Julien Lahaut

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Modèle:Infobox Politicien

Julien Lahaut, né le Modèle:Date de naissance à Seraing et mort assassiné le Modèle:Date de décès à Seraing, est un homme politique membre du Parti communiste de Belgique et un syndicaliste belge, militant wallon et antifasciste.

Ouvrier, engagé volontaire durant la Première Guerre mondiale où il sert avec un corps belge sur le front russe, il adhère durant l'entre-deux-guerres au Parti communiste de Belgique et mène différents combats syndicaux et plusieurs grèves. Durant la Seconde Guerre mondiale, lors de l'occupation allemande de la Belgique, il mène en mai 1941 la grande grève des 100 000. Arrêté, il est déporté à Neuengamme puis à Mauthausen.

Après guerre, il est nommé président du Parti communiste et est élu député. Il est réputé pour avoir crié, avec d'autres élus communistes, Modèle:Citation lors de la prestation de serment du roi Baudouin au Parlement en 1950. Il est abattu quelques jours plus tard à son domicile par un réseau anticommuniste.

Modèle:Sommaire

Enfance et jeunesse

Julien Lahaut naît le Modèle:Date à Seraing, dans la province de Liège dans une famille ouvrière et arrête ses études assez tôt. Dès ses 14 ans, il commence à travailler en tant que chaudronnier, comme son père. Il entre ensuite chez Cockerill, où il travaille comme tourneur de métaux<ref name=":0">Modèle:Lien web</ref>.

À l’âge de 18 ans, il s’engage dans des mouvements syndicaux et participe à sa première grève, luttant pour le suffrage universel, ce qui lui vaudra d’être renvoyé de l’usine. En 1905, il fonde le syndicat métallurgiste « Relève-toi » avec Joseph Bondas et d’autres compagnons au Val Saint-Lambert<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Ce syndicat prendra une grande ampleur et après s’être étendu sur plusieurs usines, il deviendra la « Centrale des métallurgistes ». Julien Lahaut est choisi en 1908 par les ouvriers pour occuper le poste de secrétaire permanent. Mais il est envoyé en prison en 1913 pour avoir lutté pour le droit au suffrage universel<ref name=":1">Modèle:Ouvrage</ref>. Également en 1913, il épouse une jeune ouvrière de 21 ans, Gérardine Noël, avec qui il resta toute sa vie<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Première Guerre mondiale, le front de l'Est

Première Guerre mondiale sur le front russe

Lorsqu’éclate la Première Guerre mondiale, alors que le tirage lui a évité l’obligation du service militaire et allant à l’encontre du mouvement syndicaliste auquel il appartient, il se porte volontaire pour combattre. Après être passé par les Pays-Bas, l’Angleterre et la France, en 1915, il accompagne le Corps d’élite des auto-canons-mitrailleuses qui était destiné à renforcer les combattants belges sur le front de l’Yser mais qui est finalement envoyé sur le front russe pour aider l’armée impériale russe<ref name=":2">Modèle:Ouvrage</ref>. En 1917, lorsque les troupes belges et russes sont en difficulté, le corps belge est mis au courant de la révolution de Février et du renversement du régime tsariste puis de la victoire des Bolcheviks en octobre. Le gouvernement de Lénine et Trotsky met fin à la guerre en Russie et le corps des auto-canons-mitrailleuses prend la direction de Kiev où des nationalistes ukrainiens chassent les Soviets avant que l’Armée rouge ne massacre les nationalistes ukrainiens pour enfin voir les Austro-allemands prendre le pouvoir de la capitale ukrainienne.

Retour en Belgique

Les Belges rentrent alors chez eux mais, ne pouvant pas passer par l’Europe centrale, contrôlée par les Allemands et les Autrichiens, ils passent par Moscou, la Sibérie, les États-Unis et traversent l’océan Atlantique. En 1918, Julien Lahaut revient alors à Seraing, avec plusieurs distinctions honorifiques : [[Sergent-chef#Armée belge|Modèle:1er maréchal des logis-chef]], croix de Saint-Georges Modèle:4ème classe, croix de guerre avec palmes, médaille de la victoire et médaille commémorative de la guerre 14-18<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Après la guerre, il reprend son travail de secrétaire permanent des métallurgistes et s’affilie au Parti ouvrier belge (POB).

Idéologie communiste

Pendant le retour en Belgique, en Sibérie, de nombreux soldats belges fraternisent avec les Bolcheviks. Ils discutent notamment de l’idéologie communiste mais, parmi les combattants du corps des auto-canons-mitrailleuses, seul Julien Lahaut était convaincu que les communistes avaient raison, et ses discussions confirmèrent ses opinions politiques<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Homme politique, communisme, syndicalisme, grèves

Les Chevaliers du travail

En 1921, il organise la grève d’Ougrée-Marihaye, qui dure 9 mois et qui concerne près de 9000 ouvriers. Il se fait alors exclure du POB et de sa propre centrale syndicale, la Centrale des métallurgistes, en raison de ses nombreux conflits avec les dirigeants métallurgistes et de son indiscipline durant la grève, conséquence de sa position favorable au bolchevisme<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Il crée alors un autre syndicat, les Chevaliers du travail, qui sera le point de lancement de la Centrale révolutionnaire des mineurs.

Parti communiste

Deux ans plus tard, en 1923, il s’affilie au Parti communiste de Belgique (PCB) en réaction à l’affaire du « Grand complot » durant laquelle il sera brièvement arrêté alors qu’il n'était pas encore membre du parti. Son affiliation au parti sera une conséquence directe de cette affaire. Il fut l’un des grands acteurs permettant l’implantation du communisme dans la région de Liège et ce malgré la répression parlementaire. Aux élections provinciales de 1925 et communales de 1926, sa liste électorale obtiendra plus de 2/3 des voix communistes de la circonscription. Absorbé par son poste au syndicat des Chevaliers du Travail, son implication dans le Bureau politique du PCB était marginale ce qui lui fut reproché lors de la crise interne que connut le parti en 1929-1930<ref name=":0" />.

Par la suite, il organise de nombreuses grèves, notamment la grève des mineurs de 1932 où il est arrêté et mis en prison mais rapidement relâché grâce à son élection au Parlement belge. Il est aussi un antifasciste affirmé qui s’oppose dès 1924 à la montée des mouvements nationalistes partout en Europe. À partir de 1930, Joseph Jacquemotte et Julien Lahaut forment un tandem au sein du PCB jusqu’à ce que ce dernier accède au secrétariat du PCB en 1935. Après la mort de Jacquemotte, il apparaît au congrès du parti de 1936 comme leader du parti mais est critiqué pour ses qualités de politicien limitées, en dehors de ses qualités d’orateur. La même année, il se lance dans la lutte pour l’Espagne républicaine<ref name=":0" />. Il dirige aussi La Voix du peuple, un quotidien syndicaliste.

Espagne républicaine

En 1936, il lutte pour l’Espagne républicaine dans une campagne où il va fournir des aides matérielles, des soutiens politiques, des aides militaires. Il accompagne également un convoi de vivres en direction de Valence et Madrid et il était tellement impliqué dans cette lutte qu’il hébergea des enfants espagnols réfugiés en Belgique<ref name=":0" />.

Seconde Guerre mondiale, la Résistance et la déportation

Résistance

Lorsque débuta la Seconde Guerre mondiale et que l’occupation allemande commença en Belgique, en 1940, il entre dans la résistance<ref name=":0" />. Trop connu comme étant une personnalité politique du Parti communiste, il ne peut figurer dans l’appareil clandestin mis en place mais il collabore avec ce dernier. Une loi sur la défense des institutions nationales est adoptée et l’existence même du PCB est menacée, la position de Lahaut est alors fragilisée. Il évite de peu une arrestation mais il continue son combat en aidant des réfugiés dans le sud de la France. Le Modèle:Date, il s’oppose à Léon Degrelle en conspuant les valeurs du rexisme lors d’une manifestation conduite par ce parti en soutien à l’Allemagne nazie<ref name=":1" />.

Grève des 100 000

Le Modèle:Date-, il organise la « [[Grève des 100 000|grève des Modèle:Nombre métallurgistes]] » à Cockerill<ref name=":0" />. Cette grève ralentissant fortement la construction d’armes des nazis fait réagir Hitler lui-même qui somme de la faire cesser. Finalement, cette grève s’avère en partie victorieuse puisque les Allemands finissent par accepter les revendications des grévistes mais elle entraîne l’arrestation de nombre d'entre-eux.

Arrestation

Fin du pacte germano-soviétique

Le Modèle:Date-, l'Allemagne déclare la guerre à l’URSS, rompant ainsi le pacte de non-agression signé deux ans plus tôt. Julien Lahaut est arrêté le jour même à son domicile et est emmené à la citadelle de Huy. La Gestapo disposait alors du Modèle:Citation<ref>Rudi Van Doorslaer, Assistant au Centre de recherches et d'études historiques de la Seconde Guerre mondiale, et Étienne Verhoeyen, L'Allemagne nazie, la police belge et l'anticommunisme en Belgique (1936-1944) - Un aspect des relations belgo-allemandes.</ref>.

Citadelle de Huy

Prisonnier à la citadelle de Huy, Julien Lahaut est torturé. Il tente à plusieurs reprises de s’évader, mais à la quatrième tentative, alors que Jean Terfve réussit à s’enfuir, Lahaut touche les fils électriques qui entouraient la citadelle, fait une chute de 8 mètres et s’évanouit. Il est alors mis au cachot, très affaibli, ayant été roué de coups par les nazis. Il est déporté à Neuengamme le Modèle:Date-<ref name=":0" />.

Neuengamme

À Neuengamme, il se fait remarquer par ses codétenus comme étant Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Solidaire et dévoué, il organise les communistes. Il tombe souvent malade tout en évitant l’infirmerie (qui signifiait, dans les camps de concentration, la mise à mort)<ref>Modèle:Lien web</ref>. En 1942, il organise des sabotages dans les usines de guerre, mais il se fait prendre et est condamné à mort le Modèle:Date-.

Mauthausen

Il est alors déporté au camp de Mauthausen. Il évite de peu la mort par maladie grâce aux efforts d'un médecin tchèque. Il survit finalement jusqu’à la libération du camp<ref name=":0" />.

Le 25 avril 1945, le camp de Mauthausen est libéré par des troupes américaines. Julien Lahaut revient alors en Belgique<ref name=":0" />.

Retour de détention et suite de la guerre

Retour en Belgique

En Belgique, et surtout à Seraing, il revient en héros, mais il est épuisé et ne peut plus occuper les fonctions qu’il exerçait au PCB. Pourtant, sa popularité est si grande que Parti communiste le choisit comme président le Modèle:Date-, mais sur une présidence plus passive, une sorte de présidence d’honneur, un « drapeau » pour le parti<ref name=":0" />.

La question royale et serment

Question royale

À la fin de la guerre, la question royale divise la Belgique entre les royalistes et les non-royalistes. Le retour du Roi Léopold III est contesté par une grande majorité wallonne et notamment par les communistes (qui sont, par essence, anti-monarchistes). Après des manifestations sanglantes (3 morts) en Wallonie et une menace de marche sur Bruxelles, Léopold III abdique, et c’est son fils, Baudouin qui doit alors prêter serment, ce qui n’arrange pas les communistes qui rêvent d’une république belge<ref name=":1" />.

Scandale du serment royal

Le Parti communiste subit un gros revers aux législatives de juin 1950, n'obtenant que 7 sièges à la Chambre des représentants et 3 au Sénat. Mais lors de la prestation de serment du roi Baudouin, le Modèle:Date- au Parlement, on entend crier dans le silence de la cérémonie « Vive la république ! ». Ces cris viennent manifestement de membres du Parti communiste et sont souvent attribués à tort à Julien Lahaut<ref name=":2" />.

Assassinat et enquêtes sur sa mort

Assassinat à son domicile

Le soir du Modèle:Date, à peine quelques jours après la prestation de serment du roi, Julien Lahaut est assassiné au seuil de sa porte par deux inconnus<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Ce soir là, Julien Lahaut était revenu assez tard de Bruxelles. Il venait de finir son repas et était encore à table lorsque quelqu’un sonna. Comme d’habitude sa femme alla ouvrir. Deux hommes, un grand et un petit, restés dehors, demandèrent à parler au camarade Lahaut. Modèle:Citation demanda Gérardine. Modèle:Citation, répondit le plus grand. Julien Lahaut se leva et se dirigea vers l’entrée. Avant même qu’il n’arrive à la porte, l'un des deux, vraisemblablement le plus grand, pointa sur lui un colt 45 et tira. Lahaut fut d’abord touché à deux reprises à l’oreille droite, le troisième coup qui l’atteignit à l’abdomen lui fut fatal. Alors qu'il s’effondrait, un quatrième coup partit. Les meurtriers se ruèrent alors vers leur voiture et tirèrent encore une cinquième fois. La voiture démarra en trombe dans la direction de Plainevaux<ref>Visant à créer une commission d’enquête parlementaire chargée d’établir les responsabilités et de faire toute la lumière sur l’assassinat de Julien Lahaut, député et président du Parti communiste de Belgique, le 18 août 1950 à Seraing par des inconnus, Chambre des représentants de Belgique</ref>

Cet assassinat suscita de nombreuses réactions dont celle du secrétaire général du PCB Edgar Lalmand qui déclare : Modèle:Citation Une grève générale est alors organisée par la FGTB et l’inhumation de Lahaut rassemble entre Modèle:Nombre et Modèle:Nombre personnes<ref name=":3">Modèle:Ouvrage</ref>.

Fichier:20161101 seraing045.jpg
Tombe de Julien Lahaut.

Enquêtes sur sa mort

L’enquête sur l’assassinat de Lahaut s’est poursuivie jusqu’au Modèle:Date, date à laquelle le non-lieu est prononcé par la Chambre du conseil de Liège<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. On a longtemps cru que Julien Lahaut avait été assassiné par des militants royalistes en raison du scandale qu'il a provoqué durant la prestation de serment royal. Or, une enquête conduite par quatre historiens démontre que Julien Lahaut a été assassiné par un réseau anticommuniste. Le chef de celui-ci, André Moyen, bénéficiait de relations et protections au sein de la police judiciaire et parmi les dirigeants de plusieurs grandes entreprises. Aucun ne sera condamné pour cette affaire et cet assassinat<ref name=":4">Modèle:Lien web</ref>. Ce même André Moyen aurait, selon l’enquête, usé de ses relations politiques pour empêcher les divers juges d’instruction de mener à bien leur enquête et de remonter jusqu’à lui<ref name=":3" />.

D'après l'historien Emmanuel Gérard, Modèle:Citation

L'assassinat de Julien Lahaut serait donc un acte anticommuniste comme ce fut également le cas de l’assassinat du secrétaire général du Parti communiste japonais et des attentats ratés contre les dirigeants communistes italien Palmiro Togliatti et français Jacques Duclos. De plus, la situation politique belge de l’époque appelait au Modèle:Citation, à la lutte contre la Modèle:Citation et donc le communisme<ref name=":3" />. Dès le début de la guerre froide, les communistes belges sont exclus de toute participation positive en politique par le gouvernement de l’époque<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Pour les auteurs du livre La Guerre froide en Belgique, le meurtre de Julien Lahaut Modèle:Citation

Hommage

Julien Lahaut est le héros d'une pièce de Jean Louvet intitulée L'homme qui avait le soleil dans sa poche (1982), allusion au surnom que ses compagnons de captivité dans les camps nazis lui avaient donné.

D'autre part, le Parti communiste rend un hommage à son ancien député et président chaque année au mois d'août, lors de la commémoration Julien Lahaut au cimetière des Biens Communaux. Lors de cette commémoration, des personnalités belges ou étrangères sont présentes.

Plusieurs rues sont baptisées « rue Julien Lahaut » respectivement à Dampremy, Morlanwelz, Courcelles, La Louvière et Seraing.

Notes et références

Modèle:Références

Voir aussi

Bibliographie

  • Roland Baumann, L’assassinat de Julien Lahaut – Les dessous d’une enquête judiciaire, La Revue Nouvelle, Modèle:Date-
  • Roger Coekelbergs e.a., Gedenkboek Inlichtings- en Actieagenten, Antwerpen/Apeldoorn, Maklu, 2015.
  • Paul Delforge, Philippe Destatte, Micheline Libon, Encyclopédie du Mouvement wallon, Institut Jules Destrée, 2000
  • Hans Depraetere et Jenny Dierickx, La Guerre froide en Belgique, éditions EPO-Dossier, Anvers, 1986
  • Rudy Van Doorslaer, Etienne Verhoeyen, De moord op Lahaut. Het communisme als binnenlandse vijand, Leuven, Kritak, 1985.
  • Rudy Van Doorslaer, Etienne Verhoeyen, L’assassinat de Julien Lahaut. Une histoire de l'anticommunisme en Belgique, Anvers, Edition EPO, 1987
  • Emmanuel Gérard (éd.), Françoise Muller et Widukind De Ridder, Qui a tué Lahaut ? Les dessous de la guerre froide en Belgique, La Renaissance du Livre, 2015.
  • Emmanuel Gérard (éd.), Widukind De Ridder et Françoise Muller, Wie heeft Lahaut vermoord? De koude oorlog in België, Leuven, Davidsfonds, 2015.
  • Françoise Muller, "Cette vie si pure du combattant de la guerre secrète" : the anti-communist network of André Moyen, UCL, 2016.
  • Onderzoek naar de moord op Julien Lahaut was gedoemd, in: Knack, 12 mei 2015.
  • Jules Pirlot, Julien Lahaut vivant, 191 p., éditions du Cerisier, Cuesmes, 2010
  • Proposition visant à créer une commission d’enquête parlementaire chargée d’établir les responsabilités et de faire toute la lumière sur l’assassinat de Julien Lahaut, député et Président du Parti communiste de Belgique, le Modèle:Date- à Seraing par des inconnus, Chambre des représentants de Belgique, Modèle:Date-
  • Maxime Steinberg, Julien Lahaut, 1884 - 1950, 12 p., FJJ, 2000
  • Etienne Verhoeyen, André Moyen, in: Nouvelle biographie nationale, T. 14, Brussel, 2018.

Articles connexes

Liens externes

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