Jean-Jacques Sempé
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Jean-Jacques Sempé, simplement dit Sempé, est un dessinateur français, né le Modèle:Date de naissance à Bordeaux (Gironde) et mort le Modèle:Date de décès à Ampus, près de Draguignan (Var).
Ses dessins humoristiques ont été publiés entre autres dans Sud Ouest, L'Express, Le Figaro, Le Nouvel Observateur, Télérama, The New Yorker, Le Moustique, Le Rire, Noir et Blanc, Ici Paris, Paris Match.
Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web</ref>. C'est avec cette idée qu'il deviendra l'illustrateur des aventures du Petit Nicolas, dont l'auteur est René Goscinny.
Biographie
Enfance
Jean-Jacques Sempé naît à Bordeaux le Modèle:Date<ref>SEMPE Jean Jacques sur MatchID.io.</ref>.
Modèle:Cita, confie Sempé dans un entretien avec Marc Lecarpentier<ref>Sempé, Enfances, entretien avec Marc Lecarpentier, Éditions Denoël et éditions Martine Gossieaux, Paris, 2011, Modèle:P..</ref>. Enfant naturel, son « père adoptif », « Monsieur Sempé », est représentant de commerce. Quand celui-ci, à bicyclette, réussit à vendre dans les épiceries de sa ville natale ses boîtes de pâté, thon, sardines, anchois ou bocaux de cornichons, il va « fêter ça au bistrot du coin »<ref>Ibid., Modèle:P..</ref>. Lorsqu'il rentre, de terribles scènes s'enclenchent entre son père et sa mère, Modèle:Cita et sa demi-sœur et son demi-frère ont des « crises de nerfs »<ref>Ibid., Modèle:P. et 29.</ref>. Modèle:Citation bloc
L'enfant solitaire présente un relatif bégaiement qui l'empêche parfois de bien prononcer les mots, et des tics. L'école, où il se montre chahuteur mais bon en français, est un « refuge »<ref>Ibid., Modèle:P..</ref>. Ses parents n'ayant pas d'argent pour acheter les livres, il n'en a pas<ref>Ibid., Modèle:P. et 50.</ref>, fréquente les colonies de vacances mais n'a pas d'argent non plus pour les sorties organisées. La radio lui assure également une « survie ». Il y apprend que l'on peut s'exprimer d'une autre façon que dans son milieu. Il y écoute, vers six ans, l'orchestre de Ray Ventura qui l'enchante, est fasciné plus tard par Aimé Barelli ou Fred Adison<ref>Ibid., Modèle:P..</ref>. Vers onze ans, il lit des romans policiers, Maurice Leblanc, une collection de L'Illustration, des journaux féminins tels que Confidences auxquels les voisines de sa mère sont abonnées, tout ce qu'il trouve - ce qui lui permet de ne plus faire de fautes d'orthographe, parce qu'il veut s'en sortir, gagner sa vie, donner de l'argent à ses parents<ref>Ibid., Modèle:P..</ref>. C'est vers douze ans qu'il commence à réaliser des dessins sans légende, d'emblée humoristiques<ref>Ibid., Modèle:P..</ref>.
Face à son enfance, Jean-Jacques Sempé garde ainsi une attitude ambiguë, des souvenirs de la dureté de sa mère et de ses « torgnoles », de la honte qu'il éprouvait quand elle « se mettait à hurler », jusqu'à ceux de certains « fous rires », quand il se disait : Modèle:Cita Des décennies plus tard il résume : Modèle:Citation bloc
Débuts de carrière
Jean-Jacques Sempé quitte l'école à un peu plus de quatorze ans, étant resté deux ans sans y aller, pendant la Seconde Guerre mondiale, alors qu'il était dans les Pyrénées. Plus précisément en Béarn, à Bénéjacq, le village de sa famille paternelle. « Je me souviens qu’on avait passé quelques mois, peut-être un an, là-bas pour fuir les bombardements à Bordeaux. Ce devait être en 1942 ou 1943 », explique son frère cadet au journal Sud-Ouest<ref>Modèle:Article</ref>. Jean-Jacques Sempé trouve un emploi de livreur à bicyclette durant un an et demi<ref>Ibid., Modèle:P..</ref>, et est en 1950 représentant en dentifrice en poudre puis courtier en vin<ref name="Sempé-expo"/>. Il commence à cette époque sa carrière de dessinateur humoristique dans la presse en plaçant quelques dessins en 1950 dans Sud Ouest qu'il signe d'abord « DRO », de l'anglais « to draw » (dessiner)<ref>Enfances, Modèle:P..</ref>. Dans le numéro du Modèle:Date-, il publie son premier dessin sous son nom<ref name="Sempé-expo">Sempé, un peu de Paris et d'ailleurs, catalogue de l'exposition à la Mairie de Paris, Éditions Martine Gossieaux, Paris, 2011.</ref>. Peu après, il fait son service militaire en falsifiant ses papiers pour masquer son jeune âge<ref name="Sempé-expo"/>. Affecté en Modèle:Date- au fort de Vincennes<ref name="Le Figaro">Modèle:Article.</ref>, il se retrouve souvent en prison militaire, plus par distraction, dit-il, que par indiscipline. Modèle:Citation bloc
En 1954, Sempé fait une rencontre décisive, René Goscinny. Dans les bureaux d’une agence de presse belge, la World Press, située sur les Champs-Élysées les deux jeunes auteurs font connaissance et se lient d’amitié. Auréolé par ses années new-yorkaises, bilingue et toujours élégant, René Goscinny impressionne le jeune Bordelais<ref name="Le Figaro"/>.
« C’était mon premier ami parisien, autant dire mon premier ami<ref>Dossier de presse des Histoires inédites du Petit Nicolas – IMAV éditions. 2004.</ref> », racontera Sempé
Tous deux travaillent entre autres pour l'hebdomadaire belge Le Moustique, qui publie leurs dessins en couverture et sous forme de feuilletons. Sempé esquisse un petit personnage sous la forme d’un éphémère dessin en une case, qu’il intitule Nicolas, et dont le nom est inspiré par une publicité du célèbre caviste. Sollicité par le rédacteur en chef pour en faire une bande dessinée, Sempé, peu inspiré par cet exercice, propose naturellement à son ami René Goscinny (déjà scénariste de Lucky Luke) d'en écrire le scénario. Mais l’aventure ne durera pas et s’arrête à la vingt-huitième planche<ref name="Le Figaro"/>. Goscinny est licencié par l’éditeur du journal pour avoir réclamé une meilleure reconnaissance des auteurs, et Sempé, solidaire, s’en va lui aussi. Trois ans plus tard, Sud Ouest Dimanche passe une commande aux deux auteurs qui, reprenant leur Petit Nicolas, lui donnent cette fois-ci la forme d’un conte illustré.
« Il (Goscinny) arriva avec un texte dans lequel un enfant, Nicolas, racontait sa vie, avec ses copains qui avaient tous des noms bizarres : Rufus, Alceste, Maixent, Agnan, Clotaire… Le surveillant général était surnommé Le Bouillon. C’était parti : René avait trouvé la formule <ref>« Sempé ». Le livre de l’exposition. Ville de Caen. Juin 1984</ref> » expliquera Sempé.
Le duo met ses souvenirs d’enfance en partage. Les textes de Goscinny sont illustrés de trois ou quatre dessins de Sempé. Le Modèle:Date- paraît la première histoire du Petit Nicolas tel qu’il deviendra célèbre. C’est l’acte de naissance du célèbre écolier. La femme d’un éditeur parisien (Denoël) ayant vu plusieurs de ces épisodes dans le journal pendant ses vacances, conseille à son mari de prendre contact avec Sempé et Goscinny. Cinq albums sont publiés. À quelques mois d’intervalle, la même année, René Goscinny crée Astérix avec le dessinateur Albert Uderzo. Dès le premier numéro de Pilote en Modèle:Date-, Goscinny publie Le Petit Nicolas, qui paraît aux côtés d’Astérix. En presque dix années de collaboration, Goscinny écrit 222 histoires illustrées par environ mille dessins de Sempé. À partir de 2004, les Histoires inédites du Petit Nicolas, publiées chez IMAV éditions par Anne Goscinny, fille du scénariste, remportent un succès jamais atteint par cette série, ce qui fera dire à Sempé : « Le Petit Nicolas est indémodable car lorsque nous l’avons créé il était déjà démodé. »
« Le Petit Nicolas, c’est d’abord une histoire d’amitié. Il ne l’aurait jamais fait sans moi, mais le plus important, c’est que moi je ne l’aurais jamais fait sans lui. Nous étions de vrais complices<ref>Le Petit Nicolas - La bande dessinée originale. IMAV éditions. 2017 </ref>. »
Premiers succès
En 1953, Sempé publie des dessins dans Le Rire, Noir et Blanc, Ici Paris, en 1954 pour Samedi Soir mais aussi France Dimanche. Dans les années suivantes vient le succès avec des collaborations régulières à Paris Match, sur la proposition de Roger Thérond, avec ses amis Chaval et Jean Bosc (1956). Il collabore également à Pilote (1960) et, à l’étranger, à Punch et Esquire (1957).
De 1965 à 1975, Françoise Giroud l'invite à L'Express, auquel il donne chaque semaine ses dessins et dont il est durant une quinzaine de jours l'« envoyé spécial » aux États-Unis en 1969<ref>Sempé, un peu de Paris et d'ailleurs, op. cit., Modèle:P., 34 et 36.</ref>. Il collaborera également au Figaro, au Nouvel Observateur et, plus régulièrement dans les années 1980 à Télérama, qui chaque été publie en avant-première l'un de ses albums<ref>Sempé, un peu de Paris et d'ailleurs, op. cit., Modèle:P..</ref>.
Durant cette période il fréquente le « Tout-Paris » à la brasserie Lipp, au Café de Flore, à La Closerie des Lilas, chez Castel, dans les clubs de jazz et au jardin du Luxembourg, se lie d'amitié avec Françoise Sagan, Jacques Tati, Jacques Prévert et Raymond Savignac<ref>Sempé, un peu de Paris et d'ailleurs, op. cit., Modèle:P..</ref>, mais aussi Simone Signoret, Brigitte Bardot, Brigitte Fontaine ou Anémone.
Consécration
En 1978, Sempé réalise sa première couverture pour le New Yorker, célèbre magazine culturel américain. Il en créera plus d'une centaine par la suite<ref>Sempé, un peu de Paris et d'ailleurs, op. cit., Modèle:P..</ref>. Le Modèle:Date-, sous la plume de Mina Kaneko et Françoise Mouly, le même magazine lui rend hommage en publiant en ligne une sélection de ses couvertures sous le titre Cover Story: Jean-Jacques Sempé's Dancers<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Dans les années 1980, il s’installe successivement place Saint-Sulpice puis à Montparnasse.
Après le succès du Petit Nicolas, à partir de 1962 (avec Rien n'est simple), Sempé publie presque chaque année un album de dessins chez Denoël, quarante jusqu'en 2010. Le Petit Nicolas est présent dans plus d'une quarantaine de pays, et ses albums de dessins d'humour dans une vingtaine, parmi lesquels l'Allemagne, le Brésil, la Chine, la Corée, les États-Unis, la Grèce, l'Italie, le Japon, la Lettonie et la Russie. En 2009, il publie, en collaboration avec Brigitte Fontaine, Contes de chats aux éditions Les Belles Lettres-Archimbaud, .
Il soutient François Hollande, le candidat PS, à l'élection présidentielle de 2012<ref>« Les "hollandais" de la culture. Ces artistes qui le soutiennent », Le Figaro, encart « Le Figaro et vous », jeudi 10 mai 2012, page 32.</ref>.
En Modèle:Date-, la Monnaie de Paris lance une nouvelle émission d’euros en argent et en or pour la série les Valeurs de la République : dessinée par Sempé, elle évoque les valeurs républicaines que sont la liberté, l'égalité et la fraternité, complétées par la valeur universelle qu’est la paix<ref>Sempé : « Par ici la monnaie... de Paris », Paris.fr, 5 juin 2014</ref>. Le dessinateur a choisi de placer cette série sous le signe de la balade à vélo, qui symbolise pour lui la liberté : Modèle:Citation bloc
Mort
Sempé meurt le Modèle:Date de décès- dans la résidence secondaire de son épouse située à Ampus<ref name="Varmatin">Modèle:Lien web</ref>, à l'âge de 89 ans. Dans le numéro daté du 4 au 10 août de l'hebdomadaire Paris Match auquel il collabore régulièrement depuis de nombreuses années, il donne comme légende à son dernier dessin : « Pense à ne pas m'oublier<ref>Modèle:Lien web</ref>. »
Ses obsèques se tiennent dans l'après-midi du Modèle:Date- en l'église de Saint-Germain-des-Prés à Paris. Près de 300 anonymes et personnalités, parmi lesquelles Anne Goscinny, Jean-Michel Ribes<ref>Modèle:Lien web.</ref>, Emmanuel Pellerin et Olivier Barrot, y assistent. Elles sont suivies par l'inhumation au sein de la Modèle:10e division du cimetière du Montparnasse, situé dans la même ville<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Affaires
En Modèle:Date-, le journal Le Monde révèle que l'enquête liée aux Panama Papers a permis d’identifier Jean-Jacques Sempé comme détenteur d’une société offshore<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
« Son nom n’avait pas été publié lors des « Panama Papers » en Modèle:Date-. Pour une raison simple : Jean-Jacques Sempé […] s’était caché derrière une cascade de sociétés prête-nom pour ne pas apparaître au grand jour, y compris dans la base de données de Mossack Fonseca (MF) »<ref>Modèle:Article</ref>.
Famille
De son premier mariage avec la peintre Christine Courtois, Jean-Jacques Sempé a eu un fils, Jean-Nicolas Joël (1956-2020<ref>Jean-Nicolas Joël Sempé sur MatchDI</ref>) ; et de Mette Ivers (née en 1933), sa seconde épouse, une fille, la designer Inga Sempé née en 1968<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>« Inga Sempé : « En design, la France est un peu frileuse » » sur Rue89.</ref>. Il épouse en 2017 Martine Gossieaux, sa galeriste et agent.
Distinctions
Publications
Le Petit Nicolas
Modèle:Article détaillé Scénario : René Goscinny Modèle:Colonnes
Grands albums Denoël
Modèle:Colonnes La plupart de ces albums ont été réédités en format poche dans la collection Folio.
Hors-série - compilations
Expositions
- 1968, première exposition de dessins et planches originales de Sempé organisée en France (album Saint-Tropez).
- Juin à Modèle:Date-, première rétrospective de l'œuvre de Sempé, organisée par Philippe Briet et la Ville de Caen, avec le concours de l'association Couleurs nouvelles. Plus de six cents dessins originaux sont présentés dans les galeries du théâtre municipal de la ville. Le Modèle:Date-, à l'occasion de l'inauguration de l'exposition, un concert de Michel Legrand et ses musiciens est donné au théâtre, dans des décors conçus par Sempé.
- Modèle:Date- à Modèle:Date-, nouvelle rétrospective Sempé, présentée à l'hôtel de ville de Paris<ref>Modèle:Lien web</ref>.
- Modèle:Date- au Modèle:Date-, Sempé. Itinéraire d'un dessinateur d'humour, rétrospective à l'Atelier Grognard, à Rueil-Malmaison<ref>https://www.rueil-tourisme.com/fr/exposition-semp%C3%A9-itin%C3%A9raire-dun-dessinateur-dhumour</ref>.
- Du Modèle:Date- au Modèle:Date-, Sempé en liberté, itinéraire d’un dessinateur d’humour, présentant près de trois cents dessins originaux de Jean-Jacques Sempé au musée Mer marine à Bordeaux.
- Du Modèle:Date- au Modèle:Date-, du crépuscule à 23 heures, à l'initiative de la Société de lecture de Genève, Un printemps avec Sempé présente une cinquantaine de dessins de Jean-Jacques Sempé, projetés sur les façades de plusieurs monuments genevois. Cinq lieux emblématiques sont investis : le Grand Théâtre de Genève, le palais Eynard (côté parc), Uni-Bastions, le Mur des réformateurs et la Société de lecture.
Notes et références
Annexes
Bibliographie critique
- Modèle:Chapitre.
- Modèle:OuvrageModèle:Commentaire biblio
- Modèle:Article.
- Modèle:Lien web.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Citation, Le Petit Nicolas de A à Z, Paris Match Hors-série, no 30H, IMAV Éditions / Gosciny - Sempé, 2019 Modèle:ISBN.
Films consacrés à Sempé et à son œuvre
- Le Crayon entre les dents : Jean-Jacques Sempé, 52 min, coréalisé par Patrick Roegiers et Jean-Pierre Berckmans, RTBF, 1977.
- Sempé, rêver pour dessiner, 52 min, écrit et réalisé par Françoise Gallo, France 5, TV5 Monde, 2002. Sélection FIPA et FIFA Montréal (2003). Prix FIFAP UNESCO, Meilleure Démarche d'Artiste, 2003.
- Sempé-Paris, un trait d'humour, 26 min, écrit et réalisé par Françoise Gallo, France 3, 2002.
- Sempé, dessinateur d'humour, documentaire de 52 min pour France 5, écrit par Marc Lecarpentier, réalisé par Patrick Volson, Kuiv Productions, 2011. Modèle:Plume
- Raoul Taburin, scénario de Guillaume Laurant, d'après la bande-dessinée de Sempé, réalisé et coproduit par Pierre Godeau, 2018, avec Benoît Poelvoorde dans le rôle de Raoul Taburin, adulte.