céder sa très chère bibliothèque et sa belle maison<ref>Modèle:Lien web</ref> ; Charles, son fils préféré, empêtré dans un trafic de livres clandestins, dut s'enfuir de France à la fin de 1667 pour ne plus jamais revoir son père<ref>Modèle:Lien web</ref>. À la mort de ses beaux-parents, Madame de Janson décède en 1650<ref>https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=imprn&let=0237</ref>, son épouse hérite de leur maison, une maison des champs comme l'écrit Patin, située à Cormeilles-en-Parisis, et sur laquelle il a beaucoup écrit car il s'y trouvait bien. Son épouse et ses enfants y ont beaucoup séjourné.
Guy Patin est mort le Modèle:Date-, à 71 ans. Il est enterré en l'église de Saint-Germain l'Auxerrois, face au Palais du Louvre<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
La ville de Cormeilles-en-Parisis a donné son nom à l'une de ses rues, tout comme Paris dans le 10e arrondissement et Beauvais aussi mais sous l'orthographe Gui Patin.
Notes et références
Voir aussi
Articles connexes
- Littérature française : Moyen Âge - [[Littérature du XVIe siècle|Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle]] – [[Littérature française du XVIIe siècle|Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle]] - [[Littérature française du XVIIIe siècle|Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle]] - [[Littérature française du XIXe siècle|Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle]] - [[Littérature française du XXe siècle|Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle]] - [[Littérature du XXIe siècle|Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle]]
Sources et bibliographie
- René Pintard, La Mothe le Vayer, Gassendi, Guy Patin : études de bibliographie et de critique suivies de textes inédits de Guy Patin, Publications de l'Université de Poitiers, Modèle:Vol., série Sciences de l'homme, Publications de l'université de Poitiers, Boivin, 1943
- Gustave Vapereau, Dictionnaire universel des littératures, Paris, Hachette, 1876, Modèle:P.1554.
- Thèse de l’École des chartes de Laure Jestaz (2001)
- Françoise Waquet, Guy et Charles Patin, père et fils, et la contrebande du livre à Paris au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle in Journal des savants, 1979, no 2. Modèle:P..
- Armand Brette, La France au milieu du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle (1648-1661) d'après la correspondance de Gui Patin, Paris, Armand Colin, 1901
- Loïc Capron, Correspondance française de Guy Patin, édition critique en ligne sur le site de la Bibliothèque interuniversitaire de Santé
- Kevin Chantrel, Les idées politiques de Guy Patin d'après sa correspondance sous le règne de Louis XIII et le printemps du règne de Louis XIV, mémoire de recherche, Université Rennes 2, CNRS UMR 6258, 2015
Liens externes
- Correspondance complète et autres écrits de Guy Patin
- Guy Patin notice bio-bibliographique dans le site de la Biu Santé.
- Guy Patin dans la Banque d'images et de portraits de la Biu Santé.
- Guy Patin dans le site data.bnf.fr.
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