Réalité

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Modèle:Autre

La réalité désigne l’ensemble des phénomènes considérés comme existant effectivement. Ce concept désigne ce qui est physique, concret, par opposition à ce qui est imaginé, rêvé ou fictif<ref>Larousse encyclopédique en deux volumes - 1994-2003 Modèle:P.</ref>. Si l'usage du mot est initialement philosophique, particulièrement dans sa branche ontologique, il a intégré le langage courant et donné lieu à des usages spécifiques, notamment en science.

Définitions : étymologies et histoire du mot

Fichier:Gottfried Wilhelm von Leibniz.jpg
D'après Leibniz, Modèle:Citation.

Le Dictionnaire Larousse donne de « réalité » (du latin médiéval realitas, du latin classique realis, de res, « chose ») les définitions suivantes : Modèle:Citation ; Modèle:Citation ; Modèle:Citation ; Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web</ref>.


En philosophie, le Lalande définit la « réalité » comme A : le Modèle:Citation ; B : Modèle:Citation<ref name="Lalanderéal">André Lalande, Modèle:Chapitre.</ref>. Au sens B, Leibniz est cité : Modèle:Citation bloc

Étymologies et équivalences selon les langues

Fichier:JohnDunsScotus.jpg
Dans la philosophie scolastique de Duns Scot, la realitas désigne le Modèle:Citation de quelque chose ou de quelqu'un.

Le terme français réalité, tout comme ses équivalents anglais (Modèle:Lang), allemand (Modèle:Lang), suédois (Modèle:Lang), italien (Modèle:Lang) ou espagnols (Modèle:Lang) dérive d'un mot forgé au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle par le philosophe scolastique Duns Scot : la realitas.

Le Lalande donne de « réalité » les équivalences suivantes : en allemand → Realität, Wirklichkeit ; en anglais → reality et souvent (sens A) comme pour « réel », actual, actualness ; en italien → realità<ref name="Lalanderéal"/>.

Étymologiquement, le nom féminin « realité » en français, d'abord reellité (vers 1290), puis realté (Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle) et réalité (vers 1550), est emprunté, à la suite de réel, au latin médiéval realitas, -atis, dérivé de realis pour « réel »<ref name="Roberthist">Alain Rey (dir.), « Réel, elle » in Le Robert. Dictionnaire historique de la langue française, (1992), Dictionnaires Le Robert, 2000, tome 3, Modèle:ISBN Modèle:P..</ref>. Realitas correspond à « bien, propriété » (vers 1120) et, dans l'usage scolastique, le terme désigne le Modèle:Citation de quelque chose ou de quelqu'un (Duns Scot, vers 1300)<ref name="Roberthist"/>. En suivant le même développement en philosophie que l'adjectif « réel », il désigne ensuite en théologie Modèle:Citation , tandis qu'en art (1762), il précède Modèle:Citation<ref name="Roberthist"/>. Le Dictionnaire historique de la langue française signale également l'élaboration en psychanalyse freudienne du concept de « principe de réalité » (1923), contemporain de « principe de plaisir » et d'« épreuve de réalité » (1922)<ref name="Roberthist"/>.

En allemand, à côté du mot Realität formé sur real dérivé du latin res (chose), le nom Wirklichkeit (réalité) est formé sur l'adjectif wirklich qui signifie aujourd'hui : Modèle:Citation, mais aussi Modèle:Citation, et en tant qu'adverbe Modèle:Citation<ref name="Mattutat"> Heinrich Mattutat, Weis / Mattutat. Wörterbuch der französischen und deutschen Sprache II. Deutsch-Französisch, Stuttgart, Klett Verlag, 1967 Modèle:ISBN.</ref> ,<ref name="Duden7"> {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Der grosse Duden. Etymologie (vol. 7), Bibliographisches Institut Mannheim, Dudenverlag, 1963, « wirken » → « Wirklichkeit », « Werk » Modèle:P..</ref>. Wirklich est formé à partir du verbe wirken (aujourd'hui : produire, fabriquer, travailler, avoir comme résultat, agir, produire de l'effet…), dérivation du substantif Werk (aujourd'hui : travail, ouvrage, œuvre…). Étymologiquement, Werk et wirken sont apparentés avec le grec ergon (comme pour le mot Energie) : « travail »<ref name="Mattutat"/> , <ref name="Duden7"/>. Ergon se rattache à une racine indoeuropéenne *werg-, « agir », qu'on retrouve dans les langues germaniques (anglais to work, allemand werken)<ref>Alain Rey (dir.), « Énergie » in Le Robert. Dictionnaire historique de la langue française, (1992), Dictionnaires Le Robert, 2000, tome 1, Modèle:P..</ref>.

Selon le Vocabulaire européen des philosophies, si le néologisme realitas ne pose pas de problème de traduction dans différentes langues, l'équivalence qu'il pose entre réalité, formalité, quiddité, et possibilité interne implique que le vocabulaire de l'ontologie soit redistribué jusqu'après Kant : on peut ainsi retrouver une identité entre la réalité et le caractère quidditatif (la Sachheit) mais aussi entre réalité et factualité voire actualité (dans le registre de l'effectivité, la Wirklichkeit en allemand)<ref name="Cassin">Modèle:Ouvrage</ref>. On retrouve, malgré tout et avec une amplitude diverse, dans toutes les langues européennes l’ambiguïté entre existence et essence<ref name="Cassin"/>.

Tradition scotiste

Construit à partir du latin Modèle:Lang, la chose, ce concept désigne alors à la fois le principe et l’actualité d'un objet donné. Dans la tradition scotiste, la réalité d'une pierre comprend à la fois son essence (l'idée de pierre qui permet d'identifier toutes les pierres existantes) et son concret (cette pierre en particulier)<ref name="Courtine">Jean-François Courtine, Article réalité dans Vocabulaire européen des philosophies, Modèle:P..</ref>.

Un scholiaste de Duns Scot, Pierre Auriol note ainsi que Modèle:Citation<ref name="Courtine"/>.

L'acception scotiste de la réalité domine la pensée européenne jusqu'à la fin du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle. Publié en 1692, le Modèle:Lang d'Étienne Chauvin ne voit dans ce terme qu'une caractéristique de l’entièreté de la chose. Modèle:Citation<ref name="Courtine"/>.

Approche cartésienne

Fichier:Meditationes de prima philosophia 1641.jpg
Dans la Troisième méditation, Descartes développe le thème d'une réalité objective de l'idée.

Des acceptions concurrentes ont pourtant déjà émergé plus tôt dans le siècle. Dans sa Troisième méditation, René Descartes développe le thème d'une réalité objective très éloignée de la realitas des scotistes : la réalité objective c'est tout ce qui se distingue à la fois de la fiction et de « l'être de raison ». La réalité objective de l'idée désigne ainsi ce processus mental de représentation qui attache une idée à une chose positive<ref name="Courtine"/>.

Réalité comme « effectivité », sensualisme et empirisme anglais

Fichier:David Hume Esqr.jpg
Hume oppose le réel, ce qui existe effectivement, au possible.

Les sensualistes anglais radicalisent l'approche cartésienne. Chez George Berkeley la Modèle:Lang devient presque synonyme d’Modèle:Lang. Dans son Traité de la nature humaine, David Hume oppose clairement le réel au possible : appartient au réel non pas ce qui peut exister, mais ce qui existe effectivement<ref name="Courtine"/>.

Réel et / ou réalité en philosophie

D'après le Vocabulaire technique et critique de la philosophie d'André Lalande, il y aurait dans l'usage des mots « réel », « réalité, Modèle:Citation<ref name="Lalanderéel">André Lalande, Modèle:Chapitre.</ref> :

  1. Un sens se rattache à l'idée de chose Modèle:Citation (something en anglais : quelque chose) ; c'est l'actuel, le donné : Modèle:Citation<ref name="Lalanderéel"/>. Mais « actuel » et « actualité » (termes voisins : actual; actuality en anglais ; wirklich, Wirklichkeit pris au sens propre en allemand) n'ayant plus guère en français qu'une valeur temporelle, Modèle:Citation<ref name="Lalanderéel"/> ;
  2. Un sens se rattache également à l'idée de « chose », Modèle:Citation<ref name="Lalanderéel"/>. Cette chose ou ce réel peut être alors conçu Modèle:Citation, et c'est même ainsi que le mot « réel » s'emploie le plus ordinairement, dit Lalande en donnant l'exemple de « l'arc-en-ciel » qui n'est pas un objet réel alors que l'air en est un (référence est faite à Identité et réalité d'Émile Meyerson). Selon lui, Modèle:Citation<ref name="Lalanderéel"/>.

Rapport aux mondes existants

Modèle:Citation écrit Eugen Fink<ref>Modèle:Harvsp</ref>, dans son livre Le jeu comme symbole du monde .

Modèle:Référence nécessaire

Fichier:Tres Mundos.jpg
Les « trois mondes » de Karl Popper.

Le philosophe Karl Popper a proposé une approche différente de la réalité. Il a découpé le réel en trois mondes<ref>Three Worlds, conférence de Karl Popper</ref> (Métaphysique des trois mondes) :

  1. Le monde 1 des objets physiques, vivants ou non ;
  2. Le monde 2 des ressentis et des vécus, conscients et inconscients ;
  3. Le monde 3 des productions objectives de l'esprit humain (aussi bien des objets que des théories, ou des œuvres d'art).

Selon cette approche, les contenus de pensée comme les rêves, les fictions, les théories font partie du réel. Le réel est donc pris dans un sens de « tout ce qui existe ». Cependant, Raynald Belay souligne dans le Dictionnaire des concepts philosophiques que « [m]ême si elle suppose conceptuellement l'identité, la permanence et l'univocité, la réalité ne peut être invoquée que sur le fond d'une différence première entre elle et ce dont on la distingue (apparence, phénomène, simulacre, rêve, illusion, idée ou idéal...), ce qui soulève une difficulté, puisque ce qui n'est pas la réalité et se confond parfois avec elle doit participer de celle-ci pour exiger cette discrimination »<ref>Raynald Belay, « Réalité », dans Michel Blay (dir.), Dictionnaire des concepts philosophiques, Paris, Larousse, coll. « In extenso », 2006, p.678.</ref>.

Réalité et réel en psychanalyse

Réalité chez Freud

Modèle:Article détaillé

Fichier:FreudSignature.svg
En psychanalyse, Sigmund Freud forge le concept de réalité psychique.

Le terme « réalité psychique » désigne chez Sigmund Freud ce qui dans le psychisme Modèle:Citation<ref name="Laplanche et Pontalis rp"> Jean Laplanche et J.-B. Pontalis, Vocabulaire de la psychanalyse (1967), entrée : « Réalité psychique »,Paris, P.U.F., 1984 (Modèle:8e), Modèle:P..</ref>. En psychanalyse, il s'agit fondamentalement du Modèle:Citation<ref name="Laplanche et Pontalis rp"/>.

Le principe de réalité est pour Freud l'un des deux principes qui régissent le fonctionnement mental ; en tant que principe régulateur, Modèle:Citation<ref name="Laplanche et Pontalis pr"> Jean Laplanche et J.-B. Pontalis, Vocabulaire de la psychanalyse (1967), entrée: « Principe de réalité », Paris, P.U.F., 1984 (Modèle:8e), Modèle:P..</ref> : au lieu de s'effectuer Modèle:Citation, la recherche de satisfaction emprunte des détours et ajourne dès lors son résultat Modèle:Citation<ref name="Laplanche et Pontalis pr"/>. Du point de vue topique, le principe de réalité caractérise surtout le système préconscient-conscient<ref name="Laplanche et Pontalis pr"/>.

Selon Jean Laplanche, Modèle:Citation<ref name="Laplanche">Modèle:Chapitre.</ref>. Mais en métapsychologie, l'usage des termes Real (réel) ou Realität (réalité) s'avère spécifique, ainsi pour psychische Realität (réalité psychique), Realverlust (perte de réalité), Realbeziehung (relation au réel), Realitätsprinzip (principe de réalité)<ref name="Laplanche"/>. Les nouvelles traductions des OCF.P ont toutefois marqué les termes en wirklich par le terme français « effectif » en raison de la proximité étymologique, et cette distinction ayant déjà été faite, d'après Laplanche, dans les traductions de Hegel par Jean Hyppolite<ref name="Laplanche"/>.

Réel chez Jacques Lacan

Modèle:Article détaillé

Fichier:Jaques Lacan.jpg
Chez Jacques Lacan, le Réel est parfois désigné comme Modèle:Cita.

Selon Élisabeth Roudinesco et Michel Plon, c'est en empruntant à la fois au vocabulaire philosophique et au concept freudien de réalité psychique que Jacques Lacan introduit en 1953 le terme de « Réel » (employé comme substantif) dans sa conférence sur « Le Symbolique, l'Imaginaire et le Réel », pour désigner Modèle:CitationModèle:Sfnp entièrement par le langage. Parfois désigné également comme Modèle:Cita, c'est Modèle:CitaModèle:Sfnp.

D'après Pierre-Christophe Cathelineau, le réel se définit comme Modèle:CitaModèle:Sfnp, il s'oppose donc à la réalité mise en ordre par le symbolique (ce que la philosophie désigne comme représentation du monde extérieur) mais peut faire retour dans celle-ci sous la forme d'hallucinations dans le cas de psychoses fondées sur la forclusionModèle:Sfnp.

La réalité dans les sciences

Max Planck

Pour Max Planck, « la question de savoir ce qu'est une table en réalité ne présente aucun sens. Il en va de même ainsi de toutes les notions physiques. L'ensemble du monde qui nous entoure ne constitue rien d'autre que la totalité des expériences que nous en avons. Sans elles, le monde extérieur n'a aucune signification. Toute question se rapportant au monde extérieur qui ne se fonde pas en quelque manière sur une expérience, une observation, est déclarée absurde et rejetée comme telle »<ref>Max Planck, L'image du monde dans la physique contemporaine</ref>. Par conséquent, la couleur rouge est la réalité pour le voyant et n'est pas la réalité pour l'aveugle. La notion de réalité dépendant des expériences vécues, elle est donc nécessairement variable en fonction des individus.

Richard Dawkins

Richard Dawkins estime qu'on peut définir la réalité comme ce qui peut rendre les coups (« Reality is what can kick back »)Modèle:Référence nécessaire. C'est, selon lui, le seul critère qui permet de la distinguer, sans discussion possible, de l'illusion.

Fichier:HTC Vive (16).jpg
Casque de réalité virtuelle appelé HTC Vive.

Cette définition particulière a pour effet de définir comme réelles :

  • la réalité virtuelle (ce qui justifie d'ailleurs l'emploi du terme de « réalité ») ;
  • les nombres premiers ; en effet, aucune décision arbitraire ne peut empêcher un nombre premier de l'être, ni deux personnes qui n'ont jamais communiqué ensemble et vivent sur deux continents différents de découvrir les mêmes sans jamais s'être concertés.

Cette position est voisine de celle de l'écrivain Philip K. Dick pour qui « la réalité, c'est ce qui continue à s'imposer à vous quand vous cessez d'y croire »<ref name=":0" />.

La notion de réalité dans le constructivisme

Selon la pensée constructiviste, qui s'oppose partiellement au réalisme, la réalité serait une expérience inévitablement relative à celui qui l'appréhende. La connaissance ne permet pas, dans cette logique, d'accéder a une perception « plus vraie » des choses ; elle serait plutôt une donnée, une réalité en soi, celle de l'expérience de ce qui est. Le constructivisme postule ainsi la réalité comme une construction de l'esprit qui resterait toujours relative à celui qui la perçoit comme une réalité.

Edgar Morin préfère parler de coconstructivisme pour éviter l'image d'une réalité issue d'une construction exclusivement mentale. Il exprime ainsi une « collaboration du monde extérieur et de notre esprit pour construire la réalité »Modèle:Référence nécessaire.

Construction (ou reconstruction) sociale et socioculturelle de la réalité

Avant l'Internet 2.0

Ce que nous qualifions de « réel » est aussi le produit d'une construction sociale qui évolue tout au long de la vie, grâce à l'auto-apprentissage, à l'éducation et à l'information par les pairs notamment. Au cours du temps, l'évolution de la connaissance scientifique modifie aussi cette construction de la réalité<ref name=Till2020/>. L'étude de ces processus a déjà une histoire relativement dense<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Burr, V (2003) Social Constructionism. London: Routledge ; voir Modèle:P.</ref>.

En 1971, Berger et Luckmann dans The Social Construction of Reality insistent sur le rôle de l'apprentissage au quotidien (via l'action et la pratique), mais aussi sur le rôle de la communication<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Berger, PL, Luckmann, T (1971) The Social Construction of Reality: A Treatise in the Sociology of Knowledge. London: Penguin Books.</ref>. Comprendre ces processus offrent une base pour mieux saisir ce que Couldry et Hepp (2017) appellent Modèle:Citation, car, selon eux, les « technologies » de communication (oralité, écriture, puis téléphone et NTIC jusqu'à WhatsApp de nos jours) ont toutes eu un impact sur la façon dont l'humanité a communiqué<ref name=couldryHepp2017/>. Pour Till (2020) Modèle:Citation<ref name=Till2020>Modèle:Article</ref>. Ces bouleversements du contexte médiatique ont aussi bouleversé la dynamique fondamentale des figurations sociales, et donc les modes de production du sens<ref name=couldryHepp2017>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Couldry N, Hepp A (2017) The Mediated Construction of Reality. Cambridge: Polity Press. Voir Modèle:P.</ref>.

À l'ère d'Internet et des réseaux sociaux numériques (post-vérité…)

Selon Gotved (2006) dans la Webosphère naissante, certains aspects « en ligne » de la réalité sociale se construisent via les histoires et archives partagées, et d'autres via les métaphores, les objets virtuels et les restrictions et potentialités programmées dans les interfaces<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Gotved, S (2006) Time and space in cyber social reality. New Media & Society 8(3): 467–486.</ref>.

Mais rapidement cette construction en ligne de la réalité est de plus contrôlée et centralisée par les « plates-formes » (Google, Facebook, Twitter…) qui dans les années 2010 dominent largement les interactions en ligne<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Casilli, A, Posada, J (2019) The platformization of labor and society. In: Graham, M, Dutton, WH (eds) Society and the Internet; How Networks of Information and Communication Are Changing Our Lives. Oxford: Oxford University Press, pp. 293–306.</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Gillespie T (2010) The politics of ‘platforms’. New Media & Society 12(3): 347–364. </ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Srnicek N (2017) Platform Capitalism. Cambridge: Polity Press.</ref>. Ainsi le « graphe social » de Facebook cartographie les interactions entre internautes et avec les pages, vidéos et groupes visités, avec les publicités qu'il regarde, afin de créer des assemblages et bulles de filtres qui, selon Arvidsson (2016) ne sont pas nécessairement fidèlement représentatifs des vies et des processus réels des internautes<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Arvidsson, A (2016) Facebook and finance: on the social logic of the derivative. Theory, Culture & Society 33(6): pp:3–23 ; voir Modèle:P.</ref>).

Pour Angermuller (2018)<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Angermuller J (2018) Truth after post-truth: for a strong programme in discourse studies. Palgrave Communications 4(30):1–8.</ref> et Sismondo (2018)<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Sismondo S (2018) Post-truth. Social Studies of Science 47(1): 3–6.</ref> les vérités sont aussi Modèle:Citation. Une rhétorique récente issue de lobbys, souvent dite populiste semble avoir inventé les post-vérités, tout en politisant et/ou discréditant la connaissance scientifique à son profit dans le contexte de réseaux sociaux amplifiant et accélérant les fake-news par rapport aux vérités<ref name=Till2020/>.

Les contenus de la blogosphère et des médias sociaux, dont les réactions immédiates envoyées sur Twitter ont commencé à constamment interférer avec notre vision du monde, alertaient (Couldry et Mejias en 2018<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Couldry N, Mejias U (2018) Data colonialism : rethinking big data’s relation to the contemporary subject. Television & New Media 20: 336–349. </ref>, après Couldry et Van Dijck en 2015<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Couldry, N, Van Dijck, J (2015) Researching social media as if the social mattered. Social Media + Society 1(2): 1–7.,</ref>, et à être reprises (sans le temps de l'analyse et du recul) par les médias papier et audiovisuels grand-public notait déjà Lăzăroiu en 2014<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Lăzăroiu, G (2014) The social construction of participatory media technologies. Contemporary Readings in Law and Social Justice 6(1): 104–109.</ref>. Ceci a considérablement accéléré les flux entre les trois types de réalité qu'Adoni et Mane (1984) qualifient de 1) objective, 2, symbolique et 3) sociale et subjective<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Adoni, H, Mane, S (1984) Media and the social construction of reality: toward an integration of theory and research. Communication Research 11(3): 323–340.</ref>.
Désormais, chaque individu 'connecté' peut (honnêtement ou non, bénévolement ou non) présenter sur le Web sa propre interprétation de faits sociaux, techniques, scientifiques ou du monde (il exprime alors une réalité subjective)<ref name=Till2020/>. Mais cet avis peut immédiatement être repris et largement diffusé comme contenu par des groupes, lobbys ou médias grand public qui ainsi tendent à le crédibiliser. D'un statut « subjectif » cet avis individuel passe alors à un statut de « réalité symbolique » assumée par d'autres, et il ressemble à une « réalité objective » (faits réellement existants), car les médias sociaux contribuent maintenant à façonner la « réalité objective » dont en prenant une part croissante dans le débat socioculturel et politique, ce qui oblige des personnalités politiques ou médiatiques à réagir (ou sur-réagir), ce qui augmente le poids politique et médiatique de l'avis (quelle que soit sa véracité ou son utilité sociale)<ref name=Till2020/>.

En 2015, des chercheurs comme Bilić estimaient que la « réalité objective » semble ainsi s'éloigner de la « réalité subjective »<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Bilić, P (2015) ‘Searching for a centre that holds’ in the network society: social construction of knowledge on, and with, English Wikipedia. New Media & Society 17(8): 1258–1276 (voir notamment Modèle:P.)</ref>. Cet éloignement est d'autant plus important, que :

  • d'une part les processus par lesquels la « réalité objective » est construite sont obscurcis ou déniés, comme cela est courant dans le monde en ligne<ref name=Till2020/> ;
  • d'autre part car nos bulles de filtres sont produites par des boites noires (l'algorithmique des GAFA qui choisissent dans le colossal flux d'information et de publicités celles qui vont nous être présentées, supposément selon nos « préférences », mais en réalité selon des critères relevant du secret commercial et du secret des affaires)<ref name=Till2020/> ;
  • et enfin car des bots ou des usines à trolls peuvent aisément faire croire qu'un grand nombre de gens croient « vrai » un mensonge. Ce faisant, il devient possible de faire passer une fake-news pour un fait plausible ou réel, généralement dans un contexte complotiste, qui contribue aussi à la fabrique du doute et du déni. Dans tous les cas, l'attention de la cible est détournée de complots biens réels, pilotés et organisés par ceux qui financent et mettent en œuvre le « contrôle réflexif » de l'information (technique issue de la guerre psychologique « moderne »).

Autres

En 1981, l'ouvrage collectif intitulé L'invention de la réalité<ref>Paul Watzlawick (dir.), L'invention de la réalité. Contributions au constructivisme, Paris, Seuil, coll. « Points. Essais », 1981 [1996], 384 p.</ref> présente ce qu'est le ressenti de la réalité, et explique également comment il peut évoluer. Cette exploration est établie sous la direction de Paul Watzlawick, psychologue analytique, jungien de formation, qui a lui-même écrit sur le sujet, en 1976, dans La réalité de la réalité<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Les travaux récents du neurologue David Eagleman, et de ses pairs, mettent en lumière les difficultés que l'on rencontre lorsqu'il s'agit de comprendre le monde réelModèle:Référence nécessaire. Les nouvelles technologies d'imagerie médicale permettent de voir les zones du cerveau impliquée dans la perceptionModèle:Référence nécessaire.

La réalité selon les religions

Bouddhisme

Fichier:Buddha in Sarnath Museum (Dhammajak Mutra).jpg
Le bouddhisme distingue deux réalités : la réalité relative et la réalité absolue.

Modèle:Article connexe

Dans le bouddhisme, des enseignements distinguent la réalité (ou vérité) relative, conventionnelle, de la réalité absolue. La première concerne les phénomènes et leur apparence ; la seconde se rapporte à la nature Modèle:Cita des choses. Cette distinction donne lieu à des différences d'interprétation entre les écoles. Par exemple, dans le bouddhisme mahayana, pour l'école Chittamatra, Modèle:Cita et pour l'école Madhyamika, la réalité absolue est Modèle:Cita<ref>Modèle:Cornu</ref>. Pour les écoles de Nichiren, la réalité ultime de tous les phénomènes est Shohō jissō(諸法実相) c’est-à-dire la Modèle:Cita<ref>Modèle:Lien web : Modèle:Cita ; Les dix aspects ou modalités de la vie (ou dix facteurs de vie dans chacun des dix états systématisés par Zhiyi) sont énumérés comme suit : apparence, nature, entité, pouvoir, influence, cause inhérente, relation, effet latent, effet manifeste et leur cohérence du début jusqu’à la fin. Ce dernier facteur est celui qui unifie, en instaurant une cohérence entre les neuf précédents facteurs, du début à la fin.</ref>.

Religions abrahamiques

Pour les religions abrahamiques, la réalité a été créée et mise en forme par Dieu, le créateur du monde et des êtres vivants. Tout ceci est une vérité révélée par les prophètes de Dieu afin que les croyants se souviennent d'où ils viennent et que rien n'est le résultat du hasard.

Théologie chrétienne

Fichier:Holy Mass.jpg
Prêtre célébrant l'eucharistie.

Modèle:Article détaillé Les chrétiens, notamment dans le catholicisme, croient en la présence réelle du Christ au moment de la célébration du sacrement de l'eucharistie<ref name="Roberthist"/>,<ref>« Transsubstantiation », sur le site de la Conférence des évêques de France, consulté le 30.01.2021.</ref>.

Citations

</ref>

  • « Comment définir le réel ? Ce que tu ressens, vois, goûtes ou respires, ne sont rien que des impulsions électriques interprétées par ton cerveau », Morpheus dans The Matrix.

Notes et références

<references/>

Voir aussi

Modèle:Autres projets

Bibliographie

Philosophie et épistémologie

Psychanalyse

Articles connexes

Modèle:Palette Modèle:Portail