Paul Krugman
Paul Robin Krugman, né le Modèle:Date à Long Island dans l'État de New York, est un économiste américain.
Il a obtenu le Prix de la Banque de Suède 2008 pour avoir montré « les effets des économies d'échelle sur les modèles du commerce international et la localisation de l'activité économique ». Il tient une tribune depuis 1999 dans le New York Times ce qui lui a permis de devenir un « faiseur d'opinion »<ref>« Le Nobel d'économie est décerné à l'Américain Paul Krugman » : Paul Krugman « n'est pas seulement un scientifique mais aussi un faiseur d'opinion », a reconnu Tore Ellingsen, membre du comité du prix d'économie. Mais il a assuré que ses prises de position politiques n'entraient pas en ligne de compte dans l'attribution du prix. « Nous ne regardons que les mérites scientifiques », a-t-il souligné.</ref>.
C'est également un grand passionné de science-fiction, et notamment des ouvrages de l’écrivain russe Isaac Asimov. Il a concilié cette passion pour la science-fiction et sa profession d’économiste dans son essai humoristique La Théorie du commerce interstellaire, paru en 1978<ref name="easynomics_01">Modèle:Lien web</ref>.
Biographie
Jeunesse et études
Fils de David et Anita Krugman et petit-fils d'immigrants russes et juifs, Bennie and Fannie Krugman venant de Brest (Biélorussie)<ref>In Search of a Man Selling Krug</ref>, il a d'abord suivi des études d'économie à l'université Yale où il a obtenu une licence (summa cum laude) en 1974, puis au Massachusetts Institute of Technology (MIT), où il a obtenu son doctorat d'économie (PhD) en 1977 sous la direction de Rüdiger Dornbusch<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Andrej Svorenčík, MIT's Rise to Prominence: Outline of a Collective Biography.</ref>.
Il est marié à l'économiste américaine Robin Wells Krugman<ref>Modèle:Article</ref>.
Parcours professionnel
Paul Krugman enseigne au MIT de 1984 à 1994. Il est à cette date recruté au sein de l'université Stanford , où il enseigne jusqu'en 1996. Il a également enseigné à l'université Yale et à la London School of Economics.
Il est aujourd'hui professeur d’économie et de relations internationales à l’université de Princeton.
En 1991, il reçoit la médaille John Bates Clark de l’American Economic Association (attribuée tous les deux ans à un économiste de moins de quarante ans ayant apporté une contribution substantielle aux sciences économiques) et en 2008, le « prix Nobel » d'économie pour ses travaux sur le commerce international en concurrence imparfaite et en économie géographique. Il est coauteur avec Maurice Obstfeld de International Economics: Theory and Policy, le livre de cours le plus utilisé dans ce domaine aux États-Unis, ainsi que d'une vingtaine d'autres ouvrages.
Krugman s'est fait connaître du grand public par ses ouvrages de vulgarisation publiés depuis la fin des années 1980, grâce à son anticipation de la crise asiatique de 1997<ref>Qui sont Paul Krugman, les libéraux, les progressistes et les électeurs démocrates ?</ref>. Il est devenu réellement célèbre depuis son entrée au New York Times, dans lequel il écrit un éditorial deux fois par semaine. Il s'y est illustré comme l'un des critiques les plus virulents du Parti républicain en général, de George W. Bush en particulier et de la « grande divergence »<ref>« Une nouvelle gauche radicale aux États-Unis » par Gilles de Margerie</ref>, l'accroissement des inégalités des revenus et des fortunes. Il se définit comme un « libéral », c'est-à-dire dans un contexte américain comme un économiste qui se situe « à gauche »<ref>Modèle:Article. </ref>.
Néokeynésien, il est un des principaux auteurs de la nouvelle théorie du commerce international<ref>, il est le plus grand théoricien actuel du commerce international, pour Dani Rodrik La fin du consensus de la mondialisation</ref>, qui repose sur le commerce intra-firme et intra-industrie, les effets de réseau, et les situations de concurrence imparfaite.
Contributions à la science économique
Paul Krugman, dans ses travaux, a couvert des sujets aussi variés que le commerce international, la géographie économique et la finance internationale. Selon le projet Research Papers in Economics, il figure parmi les cinquante économistes les plus cités et les plus influents au monde<ref> Modèle:Lien web </ref>. Son ouvrage International Economics: Theory and Policy, coécrit avec Maurice Obstfeld est un manuel de référence pour l'étude des relations internationales. C'est également un vulgarisateur qui écrit pour le grand public sur le commerce international, la politique économique ou la répartition des revenus. C'est un tenant du néokeynésianisme<ref>The New York Times, "In Economics Departments, a Growing Will to Debate Fundamental Assumptions".</ref>, exposant ses opinions dans Peddling Prosperity.
Théorie du commerce international
Comme l'explique le comité Nobel<ref>source</ref> la principale contribution de Krugman à la science économique est l'analyse de l'impact des économies d'échelle dans le commerce international. Avant lui, la théorie dominante est celle de l’avantage comparatif de David Ricardo et le modèle Heckscher-Ohlin-Samuelson qui étudient les échanges entre économies complémentaires : un pays exporte des matières premières et l'autre des biens manufacturés. En 1978, à la suite d’une conversation avec son professeur Rudi Dornbusch, il décide de travailler sur les rendements croissants pour l'intégrer dans la théorie des échanges internationaux<ref name="imf-200606" />. Krugman remarque pour sa part que l'essentiel du commerce international n'est pas nord-sud avec des termes inégaux mais bien nord-nord et que les biens échangés sont très similaires : la Suède exporte ses Volvo vers l'Allemagne qui lui vend des BMW.
Son explication, proposée en 1979, dans un article paru dans le Modèle:Lien et présenté la même année au Summer Institute du bureau national des études économiques des États-Unis, part du constat que les consommateurs préfèrent la diversité et que la production intègre des économies d'échelle. La préférence des consommateurs pour la diversité<ref>Krugman a modélisé sa préférence pour la diversité en supposant une Fonction de production CES comme dans l’article d’Avinash Dixit et Joseph Eugene Stiglitz, Monopolistic Competition and Optimal Product Diversity, in American Economic Review, 1977, p. 67.</ref> explique la coexistence de différents modèles de voitures et de constructeurs, comme Volvo et BMW là où la théorie classique suppose une spécialisation des économies respectives. Cette logique explique pourquoi il y a spécialisation par marque au lieu de spécialisation par produit.
La plupart des modèles de la théorie du commerce international incluent l’idée de Krugman et comprennent des économies d'échelle dans la production et un penchant pour la diversité dans la consommation.
Face à des économies d’échelle dans la sphère de production, une économie peut se retrouver « coincée » dans des termes inégaux de l'échange<ref>Paul Krugman, Trade, Accumulation, and Uneven Development, Journal of Development Economics, 8, 1981, p. 149-161.</ref>. Cependant, le commerce international reste bénéfique même entre pays aux économies identiques parce qu’il permet à chacune des entreprises d’économiser des coûts en bénéficiant d’un réservoir de consommateurs plus large que sur le seul marché domestique et parce qu’il permet au consommateur de bénéficier d’un choix plus large et de prix plus bas en aiguisant la compétition entre sociétés<ref>« Bold Strokes: A Strong Economic Stylist Wins the Nobel »', The Economist, 16 oct. 2008.</ref>. Par conséquent, Paul Krugman est resté le défenseur du libre-échange et de la mondialisation des économies en critiquant, en parallèle, les interventions de l’État dans la politique industrielle. À la suite de ses travaux, Krugman avec Helpman, Barbara Spencer et James Brander ont étendu la théorie des rendements croissants au plan normatif pour déboucher sur la théorie de la politique commerciale stratégique<ref>Cela aboutit à des conclusions controversées qui semblaient prôner l’intervention de l’État, d’où l’impression de certains observateurs que la position de Krugman sur le libre- échange trahissait une certaine schizophrénie Modèle:Lien brisé</ref>. Il écrira cependant, dans un article de 1987 intitulé Le libre-échange est-il dépassé ?, que le libre-échange avait Modèle:Citation et qu’il ne pouvait Modèle:Citation Ses idées seront mal comprises par ceux qu'il traitera d'Modèle:Citation (notamment Robert Reich, Lester Thurow et Robert Kuttner) pour justifier l'intervention étatique<ref>L'économie internationale selon Paul Krugman</ref>. Dans ses livres grand public d'après, il se mettra à clarifier sa position. Il écrit, en particulier, page xxvi de son livre The Great Unraveling que Modèle:Citation
Plus anecdotiquement, Krugman a écrit, en 1978, The Theory of Interstellar Trade (La Théorie du commerce interstellaire), un essai humoristique sur l’échange des biens à une vitesse proche de celle de la lumière. Il dit qu’il l’a écrit pour se détendre du travail stressant d’assistant professeur<ref>Economics: the final frontier</ref>.
Nouvelle économie géographique
Si le commerce est grandement conditionné par des rendements d'échelle, alors les régions économiques avec le plus de production vont devenir plus compétitives et attirer plus d’entreprises. Ceci explique pourquoi, plutôt que de se saupoudrer également sur toute la surface du globe, la production a tendance à se concentrer dans quelques pays, quelques régions ou même quelques villes qui deviennent densément peuplées et bénéficient de revenus plus élevés<ref>Comité du prix Nobel, Information for the Public, page 3.</ref>. Cette analyse est développée dans des articles publiés, à partir de 1991, dans le Journal of Political Economy<ref>'Honoring Paul Krugman' Economix blog of the New York Times, Edward Glaeser, 13 oct. 2008.</ref> et forme la base de la nouvelle économie géographique.
Macroéconomie internationale
Krugman est un économiste influent dans le domaine de la finance internationale et de la macroéconomie internationale. En 1979, il publie une modélisation de crises des changes dans le Journal of Money, Credit, and Banking montrant que les taux de change fixes vont se terminer par des attaques spéculatives, et que les mauvaises politiques des États la cause des crises monétaires. Cet article est considéré comme l’une des principales contribution de la première génération des modèles de crises de changes<ref>Craig Burnside, Martin Eichenbaum et Sergio Rebelo, 'Currency crisis models', New Palgrave Dictionary of Economics, 2008, Modèle:2e éd.</ref>. Il est aussi le promoteur de la troisième génération des modèles de crises des changes qui attribue aux engagements en devises non couverts le rôle catalyseur des crises et même des contagions.
À la fin des années 1980, il va s'intéresser aux zones-objectifs monétaires. Il publie ses conclusions dans Quarterly Journal of Economics. Cependant, le verdict de l’histoire a été moins généreux, en partie parce que la principale prédiction de l’étude, à savoir que les monnaies se stabilisent lorsqu’elles approchent les extrêmes des zones-objectifs, n’a pas été validée par les faits<ref name="imf-200606" />.
Au début des années 1990, il a aidé à la diffusion des arguments de Laurence Lau et Alwyn Young, entre autres, que la forte croissance des économies des « tigres asiatiques » n’est pas le résultat d’un nouveau modèle économique mais celui de la croissance du capital qui n’a pas — contrairement au développement des dragons asiatiques — abouti à la croissance de la productivité globale des facteurs de production. Il prédit alors que la croissance économique va se ralentir et qu’il deviendra plus difficile de générer plus de croissance avec des intrants augmentant. La crise économique asiatique de 1997 a validé ces prédictions. Modèle:Ref nec.
Il critique aussi les investisseurs tels que le fond Long Term Capital Management dont les profits dépendent essentiellement du maintien des taux de change fixe. La crise financière russe de 1998 sonne le glas de cet investisseur.
Il se fait l’avocat d’une politique budgétaire agressive pour contrecarrer la dépression qui frappe l’économie du Japon argumentant que le pays se trouve dans une trappe à liquidité<ref>Page sur le Japon sur le site de Paul Krugman.</ref>. Il reprendra les mêmes analyses lors de la crise financière de 2007-2008 qu'il n'a pas prévue<ref>Modèle:Article. </ref>, en insistant sur la trappe keynésienne. Sur son blog, il écrira par analogie « Ça y est, l’Amérique est devenue le Japon »<ref>États-Unis: la Fed baisse son taux directeur et prend des risques</ref>. Pour ce faire, il proposera au président Barack Obama qu'il est préférable de « pécher par excès que par défaut<ref>Paul Krugman, champion d'un New Deal</ref>». Il faut un véritable plan de relance massif<ref>« Paul Krugman a tort de demander un nouveau plan de relance », Contrepoints, 27 septembre 2010</ref>.
Il critique les politiques d'austérité appliquées en Europe, qu'il considère comme un danger très grave pour l'avenir de l'Europe, et reprochait à François Hollande de persister dans ce genre de politique économique<ref>« La chute de la France », rtbf.be</ref>.
Inégalités des revenus
Dans les années 1990, ses travaux s’orientent vers le grand public et la publication de livres de vulgarisation sur des thèmes qu’il considère comme importants. Dans The Age of Diminished Expectations et The Conscience of a Liberal<ref>Commentaire sur The Conscience of a Liberal</ref>, il écrit en particulier sur la croissante inégalité des revenus engendrée par la « nouvelle économie » américaine des années 1990. Il en attribue la cause, partiellement à des changements technologiques, mais aussi et surtout à l’affaiblissement de l’« État-providence » depuis les années Reagan<ref>Paul Krugman : pour un agenda social moderne et progessiste</ref>. Il a repris et popularisé le terme de Grande compression, inventé par Claudia Goldin et Robert Margo, décrivant la compression des écarts de revenus aux États-Unis intervenu à la fin des années 1930 et début des années 1940.
Vision économique
Libre-échange
Depuis les années 1980, Paul Krugman promeut le libre-échange aux États-Unis et dans les pays européens. Il note que bien que le libre-échange ait nui aux industries, aux collectivités et à certains travailleurs, il s'agit d'un système gagnant-gagnant qui enrichit les deux parties à l'accord<ref>Modèle:Article</ref>,<ref>Modèle:Lien web. </ref>. Selon lui, le déficit commercial n'a pas d'importance, et ne serait pas dû à l'absence de protection commerciale mais au manque d'épargne nationale. De plus, les droits de douane et les restrictions commerciales ne réduisent pas vraiment le déficit commercial global <ref>Modèle:Article</ref>. En 2000, il a également écrit un livre intitulé "La mondialisation n'est pas coupable : vertus et limites du libre-échange" où il fait la promotion du libre-échange en disant qu'il représente la paix économique puisque les échanges commerciaux sont mutuellement profitables.
Pourtant dans certains de ces articles entre 2007 et 2016, il prend des positions contraires. En effet, en 2010 par exemple, il appelait de ses vœux un droit de douane de 25% sur les importations chinoises aux États-Unis<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Paul Krugman, Taking On China, nytimes.com, 14 mars 2010</ref>,<ref name=economist201009>Modèle:Lien web. </ref>
En 2010, Paul Krugman écrit que la Chine poursuit une politique mercantiliste et prédatrice, c'est-à-dire qu'elle maintient sa monnaie sous-évaluée pour accumuler des excédents commerciaux en utilisant le contrôle des flux de capitaux. Le gouvernement chinois vend du renminbi et achète des devises étrangères afin de maintenir le renminbi à un bas niveau, ce qui donne au secteur manufacturier chinois un avantage de coût sur ses concurrents. Les excédents de la Chine drainent la demande américaine et ralentissent la reprise économique dans d'autres pays avec lesquels la Chine fait du commerce. Il admet donc que les déficits commerciaux appauvrissent les États-Unis et représentent une menace. Krugman écrit : "C'est la politique de change la plus faussée qu'une grande nation ait jamais suivie". Il note que le renmenbi sous-évalué équivaut à imposer des droits de douane élevés ou à accorder des subventions à l'exportation. Une monnaie moins chère améliore l'emploi et la compétitivité parce qu'elle rend les importations plus chères tout en rendant les produits nationaux plus attractifs. Il s'attend à ce que les excédents chinois détruisent 1,4 million d'emplois américains d'ici 2011. Il propose la taxation temporaire des produits de certains pays, pour les contraindre à réajuster leur monnaie. Par conséquent, il demande un taux général de 25% sur les produits chinois. Il pense donc que les droits de douane et les restrictions commerciales peuvent réellement réduire le déficit commercial global. Et le déficit commercial serait donc dû à l'absence de protection contre la Chine, qui manipule sa monnaie, et non à l'absence d'épargne nationale<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref name=economist201009/>,<ref>Modèle:Lien web</ref>. Il ajoute, "nous vivons actuellement dans un monde où le mercantilisme fonctionne". Il ne s'agit donc pas d'un système gagnant-gagnant qui enrichit les deux parties à l'accord, mais plutôt d'un système où certains pays s'enrichissent aux dépens d'autres. Il écrit : "Ce que fait la Chine, c'est une politique commerciale sérieusement prédatrice, le genre de choses qu'on est censé empêcher par la menace de sanctions"... "Je dis qu'il faut affronter le problème de front". Il a expliqué que dans un conflit commercial, avec une économie mondiale déprimée, ce sont les pays excédentaires qui ont beaucoup à perdre, alors que les pays déficitaires pourraient gagner, même s'il y a des mesures de représailles et des perturbations économiques. "Les victimes de ce mercantilisme ont peu à perdre d'une confrontation commerciale. "Il soutient que le protectionnisme n'est pas une mauvaise chose lorsque le chômage est élevé ou lorsque la situation économique n'est pas bonne. Il cite Paul Samuelson : "Avec un emploi moins que plein... tous les arguments mercantilistes déboulonnés s'avèrent valables." En outre, il soutient le protectionnisme d'autres pays à l'égard de la Chine : "D'autres pays prennent des mesures (modestes) protectionnistes précisément parce que la Chine refuse de laisser sa monnaie augmenter. Et d'autres mesures de ce type sont tout à fait appropriées"<ref>Modèle:Article</ref>,<ref>Modèle:Lien web. </ref>,<ref>Modèle:Article.</ref>, <ref>Modèle:Lien web. </ref>,<ref>Modèle:Article</ref>,<ref>Modèle:Lien web. </ref>.
En 2007, il note que dans le système de libre-échange, les salaires réels des travailleurs moins instruits diminuent en raison de la concurrence des importations à bas prix. En effet, les salaires chutent plus que les prix à l'importation et le problème s'aggrave parce que le commerce avec les pays à bas salaires est de plus en plus fréquent<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Il avoue également que le libre-échange a un effet important sur l'inégalité des revenus dans les pays développés: "Tout cela revient à dire qu'il n'est plus sûr d'affirmer, comme nous le pouvions il y a une douzaine d'années, que les effets du commerce sur la répartition des revenus dans les pays riches sont assez mineurs. Il y a maintenant de bonnes raisons de dire qu'ils sont assez gros et qu'ils deviennent de plus en plus gros..." <ref>https://voxeu.org/article/trade-and-inequality-revisited</ref>.
Il reconnaît également que le déficit commercial a été préjudiciable au secteur manufacturier américain : "Il ne fait aucun doute que l'augmentation des importations, en particulier en provenance de Chine, a réduit l'emploi dans le secteur manufacturier..., l'élimination complète du déficit commercial américain dans le secteur des produits manufacturés ajouterait environ deux millions d'emplois dans ce secteur<ref>Modèle:Article</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Selon lui, le protectionnisme ne mène pas à des récessions. En effet, dans une guerre commerciale, puisque les exportations et les importations diminueront de façon égale, pour l'ensemble du monde, l'effet négatif d'une baisse des exportations sera compensé par l'effet expansionniste d'une baisse des importations. Ainsi, selon lui, "les guerres commerciales sont un lavage". De plus, il note que le tarif Smoot-Hawley n'a pas causé la Grande Dépression. Le déclin du commerce entre 1929 et 1933 "était presque entièrement une conséquence de la Dépression, et non une cause". Les obstacles au commerce étaient une réponse à la dépression, en partie une conséquence de la déflation<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
En 2016, contrairement à ses conseils en faveur du libre-échange aux États-Unis, il écrit : "Il est également vrai qu'une grande partie de l'élite qui défend la mondialisation est fondamentalement malhonnête : de fausses allégations d'inévitabilité, des tactiques alarmistes (le protectionnisme provoque des dépressions !), des affirmations largement exagérées sur les avantages de la libéralisation du commerce et les coûts de la protection, ce qui fait oublier les grands effets distributifs que les modèles standard prévoient en fait. J'espère, soit dit en passant, que je n'ai rien fait de tout cela ".... " Ainsi, l'argument de l'élite en faveur d'un commerce toujours plus libre est en grande partie une arnaque "<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web. </ref>.
Prises de positions
Dans un éditorial publié en 2016, avant que Donald Trump ne parvienne à la Maison Blanche, il écrit : « Si Trump est élu, l'économie américaine va s'écrouler et les marchés financiers ne vont jamais s'en remettre »<ref name="Lecaussin">Modèle:Article. </ref>. Un an après son élection, le taux de chômage est au plus bas, à seulement 4.1 % (2.1 millions d'emplois ont été créés en une année, le chiffre le plus important depuis 1990), et est de 6.8 % pour la population noire, le taux le plus faible depuis 1973<ref name="Lecaussin" />. Depuis 2016, il multiplie les saillies envers Donald Trump, dont il fustige les politiques économiques. Il s’est notamment vivement opposé aux mesures protectionnistes mises en place contre la Chine en 2018<ref name="easynomics_01" />.
Krugman est connu pour ses critiques contre la politique générale et économique de l'administration de George W Bush, plus largement le parti républicain<ref>Modèle:Article. </ref>,<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref>« Paul Krugman, l'économiste qui fait peur aux républicains », Courrier international</ref> ce qui n'est pas incompatible avec sa participation au groupe des trente<ref>« Le système bancaire dans la tourmente », Le Monde diplomatique, novembre 1998.</ref>.
Polémiques
Paul Krugman poursuit une longue polémique médiatique débutée en 2009 avec l'historien britannique Niall Ferguson reprochant à ce dernier « une déformation des faits » et des « erreurs fondamentales »<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Paul Krugman Bashes Niall Ferguson's Newsweek Cover Story As 'Unethical', The Huffington Post, 28 août 2012</ref>. Ferguson, dans une série d'articles et d'entretiens en 2013, avait pointé du doigt les multiples erreurs d'analyse et de prédiction que Paul Krugman a effectuées dans sa carrière, remettant en cause sa compétence. Concernant ses articles consacrés à la Grande-Bretagne, Ferguson lui reproche une « partisanerie extrême complétée par un niveau touristique de connaissance »<ref>Niall Ferguson takes a big swipe at Paul Krugman, businessinsider.com, 12 mai 2015</ref>.
En 2011, il laisse entendre, que Sarah Palin est impliquée dans la tentative d'assassinat contre Gabrielle Giffords<ref name=revo/>, alors que le tireur a brûlé le drapeau américain<ref>Modèle:Lien web</ref>.
En 2017, Donald Trump lui attribue le premier prix des « Modèle:Lien » qu'il a lui-même inventé. Le prix n'est ici pas attribué à un journaliste mais à un chroniqueur, Paul Krugman étant un contempteur infatigable du président dans les colonnes du New York Times<ref>Modèle:Article. </ref>. Il y avait affirmé, le lendemain de la victoire du président Trump, que l’économie ne s’en remettrait jamais<ref name=revo>Modèle:Lien web</ref>.
Publications
Publications de Paul Krugman
Livres édités en anglais
Livres édités en français
- L'Économie auto-organisatrice, éd. De Boeck, 1998, 128 p, Modèle:ISBN
- L'Âge des rendements décroissants, éd. Economica, 2000, 206 p, Modèle:ISBN
- La mondialisation n'est pas coupable : vertus et limites du libre-échange, ({{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Pop internationalism) éd. La Découverte, 2000, 218 p, Modèle:ISBN
- Pourquoi les crises reviennent toujours, éd. Seuil, 2000, rééd. et mise à jour, 2009, 208 p, Modèle:ISBN
- L'Amérique dérape, éd. Flammarion, 2004, 493 p, Modèle:ISBN
- Économie internationale, éd. Pearson Education, 2006 (Modèle:7e), 713 p, Modèle:ISBN
- L'Amérique que nous voulons, éd. Flammarion, 2008, 354 p, Modèle:ISBN
- Sortez-nous de cette crise... maintenant !, éd. Flammarion, 2012, 284 p, Modèle:ISBN
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- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage
Articles dans des revues académiques<ref>On y trouve des articles de Krugman en grande quantité</ref>
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- Modèle:Article.
Publications sur Paul Krugman
- Coy, Peter. « Economists Rush to Disagree About Crisis Solutions ». BusinessWeek (8 mars 2009).
- « The one-handed economist ». The Economist (Nov 13th 2003).
- Posner, Richard A. « The Good Paul Krugman and the Bad Paul Krugman ». The Atlantic (3 juin 2009).
- Tomasky, Michael. « The Partisan ». The New York Review of Books (22 novembre 2007).
- Wallace-Wells, Benjamin. « What’s Left of the Left ». New York Magazine (24 avril 2011).
Distinctions
Prix et récompenses
- 1991 : Médaille John-Bates-Clark de l'American Economic Association<ref>Modèle:Article. </ref>
- 1995 : Modèle:Lien<ref>https://www.nabe.com//NABE/About/Hall_of_Fame/Adam%20Smith%20Award.aspx</ref>
- 2000 : Prix H. C. Recktenwald en économie<ref>http://www.recktenwald.rw.fau.de/winners.shtml</ref>
- 2004 : Prix Princesse des Asturies dans la catégorie Sciences sociales<ref>Modèle:Lien web.</ref>
- 2008 : Prix de la Banque de Suède<ref>Modèle:Lien web.</ref>
- 2010 : Modèle:Lien du Modèle:Lien<ref>https://www.ifw-kiel.de/institute/events/prizes-and-awards/global-economy-prize/prize-winners/</ref>
- 2011 : Modèle:Lien
- 2013 : Prix des quatre libertés de Roosevelt dans la catégorie Liberté d'expression
- 2014 : Modèle:Lien dans la catégorie Scientifique et académique<ref>http://www.ucd.ie/news/2014/01JAN14/140114-Economist-Professor-Paul-Krugman-receives-James-Joyce-Award-from-the-UCD-Literary-and-Historical-Society.html</ref>
Sociétés savantes
- 1986 : Membre de la Société d'économétrie<ref>https://www.econometricsociety.org/society/organization-and-governance/fellows</ref>
- 1992 : Membre de l'Académie américaine des arts et des sciences<ref>Modèle:Lien web.</ref>
Doctorats honoris causa
Il a obtenu plusieurs doctorats honoris causa : Modèle:Colonnes
Notes et références
Liens externes
Modèle:Autres projets Modèle:Liens
- Modèle:Site Fondation Nobel
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Biographie du New York Times
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} L'économie internationale selon Paul Krugman, par Steven Coissard, alors ATER à l'université Grenoble-II
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} The Official Paul Krugman Web Page (ancienne page officielle au MIT)
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} The Unofficial Paul Krugman Web Page
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Paul Krugman: biographie, ses éditos du New York Times en français
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Paul Krugman et la gauche américaine décomplexée