Pierre Guérin de Tencin

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Modèle:Infobox Prélat catholique

Pierre-Paul Guérin de Tencin, né le Modèle:Date<ref>Certaines sources indiquent Modèle:Date, d'autres indiquent Modèle:Date</ref> à Grenoble et mort le Modèle:Date à Lyon, fut cardinal, archevêque de Lyon et un homme politique sous Modèle:Noble. C'est l'exemple même d'un abbé qui sut mêler la vie de cour avec un véritable engagement en faveur des pauvres, les intrigues avec la compassion.

Biographie

Famille récemment anoblie

Le quadrisaïeul de la famille, Pierre Guérin, issu d'une famille travaillant la terre près de Gap, à Ceillac, était simple colporteur. La trentaine venue, il vint s'établir en Modèle:Date à Romans dans le Dauphiné. Habile de ses mains et ayant quelques économies, il acheta une petite boutique où il vendit tout d'abord des articles d'épicerie puis de joaillerie<ref>Duc de Castries, La Scandaleuse Madame de Tencin : 1682-1749. Paris, Perrin, coll. « Présence de l’histoire », 1986. 293 Modèle:P.-[19] Modèle:P.de pl., Modèle:Unité. Modèle:ISBN. Réédition sous le nouveau titre Madame de Tencin : 1682-1749. Paris, Perrin, 2004. 293 Modèle:P.-[16] Modèle:P.de pl., Modèle:Unité. Modèle:ISBN..) : cf. Modèle:P. à 40.</ref>.

S'étant enrichi, il put acquérir une terre à Monteux, prendre de moitié l'entreprise des péages par eau et par terre de Valence et de Mirmande et, ainsi, envoyer ses deux enfants, Pierre et Antoine, à l'Université. Ce dernier, devenu docteur ès lois, acheta ensuite une charge d'officier de justice à Romans, puis épousa plus tard Françoise de Garagnol, une jeune fille de bonne maison.

Lors des guerres de religion qui ravagèrent la région, il sut, grâce à sa sagesse et modération, sauver la ville de Romans des protestants ; ce qui valut à ce catholique modéré et fidèle au roi le Modèle:Date des lettres de noblesse d'Modèle:Noble, enregistrées au parlement le Modèle:Date. Voilà comment le fils d'un colporteur enrichi devint noble. Il était cependant méprisé des nobles les plus anciens.

Son fils, Henri-Antoine Guérin, en Modèle:Date, sauva une deuxième fois la ville en empêchant par une action héroïque qu'elle ne soit livrée, par des traîtres, au duc de Savoie. Il eut sept enfants dont un, François, acheta la charge anoblissante de conseiller au parlement de Grenoble. Son épouse, Justine du Faure, lui apporta la petite terre de peu d'importance appelée Tencin (Grésivaudan), qui faisait partie du domaine de Monteynard. François remplaça son patronyme par celui de cette terre et, juste avant sa mort (Modèle:Date), acheta pour faire bonne figure, en bordure des vignes de son domaine, un vieux castel sarrasin à demi ruiné appelé simplement le château de la Tour.

Fils cadet promis aux ordres

Le fils aîné de François Guérin, Antoine, devint conseiller au parlement de Grenoble puis premier président à Chambéry lors de l'occupation française. Il épousa Louise de Buffévent qui lui donna deux fils, dont Pierre-Paul Guérin de Tencin, et trois filles, dont l'une, Alexandrine, devint la fameuse dame de Tencin et une autre, Marie-Angélique, fut la mère d'Antoine de Ferriol de Pont-de-Veyle et de Charles-Augustin de Ferriol d'Argental.

Étant le fils cadet, Pierre-Paul de Tencin, né à Grenoble le Modèle:Date-, dut suivre à Paris le séminaire oratorien Saint-Magloire. Si ses connaissances générales n'étaient pas extraordinaires, ce fut néanmoins un bon latiniste et un excellent théologien. En Modèle:Date, il suit le cardinal Le Camus, évêque de Grenoble, pour l'assister pendant la durée du conclave. Le pape choisi, le cardinal Albani, se jugeant indigne de la charge, refuse : ce sera le jeune de Tencin qui sera chargé de le faire changer d'avis. Il y réussira fort bien et le cardinal est finalement élu sous le nom de Modèle:Noble. La récompense est tôt accordée : Modèle:Noble lui attribue l'abbaye de Vézelay, qui lui vaut Modèle:Nombre de revenus (Modèle:Date-).

À la Sorbonne, il remplit les fonctions de prieur et passe sa licence. L'archevêque de Sens, Hardouin Fortin de La Hoguette, qui l'a pris en amitié, le nomme peu après archidiacre de sa cathédrale. Finalement il reçoit la prêtrise puis obtient un canonicat. Le Modèle:Date, il devient docteur en Sorbonne et la même année, député du clergé pour la province de Vienne, en qualité de chanoine prébendier du prieuré de La Mure, dans le diocèse de Grenoble. En Modèle:Date, le diocèse de Sens le désigne pour siéger à l'assemblée du clergé, chargée de verser des sommes d'argent au roi qui en manquait cruellement. En effet, la fin du règne de Modèle:Noble- fut très sombre pour le pays, ne connaissant que défaites et famines. Le vieux roi sollicita ainsi son clergé pour soulager les finances royales et ce dernier répondit favorablement.

Ascension politique

Protégé de Dubois depuis Modèle:Date et secondé par sa sœur qui ne déplaisait pas au cardinal, l'abbé de Tencin fut à l'origine de la conversion de Law au catholicisme le Modèle:Date. Il ne se contenta pas toutefois de ce rôle de convertisseur : il prit une part active au Système. Officiellement il ne fut chargé que de la gestion des aumônes gouvernementales. Ce qu'il fit avec compétence et autorité. Cependant, comme d'immenses fonds passaient par ses mains, le public de l'époque n'eut aucun doute sur les profits qu'il avait pu réaliser dès les débuts du système. Il passait également pour l'un des principaux conseillers de Law, ainsi que le témoigne une lettre du diplomate Chavigny à Lafitau :

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L'abbé de Tencin a profité du Système<ref>Cf. lettre XV in Joël Pittet, Madame de Tencin et Pierre de Tencin : Lettres privées au président de Tencin et autres, Fribourg, Imprimerie Saint-Paul, 2010.</ref>, ce qui lui a permis d'acquérir une immense fortune<ref>Jacques Gadille, René Fédou, Henri Hours, Bernard de Vregille, s.j., Le Diocèse de Lyon ; Histoire des diocèses de France - 16, Beauchesne, 1983, Paris, Modèle:ISBN, page 177</ref>.

L'année suivante, en Modèle:Date, à un moment où l'opinion publique était très remontée contre lui, l'abbé de Tencin perdit définitivement un procès contre l'abbé Étienne de Veissières, au sujet d'une dépendance de l'abbaye de Vézelay, et acheva ainsi de se perdre aux yeux du monde qui ne vit plus en lui Modèle:Citation. Ce fut à nouveau le cardinal Dubois qui le remit en selle : il l'envoie à Rome à la suite du cardinal de Bissy pour assister au conclave et surtout pour l'aider à obtenir le cardinalat, ce dont Tencin s'acquittera avec succès. La récompense ne tarde pas : Tencin est nommé chargé des affaires du roi Modèle:Noble- à Rome le Modèle:Date-.

L'abbé de Tencin passe plus de trois ans en Italie : il devient l'ami du pape Modèle:Noble, suscitant la jalousie et les médisances de ses coreligionnaires. On lui doit notamment le majestueux escalier de la place d'Espagne qu'il fit construire en adaptant les plans effectués lors d'un concours en Modèle:Date.

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Jean-Georges Wille, Portrait de Pierre-Paul Guérin Cardinal De Tencin

Nommé archevêque d'Embrun en Modèle:Date-, il est sacré par le pape Modèle:Noble dans l'église Saint-Philippe-Neri de Rome, le Modèle:Date-. Mais il est rappelé en France et envoyé dans son diocèse où il reste en disgrâce quelque quinze ans.

Il présida le concile d'Embrun contre les jansénistes en Modèle:Date qui vit la condamnation de l'évêque Jean Soanen<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Créé cardinal au titre cardinalice Modèle:Langue le Modèle:Date grâce à l'aide du prétendant Stuart, il est reçu primat de Lyon le Modèle:Date-, avec une pension de Modèle:Unité par an. Le bordereau de ses aumônes quant à lui était d'environ Modèle:Unité l'année<ref>Renée Caroline de Froulay de Créquy (1714-1803), Souvenirs de la marquise de Créquy de 1710 à 1803, Paris, Garnier Frères, Libraires Éditeurs, T. 2, 1873, Modèle:P..</ref>.

Sous Fleury, il devient deux ans plus tard, en Modèle:Date, ministre d'État sans portefeuille, siégeant au Conseil du Roi qui ne l'aimait guère. Il était surnommé à la cour Modèle:Citation.Cependant, à la mort du cardinal (Modèle:Date), il perd le semblant d'autorité qu'il possédait encore et se trouve dans un isolement complet. Modèle:Citation. Le Modèle:Date-, il est encore nommé proviseur de la Sorbonne. En effet, Fleury, peu avant sa mort, ne l'avait pas recommandé au roi, ainsi que l'attestent les paroles suivantes de Modèle:Noble-, rapportées par [[Nicole du Hausset|Modèle:Mme du Hausset]] :

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Le cardinal de Tencin prend le parti finalement en Modèle:Date de se retirer dans son diocèse qu'il ne dirigeait auparavant que de loin avec de nombreux mandements :

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Installé dans son diocèse, Modèle:Citation. Il a laissé de lui le souvenir Modèle:Citation.

Il meurt à Lyon en Modèle:Date.

Œuvres

  • Concilium provinciale Ebreduni habitum, Pierre Faure, Gratianopolis (Grenoble), 1728, petit in-folio de 268 pages.
  • (Duc de Richelieu, cardinal de Tencin et Modèle:Mme de Tencin), Correspondance du cardinal de Tencin, ministre d’État, et de Madame de Tencin sa sœur, avec le duc de Richelieu, sur les intrigues de la cour de France depuis 1742 jusqu’en 1757, et surtout pendant la faveur des dames de Mailly, de Vintimille, de Lauraguais, de Châteauroux et de Pompadour, éd. Soulavie, (s.l. Paris ?), 1790, 1 vol., 385 pages (sur les 400 annoncées, la publication s'étant interrompue). Il y a un exemplaire à Paris à la BnF (RES-8-LB38-56 et VELINS-1178). La moitié des lettres originales se trouve dans le Fonds Richelieu 64 de la Bibliothèque Victor Cousin à Paris.
  • Joël Pittet, Lettres privées de Modèle:Mme de Tencin et du futur cardinal de Tencin à leur frère le président de Tencin et autres, Fribourg, Imprimerie Saint-Paul, 2010. (7 lettres inédites du cardinal de Tencin)

Notes et références

Modèle:Références

Voir aussi

Bibliographie

  • Maurice Boutry, Une créature du cardinal Dubois : Intrigues et missions du cardinal de Tencin, Emile-Paul, Éditeur, Beauvais, 1902.
  • Charles de Coynart, Les Guérin de Tencin (1520-1758), Hachette, 1910
  • Archevêques de Lyon, Editions lyonnaises d'art et d'histoire, 2012.
  • Sous la dir. de Pierre Gutton, Pierre Guérin de Tencin, archevêque de Lyon (1750-1758) – Lyon : Mémoire de maîtrise, Université Lumière Lyon II, 1998. - 172 p.

Liens externes

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