Jacques Rozier

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Modèle:Infobox Cinéma (personnalité)

Jacques Rozier, né le Modèle:Date de naissance à Paris et mort le Modèle:Date de décès à Théoule-sur-Mer, est un réalisateur français.

Après des études de cinéma à l'IDHEC, il travaille comme assistant à la télévision et réalise dès le milieu des années 1950 des courts métrages considérés comme précurseurs de la Nouvelle Vague, Rentrée des classes (1956) et Blue Jeans (1958).

Son premier long métrage, Adieu Philippine (1962), est considéré comme emblématique de l'esthétique de la Nouvelle Vague. Malgré ce succès d'estime, Jacques Rozier doit attendre 1969 pour tourner un nouveau long métrage, Du côté d'Orouët (1973), qui révèle au cinéma le talent comique de l'acteur Bernard Ménez. Adepte des tournages improvisés, il réalise ensuite Les Naufragés de l'île de la Tortue (1976), une comédie avec Pierre Richard, puis dix ans plus tard il retrouve Bernard Ménez associé à l'acteur Luis Rego pour une nouvelle comédie intitulée Maine Océan (1986).

Ses films, peu distribués, n'ont pas rencontré un grand succès public mais ont tous obtenu un succès critique. Il a reçu le prix Jean-Vigo pour Maine Océan (1986), le prix René-Clair (1997) et le Carrosse d'or (2002) pour l'ensemble de sa carrière.

Biographie

Jeunesse

Jacques Rozier naît à Paris le Modèle:Date de naissance et grandit dans le quartier des Batignolles<ref name = "peron">Modèle:Article.</ref>.

Il suit des études à l'IDHEC en 1948-1949<ref group = "note">Il fait partie de la Modèle:5e de l'école.</ref>. Pour son film de fin d'études, il part en Provence avec ses bobines et une caméra et filme les premières images de son futur court métrage Rentrée des classes<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Carrière

Après ses études, il travaille comme assistant à la télévision auprès de réalisateurs comme Marcel Bluwal, Stellio Lorenzi et Claude Loursais, qui tournent des dramatiques dans les studios des Buttes Chaumont. Rozier se dit impressionné et influencé par leur rapidité d'exécution et leur savoir-faire<ref name="rozier18"/>,<ref name = "bonnaud">Modèle:Article.</ref>.

Il fait un stage sur le tournage de French Cancan de Jean Renoir<ref name = "peron"/>.

Avec l'argent gagné à la télévision, il achète de la pellicule pour tourner Rentrée des classes (1955). Le film, réalisé en 1955, peut être considéré comme le premier film de la Nouvelle Vague<ref name = "rozier18">Modèle:Harvsp</ref>,<ref name = "boulevard">Modèle:Vimeo</ref>,<ref group = "note">Agnès Varda considère elle que le premier film de la nouvelle vague serait son court métrage La Pointe courte Modèle:Harv.</ref>.

Avec l'argent obtenu par la vente de Rentrée des classes, il tourne Blue Jeans<ref name = "rozier18" />. Il rencontre Jean-Luc Godard en présentant Blue Jeans aux Journées internationales du court métrage à Tours en 1958. À l'époque, Godard est critique de cinéma à Arts et il signe un article intitulé « Resnais, Varda, Demy et Rozier dominent le Festival de Tours. », ce qui sonne comme une provocation étant donné qu'Agnès Varda, Jacques Demy et Jacques Rozier étaient alors complètement inconnus. Il voit dans Blue Jeans Modèle:Citation<ref name = "godard">Modèle:Article réédité dans Modèle:Ouvrage.</ref>. Blue Jeans est ensuite diffusé au cinéma en première partie du film de John Berry Oh ! Qué mambo (1959)<ref name = "bonnaud"/>.

Après le succès d'À bout de souffle, en 1960, Jean-Luc Godard présente Jacques Rozier à son producteur, Georges de Beauregard. Ce dernier permet à Rozier de réaliser son premier long métrage, Adieu Philippine. Rozier avait le souhait de tourner un film décrivant les premiers jours d'un appelé dans un régiment. Un tel sujet était impossible à traiter pendant la guerre d'Algérie. Il s'oriente alors vers l'histoire d'un garçon amoureux de deux filles, très amies entre elles. Le garçon laisse finalement les choses en plan pour partir en Algérie. Inspiré par l'esthétique du néoréalisme italien, Rozier choisit ses acteurs dans la rue<ref name = "rozier20" />. Or, la production du film est difficile ; le tournage du film a lieu en partie en Corse dans des montagnes uniquement accessibles à dos de mule. Le montage dure douze mois. Par mesure d'économie, la production n'a pas engagé de preneur de son. Seuls des sons témoins, non synchrones, ont été enregistrés sur un petit magnétophone. À l'écoute, les dialogues se révèleront totalement inaudibles. Rozier passera cinq mois à les reconstituer en lisant sur les lèvres des acteurs<ref name = "peron"/>. Georges de Beauregard ne croit plus au film et Rozier fait racheter les droits du film par Alain Paygot (Unitec) afin de l'achever et de pouvoir le montrer au festival de Cannes en 1962<ref name = "bonnaud"/> : le film, sélectionné pour la première édition de la semaine de la critique, y reçoit un prix<ref name = "rozier20">Modèle:Harvsp.</ref>. Le film sort finalement en salles en Modèle:Date-<ref name = "frodon118">Modèle:Ouvrage.</ref>.

Adieu Philippine est salué par la critique et devient l'un des films emblématiques de la Nouvelle Vague<ref name = "boulevard"/>. Jean-Michel Frodon y voit le film qui condense le mieux l'esprit de la Nouvelle Vague<ref name = "frodon118" />. Le critique Louis Skorecki y voit Modèle:Citation

Dans Paparazzi et Le Parti des choses : Bardot et Godard (1963), il filme l'actrice Brigitte Bardot sur le tournage du Mépris (1963) de Jean-Luc Godard confrontée à la traque des paparazzi à Capri et à Rome<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref name = "peron96"/>.

Après Adieu Philippine, Jacques Rozier rencontre des difficultés pour réaliser un nouveau film. Ses relations difficiles avec Georges de Beauregard lui donnent une mauvaise réputation auprès des producteurs et font de lui l'« enfant terrible de la Nouvelle Vague »<ref name = "rozier25">Modèle:Harvsp.</ref>.

Il lance de nombreux projets mais n'arrive pas à boucler ses scénarios. Dans un entretien avec Frédéric Bonnaud en 1996, il explique : Modèle:Citation bloc

Il continue de travailler à la télévision où il réalise notamment une série Ni figue, ni raisin avec la chanteuse Michèle Arnaud puis une émission dans la série Cinéastes de notre temps sur Jean Vigo<ref name = "bonnaud"/>.

Du côté d'Orouët, tourné en Modèle:Unité en 1969 et sorti en 1973, raconte les vacances de trois jeunes filles et d'un jeune homme dans une villa sur le littoral vendéen<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Le film ne reste en salle qu'une semaine<ref>Modèle:Article suite.</ref>,<ref name = "peron96">Modèle:Article.</ref>.

Il révèle le talent comique de l'acteur Bernard Menez<ref>Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name = "skorecki">Modèle:Article.</ref>.

En 1974, le producteur Claude Berri propose à Rozier de tourner un film avec Pierre Richard, qui vient de connaître le succès au cinéma avec Le Grand Blond avec une chaussure noire. Rozier accepte à la condition de ne pas avoir à fournir de scénario. Les Naufragés de l'île de la Tortue raconte l'histoire d'une agence de voyages qui tente de lancer une nouvelle formule de vacances. Au lieu de proposer aux vacanciers un programme surchargé, elle propose une opération « Robinson Crusoé » qui consiste à laisser les touristes à eux-mêmes sur une île déserte. Jean-Arthur Bonaventure (Pierre Richard) et Petit Nono (Jacques Villeret) sont chargés par l'agence de voyages de mettre sur pied cette opération. Cependant Pierre Richard doit quitter le tournage prématurément pour tourner un film avec Claude Zidi. Jacques Rozier modifie son scénario initial en fonction et décide de mettre le personnage de Pierre Richard en prison<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. À sa sortie en salles en 1976, le film est un échec commercial. Il est repris au cinéma en copie neuve en 2004<ref name = "boulevard"/>,<ref>Modèle:Article</ref>. Le critique Ludovic Lament voit dans le film un Modèle:Citation.

Rozier réalise aussi avec Pascal Thomas un pilote pour une série destinée à la télévision intitulée Nono Nenesse (1975) où Bernard Ménez, Jacques Villeret et Maurice Risch jouent aux bébés au milieu d'un mobilier géant dans un esprit régressif. La série s'inspire de Laurel et Hardy. La série n'a finalement pas été diffusée à la télévision mais le pilote a été montré au public lors de la rétrospective de l'œuvre de Rozier au festival international du film de La Rochelle en 1996<ref name = "peron96rochelle"/>,<ref name = "bonnaud"/>.

Maine Océan, comédie poétique en forme d’étrange voyage en train, ne voit le jour qu’au printemps 1986. Les critiques sont, une nouvelle fois, très élogieuses. Une version restaurée est reprise au cinéma en 2007<ref>Modèle:Article.</ref>. Le film rencontre un succès public relatif (Modèle:Nombre en France)<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Jacques Rozier réalise aussi deux documentaires sur l'opéra baroque à travers deux œuvres de Lully. Le premier, L'Opéra du roi, tourné en 1989 au Théâtre lyrique de Montpellier, dévoile les coulisses d'une représentation d' Atys dirigée par William Christie (musique) et Francine Lancelot (chorégraphie). Le second, Revenez, plaisirs exilés, est une captation des répétitions et de la générale d' Alceste ou le Triomphe d'Alcide, données à l'opéra de Versailles et au Théâtre des Champs-Élysées en 1991 sous la direction de Jean-Louis Martinoty (mise en scène), Jean-Claude Malgoire (musique), Marie-Geneviève Massé et François Raffinot (chorégraphie)<ref>Modèle:Article.</ref>.

En 1996, le festival international du film de La Rochelle rend hommage à Jacques Rozier en lui consacrant une rétrospective<ref name = "peron96rochelle">Modèle:Article.</ref>.

En 1997, l'ensemble de son œuvre cinématographique est distinguée par le prix René-Clair<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

En 2001, le réalisateur présente à la Mostra de Venise Fifi Martingale, une comédie qui se déroule dans un théâtre. Le film ne connaît pas de distribution en salles et Rozier souhaite remanier le montage.

Du 2 au Modèle:Date-, une rétrospective intégrale de Jacques Rozier présentée au Centre Pompidou révèle que l’œuvre du réalisateur ne se limite pas aux cinq longs métrages sortis en salle. Il a en fait réalisé une trentaine d'œuvres de différents formats et de différentes durées pour la télévision ou pour le cinéma<ref>Jacques Rozier, le funambule</ref>,<ref name = "debaecque">Modèle:Article.</ref>.

En 2006, il lance le projet de réaliser une comédie intitulée Le Perroquet parisien, initialement Le Perroquet bleu, sur le milieu du cinéma. Le tournage est interrompu pour des problèmes de production<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

En 2021, il travaille sur une rétrospective de sa carrière en collaboration avec la Cinémathèque française prévue pour novembre de cette même année, durant laquelle il devait présenter nombre de ses films phares, avant d'annuler sa présence au début du mois<ref>Cinémathèque française</ref>.

Dernières années et mort

Le Modèle:Date-, il est expulsé de son logement à Neuilly-sur-Seine, et une pétition est lancée pour l'aider<ref>Modèle:Article.</ref>.

Jacques Rozier meurt le Modèle:Date-<ref>Décès du cinéaste français Jacques Rozier, figure de la Nouvelle vague, RTBF, 9 juin 2023</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref> à Théoule-sur-Mer, à l'âge de Modèle:Nombre, après avoir été hospitalisé. Sa mort est annoncée le Modèle:Date- par sa collaboratrice Michèle Berson à l'AFP<ref>Modèle:Article.</ref>. Il est incinéré<ref>Find a grave</ref>.

Méthode de travail

Pierre Richard, dans un entretien aux Cahiers du cinéma, décrit l'anti-méthode de Rozier : Modèle:Citation

Jacques Rozier travaille généralement à partir de scénarios peu contraignants ou inachevés<ref name = "guignandon">Modèle:Article</ref> et déclare lui-même accorder une grande importance à l'imprévu sur les tournages : Modèle:Citation Cela lui vient notamment de son expérience de la télévision, quand il tournait des dramatiques au début des années 1950 et a gardé l'habitude de tourner avec deux caméras. Selon lui, les deux caméras permettent de tourner rapidement et facilitent les raccords au montage<ref>Modèle:Harvsp</ref>.

Il récuse le terme de direction d'acteur au sens où il ne prétend pas diriger les acteurs mais simplement être réceptif à leur interprétation<ref name = "boulevard" />.

Ses films ne sont pas autobiographiques. Il dit ne jamais raconter ses propres histoires<ref name = "boulevard" />. Il apprécie les personnages en situation d'échec<ref name = "boulevard" />.

Le fait que peu de ses projets pour le cinéma aient abouti lui a valu une réputation de dilettante. Il a néanmoins beaucoup tourné pour la télévision, notamment au temps de l'ORTF<ref name = "debaecque" />.

Analyse de l'œuvre

Le cinéma de Rozier ne ressemble à rien de connu. Jacques Mandelbaum le définit de la manière suivante : Modèle:Citation

Pour Pascal Thomas, Modèle:Citation

Selon Jacques Rozier lui-même, son cinéma raconte toujours l'histoire de mythomanes : Modèle:Citation bloc

Filmographie

Longs métrages

Courts métrages

Projets inachevés

  • 1975 : Nono Nenesse (court métrage)
  • 2007 : Le Perroquet parisien/Le Perroquet bleu (long métrage)

Distinctions

Notes et références

Notes

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Références

Modèle:Références

Voir aussi

Bibliographie

Ouvrage

Articles

Liens externes

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