Léning
Modèle:Infobox Commune de France
Léning est une commune française située dans le département de la Moselle, en région Grand Est.
Géographie
Le village de Léning est situé sur la rive droite de l'Albe près de la route de Dieuze à Saint-Avold, à 5 km au N. O. d'Albestroff et à 37 km au N. E. de Château-Salins.
La commune fait partie de la ZNIEFF du pays des étangs<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Communes limitrophes
Modèle:Section communes limitrophes d'article de commune de France
Hydrographie
La commune est située dans le bassin versant du Rhin au sein du bassin Rhin-Meuse. Elle est drainée par l'Albe, le ruisseau Kuhmattgraben, le ruisseau de Sussmatte et le ruisseau le Matzengraben<ref group=Carte>Modèle:Géoportail</ref>.
L'Albe, d'une longueur totale de Modèle:Unité, prend sa source dans la commune de Rodalbe et se jette dans la Sarre à Sarralbe, après avoir traversé Modèle:Nobr<ref>Modèle:Sandre</ref>.
La qualité des eaux des principaux cours d’eau de la commune, notamment de l'Albe, peut être consultée sur un site dédié géré par les agences de l’eau et l’Agence française pour la biodiversité<ref group=Carte>Modèle:Lien web - Pour recentrer la carte sur les cours d'eau de la commune, entrer son nom ou son code postal dans la fenêtre "Rechercher".</ref>.
Urbanisme
Typologie
Léning est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee<ref group=Note>Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le Modèle:Date- en comité interministériel des ruralités.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. La commune est en outre hors attraction des villes<ref name="AAV2020">Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="AAV20202b">Modèle:Lien web.</ref>.
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (82,9 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (82,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (47,4 %), prairies (35,5 %), forêts (12,1 %), zones urbanisées (5,1 %)<ref name="CLC">Modèle:Lien web</ref>. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)<ref group=Carte>Modèle:Lien web.</ref>.
Toponymie
Bien que le village ait été possédé au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle par les comtes de Linange originaires de Leiningen en Rhénanie-Palatinat, son nom est plus ancien et n’a aucun rapport avec cette illustre famille. Une des mentions les plus anciennes et irréfutables de Léning se trouve dans une charte de l’abbaye de Wörschweiler où Léning est mentionné sous le nom de Lendingen<ref name="Neubauer"/> (1240). Par la suite on trouve dans les archives diverses dénominations dont Laudingen (1365), Lenningen-Altorf (1510)<ref name="HL-topograph">Henri Lepage - Dictionnaire topographique du département de la Meurthe (1862)</ref>, Altorff-Leningen (1559)<ref name="HL-topograph"/>, Linningen-Aldorf (1567)<ref name="HL-topograph"/>, Leiningen (1587), Leyningen (1594)<ref name="HL-topograph"/>, Leiningen-et-Altorff (Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle)<ref name="HL-topograph"/>, Léning-les-Hingsanges (1626)<ref name="HL-topograph"/>, Lenningen (1633)<ref name="HL-topograph"/>, puis Léning qui prévaudra à partir du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle (1793), jusqu’à l’annexion allemande (1871-1919) où l’ancien nom de Leiningen devient le nom officiel du village.
En francique lorrain Léning se dit Läning Modèle:MSAPI.
Histoire
Le village de Léning est situé en Lorraine allemande non loin de la frontière linguistique mosellane du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.
Du Moyen Âge à la fin de l'indépendance lorraine
La plupart des auteurs contemporains admettent à la suite de Stoffel<ref>J. G. Stoffel : « De l’ancienneté du château de Morimont (Mörsperg), en Alsace ». Le Bibliographe alsacien : gazette littéraire, historique, artistique, 1869 (4) Modèle:P., éditions Berger-Levrault, Strasbourg, Modèle:ISSN.</ref> que la mention « Altorf juxta Tannae villam » trouvée dans une charte de l’évêque Enguerrand de Metz<ref>Dom Calmet : Histoire de Lorraine, preuves, tome I, col. 293, première édition</ref> datant de l’an 787 fait référence à Francaltroff près de Grostenquin. Dans cette hypothèse, l’origine de Léning, dont Francaltroff n’était jusqu’au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle qu’une annexe paroissiale, pourrait être antérieure à cette époque.
Léning faisait initialement partie du comté de Marimont (Mörsberg) dont avait hérité au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle la puissante maison des comtes de Sarrebruck puis au siècle suivant les comtes de Deux-Ponts (Zweibrücken) et de Linange (Leiningen) qui en sont issus<ref>Die Alten Territorien des Bezirkes Lothringen nach dem Stande vom 1. Jan. 1648. II. Theil, Straßburg 1909 Modèle:P..</ref>.
En 1240 Walter de Brucken fait don à l’abbaye de Wörschweiler, située près de Hombourg (Sarre), de ses dimes de « Lendingen » avec l’accord de ses suzerains Frédéric de Linange et Henri de Deux-Ponts<ref name="Neubauer">Andreas Neubauer : Regesten des Klosters Werschweiler, Speyer 1921</ref>. L’abbaye conserva la jouissance de ces dimes jusqu’à sa sécularisation par les princes de Palatinat-Deux-Ponts au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle<ref>Jean Houpert, La Prévôté d'Insming : repeuplement et restauration d'un canton lorrain après la guerre de Trente ans, Éditions Naaman, Sherbrooke, 1975 Modèle:P..</ref>.
À la suite du mariage de Cunégonde de Linange (Kunigunde von Leiningen) avec Henri I de Blâmont, Léning échut vers 1266 aux sires de Blâmont<ref>Die Alten Territorien des Bezirkes Lothringen nach dem Stande vom 1. Jan. 1648. I. Theil, Straßburg 1909 Modèle:P..</ref> dont les armes ont inspiré l’actuel blason du village.
Détachée du comté de Marimont et morcelée au gré des héritages, la seigneurie de Léning a été divisée dès le Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle et jusqu’à la Révolution française en deux parties distinctes :
- Une moitié de la seigneurie était un franc-alleu, possédée depuis le Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle par la Famille de Brucken originaire de Bliesbruck, seigneurs de Hingsange, puis par leurs héritiers les Helmstatt qui la conservèrent jusqu’à la Révolution française<ref>Hermann Peter Barth, Die Herrschaft Hingsingen. Zeitschrift für die Geschichte der Saargegend. XII Saarbrücken 1962, Modèle:P..</ref>.
- L’autre moitié de la seigneurie de Léning était un fief relevant du duché de Lorraine dont furent investies au cours des siècles diverses familles dont les Kerpen, les Raville (Rollingen), les Créhange (Kriechingen) et à la fin du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle les comtes de Nassau-Sarrebruck<ref>Die Alten Territorien des Bezirkes Lothringen nach dem Stande vom 1. Jan. 1648. I. Theil, Straßburg 1909 Modèle:P..</ref>.
Le duc Henri II de Lorraine réunit en 1623 ses fiefs lorrains de Francaltroff et Léning à la seigneurie de Lixheim qui fut érigée en 1629 en principauté immédiate du Saint-Empire romain germanique par Ferdinand II de Habsbourg en faveur de Louis de Guise, baron d'Ancerville et de son épouse Henriette de Lorraine, sœur du duc Charles IV de Lorraine<ref>Henri Hiegel : Le bailliage d'Allemagne de 1600 à 1632. Tome 1 : L'administration, la justice, les finances et l'organisation militaire, Sarreguemines, Éditions Pierron, 1961 Modèle:P..</ref>. À la suite du décès sans postérité d’Alexandre de Grimaldi, neveu par alliance du dernier époux d’Henriette de Lorraine, l’éphémère principauté de Lixheim est réintégrée au duché de Lorraine en 1707<ref>Die Alten Territorien des Bezirkes Lothringen nach dem Stande vom 1. Jan. 1648. II. Theil, Straßburg 1909 Modèle:P..</ref>.
La foire annuelle de la Saint-Barthélemy, patron de la paroisse, est une tradition très ancienne, comme le prouve une mention trouvée en 1510 dans les comptes du receveur de Dieuze<ref>Henri Lepage : Les Communes de la Meurthe: journal historique des villes, bourgs, villages, hameaux et censes de ce département, Publié par A. Lepage, 1853 Modèle:P..</ref>.
Les plaids annaux (Jahrgeding) de Léning se tenaient traditionnellement le jeudi qui suit l’Épiphanie<ref>Weistum von Leiningen. Landesarchiv des Saarlandes, Saarbrücken Amtsbuch Nassau-Saarbrücken II 2441, 665-670.</ref>,<ref>Irmtraut Eder: Die saarländischen Weistümer, Dokumente der Territorialpolitik. Minerva-Verlag Thinnes u. Nolte, Saarbrücken 1978</ref>. Les droits et devoirs de chacun y étaient précisés et la justice rendue. Les seigneurs d’Hingsange et le duc de Lorraine se partageaient la haute justice pour moitié. La moyenne et la basse justice appartenaient pour moitié aux seigneurs d’Hingsange et aux vassaux du duc de Lorraine.
La guerre de Trente Ans qui dévasta la toute la Lorraine n’épargna pas le village de Léning qui fut brûlé trois fois et perdit une grande partie de ses habitants<ref>Jean Houpert, La Prévôté d'Insming : repeuplement et restauration d'un canton lorrain après la guerre de Trente ans, Éditions Naaman, Sherbrooke, 1975 Modèle:P..</ref>.
Conformément aux dispositions du traité de Vienne (1738), le duché de Lorraine perd son indépendance et sa souveraineté en 1766 à la suite du décès du duc Stanislas Leszczyński. Le village de Léning devient alors français et est rattaché à la province de Lorraine, née de la fusion des Trois-Évêchés (dont faisait partie la seigneurie de Hingsange annexée de facto au royaume depuis 1552) et des anciens duchés nouvellement acquis.
De la Révolution française à la Seconde Guerre mondiale
Le cahier de doléances<ref>Charles ETIENNE : Cahiers de doléances des bailliages des généralités de Metz et de Nancy pour les États généraux de 1789. Première série, Département de Meurthe-et-Moselle. Tome 2, Cahiers du bailliage de Dieuze, Imprimerie Berger-Levrault, Nancy 1912 Modèle:P..</ref> des habitants de la commune a été rédigé le Modèle:Date- par Joseph Riquet, maire de Léning puis député du Tiers à l'assemblée du bailliage de Dieuze et enfin celle de Sarreguemines. Ces doléances témoignent de l’injustice du système féodal, de la lourdeur des taxes et des nombreux litiges entre les villageois et le comte d’Helmstatt qui semble avoir été âpre au gain et fort peu conciliant.
Le découpage de la Lorraine en départements en 1790 fait fi aussi bien des liens historiques de ses territoires que de la frontière linguistique mosellane. Le vœu formulé par l'assemblée de réduction de Sarreguemines de créer un département lorrain de langue allemande n'a pas été retenu<ref>Jean-Louis Masson: Histoire administrative de la Lorraine. Éditions Fernand LANORE, Paris 1982, Modèle:P..</ref>. La commune se voit ainsi intégrée au département de la Meurthe majoritairement francophone.
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Léning en 1901.
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Léning en 1916.
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Léning en 1916.
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La gare en 1917.
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Léning en 1914.
En 1871, Léning est annexé à Empire allemand en vertu du traité de Francfort. La commune reprend le nom de « Leiningen » et fait alors partie de l'arrondissement de Château-Salins au sein du district de Lorraine, l’un des trois districts administratifs du Reichsland Elsass-Lothringen. C'est une époque de prospérité économique et Léning bénéficie de la construction d'une gare de chemin de fer sur la ligne de Champigneulles à Sarralbe. En 1914, la mobilisation des soldats du Modèle:Langue s’opéra dans l’ordre et le calme, les défections furent rares ; seuls quelques centaines de mobilisables proches de la frontière s’enfuirent en France plutôt que de se battre pour le Kaiser<ref>François Roth, Alsace Lorraine histoire d’un « pays perdu » de 1870 à nos jours, Place Stanislas Éditions, 2010, Modèle:ISBN.</ref>. Huit jeunes soldats originaires de Léning laissèrent ainsi leur vie sur les champs de bataille de la Première Guerre mondiale comme le rappelle pudiquement une plaque apposée dans l'église du village car ils ne sont pas morts pour la France mais « avec Dieu pour l'Empereur et la Patrie » selon la devise prussienne.
Conformément à l’article 27 du Traité de Versailles, Léning redevient française en 1919 et se voit rattachée au nouveau département de la Moselle qui adopte les limites administratives du district de Lorraine.
Le village n'a pas été évacué en 1939-1940 et n'a pas subi de dégâts matériels importants lors des combats. L'adjudant-chef Joseph Grosse (1908-1940) originaire de Léning perdit la vie le Modèle:Date- dans la défense héroïque de Cappel par la Modèle:4e Armée française<ref>14 juin 1940: la bataille de Cappel. Le Republicain Lorrain, édition du 19 juin 2012</ref>. De Modèle:Date- à Modèle:Date-, le village est occupé par l’Allemagne et annexé de facto au troisième Reich qui l’incorpore au Gau Westmark. Le Modèle:Date-, le Gauleiter Josef Bürckel promulgua l’ordonnance instituant le service militaire obligatoire pour les Mosellans, en violation du droit international. Nombreux furent les jeunes Alsaciens-Lorrains qui refusèrent de se battre pour le troisième Reich. Quatre jeunes soldats de Léning qui avaient été incorporés dans la Wehrmacht perdirent la vie sur les champs de bataille entre 1944 et 1945. Le drame de ces Malgré-nous et de leurs familles marquera encore longtemps les esprits.
Politique et administration
Modèle:ÉluDébut Modèle:Élu Modèle:Élu actuel Modèle:ÉluDonnées Modèle:ÉluFin
Démographie
Modèle:Population de France/section
Économie
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
- Passage au nord du village d'une voie romaine<ref>Marcel Lutz, Maurice Toussaint La Moselle gallo-romaine Société d'Histoire et d'Archéologie de la Lorraine, section de Sarrebourg, 1991 Modèle:P..</ref>.
- Porte datée 1727 (détruite à la fin du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle) et maisons anciennes datant du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle<ref name="Base Mérimée">Modèle:Lien web.</ref>
Édifices religieux
- L’église Saint-Barthélemy qui était devenue trop petite et avait beaucoup souffert lors de la guerre de Trente Ans, semble avoir été entièrement reconstruite au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle. En 1726 les habitants demandèrent à leurs décimateurs (l’abbaye de Saint-Avold, le comte d’Helmstatt, la dame Rhingrave de Dhaun et Puttelange) de pourvoir à l’agrandissement de l’église<ref>Jean Houpert, La Prévôté d'Insming : repeuplement et restauration d'un canton lorrain après la guerre de Trente ans, Éditions Naaman, Sherbrooke, 1975 Modèle:P..</ref>. Les travaux furent achevés en 1747. L’église abrite un beau mobilier du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle (boiseries, autels, chaire…) qui a été inscrit en 1993 sur la liste des monuments historiques. Le clocher à flèche de charpente primitif a été remplacé au début du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle par un pittoresque clocher à bulbe.
- Croix monolithe érigée en 1700 à la sortie du village au lieu-dit « Am steinernen Kreuz » par Nicolas Houpert et Anne Marie Wolff<ref>Thimothée Moser : La « croix en pierre de Léning ». Les cahiers Lorrains, Nr. 2, avril 1952, Modèle:P.. ISSN 0758-6760</ref> Elle porte l'inscription suivante en haut allemand: « ANNO 1700 IM NAMEN DES HEREN HAT NICKOLA HVPERT ANNA MARI WOLFFIN DIS CREITZ LASEN [VFRICHTEN]. (Au piédestal) O MENSCH GEDENCKE AN DE [...] »
Personnalités liées à la commune
- Joseph Riquet, maire de Léning, député du Tiers état à l'assemblée du bailliage de Dieuze puis à celle de Sarreguemines en 1789.
Héraldique
Voir aussi
Lien externe
Notes et références
Notes et cartes
- Notes
- Cartes