Jean-Baptiste Bessières

{{#ifeq:||Un article de Ziki, l'encyclopédie libre.|Une page de Ziki, l'encyclopédie libre.}}

Modèle:En-tête label Modèle:Voir homonymes Modèle:Voir famille Modèle:Infobox Personnalité militaire Jean-Baptiste Bessières, duc d'Istrie, né le Modèle:Date- à Prayssac dans le Quercy et mort au combat le Modèle:Date- à Weißenfels, dans le royaume de Saxe, est un militaire français, élevé à la dignité de maréchal d'Empire par Napoléon en 1804.

Issu de la petite bourgeoisie, il commence sa carrière militaire sous la Révolution française et gagne ses galons de capitaine au sein du [[22e régiment de chasseurs à cheval|Modèle:22e de chasseurs à cheval]]. Il combat sur le théâtre d'Italie sous les ordres du général Napoléon Bonaparte, qui le remarque et le nomme commandant du corps des guides à cheval. Bessières participe en cette qualité à la campagne d'Égypte jusqu'en 1799, puis est fait général sous le Consulat pour s'être distingué à la bataille de Marengo. Il est élevé à la dignité de maréchal d'Empire en 1804 et prend la tête de la cavalerie de la Garde impériale.

Brillant officier de cavalerie, Bessières se distingue dans la plupart des grandes batailles des guerres napoléoniennes, notamment à Austerlitz, Eylau, Essling et Wagram. En 1808, il joue un rôle actif dans la guerre d'Espagne en remportant dès le début du conflit la victoire de Medina de Rioseco, dont les conséquences sont toutefois éphémères. Son attitude trois ans plus tard à la bataille de Fuentes de Oñoro, où son soutien fait défaut à Masséna, prête à controverses. Il n'en participe pas moins à la campagne de Russie en 1812, au cours de laquelle il sauve la vie de Napoléon, et reçoit le commandement de toute la cavalerie française au début de la campagne d'Allemagne. Le maréchal est toutefois mortellement blessé par un boulet le Modèle:Date- à Rippach, près de Weißenfels, la veille de la bataille de Lützen.

Bessières était, selon Napoléon, Modèle:Citation. Médiocre commandant en chef, il est en revanche un excellent général de cavalerie, courageux, capable d'initiatives et qui conduit souvent en personne les charges de ses cavaliers face à l'ennemi. La mort de cet homme cultivé, pieux et populaire au sein de la Garde est vivement ressentie par l'Empereur qui déclare à son sujet : Modèle:Citation.

Débuts sous l'Ancien Régime et la Révolution

Jean-Baptiste Bessières naît le Modèle:Date- à Prayssac dans le Quercy. Son père est un chirurgien-barbier appartenant à la bourgeoisie localeModèle:Sfn. Instruit dans son enfance par un prêtre, il étudie par la suite au collège Saint-Michel de Cahors et y reçoit une solide instruction. Afin de reprendre la profession paternelle, il se prépare à aller suivre les cours de l'école de médecine à Montpellier mais sa famille se retrouve brutalement dans une situation financière difficile et il doit se former sur le tas sous la houlette de son père et d'un de ses cousins. En raison de sa bonne éducation, il participe à la rédaction des cahiers de doléances de sa commune en 1788 et devient commandant en second de la garde nationale locale lorsqu'éclate la Révolution françaiseModèle:Sfn.

Portait d'un jeune homme aux cheveux blancs vêtu d'un uniforme militaire.
Jean-Baptiste Bessières, adjudant en 1792, Jean-Baptiste Paulin Guérin, 1835.

Le Modèle:Date-, il est désigné par ses concitoyens, en même temps que son compatriote Joachim Murat, pour servir dans la Garde constitutionnelle du RoiModèle:Sfn, qu'il intègre le Modèle:Date- de la même année avant d'en être licencié le Modèle:Date-Modèle:Sfn. Il entre alors au bataillon des Jacobins Saint-Dominique de la garde nationale parisienne<ref name="Six1934p94"/>. Fidèle au roi, il tente de prendre part à la défense du palais des Tuileries dans la journée du 10 août et, par prudence, doit se cacher pendant un temps chez le duc de La RochefoucauldModèle:Sfn. Le Modèle:1er novembre, il se réengage comme simple cavalier dans la légion des Pyrénées, futur [[22e régiment de chasseurs à cheval|Modèle:22e régiment de chasseurs à cheval]], qui se trouve déployé à la frontière espagnole. Son avancement est assez rapide puisqu'il est nommé adjudant sous-officier le Modèle:Date-, sous-lieutenant le Modèle:Date-, lieutenant le Modèle:Date- et enfin capitaine le Modèle:Date-<ref name="Six1934p94"/>. Servant successivement sous les ordres des généraux La Barre et Dugua, il participe notamment à la bataille du Boulou, où le Modèle:22e chasseurs prend une part importante à la victoire, et à celle de la Sierra Negra près de FiguerasModèle:Sfn.

En 1796, il est transféré en Italie avec son régiment et se signale au début de la campagne en enlevant à pied une pièce d'artillerie autrichienne après avoir eu son cheval tué sous lui. Il sert ensuite sous Bonaparte comme chef du corps des guides à cheval de l'armée d'ItalieModèle:Sfn. Au combat de Roveredo, avec six de ses chasseurs, il avise une batterie autrichienne et lui enlève deux canonsModèle:Sfn. Le Modèle:Date-, il se distingue à la bataille de Rivoli et y est nommé major. Le Modèle:Date-, il est promu au grade de chef de brigade. Colonel des guides pendant l'expédition d'Égypte, Bessières se signale au siège de Saint-Jean d’Acre (Modèle:Date- au Modèle:Date-) et à la bataille d’Aboukir (Modèle:Date)Modèle:Sfn. Dans le rapport officiel sur la bataille qu'il adresse au « Directoire exécutif » le 9 thermidor an VII de la République, Bonaparte note : Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Sous le Consulat

Charge de cavalerie.
Bessières entraînant la cavalerie de la Garde consulaire à la charge au cours de la bataille de Marengo, le Modèle:Date-. Peinture d'Alphonse Lalauze.

De retour en France, Bessières est présent lors du coup d'État du 18 Brumaire au cours duquel, selon Jacques Garnier, il Modèle:CitationModèle:Sfn. Le Modèle:Date-, il est nommé commandant en second de la Garde consulaireModèle:Sfn.

Le Modèle:Date-, il prend part à la bataille de Marengo. Alors que l'affaire tourne mal pour le Premier consul, Desaix et la division Boudet débouchent sur le champ de bataille. Pour soutenir leur mouvement, la brigade Kellermann se déploie sur le flanc droit tandis que Bessières organise une charge massive sur le flanc gauche avec l'ensemble de la cavalerie de la Garde consulaire, semant la panique chez les Autrichiens. Les grenadiers à cheval, en particulier, prennent possession de trois étendards ennemis<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Après les combats, Bessières reçoit pour son action les éloges de Bonaparte, qui lui dit : Modèle:Citation<ref name="Pigeard2005p142">Modèle:Harvsp.</ref>.

Il est successivement promu général de brigade le Modèle:Date-, puis général de division le Modèle:Date-<ref name="Six1934p94"/>, ce qui constitue un avancement exceptionnellement rapide<ref>Modèle:Article.</ref>.

Maréchal d'Empire

Les débuts de l'Empire et la charge d'Austerlitz

Modèle:Article détaillé

Portrait en pied d'un maréchal de Napoléon en grand uniforme avec ses décorations, à l'entrée d'une grande tente, tenant dans sa main droite son bâton de maréchal et s'appuyant de sa main gauche sur son sabre.
Portrait du maréchal Jean-Baptiste Bessières, duc d'Istrie (1768-1813) par Henri-François Riesener, huile sur toile, musée des Beaux-Arts d'Orléans.

Avec l'avènement du régime impérial, le général Bessières est élevé à la dignité de maréchal d'Empire le Modèle:Date-. Le Modèle:Date-, il est fait grand officier de la Légion d'honneur, puis colonel général de la cavalerie de la Garde impériale le Modèle:Date-<ref name="Six1934p94">Modèle:Harvsp.</ref>. Cette dernière fonction, nullement honorifique, permet à Bessières d'exercer une influence considérable au sein de la Garde impériale, qu'il s'attelle à réformer et à discipliner. Dirigeant la cavalerie de la Garde lors des parades et sur les champs de bataille<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, ses importantes fonctions militaires l'amènent à figurer parmi les intimes de l'Empereur, qu'il accompagne très souvent lors de ses déplacementsModèle:Sfn. Toutefois, cette nomination prestigieuse n'est pas sans susciter la jalousie des autres maréchaux et l'accession de Bessières au maréchalat apparaît comme une faveur peu justifiée au vu de ses états de service, moins brillants que ceux de beaucoup d'autresModèle:Sfn. Marmont déclare à ce sujet : Modèle:CitationModèle:Sfn. Le Modèle:Date-, il reçoit l'insigne de grand aigle de la Légion d'honneur<ref name="Six1934p94"/>.

Bessières prend part à la campagne d'Allemagne de 1805 au commandement de toutes les unités de la Garde impérialeModèle:Sfn. Tandis que les chasseurs à cheval de la Garde sont envoyés en avant-garde, le maréchal escorte Napoléon avec les grenadiers à cheval et les mamelouksModèle:Sfn. Le Modèle:Date-, alors que la cavalerie de Murat vient d'être culbutée sur la route d'Olmütz par son homologue russe, il rétablit la situation en contre-attaquant avec quatre escadrons de la Garde impériale, conjointement avec les cuirassiers du général d'Hautpoul, et refoule ses adversaires sur Rausnitz<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Quelques jours plus tard, le Modèle:Date-, a lieu la bataille d'Austerlitz où il mène la charge des chasseurs et des grenadiers à cheval de la Garde qui met en déroute la Garde impériale russe<ref name = "Castle2004p74">Modèle:Harvsp.</ref>. Alors que Napoléon a pour projet de briser le centre austro-russe afin de diviser les forces ennemies et que la situation est plutôt à son avantage, un événement potentiellement dangereux pour les Français se produit lorsque la Garde impériale russe, sous le commandement du grand-duc Constantin, attaque les soldats de la division Vandamme autour de Stary Vinohrady (« les vieilles vignes ») avec l'appui de leur artillerie. Les Modèle:4e de ligne et Modèle:24e d'infanterie légère français subissent de lourdes pertes, plus de Modèle:Nombre, et perdent leur aigle<ref name = "Castle2004p74"/>.

Napoléon décide alors d'envoyer Bessières et la cavalerie de la Garde, composée des chasseurs à cheval et des mamelouks (quatre escadrons), des grenadiers à cheval (quatre escadrons), ainsi que deux batteries d'artillerie à cheval de la Garde pour les appuyerModèle:Sfn. Une première charge menée par deux escadrons des chasseurs à cheval, appuyés par trois escadrons des grenadiers à cheval, disperse la cavalerie du tsar et permet d'engager l'infanterie de la Garde russe. Néanmoins, l'arrivée en renfort de sept escadrons de cosaques et de chevaliers-gardes renverse le rapport de force<ref name="Castle2004p75">Modèle:Harvsp.</ref>. Pour soutenir ses cavaliers, l'Empereur envoie d'abord le reste des chasseurs à cheval et les mamelouks, puis le dernier escadron des grenadiers à cheval<ref name="Castle2004p75"/>. La cavalerie russe est refoulée et essuie de lourdes pertes, les chevaliers-gardes perdant plus de Modèle:Nombre parmi lesquels le prince Repnine<ref name="Pigeard2005p142"/>. La perte totale de la cavalerie de la Garde se monte à environ Modèle:Nombre<ref>Modèle:Article.</ref>. Les charges de la cavalerie de la Garde menées par Bessières ont permis de repousser cette dernière attaque russe sur le Pratzen, laissant les Français maîtres du plateau jusqu'à la fin de la batailleModèle:Sfn. Rentré à Vienne avec l'Empereur et la Garde, Bessières regagne la France après la signature du traité de Presbourg à la fin du mois de décembreModèle:Sfn.

La campagne de Prusse et de Pologne

Modèle:Article détaillé

Un maréchal de Napoléon à cheval, sabre à la main et se retournant vers sa suite.
Jean-Baptiste Bessières, maréchal d'Empire et colonel-général de la cavalerie de la Garde impériale. Illustration de Job.

Le Modèle:Date-, Bessières assiste à la bataille d'Iéna sans y prendre une part active. Il participe peu après à l'entrée triomphale de l'armée française dans Berlin, où il défile à la tête de la Garde à cheval, et se voit alors confier plusieurs missions d'inspection et d'organisation. Il fait le reste de la campagne de Prusse à la suite du quartier général de l'EmpereurModèle:Sfn. Les opérations se poursuivent contre les Russes, et vers la mi-décembre, Bessières obtient le commandement d'un corps de cavalerie de réserve fort de deux divisions de dragons, d'une division de cuirassiers et de trois régiments de cavalerie légère, alignant au total Modèle:Nombre hommesModèle:Sfn.

Franchissant la Vistule le Modèle:Date-, la cavalerie de Bessières progresse avec précaution en territoire polonais et rejette l'ennemi au-delà de la WkraModèle:Sfn. Attaqué le Modèle:Date- à Bieżuń alors qu'il ne dispose que de deux compagnies d'infanterie légère pour soutenir sa cavalerie, Bessières parvient à résister aux attaques de plusieurs colonnes prussiennes et russes fortes d'environ Modèle:Nombre à Modèle:Nombre hommes. Il prend ensuite le dessus dans des marais, fait de nombreux prisonniers chez l'ennemi et capture deux étendards et cinq pièces de canon. Le lendemain, il charge plusieurs escadrons prussiens et leur enlève un certain nombre de pièces d'artillerie<ref name = "deCourcelles1821p230">Modèle:Harvsp.</ref>. Resté avec le {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }} corps de Bernadotte sur les rives de la Wkra, Bessières, mal informé par la cavalerie légère de Tilly, s'attarde trois jours à Bieżuń alors que l'armée française a déclenché son offensive contre les Russes. Il reprend finalement sa progression le Modèle:Date- en direction de Mława, mais la campagne s'interrompt peu après lorsque Napoléon ordonne à ses troupes de prendre leurs quartiers d'hiver. Le corps de Bessières est dissous le Modèle:Date- et ce dernier rentre avec l'Empereur à Varsovie, où il reprend la direction de la Garde impérialeModèle:Sfn.

Le Modèle:Date-, à la bataille d'Eylau, la progression du corps d'Augereau est déroutée par une tempête de neige et celui-ci est écrasé par le feu des batteries russes. La cavalerie de Bennigsen tente d'exploiter ce succès mais une charge des chasseurs à cheval de la Garde menée par Bessières la ramèneModèle:Sfn. L'Empereur ordonne alors au maréchal Murat de lancer toute la cavalerie de réserve dans une charge massive. Les cavaliers français percent la première ligne russe, puis la deuxième, avant de se retrouver derrière les rangs ennemis, menacés d'encerclement. En conséquence, l'Empereur ordonne au maréchal Bessières d'aider la cavalerie de réserve avec celle de la Garde. Une seconde charge de cavalerie a donc lieu, menée par les chasseurs à cheval de la Garde et suivie par la cavalerie lourde composée des [[5e régiment de cuirassiers|cuirassiers du Modèle:5e régiment]] et des grenadiers à cheval. Ces derniers culbutent les lignes qui leur sont opposées mais, perdus dans une bourrasque de neige, manquent de peu d'être capturés. La charge de la cavalerie de la Garde permet finalement à la cavalerie de réserve d'échapper à l'encerclement et de revenir à ses positions initiales<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

À la suite de la victoire française à Eylau, Bessières reste auprès de Napoléon et s'attache à renforcer ses troupes éprouvées par la dernière campagne. Au mois de mai, la Garde impériale aligne environ Modèle:Nombre hommes. Les hostilités ayant repris, le maréchal assiste à la bataille d'Heilsberg le Modèle:Date-, où son chef d'état-major, le général Roussel, est tué par un boulet de canon, et à celle de Friedland le 14 qui se solde par une victoire décisive de NapoléonModèle:Sfn. Le maréchal Bessières est présent aux côtés de Napoléon à l'entrevue du Modèle:Date- avec le tsar [[Alexandre Ier (empereur de Russie)|Alexandre {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }} de Russie]] sur le Niémen, où une ébauche du traité de Tilsit est rédigée. Il quitte cette dernière ville le Modèle:Date- avec l'Empereur et la Garde et entame la marche de retour vers Berlin puis Paris. Il est alors chargé de négocier le mariage entre la princesse Catherine de Wurtemberg et le frère de l'Empereur Jérôme Bonaparte, roi de Westphalie. Cette mission achevée, le maréchal rentre à Paris où il participe du 25 au Modèle:Date- aux festivités organisées pour le retour de la Garde impérialeModèle:Sfn.

Première campagne dans la péninsule Ibérique

Modèle:Article détaillé

Un maréchal de Napoléon à cheval, de face, regardant vers la droite, la main sur la cuisse.
Le maréchal Bessières à cheval. Peinture d'Ernest Meissonier.

À la suite du soulèvement du Dos de Mayo à Madrid le Modèle:Date-, Napoléon décide d'envoyer Bessières en Espagne afin de renforcer les troupes d'occupation françaises. Le maréchal, qui exerce pour la première fois un commandement indépendant, prend la tête des unités de la Garde impériale et du corps d'observation des Pyrénées occidentales, avec lesquels il s'établit à Burgos en attendant l'arrivée de Joseph Bonaparte, désigné par son frère pour monter sur le trône d'EspagneModèle:Sfn. Les troupes placées sous les ordres de Bessières comprennent surtout des unités de conscrits, formées en régiments provisoires de faible valeur, et seulement quatre bataillons de vieilles troupes<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Occupant dès le mois de mai les provinces de Navarre et de Guipuscoa, Bessières s'empare des villes de Logroño et de Torquemada le Modèle:Date-, puis de Ségovie le 7<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Au mois de juillet, l'armée espagnole de Galice commandée par les généraux Blake et la Cuesta marche contre les Français. Le maréchal se porte à sa rencontre avec l'ensemble des troupes disponibles, soit environ Modèle:Nombre hommes, et l'affronte à la bataille de Medina de Rioseco le Modèle:Date-. Jugeant préférable d'attaquer ses adversaires séparément afin de les vaincre en détail, Bessières ordonne au général Merle, soutenu par Lasalle, de s'en prendre à l'armée de Blake pendant que la division du général Mouton est chargée de distraire Cuesta. Un premier assaut sur le mont Moclín mené par la brigade Sabatier échoue, et ce n'est qu'à la deuxième tentative que les Français parviennent à se rendre maîtres de la position. Bessières fait alors bombarder le plateau de Valdecuevas qu'il fait assaillir par Sabatier et par les brigades Darmagnac et Ducos. Blake repousse la première attaque mais il commet à ce moment l'erreur de détacher une de ses divisions auprès de Cuesta, affaiblissant dangereusement son aile gauche. La cavalerie légère de Lasalle charge ce secteur faible de la ligne espagnole, culbute l'infanterie adverse et balaie en quelques minutes le plateau de Valdecuevas<ref>Modèle:Article.</ref>.

Bessières a désormais les mains libres contre Cuesta. La division espagnole de Portago lance une contre-attaque sur le plateau et rencontre d'abord un certain succès, mais elle est finalement rejetée par un retour offensif de l'infanterie française. Les troupes de Cuesta ne sont pas plus heureuses contre Mouton : malmenées par un feu de mousqueterie et par une charge de la cavalerie impériale, elles doivent se joindre à la débâcle générale malgré le dévouement de quelques unités d'arrière-garde. La bataille s'achève vers Modèle:Heure par une incontestable victoire française<ref name="Brighouse2008bp39-43">Modèle:Article.</ref>, la première de Bessières en tant que commandant en chef d'une force indépendanteModèle:Sfn. Les pertes françaises sont d'environ Modèle:Nombre hommes contre près de Modèle:Nombre tués, blessés, prisonniers ou disparus chez les Espagnols<ref name="Brighouse2008bp39-43"/>. La timide poursuite française est enrayée par la présence de la guérilla, mais la victoire de Medina de Rioseco éradique l'armée régulière espagnole des provinces du nord et ouvre la voie de Madrid à Joseph Bonaparte<ref name="Pattison2010p290">Modèle:Harvsp.</ref>. Napoléon, recevant la nouvelle, s'écrie : Modèle:CitationModèle:Sfn.

À la suite de ce succès, Bessières pousse jusqu'à Mayorga où il entre le Modèle:Date-. Les avantages stratégiques acquis sur les Espagnols à Medina de Rioseco sont toutefois éclipsés par la défaite du général Dupont à Bailén, qui contraint les Français à repasser l'Èbre. Le corps de Bessières se retire du côté de Briviesca en attendant la venue de l'Empereur, qui a décidé d'intervenir personnellement en Espagne afin de redresser la situationModèle:Sfn. Une fois celui-ci arrivé, Bessières reçoit l'ordre d'avancer sur Burgos mais perd du temps, soit parce qu'il surestime les forces adverses, soit parce qu'il sait depuis le Modèle:Date- qu'il doit être remplacé par le maréchal Soult à la tête du {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IIe{{#if:|  }} }} corps. Le Modèle:Date-, il transmet son commandement à ce dernier, conservant toutefois celui de la Garde impériale et de la cavalerie de réserveModèle:Sfn. Conformément aux ordres de l'Empereur, les deux maréchaux marchent sur Burgos et se heurtent devant la ville à l'armée espagnole du comte de Belveder. L'action décisive de l'infanterie française contre les lignes espagnoles est complétée par l'attaque de la cavalerie lourde menée par Bessières, qui sabre les fuyards et met la main sur de nombreuses pièces d'artillerieModèle:Sfn. Bessières est cependant critiqué par Napoléon qui lui écrit la veille de la bataille :

Modèle:Citation bloc

Il n'en dirige pas moins la poursuite française et assiste aux côtés de l'Empereur à la bataille de Somosierra le Modèle:Date-, où les chevau-légers polonais de la Garde enlèvent un défilé gardée par une armée espagnole et seize pièces d'artillerie. Les défenseurs sont refoulés sur Madrid que Bessières, arrivé sur place le Modèle:Date- avec la cavalerie de la Garde et les divisions de dragons La Houssaye et Latour-Maubourg, fait sommer de se rendre une première fois. Son offre est repoussée mais la capitale espagnole doit finalement capituler le Modèle:Date- devant l'Empereur en personne. Bessières concourt ensuite à la destruction des forces du général Castaños qu'il harcèle jusqu'aux portes de l'Andalousie. À cette date, il est rappelé par Napoléon à Madrid pour prendre part à la poursuite de l'armée anglaise du général Moore, qui se replie dans le nord de l'Espagne. Il conduit la cavalerie jusqu'à Villafranca del Bierzo avant de regagner Valladolid avec Napoléon qui a décidé de rentrer en France pour faire face à une guerre imminente avec l'AutricheModèle:Sfn. Le Modèle:Date-, Bessières est nommé gouverneur des provinces du nord de la péninsule et rentre en France le Modèle:Date-<ref name="Six1934p95"/>.

Essling et Wagram

Modèle:Article détaillé

Rappelé par l'Empereur pour la guerre contre l'Autriche, Bessières se voit confier à partir du Modèle:Date- la réserve de cavalerie de l'armée d'Allemagne<ref name="Six1934p95">Modèle:Harvsp.</ref>. Celle-ci est constituée des divisions de cavalerie légère Lasalle et Montbrun, de la division de dragons de Beaumont et de la division de grosse cavalerie de Nansouty, pour un total d'environ Modèle:Nombre cavaliersModèle:Sfn. Le Modèle:Date-, marchant en avant-garde avec la cavalerie bavaroise et les divisions Nansouty et Saint-Sulpice, le maréchal culbute la cavalerie autrichienne en avant de LandshutModèle:Sfn. Dans la nuit du 22, Napoléon lui donne l'ordre de se lancer à la poursuite du corps autrichien de Hiller, battu la veille à Landshut. Les forces du maréchal se composent pour cette mission de la division bavaroise Wrede du {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | VIIe{{#if:|  }} }} corps, de la division française Molitor et de la division de cavalerie Marulaz, appartenant toutes les deux au {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IVe{{#if:|  }} }} corps. Bessières arrive à Neumarkt-Sankt Veit le Modèle:Date-, accompagné de la division Wrede et de la cavalerie de Marulaz qui est envoyée en reconnaissance aux abords de l'Inn. Un premier contact entre les deux armées a lieu le Modèle:Date- : le lendemain, Hiller lance une contre-attaque et met rapidement les troupes franco-bavaroises en difficulté, malgré la résistance de la division Wrede sur les collines au sud-est de Neumarkt. Menacé d'encerclement, Bessières ordonne la retraite en début d'après-midi<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Cet échec lui coûte Modèle:Nombre hommes, tués, blessés ou prisonniers, contre seulement 800 chez les Autrichiens<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

À gauche, Napoléon à cheval regardant à la lorgnette, une carte à la main. Un page de sa suite, découvrant son chapeau, tend le bras pour récupérer la carte. Au sol, un maréchal dont le cheval vient d'être renversé par un boulet.
Napoléon à Wagram, le Modèle:Date-. Derrière lui, le maréchal Bessières vient d'être projeté au sol par la mort de son cheval. Peinture d'Horace Vernet.

Le maréchal participe ensuite à la meurtrière bataille d'Essling, qui se déroule du 21 au Modèle:Date-. Les Modèle:Unité de sa cavalerie, reliant les troupes de Masséna et de Lannes, sont déployés dans la plaine entre les villages d'Aspern et EsslingModèle:Sfn. Ces derniers sont le théâtre d'affrontements sanglants auxquels se joignent les charges répétées des cavaliers de BessièresModèle:Sfn. Une controverse oppose alors celui-ci à Lannes, sous les ordres duquel il a été placé, et qui l'accuse de ne pas s'engager suffisamment contre les Autrichiens ; sur le moment, Bessières passe outre mais une vive algarade entre les deux hommes a lieu le soir même au bivouacModèle:Sfn. Le second jour, les Français, malgré leur résistance, sont accablés par le nombre et Napoléon doit ordonner la retraite en direction de l'île de Lobau. Dans un même temps, chargé de contenir la pression autrichienne avec sa cavalerie, Bessières tient les troupes de l'archiduc Charles à distance et permet à l'armée de se retirer en ordreModèle:Sfn. Il est fait duc d'Istrie le Modèle:Date-<ref name="Six1934p95"/>.

À la bataille de Wagram, le Modèle:Date-, la situation de la gauche française s'étant rapidement dégradée, Napoléon ordonne au maréchal Bessières de charger les formations autrichiennes qui menacent son aile gauche. Le temps jouant contre lui, Bessières décide de ne pas attendre l'arrivée de la cavalerie de la Garde et, ses deux autres divisions de cavalerie lourde étant engagées ailleurs, il se résout à conduire son attaque avec la seule division NansoutyModèle:Sfn. La charge s'effectue sous une grêle de boulets et de mitraille. Ayant décelé un point faible dans la ligne autrichienne, les cavaliers français font une percée et bousculent l'infanterie ennemie qui s'est formée en carrés, sabrant au passage un bataillon de grenzers. Cependant, une grande partie de la cavalerie française est gênée par les masses de l'infanterie autrichienne et l'attaque perd beaucoup de son intensité. Bessières et Nansouty obliquent alors sur la droite et chargent les canons du prince de Liechtenstein, mais la cavalerie autrichienne intervient presque aussitôt et repousse les cavaliers français jusqu'à leurs lignes<ref name="Arnold1995p149">Modèle:Ouvrage.</ref>.

Bessières, dont la détermination n'a pas été entamée par ce premier échec, se prépare à lancer un nouvel assaut, cette fois-ci avec le soutien d'une partie de la cavalerie de la Garde, lorsqu'un boulet tue son cheval et lui fait perdre connaissance<ref name="Arnold1995p149"/>. La Garde impériale, qui l’adore et le croit mort, s’afflige. Napoléon lui dit : Modèle:Citation<ref name="Chardigny1977p279">Modèle:Harvsp.</ref>. Sans nouvelles de son chef, Nansouty décide de rompre l'engagement afin de préserver sa division déjà fortement entaméeModèle:Sfn. La charge de Bessières, bien que menée à la hâte avec une seule division, a des conséquences tactiques importantes en faisant gagner à Napoléon un temps précieux, permettant à ce dernier de reprendre l'initiative de la bataille<ref name="Arnold1995p149"/>. Après avoir comblé la brèche créée par l'avancée de la colonne Macdonald<ref>Modèle:Chapitre.</ref>, sa cavalerie se lance dans la soirée sur les lignes autrichiennes en retraite sans réussir à les entamer sérieusementModèle:Sfn. Soigné à Vienne, Bessières rentre en France une fois sa convalescence achevéeModèle:Sfn.

Années de paix et retour en Espagne

Modèle:Article détaillé

Peu de temps après, le Modèle:Date-, il est nommé au commandement supérieur de la Modèle:16e division militaire, puis des trois divisions de gardes nationales rassemblées à Saint-Omer, Lille et Ostende le Modèle:Date-<ref name="Six1934p95"/>. À la même époque, un corps expéditionnaire anglais débarqué sur l'île de Walcheren s'empare de la ville de Flessingue, menaçant Anvers. Une armée française placée sous les ordres de Bernadotte est rassemblée pour faire face aux troupes britanniques, mais ces dernières, terrassées par les fièvres, sont finalement rapatriées à la fin du mois d'août, à l'exception d'une garnison demeurée dans Flessingue. Le Modèle:Date-, Bessières remplace Bernadotte à la tête de l'armée du Nord et réoccupe Flessingue et Walcheren définitivement évacuées par les AnglaisModèle:Sfn.

Vue de face d'un maréchal de Napoléon, coiffé d'un bicorne et sabre à la main, conduisant une charge de cavalerie. Dans la partie inférieure de l'image, des canons, des cadavres, des fusils, des coiffures militaires et des boulets reposant sur le sol.
Le maréchal Bessières menant une charge de sa cavalerie, par Henri Félix Emmanuel Philippoteaux.

Rentré à Paris, il accueille froidement le divorce de Napoléon d'avec Joséphine, auquel il s'est opposé par le passé, ce qui n'empêche pas l'Empereur de venir passer quelques jours en sa compagnie au château de Grignon, propriété du maréchalModèle:Sfn. Bessières est nommé commandant de la Garde impériale à Paris le Modèle:Date- ; deux mois plus tard, le Modèle:Date-, il est fait gouverneur de Strasbourg et accueille à ce titre la nouvelle impératrice Marie-Louise d'Autriche lors de son arrivée sur le sol français<ref name="Six1934p95"/>. Après avoir assisté le Modèle:Date- au mariage religieux du couple impérial, Bessières partage son temps entre Grignon et Paris et s'occupe essentiellement de l'administration de la GardeModèle:Sfn.

Le Modèle:Date-, il se voit attribuer le commandement en chef de l'armée du Nord de l'Espagne. Forte d'environ Modèle:Nombre hommes, celle-ci opère sur un territoire très étendu allant de la Navarre aux Asturies, ce qui entraîne une forte dispersion des effectifs et d'importantes difficultés logistiques. Bessières a notamment pour mission de soutenir l'armée du Portugal conduite par le maréchal Masséna. Ce dernier, après avoir échoué à chasser de la péninsule les troupes anglo-portugaises du général Wellington, se replie sur la frontière espagnole et sollicite l'assistance de Bessières, notamment afin d'être ravitaillé en chevaux et en vivres. Il s'emploie dans le même temps à regrouper ses forces afin de libérer la place d'Almeida, assiégée par ses adversaires. Alors que les requêtes émanant du commandant en chef de l'armée du Portugal se font de plus en plus pressantes, Bessières fait valoir ses propres difficultés, se montre peu enclin à la coopération et exprime ses doutes sur la stratégie adoptée par le prince d'Essling. Il écrit également au major-général Berthier pour l'informer de la situation matérielle inquiétante dans laquelle se trouve l'armée du PortugalModèle:Sfn. En conséquence, Masséna est obligé de reporter son offensive par deux fois avant que Bessières, réalisant la nécessité d'une intervention immédiate pour sauver Almeida et Ciudad RodrigoModèle:Sfn, ne se décide à envoyer en renfort les brigades de cavalerie Wathier et Lepic (Modèle:Nombre hommes) avec six canons et trente attelages. Ces troupes, conduites par le duc d'Istrie en personne, rejoignent Masséna le Modèle:Date-Modèle:Sfn.

Une bataille s'engage le 3 mai à Fuentes de Oñoro, dans la province de Salamanque, et se prolonge sur trois jours. Le 5, Wellington se trouve dans une position délicate face aux Français. En dépit des maigres renforts envoyés par Bessières, Masséna réussit en effet à exploiter une faiblesse dans la ligne de Wellington, et ce dernier est sur le point d'être battu. Masséna charge alors son aide de camp, Nicolas Oudinot, de trouver Lepic et la cavalerie de la Garde, avec ordre de charger immédiatement. Toutefois, Oudinot est bientôt de retour avec de mauvaises nouvelles, lui rapportant que Lepic reconnaissait seulement Bessières en tant que chef et qu'il ne chargerait pas sans son ordre. Bessières ne pouvant être trouvé, l'opportunité d'en finir avec l'armée de Wellington s'évapore<ref name="Sokolov2003p455">Modèle:Harvsp.</ref>. Plus tard dans la journée, Bessières s'oppose à l'utilisation de ses attelages que Masséna souhaite diriger sur Ciudad Rodrigo afin de réapprovisionner l'armée en munitions. En définitive, la bataille s'achève sur un échec stratégique français majeur<ref name="Thoumas2004p258">Modèle:Harvsp.</ref>. Mis au courant des événements, Napoléon fait dire à Bessières, par l'intermédiaire de Berthier : Modèle:Citation<ref name="Hulot2013p849">Modèle:Chapitre.</ref>.

À la suite de cette défaite, Masséna est rappelé en France et est remplacé à la tête de l'armée du Portugal par le maréchal Marmont, à qui Bessières fait envoyer du blé, des chevaux et des fournitures. Bien que s'étant initialement opposé au mouvement conçu par Marmont pour aider Soult en Estrémadure, en refusant de diriger des troupes sur Salamanque, il finit par donner son accord et à mettre en route les effectifs demandésModèle:Sfn. Le maréchal Bessières est remplacé dans son commandement en Espagne le Modèle:Date- par le général DorsenneModèle:Sfn, sans que les motifs exacts de ce rappel soient connus. Sans affectation, il demeure à Paris pendant toute une année et en profite également pour rendre visite à son père dans son village natal de PrayssacModèle:Sfn.

Campagne de Russie

Modèle:Article détaillé

Un maréchal de Napoléon à cheval, ôtant son bicorne pour saluer.
Le maréchal Bessières. Illustration de Victor Huen.

Bessières rejoint la Grande Armée en prévision de la campagne de Russie en 1812 et prend une nouvelle fois la tête de la cavalerie de la Garde impériale. À cette époque, cette formation d'élite, dotée d'un effectif de Modèle:Nombre sabres, se compose des grenadiers à cheval du général Walther, des chasseurs à cheval et mamelouks du général Lefebvre-Desnouettes, de deux régiments de lanciers sous les généraux Krasiński et Colbert, d'un régiment de dragons et de deux escadrons de gendarmes d'élite. Entre février et mars, les unités de la Garde font route vers l'Allemagne, puis à partir de la mi-avril, en direction de la Pologne. Le Modèle:Date-, les troupes françaises atteignent les rives du Niémen qui est franchi le lendemain, ce qui marque le début de l'invasionModèle:Sfn.

Bessières suit l'Empereur avec la Garde pendant la première partie de la campagne, entrant avec lui dans Vilna le Modèle:Date- puis dans Vitebsk le Modèle:Date-. Les opérations sont éprouvantes et la Grande Armée est fortement affaiblie par les maladies et la désertion ; toutefois la cavalerie de la Garde est encore peu affectée grâce aux bonnes dispositions prises par Bessières. Après avoir traversé le Dniepr et enlevé Smolensk à la mi-août, Napoléon hésite à poursuivre sa marche vers Moscou. Bessières est parmi ceux qui l'encouragent à ne pas aller plus avant, mais l'Empereur décide finalement de reprendre l'offensive. Les Russes, qui jusque là se sont retirés presque sans combattre devant les Français, acceptent l'affrontement lors de la bataille de la Moskova, le Modèle:Date-. Au cours de cette journée, la cavalerie de Bessières est tenue en réserve avec le reste de la Garde impériale. Les attaques françaises se succèdent depuis le matin et parviennent, au prix de pertes énormes, à ébranler le centre de la position russe. À ce moment, Murat et Ney demandent expressément à l'Empereur de faire donner la Garde impériale, qui refuse une première fois malgré l'avis favorable de Bessières. La situation ayant évolué au centre, les deux maréchaux renouvellent leur demande mais Napoléon s'y oppose à nouveau, cette fois soutenu en ce sens par le duc d'Istrie. Dans la soirée, ce dernier propose vainement à son souverain de faire donner la Garde sur l'armée russe en retraiteModèle:Sfn.

Les Français entrent dans Moscou le Modèle:Date- et Bessières s'installe avec ses troupes à proximité du Kremlin où réside l'Empereur. Lors de l'incendie de la ville, il réussit à convaincre Napoléon de quitter le palais. Quelques jours plus tard, le maréchal est envoyé à l'avant-garde en soutien de Murat avec un corps d'armée rassemblant, outre les deux régiments de lanciers de la Garde, de la cavalerie légère, des dragons, la division Friederichs du {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }} corps et l'infanterie polonaise de Poniatowski. Franchissant la Desna, il contraint le général russe Miloradovitch à battre en retraite et campe avec Murat face à l'armée de Koutouzov à Taroutino, où l'absence de fourrage et d'approvisionnements se fait cruellement sentir, notamment au sein des unités de cavalerie. Le Modèle:Date-, les deux maréchaux sont attaqués par les Russes lors de la bataille de Winkowo et doivent reculer sur Voronovo. Ils rallient Napoléon peu après alors que la retraite de Russie vient juste de commencerModèle:Sfn. Le Modèle:Date-, l'état-major de l'Empereur est attaqué par les cosaques à Gorodnia, le lendemain de la bataille de Maloïaroslavets. Bessières, enlevant la cavalerie de la Garde qui se tient à proximité, rétablit la situation et refoule les assaillants sur la Louga. Selon les mots de son biographe : Modèle:CitationModèle:Sfn. Lors du conseil de guerre qui suit cet événement, le duc d'Istrie conseille de retraiter vers Smolensk en passant par Mojaïsk ; Napoléon choisit finalement la route la plus courte, déjà empruntée à l'aller<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Pendant la retraite, Bessières marche en tête de l'armée avec la Garde impériale, traversant successivement Mojaïsk le Modèle:Date-, Viazma le Modèle:1er novembre, Dorogobouj le 5 et Smolensk le 9. Le Modèle:Date- a lieu la bataille de Krasnoï où la Garde tente de contenir les assauts des Russes pour permettre au reste de l'armée de continuer sa retraite. Lorsqu'il atteint Orcha le 19, Bessières n'a plus sous ses ordres qu'environ Modèle:Nombre cavaliers de la Garde dont la moitié démontée. Après le franchissement de la Bérézina, le repli des troupes françaises se poursuit jusqu'à Königsberg et, à la fin du mois de décembre, Bessières est rappelé en France pour superviser la reconstitution de la Garde et de la réserve de cavalerieModèle:Sfn.

Mort au combat

Un officier à cheval rejeté en arrière par un boulet, secouru par un cavalier.
Mort du maréchal Bessières à Rippach, le Modèle:Date-.

En 1813, lorsque débute la campagne d'Allemagne, l’Empereur confie au duc d'Istrie le commandement de toute la cavalerie de l’armée, c'est-à-dire, outre les escadrons de la Garde, le {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }} corps de cavalerie du général Latour-Maubourg, les deux régiments de cavalerie du général Kellermann et quelques unités de cavalerie alliéesModèle:Sfn. Au matin du Modèle:Date-, à la veille de la bataille de Lützen, le maréchal brûle les lettres de sa femme qu'il a, jusque-là, conservées pieusement et ayant consenti, devant l'insistance de ses officiers, à prendre à contre-cœur une légère collation, il dit alors : Modèle:Citation. Modèle:Citation confie alors son aide de camp BaudusModèle:Sfn.

Peu après, tandis que Bessières dirige une attaque près de Weißenfels, un premier boulet emporte la tête de son ordonnance — un chevau-léger lancier polonais —, puis un second boulet lui fracasse la main et transperce sa poitrine. Le boulet l'emporte aux alentours de Modèle:Heure. Le colonel Saint-Charles raconte les circonstances exactes de la mort du maréchal Bessières dans une lettre du Modèle:Date-<ref name = "LVB1844p365">Modèle:Ouvrage.</ref> :

Modèle:Citation bloc

Napoléon, pour qui la mort de Bessières est une perte immense, fait ce commentaire : Modèle:CitationModèle:Sfn. Il écrit à la duchesse d'Istrie : Modèle:Citation<ref name="Pigeard1993p68">Modèle:Ouvrage.</ref>.

Vie privée

Portrait en médaillon d'une femme de la noblesse, vêtue de blanc et de dentelle.
La maréchale Bessières, duchesse d'Istrie, née Marie-Jeanne Lapeyrière.

Jean-Baptiste Bessières est le frère aîné du général de brigade Bertrand Bessières (1773-1854), promu à ce grade après Austerlitz et qui s'est signalé en Espagne, en Russie et en Allemagne. Il termine sa carrière avec le grade de lieutenant-général sous la Restauration. Le préfet et diplomate Julien Bessières (1777-1840) est également l'un de ses cousinsModèle:Sfn,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Modèle:Base Sycomore</ref>.

Le Modèle:Date-, il épouse, en la chapelle de Canussel à Lacour, Marie-Jeanne Lapeyrière, fille de Jean-Louis Lapeyrière, receveur des revenus du clergé à Cahors, et sœur d'Augustin Lapeyrière<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Les deux époux, épris l'un de l'autre, se connaissent depuis l'enfance et, selon Chardigny, Modèle:CitationModèle:Sfn. Un enfant naît de leur union en 1802, Napoléon Bessières, sans postéritéModèle:Sfn. Douce, pieuse et réservée, la maréchale est une femme de caractère qui n'hésite pas à s'opposer frontalement à Napoléon, notamment sur la question religieuse. La mort de Bessières en 1813 lui cause une profonde douleur, laquelle s'accentue lorsqu'elle découvre, en fouillant dans les papiers de son mari, que celui-ci a su s'organiser une double vie avec Virginie Oreille, une jeune danseuse de l'OpéraModèle:Sfn.

Bessières n'ayant pas laissé de fortune, Napoléon se charge de régler ses dettes tandis que sa veuve obtient en 1815, de la part de l'empereur d'Autriche, une rente de Modèle:Unité destinée à compenser la perte de sa précédente dotation provenant de territoires restitués à la maison de Habsbourg. La maréchale Bessières s'éteint le Modèle:Date-, vingt-sept ans après son mariModèle:Sfn.

Considérations

Modèle:Citation bloc

Un maréchal de Napoléon sur un cheval blanc, regardant de face, suivi d'une escorte de lanciers.
Le maréchal Bessières et son escorte de lanciers polonais de la Garde en 1813. Peinture de Jan Chełmiński.

Bessières est connu pour son caractère franc, humain et désintéressé ainsi que pour sa fidélité absolue à Napoléon<ref name="Dunn-Pattison2010p295"/>,Modèle:Sfn. Toutefois, son dévouement ne l'empêche pas de manifester à plusieurs reprises son désaccord avec son souverain, notamment au sujet de l'intervention en Espagne ou à propos du mariage autrichienModèle:Sfn. Bien qu'une telle opposition ne soit pas de nature à exercer une réelle influence sur Napoléon, celui-ci apprécie la compagnie du natif de PrayssacModèle:Sfn et les deux hommes entretiennent jusqu'à la fin des relations amicales, quoique plus intellectuelles qu'affectives. L'Empereur remarque que Modèle:Citation<ref name="Jourquin1999p178"/>. Toujours impeccablement habillé, il accorde un soin particulier à son apparence, notamment en conservant le port de la queue et les cheveux poudrés coiffés à l'ancienne modeModèle:Sfn. L'historien Charles Esdaile considère Bessières comme « l'une des figures les plus attachantes au sein du maréchalat » et écrit à son propos : « contrairement à nombre de ses collègues, il n'était pas un condottiere brutal et cupide mais un homme cultivé, étranger à toute forme de vénalité »Modèle:Sfn.

En privé, il se montre poli et courtois, mais sans jamais se départir de ses manières et de son sérieuxModèle:Sfn. Il est également l'un des rares chefs de l'armée à avoir conservé des sentiments religieuxModèle:Sfn et également le seul, avec Berthier, à apprécier la vie à la CourModèle:Sfn. Durant le passage de la Bérézina, il fait preuve de bienfaisance en sauvant la vie de plusieurs civils et en se chargeant d'un enfant dont la mère venait de mourir en essayant de traverser la rivièreModèle:Sfn. En Espagne, il s'efforce de préserver les populations civiles des excès commis par ses troupes et va jusqu'à confier ses blessés aux soins de moines espagnolsModèle:Sfn. La sagesse de son administration est reconnue par les habitants et des services funèbres sont célébrés dans certaines provinces à l'annonce de sa mortModèle:Sfn. Ce tableau est cependant nuancé par Dunn-Pattison qui explique que le maréchal n'a pas hésité à recourir à des méthodes brutales, en ordonnant par exemple de persécuter les familles des guérilleros afin de venger les exactions commises contre ses hommes ou en procédant à des exécutions sommaires lorsqu'un village ne s'acquittait pas des contributions demandées<ref name="Dunn-Pattison2010p295"/>.

Sur le terrain, Bessières se révèle comme un officier de cavalerie talentueux, particulièrement lors de la campagne d'Allemagne de 1809, et s'il ne possède pas la fougue et le panache de Murat, ses compétences tactiques ne sont pas loin d'égaler celles de ce dernierModèle:Sfn. De nombreux contemporains n'hésitaient d'ailleurs pas à le considérer comme supérieur au roi de Naples, tant du point de vue de l'intelligence et du jugement que de l'attention accordée aux hommes et aux chevauxModèle:Sfn. Moins célèbre que Murat, Lasalle ou Kellermann, il n'en demeure pas moins un cavalier accompli au coup d’œil sûr, sachant faire preuve d'initiative et de sang-froid, et à la bravoure incontestableModèle:Sfn ; il n'hésite par exemple jamais à mener personnellement les charges de sa cavalerie<ref>Modèle:Chapitre.</ref>. En campagne, il passe ses journées à cheval et affiche une grande proximité avec ses hommes dont il partage le quotidienModèle:Sfn. Sa sollicitude pour le soldat lui vaut d'être adoré par ses troupes, en particulier celles de la GardeModèle:Sfn ; à Wagram, alors qu'il vient d'être projeté à terre par la mort de son cheval, Napoléon lui dit : Modèle:Citation<ref name="Chardigny1977p279"/>. Sa réputation souffre néanmoins aux yeux de l'armée en raison de son attitude à la bataille de la Moskova où il déconseille à Napoléon de faire intervenir la Garde impériale, compromettant ainsi toute chance de remporter une victoire décisive<ref name="Sokolov2003p455"/>. Davantage encore que sur les champs de bataille, Bessières joue un rôle essentiel dans l'organisation, l'équipement et l'entraînement de la Garde impériale, fonction dans laquelle il révèle des qualités d'administrateur mais qui explique aussi qu'il soit l'un des maréchaux du Premier Empire les plus méconnus<ref name="Dunn-Pattison2010p295">Modèle:Harvsp.</ref>. À Sainte-Hélène, l'Empereur déclare : Modèle:Citation<ref name="Pigeard1993p68"/>.

Fichier:Paris - Palais du Louvre - PA00085992 - 744.jpg
Statue du maréchal Bessières sur la façade nord du pavillon de Rohan au palais du Louvre, à Paris.

En tant que commandant en chef, Bessières montre néanmoins ses limites. Selon l'historien Richard Dunn-Pattison, Modèle:Citation<ref name="Dunn-Pattison2010p295"/>. Le général Maximilien Sébastien Foy juge ses dispositions à Medina de Rioseco excellentes mais fustige son incapacité à exploiter sa victoire<ref name="Pattison2010p290"/>. Dans son ouvrage consacré aux maréchaux d'Empire ayant servi en Espagne, Richard Humble considère que son bilan dans la péninsule reste Modèle:Citation, écrivant que Modèle:CitationModèle:Sfn et qu'il Modèle:CitationModèle:Sfn. Le même auteur remarque cependant que Bessières n'était pas totalement dépourvu de vision stratégique et qu'il avait clairement entrevu l'impasse dans laquelle se trouvaient alors les troupes françaises en EspagneModèle:Sfn.

Le comportement de Bessières à Fuentes de Oñoro a fait l'objet de nombreuses critiques. L'historien Frédéric Hulot, dans sa biographie consacrée à Masséna, écrit ainsi que Modèle:Citation<ref name="Hulot2013p849"/> tandis que Jacques Garnier décrit son intervention comme Modèle:CitationModèle:Sfn. Oleg Sokolov porte également un jugement sévère sur le maréchal en expliquant que par sa faute Modèle:CitationModèle:Sfn. André Rabel tente pour sa part de justifier l'attitude du duc d'Istrie en notant que Modèle:Citation ; il estime à cet égard que la perte de la bataille réside bien davantage dans l'inaction d'une partie des forces de Masséna et le manque de coordination d'ensemble de son armée que dans le refus de Bessières de lancer la Garde à l'attaqueModèle:Sfn. Le général Thoumas tempère ce jugement, en remarquant que si Lepic Modèle:Citation, la non-intervention de sa cavalerie reste difficilement explicable : Modèle:Citation<ref name="Thoumas2004p258"/>

Titre et distinctions

Bessières est créé duc d'Istrie et de l'Empire par lettres patentes du Modèle:Date-<ref name="Six1934p95"/>. Il se voit attribuer, en outre, plusieurs distinctions françaises et étrangères :

Modèle:Empire français
Modèle:Royaume d'Italie (1805-1814)
Modèle:Royaume de Wurtemberg
Modèle:Royaume de Saxe
Modèle:Portugal 1707
Modèle:Empire d'Autriche

Hommages, honneurs et mentions


Bibliographie

Modèle:Légende plume

Notes et références

Modèle:Références

Annexes

Modèle:Autres projets

Liens externes

Modèle:Liens Les papiers personnels du maréchal Bessières sont conservés aux Archives nationales à Pierrefitte-sur-Seine sous la cote 32AP (inventaire du fonds 32AP).

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