Shōjo
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Le Modèle:Japonais est une catégorie éditoriale du manga, aussi parfois qualifié de Modèle:Citation, qui cible un public féminin, adolescent ou jeune adulte. Elle est avec le Modèle:Langue manga et le Modèle:Langue manga, l'une des trois principales catégories éditoriales du manga. Le Modèle:Langue manga est traditionnellement publié dans des magazines de prépublication de manga dédiés, qui peuvent se spécialiser sur une tranche d'âge du lectorat ou sur un genre narratif.
En dehors de son lectorat cible, il n'y a pas de définition stricte de ce que peut être le Modèle:Langue manga, mais il existe des codes esthétiques, visuels et narratifs qui lui sont associés et qui évoluent dans le temps, bien qu'aucun ne soit strictement exclusif ni systématique au Modèle:Langue. De même la plupart des genres narratifs (science-fiction, policierModèle:Etc) sont couverts par la catégorie, mais certains sont plus proéminents que d'autres, tels que la romance ou l'horreur.
Le Modèle:Langue manga plonge ses racines dans la culture Modèle:Langue, pour filles, de la première moitié du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, que ce soit avec la littérature du [[shōjo shōsetsu|Modèle:Langue]], du théâtre de la revue Takarazuka ou des illustrations de la peinture lyrique. Alors balbutiant lors de cette première moitié de siècle, il se développe grandement à partir des années 1960 et devient l'une des pierres angulaires de la culture Modèle:Langue. Le développement et la diversication de cette catégorie éditoriale fait émerger d'autres catégories dérivées du Modèle:Langue manga, avec notamment le Modèle:Langue pour les femmes adultes, le Modèle:Langue manga centré sur les relations gay ainsi que le Modèle:Langue manga centré sur le contenu érotique pour filles et femmes.
Définition
La Modèle:Langue
[[Fichier:Hideko Takamine in Hana tsumi nikki, 1939.jpg|vignette|alt=Photographie en noir et blanc d'une adolescente asiatique, en uniforme scolaire de type marin, adossée contre un mur.|Hideko Takamine en 1939, interprétant une Modèle:Langue vêtue de son [[Sailor fuku|Modèle:Langue Modèle:Langue]] typique, dans le film Modèle:Langue, adaptation d'une nouvelle Modèle:Langue de Nobuko Yoshiya.]] Le mot japonais Modèle:Langue<ref group=l>Modèle:Japonais.</ref> peut être approximativement traduit en français par le mot Modèle:Citation, pour autant en japonais une fille est généralement désignée par l'expression Modèle:Langue<ref group=l>Modèle:Japonais.</ref>, et rarement par le terme Modèle:LangueModèle:Sfn. La Modèle:Langue réfère plutôt à une classe sociale qui est apparue lors de l'ère Meiji (1868-1912) pour qualifier les filles et femmes situées entre l'enfance et le mariage, ce qui concerne principalement les adolescentes scolarisées dans les établissements d'enseignement secondaire d'une part, auxquelles est associé une image Modèle:Citation, et d'autre part les jeunes femmes Modèle:Langue, qui ne sont pas mariées et préfèrent travailler, auxquelles est associé une image plus sulfureuseModèle:Sfn.
Après la Seconde Guerre mondiale le concept de Modèle:Langue reste associé à une image d'innocence et de femmes non-mariées, mais se teinte d'une forte connotation consumériste avec le développement d'une très importante catégorie marketing dédiée aux Modèle:Langue dans les années 1980 et 1990Modèle:Sfn, cependant que les modes que sont la Modèle:Langue et la Modèle:Langue, réputées tapageuses et enclines à la promiscuité sexuelle, remplacent les Modèle:Langue dans leur caractère sulfureuxModèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn.
Le Modèle:Langue manga
Définir précisément le Modèle:Langue manga n'est pas aisé. Les styles graphiques varient selon les auteurs et les genres sont multiples. La définition la plus souvent adoptée est liée au lectorat. En effet, le marché du manga au Japon est segmenté en fonction du lectorat cible, caractérisé par un genre (féminin/masculin) et un âge ; le Modèle:Langue manga est ainsi l'un des principaux segments du manga et s'adresse donc aux personnes qui se reconnaissent dans cette image de Modèle:Langue, typiquement des filles adolescentes et femmes jeunes adultesModèle:Sfn, et de façon plus marginale certains hommesModèle:Sfn ainsi que des femmes bien plus âgéesModèle:Sfn.
Les Modèle:Langue mangas sont traditionnellement publiés dans les magazines dédiés au lectorat Modèle:Langue, qui sont apparus au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècleModèle:Sfn et se sont développés et diversifiés avec le temps. Ces magazines publient divers types d'histoires en fonction des époques, du moment qu'elles Modèle:CitationModèle:Sfn, un invariant au fil des décennies reste cependant l'intérêt pour les relations humaines et les émotions qui les accompagnentModèle:Sfn. Toutefois, d'autres personnes comme Kayoko Kuramochi, conservateur au Musée international du manga de Kyoto ou l'universitaire Masuko Honda mettent plus en avant des éléments graphiques qui leur semblent représentatifs du Modèle:Langue : une figuration d'un imaginaire propre aux lectrices fait de fleurs, de rubans et de robes qui voltigent, de jeunes filles aux grands yeux étincelants et de mots qui s'enchaînent sur la page ; ce que Honda décrit par l'onomatopée Modèle:Langue<ref group=l name=hirahira>Modèle:Japonais, une onomatopée pour décrire les choses qui volettent, comme des pétales de fleur qui tombent, ou le mouvement des jupes au vent.</ref>. Cette définition permettrait ainsi de rendre compte des œuvres disponibles sur internet qui sortent des limites de l'offre éditoriale mais restent perçues comme des Modèle:LangueModèle:Sfn.
Histoire
1900-1945 : les prémices du Modèle:Langue manga
Début de la culture Modèle:Langue
Lors de l'ère Meiji (1868-1912) le marché de l'édition de magazines est en plein essorModèle:Sfn ; les magazines pour adolescents, dits Modèle:Langue<ref group=l>Modèle:Japonais.</ref>, se développent et proposent en théorie du contenu aussi bien pour les garçons que les filles, mais en pratique ces magazines contiennent en grande partie du contenu en lien avec les centres d'intérêt des garçons, et peu avec ceux des fillesModèle:Sfn. Face à la demande croissante du lectorat, des premiers magazines Modèle:Langue, spécialement pour les filles, voient le jour, faisant des titres Modèle:Langue des magazines pour garçonsModèle:Sfn.
Ainsi, les premiers magazines dédiés exclusivement aux Modèle:Langue apparaissent en 1902 avec la création du Modèle:Langue<ref group=l>Modèle:Japonais.</ref>, puis Modèle:Langue en 1906, Modèle:Langue en 1908, Modèle:Langue en 1912 et enfin [[Shōjo Club|Modèle:Langue Club]] en 1923Modèle:Sfn. Cependant, les mangas restent sous-représentés dans ces magazines avec tout au plus quelques pages leur étant dédiées, laissant la place majoritairement au [[shōjo shōsetsu|Modèle:Langue]], constitué de romans et poèmes abondamment illustrésModèle:Sfn.
Ces histoires illustrées ont malgré tout une place importante dans la mise en place de la culture Modèle:Langue, et par extension du Modèle:Langue manga. En effet, elles posent les bases des thèmes récurrents aux Modèle:Langue mangas à venir, en proposant aux jeunes Japonaises des histoires Modèle:CitationModèle:Sfn. En tête des autrices emblématiques de cette époque, on retrouve notamment Nobuko Yoshiya et son récit Modèle:LangueModèle:Sfn ; cette romancière est réputée pour ses histoires Modèle:Langue, centrées sur les amitiés romantiques entre filles et femmesModèle:Sfn. Par ailleurs, les racines graphiques du Modèle:Langue manga puisent leurs origines dans les illustrations de ces magazines, avec notamment le travail des peintres lyriques Yumeji Takehisa, Kashō Takabatake et Jun'ichi Nakahara, façonnant des personnages féminins avec des corps fins et des vêtements à la mode ainsi que de grands yeux, particulièrement chez NakaharaModèle:Sfn,Modèle:Sfn.
Les premiers Modèle:Langue mangas
Les Modèle:Langue mangas en sont quant à eux à leurs balbutiements. Ils se déclinent principalement sous forme de courtes histoires humoristiques de quelques planches, prenant place dans les lieux du quotidien Modèle:InciseModèle:Sfn. Bien que sensiblement plus rares par rapport au Modèle:Langue ou aux Modèle:Langue mangas de l'époque, les Modèle:Langue mangas se développent particulièrement dans les années 1930, sous le crayon d'artistes comme Suihō Tagawa et Shōsuke Kuragane ou de quelques rares autrices telles que Machiko Hasegawa et Toshiko Ueda, mettant le plus souvent en scène des filles de type garçon manqué comme protagonistesModèle:Sfn,Modèle:Sfn.
Katsuji Matsumoto est un peintre lyrique qui exprime de la sympathie pour les Modèle:Langue et la culture des États-Unis ; il devient lassé de représenter des Modèle:Langue sages et jolies dans ses illustrationsModèle:Sfn, et s'oriente à la fin des années 1920 vers le manga afin de pouvoir représenter plus librement des Modèle:Langue et des garçons manquésModèle:Sfn, physiquement voire sexuellement activesModèle:Sfn. Son style, probablement inspiré d'artistes de comics comme George McManus ou Ethel Hays et du cinéma hollywoodien de l'époque, introduit des innovations formelles et avant-gardistes dans le Modèle:Langue manga avec des œuvres comme Modèle:Langue<ref group=l>Modèle:Japonais.</ref> entre 1930 et 1934 et son style art déco ou encore Modèle:Langue<ref group=l name=clover>Modèle:Japonais.</ref> en 1934, particulièrement cinématographique ; son œuvre la plus célèbre et qui influencera le plus le medium est cependant Modèle:Langue, publiée à partir de 1938Modèle:Sfn,Modèle:Sfn.
Avec le commencement de la seconde guerre sino-japonaise en 1937, la censure et le rationnement du papier étouffent les magazines, qui sont forcés à fusionner pour survivre. Il ne reste alors plus que quelques magazines (41 en 1945Modèle:Sfn), réduits à quelques pages en noir et blanc, où les illustrations se font raresModèle:Sfn. Les restrictions sont telles qu'à la fin de la guerre, il ne reste que deux magazines Modèle:Langue, le Modèle:Langue Club et le Modèle:LangueModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Il faut attendre la fin de la guerre, en 1945, pour retrouver une situation éditoriale normale. Pourtant, les magazines pour filles doivent faire face à une mutation importante : l'essor du Modèle:Langue mangaModèle:Sfn.
1945-1970 : après-guerre et essor du Modèle:Langue manga
1950 : structuration du Modèle:Langue manga
Avec la fin de la guerre, le peuple japonais peut enfin mettre derrière lui les années de privations et de malheur. Il se rue sur les divertissements, offrant son âge d'or au cinéma, à la radio et aux variétés. Le livre populaire connaît quant à lui une renaissance, grâce à de petits éditeurs implantés dans la région du Kansai. En deux ans, on passe de 41 magazines à près de 400 et entre 1945 et 1952, date de la fin de l'occupation américaine, le nombre d'éditeur explose de 300 à environ 2000. Tous ne sont pas des éditeurs de revues pour enfants mais celles-ci constituent un pourcentage important de l'ensembleModèle:Sfn. Parallèlement, les librairies de location connaissent un essor important, proposant des livres spécialement dédiés à la location, les Modèle:Langue, pour la somme modique de 5 ou 10 yens pour une journéeModèle:Sfn, l'équivalent de la moitié d'un ticket de métro à l'époqueModèle:Sfn. Par ailleurs, cet essor permet l'arrivée de nouveaux talents dans le monde des mangasModèle:Sfn.
Dans les magazines, les mangakas déjà actifs avant la guerre recommencent à dessiner des séries avec des succès notables, comme Modèle:Langue (1949-1955) de Shōsuke KuraganeModèle:Sfn, Modèle:Langue (1957-1962) de Toshiko UedaModèle:Sfn ou encore Modèle:Langue (1949-1954) de Katsuji Matsumoto, dont la publication s'était interrompue en 1940 avec la guerreModèle:Sfn ; Matsumoto en profite pour faire évoluer encore une fois son style, qui annonce le style Modèle:Langue qui se développera plusieurs dizaines d'années plus tardModèle:Sfn. De nouveaux mangakas, dont Osamu Tezuka et les autres artistes du groupe Modèle:Langue, marchent dans leurs pas en reprenant la figure de l'héroïne garçon manquéModèle:Sfn, mais ils le font dans un nouveau format déjà populaire dans le Modèle:Langue manga, le Modèle:Citation, qui propose de longs récits dramatiques plutôt qu'une successions de vignettes plus ou moins indépendantesModèle:Sfn. L'œuvre emblématique du genre est Princesse Saphir (1953-1956) de Tezuka, qui impose ce type de récit et le style dynamique de l'auteur dans les magazines Modèle:LangueModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Ces succès font que la proportion de mangas dans les magazines augmente. Par exemple, s'ils ne représentaient que 20 % du magazine Modèle:Langue Club au milieu des années 1950, ils en occupent déjà plus de la moitié à la fin de celles-ci. Avec une telle augmentation de la part des mangas, ces magazines Modèle:Langue deviennent rapidement des magazines de Modèle:Langue mangasModèle:Sfn. Ainsi, en Modèle:Date-, le mensuel Nakayoshi de l'éditeur Kōdansha est créé, suivi en 1955 par le magazine de Shūeisha, RibonModèle:Sfn.
Dans le même temps, les Modèle:Langue mangas du marché Modèle:Langue se développent eux-aussi en prenant une toute autre direction : des peintres lyriques illustrent les couvertures d'anthologies de Modèle:Langue mangas. Parmi eux se trouvent Yukiko Tani qui illustre Modèle:Langue<ref group=l>Modèle:Japonais.</ref> et Macoto Takahashi qui illustre Modèle:Langue<ref group=l>Modèle:Japonais.</ref>,Modèle:Sfn. Ces deux artistes commencent à créer des mangas, mais au lieu de faire comme Katsuji Matsumoto en s'éloignant des standards de la peinture lyrique, Takahashi et Tani importent au contraire ses codes dans le manga, ce qui résulte en une narration dite Modèle:Citation, qui permet de magnifier l'atmosphère des œuvres ainsi que les émotions des personnages plutôt que de se concentrer sur leurs actionsModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Lorsque Takahashi dessine le manga Modèle:Langue en 1958 pour le magazine Modèle:Langue, son style décoratif fait sensation parmi les lectrices de magazines et est immédiatement repris par d'autres mangakas, éclipsant en l'espace de quelques mois le style dynamique de Tezuka chez la plupart des artistesModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Dans un registre plus sombre, Modèle:Langue<ref group=l>Modèle:Japonais.</ref> est une anthologie Modèle:Langue lancée en 1958 qui propose des histoires surnaturelles de Modèle:Langue (fantômes) et de Modèle:Langue (esprits japonais) qui deviennent de plus en plus bizarres, grotesques et horrifiques avec le temps. Son succès auprès des lectrices impose aux anthologies pour filles de publier elles aussi des histoires à tendance horrifique, posant ainsi les bases de ce qui deviendra le Modèle:Langue manga d'horreurModèle:Sfn.
Avec les histoires humoristiques héritées d'avant la guerre, les récits dramatiques introduits par le Modèle:Langue et les œuvres de l'étrange qui se développent dans les anthologies Modèle:Langue, les Modèle:Langue mangas deviennent marquetés par les éditeurs selon un triptyque d'émotions : les mangas tristes, les mangas du bonheur et les mangas effrayants<ref group=l>Respectivement Modèle:Japonais, Modèle:Japonais et Modèle:Japonais.</ref>, ce dernier type se trouvant essentiellement dans les Modèle:Langue mangasModèle:Sfn,Modèle:Sfn. En outre, deux thèmes majeurs s'imposent : les mangas de ballet qui permettent de faire rêver les lectrices dans un pays en pleine reconstruction, et les mangas familiaux centrés sur la figure maternelle, qui permettent de panser les blessures et de combler les pertes causées par la guerreModèle:Sfn.
À la fin des années 1950, le manga pour fille demeure principalement produit par des hommes. Parmi ces auteurs, on retrouve par exemple Leiji Matsumoto, Shōtarō Ishinomori, Kazuo Umezu ou encore Tetsuya ChibaModèle:Sfn. Ces auteurs masculins ont des difficultés à saisir les attentes de leurs lectrices, ils enchaînent alors les tragédies mettant en scène des héroïnes torturées et passives qui endurent l'adversité avec courage, même si certains dessinateurs, comme Tezuka, Ishinomori ou Umezu tentent de dépasser ces clichés avec des héroïnes plus activesModèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn.
1960 : l'arrivée des autrices
Au cours des années 1950, une petite dizaine d'autrices rejoignent Toshiko Ueda avec par exemple Hideko Mizuno, Miyako Maki, Masako Watanabe ou encore Eiko Hanamura, dont beaucoup ont débuté dans le Modèle:Langue avec l'anthologie Modèle:Langue<ref group=l>Modèle:Japonais.</ref> de Wakagi shobō avant d'intégrer des magazinesModèle:Sfn. Si elles restent minoritaires parmi les créateurs de Modèle:Langue manga, les services éditoriaux des magazines se rendent rapidement compte que leurs œuvres sont plus populaires que celles des hommes auprès des lectricesModèle:Sfn. Au tout début des années 1960, la télévision s'impose dans les ménages japonais et les séries télévisées constituent un sérieux concurrent aux magazines jeunesses ; de nombreux magazines mensuels, d'abord Modèle:Langue puis Modèle:Langue, succombent et sont remplacés par des magazines hebdomadaires comme [[Shōjo Friend|Modèle:Langue Modèle:Langue]] ou Modèle:LangueModèle:Sfn. Pour satisfaire le besoin en contenu, un système d'école du manga est mis en place par les éditeurs de manga : il s'agit de concours qui permettent de repérer de nouveaux auteurs issus de leurs lecteurs ; les femmes dominent ces concours dans le domaine du Modèle:Langue manga et commencent donc leur carrièreModèle:Sfn. La première d'entre elles est Machiko Satonaka, qui a Modèle:Unité voit son premier manga, Modèle:Langue<ref group=l>Modèle:Japonais.</ref>, publié dans le Modèle:Langue Modèle:Langue en 1964Modèle:Sfn.
L'arrivée des autrices permet l'essor des histoires d'amour, un genre que la plupart des auteurs masculins de l'époque n'osent pas aborder. Hideko Mizuno ouvre la marche en adaptant des films romantiques du cinéma hollywoodien ; elle est suivie par des dessinatrices comme Masako Watanabe, Hosokawa Chieko ou Michiko Hosono. Ces histoires, dites Modèle:Langue (comédie romantique), mettent en scène de très belles jeunes femmes, inspirées d'actrices ou mannequins d'Occident, et sont situées en Europe ou aux États-UnisModèle:Sfn. De son côté, Yoshiko Nishitani tente une nouvelle approche en mettant en scène des héroïnes à l'image de ses lectrices : de jeunes japonaises vivant leur vie d'adolescente ordinaire Modèle:Incise avec par exemple le manga Modèle:Langue<ref group=l>Modèle:Japonais.</ref> ; on parle alors de Modèle:Langue (de l'anglais Modèle:Langue)Modèle:Sfn,Modèle:Sfn. Ces histoires d'amour d'abord simples et stéréotypées vont, sous les dessins d'autrices comme Machiko Satonaka ou Yukari Ichijō, s'étoffer et se complexifier, gagnant en profondeur scénaristique et dramatique, avec certaines œuvres qui peuvent s'engager sur des sujets sociaux de l'époqueModèle:Sfn.
Les mangas de Nishitani marquent la multiplication, dans la seconde moitié des années 1960, d'œuvres qui proposent un univers plus proche de la réalité des lectrices. Par exemple Kazuo Umezu, chef de fil des mangakas d'horreur dans le Modèle:Langue, débarque en 1965 dans le Modèle:Langue Modèle:Langue avec La Femme-serpent et défigure littéralement les Modèle:Langue, introduisant ainsi de la laideur dans les magazines Modèle:Langue jusqu'ici dominés par la beautéModèle:Sfn. Puis Chikako Urano, avec son manga sportif Les Attaquantes en 1967, impose aux corps des Modèle:Langue efforts et sueursModèle:Sfn. Enfin c'est au tour de Hideko Mizuno d'introduire des scènes de sexe avec des mangas comme Modèle:Langue en 1969Modèle:Sfn.
À la fin des années 1960, le monde du Modèle:Langue manga arrive à maturité : les magazines Modèle:Langue se sont pour la plupart spécialisés dans la publication de mangas, avec la disparition de la littérature et des articlesModèle:Sfn ; les mangakas sont majoritairement des femmesModèle:Sfn ; le Modèle:Langue possède une identité graphique qui le distingue du Modèle:Langue mangaModèle:Sfn ; les anthologies de Modèle:Langue disparaissent, leurs talents étant absorbés par les magazinesModèle:Sfn.
Années 1970 : l'âge d'or du Modèle:Langue manga
À l'aube des années 1970, les mangakas dans le domaine du Modèle:Langue manga sont à quelques exceptions près des femmesModèle:Sfn, mais les éditeurs avec qui elles travaillent restent majoritairement des hommesModèle:Sfn. Les Modèle:Langue mangas se complexifient, graphiquement comme thématiquementModèle:Sfn, en phase avec la révolution féminine et sexuelleModèle:Sfn. Ce renouveau résulte d'une nouvelle génération d'autrices, nommée rétrospectivement le « Groupe de l'an 24 »<ref group="Note">Elles doivent leur nom au fait qu'elles sont toutes nées autour de l'année 1949, soit la Modèle:24e de l'ère Shōwa.</ref>,Modèle:Sfn. Parmi elles, on retrouve notamment Moto Hagio, Keiko Takemiya, Ryōko Yamagishi ou Yumiko ŌshimaModèle:Sfn.
Ces autrices vont offrir à leurs lectrices des histoires aux thèmes inédits Modèle:Incise partageant comme thématique commune, l'amour, et décrivant avec profondeur la psychologie de ses personnagesModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Takemiya et Hagio inaugurent un nouveau genre, le Modèle:Langue, mettant en scène l'homosexualité masculine, avec les œuvres Modèle:Langue Modèle:Langue<ref group=l>Modèle:Japonais.</ref> (1970) pour Takemiya et Le pensionnat de novembre (1971) pour HagioModèle:Sfn. Ces fleurs de l'an 24 vont continuer d'enrichir les codes graphiques, avec des traits plus fins et plus légers, des visages d'une beauté frôlant l'exagération, des pages plus lumineuses, et des cases aux contours éclatés, effacés, voire dépassésModèle:Sfn.
Ces innovations ne sont pas le seul fait de ce groupe et d'autres autrices, qui s'inscrivent dans la lignée dramatique de Satonaka et Ichijō, participent de cette évolutionModèle:Sfn. Ainsi une autrice comme Riyoko Ikeda avec La Rose de Versailles propose un manga dans lequel le jeu sur le genre, l'homosexualité constitue une des bases du récit. Il est de ce fait une œuvre importante dans le genre des Modèle:Langue, mangas dans lesquels le personnage masculin est androgyneModèle:Sfn.
Cette époque voit aussi fleurir la tendance du manga Modèle:Langue dans lequel sont racontés les évènements ordinaires de la vie d'une jeune fille et dont les premières traces remontent au début des années 1970. En effet, si le groupe de l'an 24 impose des autrices fortes ayant un discours original, d'autres autrices comme A-ko Mutsu, Yumiko Tabuchi, Hideko Tachikake ou Mariko Iwadate proposent des œuvres plus proches de ce que vivent les adolescentes. D'une part elles racontent des histoires dans lesquelles l'individu et les relations interpersonnelles sont essentielles et d'autres part elles peignent un univers de Modèle:CitationModèle:Sfn. Si la base du récit reste la quête de la relation amoureuse hétérosexuelle, elle sert aussi de prétexte à montrer l'évolution psychologique de l'héroïne. Celle-ci est alors l'image de la lectrice qui veut être elle-mêmeModèle:Sfn. Ce genre connaît son pic dans la seconde partie des années 1970 mais depuis, il reste un élément important du Modèle:Langue, d'autant qu'il est l'une des origines du mouvement Modèle:LangueModèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn. Ces Modèle:Langue centrés sur la vie d'adolescente et l'univers Modèle:Langue s'entrecroisent et deviennent des éléments de la culture des adolescentes avant de se répandre dans la société japonaiseModèle:Sfn.
Non seulement, cette génération apporte un renouvellement profond du Modèle:Langue mais elle exerce aussi une influence sur le monde de l'édition. En effet, elles travaillent toutes pour les trois plus grandes maisons d'édition de manga (Kōdansha, Shōgakukan, Shūeisha) ou pour la plus récente Hakusensha, spécialisée dans le Modèle:Langue. Ces quatre éditeurs s'imposent comme les leaders du Modèle:Langue et gardent cette position dominante dans les décennies qui suiventModèle:Sfn. En outre, les expérimentations de ces autrices attirent l'attention des critiques de manga, qui jusqu'à présent ignoraient le genre ; ils déclarent que le Modèle:Langue est rentré dans son âge d'or et occupe une place centrale dans le monde du manga ; ce coup de projecteur important attire un premier lectorat masculin, qui bien que minoritaire, resteModèle:Sfn,Modèle:Sfn.
De plus, dans les années 1970, l'édition de séries prépubliées dans des magazines devient progressivement la norme. Or, le genre du Modèle:Langue se prête très bien à cela. En effet, les séries sont le plus souvent brèvesModèle:Sfn et peuvent être relues pour découvrir des éléments jusqu'alors passés inaperçus. La relecture permet aux jeunes femmes d'assurer ou de questionner leur identitéModèle:Sfn.
En parallèle, des vétéranes de l'industrie comme Miyako Maki ou Hideko Mizuno font évoluer leurs œuvres pour les adapter à leurs jeunes lectrices désormais devenues des femmes adultes. Bien que leurs tentatives restent commercialement infructueuses avec des magazines éphémères, comme Papillon<ref group=l>Modèle:Japonais.</ref> chez Futabasha en 1972, ces premiers travaux sont les prémices du Modèle:Langue, avant sa consécration dans les années 1980Modèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn.
Tendances depuis les années 1980
Après la mise en place du Modèle:Langue et l'arrivée d'autrices majeures dans les années 1960 et 1970, les années 1980 sont plus une période d'évolution que de révolution. C'est d'abord un changement dans le choix de l'univers des héros qui se remarque. En effet, après-guerre, alors que le Japon se reconstruit, l'étranger est le lieu privilégié des histoires ou bien se sont des éléments culturels du monde occidental qui sont utilisés. Dans les années 1980, les japonais redécouvrent leur pays, l'économie est puissante et la magie de l'exotisme passe de mode. Les histoires se passent plus souvent au Japon et la vie quotidienne est un thème plus présent. L'exemple le plus évident est le développement du genre de la comédie romantique et plus particulièrement du Modèle:Langue, la comédie romantique dont les personnages principaux sont des lycéens japonaisModèle:Sfn. Toutefois cela ne doit pas masquer le foisonnement de sous-genres dans le Modèle:Langue. Entre les magazines où ne se retrouvent que des histoires d'amour hétérosexuelles, ceux spécialisés dans le boy's love ou ceux qui s'adressent aux fans de science-fiction et de fantastiques, les lectrices ont le choix parmi des magazines qui se spécialisent dans une nichesModèle:Sfn. Le shojo se caractérise toujours par un récit centré sur la personne et les relations humaines mais perd son aspect enfantinModèle:Sfn.
Le Modèle:Langue et le Modèle:Langue adulte
Modèle:Article détaillé C'est durant cette période que les mangas pour jeunes femmes se développe. En 1980 paraît le premier magazine destiné à ce lectorat publié par Kōdansha et intitulé Modèle:Langue. Il est rapidement suivi par d'autres comme, entre autres, Modèle:Langue chez Kōdansha, Judy chez Shōgakukan et Modèle:Langue, Modèle:Langue et Modèle:Langue chez Shūeisha. Ce genre de manga, nommé le plus souvent Modèle:Langue ou encore Modèle:Langue manga naît du Modèle:Langue et il est parfois difficile de distinguer les deux. La différence essentielle, lorsque se constitue ce genre, tient à l'âge des protagonistes principales. Il s'agit alors de jeunes femmes qui entrent dans la vie active et qui sont confrontées aux mêmes soucis que les autrices. Les thèmes abordés sont donc plus adultesModèle:Sfn. Entre autres la sexualité y est traitée plus clairement. Or cette peinture du désir et de la sexualité influence en retour les Modèle:Langue qui progressivement se libèrent pour aboutir dans les années 1990 à une banalisation de la représentation de la sexualitéModèle:Sfn. Selon l'âge des lectrices, l'évocation de la sexualité sera plus ou moins fréquente et explicite. Les Modèle:Langue qui s'adressent aux plus jeunes ne vont pas plus loin que le baiser ; ceux qui s'adressent aux collégiennes abordent plus franchement la sexualité mais celle-ci est très rarement montrée et le plus souvent reste sous les couvertures ; enfin ceux qui visent les lycéennes et les étudiantes sont les plus explicites. Cependant, même dans ceux-ci la sexualité sans être taboue n'est pas une fin en soi et les récits s'intéressent surtout aux relations humaines entre les personnagesModèle:Sfn.
Dans les années 2000 une nouvelle classe d'âge gagne son propre genre car les éditeurs ont remarqué qu'après le lycée, les jeunes filles lisaient moins de mangas et reportaient leur attention sur les magazines féminins. Aussi entre le Modèle:Langue et le Modèle:Langue, ils proposent des mangas qui gardent l'aspect mignon des Modèle:Langue tout en proposant des histoires plus adultes où la sexualité est présente. Les magazines représentatifs de ce sous-genre se nomment Modèle:Langue chez Kōdansha en 1992, Modèle:Langue en 1994 et Modèle:Langue en 2000 chez Shūeisha et Modèle:Langue en 2002 chez Shōgakukan. Ces mangas subissent aussi l'influence des dramatiques télévisées et des romans à l'eau de roseModèle:Sfn.
La scène « Modèle:Langue »
À la marge des magazines grand public apparaissent des publications de niche qui s'éloignent des conventions du Modèle:Langue manga plus « Modèle:Langue ». Ces publications s'illustrent notamment dans l'horreur et l'érotisme.
Certains éditeurs de Modèle:Langue survivent en proposant directement à la vente des mangas en volumes reliés sans passer par une prépublication en magazine, ces mangas étant un mélange de rééditions de Modèle:Langue et des créations originales ; c'est notamment le cas de Hibari shobō et de Rippū shobō<ref group=l>Modèle:Japonais.</ref> qui proposent d'importantes collections dédiées à l'horreur typées Modèle:LangueModèle:Sfn. Mais ces maisons d'éditions disparaissent à la fin des années 1980 car elles sont remplacées par des magazines Modèle:Langue dédiées au genre. Le Modèle:Langue d'Asahi Sonorama ouvre la marche en 1986, rapidement suivit par d'autres titres chez des concurrentsModèle:Sfn. Mais les titres publiés chez les anciens éditeurs de Modèle:Langue ou dans les magazines spécialisés vont beaucoup plus loin dans le gore et le grotesque que leurs pendants horrifiques des magazines « Modèle:Langue ». Ceci attire les foudres du grand public et des associations montent des procès contre des magazines, notamment sous la charge de Modèle:CitationModèle:Sfn.
Quant à lui, le genre du Modèle:Langue manga érotique ou de Modèle:Citation voit jour dans les années 1990 sous le nom de Modèle:Langue. Construits exactement sur le même schéma que les Modèle:Langue érotiques ou pornographiques, la seule différence avec ces derniers consiste en l'âge des protagonistes, âgés d'environs Modèle:Unité/2Modèle:Sfn. Les magazines Modèle:Langue se multiplient chez les petits éditeurs avec par exemple le Modèle:Langue<ref group=l>Modèle:Japonais.</ref> chez Issuisha<ref group=l>Modèle:Japonais.</ref> ou le Modèle:Langue<ref group=l>Modèle:Japonais.</ref> chez Takeshobo, quand l'éditeur Ohzora Publishing développe une large collection de titres en plus de ses magazines Modèle:LangueModèle:Sfn. Les éditeurs grand public s'emparent eux aussi du genre en allégeant le contenu. Par exemple des titres Modèle:Langue commencent à apparaître dans le Modèle:Langue de Kōdansha ou dans la majorité des magazines Modèle:Langue de ShōgakukanModèle:Sfn.
Dans les années 2000, cette scène plus « Modèle:Langue » du Modèle:Langue manga Modèle:Incise abandonne en bonne partie le format papier pour se tourner vers internet avec l'essor du téléphone mobile au JaponModèle:Sfn. Lors de la même décennie, un mouvement politique de censure des mangas cherche à bannir le contenu sexuel Modèle:Citation (viol, inceste, pédophilieModèle:Etc.) des mangas destinés aux adolescents, ce qui affecte entre autres les magazines de Modèle:Langue mangas qui s'engagent dans le Modèle:Langue, les contraignant à se réorienter vers un public adulte ou à contrôler strictement leur contenuModèle:Sfn.
Restructurations et cross-média
Dans les années 2000, les éditeurs de mangas féminins doivent faire face à plusieurs tendances : le Modèle:Langue perd en popularité, les filles préfèrent de plus en plus les séries Modèle:Langue aux autres formes de divertissement, et le marché du manga fait face à un ralentissement généralisé. Les premières réactions viennent des principaux éditeurs de Modèle:Langue mangas qui se lancent dans la restructuration de leurs magazines Modèle:Incise et de leurs collections ainsi que dans le lancement de nouveaux magazinesModèle:Sfn ; la plupart de ces lancements sont des échecs et seul Shōgakukan parvient à pérenniser quelques titresModèle:Sfn.
En 2008, la maison d'édition Fusōsha, qui est jusqu'à présent absente du marché manga, lance en grande pompe le magazine Malika<ref group=l>Modèle:Japonais.</ref>. La revue se montre particulièrement avant-gardiste ; en plus de publier des mangas d'autrices de renom, le magazine fait intervenir dans ses pages de nombreuses célébrités, parfois étrangères, provenant des milieux médiatiques, de l'illustration et du design et il fonctionne en binôme avec un site web qui propose musiques et histoires complémentaires. Le magazine est un véritable échec et est interrompu après seulement six numéros, mais il illustre une nouvelle tendance dans le Modèle:Langue : le marketing cross-média, où les œuvres sont déclinent sur plusieurs médias en même tempsModèle:Sfn.
Les premiers succès dans cette démarche sont les mangas Nana de Ai Yazawa, Modèle:Langue d'Aya Nakahara et [[Nodame Cantabile|Modèle:Langue Modèle:Langue]] de Tomoko Ninomiya, qui sont déclinés en films, séries Modèle:Langue et animes, jeux vidéo et de nombreux CD de musiqueModèle:Sfn. Cependant que d'anciens succès du Modèle:Langue manga, comme Les Attaquantes ou Modèle:Langue, reçoivent eux-aussi des adaptations dans le but de les relancerModèle:Sfn.
Le Modèle:Langue dans le Modèle:Langue manga
Lors de la décennie 2000, les magazines Modèle:Langue de Kadokawa Shoten et Modèle:Langue d'Akita Shoten, réputés pour leur ligne éditoriale variée qui met en avant des genres comme la fantasy ou la science-fiction, voient de nouveaux concurrents émerger : Modèle:Langue en 2002 chez Ichijinsha, Sylph en 2006 chez ASCII Media Works, Modèle:Langue en 2007 chez Mag Garden ou encore Aria en 2010 chez KōdanshaModèle:Sfn. Ces magazines ciblent ouvertement une audience Modèle:Langue (les fans de mangas et d'anime) et plus particulièrement les Modèle:Langue et Modèle:Langue (les fans de Modèle:Langue) en proposant une esthétique proche des codes de l'anime, de très nombreux personnages Modèle:Langue dans des univers fantastiques, et se jouent volontairement des codes du Modèle:Langue manga. Ces titres suivent ainsi les canons du Modèle:Langue, une forme de mignon qui cherche à faire fantasmer et exciter l'audience, ce qui diffère du Modèle:Langue, un mignon enfantin et innocent, typique du Modèle:Langue mangaModèle:Sfn.
Une autre forme de Modèle:Langue voit le jour dans des magazines de Modèle:Citation avec des titres comme Modèle:Langue en 2004 chez Futabasha ou Modèle:Langue en 2007 chez Hōbunsha. Outre leur concept antinomique de publier des « mangas pour filles pour garçons », ces magazines jouent sur une esthétique à la fois Modèle:Langue et Modèle:Langue pour tenter d'attirer leur lectorat masculinModèle:Sfn.
Analyse stylistique
Généralités
De l'avant-guerre jusqu'aux années 1950, le Modèle:Langue manga, essentiellement écrit et dessiné par des hommes, possède un style similaire à celui des Modèle:Langue mangas, destinés aux garçonsModèle:Sfn. Ainsi pendant l'avant-guerre, les mangakas étaient essentiellement influencés par le style moderniste de George McManusModèle:Sfn, tandis que dans les années 1940 et 1950 le style très dynamique d'Osamu Tezuka s'impose comme référence. Le Modèle:Langue manga hérite bien entendu d'une partie de leurs codes, mais son style, qui se développe réellement à partir des années 1960, est essentiellement dérivé de celui du [[shōjo shōsetsu|Modèle:Langue]] d'avant-guerreModèle:Sfn.
Le Modèle:Langue est caractérisé par une prose au style Modèle:Citation qui explore les émotions et le monde intérieur de ses protagonistesModèle:Sfn. La narration est typiquement ponctuée de nombreux éléments non-verbaux pour exprimer les sentiments des protagonistes ; par exemple Nobuko Yoshiya, cheffe de fil des écrivains Modèle:Langue, utilise intensivement des éléments tels que des double points de suspension « …… », des points d'exclamations « ! » ainsi que des tirets « — » en plein milieu des phrases, ces dernières étant par ailleurs distribuées sur la page tels des vers de poésieModèle:Sfn,Modèle:Sfn.
Cette prose est accompagnée de très nombreuses illustrations de peintres lyriques. La peinture lyrique mélange Art nouveau et Modèle:Langue et est caractérisée par un style sentimental et une représentation de Modèle:Langue particulièrement bien habillées avec de grands yeux très détaillés, qui possèdent des rehauts en forme d'étoile par exempleModèle:Sfn. Jun'ichi Nakahara, l'artiste qui possède la plus grande influence sur le Modèle:Langue manga, confectionne aussi des poupées françaises. Il dépeint ainsi ses Modèle:Langue avec le corps fin et les grands yeux caractéristiques à ces poupéesModèle:Sfn.
Ce style, à la fois littéraire et pictural, commence à refaçonner le Modèle:Langue manga dans la seconde moitié des années 1950 ; il est généralement considéré que Macoto Takahashi, à la fois peintre lyrique et mangaka, est le premier à utiliser ces nouveaux codes dans ses Modèle:Langue mangasModèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn. Ce style est rapidement reprit par ses contemporains et la nouvelle génération d'autrices des années 1960 et surtout du début des années 1970 avec le groupe de l'an 24 l'enrichissent énormément. Ainsi si le Modèle:Langue manga alterne dialogue et scènes d'action les Modèle:Langue sont des œuvres dans lesquelles l'expression des sentiments et des émotions ont une place bien plus importante. Pour cela, les autrices agrandissent encore plus les yeux qui permettent, selon la façon dont ils sont dessinés, de mieux faire saisir l'état émotionnel du personnageModèle:Sfn.
Mise en page
L'utilisation du cadre des cases est plus libre et originale dans les Modèle:Langue que dans les Modèle:Langue des années 1970Modèle:Sfn. Alors que les premiers Modèle:Langue d'après-guerre gardaient l'usage classique des cadres, les autrices délaissent ce système pour une mise en page moins contrainte évoquant une cascade. Les cases s'enchaînent de telle façon que le passage de l'une à l'autre est des plus fluides. Cette rupture avec le modèle qu'Osamu Tezuka proposait permet, selon la critique Mizuki Takahashi de mieux s'attacher au texte. Ce dernier est d'ailleurs aussi travaillé grâce aux polices de caractère et à la disposition des dialogues, qui peuvent sortir des phylactères pour exprimer les sentiments des personnages surtout lorsqu'il s'agit de leurs pensées et de leurs souvenirsModèle:Sfn. Les mangakas abandonnent donc dans les années 1970 la succession linéaire des cases pour une construction générale de la page. Selon l'autrice Fusanosuke Natsume, les artistes usent beaucoup de l'Modèle:Citation (Modèle:Langue) et de la Modèle:Citation (Modèle:Langue) des cases sur la planche. La première technique consiste à insérer des cases se rapportant à un élément entre d'autres qui traitent d'un autre objet. L'exemple donné par Natsume vient d'une page du manga (Watashi ni yasashii yoru dans laquelle trois images d'une jeune fille qui danse entourent une autre image qui est liée aux souvenirs du personnage. La seconde technique consiste à superposer des cases de tailles différentes de telle façon que la lecture et le flux temporel du récit soient hésitants. La construction même de la page a du sens en permettant la saisie instantanée du momentModèle:Sfn.
Les mangakas disposent de bien d'autres techniques de mise en page pour s'exprimer. La succession de cases classique est abandonnée. Cela permet ainsi un travail sur la temporalité. L'intervalle entre les cases varie, un même moment est vu sous différents angles mais les cases restent liéesModèle:Sfn. Il n'est pas rare non plus que le cadre n'existe plus : le personnage est présenté de face sans décors permettant au lecteur de mieux saisir les sentiments de celui-ciModèle:Sfn. Le vide devient alors un élément du discours au même titre que l'est le dessin et ce afin de donner un rythme particulier au récitModèle:Sfn. Ainsi, la composition de la page des Modèle:Langue se distingue de celle des autres genres en permettant un jeu sur le temps du récit, une plus grande liberté dans la lecture et en utilisant la page même comme élément signifiant. Depuis, les autres genres ont repris ces codes propres à l'origine aux Modèle:LangueModèle:Sfn.
Keiko Takemiya, mangaka devenue universitaire, explique que le Modèle:Langue manga a pu développer un style si différent du reste de la production manga de l'époque car il était à l'époque marginal et négligé. Aussi les éditeurs laissaient les mangakas dessiner leurs histoires de la façon dont elles le voulaient, dès lors que la réponse du lectorat restait positiveModèle:Sfn.
Depuis ces expérimentations, qui sont devenues des éléments classiques des Modèle:Langue mangas, ont essaimé et même dans des Modèle:Langue mangas, il arrive que les yeux servent à y exprimer plus vivement les sentiments des personnages et que les cadres y enserrent moins les personnagesModèle:Sfn.
Les grands yeux du Modèle:Langue manga
Le Modèle:Langue manga est réputé pour ses Modèle:CitationModèle:Sfn,Modèle:Sfn, aussi nommés Modèle:Langue<ref group=l>Modèle:Japonais, ce mot sert aussi à décrire une technique de maquillage pour grossir les yeux.</ref>,Modèle:Sfn, qui servent à exprimer les sentiments et émotions des personnages.
De grands yeux ont été dessinés dans le manga tout au long de la première moitié du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, notamment chez Osamu Tezuka, qui s'est inspiré du maquillage des actrices de la revue Takarazuka pour concevoir les siensModèle:Sfn. Une grande étoile centrale, qui remplace l'habituel point pour la pupille commence à apparaître lors de moments clés de l'histoire dans les Modèle:Langue mangas de Tezuka ou de Shōtarō Ishinomori vers le milieu des années 1950Modèle:Sfn,Modèle:Sfn, mais ces yeux restent noirs et Modèle:Citation, c'est-à-dire émotionnellement superficielsModèle:Sfn.
Au même moment dans les Modèle:Langue mangas, l'esthétique des peintures de Jun'ichi Nakahara influence grandement les mangakas, notamment Macoto Takahashi qui cite Nakahara comme sa principale influence artistiqueModèle:Sfn. Il reprend les grands yeux de poupée de Nakahara, avec ses nombreux rehauts et longs cils, et expérimente avec pendant quelques années avant de fixer son style d'yeux, combinant plusieurs points et étoiles avec des nuances de couleurs pour l'irisModèle:Sfn. Tout à la fin des années 1950, Miyako Maki, une des mangakas les plus populaires de l'époque reprend ce style d'yeux, qui se diffuse alors très rapidement dans les mangas de magazineModèle:Sfn.
À partir de ce point, les expérimentations sur les yeux fleurissent dans le Modèle:Langue manga, avec par exemple des jeux d'ombres ou de cils, l'apparition de cercles concentriques de différentes teintes ou encore des déformations de l'iris, pour par exemple donner un effet scintillant aux yeuxModèle:Etc.Modèle:Sfn. Cette volonté de détailler les yeux à l'extrême pousse les mangakas à cadrer leur cases sur de gros plans de visages, pour s'assurer que ce que dit le visage et surtout les yeux des protagonistes soit bien lisible pour le lectoratModèle:Sfn.
Enfin, les yeux servent de marqueurs d'identification et de genre : la ou le protagoniste possède le plus souvent les yeux les plus grands afin que le lectorat puisse plus facilement s'identifier au personnage, cependant que les personnages féminins possèdent typiquement de plus grands yeux que les personnages masculinsModèle:Sfn.
Principaux thèmes
Relations humaines
L'un des concepts les plus développés dans les Modèle:Langue mangas est celui du Modèle:Langue<ref group=l>Modèle:Japonais.</ref>, des relations humainesModèle:Sfn. L'expression recouvre aussi bien les relations sociales entre individus, que les interactions de leurs émotionsModèle:Sfn. Ces émotions sont donc centrales dans la plupart des Modèle:Langue mangas, particulièrement celles de l'amitié, de l'affection et de l'amourModèle:Sfn.
La narration des œuvres est ainsi tournée vers le monde intérieur des protagonistes, où les émotions, sentiments, souvenirs et monologues intérieurs sont exprimés au travers de techniques visuelles idoines, notamment sur les yeux et l'agencement des casesModèle:Sfn. Lorsque les personnages se confrontent, le mode d'échange privilégié est le dialogue, et non le combat comme dans les Modèle:Langue. Dans les deux cas, que ce soit une réflexion d'un personnage ou une discussion, la mise en page, comparée par Rachel Thorn a une Modèle:Citation, exprime la force des sentimentsModèle:Sfn.
Yukari Fujimoto considère ainsi que le contenu des Modèle:Langue mangas a grandement évolué au fil du temps, car ils suivent l'évolution de la société japonaise, que ce soit sur la place des femmes, le rôle de la famille et les relations amoureuses. Fujimoto constate ainsi que dans les drames familiaux des années 1960, les liens de sang mère-fille étaient primordiaux, avant de perdre en importance dû aux remariages qui deviennent de plus en plus communs à partir des années 1970, tandis que la figure paternelle commencent à avoir une importance à partir des années 1990Modèle:Sfn.
Toutefois depuis les années 1970, alors que les Modèle:Langue quittent de plus en plus le monde de l'enfance pour entrer dans celui de l'adolescence, les relations amoureuses deviennent en général plus importantes que les relations familialesModèle:Sfn ; celles-ci sont le plus souvent de nature hétérosexuelle bien que l'homosexualité ait aussi sa place dans la production des Modèle:LangueModèle:Sfn.
Genre et sexualité
Dès ses origines le Modèle:Langue manga propose une certaine ambiguïté sur le genre et la sexualité, il s'agit d'un motif récurrent dans l'histoire du genreModèle:Sfn. Ainsi les protagonistes garçons manqués, dits Modèle:Langue<ref group=l>Modèle:Japonais.</ref> apparaissent régulièrement dans les Modèle:Langue mangas d'avant-guerreModèle:Sfn. Il existe deux principales évolutions de l'Modèle:Langue avec la « fille guerrière », que l'on retrouve par exemple dans le manga Modèle:Langue<ref group=l name=clover/> de Katsuji Matsumoto en 1934, où l'héroïne prend les armes pour affronter un groupe de brigands qui pillent son village, et celle la « fille travestie » avec par exemple Modèle:Langue<ref group=l>Modèle:Japonais.</ref> d'Eisuke Ishida en 1951, où une princesse est éduquée comme un princeModèle:Sfn. Le manga Princesse Saphir d'Osamu Tezuka, publié en 1953, rassemble ces deux archétypes en un seul, avec une princesse élevée comme un prince qui affronte ses adversaires à l'épéeModèle:Sfn. L'archétype de l'Modèle:Langue se développe tout particulièrement après la guerre ; le critique Yoshihiro Yonezawa explique ainsi que ce mode de vie y est plus accepté, que l'égalité des sexes, introduit dans la constitution en 1947, devient une réalité et les mangakas inscrivent dans leurs œuvres cette évolution du statut des femmes au JaponModèle:Sfn.
À partir de la fin des années 1960, l'évocation de la sexualité qu'elle soit hétéro ou homosexuelle se libère. La représentation dessinée s'explique en partie par un respect littéral du code de la censure. En effet, il est strictement interdit de représenter les poils pubiens ou un pénis mais tant que les personnages sont couverts d'un drap et quoi que le récit montre sous celui-ci, les auteurs sont libres. Ainsi, les autrices de Modèle:Langue vont pouvoir proposer des récits sexualisés, bien loin de ce qui se trouvait dans les Modèle:Langue mangas des originesModèle:Sfn.
L'évolution de la représentation de personnages féminins va de pair avec la féminisation du métier d'auteur de Modèle:Langue et le lectorat. Le Modèle:Langue est pensé pour plaire aux jeunes filles. À partir des années 1960, les femmes remplacent les hommes pour réaliser des Modèle:Langue alors que ceux-ci se consacrent aux Modèle:Langue, dans l'idée que pour comprendre ce que veulent les lectrices, des autrices sont le mieux placées. Cela entraîne que depuis le débuts des années 1970, les Modèle:Langue sont quasi-exclusivement écrits par des femmesModèle:Sfn.
Homosexualité
Homosexualité masculine
Modèle:Article détaillé Bien que cela soit minoritaire, les histoires d'amour entre hommes, nommées Modèle:Langue sont présentes dans les Modèle:Langue. Celles-ci obéissent à des codes qui en font plus des fantasmes que des représentations de la réalité. Les personnages ont des traits féminins (longs cheveux, grands yeux qui brillent) qui en font des êtres androgynes, des Modèle:Langue, tandis que les lieux et les époques sont le plus souvent éloignés du Japon contemporainModèle:Sfn. Le japonologue Mark McLelland explique cela par la place accordée aux femmes dans la société japonaise qui se résumerait à celles de la mère ou de la prostituéeModèle:Sfn. La sexualité féminine est niée et les femmes sont destinées à être soumises aux hommes. Les histoires d'amour entre hommes seraient donc une échappatoire à cette fatalité. Cela est renforcé par le fait que ces hommes ont de nombreux traits, physiques mais aussi psychologiques, associés aux femmesModèle:Sfn. Il est ainsi symptomatique que dans des récits, dans lesquels la représentation de la sexualité est plus explicite, ces beaux jeunes hommes peuvent être victimes des violences sexuelles telles que peuvent les subir les lectricesModèle:Sfn. Ainsi les jeunes femmes se projetteraient dans ces beaux jeunes hommes androgynes qui peuvent être aimés par un homme et appréciés comme un égalModèle:Sfn. McLelland cite Ian Buruma : Modèle:Citation et ces récits d'amours homosexuelles, qui sont aussi un jeu sur le genre, le permettraient. Un dernier élément complète ce jeu lorsque les autrices de ces mangas signent leurs œuvres en employant des termes ou des caractères mêlant le masculin et le fémininModèle:Sfn.
Lesbianisme
Modèle:Article détaillé Fraser et Monden dans leur article Modèle:Langue remarquent la propension des critiques à s'attarder sur les mangas qui questionnent le genre. Cela est d'autant plus vrai que le groupe de l'An 24, par la qualité de leurs œuvres met dans l'ombre toute une production plus conventionnelle jugée dès lors plus superficielleModèle:Sfn. Or, il existe une importante production de Modèle:Langue qui répondent aux rêves des adolescentes. Ainsi, dans les années 1950, les mangas dont le thème était la danse classique sont à la mode et dans les années 1970 et 1980 les contes de fées sont très présentsModèle:Sfn. Surtout l'un des genres les plus prisés depuis les années 1980 est celui du drame romantique avec des lycéennes comme protagonistesModèle:Sfn. Cette importance de la relation hétérosexuelle, qui est représentatif de la majorité des lectrices, fait que l'homosexualité féminine est très rarement abordée dans les Modèle:LangueModèle:Sfn. Yukari Fujimoto explique cela en développant l'idée que le lesbianisme apporte trop de réalité. Dès les années 1970, il existe quelques mangas dont les personnages principaux apparaissent comme lesbiennes, mais cet amour se résout fréquemment par une révélation que les deux femmes sont en fait sœurs et surtout la fin est quasiment toujours tragiqueModèle:Sfn. Les années 1980 ne sont guère mieux lotiesModèle:Sfn. Ainsi, l'amour entre deux femmes est voué au malheur. Fujimoto y voit une peur de la sexualité de la part des lectrices Modèle:Incise et de ce qu'elles sontModèle:Sfn. Pour se réaliser en tant que femme, l'hétérosexualité est la seule voieModèle:Sfn. Les héroïnes suivent le modèle de la princesse qui attend son prince charmantModèle:Sfn, désir partagé par les lectrices qui sont encouragées par ces mangas à ainsi se soumettre au modèle dominantModèle:Sfn. Enfin, cela correspond à une invisibilisation de l'homosexualité féminine, encore plus importante que la masculine, dans la société japonaiseModèle:Sfn.
Surnaturel
Le Modèle:Langue manga propose de nombreuses œuvres qui versent dans le surnaturel, l'étrange et l'horreur, avec des histoires de Modèle:Langue (fantôme), Modèle:Langue (démon) et Modèle:Langue (esprit) construites autour des légendes urbaines et du folklore japonaisModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Ces œuvres développent un univers féminin, où les principaux protagonistes (monstres, victimes, personnages principauxModèle:Etc.) sont typiquement des femmes ou des Modèle:LangueModèle:Sfn. Ainsi ces œuvres permettent au lectorat féminin d'explorer librement leurs sentiments les plus sombres comme la jalousie, la colère, leurs peurs ou leurs frustrations, qui transpirent moins dans les œuvres généralement plus mignonnes ou dramatiques du Modèle:Langue manga grand publicModèle:Sfn.
L'un des principaux motifs de ces histoires est le conflit mère-fille ainsi que la peur ou le rejet de la maternité : des mères qui prennent l'apparence de démons ou de fantôme maléfiques, des filles qui se transforment elles-mêmes en démons à l'image de leur mère, des grossesses impies qui résultent de viols incestueux, des mères jalouses de leur fille ou des filles qui se sentent oppressées par leur mère perdent la raison et tuent l'autreModèle:EtcModèle:Sfn. Pour expliquer un tel motif, plusieurs auteurs d'horreur, comme Kazuo Umezu ou Ryōko Yamagishi, soulignent qu'au Japon les mères ont tendance à considérer que leur fille est leur possession absolue et leur imposent tout ce qu'elles n'ont pu accomplir dans leur vieModèle:Sfn,Modèle:Sfn, ce qui selon l'universitaire en lettres japonaises Hiromi Tsuchiya Dollase provoque un vif rejet chez certaines filles, qui se retrouvent alors écartelées entre une recherche d'amour maternel et une volonté de ne surtout pas devenir elles-mêmes mèreModèle:Sfn.
Un autre motif particulièrement présent dans ces mangas horrifiques ou fantastiques est celui de la pression sociale ou de l'oppression qui a lieu dans la société japonaise patriarcaleModèle:Sfn ; elles s'incarnent le plus souvent sous la forme d'un fantôme vengeur ou d'une malédiction qui cible de façon indiscriminée tout membre d'un groupe social (clan familial, classe d'écoleModèle:Etc) ; l'origine du fantôme ou de la malédiction provient par exemple d'une fille ou d'une femme sacrifiée par un seigneur de guerre médiévalModèle:Sfn ou encore d'une victime d'Modèle:LangueModèle:Sfn (harcèlement). La protagoniste est souvent dotée de pouvoirs surnaturels et agit ainsi telle une Modèle:Langue (une chamane de la religion Modèle:Langue) ; bien que traquée, elle lève généralement la malédiction en montrant de la compassion pour le fantôme, plutôt qu'en essayant de le détruireModèle:Sfn.
Enfin les légendes urbaines japonaises, qui se sont particulièrement développées lors des années 1970 irriguent beaucoup d'histoiresModèle:Sfn, où l'horreur peut toucher tout le monde indistinctement à partir de rumeurs et autres phénomènes viraux populaires parmi les collégiennes et lycéennes japonaisesModèle:Sfn. Ce monde est peuplé de Modèle:Langue particulièrement graphiquesModèle:Sfn, avec par exemple Modèle:LangueModèle:Sfn (la femme défigurée), Modèle:LangueModèle:Sfn (le fantôme des toilettes des filles) ou encore Modèle:LangueModèle:Sfn (la femme découpée en deux)Modèle:Etc.
Beauté et mode
Historique
Selon la mangaka Sakumi Yoshino le Modèle:Langue manga donne une grande importance aux tenues vestimentaires de ses personnages, et par extension à la modeModèle:Sfn. La relation entre la culture Modèle:Langue et la mode s'est constituée dès l'apparition des magazines Modèle:Langue lors de l'avant-guerre, où des peintres lyriques, comme Jun'ichi Nakahara, vont jusqu'à proposer des catalogues de modes à l'intérieur des magazines, avec des instructions pour confectionner soi-même les vêtements représentésModèle:Sfn. Avec l'accroissement du nombre de mangas dans les magazines d'après-guerre, les mangakas remplacent les peintres dans cette fonction : Macoto Takahashi insère ainsi des Modèle:Langue-Modèle:Langue<ref group=l name=style>Modèle:Japonais.</ref> dans ses mangas, il s'agit d'illustrations non-narratives qui servent entre-autres choses de gravures de modeModèle:Sfn. Les Modèle:Langue-Modèle:Langue se propagent dans les mangas lors des années 1960 et de nombreuses dessinatrices, comme Eiko Hanamura ou Yukiko Tani, deviennent connues pour leur design de vêtements. Miyako Maki sort tout particulièrement du lot : les vêtements que porte l'héroïne de Modèle:Langue<ref group=l>Modèle:Japonais.</ref> dans les Modèle:Langue-Modèle:Langue sont offerts comme cadeaux de jeux concoursModèle:Sfn ; ses designs servent aussi de matériel de base pour la création de la célèbre poupée Modèle:Langue en 1967Modèle:Sfn.
À partir des années 1970 le shopping remplace la confection de vêtement chez les adolescentes ; les Modèle:Langue mangas suivent cette tendance avec l'apparition d'histoires centrées sur le parcours professionnels de designers de vêtements, cependant que les mangas de la tendance Modèle:Langue insistent particulièrement sur une mode Modèle:Langue inspirée du style de la Modèle:Langue ; les magazines de mode féminine tels qu'an an ou Olive reprennent dès lors cette esthétique Modèle:LangueModèle:Sfn,Modèle:Sfn.
À partir des années 1980 les magazines de mode féminine commencent par ailleurs à publier leurs propres Modèle:Langue mangas, avec par exemple des œuvres comme Modèle:Langue<ref group=l>Modèle:Japonais.</ref> de Kyōko Okazaki ou Modèle:Langue<ref group=l>Modèle:Japonais.</ref> de Moyoco Anno dans le Modèle:Langue ou encore Modèle:Langue d'Ai Yazawa et Modèle:Langue★Rendez-vous<ref group=l>Modèle:Japonais.</ref> de George Asakura dans le Modèle:Langue ; ces mangas remettent en avant le Modèle:Langue des décennies précédentesModèle:Sfn,Modèle:Sfn.
En parallèle de l'émergence des magazines de modes, la pratique du cosplay et la culture otaku se propagent. Des Modèle:Langue mangas s'emparent du phénomène et habillent leurs protagonistes avec des vêtements à forte valeur symbolique, destinés à être cosplayés. C'est typiquement des œuvres appartenant au genre de la Modèle:Langue avec par exemple les mangas Modèle:Langue ou Modèle:LangueModèle:Sfn,Modèle:Sfn.
Le secteur de la haute couture s'intéresse au sujet à partir des années 2000, avec des défilés de modes ayant pour thème le Modèle:Langue manga, ou encore avec l'apparition de gammes de robes de mariée basées sur des costumes de franchises Modèle:Langue populaires comme Modèle:LangueModèle:Sfn.
Une mode Modèle:Langue
Des chercheuses comme Masuko Honda ou Masafumi Monden constatent une continuité dans la mode proposée par les Modèle:Langue mangas et médias associés quel que soit les époques. Ainsi l'on retrouve des caractéristiques communes entre les designs d'avant-guerre de Jun'ichi Nakahara, les Modèle:Langue mangas, les magazines de mode des années 1980 et 1990 comme Olive ou encore des marques de vêtements des années 2000 qui se réclament du Modèle:Langue comme Modèle:LangueModèle:Sfn.
Honda décrit ainsi l'esthétique comme Modèle:Langue<ref group=l name=hirahira/>, c'est-à-dire plein d'accessoires et de vêtements qui volent au vent, comme les rubans, les frous-frous ou les jupes, constituant une mode particulièrement féminine, enfantine et volontairement peu pratiqueModèle:Sfn. Cette mode se distingue d'autres modes féminines par le fait qu'elle n'est ni sexualisée ni modeste, elle est au contraire voyante, enfantine et mignonne et couvre les formes du corpsModèle:Sfn.
Monden note par ailleurs deux inspirations majeures, avec d'une part la mode victorienne pour filles, incarnée par la figure d'Alice des Aventures d'Alice au pays des merveilles qui est souvent invoquée par les mangas, magazines et les marquesModèle:Sfn, ainsi que le style du ballet romantique avec son tutuModèle:Sfn.
Une communauté Modèle:Langue
Relation entre les lectrices et les éditeurs
Les mangas, au Japon, sont publiés dans des magazines avant de l'être en livre. Ces magazines doivent donc proposer des séries qui plaisent mais aussi faire en sorte que les lectrices achètent régulièrement le magazine. Pour cela d'autres rubriques se retrouvent dans les magazines afin de faire participer les lectrices et de créer une communauté. Cela est particulièrement le cas dans les magazines qui s'adressent aux plus jeunes. Ceux-ci, nommés Modèle:Langue<ref group="l">Modèle:Japonais.</ref> sont le plus souvent les premiers magazines de manga lus et proposent en plus des pages consacrées à la bande dessinée des pages sur les animes, les jeux vidéo, les jouets, des jeux, des sondages, un courrier des lecteursModèle:Etc.. Grâce à cette interaction, les éditeurs espèrent tenir captives les jeunes lectrices, dont l'âge moyen est de dix ansModèle:Sfn et les amener lorsqu'elles grandissent à acheter d'autres magazines édités par leurs soins. Si ces techniques marketing sont particulièrement développées dans les Modèle:Langue pour les plus jeunes, on les retrouve encore quelque peu dans les Modèle:Langue<ref group="l">Modèle:Japonais.</ref>, les magazines Modèle:Langue qui s'adressent aux plus âgéesModèle:Sfn.
Les lectrices peuvent donner leur avis sur les séries en cours grâce au courrier des lecteurs et à des sondages. Fort de ces informations, les éditeurs adaptent les séries les plus populaires en animé. Il n'est pas rare qu'ensuite des jeux vidéo, des jouets et d'autres produits dérivés soient proposés. Cela n'est pas propre aux Modèle:Langue mais il semble que cela soit ici plus systématiqueModèle:Sfn.
Suppléments
Une autre façon d'attirer les jeunes lectrices et d'éviter que les magazines soient lus par plusieurs consiste à ajouter des suppléments à la revue. Ceux-ci, qui sont souvent plusieurs, sont mis dans un plastique attaché au magazine et peuvent être des autocollants, des posters, des stylosModèle:Etc. décorés avec des dessins des Modèle:Langue mangas. Le plaisir de lire les Modèle:Langue se double de celui de posséder ces petits objets mignons. Ceux-ci par ailleurs servent à assurer la notoriété des séries utilisées pour les décorer. Ainsi les lectrices potentielles sont encouragées à acheter leur propre exemplaire du magazine pour avoir les mêmes gadgets que leurs amiesModèle:Sfn.
Jusqu'en 2002, ces objets étaient en papier ou en carton mais depuis cette date le plastique voire le métal sont aussi utilisés. Le but était toujours d'attirer par cette nouveauté les lectrices et le faible coût de ces suppléments fabriqués en Chine n'entraînait pas de hausse des prixModèle:Sfn.
Vente par correspondance
Les suppléments ne sont le seul moyen d'avoir des objets en lien avec les bandes dessinées gratuitement. Les lectrices peuvent aussi en commander par correspondance grâce à des coupons à découper dans le magazine (les photocopies sont interdites). Ce système n'est pas propre aux Modèle:Langue mais c'est pour ce genre de magazines qu'il est le plus présent. Le nombre de ces objets est moindre que celui des suppléments mais lors de périodes particulières (vacances d'été ou fêtes de fin d'année) ils sont plus nombreux. Ils sont gratuits et pour les obtenir il suffit d'envoyer le coupon à l'éditeur avec une somme comprise entre 400 et 800 yens pour couvrir les frais d'envoi variables selon le produit. Il peut arriver qu'il faille deux coupons disponibles dans deux numéros du magazine. Le but de cette vente par correspondance est le même que celui des suppléments, la différence venant surtout de la taille des objets proposés qui ne peuvent tenir dans une pochette attachée au magazine. Cette vente par correspondance fonctionne très bien puisque au début des années 2010, le nombre de coupons renvoyés varie entre 80 et Modèle:Nombre chaque moisModèle:Sfn.
Sondages primés
Pour connaître l'avis des lecteurs sur les séries publiées, et cela est valable aussi pour les autres genres de mangas, les éditeurs proposent des questionnaires. Les Modèle:Langue, et particulièrement ceux destinés aux plus jeunes, sont ceux qui amènent le plus de réponses. L'intérêt pour la lectrice n'est pas seulement de donner son avis mais aussi de pouvoir gagner un prix. En effet, les premières réponses sont récompensées par un objet qui peut aller des autocollants à un lecteur de CD. Grâce à ces sondages, les éditeurs peuvent faire évoluer les récits, mettre en avant un personnage secondaire ou au contraire cesser une série qui ne serait pas assez populaire. Cela leur permet aussi de savoir quels personnages ou quelles séries peuvent être adaptés en dessin animé ou en produit dérivéModèle:Sfn.
Courriers et rencontres
En plus des réponses aux sondages, les lettres des lectrices sont aussi un moyen pour d'une part connaître leurs attentes et pour développer le sentiment d'appartenir à une communauté. Ces courriers adressés aux autrices sont d'abord lus par les éditeurs ; les mangakas en prenant connaissance de ces lettres voient ce qui plaît le plus et, comme les lectrices parlent aussi de leurs vies, elles peuvent aussi avoir une image de leur vie quotidienneModèle:Sfn. Certaines de ces lettres sont publiées dans les magazines dans des pages réservées aux lecteurs. On y trouve aussi des dessins, des anecdotes de lectrices ou de mangakas, des questions posées aux autrices ; tout cela mis ensemble renforce les liens entre les deux mondesModèle:Sfn.
Enfin, des rencontres avec les autrices ou du moins des visites de la société éditrice sont régulièrement programmées. Elles peuvent être organisées par l'éditeur qui sélectionne une centaine de lectrices pour les faire venir durant les vacances ou être programmées par des écoles qui font un voyage scolaire à Tokyo car une visite d'un éditeur de manga est souvent prévue. C'est une autre façon pour les éditeurs de connaître les goûts des potentiels lecteursModèle:Sfn.
Fabrique des autrices
Les éditeurs de mangas misent sur les lecteurs pour découvrir de nouveaux talents. Ceux-ci sont invités à envoyer leurs mangas aux écoles du manga des magazines pour des auteurs ou des éditeurs apportent leurs conseilsModèle:Sfn. Ce système n'est pas propre au Modèle:LangueModèle:Sfn, mais cette façon de trouver les personnes qui travailleront demain pour le magazine tire son origine des magazines pour filles d'avant-guerre pour lesquels les lectrices étaient invitées à envoyer des romans ou des nouvellesModèle:Sfn.
Dans les maisons d'édition de Modèle:Langue mangas, ce système est développé pour que dès le plus jeune âge dans les magazines Modèle:Langue les lectrices participent et qu'ainsi, lorsqu'elles sont adultes elles soient des autrices pour les magazines qu'elles lisaient plus jeunes, cependant que pour les magazines Modèle:Langue, il est fréquent que les autrices et lectrices soient exactement de la même génération, les premières dessinant des œuvres qu'elles veulent elles-mêmes lire plutôt que d'essayer d'imaginer ce qui pourrait plaire à leur audienceModèle:Sfn. Ainsi, les autrices sont d'anciennes lectrices et la distance entre les deux s'amenuisent, renforçant le sentiment de communautéModèle:Sfn.
Réception à l'étranger
En France
Le Modèle:Langue apparaît dès les années 1970 en France. C'est en premier lieu l'adaptation de Prince Saphir qui est diffusée à la télévision qui donne un avant-goût du genre en 1974. Puis en 1978 l'adaptation de Candy Candy est aussi proposée à l'écran avant qu'en 1982 il soit le premier Modèle:Langue publié -partiellement- en France. Suivent la diffusion de plusieurs séries inspirées de shojo avant que ceux-ci soient traduits en français. Ainsi au début des années 1990, sont publiés Sailor Moon de Naoko Takeuchi et des œuvres de CLAMP. Le succès aidant, le nombre de Modèle:Langue publié augmente et la catégorisation de ces mangas s'impose avec cependant des variantes avec la catégorie originelle japonaise. En effet, dans les deux pays les Modèle:Langue s'adressent à un public féminin et ce sont les éditeurs qui, en fonction de ce qu'ils imaginent être les attentes de ce lectorat, font vivre cette catégorie. Comme les représentations de ce qu'est le public féminin changent d'un pays à l'autre des mangas peuvent passer d'un genre à l'autre : des Modèle:Langue japonais deviendront des Modèle:Langue en France et inversement. Ainsi En Scène ! de Cuvie est un seinen au Japon et un shojo en France ; le milieu dans lequel se déroule l'intrigue, à savoir la danse, étant la cause de ce changement. À l'inverse Le Requiem du roi des roses d’Aya Kanno est un Modèle:Langue à l'origine mais publié dans une collection Modèle:Langue en France.Modèle:Sfn.
Le choix de la publication d'un manga dans une collection destinée aux Modèle:Langue ressort donc de préjugés sexistes dont le plus important est la place accordée aux histoires d'amour. Ce faisant, l'image des Modèle:Langue en France est appauvrie par rapport à celle qui existe au Japon et des mangas japonais destinés aux jeunes femmes mais sortant de cette thématique ne peuvent trouver le public fémininModèle:Sfn.
Notes et références
Notes
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Notes lexicales bilingues
Références
Voir aussi
Bibliographie
Ouvrages généraux
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Ouvrages spécialisés
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Articles
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Articles connexes
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