Roger Schutz

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Roger Schutz (Roger Louis Schutz-Marsauche) ou Frère Roger, né le Modèle:Date de naissance à Provence (canton de Vaud, Suisse) et mort assassiné le Modèle:Date de décès à Taizé (Saône-et-Loire, France), est un religieux suisse, fondateur de la Communauté de Taizé.

Biographie

Formation

Roger Schutz est le dernier des neuf enfants du pasteur protestant originaire de Bachs en Suisse, Karl Ulrich Schutz, et d'Amélie Henriette Schutz-Marsauche, une protestante française originaire de Bourgogne.

Il naît et passe son enfance et sa jeunesse à Provence où son père est pasteur. De 1937 à 1940, Roger étudie la théologie protestante à la faculté de théologie protestante de Strasbourg et à Lausanne.

En 1940, à vingt-cinq ans, il s'installe en Bourgogne, près de la ligne de démarcation<ref name=":0" />, indiquant Modèle:Citation. Il s'installe alors à Taizé, en Saône-et-Loire<ref>Modèle:Lien web.</ref>, où il acquiert « la maison de Taizé » proche de l'abbaye bénédictine de Cluny<ref name="Taizé : un autre œcuménisme ?">Modèle:Lien archive.</ref>, pour fonder une « communauté d'intellectuels chrétiens »<ref name=":2">Modèle:Ouvrage.</ref>.

Il indique y avoir accueilli des réfugiés juifs<ref>Modèle:Lien web.</ref>, ce qui n'a pas été confirmé<ref name=":0">Modèle:Lien web.</ref>. Mais de fait, il a hébergé de nombreux réfugiés, sous la surveillance de la gendarmerie et du commissaire de police de Mâcon, avec l'accord du préfet. Il a ainsi proposé à Madeleine Barot d'héberger des réfugiés sortant des camps d'internement<ref name=":2" />.

En novembre 1942, après la fouille de sa maison par la Gestapo<ref>Modèle:Ouvrage</ref>, il rentre en Suisse et forme une première communauté. Après la Libération, en octobre 1944, il retourne à Taizé<ref>Modèle:Article</ref>. La même année, il est consacré pasteur à Neuchâtel<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Avec ses compagnons, Schutz vient en aide aux prisonniers de guerre allemands<ref name="L'impensable réconciliation">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Taizé. L'impensable réconciliation, documentaire de Pierre Barnérias, produit en 2007. Modèle:Nobr. Extrait disponible sur YouTube.</ref> puis aux enfants abandonnés de la région.

Fondation de la communauté de Taizé

Modèle:CitationModèle:Refnec

Au fil des ans se développe la communauté de Taizé. Durant l'été et l'automne 1941, Roger Schutz rédige des « Notes explicatives », esquisse d'une règle<ref name=":2" />. Ses premiers compagnons sont Max Thurian, étudiant en théologie, Pierre Souvairan, étudiant en agronomie, et Daniel de Montmollin. Le jour de Pâques 1949, ils sont sept hommes à s'engager pour la vie dans la chasteté, la communauté des biens, l'obéissance au prieur. Peu à peu d'autres frères se joignent aux premiers.

La confiance que témoigne au fondateur de Taizé le pape Jean XXIII joue un rôle important dans l'histoire de frère Roger. Modèle:Citation dira un jour Jean XXIII en accueillant frère Roger. Des mots que Jean-Paul II reprendra lors de sa visite à Taizé le Modèle:Date-, ajoutant : Modèle:Citation<ref>Modèle:Article.</ref>. Quant au président Mitterrand, qui venait chaque année à Taizé, il confiait en 1985 à Marie de Hennezel : « Quand on me parle de se mettre en présence de Dieu, je pense toujours à Taizé »<ref>Modèle:Article.</ref>.

Du côté protestant, Roger Schutz a reçu l'appui de Marc Boegner, qui a prononcé un sermon à Taizé en 1962, à la veille de l'inauguration de l'église de la Réconciliation. La relation de confiance entre les deux hommes s'est maintenue jusqu'à la mort de Boegner<ref>Modèle:Article.</ref>.

À l'écoute des jeunes

Au milieu des années 1960, Roger Schutz demande aux membres de la communauté de se préparer à comprendre les jeunes, de les écouterModèle:Refnec.

De 1962 à 1989, Roger Schutz visite la plupart des pays d’Europe de l’Est, parfois pour des rencontres avec des jeunesModèle:Refnec.

Il voyage aussi à travers le monde, parfois pour vivre simplement parmi les pauvres (Calcutta, mer de Chine, un bidonville de Nairobi, le Sahel, Madras (Inde), Manille (Philippines), Johannesburg (Afrique du Sud), États-Unis, Canada, Chili. Son objectif étant d'encourager les jeunes à être porteurs de confiance et de réconciliation là où ils vivent, unissant dans leur existence vie intérieure et solidarité humaineModèle:Refnec.

Rapprochement avec Rome

Fichier:Brother Roger at prayer.jpg
Roger Schutz en 2003

D'origine protestante, Roger Schutz s'est, au cours des années, rapproché de l'Église et de la foi catholique, prenant ses distances avec la Fédération protestante de France et plus encore avec l’ecclésiologie protestante, se prononçant notamment en faveur du célibat des prêtres et d’un ministère universel du pape<ref name="Taizé : un autre œcuménisme ?"/>.

En 1980, lors d’une rencontre européenne de jeunes à Rome, en présence du pape Jean-Paul II, il déclara : « J'ai trouvé (…) ma propre identité de chrétien en réconciliant en moi-même la foi de mes origines avec le mystère de la foi catholique, sans rupture de communion avec quiconque »<ref>Modèle:Article.</ref>.

Cette évolution et, plus encore, la révélation de l’ordination comme prêtre catholique de Max Thurian en 1987, dissimulée durant un an, ont semé le doute et provoqué des tensions avec le protestantisme français<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Jean-Claude Escaffit et Moïz Rasiwala rapportent le « trouble profond » ressenti par le fondateur de Taizé en apprenant l'ordination au sacerdoce catholique de Max Thurian, qui lui aurait été annoncée par lettre une semaine après, dans la perspective des conséquences désastreuses que cela pouvait avoir sur les relations œcuméniques. Par ailleurs, les auteurs affirment que Roger Schutz communiait exclusivement à l'eucharistie catholique depuis 1972, date de l'engagement du premier frère catholique dans la communauté, tandis que les protestants continuaient de célébrer le réformé. Aboutissement de cette évolution, Schutz reçoit la communion du cardinal Ratzinger, lors des obsèques de Jean-Paul II, en avril 2005.

En 2006, l'historien Yves Chiron, proche des catholiques traditionalistes<ref>Jean-Yves Camus et René Monzat, Les Droites nationales et radicales en France : répertoire critique, Lyon, Presses universitaires de Lyon, 1992, Modèle:Pp..</ref>, a affirmé qu'il se serait converti au catholicisme en 1972 en compagnie de son bras droit, Max Thurian, et la profession de foi catholique aurait été reçue alors par l'évêque d'Autun, Armand Le Bourgeois, sans que cela soit annoncé publiquement<ref>Selon Yves Chiron, qui écrit: Modèle:Citation, puis ajoute : Modèle:Citation Cf. L’abjuration du Pasteur Sten Sandmark et la conversion du Pasteur Roger Schütz par Yves Chiron, in Aletheia Modèle:N°, 01/08/2006. La nouvelle fut largement reprise dans la presse et notamment dans Le Monde du 6/09/2006 qui rapportait : Modèle:Citation Modèle:Mgr Séguy, refusant le terme de « conversion », ajoutera ensuite à l’AFP : Modèle:Citation Cf. La communauté de Taizé explique la démarche de frère Roger.

Dans un ouvrage paru en 2008, Yves Chiron ne parle plus de conversion en 1972 ni pour frère Roger ni pour Max Thurian. Cf. Yves Chiron, Frère Roger, Fondateur de Taizé, Perrin, (2008), Modèle:P.269 à 271 et 342 à 344.</ref>. Ceci a été démenti par Alois Löser, successeur de Schutz. Celui-ci explique qu'il n'y a pas de conversion à proprement parler ni de rupture avec ses origines mais une volonté de rapprochement<ref>Cf. Les catholiques revendiquent frère Roger, in Le Figaro, 6/09/2006 : d'après frère Alois, frère Roger « a accompli en 1972 une démarche qui n'a pas de précédent depuis la Réforme : entrer en « communion » avec l'Église catholique sans une « conversion » impliquant une rupture avec ses origines ». Dans le journal La Croix du 6/09/2006, frère Alois répond à la question : « Que s’est-il exactement passé en 1972 dans la chapelle de l’évêché d’Autun ? » par : « En 1972, l’évêque d’Autun de l’époque, Modèle:Mgr Armand Le Bourgeois, lui a donné la communion pour la première fois tout simplement, sans lui demander d’autre profession de foi que le Credo récité lors de l’eucharistie, et qui est commun à tous les chrétiens. Plusieurs témoins étaient présents, trois de mes frères, un couple ami, ils peuvent l’attester. » Cf. Frère Roger a fait une démarche œcuménique tout à fait nouvelle, interview par Jean-Marie Guénois.</ref> tandis que le pasteur Gill Daudé, responsable du service des relations œcuméniques de la Fédération protestante de France parle lui de démarche de dépassement des clivages confessionnels<ref>Modèle:Lien archive.</ref>. Gérard Daucourt, membre du Conseil pontifical pour l'unité des chrétiens, indique pour sa part que frère Roger n'a pas triché « en cachant une conversion au catholicisme au sens où on l’entend habituellement ». Il « partageait la foi catholique dans le ministère et dans l’Eucharistie », « il vénérait la Vierge Marie » et espérait « une proche restauration de l’unité visible entre tous les chrétiens », mais en voulant « vivre cela sans rupture avec quiconque »<ref>Cf. La démarche œcuménique de Frère Roger. Modèle:Mgr Daucourt précise de plus : « Dans ses documents officiels, pour les personnes déjà baptisées, l’Église catholique ne parle pas de conversion au catholicisme mais d’admission à la pleine communion dans l’Église catholique. Plusieurs formes sont possibles pour accomplir cette démarche, mais dans tous les cas, elle comporte un document écrit et signé. Aucun document de ce genre n’existe concernant Frère Roger ».</ref>,<ref>Voir aussi à ce propos l'entretien avec le cardinal Walter Kasper dans L'Osservatore Romano, 15/08/2008 : Roger Schütz, il monaco simbolo dell’ecumenismo, traduction française dans La Documentation catholique, Modèle:N°, 04/01/2009 (Frère Roger, symbole de l'œcuménisme spirituel).</ref>. Dans une lettre remise à Paul VI en 1975, Roger Schutz demandait que « la réconciliation des chrétiens s'accomplisse sans demander aux non-catholiques de passer par un reniement de leurs familles d'origine »<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Assassinat

Fichier:Grab-frere-roger.jpg
La sépulture de Roger Schutz.

Le Modèle:Date au soir, alors qu'il participe à la prière commune avec Modèle:Nombre pèlerins présents à Taizé, Roger Schutz est poignardé mortellement<ref>Modèle:Article.</ref> par Luminița Solcan, une déséquilibrée roumaine de trente-six ans<ref name=":1">Modèle:Article.</ref>, qui s'était introduite au milieu du chœur des Frères.

Luminița Solcan

Mystique, fervente catholique, entendant des voix, Luminița Solcan voulait devenir religieuse et avait essayé d'intégrer la communauté de Taizé. Mais elle s'en voit refuser l'accès car seuls les hommes y sont acceptés. Elle tente alors d'approcher directement Roger Schutz à plusieurs reprises, à Lisbonne en 2004 et à Taizé, une première fois, l'année suivante. Après ses multiples échecs, elle entend alors dénoncer « […] ces moines nécessairement francs-maçons, inscrits dans un complot plus large contre l'Église […] ». Le 15 ou le Modèle:Date-, elle achète un Laguiole à Cluny, puis se rend à Taizé où elle tue Roger Schutz<ref name=":1" />,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

En 2007, diagnostiquée paranoïaque et schizophrène, elle bénéficie d'un non-lieu psychiatrique puis est internée au centre hospitalier spécialisé de La Chartreuse, à Dijon. Le Modèle:Date-, alors qu'elle est toujours à l'asile de La Chartreuse, elle est poignardée de Modèle:Nobr de couteau par la femme partageant sa chambre et qui s'était fait volontairement interner la veille<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Grièvement blessée, elle survit et demande à être transférée en Roumanie, dans un établissement psychiatrique à Pădureni-Grajduri (Iași), près de sa mère<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

En 2016, elle porte plainte contre le centre hospitalier, son agresseur étant, elle aussi, déclarée pénalement irresponsable<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Funérailles

Les funérailles de Roger Schutz se déroulent le Modèle:Date en l'église de la Réconciliation de Taizé en compagnie des membres de la communauté de Taizé et de personnalités politiques et religieuses parmi lesquelles Horst Köhler, président de l'Allemagne, Nicolas Sarkozy, ministre français de l'Intérieur, le pasteur Jean-Arnold de Clermont, président du Conseil de la Fédération protestante de France, l'évêque luthérien Wolfgang Huber, président de l'Église protestante en Allemagne, l'archiprêtre Mikhail Goundiaïev, représentant du Patriarcat orthodoxe de Moscou, en présence de plus de douze mille personnes<ref>Modèle:Article</ref>.

Au cours des obsèques célébrées par le cardinal Walter Kasper<ref>Modèle:Lien web</ref>, président du Conseil pontifical pour l'unité des chrétiens, et quatre prêtres de Taizé, celui-ci a lu un message du pape Benoît XVI accordant sa bénédiction apostolique.

Au lendemain de sa mort, Bruno Frappat écrivait : Modèle:Citation<ref>Modèle:Article.</ref>.

Roger Schutz est inhumé dans le cimetière du village. Sa succession à la tête de la communauté est assurée par Alois Löser, catholique d'origine allemande.

Prix

Fichier:Bundesarchiv B 145 Bild-F043919-0029, Frankfurt, Friedenspreis des Deutschen Buchhandels.jpg
Remise du prix de la paix des libraires allemands à Francfort en 1974.

Citations

  • « Une des pures joies d'Évangile est d'avancer encore et toujours vers une simplicité du cœur qui entraîne à une simplicité de vie ».
  • « La liberté est une flamme autour de laquelle je danse » (in : Dynamique du provisoire).

Œuvres de Frère Roger

Livres

Participations

Notes et références

Modèle:Références

Voir aussi

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Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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