Phénix

{{#ifeq:||Un article de Ziki, l'encyclopédie libre.|Une page de Ziki, l'encyclopédie libre.}}

Modèle:Voir homonymes

Fichier:Phoenix-Fabelwesen.jpg
Phénix par Friedrich Justin Bertuch, 1806.
Fichier:Belgique - Bruxelles - Maison de la Louve - 18.jpg
Le phénix surmontant la Maison de la Louve sur la Grand-Place de Bruxelles.

Le phénix, parfois écrit phœnix ou phoenix (du Modèle:Lang-grc), au sens probable de Modèle:Citation, est un oiseau mythique, doté d'une grande longévité et caractérisé par son pouvoir de renaître soit de son propre cadavre, soit après s'être consumé dans les flammes. Il symbolise ainsi le cycle de mort et de résurrection. Il est appelé par une périphrase moderne « l'oiseau de feu » (à ne pas confondre cependant avec la créature de la légende slave).

Appartenant à l'antiquité gréco-romaine, le phénix est plus ou moins comparable à des oiseaux fabuleux de la mythologie perse (le Simurgh ou Rokh), chinoise (l'Oiseau vermillon et le Fenghuang), amérindienne (l'Oiseau-tonnerre), aborigène en Australie (l'Oiseau Minka) ou de la mythologie japonaise (le Hōo)

Selon l'historien grec Hérodote, le phénix est originaire d'Arabie et rattaché au culte du Soleil dans la cité d'Héliopolis en Égypte, où il était vénéré : il le décrit comme une sorte d'aigle au plumage rouge et or. D'autres auteurs le montrent multicolore, tel Solin, compilateur de Pline l'Ancien (Polyhistor, chapitre 34)<ref>Chapitre Modèle:XXXIV, trad. pour la première fois en français par M. A. Agnant.</ref>.

Modèle:Citation bloc

Il n'existait qu'un seul phénix à la fois, qui vivait de cinq cents ans à des milliers d'années selon les auteurs.

Il se reproduit lui-même à l'identique : sentant sa fin venir, il construit un nid d'aromates, cannelle, encens et autres, où il se consume. Des cendres renaît un oisillon. Mais la tradition la plus ancienne (l'historien grec Hérodote) est moins poétique : il y renaît de son cadavre.

Étymologie

Le terme grec Modèle:Grec ancien possède plusieurs sens : il désigne l'oiseau lui-même, mais aussi la couleur rouge<ref>« Dans le vocabulaire grec des couleurs, phoînix connote le rouge pourpre, un pourpre qui, en l'occurrence, tend vers l'or et signifie l'éclat lumineux le plus intense. » Marcel Detienne, Les Jardins d'Adonis, Modèle:P. (citant Louis Gernet). Cf. Hérodote, II, 73, qui décrit ainsi la couleur des plumes du phénix : « les unes sont couleur d'or, les autres d'un rouge vif ».</ref>, le toponyme et l'ethnonyme « phénicien », et encore phoenix dactylifera, le palmier-dattier<ref>Modèle:DicChan à l'article Modèle:Grec ancien, Modèle:P..</ref>. Son étymologie reste discutée : on a proposé une origine égyptienne — le nom du héron sacré bnu (prononcé *boin- ?), adapté en phoînix par le grec — ou une origine sémitique, plus particulièrement phénicienne, ou encore une origine grecque (« rouge sang »). Les Phéniciens étaient les producteurs réputés d'une teinture pourpre fabriquée à partir du coquillage murex, abondant sur les côtes de Méditerranée.

Par régions et époques

Grèce antique

Fichier:Mausolée Goblet d'Alviella - Signe 22.JPG
Modèle:Centrer

La première mention se trouve dans un fragment énigmatique attribué à Hésiode :

Modèle:Citation bloc

Hérodote, dans le Livre Modèle:II d'Histoires (vers 445 av. J.-C), est le premier à donner le nom de phénix à un des oiseaux sacrés de l'Égypte : le benou. Ce héron perché sur la pierre benben ou sur le saule d'Héliopolis, manifestation des dieux solaires et Osiris. L'historien grec fournit quelques éléments du mythe :

Modèle:Citation bloc

Hérodote, qui pourrait tirer ses informations d'Hécatée de Milet, considère le phénix comme un oiseau réel, et certains détails ne cadrent pas avec les conceptions égyptiennes, telle l'apparition tous les 500 ans<ref>Arpád Miklós Nagy, « Le Phénix et l'oiseau-benu », actes du colloque international de Caen, Modèle:P. et suivantes. Cité par Gosserez, Modèle:P..</ref>. On a suggéré une mauvaise compréhension du symbole<ref>Marialouise Walla, Der Vogel Phoenix in der antiken Literatur und der Dichtung des Laktanz, Vienne, 1969, Modèle:P.. Cité par Gosserez, Modèle:P..</ref> : Hérodote aurait interprété comme une filiation physique la relation entre le bénou et les divinités dont il est le (la manifestation temporaire)<ref>Nagy, op. cit., Modèle:P.. Cité par Gosserez, Modèle:P..</ref>. On a aussi pensé que ce phénix serait issu du mythe oriental de l'oiseau du soleil, symbolisant la « grande année », c'est-à-dire la durée nécessaire à un cycle équinoxial complet ; son association à la période sothiaque égyptienne serait postérieure, datable de l'empire romain, sous les Antonins<ref>Van den Broek, Modèle:P..</ref>.

Empire romain

Chez Ovide (Les Métamorphoses, Livre 15)<ref>Lire le texte d'Ovide ici.</ref>, chez Pline l'Ancien (Histoire naturelle, vers 77, passim)<ref>Lire les textes de Pline ici, ici, ici, ici, ici et ici.</ref> et chez Tacite (Annales, Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, Livre 6, 28)<ref>Lire le texte de Tacite ici.</ref>, le phénix se décompose pour renaître, comme chez Hérodote ; puis, chez Martial (Épigrammes, entre 85 et environ 102, Livre 5)<ref>Lire le texte de Martial ici.</ref> et Stace (Les Silves, sûrement entre 89 et 96, Livres 2, 3 et 5)<ref>Lire les extraits du texte de Stace (en latin) ici, ici et ici.</ref> apparaît le thème du bûcher et de ses épices, sans doute par analogie avec les pratiques funéraires des Romains. L'effigie du phénix comme symbole de l'âge d'or, de la félicité ou du renouvellement des temps, figure sur les monnaies impériales de Trajan à [[Constantin Ier (empereur romain)|Constantin {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }}]] et ses fils.

Modèle:Citation bloc

Culture juive

Le Midrach Rabba<ref>Genèse Rabba Chapitre 19 Paragraphe 5.</ref>, commentaire rabbinique de la Genèse, rapporte que, lorsqu'Adam et Ève mangèrent de l'arbre de la connaissance, tous les animaux mangèrent eux aussi du fruit interdit et ainsi la mort fut décrétée pour tous ; cependant un seul oiseau appelé Khôl (עוף החול) ne mangea pas de ce fruit. Il en fut récompensé par une vie éternelle. Et Rabbi Yanay explique que sa vie se déroule ainsi : il connaît une période de mille ans au terme de laquelle le feu jaillit de son nid et le consume, ne laissant qu'un œuf dont il grandit de nouveau. Il ne se confond pas avec le Ziz mythologique.

Culture chrétienne

Fichier:Phoenix rising from its ashes.jpg
Phénix renaissant de ses cendres, enluminure du Bestiaire d'Aberdeen.
Fichier:Saintes Abbaye-aux-Dames phoenix.jpg
Phénix ornant un chapiteau, Abbaye aux Dames, Saintes, Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.

Au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, Clément de Rome, troisième évêque de Rome après saint Pierre<ref>selon Irénée, Adversus haereses, III, iii.</ref>, parle de cet oiseau au chapitre Modèle:Pc d'une des Épîtres aux Corinthiens<ref>Le symbolisme du Phénix sur Interbible.</ref> qui lui sont attribuées. Le phénix devient le symbole de la résurrection du Christ<ref>Modèle:Lien web.</ref>, en même temps qu'un emblème de l'Empire romain. L'interprétation chrétienne s'est largement inspirée du mythe païen où le phénix renvoie à un cycle immanent, à l'inverse de la transcendance et du temps linéaire chrétiens.

Le Physiologos, bestiaire anonyme chrétien du {{#ifeq:s | s | Modèle:Siècle | IIe{{#if:s| s }} }} ou Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle livrant des interprétations moralisatrices sur les animaux décrits, rattache également la résurrection du phénix à celle du Christ<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, Brunetto Latini, dans le premier livre de son Modèle:Lien, consacre une rubrique de son bestiaire au phénix, reprenant ce qu'en disaient les auteurs antiques :Modèle:Citation blocJean de Mandeville décrit l'Égypte dans son Livre des merveilles du monde (1357) et, notamment, la ville d'Héliopolis, ce qui lui permet d'évoquer le phénix :Modèle:Citation bloc

Point de vue ornithologique

Georges Cuvier (1769-1832) voyait en lui le faisan doré (Chrysolophus pictus). Il a également été identifié avec l'oiseau de paradis et le flamant rose.

Carl von Linné, dans sa classification des êtres vivants, évoque les créatures mythologiques telles que le troglodyte, le satyre, l'hydre, le phénix (Amoenitates academicae, 1763). Il dit de ce dernier : " Espèce d'oiseau dont il n'existe qu'un seul individu au monde, et qui, quand il est décrépit, renaît rajeuni, selon la légende, d'un bûcher de plantes aromatiques, pour revivre les temps heureux d'autrefois."

Dans les arts et la culture

Héraldique

Fichier:Phenix heraldique.png
Phénix en héraldique, armes des Maurocordato et des Malet de Lussart.

Le phénix, figure héraldique imaginaire, est un oiseau sur un bûcher en flammes. Il ressemble beaucoup à l'aigle héraldique et il est même parfois défini comme une de ses variantes. Il est représenté de face, tête de profil, ailes étendues, sur son bûcher, appelé « immortalité ».

Ci-contre les armes des Malet de Lussart : « d'azur à un phénix sur son immortalité, regardant le soleil, le tout d'or », qui illustre bien la parenté avec l'aigle, réputé seul capable de regarder le soleil en face dans la mythologie grecque.

Un autre exemple du Phénix est le blason de la commune de Sermaize-les-Bains.

Le Fénix figure également sur le blason de la naçào, la nation portugaise juive à Amsterdam, qui avait dû fuir l'Inquisition espagnole puis portugaise, en y « laissant des plumes », pour se réfugier sur les terres plus tolérantes des Provinces-Unies, dès le Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle<ref>J. Blamont, op. cit., p. 84.</ref>.

Le Phénix est aussi l'emblème de villes américaines, comme San Francisco en Californie, ou Atlanta en Géorgie, qui ont été détruites par les flammes au cours de leur histoire.

L'Université de Caen en France, a choisi le Phénix comme emblème pour sa rentrée universitaire de 1944, dans une ville (dont le Campus) réduite en ruines, lors de la Bataille de Caen, opposant l'armée allemande aux forces alliées du Débarquement de Normandie en juin/juillet 1944.

Littérature

Fichier:Phenix roses Antioche.jpg
Semis de roses et phénix. Mosaïque de pavement romaine trouvée à Daphnée (actuelle Turquie). Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. Musée du Louvre.

De nombreux auteurs anciens en parlent à des époques et dans des genres divers, d'Hésiode et Hérodote pour les Grecs, aux Romains, dont Pline l'Ancien et Tacite (voir supra).

Deux grands poèmes lui sont consacrés, l'un chrétien, l'autre païen : le Carmen de ave phœnice<ref>Lire le poème de Lactance ici.</ref>, attribué à Lactance (qui vécut de 250 à 325), puis le Phoenix de Claudien; l'oiseau est présent aussi dans son épopée inachevée De raptu Proserpinae (écrite entre 395 et 397)<ref>Lire le texte (en anglais) de ici.</ref>.

Dante Alighieri évoque le phénix au chant XXIV de l'Enfer (1304-1307 au plus tôt), première partie de sa Divine Comédie<ref>Lire le texte de Dante ici.</ref>.

À la Renaissance, Guillaume Du Bartas lui consacre un long développement dans le Cinquième Jour de La Sepmaine ou la Création du monde (v. 551-598) : Modèle:Citation bloc

Puis Rabelais le mentionne dans Le Cinquième Livre (V, 29, Comment nous visitasmes le pays de Satin), publié en 1564 :Modèle:Citation bloc

Au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, le phénix alimente l'imaginaire de plusieurs auteurs de récits fantastiques ou merveilleux, par exemple Voltaire dans le conte philosophique de La Princesse de Babylone : un phénix âgé de 26.900 ans explique à l'héroïne qu'il naquit à l'époque où tous les animaux pouvaient parler et converser en paix avec les hommes ; plus tard, mourant, il lui demande de porter ses cendres en Arabie Heureuse et de lui préparer un bûcher, pour qu'il puisse renaître<ref>Lire les extraits de La Princesse de Babylone ici, ici, ici et ici.</ref>.

Dans Le Livre des êtres imaginaires (1957), l'écrivain argentin Jorge Luis Borges consacre une entrée au phénix, listant les évocations de cet animal dans différentes œuvres à travers les siècles. Il en dédie une autre au phénix chinois.

J. K. Rowling, dans son best-seller Harry Potter (19972007), fait d'un phénix nommé Fumseck le compagnon du professeur Dumbledore. Une plume de cet animal a servi à la fabrication des baguettes de Harry et Voldemort, son rival. L'Ordre du Phénix (titre du tome 5) tire ses origines de distinctions honorifiques en Allemagne et en Grèce.

Modèle:Autres projets

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

Modèle:Liens

Notes et références

Modèle:Références

Modèle:Palette Modèle:Portail