Édouard Estaunié
Édouard Estaunié, né le Modèle:Date à Dijon et mort le Modèle:Date<ref>Modèle:Lien web</ref> à Paris, est un romancier et ingénieur polytechnicien français. Il fait partie de l'Académie française à partir de novembre 1923.
Biographie
Enfance et famille
Édouard Estaunié naît le 4 février 1862 à Dijon, en Côte-d'Or<ref name=":0">Modèle:Lien web</ref>, dans une famille de la bourgeoisie aisée<ref name=":1" />. Il est élève chez les Jésuites à Dijon, puis va à Paris pour continuer ses études<ref name=":1" />.
Formation et carrière d'ingénieur
Modèle:Article connexe Diplômé de l'École polytechnique (promotion 1882<ref name=":0" />), de l'École libre des sciences politiques (1884<ref name=":0" />)<ref name=":1" /> et de l'École supérieure de télégraphie, sa vie professionnelle se déroule au sein de l'administration des Postes et Télégraphes (qui deviendront les P.T.T. quelques décennies plus tard). Dès 1886, il est ingénieur des Postes et télégraphes ; il devient ensuite directeur de l’École d'application du ministère des Postes et télégraphes (directeur de l'École Professionnelle Supérieure des Postes et Télégraphes, de 1901 à 1905Modèle:Référence nécessaire), puis prend la direction du matériel et de la construction et inspecteur général des Télégraphes<ref name=":0" />. Il publiera au cours de sa carrière deux ouvrages scientifiques<ref name=":1" />. Dans son temps libre, il écrit des romans, dont les premiers paraissent en 1891<ref name=":1" />.
Il devient Directeur de l'Exploitation Téléphonique du réseau téléphonique français du Modèle:Date- jusqu'au Modèle:Date-. Poste créé par décret du Modèle:Date-. JORF Modèle:Date- page 8520. Départ à sa demande vers d'autres fonctions (dont celle de romancier)Modèle:Référence nécessaire.
Son passage à la tête du téléphone français est marqué par la reconstruction du Central Téléphonique de Paris Gutenberg à la suite du grand incendie qui le détruisit le Modèle:Date-, tâche titanesque, Gutenberg étant alors le centre téléphonique le plus important de Paris et de FranceModèle:Référence nécessaire.
En 1914, il est inspecteur général au Grand Quartier britannique pour les liaisons télégraphiques franco-anglaises<ref name=":0" />.
Romancier
Ses premiers romans, Un Simple et Bonne Dame, parus en 1891<ref name=":1" />,<ref name=":2">Modèle:Lien web</ref>, sont des tableaux de mœurs dans la province française<ref name=":1" />, qui s'inscrivent dans le courant naturaliste<ref name=":2" />. Nombre de ses œuvres sont situées en province, notamment en Bourgogne<ref name=":2" />. Parmi ses romans suivants, L'Empreinte (1896), nourri de ses souvenirs et reflétant son anticléricalisme, est une satire de la vie dans un collège de Jésuites<ref name=":1" />. Toutefois, peu après ses premiers romans, Édouard Estaunié oriente ses œuvres autour de tout ce qui est tu, ce qui ne se dit pas, ainsi que sur ce que peuvent receler les silences, il creuse ainsi les caractères de ses personnages et les drames qui se nouent<ref name=":2" />. Fin psychologue<ref name=":1" /> et moraliste, il est le peintre mélancolique de la bourgeoisieModèle:Référence nécessaire. Selon Robert de Flers, il a Modèle:Citation<ref name=":1" />.
Il a par ailleurs contribué à plusieurs revues littéraires françaises<ref name=":0" />.
Une grande partie de ses œuvres est rédigée dans sa maison de campagne de Saint-Julia-de-Gras-Capou dans la Haute-Garonne dans le [[Lauragais|LauragaisModèle:Référence nécessaire]].
Il devient membre non résidant de l'Académie des sciences, arts et belles-lettres de Dijon en 1920<ref name=":0" />. Il est élu membre de l'Académie française le Modèle:Date, dans le fauteuil précédemment occupé par Alfred Capus<ref name=":0" />,<ref name=":1" />. Il est aussi président de la Société des gens de lettres<ref name=":0" /> entre 1926<ref name=":1" /> et 1929<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Mort
Édouard Estaunié meurt le Modèle:1er avril 1942<ref name=":1" /> à Paris<ref name=":0" />. Il avait épousé Jeanne Engel (1878-1960).
Romans et essais
Ouvrages scientifiques
- Les sources de l'énergie électrique (1895)<ref name=":0" />,<ref name=":1" />
- Traité pratique de télécommunication électrique (télégraphie, téléphonie) (1904)<ref name=":0" />,<ref name=":1" />,<ref name=":3">Modèle:Lien web</ref>
Romans
- Un simple (1888 ou 1891<ref name=":1" />)
- Bonne Dame (1891<ref name=":1" /> ou 1892<ref name=":3" />)
- Impressions de Hollande<ref name=":1" /> (Paris, Perrin, 1893), essai sur les peintres hollandais du XVIIe siècle
- Petits maîtres (1893)<ref name=":1" />
- L'Empreinte (1896)
- Le Ferment (1899)
- L'Épave (1901) fait une part beaucoup plus large à la description du paysage de la région de Saint-Julia dans laquelle se déroule l'action du roman.
- La Vie secrète, (prix Femina, 1908), dont l'action se déroule au pied de Saint-Julia, dans la plaine de Revel ; il y parle de Déodat de Séverac, son voisin de Saint-Félix-Lauragais qu'il a bien connu.
- Les Choses voient (1913), se déroule à Dijon et met en scène plusieurs générations d'une famille, observées par la « Maison » et ses meubles, qui est un personnage à part entière.
- Solitudes (Paris, Perrin, 1917), nouvelles
- L'Ascension de M. Baslèvre (1919<ref name=":2" /> ou 1920)
- L'Appel de la route (1921 ou 1923<ref name=":2" />)
- Solitudes (1922)<ref name=":2" />
- L'Infirme aux mains de lumière (1923), retrace la vie de sa tante aveugle qui brodait dans la maison familiale de Saint-Julia ; rééditions en 1947, 1952 et 2016<ref name=":3" />).
- Le Labyrinthe (1924)
- Le Silence dans la campagne ; Le cas de Jean Bunant ; Une nuit de noces ; Pages roumaines ; La Découverte ; L'infirme aux mains de lumière (Librairie académique Perrin et Cie, 1926), recueil de nouvelles. Le cas de Jean Bunant, paru en 1911 dans La Revue littéraire et politique, est un récit narrant la fascination croissante d'un homme pour la montagne La Meije, dans les Alpes françaises<ref>Modèle:Article</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref> ; cette nouvelle sera rééditée en 2017<ref name=":3" />.
- Tels qu'ils furent (1927)
- L'École Polytechnique (1930)
- Madame Clapain (1932 ; Perrin ; Mémoire du livre, 2001) Modèle:ISBN
- Une sainte parmi nous (1937)
- Roman et Province (Marseille, Robert Laffont, 1943, 7e éd., 225 p.) (avec une introduction de Daniel-Rops), contient les essais : « Le Roman est-il en danger ? » (1925) ; « La Province dans le Roman Français » (1925) ; « Un Bourguignon : Buffon » (s.d., 1924) ; « Une lyrique de la Province : Marie Noël » (1933) ; « Les Petits Maîtres » (1926) ; « Une Sainte au fond d'un couvent » (1937).
- Souvenirs (Genève : Droz, 1973, 259 p.) (établissement du texte, présentation et notes par Georges Cesbron), mémoires inachevés, qui se terminent à un point-virgule.
- Georges Cesbron, Édouard Estaunié, romancier de l'être, suivi de Récits spirites (1912), avec introduction et commentaires (série : Histoire des idées et critique littéraire, 161) (Genève, Droz, 1977, 458 p.)<ref name=":3" />.
Édouard Estaunié a été collaborateur, éditeur scientifique ou préfacier pour d'autres ouvrages<ref name=":3" />.
Collaboration à des revues et ouvrages
Édouard Estaunié a apporté sa collaboration à la Revue des Deux Mondes, la Revue de Paris, la Revue de France, ainsi qu'aux Mémoires de l'Académie de Dijon<ref name=":0" />.
En 1894, « La Séance des ombres à l’École Polytechnique » paraît dans la Revue hebdomadaire<ref name=":3" />,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
Discours et travaux au sein de l'Académie française
- Discours de réception de Édouard Estaunié (2 avril 1925)<ref name=":1" />
- 50e anniversaire de la mort de George Sand (1er janvier 1926)<ref name=":1" />
- Cinquantième anniversaire de la mort de George Sand, célébré à Nohant (8 août 1926), discours prononcé au nom de l'Académie française<ref name=":1" />
- Funérailles de M. Jean Richepin (16 décembre 1926), discours prononcé au nom de l'Académie française<ref name=":1" />
- Réponse au discours de réception de Émile Mâle (28 juin 1928), réception au sein de l'Académie française<ref name=":1" />
Adaptations à partir des œuvres de Édouard Estaunié
- L'infirme aux mains de lumière, en radiodiffusion (1935)
- Le silence dans la campagne, drame radiophonique en 1 acte (1936)
- L'héritière, comédie dramatique en 3 actes, radiodiffusée (1938)
- Les choses voient, en radiodiffusion (1962)
- Les choses voient, à la télévision (1963)<ref name=":3" />
Postérité
Il est considéré comme l'inventeur du mot « télécommunications » (Traité pratique de télécommunication électrique, 1904)<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Jean-Marie Dilhac, From tele-communicare to Telecommunications, LAAS-CNRS, 2004 Modèle:Lire en ligne.</ref>.
Hommages
- Un amphithéâtre porte son nom à l'école d'ingénieurs Télécom Paris.
- La promotion 2011 de l'École nationale supérieure de physique de Strasbourg (ENSPS) porte également son nom.
- Un timbre à son effigie a été émis en France en 1962<ref>Catalogue Yvert & Tellier des Timbres de France.</ref>.
Prix et distinctions
- 1897 : prix Botta de l’Académie française pour L’Empreinte<ref name=":1" />.
- 1919 : prix Alfred-Née de l’Académie française<ref name=":1">Modèle:Lien web</ref>.
Édouard Estaunié est Commandeur de la Légion d'honneur<ref name=":0" />,<ref name=":1" /> en France, ainsi que décoré du D.S.O. du Royaume-Uni et Commandeur dans l'Ordre de Léopold en Belgique<ref name=":0" />.
Ouvrages sur Édouard Estaunié
- Daniel-Rops : Édouard Estaunié, Librairie Félix Alcar, 1931.
- Modèle:Ouvrage
- Camille Cé, Regards sur l’œuvre d'Édouard Estaunié, Genève, Droz, 1977.
- Modèle:Ouvrage.