Province de Rotanah Kiri

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Modèle:Infobox Subdivision administrative

La province de Rotanah Kiri, également appelée Ratanakiri, est une province du nord-est cambodgien.

Elle est occupée de longue date par des populations montagnardes collectivement désignées sous le nom de Khmer Loeu ("Khmer d’en haut"), terme qui regroupe en fait une douzaine de groupes distincts. Il s’agit de la seule province du Cambodge où l’ethnie khmère est minoritaire.

À cause principalement de son enclavement, le Rotanah Kiri est une des régions les moins développées du Cambodge. Ses infrastructures sont très restreintes et le pouvoir du gouvernement local est très limité.

Histoire

Cambodge 1886
Carte du Cambodge de 1866, à l'époque où le Rotanah Kiri appartenait au Siam.

Des recherches ont révélé que la région est occupée depuis l’âge du bronze, voire celui de la pierre et des échanges commerciaux ont été démontrés entre les zones montagnardes et les villes du golfe de Thaïlande au moins depuis le Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle<ref name="BELLWOOD GLOVER SAPH">Modèle:Ouvrage</ref>. Au début de son histoire, la région fut régulièrement occupée par l’Annam, le Champā, l’empire khmer ou le Siam, au gré des conflits qui opposèrent ces empires sans toutefois qu’aucun d’entre eux ne daigne jamais y installer une administration centrale chargée de la contrôler<ref name="ADB IPEMPRC">Modèle:Ouvrage</ref>. Du Modèle:S mini au début du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, les villages étaient fréquemment la proie des marchands d’esclaves khmers, lao ou thaïs qui venaient s’y approvisionner<ref name="BELLWOOD GLOVER SAPH" />. Au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, la région fut conquise par un prince laotien, avant, au Modèle:S mini, d’être annexée par le Siam<ref name="GEOGRAPHER IBSCLB">Modèle:Lien web</ref>. La contrée fut incorporée à l’Indochine française en 1893<ref name="BELLWOOD GLOVER SAPH"/>. Les Français construisirent d’énormes plantations d’hévéas, notamment à Labansiek, qui n’était pas encore devenu Banlung ; des travailleurs indigènes furent réquisitionnés pour la construction et affectés à la récolte du caoutchouc<ref name="ADB IPEMPRC" />,<ref name="FERRO LNC">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Ouvrage</ref>. Bien qu’elles soient sous le contrôle des Français, les terres qui forment l’actuel Rotanah Kiri avaient été transférées du Siam au Laos, puis au Cambodge<ref name="GEOGRAPHER IBSCLB" />,<ref name="FOX HL">Modèle:Ouvrage</ref>. Même si certains groupes d’indigènes résistèrent au départ au pouvoir colonial, ils étaient tous assujettis en 1953, à la fin du protectorat<ref name="BELLWOOD GLOVER SAPH"/>.

En 1959, Rotanah Kiri, jusqu’alors rattachée à Stoeng Treng devient une province à part entière<ref name="ADB IPEMPRC" />. Elle tire son nom de deux termes khmers (montagne (giri) et pierres précieuses (rotna)), tous deux d'origine sanskrite et qui décrivent deux aspects par lesquels la province était alors connue<ref name="FOX HL" />,<ref name="DY MARTIN PCCC">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Ouvrage</ref>. Dans les années 1950 et 1960, Norodom Sihanouk lance une campagne de développement et de « khmérisation » dans le nord-est du Cambodge destiné à mettre les villages sous le contrôle du gouvernement, à limiter l’influence des rebelles dans les campagnes et « moderniser » les communautés indigènes<ref name="BELLWOOD GLOVER SAPH"/>,<ref name="VAJPEYI DESD">Modèle:Ouvrage</ref>. Certains indigènes furent déplacés dans les plaines où on les contraignit à s’éduquer à la langue et à la culture khmères alors que dans le même temps, des représentants de l’ethnie khmère s’installaient dans la province. On édifia des routes et on construisit de grosses plantations d’hévéas<ref name="BELLWOOD GLOVER SAPH"/>,<ref name="VAJPEYI DESD"/>. Ayant à subir de rudes conditions, voire du travail forcé dans les plantations, beaucoup de Khmer Loeu quittent leur habitat traditionnel pour s’installer loin dans les villes de provinces<ref name="RONNAS STRAUB ILE">Modèle:Ouvrage</ref>. En 1968, les tensions débouchèrent sur des émeutes de l’ethnie bru pendant lesquelles plusieurs Khmers furent tués<ref name="CHANDLER TCH">Modèle:The Tragedy of Cambodian History: Politics, War, and Revolution Since 1945</ref>,<ref name="MARTIN CSS">Modèle:Ouvrage</ref>. La réponse du gouvernement fut brutale ; des centaines de villageois furent tués et des habitations incendiées<ref name="CHANDLER TCH"/>,<ref name="DOMMEN IEFA">Modèle:Ouvrage</ref>.

Piste Hô Chi Minh
La piste Hô Chi Minh qui permettait de ravitailler les maquis du FNL (Viêt Công) via le sud-est du Laos et le Rotanah Kiri.

Dans les années 1960, les maquisards communistes, que le prince Norodom Sihanouk allait bientôt appeler khmers rouges, exploitèrent le ressentiment des Khmer Loeu envers le gouvernement central pour s’allier à eux<ref name="MARTIN CSS" />,<ref name="CHANDLER BNO">Modèle:Ouvrage</ref>. Le parti communiste du Kampuchéa déplaça son siège dans la province en 1966 et reçut l’appoint de plusieurs centaines de combattants montagnards<ref name="CHANDLER TCH"/>,<ref name="CHANDLER BNO"/>. À cette époque, la région était le théâtre d’une forte activité Việt Cộng<ref name="SHORT PP">Modèle:Ouvrage</ref> ; les combattants s’y étaient installés dans les années 1940, et en Modèle:Date, dans une conférence de presse, Norodom Sihanouk reconnaissait que le Rotanah Kiri était devenu « de facto, un territoire Nord-vietnamien<ref name="SHORT PP"/>,<ref name="KISSINGER EVW">Modèle:Ouvrage</ref> ». De Modèle:Date à Modèle:Date, les États-Unis mirent en œuvre l’opération Menu, une campagne de bombardement massif de la région, espérant couper les troupes communistes vietnamiennes de leurs sanctuaires<ref name="SHAWCROSS TSI">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Une tragédie sans importance : Kissinger, Nixon et l'anéantissement du Cambodge</ref>,<ref name="WR AR">Modèle:Lien web</ref>. C’est à cette occasion que Lumphat, alors capitale provinciale fut entièrement détruite et perdit définitivement son importance au profit de Banlung qui devint le centre administratif<ref name="LODGE TR RB" />. Afin d’échapper aux destructions, les habitants durent quitter leurs villages pour chercher refuge et protection auprès des khmers rouges<ref name="VAJPEYI DESD"/>,<ref name="CLYMER USC">Modèle:Ouvrage</ref>. Ceux-ci, qui au départ étaient plutôt bienveillants dans cette province, devinrent de plus en plus brutaux<ref name="BECKER WWO">Modèle:Ouvrage</ref>. Les Khmers Loeu n’eurent bientôt plus le droit d’utiliser leur propre langue ni de pratiquer leurs religions ou leurs coutumes traditionnelles qui devinrent considérées comme « anticommuniste » ; la vie et les repas en commun devinrent la règle et les rares écoles durent fermer<ref name="BERNAL VARGAS BB">Modèle:Ouvrage</ref>. Les purges au sein des minorités ethniques s’intensifièrent et des milliers de réfugiés s’enfuirent au Laos et au Viêt Nam<ref name="VAJPEYI DESD"/>,<ref name="BECKER WWO"/>, alors que des groupes de guérilla anti khmers rouges se développent, dont celui de Taveng, emmené par un certain Bou Thorng qui deviendra député de la province une trentaine d’années plus tard<ref name="ADB IPEMPRC" />,<ref name="AUZIAS CHAUVERY LABOURDETTE C LPF">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Ouvrage</ref>. De premières études semblent accréditer que 5 % de la population du Rotanah Kiri ont été victimes des khmers rouges, un chiffre de loin le plus bas de tout le Cambodge<ref name="ETCHESON AKF">Modèle:Ouvrage</ref>,<ref name="SLIWINSKI GCK AD">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Ouvrage</ref>.

Après la chute du régime de Pol Pot, en 1979, la politique du nouveau gouvernement vis-à-vis du Rotanah Kiri peut être considérée comme de la « négligence bienveillante<ref name="RONNAS STRAUB ILE" /> ». Les Khmers Loeu furent autorisés à retrouver leur mode de vie traditionnel, mais les autorités ne rénovèrent que peu d’infrastructures<ref name="RONNAS STRAUB ILE" />. Contrôlée par les Vietnamiens, l’administration provinciale n’avait que peu de contacts avec les communautés locales<ref name="RONNAS STRAUB ILE" />. Toutefois, bien après la chute de leur régime, les rebelles khmers rouges continuèrent à tenir les forêts<ref name="SUZUKI IDCNRM">Modèle:Lien web</ref>. Si la plupart d’entre eux ont rendu les armes dans les années 1990, des attaques le long des routes provinciales continuèrent jusqu’en 2002<ref name="SUZUKI IDCNRM" />.

L’histoire récente du Rotanah Kiri est surtout marquée par la modernisation et les défis aux modes de vie traditionnels qu’elle engendre<ref name="ADB UWHTUMCL">Modèle:Lien web</ref>,<ref name="VINDING IW">Modèle:Ouvrage</ref>. Le gouvernement a remis les routes en état, encouragé le tourisme et l’agriculture et enfin a facilité l’immigration massive de Khmers des plaines vers la province<ref name="STIDSEN IWV2006">Modèle:Ouvrage</ref>,<ref name="TYLER CNR">Modèle:Ouvrage</ref>. L’amélioration du réseau routier et la stabilité politique on fait monter le prix des terrains et les litiges fonciers sont devenus un vrai problème<ref name="VINDING IW" />. Même si une loi de 2001 permettait aux communautés indigènes d’obtenir des titres de propriété collectifs pour leurs terres traditionnelles, plusieurs villageois sont devenus sans-abris<ref name="VINDING IW" />. Le gouvernement avait cédé des concessions sur les terres traditionnellement occupées par les tribus montagnardes<ref name="STIDSEN IWV2006" />,<ref name="TYLER CNR"/>, mais des « ventes » avaient néanmoins eu lieu, souvent entachées de pots-de-vin à de hauts fonctionnaires, de coercitions, de désinformations et de menaces<ref name="VINDING IW" />,<ref name="VONG REMPALG">Modèle:Article</ref>. Toutefois, il semble que l’implication de plusieurs organisations non gouvernementales internationales ont fait diminuer les cessions abusives<ref name="TYLER CLNR">Modèle:Ouvrage</ref>. Dans les années 2000, le Rotanah Kiri a dû accueillir des centaines de réfugiés Degar qui fuyait les persécutions dans le Viêt Nam voisin ; le gouvernement de Phnom Penh a été critiqué pour avoir rapatrié de force beaucoup de réfugiés<ref name="HRW CPMRFV">Modèle:Lien web</ref>.

Géographie

Carte Rotanah Kiri
La carte du Rotanah Kiri, avec les routes en rouge.

Le Rotanah Kiri est bordé par le Laos au nord, le Viêt Nam à l’est et les provinces cambodgiennes de Mondol Kiri au sud et Stoeng Treng à l’ouest<ref name="WR AR" />,<ref name="ToC RTG G">Modèle:Lien web</ref>. Elle s’étend sur 10 782 kilomètres carrés<ref name="ToC RTG G" />.

Sa géographie est diversifiée, comprenant des collines, des montagnes, des plateaux, des plaines, des bassins versants, et des lacs de cratère<ref name="AUZIAS CHAUVERY LABOURDETTE C LPF" />,<ref name="ToC RTG G" />. Deux rivières importantes, le Tonlé San et le Tonlé Srepok, coulent d’est en ouest à travers la province. Cette dernière est connue pour ses forêts denses ; en 1997, 70 à 80 % de la surface était occupée soit par de la forêt vierge, soit des forêts secondaires, régulièrement défrichées puis qui se reconstituent après avoir été laissées à l’abandon par les cultures sur brûlis<ref name="BANN EATFLUORPC">Modèle:Lien web</ref>. L’extrême nord est occupé par les montagnes de la cordillère annamitique ; la région est caractérisée par de denses forêts tempérées sempervirentes, des sols assez pauvres et une abondante faune sauvage<ref name="CREWS WALSH LPPP">Modèle:Ouvrage</ref>. Les hauts plateaux basaltiques vallonnés entre les rivières Tonlé San et le Tonlé Srepok héberge la majeure partie de la population du Rotanah Kiri, des forêts secondaires et des sols rouges fertiles<ref name="CNPR RKPR">Modèle:Lien web</ref>. Au sud du Tonlé Srepok s’étend une zone plate occupée par une forêt tropicale de feuillus<ref name="CREWS WALSH LPPP" />. Les frontières orientale avec le Viêt Nam et occidentale avec la province de Stoeng Treng abritent un mélange de forêts sempervirentes et tropicales humides<ref name="CNPR RKPR"/>.

Certains des écosystèmes les plus diversifiés de forêts tropicales humides et d’étages montagnards de toute l’Asie du Sud-Est se trouvent dans le Rotanah Kiri<ref name="BROWN IRONSIDE FSRLCG">Modèle:Ouvrage</ref>. Une étude de 1996 portant sur deux sites du Rotanah Kiri et un de la province de Mondol Kiri ont répertorié Modèle:Nombre de mammifères, 76 oiseaux et 9 reptiles<ref name="DESAI VUTHY SDLMEC">Modèle:Lien web</ref>. La faune locale comprend des éléphants d’Asie, des ours malais, des tigres, des sangliers, des gaurs, des pygargues et des singes<ref name="AUZIAS CHAUVERY LABOURDETTE C LPF" />,<ref name="LODGE TR RP">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lien web</ref>. La région est aussi un site important pour la conservation de plusieurs sortes d’oiseaux en voie d’extinction, tels l’ibis géant ou le marabout argala<ref name="BANN EATFLUORPC" />. La flore est elle aussi très variée ; des observations portant sur un demi hectare de forêt ont permis d’inventorier Modèle:Nombre d’arbres et 320 de plantes diverses<ref name="BANN EATFLUORPC" />.

Près de la moitié du Rotanah Kiri est occupée par des zones protégées<ref name="CREWS WALSH LPPP" />,<ref name="POFFENBERGER CFMSEA">Modèle:Lien web</ref> telles la réserve de Lumphat et le parc national de Virachey. Même si la province est surtout connue pour ses espaces vierges<ref name="AUZIAS CHAUVERY LABOURDETTE C LPF" />, le développement récent a engendré des problèmes environnementaux<ref name="RONNAS STRAUB ILE" />. Le paysage est en train de se modifier, avec l’accroissement de la population, l’intensification de l’agriculture et l’exploitation forestière<ref name="RONNAS STRAUB ILE" />. L’érosion des sols s’accélèrent et les microclimats se dégradent alors que l’abandon de l’habitat traditionnel et le braconnage contribuent à appauvrir la biodiversité de la province<ref name="POFFENBERGER CFMSEA" />.

Climat

Comme tout le reste du Cambodge, le Rotanah Kiri est soumis à un climat tropical et aux moussons avec une saison des pluies (environ Modèle:Unité) de juin à octobre, une saison froide (Modèle:Unité) de novembre à février et une saison sèche (plus de Modèle:Unité) de mars à mai<ref name="LODGE TR RP" />,<ref name="ToC RTG C">Modèle:Lien web</ref>.Le Rotanah Kiri semble être l’endroit le plus froid de tout le royaume khmer<ref name="ToC RTG C" />, avec, comme températures moyennes quotidiennes, une maximale à 34,0°C et une minimale à 22,1°C<ref name="MEN CHHUN T">Modèle:Article</ref>.

Les précipitations sont elles d’à peu près 2 200 mm<ref name="MEN CHHUN RS">Modèle:Article</ref>.

Des inondations sont fréquentes lors des saisons des pluies et sont en recrudescence depuis la mise en service du barrage de Yali Falls sur le Tonlé San<ref name="TERANISHI SEA">Modèle:Ouvrage</ref>,<ref name="AN OCRSFMMBB">Modèle:Article</ref>,<ref name="AUS-MRC YFDIRPC">Modèle:Lien web</ref>.

Districts

Les 240 villages sont disséminés en 50 communes, elles-mêmes réparties en 9 districts, dont plusieurs ont gardé des noms issus du thaï ou des langues des minorités de la province :

Districts
Les districts du Rotanah Kiri.
Code
District Signification<ref name="BEFEO LTK">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Article</ref>,<ref name="BEFEO NEQPUC">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Article</ref>,<ref name="BEFEO LNAAC">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Article</ref>,<ref name="POU DVKFA">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Ouvrage</ref> Communes<ref name="CamEGov RKP">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lien web</ref> Population
(1998<ref name="CNPR RKPR" />)
1601 Andoung Meas "puits d'or" Malik, Mai Hie, Nhang, Ta Lav 6 896
1602 Banlung "village de Lung" Kachanh, Labansiek, Yak Loum 16 999
1603 Bar Kaev "village des joyaux" Kak, Ke Chong, Laming, Lung Khung, Seung, Ting Chak 11 758
1604 Koun Mom Serei Mongkol, Srae Angkrong, Ta Ang, Toen, Trapeang Chres, Trapeang Kraham 8 814
1605 Lumphat Chey Otdam, Ka Laeng, La Bang Muoy, La Bang Pir, Pa Tang, Seda 10 301
1606 Ou Chum "rigole du pourtour" Cha Ung, Chan, Aekakpheap, Kalai, Ou Chum, Sameakki, L'ak 11 863
1607 Ou Ya Dav "rigole de la grand-mère Dav" ; Dav signifie "étoile" en thaï Bar Kham, Lum Choar, Pak Nhai, Pate, Sesant, Saom Thum, Ya Tung 10 898
1608 Ta Veaeng "grand-père Veaeng" ; Veaeng signifie "long" Ta Veaeng Leu, Ta Veaeng Kraom 4 325
1609 Veun Sai utilisé comme prénom au Cambodge, l'étymologie en est obscure Ban Pong, Hat Pak, Ka Choun, Kaoh Pang, Kaoh Peak, Kok Lak, Pa Kalan, Phnum Kok, Veun Sai 12 389
Total 50 communes 94 243

Administration

Banlung
La rue principale de Banlung.

La capitale provinciale est Banlung, aussi surnommée la « ville rouge » à cause du nuage de poussière de latérite qui l’enveloppe durant toute la saison sèche<ref name="LODGE TR RB">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lien web</ref>,<ref name="OVER-BLOG RTCDJ">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lien web</ref>. Elle a succédé dans les années 1970 à Lumphat qui depuis sa destruction par les bombardements de l’US Air Force a perdu de son importance<ref name="LODGE TR RB" />,<ref name="UBATS - CRPDME">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lien web</ref>.

La direction de la province est faible, essentiellement à cause de l’éloignement d’avec la capitale, des diversités ethniques (les Khmers qui représentent environ 20 % de la population occupent 98 % des postes de l’administration<ref name="TYLER CNR"/>) et de son image d’ancien bastion des khmers rouges<ref name="SUZUKI IDCNRM" />. Le cadre légal est quant à lui également dérisoire et l’appel à la justice est encore plus restreint que partout ailleurs au Cambodge<ref name="RONNAS STRAUB ILE" />. En outre, les services administratifs sont inefficaces et insuffisants pour répondre aux besoins de la province<ref name="RONNAS STRAUB ILE" />. Le gouvernement cambodgien a l’habitude d’accepter l’aide substantielle des organisations non gouvernementales internationales œuvrant dans le Rotanah Kiri<ref name="SUZUKI IDCNRM" />.

Le gouverneur actuel de la province est Pav Hamphan.

Aux élections communales de 2007, le PPC avait obtenu une victoire écrasante dans la province.

Résultats des élections de 2007<ref name="CAM NEC OR07CCE">Modèle:Lien web</ref>
PPC PSR FUNCINPEC
Maires 48 1 0
Modèle:1er 45 4 0
Modèle:2e 28 10 11
Conseillers 98 6 2
Total 219 21 13

Caroline Hugues, chercheuse en politique, laisse entendre que la toute-puissance du PPC dans les régions rurales est peut-être dû à la capacité des autorités locales à réprimer toute action collective alors qu’en milieu urbain elles doivent composer avec les bailleurs de fonds internationaux et les organisations non gouvernementales qui soutiennent les partis d’opposition<ref name="HUGUES PECT">Modèle:Ouvrage</ref>.

Au niveau législatif, Bou Thorng (PPC, membre de l’ethnie Tampuan<ref name="AUZIAS CHAUVERY LABOURDETTE C LPF" />) a obtenu le seul siège de la province en jeu aux élections de 2008<ref name="CAM ARCF LD">Modèle:Lien web</ref>.

La gestion des villages comprend outre la partie administrative, une composante traditionnelle. La forme coutumière de gouvernement, basée sur les anciens, et les autres institutions indigènes prédominent dans les campagnes<ref name="BROWN IRONSIDE FSRLCG" />. Les habitants de chaque village désignent un ou plusieurs anciens chargés de gérer les affaires communales et les différents et de s’assurer que chacun respecte les traditions locales, notamment en termes d’utilisations des terrains et des ressources<ref name="BROWN IRONSIDE FSRLCG" />. Ces anciens ne jouent pas un rôle d’autocrate mais sont plus considérés comme des donneurs de conseils respectés qui cherchent à favoriser autant que possible un consensus en cas de conflit<ref name="BROWN IRONSIDE FSRLCG" />. Ce sont souvent des hommes, mais les femmes jouent elles aussi un rôle dans la gestion des communautés et de leurs ressources<ref name="BROWN IRONSIDE FSRLCG" />. Chaque bourgade peut aussi avoir un chef de village, nommé par l’administration centrale et dont le rôle est de faire le lien entre les services publics et le village, mais qui n’a aucune autorité et dont la fonction n’est pas clairement connue des villageois<ref name="BROWN IRONSIDE FSRLCG" />.

Économie

Marché de Banlung
Le marché de Banlung.

La grande majorité des indigènes vivent d’une agriculture vivrière, pratiquant le brûlis<ref name="TRAVELPOD RBLCTB">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lien web</ref> et une exploitation itinérante<ref name="WR AR" />,<ref name="ToC RTG E">Modèle:Lien web</ref>. Beaucoup de familles passent à une agriculture commerciale et se spécialisent dans la noix de cajou<ref name="OVER-BLOG RTCDJ" />, l’arachide, la mangue ou le tabac, un mouvement qui tend à s’accélérer ces dernières années<ref name="ADB UWHTUMCL"/>,<ref name="LEVETT NWMTCLT">Modèle:Article</ref>.

Les villageois du Rotanah Kiri ont traditionnellement peu de contact avec l’économie de marché<ref name="BANN EATFLUORPC" />. Le troc reste très répandu et jusqu’à très récemment, les Khmers Loeu n’avaient tendance à se rendre sur les marchés qu’une fois par an<ref name="BANN EATFLUORPC" />. Jusqu’en 2005, le revenu moyen mensuel avoisinait les 5$ US mensuels ; aujourd’hui, des biens tels les motocyclettes, les téléviseurs ou les machines à karaoké sont des marchandises très convoitées<ref name="SUZUKI IDCNRM" />.

On trouve aussi, autour de Banlung, des vaste champs d’arachides, de café ou de noix de cajou, aux mains de riches Cambodgiens ou Vietnamiens<ref name="ToC RTG E"/>.

Enfin, une agriculture à plus grande échelle concerne les plantations de palmiers, de maïs et d’hévéas<ref name="OVER-BLOG RTCDJ" />,<ref name="ToC RTG E"/>.

Les autres activités économiques sont l’extraction de pierres précieuses<ref name="AUZIAS CHAUVERY LABOURDETTE C LPF" />, l’exploitation forestière et des activités commerciales à faible échelle<ref name="CNPR RKPR" />. Les gemmes sont généralement extraites par des moyens traditionnels, c'est-à-dire en creusant des trous et des galeries individuels et en retirant manuellement les pierres. Toutefois, les méthodes industrielles sont apparues récemment dans la province<ref name="AFP BOCGDMFM">Modèle:Article</ref>,<ref name="BOU KYNE QGS">Modèle:Article</ref>,<ref name="DOBBS FGWNH">Modèle:Article</ref>.

Le commerce du bois, notamment l’illégal, génère des problèmes non seulement environnementaux, mais aussi de spoliation foncière. Les trafics, aux mains des militaires cambodgiens et des exploitants vietnamiens sont bien implantés dans le Rotanah Kiri<ref name="DAUVERGNE LDAP">Modèle:Ouvrage</ref>. En 1997, on estimait à 300 000 m³ le volume illégalement exporté au Viêt Nam, alors que la limite légale avait été fixée à 36 000 m³<ref name="DENNIS RNSP">Modèle:Lien web</ref>. John Dennis, un anthropologue travaillant pour la banque asiatique de développement, a décrit la gestion forestière du Rotanah Kiri comme une « urgence humanitaire »<ref name="DENNIS RNSP" />.

Transports

Route près de Banlung
Une route du Rotanah Kiri.

Même si aujourd’hui encore les éléphants sont parfois utilisés pour les transports de marchandises<ref name="AUZIAS CHAUVERY LABOURDETTE C LPF" />,<ref name="LODGE TR RP" />, les chars à bœufs et les motocyclettes sont les deux moyens de locomotions les plus courants du Rotanah Kiri<ref name="THOMAS LDHCDHLUWPRCVIS">Modèle:Article</ref>.

Si le système routier est en meilleur état que dans certaines autres parties du Cambodge, il n’en demeure pas moins très précaire<ref name="SPOONER FC 2008">Modèle:Ouvrage</ref> et il faut par exemple compter, en saison sèche, une bonne journée en bus, en pick-up ou en camion pour faire, via Stoeng Treng, les quelque Modèle:Unité<ref name="ToC RTG I">Modèle:Lien web</ref> qui séparent Phnom Penh de Banlung<ref name="ANGKOR VR">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lien web</ref>,<ref name="DELSOL CLEMDR">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Article</ref>.

En Modèle:Date a démarré la construction de la route nationale 78, qui doit relier Banlung à la frontière vietnamienne et qui devrait accroître les échanges commerciaux entre le Viêt Nam et le Cambodge<ref name="CAM CNV SCGCBNR78BBAOPR">Modèle:Lien web</ref>,<ref name="UN ESCAP PPPPAAHC">Modèle:Lien web</ref>.

Il y a un petit aéroport à Banlung<ref name="PALMER RGC">Modèle:Ouvrage</ref>, mais les vols réguliers vers le Rotanah Kiri ont été arrêtés en 2008<ref name="RAY ROBINSON CTG">Modèle:Ouvrage</ref>.

Tourisme

Piste du Rotanah Kiri
Randonnée dans le Rotanah Kiri.

L’intérêt du Rotanah Kiri provient essentiellement de ses paysages naturels qui ont pour la plupart été préservés à l’état sauvage<ref name="AUZIAS CHAUVERY LABOURDETTE C LPF" />,<ref name="ANGKOR VR" /> et des villages traditionnels des ethnies Khmer Loeu<ref name="ToC RTG I" />.

Chutes de Ka Tieng
Les chutes de Ka Tieng.

L’industrie touristique y est en expansion rapide<ref name="SAM STRANGIO BRMRBGE">Modèle:Article</ref>,<ref name="VATER RE">Modèle:Article</ref>. Ainsi, en 2001, la province n’a accueilli que Modèle:Nombre, alors que pour les neuf premiers mois de 2008, il y en avait déjà eu plus de 90 000<ref name="SAM STRANGIO BRMRBGE" />,<ref name="VINDING IW 2002 2003">Modèle:Ouvrage</ref>. La stratégie de développement de l’activité vise à encourager l’écotourisme<ref name="ToC RTG I" />,<ref name="SUMMERS FEA 2003">Modèle:Ouvrage</ref>, mais cet essor ne va pas sans poser des problèmes car les communautés locales ne perçoivent qu’une faible part du revenu généré et parfois les guides emmènent les excursionnistes dans des villages sans le consentement de leurs habitants, perturbant par là leur mode de vie traditionnel<ref name="UN ESCAP CTPA">Modèle:Ouvrage</ref>. Quelques initiatives ont été prises pour régler ces difficultés : un comité provincial a été créé pour tenter de veiller à ce que le tourisme ne soit pas destructif, et des programmes permettent d’enseigner les bases de l’Anglais et de la gestion aux populations indigènes<ref name="VINDING IW 2002 2003" />.

En attendant, la plupart des visiteurs logent à Banlung, le seul endroit offrant des commerces et des hôtels plus ou moins conformes aux standards occidentaux en quantité suffisante<ref name="CANBY BLCRC">Modèle:Lien web</ref>. De là, ils partent en excursion vers les villages Khmers Loeu, la jungle, les chutes d’eau, les mines de pierres précieuses ou d’autres curiosités<ref name="OVER-BLOG RTCDJ" />.

Lac de Yak Loum
Lac de Yak Loum.

Les principales « attractions » accessibles depuis Banlung sont :

Démographie

Village
Village khmer Loeu.

En 2008, le Rotanah Kiri avait une population d’à peu près Modèle:Nombre, soit une augmentation de 59 % par rapport aux chiffres de 1998<ref name="NIS MPP GPCC 2008">Modèle:Lien web</ref>. Cette croissance est surtout due à l’immigration de Khmers des plaines<ref name="PHAT VANDENBERG OPRLICHCR">Modèle:Lien web</ref>. En 2008, les habitants contribuaient pour 1,1 % à l’ensemble de la population cambodgienne, alors que la densité de 13,9 individus au km² est plus de cinq fois inférieure à la moyenne nationale<ref name="NIS MPP GPCC 2008" />. La population est très clairsemée, avec la plupart des résidents occupant des villages de Modèle:Nombre<ref name="HEALTH UNLIMITED IAHIWCR">Modèle:Lien web</ref>. Environ 70 % des habitants sont dans les montagnes, alors que pour les 30 % restants, la moitié vie en milieu urbain et que l’autre moitié a investi les plaines et le bord des cours d’eau où ils pratiquent la riziculture pluviale et s’adonnent à des activités commerciales<ref name="BANN EATFLUORPC" />. Banlung, la capitale provinciale, située au centre de la zone montagneuse est de loin la plus importante agglomération avec ses quelque Modèle:Nombre<ref name="RAY ROBINSON CTG" />. Les autres villes de taille significatives sont Veun Sai, au nord et Lumphat au sud, avec des populations de respectivement 2 000 et Modèle:Nombre<ref name="ToC RTG I" />,<ref name="RAY ROBINSON CTG" />.

Le recensement de 1998 a montré que 44,4 % des habitants avaient Modèle:Nombre ou moins, 52,1 % entre Modèle:Nombre et 3,5 % Modèle:Nombre ou plus ; 49,2 % étaient des hommes, 50,8 % des femmes<ref name="CNPR RKPR"/>. Parmi les résidents du Rotanah Kiri âgés de Modèle:Nombre et plus, 20,9 % n’ont jamais été mariés, 71,6 % sont mariés, 5,1 % sont veufs et 2,4 % sont divorcés ou séparés<ref name="CNPR RKPR"/>. Les foyers ont une moyenne de Modèle:Nombre et 87,5 % sont dirigés par des hommes<ref name="CNPR RKPR"/>.

Alors que les montagnes sont restées inhabitées pendant plus de mille ans, elles ont été investies ces 200 dernières années par plusieurs groupes des plaines<ref name="UBATS - CRPDME" />. Le recensement de 1998 est la dernière étude connue concernant la diversité ethnique de la province. Elle montre que les Khmers Loeu représentaient environ 70 % de la population<ref name="PHAT VANDENBERG OPRLICHCR" />; toutefois, il s’agit là d’un nom générique qui regroupe des peuplades très différentes. On y trouve notamment les Tampuan (24,3 % des résidents), mais aussi les Jaraï (17,1 %), les Kreung (16,3 %), les Bru (7,0 %), les Kachok (2,7 %), les Kavet (1,9 %), les Kuy (0,5 %) et des Lun (0,1 %)<ref name="PHAT VANDENBERG OPRLICHCR" />. Les autres ethnies représentées sont les Khmers (19,1 %), les Lao (9,6 %), les Kinh (Vietnamiens, 0,7 %), les Cham (0,6 %) et des Chinois (0,3 %)<ref name="PHAT VANDENBERG OPRLICHCR" />. Depuis, l’immigration venant des autres provinces du Cambodge s’est accélérée, ce qui a du augmenter la proportion de représentants de l’ethnie khmère, même si aucun chiffre officiel n’est pour le moment venu confirmer cette tendance<ref name="RONNAS STRAUB ILE" />. Bien que la langue officielle du Rotanah Kiri soit le khmer, chaque groupe a son propre langage<ref name="TYLER CLNR"/>,<ref name="CAM EGOV CKC">Modèle:Lien web</ref> et moins de 10 % des Khmers Loeu parlent couramment la langue nationale<ref name="TOLLEFSON TSUI LPCIAC">Modèle:Ouvrage</ref>.

Santé

Les indicateurs de santé du Rotanah Kiri sont les pires de tout le Cambodge<ref name="EBONY RIDDELL CLSMARC">Modèle:Article</ref>,<ref name="CIESIN TWTSSESMHMDG">Modèle:Lien web</ref>. Le paludisme, la tuberculose, les parasites intestinaux, le choléra, les diarrhées et d’autres maladies qu’il serait facile de prévenir par une vaccination, telles la rougeole, sont endémiques<ref name="HEALTH UNLIMITED IAHIWCR" />,<ref name="EBONY RIDDELL CLSMARC" />. À noter, concernant la malaria que si Banlung est exempt de moustiques<ref name="LODGE TR SCS">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lien web</ref>, ceux qu’on trouve dans la forêt transmettent le paludisme de type falciparum qui est une des formes les plus virulentes si on ne le soigne pas à temps<ref name="LODGE TR SCS" />.

La province détient également les plus hauts taux du pays en termes de forte malnutrition<ref name="HEALTH UNLIMITED IAHIWCR" /> ainsi que de mortalité infantile et maternelle<ref name="HEALTH UNLIMITED IAHIWCR" />, avec par exemple 22,9 % des enfants qui meurent avant l’âge de cinq ans<ref name="UN WFP FSACPPR">Modèle:Lien web</ref>. Les causes de cet état sanitaire précaire sont multiples et comprennent outre la pauvreté, l’éloignement physique, les barrières culturelle et de la langue qui pénalisent les Khmers Loeu quand ils veulent se faire soigner, la faiblesse des infrastructures, la difficulté d’accès à l’eau, le manque de motivation du personnel médical et des facteurs environnementaux qui s’exacerbent, comme la dégradation progressive des ressources naturelles, la baisse de la production agricole et l’immigration interne<ref name="HEALTH UNLIMITED IAHIWCR" />,<ref name="EBONY RIDDELL CLSMARC" />.La province n’a qu’un seul hôpital, 10 centres de santé et 17 postes de soins<ref name="HEALTH UNLIMITED IWWTIMH">Modèle:Lien web</ref>,<ref name="BROWN OXFAM CPC">Modèle:Ouvrage</ref>.

Éducation

École dans le Rotanah Kiri
École dans un village de montagnards du Rotanah Kiri.

Le niveau d’éducation, spécialement chez les Khmers Loeu, est assez bas. Une étude de 2002 portant sur 6 villages a montré que moins de 10 % des habitants ont fréquenté une école primaire<ref name="CHEY BEC">Modèle:Lien web</ref>. Seuls 23,5 % de la population est alphabétisée (à comparer aux 67,3 % de la moyenne nationale) avec des taux plus faibles pour ceux qui ne vivent pas dans le district de Banlung (15,7 %) et parmi les femmes (15,3 %)<ref name="NIS MPP GPCC 2008" />.

Des initiatives d’éducation bilingues ont été entreprises depuis 2002, avec des cours qui débutent dans les langues maternelles et passent progressivement en Khmer ; les premiers résultats semblent encourageants<ref name="TOLLEFSON TSUI LPCIAC" />,<ref name="LIDDICOAT LPPILPL">Modèle:Ouvrage</ref>. Ce programme vise à ouvrir l’éducation aux locuteurs des parlers locaux mais aussi d’encourager les Khmers Loeu à s’immiscer dans les affaires politiques et économiques nationales<ref name="TOLLEFSON TSUI LPCIAC" />.

Développement

Le Rotanah Kiri est une des provinces les moins développée de tout le Cambodge<ref name="RONNAS STRAUB ILE" />.

La plupart des habitants (61,1 %) cherchent l’eau dans les rivières, les torrents, les étangs ou captent l’eau de pluie ; la plupart des autres (32,3 %) disposent d’un puits<ref name="CAM NIS 1998 PCCMSDW">Modèle:Lien web</ref>. Seuls 5,5 % ont une eau provenant d’une source que l’on peut considérer comme correcte d’un point de vue sanitaire (eau en bouteille, nappe phréatique non polluée…)<ref name="CAM NIS 1998 PCCMSDW" />.

La majorité des foyers utilisent des lampes à pétrole ou d’autres sources telles des lampes à huile pour s’éclairer ; très peu (39,5 % dans le district de Banlung, 2,1 % ailleurs) disposent de toilettes<ref name="CAM NIS 1998 PCCMSL">Modèle:Lien web</ref>.

La quasi-totalité (96,2 %) utilise du bois pour cuire leurs plats<ref name="CNPR RKPR"/>.

Plusieurs organisations non gouvernementales dont Oxfam International œuvrent dans la province et tentent d’améliorer la santé et les conditions de vie<ref name="RISKA NGMSIRPAWMC">Modèle:Lien web</ref>.

Culture

Maison commune Kreung
Maison commune Kreung.

Même si chaque groupe ethnique de la province a ses propres coutumes et son organisation sociale<ref name="CNPR RKPR"/>, des analogies existent. Généralement, les Khmers Loeu pratiquent une agriculture vivrière, itinérante et basée sur le brûlis dans des petits villages de 30 à 70 familles nucléaires<ref name="CANBY BLCRC"/>. Chaque village est dirigé collectivement et administre un territoire forestier dont les limites ne sont pas clairement démarquées<ref name="ADB UWHTUMCL"/>. Chaque famille se voit ainsi allouer entre Modèle:Unité de terres cultivées et Modèle:Unité de friches<ref name="JONES SAUNDERS SMART RMCOLRVCH">Modèle:Ouvrage</ref>. Le cycle des cultures itinérantes est généralement de Modèle:Nombre<ref name="RONNAS STRAUB ILE" />. Les villageois augmentent leurs revenus par un peu de chasse, de pêche et de cueillette sur de grandes étendues<ref name="ToC RTG P">Modèle:Lien web</ref>.

Le régime alimentaire des Khmers Loeu est largement dépendant de ce qu’ils peuvent récolter et cueillir<ref name="HEALTH UNLIMITED FTEHAIPRC">Modèle:Lien web</ref>,<ref name="HAMADE IPFDRPC">Modèle:Lien web</ref>. De plus, de nombreux interdits limitent les choix alimentaires, en particulier parmi les femmes enceintes, les enfants et les malades<ref name="HEALTH UNLIMITED FTEHAIPRC" />. La principale ressource reste le riz, même si la plupart des familles souffrent de pénurie pendant les six mois qui précèdent les récoltes<ref name="HAMADE IPFDRPC" />. Certaines familles, afin de réduire l’ampleur de ce problème se sont essayées à la culture du maïs voire des pommes de terre, du manioc ou du taro<ref name="HAMADE IPFDRPC" />. Les protéines sont rares dans l’alimentation de la plupart des Khmers Loeu<ref name="HAMADE IPFDRPC" /> ; leur principales sources demeurent le gibier ou les poissons, mais des petits animaux comme les rats ou les insectes sont parfois mangés<ref name="HAMADE IPFDRPC" />. Les animaux domestiques comme les cochons, les vaches ou les buffles ne sont mangés que lors des sacrifices<ref name="HAMADE IPFDRPC" />. Lors de la saison des pluies, une grande variété de légumes (généralement, ils ne sont pas cultivés) et de feuilles sont cueillis dans la forêt<ref name="HAMADE IPFDRPC" />. Les fruits habituellement consommés sont les bananes, les jaquiers, les papayes et les mangues<ref name="HAMADE IPFDRPC" />.

Maison de célibataire Kreung
Maisons de célibataire dans un village Kreung.

Les maisons en milieu rural sont construites dans des clairières gagnées sur la forêt<ref name="LODGE TR EVKL">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lien web</ref> et faites de bambou, de rotin, de bois et de feuilles, le tout cueilli dans les bois environnants ; elles sont généralement construites pour trois ans<ref name="BANN EATFLUORPC" />. L’organisation spatiale du village dépend du groupe ethnique<ref name="BROWN IRONSIDE FSRLCG" />. Les hameaux Kreung sont disposés de manière circulaire autour d’une maison commune centrale<ref name="LODGE TR EVKL" />. Dans les villages Jaraï, de grandes maisons sont habitées par des familles élargies, avec chacune d’entre elles divisées en de plus petits compartiments séparés par des cloisons de bambou<ref name="LODGE TR EMT">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lien web</ref>. Les villages Tampuan suivent l’un ou l’autre de ces modèles<ref name="BROWN IRONSIDE FSRLCG" />. Les frontons des maisons sont ornés de motifs géométriques faits de bambous tressés et dont la forme dépend de l’ethnie<ref name="LODGE TR EMT" />. On y dort la tête à l’est, car c’est là que résident les esprits<ref name="LODGE TR EMT" />. C’est aussi du côté est des maisons que sont entreposées les jarres d’alcool de riz<ref name="LODGE TR EMT" />. Jusqu’à une époque récente, ces bourgades étaient protégées par des palissades et des pièges de bambous<ref name="LODGE TR EVKL" />. À l’extérieur, se trouve un point d’eau où les habitants se retrouvent pour s’approvisionner et se baigner<ref name="LODGE TR EVKL" />.

Toujours en dehors des villages, se trouvent les cimetières où se déroulent de nombreuses cérémonies de sacrifices, de libations et d’offrandes de nourriture afin d’aider les défunts à rejoindre le monde des esprits<ref name="LODGE TR ERF">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lien web</ref>. Les tombeaux sont finement décorés en suivant des canons qui varient suivant l’ethnie<ref name="CANBY BLCRC"/>,<ref name="LODGE TR ERF" />.

Concernant les mœurs, les Khmers Loeu sont moins prudes que ceux des plaines, notamment pour le passage de l’adolescence à l’âge adulte<ref name="LODGE TR EMC">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lien web</ref>. Ainsi, lorsque les filles deviennent pubères, leurs pères leur construisent une « maison de célibataire » à côté du foyer familial, où elles peuvent recevoir qui elles veulent<ref name="LODGE TR EMC" />,<ref name=" LODGE TR RPAF ">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lien web</ref>. À noter que chez les Kreung les garçons ont eux aussi leurs maisons de célibataires<ref name="CANBY BLCRC"/>,<ref name="LODGE TR EMC" />.

Quasiment tous les Khmers Loeu sont animistes et leur cosmologie est liée aux éléments naturels<ref name="TYLER CLNR"/>. Selon les croyances locales, certaines forêts sont habitées par des esprits et il est interdit d’y couper quoi que ce soit<ref name="POFFENBERGER CFMSEA" />. Outre les forêts, des formations rocheuses, des chutes d’eau, des étangs ou une partie de la végétation peuvent être habités pas des esprits<ref name="BROWN IRONSIDE FSRLCG" />. Les principales fêtes sacrificielles ont lieu en mars et avril, quand les champs ont été choisis et préparés pour la nouvelle saison des plantations<ref name="HAMADE IPFDRPC" />. Des missionnaires sont présents dans la province et ont réussi à convertir quelques khmers Loeu au christianisme<ref name="CALVET JPFHBPP">Modèle:Article</ref>,<ref name="KIM BPAMP">Modèle:Lien web</ref>. Alors que les représentants de l’ethnie khmère pratiquent le bouddhisme theravāda<ref name="SHORT PP"/>,<ref name="TYLER CLNR"/>, les quelques Chams qui peuplent la région sont restés musulmans<ref name="CALVET JPFHBPP" />.

À cause de la forte prévalence de la malaria et de son éloignement des centres régionaux, le Rotanah Kiri est resté isolé des influences occidentales jusqu’à la fin du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle<ref name="CREWS WALSH LPPP" />. Des bouleversements culturels ont néanmoins eu lieu ces dernières années, en particulier près des routes et des chefs-lieux de district ; ces changements sont attribués aux contacts avec les immigrants des plaines, les fonctionnaires du gouvernement et les militants des organisations non gouvernementales<ref name="PHAT VANDENBERG OPRLICHCR" />. L’habillement et l’alimentation se standardisent et les chants traditionnels sont peu à peu supplantés par la musique khmère<ref name="PHAT VANDENBERG OPRLICHCR" />. Beaucoup de villageois ont aussi observé une perte du respect envers les ainés et un accroissement du clivage entre les jeunes et les anciens<ref name="PHAT VANDENBERG OPRLICHCR" />. Les nouvelles générations deviennent réticentes à se conformer aux coutumes traditionnelles et arrêtent de croire aux esprits<ref name="PHAT VANDENBERG OPRLICHCR" />.

Notes et références

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Voir aussi

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