Idriss Déby

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Modèle:Infobox Personnalité politique

Idriss Déby (en Modèle:Lang-ar), dit Idriss Déby Itno à partir de 2006, né le Modèle:Date de naissance à Berdoba et mort le Modèle:Date de mort à N'Djaména, est un officier et homme d'État tchadien.

Avec l'appui de la France, il chasse Hissène Habré de la tête du pays en 1990, prenant le titre de président du Conseil d'État. L’année suivante, il est désigné président de la République. Bien qu'il introduise un système multipartite en 1992 après plusieurs décennies de régimes à parti unique, le parti dominant tout au long de sa présidence est son Mouvement patriotique du salut (MPS). Il remporte les élections présidentielles de 1996, 2001, 2006, 2011, 2016 et 2021. Il est également président de l'Union africaine de 2016 à 2017.

Sa présidence est marquée par la survie de son régime face à plusieurs rébellions et conflits armés récurrents, dont la rébellion du Mouvement pour la démocratie et la justice au Tchad (MDJT) de 1998 à 2002 et la guerre civile tchadienne de 2005 à 2010. En matière économique, après la découverte du pétrole au Tchad au début des années 2000, il convertit le pays en exportateur de pétrole.

En 2020, il est élevé au rang de maréchal du Tchad à la suite d’une offensive victorieuse qu'il avait dirigé contre Boko Haram. Moins d'un an plus tard, juste après l’annonce de sa cinquième réélection le Modèle:Date-, il est blessé au front face à une rébellion du Front pour l’alternance et la concorde venue de Libye ; il succombe à ses blessures le lendemain à Modèle:Nobr, après plus de trente ans passés au pouvoir. Son fils Mahamat Idriss Déby prend aussitôt la tête d’un Conseil militaire de transition.

Origines, formation et carrière

Musulman, fils d'un berger du clan bideyat faisant partie du groupe ethnique zaghawa que l’on trouve des deux côtés de la frontière tchado-soudanaise<ref name="remy0">Modèle:Article</ref>,<ref name=":3">Modèle:Article</ref>.

Après avoir passé son baccalauréat, il entre à l'école d'officiers de N'Djaména puis obtient en 1976 une licence de pilote professionnel en France (spécialité transport des troupes<ref name="slateafrique.com">Modèle:Lien web</ref>)<ref name=":4">Modèle:Article</ref>,<ref name="remy0" /> à l'Institut aéronautique Amaury de la Grange<ref name="bbc0">Modèle:Lien web</ref>.

Idriss Déby soutient le président Félix Malloum jusqu'à sa chute en 1979 et ce dernier garde son soutien jusqu'à sa mort<ref name="dict" />.

Ascension en politique

Aux côtés d'Hissène Habré

Modèle:Article connexe

De retour au Tchad en 1979, il collabore avec Hissène Habré, entré en rébellion en Modèle:Date- contre Goukouni Oueddei après l’éclatement du Gouvernement d'Union nationale de transition (GUNT) formé cinq mois plus tôt<ref name="remy0" />,<ref name="dict" />. Habré nomme alors Déby comme commandant en chef des Forces armées du nord (FAN)<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Le Modèle:Date-, Habré rentre dans la capitale N'Djaména avec Déby à ses côtés, poussant le président Goukouni Oueddei à s'exiler en Algérie. Promu colonel<ref name=":1">Modèle:Ouvrage</ref>,<ref name="slateafrique.com" />, Déby devient chef des armées adjoint en 1983<ref name="dict" />. Il se rend en France en 1985 où il suit les cours de l'École de guerre inter-armées<ref name=":1"/>,<ref name="slateafrique.com" />,<ref name="dict" />. De retour au Tchad en 1986, il est nommé conseiller d'Habré pour la défense et la sécurité<ref name=":1" />,<ref name="slateafrique.com" />.

Tentative de coup d'État

À la fin des années 1980, les relations entre Idriss Déby et Habré se détériorent. Un de ses cousins, Hassan Djamous, le remplace au poste de commandant en chef tandis qu'un autre de ses cousins, Ibrahim Mahamat Itno, devient ministre de l'Intérieur<ref>Modèle:Article</ref>. La police politique d'Habré persécute et exécute les Zaghawas<ref name="dict" />.

Après une tentative de coup d'État le Modèle:Date-, les trois hommes (Idriss Déby et ses deux cousins) prennent la fuite<ref name="remy0" />. Tandis que le colonel Hassan Djamous est blessé et capturé par les hommes de Hissène Habré<ref>Modèle:Lien web</ref>, et son cousin Ibrahim Mahamat Itno tué, Idriss Déby réussit à gagner le Soudan puis la Libye où il obtient l'aide du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi contre la promesse de libérer les prisonniers de guerre libyens détenus au Tchad. Déby retourne au Soudan où il crée, en Modèle:Date-, le mouvement rebelle du Mouvement patriotique du salut (MPS)<ref name="dict">Modèle:Ouvrage</ref>.

Président de la République

Prise de pouvoir et transition

Le Modèle:Date-, avec l'aide des services de renseignement français et le soutien de la Libye et du Soudan<ref name="bbc1">Modèle:Lien web</ref>,<ref name="remy0" />,<ref name="dict" />, ses forces s'emparent de N'Djaména et chassent Habré, qui se réfugie au Sénégal<ref>Modèle:Lien web </ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>. Déby est alors porté à la présidence du Conseil d'État dès le Modèle:Date-<ref>Tchad: Idriss Déby sur le chemin de la croissance et du développement, Ive Tsopgue, 19/07/2011, Journal du Tchad.</ref>,<ref name="bbc1" />, puis désigné président de la République par son mouvement, alors transformé en parti politique. De son côté, Habré sera ensuite poursuivi par un tribunal international pour crime contre l'humanité pour les exactions commises durant son règne au Tchad<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>. Lors de son investiture, il promet la tenue d'une conférence nationale ayant pour tâche principale l'élaboration d'une nouvelle Constitution. Il fait adopter dès Modèle:Date- une Charte nationale qui pose les principes directeurs de l’État tchadien et les bases d’une réforme institutionnelle. La charte servira de loi fondamentale jusqu’à la promulgation de la [[Constitution tchadienne de 1996|Constitution le Modèle:Date-]]Modèle:Ref nécessaire. Il est parallèlement promu général de corps d'armée en 1995.

Dès le début des années 1990, il se rapproche de Hissein Hassan Abakar, président du Conseil supérieur des affaires islamiques du Tchad de 1991 à 2018<ref name=":15">Modèle:Article</ref>.

Premier mandat (1996-2001)

Il est élu président de la République pour un premier mandat en 1996 lors du premier scrutin pluraliste au suffrage universel depuis l'indépendance (du pays) en 1960 et ouvre alors son gouvernement à une partie de l'opposition<ref name=":4" />.

En 1998, son ancien ministre de la défense Youssouf Togoïmi fonde un groupe rebelle, le Mouvement pour la démocratie et la justice au Tchad (MDJT) et monte une rébellion contre son gouernement basée dans le nord du pays<ref>Modèle:Lien web</ref>.

En Modèle:Date-, Idriss Déby lance officiellement les travaux de construction de l'oléoduc Tchad-Cameroun à Komé (Tchad) et Kribi (Cameroun)<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Deuxième mandat (2001-2006)

Modèle:Article connexe

Fichier:Idriss Déby.jpg
Idriss Déby lors d'une conférence de presse en 2004 dans le palais présidentiel à N'Djaména

Le Modèle:Date-, Idriss Déby est réélu président dès le premier tour avec 63,17 % des voix<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Idriss Déby considère le nord de la Centrafrique comme stratégique du fait de ses ressources pétrolières<ref name="Hugon">Les défis de la stabilité en Centrafrique, Philippe Hugon, février 2014, Institut des relations internationales et stratégiques.</ref>.

Le Modèle:Date-, la Libye négocie un accord-cadre de paix entre le MDJT et le gouvernement de Déby. Mais les négociations sont suspendues en mai en raison d'une dispute au sein du MDTJ, entre la ligne dure de Togoïmi et la branche modérée d'Adoum Togoï. La mort de Togoïmi en septembre 2002 signale la fin de la rébellion du MDTJ<ref>Modèle:Lien web</ref>.

En 2003, il a contribué à la prise de pouvoir de François Bozizé<ref>Modèle:Lien web</ref>.

En 2003, il annonce la fin de la construction de l'oléoduc Tchad-Cameroun et le début de la production de pétrole pour le pays<ref>Modèle:Lien web</ref>. Le Tchad adhère en 2005 à l'Association des producteurs de pétrole africains (APPA).

Le Modèle:Date-, les députés adoptent une modification constitutionnelle qui lève la limitation des mandats présidentiels auparavant fixée à deux. Si cette disposition particulière a focalisé l’attention des médias, la réforme constitutionnelle a fait évoluer les institutions du pays, au premier chef desquelles la suppression du Sénat, qui n’a jamais véritablement joué son rôle institutionnel.

En Modèle:Date-, les rebelles sont sur le point de renverser le régime mais les forces françaises présentes sur place permettent le retour précipité d'Idriss Déby qui se trouvait en visite en Guinée équatoriale pour un sommet de la CEMAC. La proposition de réforme constitutionnelle de 2004 est adoptée par référendum le Modèle:Date-, 77,8 % des votants s'étant prononcés pour. La participation s'est élevée à 71,61 %. Le Modèle:Date-, les rebelles du Front uni pour le changement démocratique (FUC) entrent dans N'Djaména et manquent de peu de renverser le régime soutenu par les Français qui tireront sur les éléments du FUC (tir de semonce).

Troisième mandat (2006-2011)

Il est réélu pour un troisième mandat le Modèle:Date- avec 64,67 % des suffrages exprimés<ref>Modèle:Lien web</ref>, un mois après l'attaque manquée menée par le Front uni pour le changement (FUC) du capitaine Mahamat Nour sur N'Djaména le 13 avril.

Un accord est signé le Modèle:Date- entre le régime et les différents partis de l'opposition visant à commencer un processus de démocratisation<ref name="pres11" />.

Le Modèle:Date-, lors de l'assaut des rebelles dirigé par Mahamat Nouri et les frères Tom et Timane Erdimi, l'un de ses principaux opposants, Ibni Oumar Mahamat Saleh, est enlevé à son domicile par les militaires tchadiens<ref>Conférence de Presse au SÉNAT sur l'affaire IBNI: Ne pas céder à la résignation !</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>. Le gouvernement français appelle à une « clarification »<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref name="Fig">Tanguy Berthémet, « Au Tchad, Idriss Déby tient ferme les rênes du pouvoir », Le Figaro, samedi 9 / dimanche 10 avril 2016, page 6.</ref>. En Modèle:Date-, deux des fils de l'opposant disparu déposent plainte en France, et en 2013, un juge d'instruction français a décidé d'enquêter sur sa disparition. C'est contre l'avis du parquet de Paris que ce juge d'instruction avait décidé de le mener. Le ministère public avait donc fait appel de cette décision. Mais, finalement, la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris a donné raison au juge et considéré que les critères juridiques étaient réunis pour autoriser son enquête sur cette disparition<ref>Tchad: l'enquête sur la disparition de l'opposant Ibni Oumar Mahamat Saleh relancée, Radio France internationale, 26 juin 2013</ref>. Début 2013, peu d'informations significatives sont disponibles sur le sort d'Ibni Saleh depuis les jours qui ont suivi son enlèvement, malgré les efforts d'hommes politiques<ref>Après le sommet de la Francophonie, les relations entre les présidents tchadien et français s’enveniment rfi.fr 17 octobre 2012</ref>,<ref>France – Tchad : ce que Hollande et Déby se sont dit à Paris tchadonline.com 13 décembre 2012</ref> ou d'organisations venues au soutien de l'opposant et de ses proches<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>.

En Modèle:Date-, les rebelles tchadiens du Commandement militaire unifié (CMU) qui est composé du RFC de Timan Erdimi, de l'UFDD de Mahamat Nouri et du CNT de Hassan Al Djineidi lancent une seconde offensive pour prendre N’Djaména. Début février 2008, il a donc de nouveau à faire avec des attaques rebelles sur la capitale N'Djaména qui entraînent le rapatriement des expatriés français vers le Gabon et la France. Il subit un revers à la bataille de Massaguet le Modèle:Date- et doit repousser l'assaut sur la capitale du 2 au Modèle:Date-. Trois fois plus nombreux à s’élancer du Soudan, une fois en ville, les rebelles cernent le palais présidentiel le Modèle:Date-. Encerclé dans son palais, le président tchadien appelle plusieurs fois dans la journée le président français Nicolas Sarkozy. Celui-ci lui propose l'exil en territoire français<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref name="slateafrique.com" />. Grâce au soutien militaire total de la France, incluant aide logistique (livraison de munitions depuis la Libye), renseignement militaire et combat de troupes françaises contre les rebelles, Idriss Déby parvient à se maintenir au pouvoir et les rebelles se replient<ref>La France a permis à Idriss Déby de sauver son régime, La Croix, 7 février 2008</ref>.

Le Modèle:Date-, il échappe à une tentative de renversement dans la capitale, il reçoit le soutien de la France qui accuse le Soudan<ref>Le Tchad, la France et l’Afrique; Lundi 4 février 2008, Le Monde Diplomatique </ref>. Il demande à l'Union européenne de dépêcher au plus tôt la force de paix EUFOR, dont le contingent principal est français<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Quatrième mandat (2011-2016)

Son parti remporte 133 sièges sur 188 aux élections législatives du Modèle:Date-<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>http://www.journaldutchad.com/article.php?aid=920</ref>.

Le Modèle:Date-, il est réélu pour un quatrième mandat dès le premier tour de l'élection présidentielle par 88,7 % des voix, face à Albert Pahimi Padacké (6 %) et Madou Nadji (5,3 %). Les principaux opposants avaient décidé de boycotter l'élection contestant les conditions dans lesquelles les élections allaient se dérouler et dénoncant une « mascarade électorale ». Le taux de participation s'élève à 64,2 % selon la commission électorale mais les opposants expriment aussi des doutes quant au taux véritable de la participation qu'ils estiment à 20 %<ref name="pres11">Modèle:Article</ref>.

Il s'oppose à l'intervention militaire occidentale durant la guerre civile libyenne de 2011, position que de nombreux médias décrivent alors comme un soutien au général Mouammar Kadhafi<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>, certains assurent d'ailleurs qu'il aurait envoyé des éléments de la garde tchadienne dans le pays<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Il déclare de son côté vouloir que le dictateur libyen quitte le pouvoir, mais en douceur et non à la suite d'une intervention armée qui Modèle:Citation selon lui<ref>Modèle:Lien web</ref>.

En 2012, il se rend en Centrafrique avec l'ancien président burundais Pierre Buyoya, médiateur en Centrafrique pour le compte de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF)<ref name=":3" />. Sa visite fait l'objet d'une polémique<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>http://www.mact-chad.com/centrafrique-francois-bozize-en-veut-a-idriss-deby/</ref> car il aurait soutenu le mouvement rebelle de la Seleka<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref name="Hugon" />. De son côté, Idriss Déby affirme y être allé pour encourager François Bozizé et insister pour qu'il libère Jean-Jacques Démafouth, chef d'un mouvement politico-militaire<ref name=":3" />.

Au mois de Modèle:Date-, Idriss Déby lance une vaste opération anti corruption dans le pays, baptisée Modèle:Citation. L’État perd alors un montant estimé à 300 milliards de francs CFA (soit 460 millions d'euros) par an à cause de détournements d'argent public<ref name=":7">Modèle:Lien web</ref>. Le but est de sécuriser les circuits de recettes et de dépenses et de contrôler les procédures de préparation, de passation et d'exécution des marchés publics. Après un an et 23 missions de contrôles effectuées à N'Djaména et 22 en province, environ 25 milliards de francs CFA ont été recouvrés<ref name=":7" />.

En Modèle:Date-, le Tchad envoie des troupes au nord du Mali pour participer à l'opération Serval<ref>Modèle:Article </ref>,<ref>Modèle:Article </ref>. Idriss Déby décrit alors ce qui se passe dans le nord du Mali comme la conséquence de Modèle:Citation et de la Modèle:Citation<ref name=":3" />. Cette action au Mali, ou encore en Centrafrique et au Nigeria contre Boko Haram valent à Idriss Déby de recevoir un soutien fort de la France et des États-Unis.

Alors que le Tchad compte en 2001 parmi les pays les moins avancés (PMA) du continent africain<ref>Modèle:Lien web</ref>, il occupe en 2015 la troisième place de l'Africa Performance Index (API), outil de notation et de classement des institutions du secteur public en AfriqueModèle:Refsou.

Devant faire face à la menace grandissante de Boko Haram, un groupe terroriste rallié à l'État islamique dans le nord du Nigeria, Idriss Déby augmente la participation du Tchad à la Multinational Joint Task Force (MNJTF), une force armée composée du Niger, du Nigeria, du Bénin et du Cameroun<ref>Modèle:Lien web</ref>. En Modèle:Date-, Idriss Déby déclare à ce sujet dans un entretien que la MNJTF a Modèle:Citation Boko Haram<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Le Modèle:Date-, à l'occasion du sommet Modèle:Citation en marge de la Conférence de Paris sur le climat (COP 21), Idriss Déby alerte la communauté internationale sur le besoin de financement pour l'avenir du lac Tchad, dont la surface a été divisée par huit depuis 1973 : Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Cinquième mandat (2016-2021)

Fichier:Idriss Déby Itno votes during the 2016 Presidential Election.jpg
Idriss Déby dans un bureau de vote de N'Djamena, lors de l'élection présidentielle de 2016.

Début 2016, l'affaire Zouhoura (une jeune fille violée par des fils de dignitaires du régime) soulève des manifestations. Dans le contexte politique qui a vu se développer les contestations en Afrique subsaharienne, Idriss Déby fait interdire les manifestations et appréhender les auteurs du crime<ref name="Fig"/>.

En Modèle:Date-, Idriss Déby annonce sa candidature à l'élection présidentielle d'Modèle:Date-<ref name=":8">Modèle:Lien web</ref>.

Il fait alors figurer dans son programme l'instauration d'une limite des mandats dans la Constitution, déclarant qu'en 2005, la réforme de la Constitution était menée dans un contexte où « la nation était en danger » tandis qu'en 2016, le Tchad « ne peut pas se concentrer sur un système qu'un changement de pouvoir mettrait en difficulté »<ref name=":8" />. En avril, sans opposition solide<ref name="Fig" />, il est réélu dès le premier tour avec 59,9 % des voix<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Le Modèle:Date-, Idriss Déby effectue une visite diplomatique en Allemagne et rencontre le lendemain la chancelière allemande Angela Merkel<ref name=":11">Modèle:Article</ref>. Cette visite fait suite à une invitation de la chancelière formulée lors du dernier sommet du G20 en Chine<ref name=":11" />. C'est la première visite officielle d'un président tchadien en Allemagne<ref name=":11" />.

En 2016, il annonce l'aménagement d'environ Modèle:Unité de terres sur le territoire national, le renforcement des microcrédits pour les producteurs ruraux ainsi que la construction de nouvelles infrastructures de transport et d'énergie<ref name=":12">Modèle:Lien web</ref>. Il signe également l'Agenda 2030 de l'ONU et la déclaration de Malabo pour la croissance et la transformation de l'agriculture en Afrique<ref name=":12" />.

Le Modèle:Date-, alors que les élections législatives tchadiennes devaient avoir lieu en 2016, il annonce qu'elles n'auront pas lieu avant 2019 faute de moyens<ref>Tchad : Idriss Déby Itno reporte la tenue des élections législatives « par manque de moyens », Jeune Afrique, 3 février 2017</ref>,<ref>Au Tchad, le président Déby annonce le report des législatives «sine die», RFI, 3 février 2017</ref>.

En Modèle:Date-, un rapport d'Amnesty International dénonce une vague de répression au Tchad, sous le mandat d'Idriss Déby. Certes, l'organisation reconnaît que cela n'est pas du même niveau que sous son prédécesseur Hissène Habré (une répression implacable qui fit des dizaines de milliers de morts dans les années 1980) mais elle note que le président Déby, qui effectue son cinquième mandat, n'a pas tenu ses engagements initiaux en matière de respect des droits de l'homme. Elle note qu'Idriss Déby « réduit au silence les voix de ceux qui s’élèvent contre le gouvernement et ses politiques », au moyen d'un harcèlement juridique, administratif et policier continu contre ses opposants. Depuis 2016, 65 manifestations ont été interdites par les autorités et on refuse toute existence légale à plusieurs plateformes d'opposition<ref>Célian Macé, « Amnesty International dénonce une «nouvelle vague de répression» au Tchad », liberation.fr, 14 septembre 2017.</ref>.

Le Modèle:Date-, il promulgue la Constitution tchadienne de 2018, adoptée<ref>Modèle:Lien web</ref> le Modèle:Date- par le Parlement<ref>Modèle:Lien web</ref>. Le jour même, il annonce une amnistie pour les rebelles, et appelle les exilés politiques à rentrer au Tchad<ref>Modèle:Lien web</ref>. Pour Djimet Arabi, ministre de la Justice, Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Le Modèle:Date-, il forme un nouveau gouvernement de 22 membres, dont 9 femmes<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Le président Déby et ses proches se sont considérablement enrichis : les Panama Papers indiquent que le « clan » au pouvoir a détourné 10,76 milliards de dollars pour les placer dans des paradis fiscaux. Au contraire, les très faibles investissements dans les services publics (écoles, centres de santé, etc) maintiennent l'immense majorité de la population dans une grande pauvreté. Le Tchad est [[Liste des pays par IDH|classé Modèle:186e sur 189]] à l’indice de développement humain des Nations unies. En 2018, l'État tchadien est au bord de la faillite et Déby réagit en réduisant le salaire des fonctionnaires d’un tiers<ref>Modèle:Lien web</ref>.

En Modèle:Date-, Idriss Déby est nommé maréchal par l'Assemblée nationale après une offensive victorieuse en avril contre des djihadistes<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Réélection de 2021

En Modèle:Date-, le Mouvement patriotique du salut investit Idriss Déby comme candidat à l'[[élection présidentielle tchadienne de 2021|élection présidentielle d'Modèle:Date-]]<ref>Modèle:Article</ref>. Dans une Modèle:Citation, écrit Le Monde, Déby est réélu président avec 79,32 % des voix, après avoir Modèle:Citation<ref>Modèle:Article</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref>.

Mort et succession

Modèle:Article connexe Le jour même de l'élection présidentielle, les rebelles du Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT) lancent depuis la Libye une offensive dans le nord-ouest du Tchad<ref name="Monde180421"/>. L'armée tchadienne réplique alors par une contre-offensive et de violents combats éclatent dans les environs la ville de Mao, dans la région du Kanem<ref name="Monde180421">Au Tchad, l’armée affirme avoir « détruit » la colonne de rebelles venus de Libye, Le Monde avec AFP, 18 avril 2021.</ref>. Le président Idriss Déby se rend sur le front mais il est mortellement blessé entre le 17 et le Modèle:Date-<ref name="Monde200421">Le président du Tchad, Idriss Déby, est mort des suites de blessures reçues au front, Le Monde avec AFP, 20 avril 2021.</ref>,<ref name="JA200421">Mathieu Olivier, Tchad : décès du président Idriss Déby Itno, tué au combat selon l’armée, Jeune Afrique avec AFP, 20 avril 2020.</ref>. Il succombe le Modèle:Date- à Modèle:Heure du matin, à N'Djamena, à l'âge de 68 ans<ref name="Monde200421"/>,<ref name="JA200421"/>. L'armée annonce sa mort dans un communiqué diffusé sur les ondes de la télévision d'État Télé Tchad<ref>Modèle:Vidéo « Flash Infos », Télé Tchad, 20 avril 2021.</ref> de la façon suivante : « Fidèle au serment fait à la nation et au peuple tchadien, le maréchal du Tchad, président de la République, chef de l’État, chef suprême des armées, Idriss Déby Itno, vient de donner son dernier souffle en défendant l’intégrité territoriale sur le champ de bataille »<ref>« Tchad : déclaration du conseil militaire de transition », sur alwihdainfo.com, 20 avril 2021.</ref>.

Les circonstances de sa mort ne sont pas connues avec exactitude. Selon une version, il aurait été tué lors d'échanges de tirs entre une colonne rebelle et des militaires loyalistes. D’après une autre version, donnée par le journaliste Philippe Chapleau, il aurait succombé, ainsi que quatre de ses généraux, au cours d'une réunion de pourparlers à Mao avec des chefs du FACT, la réunion ayant dégénéré<ref>Philippe Chapleau, « Tchad: la mort du maréchal Déby, "au front" selon l'armée qui prend le pouvoir », lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr, 20 avril 2021.</ref>,<ref>Modèle:Vidéo « Mort d'Idriss Déby : les deux versions sur les circonstances de son décès », France 24, 20 avril 2021.</ref>.

En juillet 2021, RFI rapporte les circonstances officielles de la mort de Déby : Modèle:Citation. La radio française se fait l’écho d’une autre thèse, circulant sur les réseaux sociaux : Modèle:Citation. Mais RFI précise que cette dernière théorie n’est pas étayée par des preuves<ref>« Tchad: trois mois plus tard, ce que l'on sait de la mort du président Idriss Déby Itno », sur rfi.fr, 20 juillet 2021.</ref>.

Un conseil militaire de transition dirigé par un de ses fils, Mahamat Idriss Déby, commandant de la garde présidentielle, est chargé de le remplacer<ref name="Monde200421"/>. Un deuil national de quatorze jours est décrété, un couvre-feu est instauré et toutes les frontières terrestres et aériennes sont fermées<ref name="JA200421"/>.

Les obsèques nationales du président défunt ont lieu le Modèle:Date- à N'Djaména<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Plusieurs chefs d'État et de gouvernement africains se rendent à N'Djaména, comme notamment Félix Tshisekedi, président de la république démocratique du Congo et président en exercice de l'Union africaine. Le président français, Emmanuel Macron, est le seul chef d’État occidental à se rendre aux funérailles<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Idriss Déby Itno est ensuite inhumé dans son village natal d'Amdjarass.

Président de l'Union africaine

Modèle:Article connexe Le Modèle:Date-, Idriss Déby Itno est élu président de l'Union africaine lors de la cérémonie d'ouverture du Modèle:26e, succédant au Zimbabwéen Robert Mugabe. Il est choisi par les présidents de la région Afrique centrale. Son mandat est d'un an<ref name=":5">Modèle:Lien web.</ref>. Lors de son discours d'acceptation, il a notamment évoqué la mise en place « d'une force africaine qui permettrait d'intervenir dans la prévention des crises »<ref name=":5" />. Il critique également l'immobilisme de l'organisation : « Nous nous réunissons souvent, nous parlons toujours trop, nous écrivons beaucoup, mais nous n'agissons pas assez, et, parfois, pas du tout. Nous n'anticipons pas assez, nous attendons tout de l'extérieur »<ref name=":5" />.

Début Modèle:Date-, Idriss Déby se rend en république démocratique du Congo, le but étant de parvenir au dialogue pour la tenue d'élections présidentielles dans le pays<ref name=":13">Modèle:Lien web</ref>. Il appelle alors les composantes de l'opposition à se joindre au dialogue<ref name=":13" />. Dans un communiqué, il annonce finalement qu'une date a été trouvée pour la tenue des élections présidentielles et législatives<ref name=":13" />.

Fin Modèle:Date-, Idriss Déby Itno se rend au Cameroun pour exprimer sa compassion pour les victimes de la catastrophe ferroviaire du train d'Eseka. Il a déclaré à cette occasion : « les relations entre le Cameroun et le Tchad sont très particulières. Nous avons des liens solides et un destin commun. Quand j'ai appris la triste nouvelle, j'ai d'abord fait un message au peuple camerounais. Puis, j'ai estimé que faire un message n'est pas suffisant et je suis venu »<ref>Modèle:Article</ref>.

Début Modèle:Date-, en marge de la COP 22, Idriss Déby se rend à Marrakech à la demande du roi du Maroc Mohamed VI afin de discuter avec lui de la réintégration du Maroc dans l'Union africaine<ref name=":14">Modèle:Lien web</ref>. Pour mémoire, le Maroc a quitté l'Union africaine en Modèle:Date- après que celle-ci a décidé d'intégrer la République arabe sahraouie démocratique comme Modèle:51e membre. Fervent partisan d'un continent uni, Idriss Déby milite pour « une Afrique sans conflit à l'horizon 2020 »<ref name=":14" />. La question reste cependant toujours en cours de traitement fin 2016. Pour un proche de l'organisation panafricaine, « ce n'est pas le retour du Maroc qui pose problème - car il peut facilement réunir la majorité simple nécessaire pour valider son retour - mais la bataille qu'il entend mener au sein de l'UA dans le but d'expulser la RASD qui dérange énormément de pays acquis à la cause sahraouie »<ref>Modèle:Article</ref>.

Lutte contre Boko Haram

Une de ses premières priorités à la présidence de l'UA est l'accélération du combat contre Boko Haram. Le Modèle:Date-, l'Union africaine valide ainsi l’ajout de 10 000 troupes à la Force multinationale mixte (FMM) créée le Modèle:Date- à N'Djaména<ref>Modèle:Lien web</ref>. En août, l'Union européenne promet de verser 50 millions d'euros supplémentaires pour aider la FMM à combattre Boko Haram dans le Sahel<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Financement

En Modèle:Date-, Idriss Déby fait adopter à la « quasi-unanimité » selon Donald Kaberuka<ref name=":9">Modèle:Lien web</ref> un nouveau mode de financement pour l'Union africaine qui met un terme aux financements extérieurs et permet à l'Union d'assurer son indépendance grâce au prélèvement d'une taxe sur les importations<ref name=":9" />. Idriss Déby définit cette mesure comme un tournant « historique » : « nous prenons des décisions audacieuses pour l'avenir de notre continent. En attendant l'opérationnalisation de ce nouveau mécanisme de financement de l'UA, il faut mettre fin à notre dépendance frustrante et compromettante de notre budget »<ref name=":9" />.

Décorations

Distinctions

Famille

Fichier:Hinda Deby Itno.jpg
Hinda Déby Itno en 2014 à la Maison-Blanche

Idriss Déby a plusieurs enfants issus de différents mariages, comme c'est la coutume au sein des Zaghawa :

  • Mahamat Idriss Déby, nommé commandant en second des Forces armées tchadiennes en intervention au Mali (FATIM) en 2013 puis directeur général de la DGSSIE en 2014<ref name="jeuneafrique 138336">Modèle:Article.</ref> ;
  • Abdelkerim Idriss Déby dit Kerimo<ref>Modèle:Lien web</ref> directeur de cabinet adjoint du président Déby<ref>Modèle:Lien web</ref>;
  • Brahim Déby (issu de son premier mariage avec Hadja Halimé), qui avait été un temps son conseiller<ref name=":2">Modèle:Article</ref>, est assassiné le Modèle:Date- en France, à Courbevoie<ref name=":2"/>,<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>. Selon la police française, son assassinat n'aurait pas de motivation politique<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} French charges over Deby killing, BBC News, 29 novembre 2008.</ref> ;
  • Zakaria Idriss Déby, ancien directeur général de Toumaï Air Tchad<ref name=":16">Modèle:Lien web</ref>, directeur adjoint du cabinet civil à la présidence en 2013<ref name="jeuneafrique 138336" />, ambassadeur auprès des Émirats arabes unis en 2020 et colonel de l'armée<ref>Modèle:Article</ref> ;
  • Adam Idriss Déby, Chef d'état-major de la Direction générale de service de sécurité des institutions de l'État (DGSSIE) en 2012<ref>Modèle:Lien web.</ref>, handicapé à la suite d'un accident de la circulation<ref name=":16" /> ;
  • Daoussa Idriss Déby, Directeur général des Grands travaux vers 2012<ref name=":16" /> ;
  • Fatimé Idriss Déby, Directrice commerciale de la Société des hydrocarbures du Tchad (SHT) puis directrice adjointe de la Société de raffinage de N'Djamena (SRN) en 2020<ref name="SRN">Modèle:Article</ref> ;
  • Seïd Idriss Déby, Directeur général adjoint de la SRN puis directeur général de la SHT de Modèle:Date- à Modèle:Date-<ref name="SRN" />.
  • Hassan Idriss Déby, Chef d’état major adjoint de l’armée de l’air
  • Nassour Idriss Deby, Général et chef d’état major particulier de la présidence

Ses épouses ont été :

Il a plusieurs frères et sœurs:

  • Daoussa Déby, PDG de la société d’entretien des routes (SNER)
  • Saleh Déby, Ancien directeur des Douanes

Notes et références

Notes

Modèle:Références

Références

Modèle:Références nombreuses

Voir aussi

Modèle:Autres projets

Bibliographie

  • Arnaud Dingammadji, Les gouvernements du Tchad : De Gabriel Lisette à Idriss Déby Itno (1957-2010), L'Harmattan, 2011, 312 p. Modèle:ISBN
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Jeremy Rich, « Déby Itno, Idriss », in Henry Louis Gates Jr (et al.), Dictionary of African biography, Oxford University Press, 2011, vol. 2, Modèle:P. Modèle:ISBN
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Esaïe Toingar, Idriss Deby and the Darfur Conflict, McFarland & Company, Jefferson (C.), 2014, 221 p. Modèle:ISBN

Articles connexes

Liens externes

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